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Le Mali décroche une place dans la Commission des conditions de la femme des Nations Unies

Le Mali vient de décrocher pour la première fois, au nom de l’Afrique de l’Ouest, une place au sein de la Commission des conditions de la femme des Nations Unies. Cette opportunité a été offerte au Mali à la suite de la participation remarquable d’une délégation malienne conduite par la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidiè Founè COULIBALY à la 67ème Session du CSW qui s’est tenue à New York du 06 au 17 mars 2023.

La Commission est composée de représentants de 45 Etats membres des Nations Unies élus par le Conseil économique et social sur la base d’une distribution géographique équitable :

• 13 membres d’Afrique, 11 d’Asie, 9 d’Amérique latine et des Caraïbes, 8 d’Europe de l’Ouest et d’autres Etats, et 4 d’Europe de de l’Est.

Ce poste permettra au Mali d’aller défendre chaque année les conditions de la femme malienne en particulier, et celles des femmes de l’Afrique de l’Ouest en général. Il permet en outre de protéger les femmes contre les politiques qui vont à l’encontre de la culture africaine.

M.S

ADJUDANT-CHEF ALIZETA KABORE KINDA, MINUSMA : lauréate du Prix de la femme policière de l’année des Nations unies

Policière de la paix du Burkina Faso servant présentement dans notre pays sous les couleurs de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), l’Adjudant-chef Alizeta Kaboré Kinda est la lauréate du Prix de la femme policière de l’année des Nations unies. L’annonce a été faite lundi dernier (29 août 2022) par l’ONU à New York (Etats-Unis) et elle doit recevoir son trophée ce mercredi 31 août 2022.

«Le monde a besoin de paix. Là où nous nous trouvons, nous devons aider pour que la paix règne. C’est pour cela que je me suis engagée auprès de l’ONU» ! Telle est la confession faite par l’Adjudant-chef Kaboré Kinda, lauréate du Prix de la femme policière de l’année des Nations unies. Une distinction qu’elle doit recevoir ce mercredi, 31 août 2022, en marge du 3e sommet des chefs de police des Nations unies (UNCOPS) organisé du 31 août au 1er septembre 2022 à l’ONU, à New York.

L’Adjudant-chef Kinda est actuellement le point focal pour les questions de genre au sein de la Minusma. Son travail consiste à soutenir les forces de sécurité maliennes dans la région de Ménaka afin de promouvoir et améliorer la compréhension des questions de genre, de protection de l’enfance, des droits de l’Homme et de la protection des civils.

Grâce à ses efforts, un plus grand nombre de victimes de violences sexuelles et de violences basées sur le genre signalent leur cas aux autorités locales (au moins trois cas rapportés par mois contre aucun avant son arrivée) et reçoivent des soins médicaux. Ses efforts ont également porté sur l’augmentation du nombre de filles dans les écoles et la réduction des mariages précoces.

«Le travail de l’Adjudant-chef Kinda est un brillant exemple de la façon dont la participation des femmes policières dans les opérations de paix a un impact direct sur la durabilité de la paix par l’apport de perspectives différentes et en rendant notre travail plus inclusif», a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. «Par ses actions, elle incarne un service de police plus représentatif, plus efficace et mieux équipé pour servir et protéger les populations», s’est-il réjoui.

«L’Adjudant-chef Kinda a fait preuve de créativité et d’engagement pour répondre aux besoins de sécurité spécifiques des communautés qu’elle sert», a déclaré Luis Carrilho, conseiller de la police des Nations unies. Et d’ajouter, «elle et son équipe contribuent à accroître la confiance entre les autorités locales et les communautés maliennes. Ce qui rend le travail de la police des Nations unies plus efficace et la population plus en sécurité».

«J’espère que cela inspirera les femmes et les jeunes filles du monde entier à poursuivre une carrière dans la police, malgré les stéréotypes souvent associés à cette profession, selon lesquels les hommes sont plus à même de faire respecter les lois et de protéger la population»,  a déclaré l’Adjudant-chef Kinda en apprenant la bonne nouvelle.

