Archives du mot-clé Droits

Communiqués de presse: PANAF lance un site Web unique en son genre pour défendre les droits artistiques en Afrique

Le Réseau panafricain pour la liberté artistique (PANAF) a lancé un nouveau site Web de ressources où les artistes et autres professionnels de la culture peuvent se tenir au courant de ses dernières activités, qui comprennent la recherche, le renforcement des capacités, le lobbying et le plaidoyer pour l’avancement des droits artistiques.

Le site Web, qui est disponible à l’adresse http://www.panaf.org, est une plate-forme numérique permettant aux artistes africains de participer à des discussions socio-politiques sans crainte de répression ainsi que de réseauter et d’échanger des idées. PANAF utilisera également la plate-forme pour partager des informations, y compris les violations des droits artistiques, et pour promouvoir des artistes socialement conscients et des contenus peu susceptibles d’être soutenus par les médias grand public.

Le site Web offre une expérience de navigation conviviale et comprend cinq sections clés :

  • La section À propos, qui présente un résumé du projet PANAF et de ses partenaires.
  • La section Projet, qui contient des informations détaillées sur les activités et les publications qui ont été réalisées dans tous les pays cibles. Cette section soutiendra également les études et les recherches d’autres organisations ayant un intérêt similaire pour le sujet.
  • La section Chatroom, qui est un espace où les créatifs peuvent discuter des droits artistiques, de la bonne gouvernance et d’autres questions de politique sociale sans craindre d’être profilés.
  • La section In-focus, qui propose des interviews d’artistes sur des sujets allant de leur travail à l’état des lieux dans leurs pays respectifs.
  • La section Adhésion, qui, grâce à une inscription gratuite, deviendra un réseau panafricain d’artistes, d’organisations de la société civile et de producteurs culturels de toutes les formes d’art et organisations. Plus d’informations sont disponibles sur la page « Rejoindre ».

« Le réseau que nous construisons grâce à l’adhésion est un mouvement de solidarité dont le continent a grand besoin – une fois que nous aurons une forte adhésion sur la plate-forme au niveau national, il sera très facile de mobiliser des campagnes de lobbying et de plaidoyer », a déclaré le fondateur de Selam et a déclaré le directeur exécutif Teshome Wondimu.

Ajoutant que : « Le réseau peut sembler être un simple acte de solidarité, mais l’impact peut être énorme. Nous sommes convaincus que nous pourrons porter ce lobbying au niveau régional, et qu’à l’avenir, tout artiste qui en deviendra victime n’aura pas à se battre seul pour ses droits, grâce au réseau.

PANAF a été dévoilé en novembre 2021 par Selam avec le soutien du Conseil suédois des arts en réponse au besoin d’une voix régionale active et inclusive dans le secteur créatif qui pourrait sensibiliser aux incidents de violations de la liberté artistique et collaborer avec les défenseurs des droits artistiques dans les régions. et les efforts nationaux de plaidoyer. Le projet est mis en œuvre avec l’aide d’organisations partenaires travaillant dans le domaine de la culture et de la société civile au Nigeria, en Gambie, au Mozambique, au Kenya, en Zambie, au Rwanda, en Ouganda et en Éthiopie, avec des plans pour s’étendre à d’autres pays et régions à l’avenir.

Pour plus d’informations, explorez le site http://www.panaf.org ou envoyez un e-mail à info@panaf.org

NOTE TRIMESTRIELLE DE LA MINUSMA SUR LES DROITS HUMAINS : une baisse de 42 % comparativement au trimestre précédent

Les violations de droits de l’homme imputables aux Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM) ont enregistré une baisse de 62 %, passant de 320 entre janvier et mars 2022 à 122 au cours de la période du 1er avril au 30 juin 2022 ! C’est ce qui ressort du rapport trimestriel de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire dans notre pays. Un document publié le 31 août 2022.

Du 1er avril au 30 juin 2022, il a été recensé 467 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire (317 civils tués, 73 enlevés/disparus et 77 blessés). Ces données, documentées, représentent une baisse de 42 % comparativement au trimestre précédent (812 cas recensés, dont 543 civils tués, 107 enlevés/disparus et 107 blessés). La mission onusienne s’est félicitée des efforts que déploie le gouvernement et a exprimé son engagement à œuvrer au renforcement continu du partenariat existant.

 

VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME RAPPORT DE L’EXPERT INDÉPENDANT ALIOUNE TINE : Qui cherche à isoler le Mali ?

