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Don de 200 kits alimentaires à la Pouponnière de Bamako par l’ONG Djikiya So avec l’appui du Commissariat à la Sécurité Alimentaire | Repoortage

L’ONG DJIKIYA SO – Espoir pour les Enfants et les Femmes, exerçant sous l’accord-cadre numéro :  001907 du ministère de l’administration territoriale et de la Décentralisation a effectué une donation de 200 kits alimentaires aux enfants du Centre d’Accueil et de Placement Familial (CAPF), dans le cadre du mois de la solidarité, octobre 2022.

LA cérémonie a eu lieu dans l’enceinte du Centre d’Accueil et de la Placement Famillial, en présente de :

  • monsieur Djibril Camara, Représentant le Ministre Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali empêché,
  • monsieur Youssouf BAGAYOKO, directeur national de la promotion de l’enfant et de la famille
  • madame Mariam Kéïta, présidente de l’ONG Djikiya SO, conduisant une forte délégation de ladite ONG.

Le don a été réceptionné par madame COULIBALY Fanta Mady, Directrice intérimaire de la Pouponnière, Centre d’Accueil et de Placement Familial (CAPF).

Tout au long de ce mois de la solidarité, l’ONG Djikiya So se rendra au chevet de nombreuses institutions et centre d’accueil des défavorisés, à travers le Mali.

Boub’s Sidibé,
photojournaliste

Stade du 26 mars: Mossa Ag Attaher doit mieux s’expliquer !

Le Match Mali contre Zambie dans le cadre de la journée FIFA ; n’a pu être joué le lundi 26 Septembre 2022 à cause d’une grande pluie qui s’est abattue sur la capitale Bamako dans la soirée, rendant impraticable le Stade qui a été rénové à coup de milliards, il y a juste quelques mois. Après la suspension de ce match pour cause de pluie, des interrogations resurgissent sur la qualité et le coût des travaux de rénovation.

Le match des Aigle contre les Chipolopolo de la Zambie comptant pour la journée FIFA n’a pas été joué après une grande pluie qui a arrosé Bamako. Les eaux de pluie ont rempli le stade du 26 Mars rendant le rectangle vert impraticable au point ou les arbitres de la rencontre ont suspendu le match entre les deux équipes. Une suspension qui passe très mal au sein de l’opinion malienne. C’est la première fois durant cette transition que la qualité d’une infrastructure, de surcroît inauguré en grand pompe par le Président Colonel Assimi Goïta, est contestée par les populations. « Le stade du 26 mars flambant neuf répond aux normes internationales », avait écrit le président de la transition, le Colonel Assimi Goita sur le compte Twitter de la présidence de la République appelant à la sauvegarde « du joyau du patrimoine sportif malien » après l’inauguration.

Au regard du cout des travaux de rénovation qui avait soulevé des doutes lors du lancement, cette pluie vient relancer les débats sur la qualité des travaux qui ont été effectués mais surtout la faramineuse somme de 7 milliards qui a été déboursée pour la réalisation.

Dans un communiqué, le ministre de la jeunesse et des sports, charge de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Mossa Ag Attaher a tenté d’expliquer ce qui s’est réellement passé. Selon lui, au Stade du 26 Mars où se tenait « le deuxième match, prévu le 26 septembre a connu des perturbations à partir de la 16ème minute suite à une pluie diluvienne qui s’est abattue sur le stade et une bonne partie de la capitale ». C’est à la suite de cette pluie que « l’arbitre principal a décidé d’interrompre momentanément le match en attendant de meilleures conditions pour la reprise. Au retour des équipes sur le terrain, n’étant pas satisfait de la présence d’eau sur la pelouse, l’arbitre a décidé d’arrêter définitivement la partie pour des raisons que lui seul pourrait expliquer ».

A entendre le ministre Ag Attaher, le temps pris pour le drainage des eaux de la forte pluie est lié à la conjugaison de plusieurs facteurs. Le ministre des sports explique cette situation par le fait que la pelouse n’était pas couverte ; et que, les précipitations pluvieuses ont créé un sol suffisamment gorgé d’eau, dont la capacité d’absorption était réduite. Poursuivant son explication, il souligne que le stade du 26 Mars a accueilli ces deniers jours plusieurs compétitions entre autres le match retour des U23, les deux matchs de club (Djoliba et AS Réal) et les séances d’entrainement liées à ces matchs.

Des explications qui sont très loin de convaincre l’opinion. Sur les réseaux sociaux, la suspension de ce match a fait couler beaucoup d’encre et de salive. ET c’est là que le ministre s’est piégé en tentant de donner des explications sur les travaux. Dans le communiqué, il a précisé que les travaux de réhabilitation du Stade du 26 Mars ont concerné un vaste chantier qui couvre plusieurs aspects, dont la pelouse disposant d’un système de drainage d’eau et équipée de plusieurs types d’aspirateurs, ne représente qu’une unité de l’ensemble des travaux. Sauf que les aspirateurs n’ont pas fonctionné comme il le faut et l’on a vu comment les mousses ont été utilisés pour essayer d’aspirer l’eau. Ce qui a poussé beaucoup de maliens à s’interroger sur la qualité des aspirateurs placés au stade du 26 Mars.

Comparaison suspicieuse et erronées

Par ailleurs, le ministre Mossa Ag Attaher s’est livré à une suite de littérature et de comparaison qui laissé croire qu’il y aurait anguis sous roche. « En Afrique comme partout dans le monde, nous avons connu des reports et des annulations de matchs dus à des pluies diluviennes ou des tornades. Faudrait-il rappeler que la CAN initialement prévue en juin 2023 a été reportée par la CAF à cause des risques de perturbations liées aux fortes pluies pendant cette période de l’année ? Sur d’autres continents les mêmes rasions ont prévalu pour annuler ou reporter des matchs », tente-il de convaincre ; et prenant argument, sur le fait que le Stade du 26 Mars ait été homologué par la CAF et la FIFA après plusieurs missions d’inspection suite à sa rénovation permettant depuis la tenue de match internationaux à domicile.

