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Communique du Conseil des ministres CM N°2024-11/SGG du mercredi 13 mars 2024

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 13 mars 2024, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :
– adopté des projets de texte ;
– procédé à des nominations ;
– et entendu des communications.

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Mali : DÉCLARATION LIMINAIRE DU M5-RFP LUE LORS DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMITÉ STRATÉGIQUE – Maison de la Presse – Bamako, le 02 mars 2024

Mesdames et messieurs les hautes personnalités de la société civile et de la classe politique ici présentes ;

 

Honorables invités tous pris en vos titres, grades et qualités,

Militantes, militants et sympathisants du M5-RFP,

Mesdames et messieurs des médias et réseaux sociaux,

Mesdames et messieurs.

 

Nous vous prions, d’observer une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays

Nous vous remercions d’avoir répondu si massivement à la première conférence de presse de l’année du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Tard valant mieux que jamais, nous adressons à toutes et à tous nos vœux de très bonne année 2024. Nous avons une pensée pieuse pour toutes les victimes civiles et militaires de la guerre et l’insécurité imposée à notre pays.

 

Nous vous invitons à prier constamment pour le repos éternel des disparus et un prompt rétablissement pour les blessés.

 

Mesdames et messieurs,

 

Depuis quelques temps, les journaux, les vidéos et télévisions, les radios ou autres plateformes reviennent en boucle sur un sujet : une crise au sein M5-RFP. Nous en sommes tristes mais nous avons tout fait pour protéger notre mouvement qui appartient à tout le Mali et qui par conséquent n’est la propriété privée de personne. Le devoir de redevabilité et la conscience que nous avons de nos responsabilités pour la réussite de la Transition en cours et notre détermination à continuer à y apporter toute notre part nous obligent à prendre à témoin le Peuple malien sur les tentatives de liquidation du M5-RFP et aussi de redresser les petits mensonges et les tentatives de falsifications de notre histoire récente.

Mesdames et messieurs,

Le M5-RFP, comme tous les mouvements d’envergure a des règles de fonctionnement internes dont la méconnaissance ou les violations créent des situations difficiles. Quelles sont ces règles ? Comment ont-elles été violées ?

DU FONCTIONNEMENT INITIAL NORMAL DU M5-RFP

 

Au plus fort de la lutte contre le régime déchu, le M5-RFP, à travers le Comité Stratégique, prenait toutes ses décisions de façon collective à la suite de débats démocratiques et transparents. Il n’y avait aucun Primus inter pares, aucun chef : tout se décidait de façon horizontale, autour d’une table. Les récentes déclarations au cours de one-man show de Choguel Kokalla Maiga sur le rôle prééminent ou singulier qui a pu être le sien au sein du mouvement ne sont donc que de pures affabulations que nous n’avons voulu démentir en raison de la mission que nous lui avons confiée. Mais la vérité historique mérite enfin d’être connue. La formulation de nos axes stratégiques tout comme la résolution de nos divergences étaient renvoyées à nos entitées.

Le M5-RFP, pendant longtemps, n’avait pas de président. Tous ses documents étaient rédigés par des équipes très restreintes puis remis au porte-parole Choguel Kokalla pour lecture. Il n’était l’auteur de quasiment d’aucune des Déclarations qu’il lisait. Y compris ses premiers discours de Premier ministre. Les preuves formelles sont disponibles.

Puis le Comité stratégique a décidé de désigner un Président dont l’attribution essentielle était de diriger les réunions du Comité Stratégique. Rien d’autre. Même les représentants du mouvement pour les rencontres politiques ou institutionnelles étaient désignés au cas par cas. Mme Sy Kadiatou Sow de An Ko Mali Dron, Bouba K. Traoré de EMK et Imam Oumarou Diarra ont été désignés respectivement 1er, 2ème et 3ème Vice-présidents sur propositions de leurs entités.

 

Le M5-RFP est composé de 11 entités que sont les Partis politiques (AR-Mali), la Coordination des Associations et Mouvements (CAMPS), la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM) La Coordination des Femmes, la Coordination des Jeunes, La Diaspora, le Forum des Organisations de la Société civile (FOSC), le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), le Pôle politique du Consensus (PPC), le Mouvement pour la Justice et la Paix (MPJ-Faso Yeleen) , le RPR.  La Diaspora, douzième entité, bien évidemment ne réside pas au Mali. Les représentants désignés de ces entités constituent le Comité stratégique du mouvement. S’y ajoutent des personnalités qui intègrent les entités sans être proposées par un parti politique, une association, un syndicat…. Choguel K. Maiga fait partie de ces cooptés car jamais son parti, le MPR, n’a accepté de le suivre ni au FSD, ni au M5-RFP. Il n’est venu qu’avec un seul jeune.

 

LES PROBLÈMES ACTUELS

 

La gouvernance verticale et par oukase qu’a voulu imposer Choguel Maiga depuis sa désignation comme Premier ministre sur proposition du M5-RFP a créé beaucoup de problèmes. Or, cette proposition, contrairement à ce que suggère la réécriture de l’histoire du M5-RFP s’est faite dans la courtoisie et le consensus sans aucune candidature concurrente malgré certaine contre-proposition, vite déclinée, faite en salle. En effet, le Comité stratégique a décidé de donner la preuve de sa maturité en présentant la candidature de son président dont l’appétit pour le poste l’avait conduit à des contacts en dehors M5-RFP et à des combines qui auraient pu faire éclater le mouvement. Dire que les militaires sont allés chercher Choguel qui n’était pas demandeur du poste est un mensonge.

