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Communiqués de presse: PANAF lance un site Web unique en son genre pour défendre les droits artistiques en Afrique

Le Réseau panafricain pour la liberté artistique (PANAF) a lancé un nouveau site Web de ressources où les artistes et autres professionnels de la culture peuvent se tenir au courant de ses dernières activités, qui comprennent la recherche, le renforcement des capacités, le lobbying et le plaidoyer pour l’avancement des droits artistiques.

Le site Web, qui est disponible à l’adresse http://www.panaf.org, est une plate-forme numérique permettant aux artistes africains de participer à des discussions socio-politiques sans crainte de répression ainsi que de réseauter et d’échanger des idées. PANAF utilisera également la plate-forme pour partager des informations, y compris les violations des droits artistiques, et pour promouvoir des artistes socialement conscients et des contenus peu susceptibles d’être soutenus par les médias grand public.

Le site Web offre une expérience de navigation conviviale et comprend cinq sections clés :

  • La section À propos, qui présente un résumé du projet PANAF et de ses partenaires.
  • La section Projet, qui contient des informations détaillées sur les activités et les publications qui ont été réalisées dans tous les pays cibles. Cette section soutiendra également les études et les recherches d’autres organisations ayant un intérêt similaire pour le sujet.
  • La section Chatroom, qui est un espace où les créatifs peuvent discuter des droits artistiques, de la bonne gouvernance et d’autres questions de politique sociale sans craindre d’être profilés.
  • La section In-focus, qui propose des interviews d’artistes sur des sujets allant de leur travail à l’état des lieux dans leurs pays respectifs.
  • La section Adhésion, qui, grâce à une inscription gratuite, deviendra un réseau panafricain d’artistes, d’organisations de la société civile et de producteurs culturels de toutes les formes d’art et organisations. Plus d’informations sont disponibles sur la page « Rejoindre ».

« Le réseau que nous construisons grâce à l’adhésion est un mouvement de solidarité dont le continent a grand besoin – une fois que nous aurons une forte adhésion sur la plate-forme au niveau national, il sera très facile de mobiliser des campagnes de lobbying et de plaidoyer », a déclaré le fondateur de Selam et a déclaré le directeur exécutif Teshome Wondimu.

Ajoutant que : « Le réseau peut sembler être un simple acte de solidarité, mais l’impact peut être énorme. Nous sommes convaincus que nous pourrons porter ce lobbying au niveau régional, et qu’à l’avenir, tout artiste qui en deviendra victime n’aura pas à se battre seul pour ses droits, grâce au réseau.

PANAF a été dévoilé en novembre 2021 par Selam avec le soutien du Conseil suédois des arts en réponse au besoin d’une voix régionale active et inclusive dans le secteur créatif qui pourrait sensibiliser aux incidents de violations de la liberté artistique et collaborer avec les défenseurs des droits artistiques dans les régions. et les efforts nationaux de plaidoyer. Le projet est mis en œuvre avec l’aide d’organisations partenaires travaillant dans le domaine de la culture et de la société civile au Nigeria, en Gambie, au Mozambique, au Kenya, en Zambie, au Rwanda, en Ouganda et en Éthiopie, avec des plans pour s’étendre à d’autres pays et régions à l’avenir.

Pour plus d’informations, explorez le site http://www.panaf.org ou envoyez un e-mail à info@panaf.org

CEDEAO : Trois chefs d’Etat en mission sécrète à Bamako

Le colonel Assimi Goïta recevra des chefs d’Etat qui ne sont pas acquis à sa cause. Officiellement, ils viennent plaider pour la cause des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako. Mais au-delà de cette raison, c’est l’Amérique qui prend le relais de la France qui est en perte de vitesse et de crédibilité en Afrique de l’Ouest, plus précisément au Mali. Et ce changement de stratégie passe par le Mali dont les autorités ne sont plus en odeur de sainteté auprès du pays de l’Oncle Sam.

Dans ce contexte, la journée de demain mardi sera décisive, des chefs d’Etat se rendant au Mali ayant déjà écouté les directives de la Maison Blanche. Le Mali est visé par une loi américaine dont le but est de combattre les autorités rebelles. Avant de passer à son plan punitif contre la transition malienne, Washington dépêche à Bamako demain mardi une délégation de trois chefs d’Etat ouest-africains. Il s’agit de Nana Akufo Ado de la République du Ghana, de Macky Sall du Sénégal et de Faure Gnasimbé du Togo. Tous les trois chefs d’Etat avaient pris part à un sommet tenu à New York la semaine dernière sur le Mali et la Guinée Conakry.

En réalité, on est face à un deal entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les Etats-Unis qui ont pris une loi pour contrer l’influence russe en Afrique. Comment comprendre la tenue d’un sommet de la Cedeao hors du continent africain en dehors du lobbying américain ?

La « loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique » (Countering Malign Russian Activities in Africa Act) a été adoptée par 415 voix pour et 9 contre par les représentants du Senat américain en avril dernier, au moment où le Mali et la Russie renforçaient leurs relations commerciales et diplomatiques.

Les États-Unis souhaitent “demander des comptes aux gouvernements africains et à leurs responsables qui sont complices de l’aide à l’influence et aux activités malveillantes (de la Russie). Les chefs d’Etat ouest-africains qui se rendent à Bamako sont en mission des Etats-Unis, puisque la loi adoptée permet d’évaluer régulièrement l’ampleur et la portée de l’influence et des activités de la Fédération de Russie en Afrique qui compromettent les objectifs et les intérêts des États-Unis.

Elle permet également de déterminer comment traiter et contrer efficacement cette influence et ces activités. Le projet prévoit également de tenir pour responsables la Fédération de Russie et les gouvernements africains […] qui sont complices. La Cedeao est ainsi la porte d’entrée des Etats-Unis au Mali, même si ce dernier est suspendu de la communauté.

L’épouvantail des sanctions

Avant la rencontre de la Cedeao à New York, tout le monde redoutait un durcissement du cas malien. En effet, le 15 septembre, le pouvoir de transition a prolongé le bras de fer diplomatique et verbal avec la Côte d’Ivoire sur le sort de 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako, en mettant en garde à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à laquelle la Côte d’Ivoire demande de l’aide.

La transition affirme que l’affaire des militaires ivoiriens emprisonnés au Mali est purement judiciaire et bilatérale et met en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali. Cette mise en garde a été faite par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lu à la télévision nationale. Pour rappel, la médiation engagée par le Togo est l’unique cadre de règlement du dossier et le Mali n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. La transition accuse le gouvernement ivoirien d’être animé par une volonté d’adversité et d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique.

En réalité, les relations entre le Mali et l’Etat ivoirien se sont dégradées depuis que des colonels ont pris par la force, en août 2020, la tête de ce pays confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes et plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique. Elles se sont encore détériorées avec l’interpellation de 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako, le 10 juillet. Mais trois soldates ont récemment été libérées. Les 49 soldats devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des casques bleus au Mali. Bamako les considère comme des « mercenaires ».

Madou COULOU

HOMMAGE À ELIZABETH II EN AFRIQUE : Une sincère admiration entachée par le brutal passé colonial britannique

A 96 ans (née le 21 avril 1926 à Mayfair), dont 70 ans de règne (du 6 février 1952 à sa mort) sur le Royaume uni, la Reine Elizabeth II a tiré sa révérence jeudi dernier (8 septembre 2022) au château de Balmoral. Qu’on la vénère ou non, sa disparition laisse peu de gens indifférents, surtout en Afrique qui abrite 20 des 56 pays membres du Commonwealth. Bien naturellement, que les sentiments sont divisés sur les relations que l’illustre défunte Reine avait avec le continent.

«Personnalité publique extraordinaire», «une immense icône au service désintéressé de l’humanité» et «une figure de proue» de l’histoire contemporaine de l’humanité, «une grande amie de l’Afrique qui l’aimait en retour», «illustre souveraine au destin exceptionnel»… La Reine Elizabeth II a fait forte impression en Afrique comme dans le reste du monde où son décès a suscité beaucoup d’émotion.

En dehors de la personnalité même de la souveraine britannique, sa disparition est aussi un triste événement en Afrique qui abrite 20 des 56 pays du Commonwealth. Un continent avec qui elle a toujours entretenu des relations particulières. En effet, l’histoire a retenu que c’est au Cap (Afrique du Sud où elle était en voyage avec sa famille) qu’une jeune princesse (21 ans) a hérité du trône britannique sous le nom d’Elizabeth II et y a prononcé un discours radio. Elle s’y était engagée à consacrer sa «vie entière» à servir ses sujets, au Royaume-Uni comme dans les pays du Commonwealth. Et elle tenu cette promesse en se consacrant à son royaume jusqu’à son dernier souffle.

Pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, la défunte reine est «une personnalité publique extraordinaire et de renommée mondiale qui a eu une vie remarquable». Elle avait boudé le régime raciste de l’apartheid ne revenant en Afrique du Sud que sous la présidence de Nelson Mandela avec qui elle a entretenu des relations très profonde. Madiba (Nelson Mandela) disait être la seule personne à appeler sa Majesté par son nom d’Elizabeth. Il faut rappeler que Mandela était aussi un prince.

Le président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta (dont le père fut le chef de file de l’indépendance kenyane et de la lutte contre le colonialisme britannique), a aussi salué la mémoire d’une «immense icône au service désintéressé de l’humanité» et d’une «figure de proue, non seulement du Royaume-Uni et du Commonwealth, mais du monde entier».