Certes, ce stade est homologué, mais la qualité des ouvrages pose problème. Et si les aspirateurs n’ont presque pas joué leur rôle, l’inquiétude est justement à ce niveau.

Pour finir le ministre – qui a convaincu le maliens que cette situation n’a rien d’étrange et que cela se passe partout en Afrique – « rassure que des dispositions seront prises pour permettre aux sportifs de pratiquer leurs activités dans les meilleures conditions ». Si les travaux sont bien faits selon ses explications, certains observateurs se demandent déjà sur ce que le ministre compte faire encore ? Y aurait-il des travaux de rénovation bis, pour essayer de corriger les graves manquements révélés lors de ce match ? En tout cas, M Mossa Ag Attaher doit, une fois encore, fournir des explications bien claires sur l’utilisation des 7 milliards de FCFA pour la rénovation s’il veut être pris au sérieux par les Maliens.

Binadjan Doumbia

COOPERATION : Lamamra à Bamako pour rassurer le Mali après l’opération de charme de Macron en Algérie ?

Dans le cadre du renforcement des «relations historiques et fraternelles» entre le Mali et l’Algérie, le ministre algérien des Affaires Etrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a effectué une visite de travail et d’amitié à Bamako du 1er au 03 septembre 2022. Et cela à l’invitation de son homologue malien. Au-delà de la raison officielle, cette visite n’était-elle pas aussi une occasion pour l’Algérie de donner des assurances à Bamako quelques jours après l’opération de charme du président Emmanuel Macron de la France (25-27 août 2022) ? Et cela d’autant plus que cette soudaine volonté de Paris de se réconcilier avec Alger cache mal un désir de vengeance  visant à isoler le Mali davantage sur la scène internationale.

«J’ai eu des échanges francs et sincères avec le ministre Ramtane Lamamra sur des sujets d’intérêts communs. Le Mali et l’Algérie sont des pays frères qui partagent la même vision de la souveraineté et du respect mutuel», a twitté vendredi dernier (2 septembre 2022) le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, à l’issue de l’audience accordée au ministre algérien des Affaires Etrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra.

Une rencontre qui a eu lieu au lendemain (le 1er septembre 2022) de la tenue dans notre capitale de la 18e session du Comité bilatéral stratégique Mali/Algérie. Un événement co-présidé par M. Lamamra et Abdoulaye Diop. Et, officiellement, les deux pays se sont engagés à «renforcer et à diversifier» davantage leur partenariat dans les domaines de l’énergie et des mines, des télécommunications, du commerce, de la formation professionnelle et universitaire. Ils ont également pris l’engagement de faciliter la circulation des biens et des personnes. Tout comme le Mali et l’Algérie ont revisité la feuille de route des projets convenus dans le cadre des différents mécanismes de leur coopération bilatérale en vue de leur mise en œuvre diligente.

Pour ce qui est de  l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali (APR), les deux parties ont passé en revue les avancées, les difficultés et les attentes tout en reconnaissant «le caractère dynamique, consensuel et progressif de ce processus». Elles se sont félicitées des conclusions de la réunion décisionnelle de haut niveau, préparatoire à la mise en œuvre effective du DDR global tenue du 1er au 05 août 2022 à Bamako. A cet égard, Maliens et Algériens ont souligné la nécessité d’accélérer l’application de l’APR qui «constitue le cadre idoine pour la consolidation et le retour définitif de la paix et de la stabilité» dans notre pays.

S’agissant des questions régionales et internationales d’intérêt commun, le Mali et l’Algérie ont relevé avec satisfaction «la convergence de leurs analyses sur l’ensemble des dossiers abordés et réitéré leur engagement à ne ménager aucun effort pour que la région sahélo-saharienne soit une zone de paix et de prospérité partagée».

Ce déplacement de Lamamra à Bamako est analysé par de nombreux observateurs comme «une bonne chose en soi». Et cela d’autant plus qu’il intervient quelques jours seulement après l’offensive de charme du président Emmanuel Macron de la France en Algérie. Et ce n’est qu’un secret de polichinelle que Paris cherche tous les moyens d’isoler notre pays sur la scène diplomatique parce que nous lui avons tourné le dos en faveur d’autres partenaires, la Russie notamment.

Il est ainsi clair que, en plus des questions soulignées dans les différents communiqués, d’autres plus sensibles ont été sûrement abordées. «Le ministre des Affaires étrangères algérien en mission commandée et de bons offices au Mali ? C’est certain ! Surtout après la récente visite de Macron en Algérie et l’inquiétude des Maliennes et Maliens quant à la position algérienne vis-à-vis de la crise au Mali», a souligné un observateur (algérien).

Pour lui et d’autres spécialistes des relations internationales, l’Algérie se devait de donner des assurances voire des garanties au Mali après avoir accueilli Emmanuel Macron du 25 au 27 août 2022. Un séjour conclu par la signature d’un nouveau pacte partenarial entre Paris et Alger. Et il est clair pour eux que c’était la principale mission de Ramtane Lamamra à Bamako. «Lorsqu’il y a des difficultés entre petit frère tel que le Mali, un pays partenaire, ami tel que la France, l’Algérie se doit d’apporter un apaisement et aider à créer des conditions de relations apaisées», aurait déclaré Ramtane Lamamra mettant ainsi en évidence la détermination algérienne de contribuer à la réconciliation entre Paris et Bamako.