 

L’incapacité notoire de Bouba K. Traoré, qui dirige les débats depuis le retrait de Mme Sy Kadiatou Sow, a été acté à tous les niveaux. Choguel Maiga qui l’a nommé Chargé de Mission à la Primature pour bien l’instrumentaliser, a voulu le maintenir coûte que coûte malgré la notification officielle par son entité d’origine, EMK, du retrait de sa confiance et de son mandat qui devait consacrer la fin automatique de ses fonctions de Vice-président. Et malgré les demandes réitérées de sa démission par de nombreuses entités.

 

Le refus du même Bouba K. Traoré de reconnaitre les résultats de l’élection de Ibrahima Traoré dit Jack Bauer dont les candidats se sont imposés dans toutes les communes et entités renouvelées. A l’inverse, la quasi-totalité des candidats proposés par le camp qui avait choisi de s’opposer à lui au nom de Choguel a été éliminée. Pour ce faire, Bouba K. Traoré a osé fermer les portes du siège du M5-RFP le jour de l’assemblée générale élective des jeunes le 3 février et appelé les forces de sécurité jusque dans la salle de réunion du Comité stratégique le 22 fevrier 2024.

Fort du soutien de son mentor Choguel Maiga, il a eu la prétention de suspendre ceux qui ont protesté contre de tels agissements en quittant la salle.

 

Il est à signaler qu’à aucun moment, l’abrogation du décret de nomination de Ibrahima Traoré n’a posé un problème au sein du M5-RFP.  Car, rappelons-le, le Comité stratégique, républicain dans l’âme, n’avait pas protesté lors de la sortie de certains de ses ministres du Gouvernement. Par ailleurs, Ibrahima Traoré dit Jack Bauer avait d’ailleurs clairement indiqué qu’il n’avait aucune intention de reprendre service à la Primature. Les difficultés actuelles n’ont donc aucun lien avec des demandes de postes.

 

Les « suspensions » prononcées au niveau du FSD ont été courageusement réglées par son président par intérim Salikou Sanogo qui les a déclarées nulles et non avenues créant ainsi les conditions d’un retour à la cohésion. Un exemple à méditer.

 

Une solide majorité de représentants au Comité Stratégique de 7 entités sur onze (7/11) refuse les enfantillages des auteurs des suspensions et de leur mentor. Que nul, sur ce point ne se trompe : nous n’avons pas démissionné et nous ne démissionnerons jamais ; nous n’avons pas quitté le M5-RFP et nous ne le quitterons jamais. Nous considérons les suspensions comme dérisoires, puériles et infantiles.

Nous sommes adossés à une majorité claire même si nous savons que des personnes soit non-membres du Comité stratégique soit minoritaires en son sein seront instrumentalisés pour créer la confusion.

Nous sommes repus des double-langages de Choguel Maiga qui, le matin, réunit des membres de son Cabinet et des obligés pour dénoncer des complots ourdis contre lui par les militaires en complicité avec des membres du Comité stratégiques qui sont ainsi jetés en pâture et le soir, fait l’éloge des mêmes militaires sous le vocable de « monèbodenw ». De qui parle-t-il alors ? Ne serait-il pas plus clair et plus courageux de donner des noms ? Il pousse la manipulation jusqu’à évoquer des projets d’assassinat dont il décrit le scénario rocambolesque. Une vraie tragi-comédie mise en scène par un abonné aux VAR.

 

Les insinuations et les fausses confidences sur de prétendues sollicitations pour des marchés publics sans jamais citer de noms ne visent qu’à salir. L’honneur commande de se taire si l’on n’a pas le courage d’aller au bout de ses accusations. Mais comment aller au bout du mensonge ? Comme on dit, Calomniez, Calomniez, il en restera toujours quelque chose dit-on.

 

Dans le même registre, fort de confiance qui lui a été faite et du blanc-seing qui lui a été donné pour la composition de son premier gouvernement,Choguel K. Maiga a fait nommer de personnalités inconnues au M5-RFP qu’il a présentées d’un côté comme membres du mouvement et soutenu de l’autre côté comme imposées par la partie militaire. La vérité a éclaté quand ces ministres ont quitté le gouvernement en même temps que ceux du M5-RFP. Entre-temps, ils ont travaillé à renforcer son parti au détriment des militants du M5-RFP. Les noms sont connus. Il donc est faux de présenter les protestations à l’interne contre de telles pratiques comme des demandes de postes qui lui ont été posés et qu’il n’a pas vocation à gérer.

 

Dire que tous les membres du Comité stratégique gagnés par le découragement ont déserté les réunions en laissant Choguel Maiga seul est une affabulation. Jamais Choguel n’a fait plus de réunions que d’autres membres importants du mouvement qui ont toujours été présents, qui ont cotisé autant ou plus que lui et qui n’ont pas détourné un centime sur les contributions données pour soutenir la lutte du mouvement. D’ailleurs Choguel n’assiste plus aux réunions du mouvement depuis bien longtemps malgré ses nombreux engagements à se ressaisir. Cette attitude a d’ailleurs amené certaines entités à vouloir dissocier les fonctions de Premier ministre et de président du Comité stratégique, ou à designer un président délégué ou enfin à instaurer une présidence tournante. Ces questions sont en examen.