Sa carrière a été axée sur la protection et la promotion des droits des femmes et des enfants, notamment entre 2013 et 2015, lorsqu’elle était déjà le point focal pour les questions du genre au sein de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO). Dans son pays d’origine, le Burkina Faso, elle a exercé ses fonctions au sein du ministère de la Sécurité et de la Brigade régionale de protection des femmes et des enfants, une unité de la police nationale. Et cela en tant qu’enquêtrice spécialisée sur les violences et l’exploitation sexuelles.

Le Prix de la femme policière de l’année des Nations unies a été créé en 2011 pour reconnaître les contributions exceptionnelles des femmes policières dans les opérations de paix de l’ONU et pour promouvoir l’autonomisation des femmes.

Naby

Avec la MINUSMA

Une policière de la paix du Burkina Faso servant au Mali reçoit le Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies 2022

New York, lundi 29 août 2022 – Les Nations Unies ont annoncé que l’adjudant-chef Alizeta Kabore Kinda du Burkina Faso recevra le 31 août 2022 le Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies.

Le prix sera remis lors du troisième Sommet des chefs de police des Nations Unies (UNCOPS), qui se tiendra du 31 août au 1er septembre 2022 au Siège des Nations Unies.

L’adjudant-chef Kinda est actuellement le point focal pour les questions de genre au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Son travail consiste à soutenir les forces de sécurité maliennes dans la région de Ménaka afin de promouvoir et améliorer la compréhension des questions de genre, de protection de l’enfance, des droits de l’homme et de la protection des civils. Grâce à ses efforts, un plus grand nombre de victimes de violences sexuelles et de violences basées sur le genre signalent leur cas aux autorités locales et reçoivent des soins médicaux – au moins trois cas rapportées par mois contre aucun avant son arrivée. Ses efforts ont également porté sur l’augmentation du nombre de filles dans les écoles et la réduction des mariages précoces.

« Le travail de l’adjudant-chef Kinda est un brillant exemple de la façon dont la participation des femmes policières dans les opérations de paix a un impact direct sur la durabilité de la paix par l’apport de perspectives différentes et en rendant notre travail plus inclusif », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. « Par ses actions, elle incarne un service de police plus représentatif, plus efficace et mieux équipé pour servir et protéger les populations ».

En recevant la nouvelle de sa récompense, l’adjudant-chef Kinda a exprimé « l’espoir que cela inspirera les femmes et les jeunes filles du monde entier à poursuivre une carrière dans la police, malgré les stéréotypes souvent associés à cette profession, selon lesquels les hommes sont plus à même de faire respecter les lois et de protéger la population ».
« L’adjudant-chef Kinda a fait preuve de créativité et d’engagement pour répondre aux besoins de sécurité spécifiques des communautés qu’elle sert », a déclaré Luis Carrilho, Conseiller de la police des Nations Unies ». « Elle et son équipe contribuent à accroître la confiance entre les autorités locales et les communautés maliennes, ce qui rend le travail de la police des Nations unies plus efficace et la population plus en sécurité ».

La carrière de l’adjudant-chef Kinda a été axée sur la protection et la promotion des droits des femmes et des enfants, notamment entre 2013 et 2015, lorsqu’elle était déjà le point focal pour les questions du genre au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Dans son pays d’origine, le Burkina Faso, elle a exercé ses fonctions au sein du ministère de la Sécurité et de la Brigade régionale de protection des femmes et des enfants, une unité de la police nationale, en tant qu’enquêtrice spécialisée sur les violences et l’exploitation sexuelles.

Le Prix de la femme policière de l’année des Nations Unies a été créé en 2011 pour reconnaître les contributions exceptionnelles des femmes policières dans les opérations de paix de l’ONU et pour promouvoir l’autonomisation des femmes.