En 1961, la reine d’Angleterre avait défrayé la chronique en se rendant au Ghana contre l’avis de son gouvernement jugeant ce voyage périlleux dans un pays qui s’était beaucoup rapproché de l’URSS depuis son indépendance en 1957. Elle s’y était non seulement rendue, mais avait dansé avec le dirigeant panafricaniste Kwame Nkrumah au cours du bal donné en son honneur.

Au Ghana, tous les drapeaux officiels ont été mis en berne pour sept jours à partir du vendredi dernier (9 septembre 2022) et le président Nana Akufo-Addo a rendu hommage à «l’amabilité, l’élégance, le style et la joie que la reine a apportés dans l’exercice de ses fonctions». Il n’a pas manqué non plus de rappeler le rôle central joué par Elizabeth II dans la construction du Commonwealth. «Elle a supervisé la transformation spectaculaire de l’union et l’a orientée vers une plus grande attention à nos valeurs communes et une meilleure gouvernance. Elle était le roc qui maintenait l’organisation solide», a-t-il notamment souligné.

Le poids de l’héritage colonial de l’Angleterre

«Elle était le seul souverain britannique connu de 90 % de la population nigériane», a pour sa part rappelé président Muhammadu Buhari du Nigeria. En effet, dans ce pays, ils sont nombreux les internautes issus de la classe moyenne qui ont posté des photos et des hommages sur leurs réseaux sociaux pour saluer la vie de la reine Elizabeth II.

Au moment de rendre hommage à l’illustre souveraine, on se rend compte aussi que les tristes souvenirs du passé colonial de l’empire britannique hantent encore les esprits dans les ex-colonies. «Nous ne pleurons pas la mort de la reine Elizabeth puisqu’elle nous rappelle une période très tragique dans l’histoire de notre pays et de l’Afrique… Durant ses 70 ans de règne, la reine n’a jamais reconnu les atrocités que sa famille a infligées aux peuples autochtones que la Grande-Bretagne a envahis à travers le monde», a déploré le parti des «Combattants pour la liberté économique» (parti radical d’idéologie panafricaniste, fondé en 2013 par d’anciens membres du Congrès national africain/ANC) dans son communiqué.

Au Kenya, on n’a pas non plus oublié la répression de la «révolte des Mau-Mau» (1952-1960). Une  rébellion anticolonialiste violemment réprimée par les colons britanniques et qui a coûté la vie à au moins 100 000 Kényans. «Personne ne mentionne ce que les Britanniques faisaient au Kenya lorsqu’elle est devenue reine… Les faits ont tendance à compliquer le conte de fées», a dénoncé sur twitter Patrick Gathara, chroniqueur et caricaturiste kenyan.

«Personnellement, je suis plus ému en pensant aux 2 millions de morts Igbo durant la guerre civile (guerre du Biafra entre 1967 et 1970). On sait que les Biafrais ont été abandonnés à leur sort sans aucune intervention de la Grande-Bretagne qui voulait protéger ses intérêts économiques», a confié au quotidien français, «Le Monde», Caleb Okereke. Le rédacteur en chef de la publication en ligne, «Minority Africa», dénonce «le syndrome de Stockholm de certains Africains» qui semble avoir oublié «la violence que l’empire britannique a exercée» dans ses anciennes colonies.

N’empêche qu sa Majesté Elizabeth II est aussi vénérée dans des ex-colonies françaises qui ont adhéré au Commonwealth, notamment au Rwanda qui a rejoint cette organisation en 2009. Pour le président Paul Kagame le «Commonwealth moderne est l’héritage» de la reine. Quant au président Ali Bongo du Gabon, il a loué sur twitter «une grande amie de l’Afrique qui l’aimait en retour». Le Togo et son pays sont membres de l’organisation depuis le 25 juin 2022.

Au Maroc, le souverain chérifien s’est aussi rappelé des bons souvenirs de la reine à l’annonce de sa mort. Dans un communiqué, le roi du Maroc Mohammed VI a indiqué se remémorer «les qualités et les mérites de cette illustre reine qui se tenait, invariablement, comme un symbole de la grandeur du Royaume-Uni». Et de rappeler que la reine d’Angleterre «tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date» entre les deux «monarchies séculaires».

Il est clair en tout cas Elizabeth laisse un Commonwealth plus attrayant en Afrique que la Francophonie qui ne cesse de battre de l’aile parce que la France s’enferme dans sa traditionnelle arrogance coloniale en faisant fi du désire sans cesse manifester des nouvelles générations de s’affranchir des relations paternalistes qui bloquent l’émergence socioéconomique des pays francophones !