 

 

Mesdames et messieurs,

Nous, responsables légitimes du M5-RFP, sommes résolus à ne pas tomber dans le piège des débats de caniveaux dans lesquels certains veulent nous entrainer pour servir des agendas individuels qui n’ont rien à voir avec les intérêts fondamentaux du Mali.

C’est pourquoi nous réaffirmons ici notre ferme engagement à œuvrer pour la réalisation pleine et entière des idéaux du M5-RFP, à la restauration et au renforcement de la cohésion en son sein malgré les graines de la division que sèment certains fossoyeurs du mouvement.

 

Nous serons présents pour apporter notre part au Dialogue Inter-Maliens dont la vraie finalité est de réussir l’union nationale après la réalisation de l’unité territoriale par la prise de Kidal que nous saluons à nouveau. Car notre ambition est de rassembler les Maliens.

Nous continuerons à soutenir avec toute notre énergie nos Forces de Défense et de Sécurité qui engrangent de nombreux succès malgré les difficultés quotidiennes à surmonter.

La quête de notre souveraineté nationale est dans l’ADN même de notre mouvement. C’est pourquoi nous disons oui à toutes les mesures prises dans ce sens en nous engageant en particulier pour faire de l’AES un succès.

Ainsi nous inscrivons toutes nos actions dans la réussite de la Transition et la consolidation de ses acquis et invitons en conséquence toutes les Maliennes et tous les Maliens des villes et des campagnes, de l’intérieur et de la diaspora à rester mobilisés pour un Mali débout, uni, sécurisé, démocratique et prospère.

 

Mesdames et messieurs,

Permettez-nous de conclure en lançant un ultime appel à Choguel Kokalla Maiga, président du Comité stratégique, à rassurer face aux graves accusations de manipulation qui pèsent sur lui et sur sa responsabilité éminente dans la situation actuelle notamment après ses déclarations à l’issue de son meeting du 1er mars. Nous lui donnons 72 heures pour respecter le fait majoritaire, prononcer la nullité des « sanctions » commanditées, travailler à restaurer sans délai la cohésion et l’entente au sein du mouvement, sortir définitivement de ses shows mensongers offensants pour ses camarades de lutte, arrêter d’instrumentaliser certains jeunes et membres de son Cabinet. A défaut, Il sera purement, simplement et démocratiquement demis de ses fonctions de président du Comité Stratégiques et ramené au niveau de militant à la base sans qu’il soit besoin de suspensions ou d’exclusions qui restent les armes des faibles.

 

Bamako, le 02 mars 2024

 

Pour le Comité Stratégique du M5-RFP

 

Le Vice-président par intérim

Imam Oumarou Diarra

Le psittacisme inquiétant du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga dans l’émission  » Mali Kura Taa sira » : Assimi doit trancher, il y va de l’intérêt supérieur du Mali et des Maliens !