Moussa Bolly

Disfonctionnement dans l’approvisionnement du Mali en engrais : Les fournisseurs d’intrants agricoles et le ministre Modibo Keïta à couteaux tirés

Le 3 septembre 2022, le Président du collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM), Youssouf Coulibaly, a fait une déclaration suite aux propos du Ministre du développement rural, Modibo Keïta, concernant les disfonctionnements dans l’approvisionnement du pays en engrais cette année. Dans ses propos diffusés en début septembre 2022 à la télévision nationale, le Ministre Keïta précise que « les opérateurs économiques, sachant que le prix de l’engrais est très élevé sur le marché international, ont posé quelques conditions : qu’il faudrait que l’Etat paye leur arriérés de 2020 et de 2021 ; d’exiger à l’Etat d’acheter au comptant ; et de vendre le sac d’engrais à au moins 55 000 FCFA le sac de 50 Kg ». Il n’en fallait pas plus pour faire réagir le Président du collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM), Youssouf Coulibaly, qui dit que « «Le prix du sac d’engrais à 55 000 FCFA, ce n’est arrivé nulle part au Mali au titre de la campagne…C’est à juste titre que les fournisseurs réclament leur paiement pour des services faits qui datent de 2 à 3 ans. Les arriérés réclamés sont antérieures à 2020… »

Le torchon brûle entre les fournisseurs d’intrants agricoles et le Ministre Modibo Keïta. Pour preuve, le Ministre a tenu des propos par rapport à la situation de l’engrais au Mali que le collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM) n’est pas prêt à gober. «Nous avons suivi avec un grand étonnement, l’intervention du ministre lors du journal télévisé. Le ministre a fait 4 affirmations justifiant le disfonctionnement connu dans l’approvisionnement en engrais cette année. Il a affirmé que les fournisseurs ont exigé un prix de vente de 55 000 FCFA par sac d’engrais. Il a affirmé que les fournisseurs ont manifesté un désintérêt sur la quantité subventionnée. Il a également affirmé que les fournisseurs ont exigé la régularisation des arriérés de paiement. Il a aussi affirmé que les fournisseurs ont exigé d’être payés en cash pour les approvisionnements de la nouvelle campagne. Je voudrais rétablir les faits. Ce que le Ministre a affirmé ne correspond pas à ce que nous avons vécu sur le terrain dans le cadre des approvisionnements de cette année », a-t-il dit. Youssouf Coulibaly trouve que ce ne sont pas les fournisseurs qui ont manifesté le désintérêt. « Habituellement, en termes de volume, la quantité subventionnée en engrais minéraux porte sur environs 90% des volumes d’intrants distribués aux producteurs. Cette année, le Ministre a converti les engrais minéraux en engrais organiques, soit 91% dédiés à la fertilisation organique et seulement 9% aux engrais minéraux. Comment s’étonner que les fournisseurs, habituellement, travaillent sur les engrais minéraux, constituent des stocks importants d’engrais alors qu’en face, il n’y a que 9% de volumes exprimés contrairement aux autres années. S’il y a désintérêt, je peux affirmer que ce désintérêt est venu plutôt dans un premier temps du Ministère », a-t-il dit. Avant d’ajouter ceci : « Pour ce qui concerne le prix du sac d’engrais à 55 000 FCFA, ce n’est arrivé nulle part au Mali au titre de la campagne. Nous savons que cette année, il ya des prix repères qui ont été retenus. Ces prix repères ont peut-être légèrement majoré. Je peux affirmer que les engrais complexes que nous appelons le M.P.K ont été vendus à 37 500 FCFA le plus cher. L’urée est passée de 32 000 FCFA à 35 000 FCFA le plus cher. Le D.A.P qui avait été fixé à 42 000 FCFA, n’a pas été très utilisé et le peu qui a été utilisé oscille entre 40 000 et 42 000 FCFA ».

Concernant le paiement au comptant des fournisseurs, Youssouf Coulibaly n’a pas fait assez de commentaire. « Le Ministre a dit que les fournisseurs ont exigé d’être payés en cash, cela ne nécessite pas que nous fassions des commentaires, nous savions pertinemment qu’il n’y a aucun mécanisme permettant à l’Etat d’accéder à cette requête. Ce n’est pas ce qui est arrivé. Je me refuse de commenter cette affirmation », a déclaré le président du CFIAM.

S’agissant du paiement des arriérés des fournisseurs, Youssouf Coulibaly a été on ne plus clair. « Quoi de plus normal qu’un fournisseur qui a rendu un service soit dans l’attente de son mandat de paiement 3 à 4 ans et qu’il ne réclame pas. C’est à juste titre que les fournisseurs réclament leur paiement pour des services faits qui datent de 2 à 3 ans. J’ai entendu dans les propos du Ministre que nous, fournisseurs, exigeons le paiement des subventions de 2020 et de 2021. Je peux affirmer sans me tromper qu’en 2020, il n’y a pas eu de subventions. Les arriérés réclamés sont antérieures à 2020 et également des arriérés de la campagne 2021. Globalement, voila les faits rétablis. Il faut savoir que le Mali a connu des difficultés d’approvisionnement, il faut chercher la source. Je peux dire que la source est venue un peu des volumes insignifiants parfois nuls qui ont été attribués à des fournisseurs historiques qui ont été absents du marché cette année », a souligné Youssouf Coulibaly. Selon lui, ceux qui approvisionnent la filière coton sont ceux-là qui continuent à approvisionner le reste du marché. « L’approvisionnement de la filière coton étant le seul marché structuré adossé à des contrats , donc, ceux qui sont adjudicateurs au niveau de la filière coton, en passant commandes, commandent le volume adjugé dans le cadre de ce marché, mais aussi avec un surplus pour approvisionner les autres marchés. Si les fournisseurs historiques sont mal servis à ce niveau, ça impacte logiquement sur les autres approvisionnements. Nous sommes disposés à travailler, à maintenir notre outil de production agricole, à préserver l’outil de production et d’exercer notre métier qui est de commercer dans ce secteur d’activité », a conclu le président du CFIAM.