Journée Panafricaine de la Femme : la cellule CAFO de Kalaban-Coro magnifie les femmes africaines

Dans le cadre de la journée panafricaine de la femme célébrée chaque 31 juillet, la cellule de la coordination des associations et organisations non gouvernementales féminines du Mali (CAFO) de Kalaban-Coro a organisé une conférence débat sous le thème : « Femmes rurales actrices clé de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

La journée panafricaine de la femme a été créée pour reconnaître et affirmer le rôle de l’organisation des femmes pour la liberté politique de l’Afrique et pour promouvoir le statut social et économique des femmes sur le continent. L’occasion était belle pour les femmes de Kalaban-Coro de mettre à l’honneur les femmes rurales, ce vendredi 19 août 2022 à la mairie de la dite  commune.

Le choix du thème n’est pas anodin puisque la femme rurale est au cœur de la vie de la famille. Elles occupent toute la chaine alimentaire et nutritionnelle à commencer par leurs travaux champêtres jusqu’au contenu des assiettes. Ce sont leurs maris et leurs enfants qui consomment le contenu de ces assiettes, donc elles sont au cœur de la vie familiale.

Tiékoura Amadoun Diarra, le maire de la commune rurale de Kalaban-Coro se dit honorer d’accueillir les femmes au sein de la mairie. Les femmes sont la vie parce qu’elles donnent naissance à l’enfant qui est l’avenir, dit le maire. Elles méritent d’être magnifiées car elles peuvent contribuer encore plus au développement de la nation avec la transformation des produits locaux, selon lui. Mme Diarra Fatoumata Samaké, la présidente de la cellule CAFO souligne que les femmes sont des actrices essentielles du développement rural et de l’agriculture durable indispensable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Mali a abrité le secrétariat général de l’OPF (organisation Panafricaine des femmes) de sa création en 1962 jusqu’en 1968 et dirigé par la célèbre femme guinéenne Mme Jean Martin Cissé, explique la présidente. Le siège fut transféré en Algérie de 1968 à 1986 suite aux évènements de 1968 au Mali, dit-elle. De 1986 à maintenant le siège est en Angola. De nos jours, il y a cinq  secrétariats régionaux qui sont : l’Afrique du Nord ; l’Afrique de l’Est ; l’Afrique centrale ; l’Afrique Australe et l’Afrique de l’Ouest, pour cette dernière le bureau régional est à Bamako depuis 1997, conclu la présidente.

Kader Diarra

CELEBRATION DU 8 MARS : ASFIA attire l’attention sur la situation de la jeune femme

L’Association solidarité des femmes d’ici et d’ailleurs (ASFIA) a célébré la Femme le samedi 19 mars 2022 au Stade Mamadou Konaté en présences des militantes venues de toutes les régions du Mali. Parrainé par le ministre de la Jeunesse et des Sports (chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne), M. Moussa Ag Attaher, ce «Spécial 8 Mars» de l’Asfia a permis d’attirer l’attention sur la situation de la femme, particulièrement la jeune femme malienne.

Célébré sous le thème «Valorisation de la jeune femme», le «Spécial 8 Mars» de l’Association solidarité femme d’ici et d’ailleurs (ASFIA) a été célébré le samedi dernier dans un Stade Mamadou archi-comble principalement des femmes venues de Bamako et de toutes les régions du Mali. Un événement parrainé par le ministre de la Jeunesse et des Sports (chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne), Moussa Ag Attaher. Étaient également présents la présidente de l’Asfia, Mme Fatma Mint Barka Hamoudy Haïdara, ainsi que les membres de l’Association des personnes de petite taille.

A travers cette célébration, l’Asfia entendait sensibiliser sur la situation de la femme malienne, principalement celle de la jeune femme qui doit être consultée et écoutée afin qu’elle bénéficie de tous ses droits. «Nous sommes mobilisées pour défendre nos droits et attirer l’attention des autorités de la Transition sur la situation de la jeune femme», a défendu Fatma Mint Hamoudy. Elle s’est naturellement félicitée du choix du président Assimi Goïta de placer les femmes au cœur de ses actions. Outre le combat en faveur des femmes, Asfia travaille également à promouvoir la paix et la cohésion sociale au Mali. Et la présence massive des femmes qui ont défilé par région, s’inscrit dans cette logique de réconciliation nationale.