Moussa Bolly

À «JEUNE AFRIQUE» : Le vrai déni, c’est volontairement ignorer la réalité du terrain pour s’accrocher à la démagogie du «Maître»

Il y a quelques semaines, le président Emmanuel Macron de la France demandait aux diplomates de son pays de s’appuyer  sur les médias et les réseaux sociaux comme armes diplomatiques pour rehausser l’image de leur pays et ternir celles des Etats où ses intérêts sont menacés. Les regards s’étaient alors tournés vers les médias de la propagande française, notamment France Média Monde (RFI et France 24). C’était oublier que Jeune Afrique est aussi un outil de pression de la France-Afrique. Et l’hebdomadaire le prouve une fois de plus à travers un article politique publié sur le Mali la semaine dernière et qui ne vise qu’à discréditer la transition en cours dans notre pays.

«Jihadisme : le Mali de Goïta en plein déni» ! Tel était le titre d’un article politique publié par «Jeune Afrique» sur son site le 6 septembre 2022. «Maintenant que l’armée française s’est complètement retirée du pays, il va être difficile d’imputer à l’ancien colonisateur les revers des soldats de Bamako et l’avancée des groupes jihadistes», analyse l’auteur de l’article. Et pourtant, reconnaît-il, «au Mali, le taux de satisfaction à l’égard des forces de défense et de sécurité (FDS) est à l’avenant : jusqu’à 98 % si l’on en croit les résultats de l’enquête de la fondation Friedrich Ebert».

N’empêche que sur le terrain, croit-il savoir, «la réalité est moins plaisante à entendre». Il s’en suit une description très fantaisiste de l’Armée malienne décrite comme une force «gangrenée depuis plusieurs décennies par la corruption, l’indiscipline, le népotisme et l’impunité» et «incapable de protéger les civils dans les zones rurales les plus reculées». Et d’ajouter, «la soldatesque de Bamako nourrit le conflit en stigmatisant et en massacrant des peuls qui, automatiquement suspectés de sympathies terroristes, vont rejoindre les rangs des insurgés pour essayer d’échapper aux exécutions extrajudiciaires ou à la torture en prison», poursuit-on dans cet article de propagande.

L’hebdomadaire reprend presque textuellement les mêmes inepties utilisées ces derniers temps par Macron et ses ministres (Jean-Yves Le Drian,  Florence Parly…) ainsi que quelques ténors de sa chapelle politique pour dénigrer la «junte au pouvoir à Bamako». Il faut vraiment être de très mauvaise foi pour mettre en doute la composition multiethnique qui met notre armée à l’abri de toute accusation de ciblage communautaire voire ethnique.

 

Plus de 120 terroristes tués par les FAMa en un mois

D’ailleurs, les «5 Colonels» qui coupent le sommeil à Paris depuis le 18 août 2020 illustrent à merveille cette composition multiethnique des Forces armées maliennes (FAMa). Mais, il faut réellement connaître le Mali pour le savoir. Et l’article se focalise sur l’attaque de Kati (22 juillet 2022) étayer sa thèse que le Mali est au bord d’un «effondrement complet de l’État sous les assauts des jihadistes» à cause du retrait de la France. Mais, il oublie de dire qu’à Kati comme un peu partout ces derniers temps dans le pays, les terroristes n’ont pas atteint leur cible. Sans compter que de nos jours, nous ne voyons pas de pays qui se croit objectivement à l’abri de ce genre d’attaque terroriste. Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (137 ou 138 morts, dont  7 terroristes ; 413 blessés, dont 99 grièvement…) l’attestent.

L’hebdomadaire accuse les autorités de la transition de «déni de la réalité». Et pourtant, il est facile de démontrer que son article est loin de la réalité du  terrain, à propos surtout de la capacité des FAMa à faire face à la menace terroriste après la rupture militaire avec la France. La Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA) s’en est d’ailleurs chargée le même jour (6 septembre 2022) en publiant le bilan des grandes opérations menées en août dernier : Plus de 120 terroristes mis hors d’état de nuire !

Ce qui prouve que les FAMa ont maintenu leur dynamique offensive de recherche, de neutralisation des terroristes et de destruction de leurs sanctuaires dans le cadre de l’opération «Kèlètigui» du «Plan Maliko». Ce bilan est donné avec toutes les précisions nécessaires (lieux, dates, moyens…). D’ailleurs, à notre connaissance, les bilans fournis par l’armée n’ont jamais été démentis par les Groupes armés terroristes (GAT).

Mais, cela ne sera jamais suffisant aux yeux de ceux qui rêvent de voir le navire Mali couler parce que la France a été débarquée. Ils trouveront toujours des griefs à formuler contre le pays et son armée. Si celle-ci (armée) n’est pas taxée d’être incapable de défendre les populations civiles, on l’accusera de toutes les formes de violations à l’égard de celles-ci.