A .Sogodogo

Scandale au Ministère du Développement Rural : le ministre Modibo Keita octroie un marché de gré à gré de 17 milliards à ses proches, incapables de fournir un seul sac d’engrais aux paysans

Engrais subventionnés introuvables et Risque de famine en Zone Office du Niger !

  • Les fournisseurs locaux (Togouna-agro, Gnoumani-Sa et DPA) écartés !
  • Les sociétés Ely KO2, Helium Investment, Toya Agro Business, ARP-Mali, Agri Food et Niane sur le banc des accusés…
  • Le Collectif des organisations paysannes saisi le Président Assimi Goita

Faute d’engrais minéraux subventionnés, la campagne agricole en cours est sérieusement menacée en zone Office du Niger. En cause, la boulimie vorace du ministre du Développement rural, M. Modibo Keita, qui compte tenu de l’urgence, a profité de la dérogation spéciale  à la procédure de la passation de marché public,  pour signer des conventions par entente directe ou de gré à gré entre son département et des nouveaux fournisseurs (proches à lui),  qui n’ont pas la capacité financière et matérielle pour exécuter de tel marché. Le montant de la subvention s’élève à 17 milliards de F CFA, destiné à l’achat des engrais chimiques, organiques et des semences de maïs hybride. Le ministre Keita a délibérément ignoré les vrais acteurs du domaine tels que les géants en engrais Togouna Agro Industrie, Gnoumani Sa de l’honorable Diadié Bah du CNT et DPA de Barema Doucouré de Ségou. Face à ce scandale, le collectif des organisations paysannes de l’Office du Niger, a saisi le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita pour dénoncer les agissements du ministre Modibo Keita, qui est à la base  du sabotage de la campagne agricole.   

Le paradoxe Office du Niger : ceux qui ont  l’engrais, n’ont pas la subvention de l’Etat ! Et ceux qui ont la subvention,  n’ont pas d’intrants agricoles ! Et les pauvres paysans n’ont d’autre choix que de se balader avec leur reçu de caution  ou d’acheter l’engrais aux prix du marché qui oscillent entre 40 à 45 mille francs CFA par sac de 50 kg.

Face à cette situation, on est en mesure de  se poser les questions suivantes :

À quoi sert la subvention de l’Etat accordée aux pauvres exploitants agricoles du Mali ?

Quelle sanction faut-il s’attendre de la part de l’Etat face à un tel acte de sabotage, d’une si belle initiative pour soutenir les braves paysans ?

En tout cas, les fournisseurs supposés proches du ministre Keita, retenus pour la fourniture d’engrais minéraux subventionnés au titre de la campagne en cours, sont toujours à Bamako en espérant trouvés  des sous traitants pour leurs conventions, alors que la campagne agricole tend vers sa fin.

 

De quoi s’agit-il ?

Le gouvernement du Mali, au titre de la campagne agricole 2022 a décidé de subventionner les intrants agricoles. Cette initiative vise à soutenir les exploitants agricoles familiaux à contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’augmentation  des revenus des paysans.

A cet effet, un budget de 17 milliards de francs CFA a été alloué  au ministère du Développement rural  pour l’achat des engrais et une partie pour l’achat de semences de maïs hybride.

C’est ainsi qu’un avis de manifestions d’intérêt a été lancé. Suite à cet avis 46 fournisseurs ont manifesté un intérêt pour le marché sur lesquels 16 ont été retenus au départ par le ministre de l’Economie et des Finances pour fixation de prix.

Compte tenu, des contraintes de temps liées à l’installation rapide de la saison des pluies, le Ministre Modibo Keita a demandé au ministre de l’Economie et des Finances, Alfousseny Sanou, une dérogation à la procédure de passation de marché conformément au code du marché public. Chose acceptée de bonne foi par le ministre Sanou. Profitant de ce caractère d’urgence, au lieu de reconduire les fournisseurs habituels  comme Togouna, Gnoumani – Sa ou DPA pour ravitailler à temps les paysans en intrants agricoles subventionnés, le ministre profite  pour signer la convention avec six nouveaux fournisseurs dont la plupart n’ont pas d’adresse fixe et aucun moyen financier ou matériel pour exécuter ce genre de marché.

Tenez vous bien, c’est ainsi, que les sociétés, Ely KO2 a eu la quantité de 1.300 tonnes d’engrais, Helium Investment Ltd de Ousmane Keita a eu 2.500 tonnes d’engrais à importer, Toya Agro Business a eu la part de lion avec 2.900 tonnes, ARP-Mali a 566 tonnes,  Agri Food obtient 706 tonnes  et 1.500 tonnes reviennent à la société Niane. Le hic est qu’aucune de ses sociétés n’est connue par les cultivateurs à Niono comme étant des fournisseurs d’engrais à part KO2 de Ely Diarra et malheureusement, cette société n’a pas une bonne réputation auprès des producteurs de la zone. Car soupçonné de s’enrichir sur le dos des exploitants sinistrés, en payant ces autorisations d’achat d’engrais subventionnés à 1.500 F CFA au paysans sans fournir d’engrais, selon le syndicat des organisations paysannes. Le syndicat des paysans est allé plus loin, en dénonçant cette magouille de la société KO2  au ministre Modibo Keita le 13 janvier 2021 à travers une correspondance. Mais, malgré cette mise en garde des producteurs, cette société figure  sur la liste des fournisseurs retenus. Pour quelle fin ? Allez y savoir.