Invité, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion sociale a été représenté le Secrétaire général, Sidy Camara. «Le développement ne peut se réaliser sans les femmes et le 8 mars doit être une occasion de faire la rétrospective de la situation de la femme» a expliqué le ministre Moussa Ag Attaher. Des attestations ont été remises à plusieurs femmes qui se sont distinguées dans plusieurs domaines dont les deux sœurs Officiers de l’armée, Nema et Mariam Sagara, ainsi que Mme Touré Lobbo Traoré représentée par Mme Baby Nia Traoré.

Cette célébration de la femme a été émaillée de prestations musicales de nombreux artistiques qui ont effectué le déplacement, notamment Oumou Sangaré, Djénéba Seck, Naïny Diabaté et l’Ensemble instrumental national du Mali.

Oumar Alpha

AMINATA KONATE-BOUNE, FEMME LEADER : «La refondation de toute société commence par une remise à plat des mentalités et des pratiques»

Nous sommes à la fin de Mars, mois dédié aux femmes dans notre pays. Ainsi prennent fin trente-un jours d’activisme en faveur de  celles qui constituent aujourd’hui plus de la moitié de la population malienne. Pour Mme Aminata Konaté-Boune, cadre de l’Education nationale française/personne ressource de la Diaspora malienne de France, c’est une bonne opportunité de nous livrer le résultat de sa profonde réflexion sur la complémentarité homme/femme dans la refondation.

Comment leur dire ! Comment leur dire que patriotisme ne rime pas avec genre et que c’est l’affaire de tous : hommes et femmes confondus ? Comment leur dire que la refondation nous incombe tous et chacun à notre niveau ? Comment leur dire que s’il est communément admis que la Femme est une sentinelle de paix et de développement, sa participation active à la refondation du Mali ne devrait pas se poser ?

Mais comme nous en sommes encore à nous demander, dans quelle mesure ce pilier de toute société que représente la femme, peut ou doit y contribuer, voici en quelques lignes ma vision. Tout le monde veut que ça change, mais personne ne veut changer. Il sera difficile d’évoluer dans ce sens. Et si, nous Femmes, nous commencions par nous indigner de ce qui ne va pas et ce sur quoi nous avons une prise directe, en étant le changement souhaité…

J’en reviens donc inéluctablement au fer de lance constitutif de toute société, marchant sur ses deux jambes : l’éducation, parce que nous demeurons, quoiqu’on en pense, les gardiennes des valeurs universelles qui fondent le vivre ensemble nécessaire à l’évolution humaine. Je propose un changement de paradigme vers une société trans-moderne où les visions, les compétences et les intuitions féminines seraient prises en compte dans une communion des genres, où l’éducation transmise servirait à lutter contre les pratiques corruptives et discriminatoires qui ont gangrené notre société et encore notre époque.

Le temps n’est plus à la réparation, mais bien à la refondation. La refondation de toute société commence par une refondation humaine. Une remise à plat des mentalités et des pratiques s’impose à nous parce que le changement souhaité ne se décrète pas. Il se réfléchit, s’anticipe, se prépare. Il nécessite une adhésion pleine et entière avec une pleine prise de conscience des changements quotidiens que cela suscite. Un proverbe soninké nous rappelle «que c’est de la terre molle que jaillissent les plus belles poteries». En d’autres termes, miser sur l’éducation de nos enfants dès leur plus jeune âge constitue le gage d’une meilleure société fondée sur la préservation du bien commun, dans une logique de sérieux, de probité et de pragmatisme.

