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Littérature et lutte contre les VBG: Le ministre Andogoly GUINDO reçoit en audience Mme Oumou Ahmar Traoré, auteur «Les Blessures de l’Art»

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly GUINDO, a accordé, vendredi 5 août 2022, une audience à l’écrivaine et journaliste malienne, CISSÉ Oumou Ahmar TRAORE, auteur d’un essai scientifique sur « la culture malienne et les violences basées sur le genre ». Elle était venue remettre une copie de son ouvrage qui vient de paraître aux Éditions Asselar.

Il s’agit du premier tome d’un ouvrage aux frontières de l’anthropologie, de la sociologie, de l’ethnomusicologie et de la littérature orale, rendant hommage aux femmes victimes de violences conjugales. L’auteure, connue pour ne pas avoir sa langue dans la poche, a recensé, classé, transcrit, traduit et analysé plusieurs titres célèbres de la musique populaire et moderne malienne qui abordent les thèmes existentiels comme le mariage et l’amour. Chants qu’elle estime être de puissants et implicites véhicules d’une image avilissante, infantilisante et dégradante de la femme malienne, encourageant certains vices à leur encontre et banalisant les violences conjugales.

La diplômée d’études féminines de l’Université Paris III et de l’Institut international de Journalisme de Berlin entend ainsi relancer le débat sur la question des Violences basées sur le Genre (VBG) au Mali, un pays très conservateur, et où de plus en plus de femmes mais aussi d’hommes perdent la vie par la faute ou des mains de leurs conjoints.

Déjà auteure de romans célèbres ( Mamou, épouse et mère d’émigrés-2007- et Une femme presque parfaite-2018-),

Mme CISSE entend, par cet ouvrage, explorer de nouvelles pistes en vue d’une société malienne plus égalitaire. En suscitant la réflexion autour d’une question à la limite du tabou par le truchement de chansons emblématiques du répertoire musical du Mali, il s’agissait surtout de tremper la plume dans la plaie de la société et sensibiliser les mélomanes sur les messages « mysogines » véhiculés par des titres à priori « innocents » et « moralisateurs ».

Très admiratif de la belle mais acerbe plume de Mme CISSE, le ministre en charge de la Culture a salué son engagement et lui a adressé ses chaleureuses félicitations pour sa capacité à mettre en texte des questions aussi complexes que les VBG. Il a loué l’aisance de l’auteure à « dépeindre, comme avec un pinceau, les tares de la société malienne. La patience avec laquelle le document a été élaboré, fruit de plusieurs heures d’écoute, de transcription, de traduction et d’interprétation de chansons en bamanankan vers le français, pour une Soninké…, des nuits blanches. »

Il a également salué « l’audace et le courage d’une vie, le combat d’une vie faite de conviction tellement profonde ».

Le Ministre GUINDO, convaincu que la tradition, qui est sacrée dans la société malienne, a fini par s’emparer du subconscient de l’homme, nuance cependant quant à la visée pragmatique des messages que la plupart des chansons véhiculent. Elles valorisent avant tout la femme et leur conseillent patience et tolérance dans le foyer. Il pense ainsi qu’il serait important de recontextualiser l’analyse en la recentrant dans le contexte malien, en ne perdant pas de vue la portée utilitaire de ces morceaux de musique, qui recourent à l’ironie et à la parodie. En tant que ministre en charge de la Culture, gardien des traditions et des coutumes du pays, le ministre pense que la société malienne est l’une de celles qui ont reconnu très tôt à la femme une grande valeur et grande place. Au nom des plus hautes autorités de la Transition, il a réitéré l’engagement des autorités du Mali à accompagner les femmes dans leur combat noble contre toutes formes de violence et a annoncé à l’auteure que son département sera aux côtés de celui en charge de la Femme, pour le lancement de l’ouvrage, prévu très bientôt.

Ouvrage bilingue édité en français et en bamanankan, _*Les Blessures de l’Art*_ est préfacé par l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maître Mamadou Ismaël KONATE.

CCOM/MACIHT

«NIORO DU SAHEL : LA VILLE PROMISE» – Nioro conté par un historien

Historien, expert culturel, sociologue, auteur de plusieurs ouvrages, Youba Bathily a mis sur le marché un nouveau livre de 162 pages, intitulé « Nioro du Sahel : la ville promise ». Présenté à la faveur d’une conférence de presse, jeudi 03 mars 2021, au Centre soleil d’Afrique, à l’ACI 2000, cet ouvrage retrace l’histoire et l’évolution de la ville de Nioro.