 

Les paysans de Niono écrivent au Président Assimi….

Face à cette situation alarmante de rupture d’approvisionnement des cultivateurs en engrais subventionnés et le risque qui pèse sur la campagne en cours, le collectif des organisations paysannes de l’Office du Niger s’est réuni le 13 août dernier, à Niono pour tirer la sonnette d’alarme.

A l’issue de cette rencontre, les faitières paysannes, ont décidé d’écrire une correspondance adressée au Président de la Transition Col. Assimi Goita, non moins président du conseil supérieur de l’Agriculture pour dénoncer le sabotage de leur ministre de tutelle  et sa responsabilité dans l’échec de la campagne agricole 2022 en zone Office du Niger.

En outre, le collectif des syndicats déplore le manque de cadre dialogue avec le ministre et son mépris à leurs égards.

Il ressort de cette lettre de dénonciation en date du 14 août 2022, adressée au président de la transition les constats suivants :

que des fournisseurs retenus au nombre de six, un seul a pu être opérationnel en occurrence la société KO2, mais ne dispose pas de stock suffisant pour satisfaire les besoins des producteurs.  Et les cinq autres fournisseurs sont sans adresse fixe et ne sont pas connus comme fournisseurs d’engrais en zone Office du Niger. Où va le Mali Kura tant chanté ?

Aussi, parmi les six sociétés retenues par le ministre Modibo Keita, la société Toya Agro Business fait le business de caution au vu et au su de tout le monde. Elle prend l’argent des pauvres paysans sans livrer la moindre quantité d’engrais, précise la lettre.

Au même moment les fournisseurs non retenus comme Gnoumani SA, Togouna agro industrie et autres sont en train d’approvisionner le marché et les paysans sont obligés de payer aux prix du marché avec son corolaire d’augmentions du coût de production de riz.

Imaginez-vous, avec la subvention le paysan achète  le sac d’engrais de 50 kg d’urée à 12.500 F CFA et l’Etat paye le reste soit 21.250 F CFA comme subvention. Par la faute des fournisseurs retenus et l’amateurisme du ministre, les paysans sont obligés de débourser  plus de  40.000 pour avoir un seul sac d’engrais. Cette méthode du ministre Modibo Keita est devenue de nos jours un véritable casse-tête chinois pour les producteurs, qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Donc, pour la réussite de cette campagne, c’est au président Assimi d’intervenir sans délai, en autorisant les fournisseurs locaux qui ont des stocks en quantité de livrer aux producteurs contre les autorisations de caution de subvention délivrées aux paysans par les services techniques. Sans quoi, le prix du riz va prendre encore de l’ascenseur. Si en plus de l’insécurité, la famine s’y ajoute, cette année risque d’être très pénible en zone Office du Niger. Les membres du Conseil de transition (CNT) sont interpellés. A suivre…

Aliou Badara Diarra

DIABÈTE ET HÉMOPHILIE : la ministre Diéminatou Sangaré redonne le moral aux malades

Le ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, a rendu visite aux associations des malades du diabète et de l’hémophilie le vendredi 19 août 2022. Un déplacement perçu par celles-ci comme un signe d’espoir.

Encourager et insuffler une nouvelle dynamique aux activités de l’Association de lutte contre l’Hémophilie et les autres coagulopathies (AMALHEC) à Missabougou et la Maison de la Prévention du Diabète située à Bougouna ! Telle est la motivation du ministre de la Santé et du Développement social​, ​Mme Diéminatou Sangaré, en leur rendant visite le 19 août 2022. Aux préoccupations qui lui ont été exposées, elle a apporté des réponses claires, sans langue de bois, suscitant ainsi de l’espoir au sein desdites associations.

Cherté des produits (facteurs) et le recensement des malades à travers le pays ont été évoqués comme difficultés majeures au niveau de l’AMALHEC. Mais grâce aux efforts de la Fédération mondiale de l’hémophilie (FMH), les facteurs sont régulièrement fournis. Chargé de la prise en charge des malades, Pr. Yacouba Diallo (Hématologiste à l’Hôpital du Mali) a indiqué qu’il compte sur les autorités sanitaires dans la facilitation de l’accès aux médicaments. Quant à Mme Diéminatou Sangaré, elle a rassuré l’association de la disponibilité du gouvernement à créer les conditions de l’amélioration des conditions de prises en charge des patients souffrant de l’hémophilie.

Elle s’est rendue aussi à la Maison de la prévention du diabète qui est une initiative de la Fédération nationale des diabétiques du Mali (FENADIM), l’ONG Santé Diabète et l’ONG Walé. Selon les intervenants, les actions sont axées sur la prévention et le traitement de cette maladie. Selon les différents intervenants, la prévention nécessite le respect d’un régime alimentaire spécifique pour ne pas aggraver le tableau clinique du malade. D’où la nécessité d’une synergie d’actions favorisant la sensibilisation et l’information des populations sur le diabète et ses facteurs de risques ainsi que sur les comportements favorables à la santé à travers des thématiques sur le régime alimentaire et l’activité physique.

Le ministre de la Santé et du Développement social a assuré avoir pris bonne note de leurs remarques et préoccupations avant de prodiguer en retour des conseils d’hygiène de vie alimentaire, notamment la consommation modérée du sucre et de l’huile alimentaire. « Nous devons favoriser la promotion de l’éducation à la santé du patient atteint de diabète afin de l’aider à mieux gérer sa maladie et éviter des complications… », a plaidé Mme Diéminatou Sangaré.