Mais attention, le compromis demandé ne saurait être une compromission. En effet, il s’agit bien là, pour nous, d’apporter une contribution à la gouvernance compétente dans cette transformation voulue et attendue du Mali et plus généralement du monde, car les choix que nous faisons actuellement seront déterminants et conditionneront nos existences. S’il était encore besoin de rappeler certains exemples de réussite lorsque la femme est pleinement associée à la gestion d’un pays, je ne citerai ici que le Rwanda, dont le parlement est constitué à 60 % de femmes et dont la croissance économique ne cesse d’augmenter depuis cette implication féminine exemplaire aux affaires du pays.

Je conclurai donc mon propos par ce proverbe brésilien qui dit que «l’homme ressemble à tout le monde et que la femme ne ressemble à personne». Apportons donc cette singularité qui est nôtre au service d’un objectif commun, car en définitif on ne perd que les batailles que l’on ne mène pas !

Aminata Konaté-Boune

Cadre de l’Education nationale française
Personne ressource de la Diaspora malienne de France
Chevalier de l’Ordre National du Mali

Affaire Soumeylou Boubèye MAIGA : Son épouse en appelle au sens de l’humanisme d’Assimi Goïta

Dans une lettre ouverte adressée au président de la Transition, Maïga Binta Yatassaye plaide pour l’évacuation de son époux incarcéré depuis bientôt 7 mois, et dont l’état santé s’est fortement dégradé. Nous vous proposons l’intégralité de la lettre.

 

Bamako, le 1er mars 2022

 

A SON EXCELLENCE

COLONEL ASSIMI GOITA,

PRESIDENT DE LA TRANSITION BAMAKO-MALI

 

Objet : Lettre ouverte sur la situation de Soumeylou Boubèye Maïga

 

Excellence, Monsieur le Président de la Transition,

J’ai l’honneur de soumettre à nouveau à votre haute attention la situation critique dans laquelle se trouve mon mari, Soumeylou Boubèye MAIGA, ancien Premier ministre du Mali, en attente d’une autorisation d’évacuation d’urgence depuis la mi-décembre 2021.

Permettez-moi de rappeler que depuis son placement en détention préventive le 26 août 2021 à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, sa santé s’est progressivement détériorée en raison de conditions d’incarcération épouvantables et dégradantes tant sur le plan humain, sanitaire que sécuritaire.

Dans ces conditions, il a aujourd’hui perdu plus de 23 kg et se trouve dans un état critique pour lequel un collège d’éminents médecins a requis depuis la mi-décembre une évacuation d’urgence. Le Conseil de Santé, commis par l’Etat, a confirmé la nécessité de cette évacuation d’urgence.

Il s’agit pourtant d’une détention préventive, qui ne justifie pas une telle inhumanité et qui aurait pu prendre une forme plus humaine, comme le contrôle judiciaire.

Monsieur le Président de la Transition,

Je garde l’espoir qu’en tant que Garant de la Constitution, en tant que Premier Magistrat et Garant de la Justice dans notre pays :

Vous saurez vous prémunir d’une Justice à deux vitesses qui priverait un citoyen de son droit à la vie et à la santé, sans lesquelles, il ne saurait faire face à la Justice.

Vous saurez faire assurer le respect de l’article 1 de la Constitution, qui garantit pour chaque Citoyen le droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité.

Vous saurez accorder l’importance qui s’impose au Conseil National de Santé et à l’équipe pluridisciplinaire, composés de professeurs agrégés de médecine, de chef de clinique, et d’éminents médecins civils et militaires, ayant unanimement soumis aux Autorités Maliennes l’urgence de l’évacuation de S.B. Maïga, dont le pronostic vital est engagé.

Vous saurez vous prémunir d’une Justice arbitraire et sélective qui détruit physiquement un citoyen et le prive sans fondement juridique et contre la Loi, du droit de visite de sa famille et de ses avocats, comme c’est le cas actuellement.

Vous saurez vous prémunir d’une attitude inhumaine qui laisserait un citoyen mourir en lui refusant les soins dont il a vitalement besoin et pour lesquels l’Etat reste désespérément passif.