Soit il fait confiance à son PM, Choguel Kokalla Maiga auquel cas, il doit lui laisser la main pour réellement coordonner l’action gouvernementale, impulser une dynamique nouvelle avec une vision réaliste et claire, mais surtout avec une équipe renouvelée aux compétences avérées. Soit il confie l’attelage et l’animation d’une nouvelle équipe à une autre personne, aux compétences insoupçonnées, mue par la vertu et l’amour de la patrie.
Le statut quo serait la pire des choses. De notre analyse, la sortie ratée de Choguel Kokalla Maiga dans l’émission « Mali Kura Taa sira » n’est pas de nature à rassurer les maliens. L’on n’a pas eu besoin de microscope pour comprendre :
○ D’une part, que l’émission a été préparée avec l’entourage du PM et non avec les ministres sectoriels. Les questions essentielles qui intéressent les maliens n’ont pas été répondues à souhait par le PM, et pire les réponses étaient bien souvent hors sujet, et d’une platitude déroutante. L’auditoire a été servi du « déjà entendu et du déjà vu », dépourvu de fond et surtout de vision. Assimi est devenu le messie sur qui toutes les responsabilités incombent, et par qui toutes les solutions doivent partir. Le fil conducteur du PM durant toute l’émission consistait à lancer un appel vibrant et pressant aux maliens de faire davantage confiance à Assimi et à ses recettes, comme si lui même était un spectateur ou un observateur résigné.
○ D’autre part, que l’héritier du parti du lion et non moins président du parti du tigre était en petite forme en raison, certainement, de son grand âge et de la fragilité actuelle de sa santé. Sorti de la clinique 72 heures plus tôt avant l’enregistrement de l’émission, jamais les conseillers de la primature ne devraient accepter de le soumettre à un tel exercice aussi périlleux surtout pour quelqu’un qui est visiblement sevré d’informations stratégiques. Cela donne lieu à du verbiage et à de l’à peu près !!!!
La veille de l’émission, nombreux étaient des rêveurs qui attendaient l’annonce de solutions durables pour résoudre les tribulations quotidiennes des maliens et l’énoncé d’un véritable plan qui dissiperait les craintes et engagerait le Mali sur la voie du relèvement, du progrès et du développement. Mais hélas !
Je faisais partie de ces maliens rêveurs. Et oui, moi aussi j’avais fait un rêve. Yes I had a dream !
Dans mon rêve je voyais Choguel Kokalla Maiga faire l’étalage d’un vaste programme de relance qui s’articulerait autour de:
1. L’économie pour asseoir des mesures correctrices et attractives à la fois et qui favoriseraient la croissance économique. En un mot comment valoriser, maîtriser et exploiter nos facteurs de productions minières, énergétiques, agricoles, et technologiques…
2. L’accès aux services essentiels de base tels que :
▪︎ L’accès à l’eau potable pour tous, dans un pays qui regorge 40 000 plans d’eau et traversé par 3 grands fleuves, l’assimilant ainsi à un scandale hydraulique. Un plan d’investissement à court terme devrait être proposé.
▪︎ L’accès à l’électricité en continu et à moindre coût pour tourner définitivement dos aux délestages et aux coupures intempestives. Un plan pluri annuel de redressement et de développement, devant soulager les usagers, devrait être décliné par le PM avec des actions à court et moyen termes ; ainsi que des mesures structurelles qui pourraient servir aux futurs dirigeants.
▪︎ L’accès universel aux services de santé de qualité avec des reformes pour redessiner la carte sanitaire avec la réhabilitation / construction des hôpitaux intelligents, et également avec des mesures concrètes et rapides pour l’atteinte de la CSU (couverture sanitaire universelle).
▪︎ L’accès à l’éducation, à l’enseignement et à l’instruction civique pour tous. En fin 2023, 1 500 établissements scolaires et péri scolaires étaient fermées à cause de l’insécurité, et affectant 500 000 enfants (source UNICEF), et le PM, sans détour, devrait évoquer les mesures urgentes de réouverture des dits établissements pour que nos enfants retrouvent le chemin du savoir…
3. La diplomatie en évoquant les atouts et les écueils à éviter dans nos choix diplomatiques. Nombreux sont les maliens qui ont applaudi l’annonce du retrait du Mali de la CEDEAO et son appartenance à l’AES, mais nombreux sont des maliens inquiets et qui attendaient des éclairages, sans langue de bois, sur des questions existentielles comme entre autres :
● Comment atténuer les effets de la réinstallation des barrières douanières et tarifaires sur les personnes et les biens dans les frontières hors AES ?
● Quel atterrissage pour un probable projet de souveraineté monétaire pour le Mali tenant compte du risque pressant d’une sortie prématurée de la zone franc ?
● Comment se délier de toutes les obligations communautaires avec un vrai plan de sortie, et des mesures d’accompagnement ?
● Quelle diplomatie économique pour rendre attractive la destination Mali, et rendre vendables les produits « made in mali » ?
4. La sécurité dans un pays où pour la seule année 2023 de Janvier à Septembre, 1 070 personnes seraient victimes d’insécurité au Nord, contre 1 700 personnes au Centre et 197 personnes au Sud dans la même période selon ACLED. Certes, le pays a fait d’importants progrès incommensurables dans le domaine de la stratégie militaire et de l’acquisition de matériels de guerre, toutefois le pays est toujours plongé dans une insécurité mouvante à tout point de vue, qu’elle soit alimentaire, ou physique. D’où la nécessité de communiquer sur un plan d’investissement sécuritaire à l’échelle de l’ensemble du territoire.
5. Le développement avec un plan clair et cohérent qui met en avant les projets d’envergure attendus, lequel plan s’appuie sur notre capacité de levée des fonds sur le marché financier international, de notre capacité d’amélioration des recettes fiscales, de la maîtrise de l’inflation et des dépenses de l’état, mais surtout de notre capacité de modernisation des secteurs productifs…
6. La politique avec un plan d’ouverture aux acteurs et formations politiques dans l’optique d’un apaisement du climat et surtout dans la dynamique d’une revisite consensuelle du chronogramme électoral.
Voilà quelques idées parmi tant d’autres qui ont bercé mon cerveau dans ma nuit de rêve. Mon rêve s’est brutalement interrompu face au psittacisme inquiétant de Choguel Kokalla Maiga. Le grand taciturne Assimi Goita, l’impénétrable doit précipiter, impulser et imposer le changement pour une fin heureuse de la transition dans les meilleurs délais.
Ceci est une contribution pour le destinataire in fine sans préjugé aucun.
Que Dieu bénisse le Mali et protège les maliennes et maliens !
Dionké Fofana
Expert en Sciences politiques, sociales et économiques

Décret n°2024-0061/PT-RM du 31 janvier 2024 portant nomination des membres du Comité de Pilotage du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale

DECRET N°2024-0061/PT-RM DU 31 JANVIER 2024 PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU
COMITE DE PILOTAGE DU DIALOGUE INTER-MALIENS POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION NATIONALE
LE PRESIDENT DE LA TRANSITION, CHEF DE L’ETAT
Vu la Constitution ;
Vu la Charte de la Transition ;
Vu la Loi n°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la Transition ;
Vu le Décret n°2021-0350/PT-RM du 14 mai 2021, modifié, fixant l’organisation de la Présidence de la
République ;
Vu le Décret n°2023-0053/PT-RM du 26 janvier 2023 instituant le Comité de Pilotage du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale,
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Mali (Koulouba) – Communiqués du Conseil des Ministres du mercredi 24 janvier 2024 CM N°2024-04/SGG

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 24 janvier 2024, dans sa
salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA,
Président de la Transition, Chef de l’Etat.
Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :
– adopté un projet de texte ;
– procédé à des nominations ;
– et entendu des communications

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Discours du chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, à l’occasion de la célébration des 63 ans de l’Armée malienne

Ci-dessous, en intégralité, le discours de commémoration et de mobilisation du chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, qui a présidé la cérémonie solennelle de célébration des 63 ans de l’Armée malienne.

Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang, Mes chers compatriotes

Demain 20 janvier 2024, notre peuple, en communion avec nos Forces de Défense et de Sécurité célèbre le 63e anniversaire de la création de notre armée nationale. à cette heureuse occasion, il me plait de saluer la mémoire combattante du Président Modibo Keita et de ses illustres compagnons, civils et militaires qui, en véritables visionnaires, ont forgé une armée nationale pour soutenir le processus d’émancipation du pays, assurer la défense du territoire, ainsi que la protection des populations et des intérêts vitaux de la République naissante du Mali.

Depuis cette date, les Forces de Défense et de Sécurité, garantes de la tradition dans la modernité, écrivent les pages les plus glorieuses de notre histoire contemporaine au prix d’énormes sacrifices. Je voudrais saluer en cette circonstance, la mémoire de nos défunts frères d’armes tombés au champ d’honneur et réitérer à leurs familles ma solidarité et ma compassion. Aux blessés, parmi nous, j’adresse mes vœux de prompt rétablissement et exprime une pensée pieuse aux otages militaires et civils.

Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang, Mes chers compatriotes

La commémoration de la fête de l’armée, qui est un des symboles fédérateurs de notre peuple, aura lieu cette année sous le signe d’une mission accomplie : celle de la reconquête de l’intégrité territoriale du pays et du plein exercice de notre souveraineté sur l’ensemble du territoire national. Vous vous rappelez qu’à l’occasion des Assises Nationales de la Refondation et de la grande manifestation du 14 janvier 2021, désormais commémorée comme la Journée nationale de la souveraineté retrouvée, le peuple avait exprimé comme priorités absolues, la reconquête de l’intégrité. du territoire, le rétablissement de la paix, de la sécurité et la stabilité dans le pays.

Cette mission que de nombreuses voix considéraient comme étant au-dessus de nos moyens, est aujourd’hui, presque entièrement accomplie par nos Forces de Défense et de Sécurité avec nos ressources propres et dans le strict respect des Droits de l’Homme et du Droit. Humanitaire Internationale. Ces succès, faut-il le rappeler, résultant de l’application rigoureuse, dans le Plan d’Action du Gouvernement, de la volonté politique largement exprimée par le peuple malien.

En plus de la poursuite des réformes indispensables engagées au profit des Forces de Défense et de Sécurité, les efforts du Gouvernement ont porté d’une partie, sur l’augmentation des capacités opérationnelles à travers l’augmentation des effectifs et l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires. D’autre part, par l’acquisition d’équipements au profit des armées et services pour la préparation et le maintien en condition opérationnelle des troupes.

Ainsi, 2023 a vu la consolidation des recrutements ordinaires et spéciaux, de même que le lancement de nouvelles vagues de recrutements dans toutes les branches des Forces de Défense et de Sécurité. En parallèle, les programmes de formation, d’entraînement et de préparation opérationnelle des forces ont été adaptés au contexte. Le renforcement des capacités aériennes et terrestres a été assuré par la dotation des FAMa en plusieurs véhicules tactiques de combat, moteurs blindés, avions, hélicoptères et drones, en mettant l’accent sur l’aptitude à opérer en autonome. La réussite de la sécurisation du référendum du 18 juin 2023 et de la Biennale artistique et culturelle à Mopti en est une illustration.

Le renforcement des infrastructures a connu un acteur particulier avec l’ouverture de chantiers des camps militaires dans les localités de Bougouni, Kita, Diéma, San et Koutiala et avec la fortification des entreprises sur le théâtre des opérations. De plus, le démarrage de la construction des logements au profit des Forces de Défense et de Sécurité ainsi que la revalorisation des états-majors par la mise à disposition des postes de commandement ultramodernes, contribuent à l’amélioration du cadre de vie des Hommes et de leurs familles de même que leurs conditions de travail.

L’inauguration prochaine de l’hôpital militaire de Banankoro est un atout essentiel et un témoignage de notre profonde gratitude envers nos militaires blessés, mais aussi, constitue une opportunité pour nos compatriotes qui bénéficieront de soins de qualité tout en préalable les évacuations sanitaires aux coûts exorbitants. La militarisation de la Police nationale et de la Protection civile a été une des réformes phares dans la transformation du corpus doctrinal des Forces de Défense et de Sécurité. L’adoption du statut de la réserve et d’autres textes sur les Armées et Services s’inscrivent dans cette dynamique qui vise à harmoniser et à fortifier la doctrine d’emploi des forces, tout en garantissant une disponibilité accrue et une capacité de mobilisation. à la hauteur du défi.

Je voudrais saisir l’occasion que m’offre la commémoration des 63 ans de notre armée, pour réaffirmer la ferme volonté du gouvernement de la Transition, de maintenir à un niveau élevé les efforts engagés en faveur de la Défense et de la Sécurité.

Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang, Mes chers compatriotes

Les résultats acquis nous rappellent l’héritage des pères fondateurs de notre nation et le sacrifice des milliers d’hommes, de femmes, civils et militaires, qui se sont vaillamment battus pour que notre pays soit ce qu’il représente aujourd’hui : un pays libre et souverain, ancré dans ses valeurs morales, spirituelles et socio-culturelles, avec des communautés interdépendantes qui vivent dans la diversité et en harmonie.

À cet égard, la fête de l’Armée demeure pour notre peuple, un exercice de souvenir essentiel, destiné à pérenniser notre glorieux passé, afin que les sacrifices consentis restent toujours vivaces dans la mémoire collective des Maliens. C’est également une occasion toujours renouvelée pour notre peuple de témoigner sa reconnaissance à nos Forces de Défense et de Sécurité pour leur combat et leurs sacrifices, qui ont abouti à la libération de la Patrie. C’est donc légitimement, que je voudrais, au nom du peuple malien, exprimer ma satisfaction, ma fierté et mon soutien total à nos Forces de Défense et de Sécurité pour leur engagement patriotique et leur professionnalisme dans la conduite de leurs missions au service de la nation.

Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang, Mes chers compatriotes

Notre pays sort lentement, mais progressivement de cette longue crise multidimensionnelle qui a profondément affecté tous les segments de notre société. Au regard de l’ampleur du phénomène du terrorisme et en raison de son caractère transfrontalier, l’Alliance des États du Sahel (AES) concrétise notre fraternité d’armes avec le Burkina Faso et le Niger face à un ennemi commun. Dans un cadre intégré, formel et permanent, elle facilite la coordination et la gestion des actions militaires et sécuritaires par la mutualisation des moyens avec comme état final recherché, la conduite et la poursuite efficaces des opérations conjointes.

C’est le lieu de saluer la vision et l’adhésion entière de mes homologues et frères d’armes du Burkina Faso et du Niger à cette initiative historique. Au-delà du retour de la paix, de la stabilité du pays et de ses institutions, le défi majeur pour nous, reste aujourd’hui la refondation de l’État. Ce vaste et ambitieux chantier du Gouvernement de la Transition est une œuvre de conviction, un idéal qui doit structurer le comportement au quotidien de chaque citoyen. Sa réalisation ne sera possible que dans un environnement apaisé et sécurisé. Elle renvoie essentiellement aux missions des Forces de Défense et de Sécurité. Toute chose qui justifie largement la primauté accordée à la composante « défense et sécurité » dans le Programme d’Action Gouvernementale.

Officiers, Sous-officiers, Militaires du rang, Mes chers compatriotes

Les succès tactiques et opérationnels réalisés par les Forces de Défense et de Sécurité sur le théâtre des opérations, ont permis à notre pays de commencer à rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire. En somme, le contexte spécifique de notre pays exige la poursuite de l’opération MALIKO, en coordination avec les autres initiatives de stabilisation dans le Centre et dans le Nord pour l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre d’une approche globale de la crise multidimensionnelle que nous traversons.

Cette posture nécessite, dans la détermination et dans le professionnalisme, le redéploiement effectif des Forces de Défense et de Sécurité sur le territoire national. Je voudrais à cet égard, saluer la promptitude de la hiérarchie militaire et le courage des hommes engagés qui, à travers les différentes opérations initiées dans le cadre de MALIKO, ont obtenu des résultats incontestables.

Il s’agit, entre autres, de l’opération KELETIGUI, orientée vers la recherche et la destruction des sanctuaires terroristes ; de l’opération TILECOURA, pour la sécurisation du processus électoral ; et, récemment, de l’opération DOUGOUKOLOKO pour la finalisation du redéploiement des Forces de Défense et de Sécurité sur l’ensemble du territoire national. Il s’agira donc de consolider les acquis dans la perspective du développement et du maintien des capacités opérationnelles autonomes avec la mutualisation des moyens de l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité pour faire face aux menaces intérieures et transfrontalières.

Je ne saurais terminer sans vous adresser mes félicitations et encouragements pour les victoires présentes et futures.

C’est sur ces notes d’espoir que je vous souhaite à toutes et à tous, une très bonne fête de l’Armée dans un Mali uni, prospère et pacifié.

Vive les Forces de Défense et de Sécurité au service de la Nation !

Ensemble nous faisons le Mali Kura!

Qu’Allah bénisse le Mali et protège les Maliens !

Je vous remercie.

34ème ÉDITION DE LA COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS : les Aigles pourront-ils se déplumer du poids mental ?

Pour le plus grand bonheur du public sportif africain, la CAN a débuté dans le pays de feu Félix Houphouët Boigny. Rarement, une coupe d’Afrique n’aura été si attendue et surtout si convoitée par les équipes qui compétiront pour décrocher le graal. Et pour cause, au vu des formations participantes, cette CAN sera difficile à gagner, quel que soit le pedigree de l’équipe. Quasiment toutes les équipes se valent, et il ne serait pas inopportun d’affirmer que le gagnant de cette coupe aura remporté plus qu’un simple trophée. Quid alors des Aigles du Mali pour lesquels l’on attend à chaque édition, qu’ils matérialisent tout le bien que l’on pense d’eux ?