Naby

Littérature et lutte contre les VBG: Le ministre Andogoly GUINDO reçoit en audience Mme Oumou Ahmar Traoré, auteur «Les Blessures de l’Art»

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly GUINDO, a accordé, vendredi 5 août 2022, une audience à l’écrivaine et journaliste malienne, CISSÉ Oumou Ahmar TRAORE, auteur d’un essai scientifique sur « la culture malienne et les violences basées sur le genre ». Elle était venue remettre une copie de son ouvrage qui vient de paraître aux Éditions Asselar.

Il s’agit du premier tome d’un ouvrage aux frontières de l’anthropologie, de la sociologie, de l’ethnomusicologie et de la littérature orale, rendant hommage aux femmes victimes de violences conjugales. L’auteure, connue pour ne pas avoir sa langue dans la poche, a recensé, classé, transcrit, traduit et analysé plusieurs titres célèbres de la musique populaire et moderne malienne qui abordent les thèmes existentiels comme le mariage et l’amour. Chants qu’elle estime être de puissants et implicites véhicules d’une image avilissante, infantilisante et dégradante de la femme malienne, encourageant certains vices à leur encontre et banalisant les violences conjugales.

La diplômée d’études féminines de l’Université Paris III et de l’Institut international de Journalisme de Berlin entend ainsi relancer le débat sur la question des Violences basées sur le Genre (VBG) au Mali, un pays très conservateur, et où de plus en plus de femmes mais aussi d’hommes perdent la vie par la faute ou des mains de leurs conjoints.

Déjà auteure de romans célèbres ( Mamou, épouse et mère d’émigrés-2007- et Une femme presque parfaite-2018-),

Mme CISSE entend, par cet ouvrage, explorer de nouvelles pistes en vue d’une société malienne plus égalitaire. En suscitant la réflexion autour d’une question à la limite du tabou par le truchement de chansons emblématiques du répertoire musical du Mali, il s’agissait surtout de tremper la plume dans la plaie de la société et sensibiliser les mélomanes sur les messages « mysogines » véhiculés par des titres à priori « innocents » et « moralisateurs ».

Très admiratif de la belle mais acerbe plume de Mme CISSE, le ministre en charge de la Culture a salué son engagement et lui a adressé ses chaleureuses félicitations pour sa capacité à mettre en texte des questions aussi complexes que les VBG. Il a loué l’aisance de l’auteure à « dépeindre, comme avec un pinceau, les tares de la société malienne. La patience avec laquelle le document a été élaboré, fruit de plusieurs heures d’écoute, de transcription, de traduction et d’interprétation de chansons en bamanankan vers le français, pour une Soninké…, des nuits blanches. »

Il a également salué « l’audace et le courage d’une vie, le combat d’une vie faite de conviction tellement profonde ».

Le Ministre GUINDO, convaincu que la tradition, qui est sacrée dans la société malienne, a fini par s’emparer du subconscient de l’homme, nuance cependant quant à la visée pragmatique des messages que la plupart des chansons véhiculent. Elles valorisent avant tout la femme et leur conseillent patience et tolérance dans le foyer. Il pense ainsi qu’il serait important de recontextualiser l’analyse en la recentrant dans le contexte malien, en ne perdant pas de vue la portée utilitaire de ces morceaux de musique, qui recourent à l’ironie et à la parodie. En tant que ministre en charge de la Culture, gardien des traditions et des coutumes du pays, le ministre pense que la société malienne est l’une de celles qui ont reconnu très tôt à la femme une grande valeur et grande place. Au nom des plus hautes autorités de la Transition, il a réitéré l’engagement des autorités du Mali à accompagner les femmes dans leur combat noble contre toutes formes de violence et a annoncé à l’auteure que son département sera aux côtés de celui en charge de la Femme, pour le lancement de l’ouvrage, prévu très bientôt.

Ouvrage bilingue édité en français et en bamanankan, _*Les Blessures de l’Art*_ est préfacé par l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maître Mamadou Ismaël KONATE.

CCOM/MACIHT

Désignation des 4 représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort : Le ministre Maiga fait volte-face, les partis majoritaires se désolidarisent !

L’ex majorité présidentielle l’Alliance « Ensemble pour le Mali » (EPM) se désolidarise de la décision du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, Col. Abdoulaye Maiga de désigner  les 4 représentants des partis politiques  qui doivent siéger  au collège de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022.

A noter que le collège est un organe délibérant de l’AIGE. Il  comprend quinze 15 membres dont quatre 04 sont désignés par les partis politiques suivant les modalités qui sont fixées par eux. C’est dans cet esprit que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avait invité l’ensemble de la classe de faire parvenir avant des propositions relatives à leurs modalités de désignation qui devraient  parvenir au cabinet du ministre, au plus tard le vendredi 15 juillet 2022 à 16 heures. En réponse au courrier du ministre Maiga, les partis politiques ont déposé sur la table du ministre 141 propositions de modalités de désignation ressorties des 120 correspondances reçues et traitées par le cabinet du ministre.  Sur les 141 propositions cinq 5 options principales avaient été retenues.  Soit les cinq propositions principales à l’issue  de la réunion du Cadre de concertation National, qui s’est tenue le jeudi 21 juillet 2022, à 15 heures, au Centre de Formation des Collectivités Territoriales pour la validation des modalités de désignation.