En effet, Monsieur le Président de la Transition,

Quelle société serions-nous en train de bâtir en dehors du respect des droits fondamentaux de ses citoyens, en dehors d’une humanité qui est le fondement de toute société aspirant au progrès, en dehors de l’Etat de Droit qui est la base d’un Contrat Social vertueux entre citoyens et dirigeants ?

Je reste confiante que vous êtes porteur de ces valeurs et que vous prendrez les décisions qui s’imposent pour préserver la vie du citoyen Soumeylou Boubèye Maïga.

Monsieur le Président de la Transition,

Je vous écris cette lettre de façon ouverte, afin que le Peuple malien soit pris à témoin de cette situation inhumaine et intenable, pour laquelle vous détenez la solution.

Toutes les démarches et lettres que nous avons adressées au Ministère de la Santé et de la Justice sont restées lettres mortes. Les recommandations du collège de médecins et du Conseil National de Santé, sont également restées lettres mortes. Veut-on la mort par abandon et négligence programmée de Soumeylou Boubèye Maïga ?

Je garde foi en votre humanité, votre impartialité et votre capacité à prendre les décisions qui s’imposent dans l’urgence et dans le respect des recommandations des médecins, car Vous êtes le Décideur Final.

Je prends aussi l’engagement, devant le Peuple malien, du retour au Mali de Soumeylou Boubèye Maïga, après ses soins effectués. Nous ne saurions manquer à cette parole prise devant notre Peuple. Nous vivons dans un monde où une personne digne ne saurait se cacher et manquer à ses obligations et SBM est tenu par un tel engagement, il a toujours répondu présent à la Justice et continuera de le faire.

Monsieur le Président de la Transition,

Le pronostic vital de Soumeylou Boubèye Maïga est engagé.

Je vous demande, devant le Peuple malien, de lui permettre d’aller se soigner et je m’engage, au nom de notre famille à ce qu’il revienne dès qu’il sera rétabli.

Tout notre espoir repose sur votre décision, votre humanité, votre respect du droit à la vie, votre sens de l’Etat de Droit, votre respect de l’expertise et de la parole des médecins, votre sens du devoir à l’égard de tous les citoyens maliens, sans exclusion.

En vous remerciant de votre haute et bienveillante attention, je vous prie d’agréer, Excellence, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

 

Mme Maïga Binta Yatassaye
Epouse de Soumeylou Boubèye MAIGA

Mme Sy Kadiatou Sow ancienne ministre et première femme gouverneur au Mali

Femme politique, militante engagée, elle fut membre fondateur du parti politique Adema (PASJ). Combattante pour un développement dynamique et un environnement sain. Voici en quelques lignes son portrait.