Ça y est donc, les Africains vibreront au rythme de leur CAN. Sur le plan organisationnel, les autorités ivoiriennes auront mis le paquet. Des infrastructures remises à neuf, une ambiance festive comme savent si bien le faire les compatriotes du président Alassane Dramane Ouattara. Sur le plan sportif, le défi est, semble-t-il, plus ardu. Et ce, pour toutes les équipes présentes.

Les lions de la Teranga, tenants du titre, partent logiquement favoris, avec une ossature qui n’aura pas réellement varié depuis leur dernier sacre. Toutefois, il y a aussi d’autres lions, ceux de l’Atlas du Maroc. Les poulains du coach Walid Regragui, après une demi-finale historique pour une nation africaine à la dernière coupe du monde, auront à cœur de remporter cette coupe. Pour rappel, le Maroc, bien qu’étant considéré comme un grand du continent sur le plan du football, ne compte qu’une coupe d’Afrique dans son placard. Une anomalie que compte bien corriger les joueurs marocains.

Autre favori et non des moindres, c’est l’Algérie. Après une décevante prestation lors de la dernière CAN avec une élimination dès le premier tour, l’entraineur algérien, Djamel Belmadi, entend bien prouvé que son pays reste la valeur sûre du moment sur le continent. Car, rien de plus efficace qu’une nouvelle CAN pour panser les plaies d’une élimination dans les ultimes minutes pour un match qualificatif à une Coupe du monde.

En même temps, évoquer les favoris d’une CAN sans mentionner les pharaons d’Égypte, serait semblable à un crime de lèse-majesté. Il s’agit du finaliste malheureux de la dernière édition, du détenteur du record de nombre de trophées glanés, et a ce luxe de pouvoir s’appuyer sur un championnat professionnel, le plus relevé du continent. Dans une CAN, l’Égypte est forcément favorite.

Mis à part ce quatuor, une bonne partie des équipes se valent plus ou moins. La Côte d’Ivoire qui aura à cœur de remporter cette édition qu’elle organise, peut elle aussi remporter le trophée mais à une double condition. D’abord, qu’elle parvienne à ne pas se faire écraser par la pression populaire qui l’entoure et ensuite qu’elle arrive à construire une véritable équipe, soudée et avec du caractère.

Au-delà, nous aurons une Tunisie, toujours fidèle à elle-même avec une grande maturité tactique et un vice redoutable, une équipe du Nigéria avec son armada offensive, une Guinée toujours si talentueuse et enthousiaste dans le jeu, une Gambie teigneuse et ambitieuse à la fois, le Ghana avec un mélange de jeunesse et d’expérience et une Afrique du sud organisée avec un football se basant sur des incursions rapides sur les côtés.

Quid des Aigles du Mali ?

Il semblerait que cette fois, le sélectionneur malien ait pris la bonne mesure du défi qu’il a à relever. Même si, des détails peuvent faire croire que cette équipe malienne a encore des manques criards dans son jeu, notamment en défense, un bon discours au bon moment peut faire mouche auprès d’un groupe de joueurs avec certes un très bon potentiel, mais qui souffrirait du « syndrome du joueur malien ». Pour réussir une compétition, le talent ne suffit pas, loin de là. Il faut, tout naturellement de l’expérience, de la discipline, et un esprit d’équipe à toute épreuve. Lorsque l’on joue au football dans le haut niveau, il s’agit de s’acquitter de sa tâche avec sérieux, abnégation et , s’il le faut, avoir l’esprit que l’on se trouve dans des tranchées, et que l’adversaire peut frapper à tout moment. C’est cela qui aurait manqué à nombres de sélections maliennes, bien sûr en mettant de côté, tous les manquements au niveau politique et administratif qui impactent aussi de manière négative les résultats.

Le coach Éric Sékou Chelle a-t-il pu ou su trouver la bonne corde pour tirer ses poulains vers le haut ? Ce bon discours pourra-t-il pallier à un certain déficit de forme de plusieurs joueurs maliens ? Avec le premier match, nous aurons des éléments de réponses.

Ahmed M. Thiam

TENSION ENTRE LE MALI ET L’ALGÉRIE : Quand Alger joue au pyromane pour se rendre indispensable à la stabilité du Sahel

Qu’espérait l’Algérie en ouvrant ses frontières à des terroristes déguisés en «ex-rebelles» chassés de Kidal et en étalant le tapis rouge à un leader religieux mégalomane très remonté contre les autorités de la Transition parce qu’on lui a coupé les vivres ? Que Bamako applaudisse ? Tant pis alors pour ce pays voisin car la réaction malienne a été toute autre. Et au lieu de calmer le jeu, comme on l’attend de la part d’un pays qui se dit médiateur, l’Algérie a posé des actes qui ne sont pas de nature à la remettre en selle dans la gestion de la crise malienne.

Maintenir son influence dans la bande sahélo-saharienne, mais également contenir les terroristes hors du territoire algérien ! Voilà le double défi qu’Alger s’est lancé. Ainsi, selon de nombreux experts en géostratégie, Alger cherche coûte que coûte à maintenir son influence dans le Sahel, alors que «les vents ne lui sont pas favorables», notamment avec notre pays, son voisin immédiat du sud. C’est pourquoi sa diplomatie et ses services secrets s’activent à garder la main dans le «délicat dossier de la rébellion touareg». Et cela par tous les moyens, y compris en se livrant à son jeu favori consistant à déstabiliser ses voisins. D’où le maintien de ses canaux de communication avec les groupes terroristes.