Il s’agit de :

  1. La désignation suivant le poids et la représentativité des partis : 16 propositions,
  2. La désignation des représentants par les regroupements de parti politiques : 60 propositions,
  3. L’élection des représentants : 04 propositions,
  4. La désignation par tirage au sort : 05 propositions,
  5. La désignation par sélection après appel à candidature : 56 propositions.

Donc naturellement la proposition majoritaire faite par classe politique était la désignation des représentants par les regroupements de parti politiques pour siéger à l’AIGE. Mais contre toute attente après les travaux, le ministre Maiga fait volte-face et décide de façon unilatérale de maintenir l’option de  désignation par tirage au sort pourtant proposer par 5 partis seulement contre le choix de 60 partis politiques. Ou est la démocratie ou le fait majoritaire ?

Surpris par cette démarche solitaire, le Président de l’EPM, Dr Bokary Treta a saisi le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Col. Maiga par  une lettre en date du 5 août 2022,  pour attirer son attention et lui dire qu’il est dans l’erreur. « Monsieur le ministre, Compte tenu de ce qui précède, je voudrais vous exprimer notre avis défavorable à votre proposition de désignation des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022. Aussi, viole-t-elle les dispositions de l’article 7 de la loi n°2022-019 du 24 juin 2022, portant loi électorale. En conséquence, l’alliance « EPM » voudrait vous inviter de bien vouloir privilégier des modalités politiques plus démocratiques et conformes aux dispositions de la loi électorale pour le choix des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE. » a insisté Dr Bokary Treta.

A.B.D

OUSMANE SY, ANCIEN MINISTRE : « Je plaide pour une Constitution qui institue une 4ème République. »

La validité d’une constitution dépend non seulement de son contenu, mais aussi du processus de consultation populaire qui précède son adoption. Il est venu le temps de rompre avec les habitudes du passé où le contenu des constitutions n’est porté à l’attention du grand public que quelques semaines avant une soumission au seul vote de l’Assemblée nationale et l’adoption par référendum. En dehors de la parenthèse de la Conférence nationale de 1991 et des foras politiques régionaux et du forum national de 1998, les procédés qui permettent d’associer toutes les composantes de la nation à l’élaboration ou la réforme des constitutions sont restées du domaine de la caricature.

Très souvent les choix politico-institutionnels et juridiques, qui fondent nos constitutions ne sont mis en débat que dans des cercles restreints des responsables politiques et des spécialistes du droit. La caution populaire n’intervient que dans la phase d’adoption par le référendum, au cours duquel les électeurs sont plutôt appelés à se prononcer sur un « prêt-à-porter » politico-institutionnel qu’à effectuer un choix éclairé sur des changements voulus et dont ils comprennent les enjeux.

Aujourd’hui au Mali, il y a une unanimité sur la profondeur de la crise et les dysfonctionnements de l’Etat qui en sont les causes premières. Donc, il ne s’agit plus de reproduire les anciennes démarches qui ne suffiront pas pour nous sortir de l’ornière. De nombreuses opinions font observer que la reconduction des mêmes démarches remettra en selle les mêmes pratiques qui ont conduit le pays aux multiples crises.

Les changements à faire dans les domaines de la politique et des institutions sont si profonds qu’une simple révision de forme ne suffira pas pour sortir durablement le pays de la crise. Si l’ambition est de rebâtir un pays stable, uni, en paix et prospère, il faut envisager une redéfinition des fondements de l’Etat en le mettant en harmonie avec la Nation. D’où la nécessité d’aller à une « Assemblée instituante » qui se saisirait des recommandations majeures issues du processus des assises nationales de la refondation (ANR) et des propositions du comité d’experts mis en place par le Président de la transition en vue de proposer une nouvelle constitution. Cette assemblée devra rassembler des représentants dûment mandatés par toutes les communautés et corporations sociales et professionnelles en vue de poser les bases d’un Mali qui correspond aux attentes de la majorité des maliennes et maliens.

Cette constitution doit être le support d’un contrat renouvelé du vivre ensemble entre des communautés se reconnaissant un passé et un avenir commun et suffisamment d’affinités pour se sentir comptables de l’impact des actes de chacune sur les autres. C’est cette reconnaissance réciproque qui, dans tous les pays et à toutes les époques, cimente les fondements d’une nation. C’est ce substrat et les engagements communs qui en découlent que les systèmes institutionnels et juridiques devront consacrer à travers la constitution.

Le sentiment d’appartenance commune à une nation n’est jamais acquis pour toujours, sans des rites collectifs et une revitalisation du projet « du vivre ensemble » surtout après une crise telle que notre pays traverse. Une Assemblée instituante devra donc être un cadre l’échanges sur le passé, le présent et l’avenir, sur les normes et valeurs partagées, les règles communes et d’engagements collectifs, les types d’institutions qui peuvent ré-cimenter une nation en danger et les raisons de construire un avenir ensemble.

L’organisation et la tenue de cette Assemblée instituante, qui définira les fondements d’une 4ème République, se justifie en raison notamment de :

L’ampleur et la profondeur de la crise qui nécessitent le changement, maintes fois réclamé et émanant de tous les milieux. Il est indéniable que la 3ème République a gagné des combats. Mais pour l’opinion la plus répandue, elle a installé ou conforté l’impunité, le népotisme, la gabegie, le clientélisme et l’enrichissement rapide. Les « arrangements entre soi » ont été érigés en code de conduite à la place du comportement républicain. Les changements qui sont attendus exigent une nouvelle forme et organisation des institutions publiques, ainsi que de nouvelles modalités de choix et conditions d’exercice des responsabilités publiques. D’où la nécessité, d’aller vers une nouvelle constitution pour une nouvelle république.