« On voit à travers ce livre que l’auteur n’a pas sélectionné. Il a fait un travail d’historien. Il a été assez complet sur le sujet. Il a été fidèle à mon avis au récit qu’il a entendu. Donc, l’auteur n’a pas fait de l’amateurisme ». C’est du moins ce que pense le directeur des Editions Sawa, éditeur de l’ouvrage « Nioro du Sahel, la ville promise », Sékou Fofana.

Dans ce livre, tous les aspects de la vie socio-culturelle et professionnelle ont été pris en compte, notamment l’histoire, la géographie, le peuplement et l’économie, la fondation de cette ville. A en croire l’éditeur, tous les soubresauts de l’Histoire qui se sont passés sur ce territoire, les aller-retour de certains concurrents, le peuplement proprement dit de la ville et les quartiers ont été abordés avec consistance. C’est pourquoi, le directeur de la maison d’édition ne s’est pas empêché de vanter les mérites de Youba Bathily, l’auteur principal. « C’est un plaisir de travailler avec Youba, contrairement à ce qu’on rencontre le plus souvent avec les jeunes auteurs. Très souvent ce qui nous parvient n’est pas très digeste. Ce qui n’est pas le cas chez Youba qui est aguerri dans l’écriture. Cela facilite énormément le travail. On n’a pas eu les grandes difficultés qu’on rencontre avec les auteurs débutants, ou même avec certains auteurs confirmés qui ont assez de problèmes avec la langue française, avec l’écriture. Malgré cela, on se débrouille à sortir avec quelques choses d’abouti. Mais pour lui, ce n’était pas le cas. Le livre était abouti », se réjouit-il.

En effet, Nioro du Sahel est un œuvre qui comporte 10 chapitres, notamment la description physique de l’environnement unique de la ville de Nioro, l’histoire des composantes ethniques de la cité et l’évolution démographique de la ville, la description et la composition des quartiers de la ville, l’histoire anticoloniale de Nioro (origine du nom Nioro du Sahel, date de création de la ville et l’histoire précoloniale de Nioro), l’époque coloniale et postcoloniale (histoire coloniale de Nioro, aperçu de la ville à l’époque coloniale et postcoloniale).

Ensuite, il fait allusion à comment Nioro fut le centre administratif d’un vaste territoire. Car pour l’auteur, Nioro fut la capitale de plusieurs états africains postcoloniaux et la capitale régionale de l’espace colonial soudanais. A ce titre, Youba Bathily révèle au cours de cette conférence que Nioro du Sahel était la capitale de 5 empires et royaumes. Donc, une ville hautement importante.

Dans son récit, il décrypte également l’histoire religieuse, mystique et mystérieuse, artistique et d’enseignement. Pour l’auteur, Nioro a joué un rôle de taille dans la formation intellectuelle de plusieurs Maliens et ressortissants de plusieurs états africains. Sur cette même lancée, il ajoute que la ville a joué et continue de jouer un rôle important dans la promotion de l’Islam.

En guise de rappel, c’est à Nioro que réside Cheickna Boué Haïdara et ses disciples. Cette ville est décrite par l’auteur comme étant une ville religieuse.

Youba Bathily décrit aussi Nioro comme  un pôle économique, une ville de commerce, jadis une région de production agro-pastorale et d’articles divers. Pour lui, la ville est connue comme étant une zone de production de coton, de la gomme arabique et surtout une zone d’élevage.

Elle est aussi perçue comme une ville de richissime et de célèbres personnalités. Sur ce, l’accent est mis sur les entrepreneurs célèbres, les savants et des personnalités religieuses, les grands administrateurs et hauts fonctionnaires, les hommes politiques.

Enfin et dans le dernier chapitre, l’auteur aborde les agglomérations qui entourent Nioro, faisant de la ville, selon lui, une mégalopole sahélienne.

A noter que le livre est disponible à la librairie Ba   du Grand Hôtel de Bamako, à la Bibliothèque nationale et d’autres points de vente pour la somme de 8 500 FCFA.

Abdrahamane Baba Kouyaté