Archives du mot-clé Chine

LE PRESIDENT HABIB SISSOKO A PROPOS DES JEUX OLYMPIQUES D’HIVER, «BEIJING 2022» : «La Chine a encore beaucoup à apporter au Mouvement olympique et sportif»

Les Jeux Olympiques d’hiver de «Beijing 2022» ont officiellement démarré vendredi dernier (4 février-20 février 2022). Malgré un contexte sanitaire marqué par le Covid-19, imposant des restrictions, ces Jeux suscitent beaucoup d’enthousiasme au sein de la jeunesse sportive qui y prend part. A quelques semaines de l’ouverture desdits J.O d’hiver, l’Agence Chine Nouvelle (Xinhua) avait sollicité le président du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) pour une interview. Un entretien très instructif qui a eu du succès et que l’agence a traduit en anglais pour toucher plus de médias. Nous proposons ici la synthèse de cette interview accordée par le président Habib Sissoko à Xinhua !

«Nous soutenons l’engagement et la détermination de la Chine à organiser les J.O d’hiver malgré la pandémie au Coronavirus qui affecte le monde entier», a précisé M. Habib Sissoko dans l’entretien accordé à l’Agence Chine Nouvelle (Xinhua). «Nous ne sommes guère surpris de cet engagement de la République populaire de Chine pour le sport, pour s’ouvrir à la jeunesse sportive du monde à l’occasion d’un événement qui est aujourd’hui facteur de paix dans le monde», a-t-il souligné.

Pour le président Sissoko, «la Chine a encore beaucoup à apporter au monde, notamment au Mouvement olympique et sportif. C’est pourquoi il n’est dans l’intérêt de personne de vouloir entacher cette ferme volonté et cette grande détermination à accueillir des compétitions sportives… Nous devons soutenir la Chine dans l’organisation de ces Jeux olympiques». Ces jeux sont une belle opportunité pour ceux qui ont le privilège d’y participer car, a rappelé Habib Sissoko, «la Chine avait déjà impressionné le monde entier par son expertise dans la réalisation d’infrastructures hors du commun ; l’organisation de grands événements et surtout par son hospitalité légendaire. Sans doute que le Comité d’organisation aura l’ambition de faire plus qu’en 2008».

Sur les relations sino-maliennes dans le domaine du sport et de l’olympisme, le président du CNOSM, espère que le meilleur est à venir. «Nous souhaitons une véritable coopération sportive entre le Mali et la Chine qui est un grand pays de sport compte tenu du nombre important de médailles engrangées lors des derniers Jeux olympiques, notamment récemment à Tokyo, et les nombreuses compétitions internationales qu’elle a et continue d’organiser».

«Nous nous rappelons des Jeux olympiques d’été de 2008 à Beijing, des Jeux olympiques de la jeunesse de 2014 à Nankin et maintenant les Jeux olympiques d’hiver. Cela prouve l’ambition de la Chine de promouvoir le sport mondial et la paix universelle par l’intégration de la jeunesse», a précisé M. Sissoko en misant sur «la consolidation des relations sportives» avec le gouvernement du Mali et les associations sportives en termes de formation, de préparation de nos athlètes, de nos encadreurs sportifs et des infrastructures sportives.

En revenant sur «Beijing 2008», Habib Sissoko les évoque avec nostalgie. «Les Jeux olympiques d’été 2008, nous ont laissé les meilleurs souvenirs de toutes nos participations aux JO. C’était la 1ère fois qu’un chef d’Etat malien (feu le président Amadou Toumani Touré et son épouse) se déplace pour accompagner notre délégation», s’est-il souvenu. Pour lui des installations comme le «Nid d’oiseaux», le «Water Cube» sont des infrastructures sportives de «niveau mondial» et améliorées pour avoir un impact positif sur l’éducation, la santé et l’environnement.

A noter que ces sites emblématiques construits pour les Jeux d’été de 2008 sont toujours utilisés régulièrement, à l’image du Centre aquatique du Water Cube converti en parc aquatique public. Et le Nid d’oiseau abrite régulièrement diverses grandes épreuves sportives, dont les championnats du monde d’athlétisme de l’IAAF 2015. Sans compter que ces Jeux olympiques d’Hiver «Beijing 2022» les utilisent également. Ainsi, le Water Cube est réservé aux épreuves de curling ; le stade national couvert servira pour le hockey sur glace alors que les cérémonies d’ouverture et de clôture ont lieu une nouvelle fois au «Nid d’oiseau».

Il faut rappeler que le gouvernement malien s’est aussi félicité du choix porté sur la République Populaire de Chine pour abriter les Jeux olympiques d’hiver 2022. Les 24es Jeux olympiques d’hiver (du 4 au 20 février 2022) sont organisés dans «un contexte sanitaire difficile» marqué par la pandémie du COVID-19. Malgré cette situation, a indiqué un communiqué publié par le gouvernement en janvier dernier, «ces jeux gardent leur esprit de renforcement de l’amitié et de la fraternité entre les nations conformément à l’esprit olympique qui ne devrait laisser place à aucune instrumentalisation politique».

La République du Mali a réitéré ses «chaleureuses félicitations» à la République Populaire de Chine pour le choix porté sur Beijing pour «entériner cet exercice d’union des peuples du monde».

 

Alphaly (Avec Xinhua)

Mali : Russie et Chine bloquent à l’ONU un texte soutenant les sanctions de la Cedeao

PRESSION. Proposé par la France, ce texte visait à obtenir une position unie du Conseil à l’égard des militaires à la tête du Mali, dans le sillage de la Cedeao.