A la suite du rapport de M. Alioune Tine, envoyé spécial de l’ONU au Mali, certains médias internationaux dénaturent les points du rapport en le ramenant systématiquement sur les soi-disant massacres de masse de civils attribués aux FAMa et à des mercenaires étrangers alors que les violations des droits humains au Mali est naturellement le fait des groupes terroristes et leurs complices qui font des ravages sur toute l’étendue du territoire malien et sont combattus avec courage , détermination et succès  par les forces de Défense et de Sécurité du pays. 

Le Mali a toujours démenti avec insistance l’existence sur son sol de mercenaires.

Cette campagne de  désinformation  contre le Mali est très dangereuse car elle a pour but d’isoler le pays et de pousser la communauté internationale à prendre des sanctions contre son gouvernement issu de la révolution menée par le peuple pour l’affaiblir et le renverser.

Fort heureusement pour le gouvernement malien dans ce contexte,  la Russie et la Chine ont compris ce complot et n’ont pas manqué de bloquer une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant une « enquête indépendante » sur des allégations d’exactions à Moura parce qu’un tribunal militaire malien s’est déjà saisi du dossier.

Le projet de résolution avait été rédigé par la France, pays avec lequel le Mali a des rapports très tendus en ce moment.

La Russie et la Chine ont,  au contraire,  félicité le Mali pour sa « victoire importante » contre le « terrorisme » à Moura.

En ce qui concerne la nature des relations entre le Mali et la Fédération de Russie, contrairement à certaines idées reçues, la présence de formateurs et conseillers russes au Mali est très ancienne et fructueuse.

En effet, dès les premières heures de l’Indépendance du Mali en 1960, l’Union Soviétique a envoyé des centaines d’instructeurs pour aider le Mali à construire son armée et son administration.

La très grande partie du matériel militaire malien est d’origine russe et la plupart des cadres de l’armée ont été formés en Russie.

Le Mali entretient une très ancienne coopération d’Etat avec la Russie dans le cadre du respect de sa souveraineté.

Le Mali a clamé haut et fort qu’il n’entretient aucune relation avec une société militaire privée quelconque et  continuer à lui coller ces accusations sans preuve consiste tout simplement à le discréditer à cause de ses choix d’Etat souverain.

Dans le cadre de la lutte antiterroriste, le renforcement de la nouvelle dynamique de coopération militaire entre le Mali et la Russie est indispensable et les résultats sont visibles sur le terrain avec l’élimination de nombreux terroristes qui menaçaient les populations de Ménaka dans la zone des trois frontières.

Les avions livrés par la Russie ont permis de sauver des vies humaines et les forces maliennes font des progrès notables dans l’occupation et la sécurisation du territoire.

Le Mali vit un régime de transition qui veille au retour de l’ordre constitutionnel mis à mal par la mauvaise gouvernance, les pratiques indécentes.

Malgré la crise multidimensionnelle, le Mali a gardé son système démocratique pluraliste.

Sa population multiethnique et multiraciale est à l’image de son armée ce qui fait écarter toute possibilité d’exactions ciblées contre une ethnie ou une communauté.

Le Mali, dans son histoire est le lieu de brassage par excellence de populations de différentes races et ethnies et de civilisations soudano-arabo-berbère.

Il est le pays de la Charte du Mande’, première Déclaration universelle des Droits de l’homme.

Le monde entier doit soutenir le Mali qui demeure la base avancée de la démocratie dans cette région sahélo-saharienne où les groupes djihadistes font la loi.

La communauté internationale doit en prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard car l’objectif des terroristes est de dominer toute la sous-région ouest-africaine pour y appliquer la charia.

Abdoulaye Simpara

Droits des filles : l’APDF sensibilise les populations du Nioro du Sahel sur VBG

La salle de spectacle de la maison Rose de Nioro du Sahel a servi de cadre du 6 au 7 Mais 2022 à la tenue d’un atelier de formation visant à bannir toute forme de Violence basée sur le genre (VBG) adapté au contexte de COVID 19 dans 30 villages du cercle de Nioro du Sahel.

Une cinquantaine de participants dont des élus,  les leaders coutumiers, religieux, les organisations de la société civile ainsi que les exciseuses ont été instruits pendant 2 jours  sur les méfaits de certaines  pratiques nuisibles à la santé de la gente féminine entre autres l’excision.