Là où nous sommes d’accord avec «Jeune Afrique» (l’hebdo y fait preuve d’objectivité), c’est quand il conclu que «la solution de la crise est d’abord et avant tout entre les mains des Maliens, et non des Européens, des Américains… ou des Russes». C’est une évidence !

Naby

La Démocratie en Marche ou en Panne en Afrique ?

A l’occasion du 15 septembre 2022, Journée internationale de la Démocratie, l’analyste politique et géostratégique, Madina Tall et l’enseignant-chercheur, Youba Nimaga ont produit cette réflexion.

L’intervalle 1990 – 2022 représente les 32 années de la démocratie en Afrique entre succès de la démocratie procédurale et illusion de la démocratisation à l’épreuve d’un lifting démocratique en quête de repères entre coups d’États militaires, coups d’États constitutionnels, processus électoraux contestés et désordre international.

L’on se rappelle les promesses du discours de la Baule en 1990 où François Mitterand caricaturait l’instauration de la démocratie en Afrique: «Lorsque je dis démocratie {…}, j’ai naturellement un schéma tout prêt: système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure: voilà le schéma dont nous disposons»  à la condition de l’aide et au soutien des pays du Nord.

Madina Tall, Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense.

Depuis lors, l’état de la démocratie en Afrique semble n’évoluer que sur 3 piliers: l’acceptation solennelle de l’universalité des principes et règles démocratiques, l’édification de l’État de droit ainsi que l’organisation des élections.

En effet, les résultats de la démocratisation effective sur le continent sont véritablement hypothéqués, réversibles voire même régressifs étant en omission, compromission et insoumission avec l’État de droit. A telle enseigne qu’on se pose la question de savoir si en Afrique, la démocratie est vécue ou subie par les Peuples. Ces derniers, qui ne se reconnaissent pas très souvent en ce modèle et demeurent confrontés à une démocratisation à géométrie variable selon les circonstances politiques et les intérêts stratégiques.

S’il est vrai que certains résument la démocratisation aux processus électoraux, il convient de rappeler que l’organisation des quelque 630 élections présidentielles et législatives sur le continent depuis 1990 n’ont pas été sous silence de contestations, de manipulations et de tensions sociales. Il s’en suit des gestions de pouvoirs autocratiques avec une gouvernance approximative et des gouvernants dont la personnalité est souvent en concurrence avec l’État. Alors que la démocratisation n’est pas seulement politique, elle est aussi et surtout économique, sociale, culturelle, morale.

De plus en plus, dans certains pays, la démocratie est étrangère au quotidien des peuples du fait de la perversion de sa mise en oeuvre et de la bonne gouvernance. De ce constat, on assiste à la naissance de deux tendances: la normalisation de l’anti-démocratie et la répulsion du concept de démocratie.

Un «y’en a marre» qui pourrait du moins se justifier, car en dépit de l’instauration de la démocratie en Afrique de l’Ouest, ni paix durable, ni stabilité politique encore moins sécurité n’ont été au rendez-vous.

Youba Nimaga, Enseignant – Chercheur à la Faculté de Droit public de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako

On ne saurait faire fi des efforts considérables de certains États pour sauvegarder les acquis et oeuvrer pour une meilleure démocratie dans leurs États tant ceux – ci se démarquent par la stabilité économique, politique, la justice forte, la réduction du taux de pauvreté, la liberté d’expression, de presse, etc.

Toutefois, des régressions voire des ralentissements sont observables dans certains pays en matière de développement ou encore de gouvernance.

Alors que Roland Dumas affirmait que: «{…} Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement», ce qui résume l’esprit du discours de la Baule, plusieurs questions jalonnent autour de la démocratie en Afrique.

La négation de la démocratie suppose-t-elle le sous-développement? A contrario, son application est-elle un critère de développement?

Les États africains sont certes modernes mais souffrent de nombreux écueils internes et externes, qui fragilisent la démocratie ou font fi de certains de ces principes.

Il est irréfutable que les valeurs de la démocratie soient universelles dans les États ayant adopté cette forme de gouvernement, d’ailleurs, elle est la plus épousée à travers le monde.

Néanmoins, la cohabitation État-Démocratie n’est pas sans reproche car elle devra s’adapter et se réinventer en tenant compte de la diversité.

Comme l’a rappelé Shimon Peres: «La démocratie ne consiste plus à s’engager à ce que tous soient égaux, mais à ce que chacun puisse être différent, tout en étant traité également. Elle n’est plus la revendication de la libre expression, mais de l’auto-expression pour ne pas sombrer dans le trou noir de la globalité».