Les événements des derniers jours (rappels des ambassadeurs pour consultation au pays) ne doivent pas surprendre car, depuis son échec à «maintenir l’illusion d’une paix» à travers l’Accord de paix et de réconciliation (APR, issu du processus d’Alger) signé en mai et juin 2015, et surtout le refus de notre pays d’aller rencontrer à Alger les supposés ex-rebelles du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), l’Algérie n’a cessé de planifier le chaos dans notre pays afin de se remettre en selle comme médiateur.

Pour les autorités de la Transition, le conflit du nord (que certaines mauvaises volontés ne cessent d’assimiler à une question touareg) doit se régler avant tout entre les fils du pays qui n’ont pas besoin de se retrouver ailleurs pour renouer le fil du dialogue. C’est pourquoi, a précisé «Afrique intelligence»,  la réunion que voulait Ramtane Lamamra (limogé mi-mars 2023 à cause de cet échec) et son mentor Tebboune, en marge du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN, 13 janvier-5 février 2023), est tombée à l’eau. «La crédibilité d’une Algérie qui cherche, quoi qu’il en coûte, à s’impliquer dans les dossiers régionaux en a pris un sérieux coup», ont souligné nos confrères.

Malheureusement, ce n’est pas le seul revers diplomatique infligé par notre pays à nos voisins Algériens. En effet, ceux-ci ont tenté de mener la médiation entre Bamako et Abidjan dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens considérés par nos autorités comme des mercenaires. Une offre poliment rejetée par le Mali. Tout comme l’Algérie a échoué dans sa tentative de médiation entre le Mali et la Cédéao par rapport au chronogramme de la transition.

 

Les barbouzes à la manœuvre pour pallier les échecs diplomatiques au Mali

Pour avoir ce qu’elle n’a pas obtenu pas la diplomatie, Alger a réactivé ses services secrets pour se livrer à son sport favori avec ses voisins : pyromane/pompier ! Les barbouzes Algériens ont la triste réputation de toujours jouer un rôle dans la déstabilisation de la région sahélienne et le Mali en est la première victime. Ainsi, selon de nombreux observateurs, ils ont toujours «offert le gîte et le couvert aux djihadistes tant que ces derniers sévissaient dans le Sahel en laissant l’Algérie en paix. Il en est de même des mouvements indépendantistes touaregs qui ont toujours disposé d’une ligne directe avec les services de renseignement algériens».

«A Bamako, les barbouzes algériennes ne se cachent plus», indiquent plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires. Ce qui serait le fruit d’une réorganisation du dispositif de la DGDSE (Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure) dans notre capitale où elle disposerait de moyens techniques d’écoute inimaginables.

Pour la DGDSE, selon des sources médiatiques, «le Mali et le Niger sont des pays sensibles et prioritaires pour les intérêts stratégiques d’Alger». Pour les besoins de la cause, Mehenna Djebbar (le patron de la DGDSE) aurait puisé dans «le vivier de vieux officiers et correspondants rompus aux manigances sahéliennes». C’est ainsi que Mohamed Médiène alias Toufik a été remis en selle. Ce dernier est connu pour avoir toujours entretenu des relations étroites avec les rebelles et les terroristes qui déstabilisent notre pays depuis des décennies. «Que ce soit avec Iyad Ag Ghali dans la zone de Kidal ou Mokhtar Belmokhtar à Gao, des grands trafiquants actifs au sein du défunt Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ou encore à Tombouctou avec Abdelhamid Abou Zeid d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), le défunt service algérien DRS avait su traiter et manipuler, ces interlocuteurs délicats», ont indiqué des sources sécuritaires.

L’Algérie contrariée par la volonté du Mali d’extraire son pétrole ?

Depuis l’amorce de la phase de rectification de la Transition, le Mali ne cache plus sa volonté de se battre davantage pour ses richesses afin d’assurer sa «souveraineté économique». Ce qui inquiéterait Alger. En effet, selon des analystes politiques, «la réalité est que les terroristes du CSP-PSD et du JNIM sont des fonctionnaires du pouvoir algérien chargés de créer le chaos dans le nord pour empêcher le Mali d’exploiter ses richesses (bassins pétroliers que l’Algérie et la Mauritanie exploitent depuis des décennies)»… Aujourd’hui, ont-ils souligné, «le Mali et le Burkina n’exploitent pas un seul baril de pétrole à la différence du Niger…».

Toutefois, nos dirigeants doivent se garder de répondre à la provocation d’Alger qui ne cherche qu’une opportunité de mélanger les cartes afin d’embraser davantage le Sahel. Certes, «la perte d’influence et la baisse de la capacité de nuisance d’Alger» sont avérées, mais un voisin qui est prêt à tout pour sauvegarder ses intérêts est une menace sérieuse pour la stabilité de ses voisins. Et ce n’est aujourd’hui qu’un secret de Polichinelle qu’Alger continue de pactiser avec des réseaux du crime organisé qui ne souhaitent que maintenir le Sahel dans l’instabilité.

Au-delà de la légitime méfiance observée ces derniers mois par nos autorités, celles-ci doivent éviter d’ouvrir un autre front dans notre septentrion avec un voisin qui ne souhaite notre stabilité que du bout des lèvres.

Naby