Cet atelier dit de ré-catégorisation des Mutilations Génitales Féminines a été piloté par les experts sociologues /KOH, linguistes et psychologues  de la communication expérimentés et les experts communautaires, traditionnels qui dans leur méthodologie, ont défini les contours d’une campagne genre Saleema au Mali. Saleema qui veut dire : intacte, sain de corps et d’esprit, pure, complète, indemne, état donné par Dieu etc.

Pour réussir cette exaltante mission, (l’APDF ), association pour le progrès et la défense des droits de femmes structure organisatrice de cet atelier bénéficiant de l’appui financier et technique  de l’UNICEF, s’est attelée à renforcer les connaissances des participants sur les concepts mutilation génitale féminines et SALEEMA, Identifier les pratiques traditionnelles positives, amener les participants à identifier les termes genre SALEEMA et aussi  à dégager des stratégies pour la vulgarisation et l’adhésion des communautés à l’idée du Mot genre SALEEMA.

Visiblement satisfaite du bon déroulement des travaux sanctionnés par la remise des diplômes aux  participants, la présidente Nationale de (l’APDF)  Madame Diawara Bintou Coulibaly entend poursuivre sa mission de sensibilisation qui selon elle augure des lendemains meilleurs d’autant plus que certaines exciseuses ont décidé de déposer leurs couteaux  sur un ton de sincérité.

Yaya Traoré le chef du service local de la promotion de la femme de la famille et de l’enfant s’est réjoui de l’engouement qu’a suscité cette formation et a  salué la qualité des intervenants toute chose qui dénote l’intérêt accordé à cette démarche.

Les autorités administratives et les élus ont aussi à leur tour salué les efforts consentis par (l’APDF), ainsi que  ses partenaires financiers et techniques dans leur lutte d’éradication de cette pratique.

Il faut noter que l’Enquête Nationale Démographique et de Santé du Mali (EDSM, 2018) indique que : 73% des filles de 0-14 ans et 89% des femmes de 15-49ans sont excisées et que les violences faites aux filles et femmes sont des phénomènes universels qui touchent tous les pays, toutes les filles et femmes quel que soit leur rang social.

Malick Gaye

COP 15 SUR LA DÉSERTIFICATION À ABIDJAN : Le Refede-Mali porte la voix des femmes du Mali

Le Réseau des femmes pour les droits environnementaux (Refede-Mali), dirigé par Mme Kouyaté Goundo Sissoko,participe à la COP-15 contre la désertification qui se déroule du 9 au 20 mai à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les pays participants devront décider d’actions futures pour atténuer les conséquences de la progression de la sécheresse. À cet effet, la présidente du Refede-Mali ne manque pas l’occasion pour faire savoir aux partenaires la nécessité et le rôle incontournable des femmes dans le cadre de la protection environnementale.

La cérémonie d’ouverture de la COP-15 a été lancée officiellement le mercredi 11 mai en présence du président ivoirien et son épouse. La cérémonie a donné l’occasion pour le président sortant, le ministre de l’Environnement indien, de passer le témoin à son homologue ivoirien, Alain Danoiyé, pour présider la COP-15. Cette COP est placée sous le thème : « Terres -Vie-Patrimoine : D’un monde Précaire vers un avenir Prospère

Cette édition est placée sous le thème : « Terres -Vie-Patrimoine : D’un monde Précaire vers un avenir Prospère ».

Le panel des organisations de la société civile de l’Unccd a organisé, dimanche 08 mai, une rencontre de mise à niveau et de coordination de la participation de la société civile pour plus d’impact et de visibilité. Cette rencontre s’est déroulée à l’hôtel Sofitel d’Abidjan, où se tiennent les assises de la COP.

Rappelons que pour une participation active à cette COP, les organisations de la société civile du Mali, sous la direction du Réseau des femmes pour les droits environnementaux (Refede-Mali), ont rédigé une déclaration sur leur position. C’était les 15 et 16 mars 2022, sous le thème : « Des solutions agroécologiques pour inspirer la transition », les assises d’Abidjan offrent l’occasion à la société civile du Mali pour défendre cette position.

Selon la présidente du Refede-Mali, le combat contre la désertification est un combat de survie. Car le désert amène la sécheresse et la sécheresse à son tour favorise la famine. C’est pourquoi, la présidente estime que cette COP-15 est une occasion de mettre les femmes aux devants de la scène. Elle précise que le Refede-Mali multipliera les efforts en faveur de la protection environnementale.