 

Les auteurs

Madina Tall, Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense. Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, éditorialiste et écrivaine, Porte – Parole du Parlement Francophone des Jeunes (PFJ) Facebook: Tall Madina Officiel / Tall Madina

Youba Nimaga, Enseignant – Chercheur à la Faculté de Droit public de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako ainsi que Chargé de dossiers au Secrétariat technique du Comité national des actions du G5 Sahel au Mali.  Facebook: Youba Nimaga

 

SOURCE: wakatsera.com

INTERDICTION DES SACHETS PLASTIQUES : La volonté politique y est-elle réellement ?

Ce coup de cœur de l’artiste (rappeur), photographe et comédien Lassy King Massassy (Lassina Coulibaly à l’état civil) nous interpelle encore sur un sérieux problème environnemental : les déchets plastiques ! Il s’agit particulièrement des sachets plastiques qu’on retrouve partout dans notre environnement.

Utilisés pour de multiples besoins,​ ​l’impact néfaste des sachets plastiques n’est plus à démontrer sur des secteurs névralgiques comme l’agriculture, l’élevage… Ils affectent les champs, tuent les animaux et  polluent le lit de nos cours d’eau. Sans compter les conséquences sur la santé humaine, parce que nous consommons de plus en plus toutes sortes de nourriture dans ses sachets.

«En 2013, un million et demi d’animaux ont été victimes des déchets plastiques présents dans les océans du monde», pouvait-on ainsi lire dans une publication du quotidien français, «Le Figaro» en date du 21 octobre 2014. Et selon les Nations unies, environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde, soit presque 10 millions par minute. Ainsi, pour l’ONU, le plastique est devenu le matériau le plus fabriqué après le ciment et l’acier.

Et selon des statistiques datant de 2016, la ville de Bamako produit environ 3 390 tonnes de déchets par jour, dont 5 % constitués de matières plastiques, soit 169,5 tonnes. Un impact néfaste préjudiciable durant de longue année car, non biodégradables, ils peuvent passer des centaines d’années sans se transformer, donc disparaître totalement de l’environnement pollué.

Comme le rappellent souvent des experts, «il suffit d’une seconde pour fabriquer un sac plastique qui est, en moyenne, utilisé pour à peine 20 minutes mais met entre 100 et 400 ans à se désagréger». Il est nous pose donc un véritable défi écologique et socioéconomique.

Un problème qu’on avait pourtant espéré résolu par la loi N° 2014-024 du 03 juillet 2014 portant interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation des sachets plastiques non biodégradables en République du Mali. Une législation qui, à compter du 1er janvier 2014, interdisait la production, l’importation et la commercialisation de sachets plastiques (sac de grand ou petit format à base de matière synthétique (polyéthylène), servant de contenant pour les denrées alimentaires ou tout autre produit non biodégradables (tout sachet plastique susceptible de se décomposer dans un délai d’au plus 18 mois, sous l’action des microorganismes présents dans la nature) dans notre pays.

Hélas ! Comme beaucoup d’autres législations sur d’autres domaines plus ou moins sensibles, elle n’a jamais connu un début d’application. Au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, on a un moment lié la non application de ladite loi au manque de matériels adéquats.  Autrement, la douane malienne n’est pas dotée d’équipements pour identifier les sachets biodégradables de ceux non biodégradables. Compte tenu du danger qu’il représente (biodégradable ou non), pourquoi ne pas interdire  une fois pour toutes l’importation et la fabrication des sachets plastiques dans notre pays ?

Cela suppose aussi que l’on soit en mesure de proposer aux populations  des moyens de rechange comme le Rwanda (où le ministre Modibo Koné séjourne actuellement) l’a fait en les remplaçant avec des sachets en papier, généralement recyclé. Tout est en fait une question de volonté politique !

Moussa Bolly

CHAN «ALGÉRIE 2023» : les Aigles locaux brillamment qualifiés pour la phase finale

Victorieux (2-1) à l’aller, il y a une semaine à Monrovia (Libéria où le match a été délocalisé faute de stade homologué en Sierra Leone), les Aigles locaux se sont qualifiés samedi dernier (3 septembre 2022) pou le CHAN 2023 en battant les Sierra léonais par 2-0. Cette rencontre retour a été disputée au Stade du 26 Mars de Yirimadio.

Les protégés de Nouhoum Diané valident ainsi leur ticket pour la phase finale du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) prévue l’année prochaine en Algérie.

Le Mali rejoint les pays qualifiés que sont, entre autres, Ethiopie, Niger, Ouganda, Sénégal, Mauritanie, Madagascar, Soudan, Libye, Algérie (pays hôte) et Maroc (double tenant du titre), Ghana…

Il faut rappeler que le Mali est vice-champion d’Afrique après avoir perdu contre le Maroc la finale de l’édition 2020 disputée l’an dernier (16 janvier-7 février 2021) au Cameroun à cause de la pandémie du Covid-19.

Organisée par la Confédération africaine de football (CAF), la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN, réservé aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux du continent) est prévue en Algérie du 13 janvier au 4 février 2023.