Sans remettre en cause le caractère unitaire de l’État, il faut reconnaître que l’histoire de notre nation et la géographie du pays plaident aussi en faveur d’une décentralisation plus forte, comme recommandée par les ANR. En plus de la communalisation, la poursuite de la réforme de la décentralisation doit aller à la création de territoires régionaux autonomes et dotés de pouvoirs et de moyens (humains et financiers) suffisants et administrés sur une base démocratique. Il s’agit donc d’aller vers un État décentralisé qui uni divers territoires et diverses communautés sans avoir la prétention de les uniformiser. N’oublions pas que notre Nation, qui a la diversité au cœur, a précédé l’Etat actuel du Mali. C’est donc à l’Etat de se conformer aux fondements de la nation et non l’inverse.

Le modèle de démocratie représentative en cours est obsolète. Les appareils et le personnel politique qui le porte souffrent d’un discrédit général. Mais ce discrédit ne signifie pas autant un désintérêt à l’égard de la politique. C’est le modèle et la qualité des personnes qui l’anime qui sont questionnés. D’où la nécessité de revenir à l’enjeu premier de toute démocratie qui est de construire un avenir commun auquel tous se sentent associés, différent des modes de représentation actuels.

Encore de nos jours, la famille, le village/fraction et le quartier sont les premiers lieux de socialisation de chaque malienne et malien. Les évolutions non maîtrisées de la société et surtout la faible protection sociale ont fini par enlever aux chefs de famille toute autorité. Le soutien à la famille et sa remise au cœur du dispositif de l’éducation et de socialisation des enfants sont aujourd’hui une exigence. Quant aux autorités coutumières, devenues de simples auxiliaires de l’administration, elles n’ont aucune responsabilité propre reconnue. Ce qui a conduit à la marginalisation de ceux qui pourtant continuent encore de jouir du respect de leur communauté respective. Dans un pays religieux comme le Mali, l’islam ou toute autre religion ne doit être pas ignoré dans les textes fondateurs, sous le prétexte de la laïcité. Il est urgent de définir les principes de la pratique et des modalités de cohabitation harmonieuse des religions dans notre pays d’une part et de leur conformité avec les valeurs de la République d’autre part.

Enfin, la délibération collective c’est à dire la « palabre » reste encore bien ancrée dans l’imaginaire culturel de la majorité des acteurs maliens. Ainsi, « même si la décision finale n’est pas celle que je voulais, j’ai néanmoins eu la possibilité, soit directement soit à travers mon représentant dûment mandaté, de me faire entendre ». Ce trait culturel met en avant la recherche du consensus « dié ka fô » et du compromis « fô ka bin » pour une gestion inclusive, stable et pacifique de la société.

Pour aller vite et faciliter la tenue de cette instituante ; au mandat de la Commission d’experts que le Président de la transition a mis en place pourrait être ajouté l’organisation de cette rencontre avant la finalisation et le dépôt de leur rapport accompagné du projet de la nouvelle constitution.

L’Assemblée instituante devra regrouper les membres actuels du Conseil National de la Transition (CNT), auxquels pourraient être ajoutés trois (3) représentants de chaque cercle du pays désignés par les organisations politiques, professionnelles et de la société civile. La diaspora aussi devrait être représentée.

Pour atteindre les résultats escomptés, le mandat, les objectifs et le mode de déroulement de l’Assemblée instituante devront être partagés, à l’échelle du pays tout entier et de la diaspora, à travers une communication en vue d’une mobilisation générale.

 

Ousmane SY

Ancien ministre
Grand Officier de l’Ordre National.

Trafic ferroviaire Bamako – Kayes | Départ réussi du 1er voyage d’essai blanc !

Madame le Ministre des Transports et des Infrastructures a donné ce mercredi 13 juillet 2022 le top départ du premier essai blanc du train de transport-voyageurs entre Bamako et Kayes. L’évènement a regroupé ce matin du beau monde à la Gare ferroviaire de Bamako.

La locomotive CC-2207, avec ses 7 voitures-voyageurs, a pris le départ à 08H45mn à la Gare ferroviaire de Bamako à destination de Kayes (la Cité des Rails).

Pour cette phase d’essai, l’honneur est faite à Mme Alima Mariko, mécanicienne de son état, qui va conduire ce train d’essai qui fait renaitre l’espoir pour les populations de la cité des rails.

Dans une interview accordée à la presse, le Ministre DEMBELE Madina SISSOKO a salué l’accompagnement du Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, qui n’a jamais fait défaut tout au long de ce processus de relance du trafic ferroviaire au plan national. ‘’C’est grâce à l’engagement constant du Chef de l’Etat et au dévouement de Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, que les techniciens du secteur ferroviaire du Mali ont réparé entièrement deux locomotives et les voitures voyageurs pour assurer la liaison Bamako-Kayes par voie ferrée’’.
La patronne du Département des Transports et des Infrastructures a ajouté que prochainement le Mali va procéder à l’acquisition du complément des équipements mécaniques et outillages pour les travaux de voie, notamment la bourreuse et la mise en place d’un système de télécommunication. Il est prévu aussi l’acquisition des pièces de rechange qui sont indispensables pour entamer l’exploitation commerciale effective du train-voyageurs entre Bamako et Kayes.

Il faut souligner que le Gouvernement de la République du Mali a signé avec la société russe STM un mémorandum d’entente pour réhabiliter d’autres locomotives se trouvant dans les ateliers centraux de Korofina, en acquérir de nouvelles et réaliser l’étude de migration de la voie métrique vers la voie standard.
A cet égard, les experts russes sont attendus à Bamako dans les jours à venir.

Cellule Communication du
Ministère des Transports et des Infrastructures !