 

Adama TROARÉ

CELEBRATION DU 8 MARS : Le MFM en ordre de bataille pour protéger les droits des femmes

La méconnaissance des lois et politiques nationales protégeant les droits des femmes contribue à perpétuer les inégalités liées au genre au Mali. Pour ainsi les faire connaître et renverser la tendance, le Mouvement féministe du Mali (MFM) a organisé hier (mardi 22 mars 2022) une table-ronde au Mémorial Modibo Keita en guise de célébration du 8 mars, Journée international des droits de la Femme.

Pour faire connaître les lois et politiques nationales protégeant les droits des femmes au Mali, tout en comprenant comment les Maliens vivent les inégalités de fait, le Mouvement féministe du Mali (MFM) a initié une table-ronde sur le thème «Inégalités de droit et inégalités de fait : des femmes témoignent» ! A travers cette activité de célébration du 8 mars, le mouvement entend informer et sensibiliser sur les lois et politiques nationales protégeant les droits des femmes en vue d’un changement de comportement permettant de réduire considérablement les inégalités entre les hommes et les femmes.

Des inégalités qui, malgré les efforts des plus hautes autorités, restent encore très grandes dans tous les domaines socioprofessionnels. «La loi garantit aux femmes dans tous les domaines les mêmes droits aux hommes. Malgré cela, la situation des femmes reste fragile car elles ne sont toujours pas nombreuses dans les postes de décision et sont encore dépendantes de leurs maris», s’indigne le MFM. Ces inégalités concernent toutes les femmes et à tous les niveaux. Mais, celles qui vivent avec un handicap sont encore plus marginalisées.

Cette table-ronde de célébration de la Journée internationale des droits de la Femme était animée par des conférencières de l’Association malienne des sourds et malentendants (AMASOURS), de la Fédération malienne des Associations et comités de personnes vivant avec un handicap (FEMAPH) et de l’Association malienne pour la protection des personnes vivant avec l’albinisme (AMPPA). Une juriste a également communiqué sur les lois protégeant les droits des femmes avec en toile de fond les droits des personnes vivant avec un handicap. Elle a également proposé des pistes de recours en cas de discrimination avérée de ces droits.

Pour aussi faire la promotion des jeunes peintres à l’occasion de cette édition 2022 du 8 mars, un stand d’exposition des dessins a été ouvert. Durant toute cette dernière semaine du mois de mars, les femmes et les filles occuperont les médias pour mieux parler de leurs préoccupations.

Le Mouvement féministe du Mali est une organisation soutenue par des femmes engagées pour la promotion et la protection de leurs droits et à promouvoir l’équité/genre au Mali. Ce mouvement regroupe des femmes de divers horizons, dont des jeunes femmes leaders, des féministes, des activistes de droits des femmes et de filles, des académiciennes, des actrices de la société civile.

Le MFM se fixe comme objectifs, entre autres, de favoriser l’avancement de l’égalité entre les femmes et les hommes, de promouvoir la diversité et de mettre en place des processus et des stratégies de mobilisation efficaces pour mieux positionner la question de la Femme dans l’agenda politique global.

Oumar Alpha

ATTEINTE AUX DROITS : Les enfants maliens victimes de plusieurs formes de violation

La crise politico-sécuritaire de 2012 a engendré une augmentation considérable des violations de droits de l’Homme au Mali, particulièrement chez les enfants qui constituent l’une des couches les plus vulnérables. Ceux-ci sont privés d’un grand nombre de droit comme ceux à l’éducation, à la santé et à l’enregistrement.

A cause de la crise sécuritaire, les enfants maliens sont enlevés, recrutés de force et exploités par les groupes armés. Ils sont également exploités pour des rôles de second plan comme rapporteurs, cuisiniers et porteurs soumis à l’endoctrinement, à la formation aux combats et à l’exploitation sexuelle. Très vulnérables et faciles à manipuler, ces enfants peuvent aussi être forcés à commettre ou être impliqués dans des infractions graves comme les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité.