Alphaly

LA FRANCE-AFRIQUE MENACÉE : Les risques de propagation du virus malien sont très élevés

Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, la France se charge de maintenir l’Afrique francophone sous sa domination à travers la doctrine et les pratiques néocoloniales de la France-Afrique. Il s’agit ici de la version française de la stratégie occidentale de maintien des « pays sous-développés » dans la pauvreté au bénéfice de la prospérité des puissances impérialistes. Ce qui explique la farouche opposition à toute volonté de souveraineté des ex-colonies françaises avec son lot de coups d’Etat et d’assassinats des dirigeants patriotes africains. Au Mali, on est en voie d’exorciser ce mal colonial et néocolonial. Malgré les pressions, les menaces, les brimades, les injures…, le virus malien menace de se propager à tout le continent.

Doctrine politique de déconnexion à travers sa volonté de souveraineté politique, militaire et sécuritaire, économique et culturelle ; refus du processus déguisé de partition de notre pays ; partenariat avec la Russie… Autant d’actes de souveraineté posés par les autorités de la transition au Mali et qui sont jugés inadmissibles par les puissances occidentales, notamment la France et les Etats-Unis. Ce qui ne surprend guère puisque le principe fondamental de l’impérialisme néolibéral est de ne jamais admettre une puissance concurrente dans son champ d’influence, encore moins laisser un peuple insoumis se débarrasser du joug de l’infamante domination extérieure.

Dans son livre «Qui mène le monde», l’Américain Noam Chomsky écrit : «Les principes généraux que nous aborderons ici s’appliquent néanmoins aux autres grandes puissances ainsi qu’à nombre de pays…». Il existe ainsi une version standard communément admise et que l’on retrouve chez les universitaires, dans les déclarations du gouvernement et dans le discours public. Celle-ci soutient que la première vocation des gouvernements est de nature sécuritaire et que la menace soviétique constituait le souci primordial des USA et de leurs alliés après 1945. On peut analyser cette doctrine sous différents angles, mais une question évidente demeure : Qu’est-il arrivé après la disparition de cette menace soviétique en 1989 ? Rien n’a changé !

Si l’histoire se révèle riche et complexe, quelques thèmes récurrents y jouent un rôle prépondérant. L’un d’eux a fait l’objet d’une formulation claire lors d’une conférence de l’hémisphère occidental sous l’égide des USA au Mexique en 1945. A cette occasion, Washington a imposé « une Charte économique des Amériques» visant à éradiquer le nationalisme économique «sous toutes ses formes». Et cela à une exception près : les Etats-Unis, dont l’économie dépend massivement des aides du gouvernement !

 

Quand les intérêts des investisseurs occidentaux priment sur le bien-être des populations spoliées de leurs richesses

L’élimination du nationalisme économique dans les autres pays entrait directement en conflit avec la position alors prédominante en Amérique latine et décrite par les membres du Département d’Etat comme la philosophie du «nouveau nationalisme » qui adopte « des politiques visant à instaurer une meilleure répartition des richesses et à élever le niveau de vie des masses». Ainsi, comme l’ont ajouté des analystes des politiques américaines, «aux yeux des Latinos américains, la première bénéficiaire de l’exploitation des ressources d’un pays doit être la population de ce pays».

Ce qui est inadmissible. Et cela d’autant plus qu’aux yeux de Washington, par exemple, «les premiers bénéficiaires» doivent être les investisseurs américains ; l’Amérique latine se contentant de remplir son rôle d’auxiliaire». Comme l’ont clairement démontré les administrations Truman et Eisenhower, les pays de l’Amérique latine n’étaient pas censés entreprendre «un développement industriel excessif» susceptible de porter atteinte aux intérêts de l’Oncle Sam. Ainsi, le Brésil était par exemple autorisé à produire de l’acier de piètre qualité afin de ne pas concurrencer les entreprises américaines…

Le néocolonialisme occidental se caractérise de nos jours par les cinq monopoles de l’impérialisme libéral, à savoir le contrôle des technologies de pointe, de l’accès aux ressources naturelles de la planète, du système monétaire et financier intégré à l’échelle mondiale, des systèmes de communication et d’information, des armements de destruction massive. Sur ces cinq monopoles, le Mali ne peut agir que sur une seule : l’accès aux matières premières ! Sur ce plan, au-delà de toute espérance, notre pays est bien doté.

Et ce sont les immenses ressources naturelles qui expliquent le complot international pour dépecer le Mali en plusieurs micros états taillables et corvéables entre les mains des multinationales occidentales. Mais, la mobilisation générale du peuple derrière les autorités en place a pour le moment permis de tenir en échec ce plan machiavélique. Ces derniers mois, les Maliens n’ont cessé de démontrer qu’on peut résister à la France et mieux se porter. Ce qui leur vaut aujourd’hui l’admiration des Africains, notamment des jeunes de plus en plus décomplexés.