Sy Kadiatou Sow est une femme politique malienne, ancienne ministre et première femme gouverneur au Mali. Née le 7 mars 1955 à Nioro du Sahel. Epouse de l’homme politique malien Ousmane Sy. Elle est titulaire d’une maîtrise de lettres modernes et d’une licence de droit public de l’université de Paris X en 1978. Elle a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’administration malienne. Gestionnaire des ressources humaines à la compagnie malienne des textiles (CMDT) de 1982 à 1990. Elle a été Gouverneur du district de Bamako, entre avril 1993 et février 1994. Chef de l’exécutif Régional et Présidente du conseil du District, chargée, entre autres, de la gestion urbaine. Les principales actions réussies à ce poste sont : l’impulsion et le renforcement de la dynamique GIE (Groupement d’Intérêt Economique) dans la gestion des déchets urbains qui a permis une implication importante des populations dans la gestion de leur environnement en général et en particulier, la collecte des ordures ménagères ; l’élaboration d’un programme de réhabilitation de quartiers spontanés dit «  Programme Spécial Sauvons notre quartier », programme mise en œuvre à partir de 1993 dans le but de renforcer la sécurité foncière des habitants et améliorer leurs conditions de vie ; la dynamisation du jumelage-coopération entre Bamako et ses villes sœurs, en particulier Angers. Elle a été ministres des Affaires étrangères, de Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine de février à octobre 1994. Ministre de l’urbanisme et de l’habitat d’octobre 1994 à février 2000, avec comme attributions essentielles la promotion de l’habitat pour un développement plus harmonieux des villes maliennes de même que du renforcement de l’équipement cartographique et topographique sur le territoire national. Les principales actions menées à ce poste ont été : l’élaboration de diverses politiques, notamment politique sectorielle de développement urbain (1996) ; stratégie nationale du logement (1995); politique nationale de cartographie et de topographie (1998). Les politiques dont la mise en œuvre a abouti à la création de la banque de l’habitat du mali ; l’office malien de l’habitat et divers ordres professionnels et la construction de logements économiques. Elle a occupé le poste de directrice du projet d’appui au développement communautaire. Ce projet d’un coût de 14,2 milliards de FCFA et d’une durée de 5 ans constitue la seconde phase du PRP, projet de réduction de la pauvreté démarré en 2001 et clôturé en 2006. Le projet, financé par le gouvernement de la république du Mali et le Groupe de la BAD (Banque africaine de développement), intervient dans les régions de Kayes et Koulikoro, au niveau de 53 communes réparties entre six cercles. Kadiatou Sow s’est engagée très tôt dans la vie politique. Membre fondateur de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ), elle a été la secrétaire générale adjointe du comité exécutif de 2000 en 2003, directrice de campagne du candidat de l’Adema aux élections présidentielles de 2002, à savoir Soumaila Cissé. Depuis février 2009, elle est la présidente du comité exécutif de l’association ADEMA » Alliance pour la démocratie au Mali ». Elle a été aussi militante de beaucoup de mouvements associatifs féminins. Elle a été la présidente du collectif des femmes du Mali (COFEM) entre 1991 et 2000 ; membre du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, du groupe de réflexion et d’animation du centre Djoliba, de la coopération culturelle et d’éducation JAMANA. Actuellement elle est la présidente d’honneur de plusieurs associations de jeunes dont les clubs UNESCO et jeunesse de l’union africaine de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, la fédération malienne de scrabble. Figure de la scène politique malienne, elle a notamment été l’une des principales actrices du mouvement An tè a banna ! « Touche pas à ma constitution ! ». Cette plateforme créée le 11juin 2017 s’est mobilisé contre le projet de révision de la constitution du Mali lancé par le président de la république d’alors Ibrahim Boubacar Keita et qui fut voté par les députés de l’Assemblée Nationale du Mali. Le référendum d’approbation était prévu pour le 9 Juillet 2017. Selon la plateforme, cette loi de révision constitutionnelle viole l’article 118, alinéa 3 de ladite constitution, qui stipule qu’aucune révision de la constitution ne peut être engagée s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire, ce qui est le cas avec l’occupation du nord du pays par les rebelles. La plateforme regroupe en son sein des organisations de la société civile comme le Mouvement trop c’est trop, le collectif plus jamais ça, l’association CRAC Mali…, les leaders d’opinion dont Ras Bath, les artistes comme Master Soumy, et des partis politiques ADP Maliba, Parena, URD…. En plus de la violation de la constitution, d’autres points sont contestés dans ce projet de loi, notamment la création du sénat, jugé non pertinent et budgétivore, et dont les 1/3 des membres seront nommés par le président. Silencieuse depuis un certain temps, Mme Sy Kadiatou Sow, membre du Comité Stratégique du mouvement du 5 Juin rassemblement des forces patriotes (M5-RFP) reste attentif sur toute question concernant la vie de la Nation. Mme Sy que d’aucuns appellent « la Dame de fer » a mis à profit cette opportunité pour dénoncer certains actes des militaires au pouvoir. Quand il s’agit du Mali, cette dame est prête à donner sa vie.

Oumou Sissoko (Stagiaire)