PROTECTION DES DROITS DES ENFANTS : Les compétences des acteurs de la chaîne judicaire renforcées

Pour permettre aux acteurs de la chaîne judiciaire de jouer pleinement leur rôle dans la protection des droits de l’Enfant, un atelier de 3 jours s’est tenu du 09 au 11 mars à l’hôtel Salam. Les travaux ont porté sur la prise en charge psychosociale des enfants victimes de violations de leurs droits. Initié par le «Projet d’appui à la protection des enfants victimes de violations de leurs droits» (PAPEV), en partenariat avec le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, cet atelier vise, entre autres, à renforcer les compétences des acteurs de la protection afin d’assurer la qualité de l’offre des services pour le bien-être des enfants et à informer les acteurs sur la nécessité de créer une synergie et de proposer un paquet assez complet en matière de protection. «Les acteurs de la protection rencontrent plusieurs défis liés à la crise sécuritaire que traverse le Mali et qui fait que les enfants sont privés d’un grand nombre de droits comme le droit à l’éducation, à la santé, et l’enregistrement», a expliqué le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, M. Mamoudou Kassogué, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.

DROITS HUMAINS : Comment l’Occident est parvenu à nous faire mépriser nos propres valeurs

«Lorsque des centaines de milliers de jeunes africains meurent dans la méditerranée, dans les guerres ou lors des famines… cela est un fait divers. Mais, quand un Occidental meurt quelque part dans le monde, c’est une tragédie. Autrement, la vie d’un Occidental vaut-elle mieux que celle d’un Africain» ? C’est le cri de guerre d’une jeune influenceuse sénégalaise pour sonner la révolte de sa génération afin de permettre au continent de reprendre son destin en main. Et pourtant cette question ne devait pas se poser​​ si  la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) était équitablement appliquée puisqu’elle nous enseigne que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits».

La notion d’universalité est dans la pratique un leurre puisque cette déclaration est un condensé des principes occidentaux appliqués  à l’humanité sous couvert d’une déclaration universelle. Et nos cultures, nos pratiques, nos valeurs, nos convictions, nos opinions… sont évaluées et classifiées en fonction de celle-ci brandie comme un miroir dans lequel chacun doit se reconnaître. Et si tel n’est pas le cas, on est vite taxé de «barbares», de «sauvages», de «dictateurs»…

S’agissant de l’Afrique, cette déclaration est dans la logique du lavage de cerveau amorcé avec la colonisation. Nous, les Africains,  nous sommes des sauvages qui ne sont pas assez entrés dans l’histoire. Avant la colonisation, nous n’avions ni civilisation, ni valeurs, ni principes moraux… Et pourtant, la «Charte de Kurukan Fuga» (Charte du Manden ou Manden Kalikan) est plus ancienne que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris) qui est devenue un miroir dans lequel tous doivent se regarder pour mieux apprécier sa situation ; l’unique référence pour juger si un peuple est civilisé ou sauvage.

Ce texte législatif (Charte de Kurukan Fuga) a régi l’espace mandingue après la victoire de Soundiata Kéita et de ses alliés sur Soumaoro Kanté, en 1236. La Charte de Kurukan Fugan est un ensemble de principes, d’énoncés structurant les Mandékaw (populations du Mandé) en vue de fonder «une paix durable». Elle est d’ailleurs considérée comme l’une des plus anciennes références concernant les droits fondamentaux inhérents à la personne humaine. En effet, on y trouve les notions de respect de la vie humaine, de droit à la vie, les principes d’égalité et de non-discrimination, de liberté individuelle et collective, de justice, d’équité et de solidarité. Comme la DUDH, à travers son préambule et 17 articles, elle définit des droits ; elle reconnaît l’égalité devant la loi et la justice…

 

Aucun actif à l’échelle universelle des valeurs

Selon feu Djibril Tamsir Niane (né le 9 janvier 1932 à Conakry, en Guinée et mort le 8 mars 2021 à Dakar, au Sénégal), cette Charte est «un document inestimable qui exprime avec force, la volonté de statuer sur le devenir de la société avec le souci très souligné de fonder des règles de vie commune et surtout d’établir entre les membres d’une même famille, entre les clans, entente et convivialité»… Il se réfère à des manières d’être, d’agir et de penser que des personnes ou des groupes sociaux reconnaissent comme idéales. Les puissances impériales ont pourtant agi de sorte à nous faire croire que, à l’échelle des valeurs, nous n’avons absolument rien à notre actif.

«L’idéologie civilisatrice du 19e siècle, par ses constructions de pensée négatives sur l’Afrique et par l’échelle des valeurs qu’elle a établie entre les sociétés humaines, a abouti à l’infériorisation du Noir et à son rejet au faubourg de l’histoire», a déploré Magloire Somé dans «Les cultures africaines à l’épreuve de la colonisation». Et de rappeler, «l’Afrique était présentée comme un monde de mystères, d’hostilité et de peur avec des traits culturels choquants comme les coutumes sanglantes et le sacrifice humain. L’idéologie civilisatrice a même nié l’existence de cultures en Afrique et a établi une hiérarchie des valeurs dans laquelle celles de l’Afrique occupent le bas de l’échelle».