Ce qui ouvre la perspective de libération de l’Afrique des serres de l’impérialisme. La France est un maillon essentiel de la chaîne impérialiste. Mais, elle n’est ni la chaîne, ni le maillon fort du néolibéralisme impérialiste. Cette démonstration de force du Mali ne sera jamais acceptée par la meute de conquête néocoloniale que le monde entier a vue en action au Congo, en Irak, en Libye, en Syrie, etc.

Et cela d’autant plus que la résistance du peuple insoumis du Mali est un danger pour le système de domination néocoloniale de la France, de tous ces « pays riches » dont la puissance se construit à partir de la spoliation des ressources des « pays pauvres ». L’Hexagone, en tant que maillon de la chaîne impérialiste néolibérale, sera toujours soutenu par la meute guerrière de l’OTAN dans son opposition à toute puissance concurrente et, par extension, à tout peuple insoumis.

L’alliance militaire avec la Russie est le crime de trop du pouvoir malien qui sera combattu par tous les moyens pour empêcher la propagation du virus anti-impérialiste qu’il représente désormais. Si un jour il arrive à nous Maliens et Africains de nous laisser berner par les paroles mielleuses impérialistes, alors nous nous abuserons !

Diatrou Diakité

Commission scientifique d’Espoir Mali Koura (EMK)

Hydroma : un homme à la main magique : «L’hydrogène est une source d’énergie considérable pour le futur, et l’Afrique aura sa part à jouer dans la transition écologique» disait Aliou Boubacar Diallo

«Hydrogène naturel ». Ce terme ne vous est peut-être pas familier mais, pour certains chercheurs, ce pourrait être l’une des sources d’énergie du futur. Peu cher à exploiter, il a aussi l’avantage d’être non polluant. Si les pays développés commencent à peine à s’intéresser à ce trésor écologique présent dans les sols, au Mali, un homme investit dans ce secteur depuis une dizaine d’années. Recherche scientifique, exploration, transformation de l’hydrogène naturel en énergie… La société Hydroma de l’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo fait figure de pionnière au niveau mondial.

« Lorsque nous avons découvert l’hydrogène naturel, beaucoup disaient que cela ne servait pas à grand-chose. J’ai fait appel à des sociétés pour voir s’il était possible d’en faire de l’électricité. Nous avons réussi les tests de production avec une unité pilote installée en 2012, raconte Aliou Boubacar Diallo. Puis, pendant sept ans, nous avons réussi à produire de l’électricité décarbonée qui alimente les places publiques, les salles de prière et le domicile du chef de village de Bourakébougou, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Bamako. »

Un homme à la main magique

Aliou Boubacar Diallo s’est aussi tournée vers l’hydrogène vert, fabriqué à partir d’eau et d’électricité issue d’énergies renouvelables. L’homme d’affaires en est sûr, « l’hydrogène est une source d’énergie considérable pour le futur, et l’Afrique aura sa part à jouer dans la transition écologique ».

Pour ce qui est des affaires, Aliou Boubacar Diallo a du flair et à la main magique. Il est considéré comme l’un des hommes les plus riches du Mali, mais élude avec courtoisie les questions sur le montant de sa fortune. S’il glisse simplement qu’Hydroma vaut « quelques milliards de dollars », Aliou Boubacar Diallo parle volontiers de ses origines modestes. Né en novembre 1959 à Kayes, dans l’ouest du Mali, il est le deuxième d’une fratrie de 19 enfants.

Son père cheminot était polygame. Après l’obtention de son baccalauréat, il décroche une bourse d’études et s’envole pour la Tunisie en 1979. Puis, en 1982, il se rend en Picardie, en France, pour une maîtrise en économie et gestion financière avant un troisième cycle dans la finance.

C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards

Après ses études, l’homme d’affaires crée une société d’import-export et se lance dans le rachat de dettes des pays africains. « La première dette que j’ai rachetée était celle du Mali auprès de la Barclays banque en 1990. Puis j’ai racheté celles de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, etc. À l’époque, nous étions quasiment seuls sur le marché. Nous participions à des réunions de la Banque mondiale et d’autres institutions internationales. C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards », se souvient-il.

Pour le businessman, ce marché était sûr : « C’était plus sûr de travailler sur les risques souverains que sur les dettes privées. La continuité de l’État garantit une certaine sécurité. De plus, les remboursements peuvent se faire via des compensations fiscales ou douanières, ce qui était bénéfique dans le cadre de ma société d’import-export ». C’est ainsi que, malgré le coup d’État qui renverse Moussa Traoré en 1991, le Mali s’acquitte de sa dette auprès de lui.

Yattara Ibrahim