La Russie et la Chine ont bloqué mardi, selon des diplomates, l’adoption d’un texte du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant les sanctions décidées par la Cedeao contre la junte au Mali, où une transition vers un pouvoir civil qui durerait cinq ans a été rejetée par la plupart des partenaires du pays.

Proposé par la France, ce texte visait à obtenir une position unie du Conseil à l’égard des militaires à la tête du Mali qui ne prévoient plus d’élections le 27 février, comme ils s’y étaient initialement engagés. Lundi, la Russie avait réclamé de la « compréhension » à l’égard des autorités maliennes, au lendemain des sanctions inédites – fermeture des frontières, mesures économiques et financières lourdes – prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. (Cedeao).

Bras de fer jusqu’au sein de l’ONU

« Nous sommes déçus », a déclaré à des médias l’ambassadeur du Kenya, Martin Kimani, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité suivie de consultations à huis clos par ses 15 membres. Il a précisé que les pays africains dans l’instance (outre le Kenya, le Gabon et le Ghana) avaient jugé le texte proposé « relativement doux ». Selon une source diplomatique, la déclaration se bornait à parler d’un « soutien aux efforts de médiation de la Cedeao ».

Dans une déclaration lue au nom des trois membres africains du Conseil, l’ambassadeur du Kenya a défendu les sanctions de la Cedeao qui visent à faire « accélérer la transition » au Mali et à revenir à un ordre constitutionnel et civil. Ces mesures n’entravent pas l’aide humanitaire à la population malienne, a insisté Martin Kimani.

Lors de la réunion publique du Conseil, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait au préalable rejoint la position de l’Union européenne pour affirmer que Washington refusait une transition au Mali qui durerait cinq ans, comme proposé par la junte, et soutenir clairement les sanctions supplémentaires décidées par la Cedeao. « Nous exhortons le gouvernement de transition à tenir son engagement envers le peuple malien de ramener son pays à la démocratie », a-t-elle affirmé. « Une transition de cinq ans n’est pas dans son intérêt et prolonge la douleur du peuple », a ajouté la diplomate américaine en réclamant des élections « libres, équitables » et « transparentes ».

Dans la nuit de lundi à mardi, le département d’État américain avait publié un communiqué avec les mêmes termes, soulignant que les États-Unis partageaient « la grande déception » de la Cedeao face au « manque d’action ou de progrès pour organiser des élections » au Mali. « Nous soutenons la décision de la Cedeao d’imposer des sanctions économiques et financières supplémentaires pour exhorter le gouvernement de transition à tenir son engagement envers le peuple malien de ramener son pays à la démocratie », avait précisé dans son communiqué le porte-parole du département d’État, Ned Price.

La France et les États-Unis, importants partenaires du Mali, ont pris le sillage de la Cedeao. Le président Emmanuel Macron a assuré que la France et l’Union européenne, dont son pays assure la présidence tournante, soutenaient la « position très claire et ferme » de la Cedeao face aux « dérives de la junte ». Les Européens se préparent à renforcer à leur tour leurs sanctions, a-t-il dit.

Les chefs de la diplomatie des 27 États membres de l’UE doivent se retrouver à Brest, dans l’ouest de la France, jeudi et vendredi pour une réunion informelle, où il sera également question des sanctions de la Cedeao. Ils y seront précédés mercredi soir et jeudi matin par leurs homologues de la Défense. L’UE avait approuvé en décembre un cadre juridique lui permettant de « sanctionner ceux qui feraient obstruction à la transition au Mali ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a quant à lui accusé mardi les mercenaires du groupe russe Wagner de « soutenir » la junte au pouvoir au Mali sous le couvert de luttes anti-djihadistes. « Ce qui se passe au Mali est une véritable fuite en avant de la junte au pouvoir qui, au mépris de ses engagements, souhaite confisquer le pouvoir pendant des années et priver le peuple malien de ses choix démocratiques », a-t-il ajouté. « Cette junte illégale se proposait de tenir en otage la population malienne » pendant cinq ans, a-t-il poursuivi en référence au report des élections, initialement prévues en février, destinées à ramener les civils au pouvoir.

La junte mobilise la société civile

La junte, elle, tente de rallier les Maliens autour d’un discours patriotique et les appelle à manifester vendredi 14 janvier contre les sanctions infligées par la Cedeao.

Jusqu’à mardi, très peu de voix significatives s’étaient élevées, au Mali même, pour critiquer la junte. Une coalition de partis maliens, le Cadre d’échange, a rompu cette réserve en faisant porter à la junte « la seule et l’unique responsabilité » des sanctions. Les colonels s’étaient engagés en 2020 à rendre les commandes aux civils au bout de dix-huit mois. Ils disent à présent ne pas être en mesure de respecter l’échéance prévue du 27 février 2022 pour organiser des élections. Ils invoquent l’insécurité persistante dans le pays et la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations, à l’instar des précédentes.

La Cedeao a décrété dimanche la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, sanctionnant durement le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années. L’effet de ces mesures de rétorsion sur la junte, mais aussi sur la population, ajoute à l’incertitude des lendemains dans un pays au cœur de l’instabilité sahélienne.

Sur le continent africain, le voisin algérien, autre allié primordial du Mali, a encouragé les militaires maliens à « une attitude responsable et constructive ». Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, juge « raisonnable et justifiable une période de transition d’une durée ferme de douze à seize mois », ont dit ses services dans un communiqué.