Au sortir de la seconde guerre mondiale, ces «considérations négatives» ont conduit à une réaction des élites africaines décidées à réhabiliter les cultures et la personnalité négro-africaines. Mais, a-t-il souligné, les Africains sont entrés dans un processus de mondialisation de l’histoire où ils jouent un rôle passif dans les échanges économiques et culturels. «Les canons des institutions européennes s’imposent comme un système universel en dehors duquel il devient impossible d’évoluer», a expliqué M. Somé.

 

Dominé parce que privé de son identité culturelle

Déraciné, l’Africain s’est figé dans un dualisme culturel handicapant. «Le mythe de l’Occident, de sa puissance technologique et de son modèle économique, véhiculé sciemment par l’école, a relégué au second plan les  valeurs authentiques définissant l’originalité des cultures locales. Il s’agit alors pour l’Afrique de se retrouver», a souligné Augusta Conchiglia dans sa critique de «L’impact de la culture occidentale sur les cultures africaines» d’Essé Amouzou (L’Harmattan, Paris, 2008, 190 pages). D’où la nécessité pour l’Afrique de se retrouver afin de s’extraire de cette situation handicapante.

Sinon nous savons que la meilleure façon de dominer un homme, un peuple, c’est de lui prendre son identité culturelle, ses valeurs sociétales. Réduit â l’état de chauve-souris, donc sans repère ni référence, il​ ​devient vulnérable à toutes manipulations possibles. L’Occident nous a imposé ses normes et ses tares sous diverses formes brandies par nous-mêmes comme des revendications : droits de l’homme, droits humains, égalité homme-femme, émancipation de la femme, équité genre comme normes de développement…

Et aujourd’hui, il veut même imposer homosexualité dans nos manuels didactiques. La naïveté, c’est de croire que cela est promu dans notre intérêt, pour notre bonheur. Mais en réalité, ce sont des instruments entre les mains des ONG financées pas de puissants lobbies ayant la main mise sur nos ressources et nos richesses. C’est un moyen de pression dont-ils disposent pour toujours pousser nos dirigeants dans le sens de leurs intérêts. Sinon ce n’est pas pour le développement de nos pays ni pour le bonheur de la Femme ou de l’Enfant africains. C’est juste une stratégie pour désarmer nos pays par la pression politique et diplomatique voire économique, pour nous maintenir sous leur joug.

Loin de nous une volonté de cautionner une quelconque atteinte à l’honneur et à la dignité d’une personne humaine ou de nier la sacralité de la vie humaine d’ailleurs reconnue par nos us et coutumes ainsi que par nos religions. Mais le bon sens doit nous conduire à nous poser des questions.  Pour quel intérêt les Occidentaux se préoccupent-ils plus de notre sort et de notre bien-être  alors qu’ils utilisent toutes les stratégies pour nous appauvrir économiquement et culturellement, donc nous maintenir dans une humiliante précarité ? Manger à sa faim, vivre dans la décence et la dignité… ne sont-ils pas des droits humains ? Et pourtant, ce sont ces mêmes occidentaux qui nous appauvrissent.

A nous de comprendre que nous devons faire le deuil de nos ambitions de développement et d’émancipation si nous restons résignés sous le joug impérialiste. Il est donc temps de comprendre qu’un autre destin est possible pour notre continent si nous nous «réveillons à temps pour mener notre révolution». Tout comme il est aussi nécessaire qu’il y a un prix à payer pour tous les choix que nous puissions faire. «Il n’y pas de révolution sans prise de conscience, sans détermination et sans sacrifice… Les combats se gagnent ou se perdent, mais encore faudrait-il qu’ils soient menés», a récemment martelé l’influenceuse sénégalaise Khadija M. Diouf dans son appel à la révolution, une vidéo virale.

Un appel à exécuter comme la dernière volonté du regretté Patrice Lumumba qui, dans sa «Dernière lettre à sa femme» n’a pas caché sa conviction que «l’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera, au nord et au sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité». Pour ce faire, nous devons refuser de nous regarder et de nous juger à travers le miroir imposé par ceux qui ont tout intérêt à continuer à puiser dans nos pays les richesses nourrissant leur puissance.

Moussa Bolly