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STABILISATION DU MALI : La Munisma pas toujours utile, mais importante par sa présence

Conduite par la Sous-secrétaire d’Etat aux Organisations internationales, Mme Michele Jeanne Sison, et l’ambassadeur des États-Unis au Mali, M. Dennis B. Hankins, une délégation américaine a été reçue jeudi dernier (17 mars 2022), par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Colonel Sadio Camara. Cette rencontre visait à faire une appréciation de la Minusma en fin de mandat dans notre pays avant la décision du Conseil de sécurité des Nations unies.

Cette visite du Sous-secrétaire d’Etat aux Organisations internationales intervient en effet au moment où la question de renouvellement du mandat de la Minusma fait l’objet de discussions au sommet de l’Etat malien. «Il est question pour nous de renforcer notre mission pour pouvoir répondre aux besoins des Maliens en matière de protection des populations», a laissé entendre l’ambassadeur des États-Unis au Mali, M. Dennis B. Hankins. Le diplomate a indiqué que même si notre gouvernement souligne que la mission onusienne, n’est pas utile dans tous les domaines, sa présence est néanmoins importante pour le pays.

Naby

Sécurité au Sahel : La Minusma désormais en sursis

La fin s’approche pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En tout cas, tous les signaux attestent cela après le retrait annoncé des autres forces européennes, notamment Barkhane et Takuba.

La Minusma n’a plus de raison de rester au Mali. C’est du moins la conviction des observateurs de la situation politique et sécuritaire malienne. Surtout, qu’ils viennent d’apprendre que cette force supposée aider le Mali dans la lutte contre le terrorisme est incapable de se sécuriser elle-même. Ce sont les présidents Macky Sall et Macron qui ont soulevé le lièvre en fin de semaine dernière. Les deux chefs d’Etat ont en effet avoué que la Minusma a besoin de sécurité. Alors, que fait-elle au Mali si au lieu d’apporter un appui au retour de la paix et la sécurité, la Minusma est dans l’incapacité d’assurer sa propre sécurité ? C’est la grande question que des observateurs se posent. Le départ de cette mission est d’autant plus justifié que son mandat, qui arrive à terme en juin prochain, n’a jamais tenu compte du contexte sécuritaire qui exige de l’engagement sur le théâtre des opérations. Plusieurs fois, les autorités maliennes ont demandé à l’ONU le renforcement de son mandat pour le rendre plus robuste. Cela n’a jamais été fait. Mieux, elle est budgétivore. Les statistiques en font la mission onusienne la plus coûteuse de l’Histoire et financière et humaine.

Des observateurs sont persuadés que les autorités maliennes ne vont pas demander le renouvellement du mandat en juin prochain ; et même si cela venait à se produire, le mandant de cette force va être offensif.

Dans tous les cas, le départ de la Minusma est presque acté.

En attendant la suite des événements, elle peut déjà préparer ses valises.

Mariétou DOUCOURE

STABILISATION DES PRIX : Les autorités veillent au grain

Malgré la morosité de la conjoncture économique mondiale due au Covid-19 et l’embargo imposé au Mali par la Cedeao, le gouvernement, soucieux du panier de la ménagère, déploie des efforts considérables pour maintenir les prix des denrées de première nécessité à un niveau accessible à la bourse des Maliens. « Il n’y a pas de feu en la demeure », rassure la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (Dgcc).

Contrairement à certaines informations tendant à créer la panique au sein de l’opinion publique nationale, le ministère de l’Industrie et du Commerce, à travers la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (Dgcc) en collaboration avec les opérateurs économiques du pays, mettent les bouchées doubles pour soulager les consommateurs. En plus des efforts financiers, notamment les subventions à hauteur de plusieurs dizaines de milliards F CFA et l’abandon de plusieurs autres droits au cordon douanier à l’importation, la Dgcc est résolument engagée contre les spéculateurs et les contrevenants à la réglementation commerciale. Ainsi, la situation des prix des produits sur le marché se présente comme suit :

Le sucre local pour contenir l’inflation

Aujourd’hui, le prix du sucre importé connaît une légère augmentation sur le marché. Selon une note technique de la Dgcc, cela s’explique par une insuffisance de l’offre sur les marchés de consommation en raison de la non disponibilité de la production locale de Sukala et de N-Sukala estimée à 8.893 tonnes et la mise en tierce détention de plus de 16.000 tonnes de sucre importé au profit des créanciers gagistes.

Aussi, soutient-elle que l’absence du sucre local sur le marché national est consécutive à la volonté des directions des unités sucrières à céder la tonne à 436 600 F CFA TTC.

Ce niveau de prix carreau-usine, rapporte le document, ne garantit pas le prix au consommateur de 500 FCFA/kg fixé par arrêté n°2021-4712/MIC-SG du 15 novembre 2021. D’où la sensible inflation observée sur le marché.

Par ailleurs, la note informe qu’en dépit de l’octroi d’une subvention à la consommation sous forme de baisse de 50% de la base taxable au cordon douanier à l’importation de 60 000 tonnes de sucre, le prix CIF (coût, assurance et fret) port africain s’est établi depuis plus de trois mois à 583 euros, contre 375 euros en décembre 2020, soit une hausse de plus de 50%.

Et de rappeler que la commercialisation du sucre local s’effectue dans le cadre d’un programme dit de jumelage qui subordonne l’importation du sucre à l’achat préalable et à l’écoulement de toute la production des unités sucrières.

Ainsi, au titre de la campagne 2021-2022, la production cumulée de Sukala et de N-Sukala en prévision est évaluée à 81.000 tonnes, contre un besoin annuel de consommation nationale de 350.000 tonnes environ, soit un gap de 269.000 tonnes à importer.

Pour contenir l’inflation, le gouvernement a pris des mesures qui sont en cours, notamment: la diligence de la signature des contrats de Sukala et de N-Sukala sur la base d’un prix de 370.000 F CFA TTC afin de garantir au consommateur l’achat du kilogramme à 500 F CFA ; le dégagement d’un couloir d’évacuation du sucre en cours dans les navires et en attente au niveau des ports de transit.

Tension maîtrisée sur les prix du gaz et du ciment

La situation des prix du gaz butane et du ciment est sous haute surveillance, soutient la note technique de la Dgcc. Elle explique que depuis plusieurs mois, le marché de ces produits connaît des tensions résultant des facteurs endogènes et exogènes.

S’agissant du ciment, la note justifie l’augmentation du prix par la baisse de la production nationale et le ralentissement du flux des importations à partir de la principale source d’approvisionnement du Mali. Cela a été observé bien avant l’adoption des sanctions de la Cedeao.

La baisse de la production nationale est aussi consécutive à une panne technique survenue au niveau de la principale usine de production de ciment (Diamond Cement).

A ce titre, il faut rappeler que la consommation journalière de ciment est estimée à 10 000 tonnes, dont la moitié seulement est assurée par la production nationale qui n’est satisfaite présentement qu’à hauteur d’un quart.

Concernant le gaz butane, le document rapporte que le prix CIF Dakar est passé de 270 800 F CFA en décembre 2020 à 585 000 F CFA en novembre 2021.

Et d’ajouter que compte tenu du prix fournisseur et des obligations liées au respect des prix subventionnés des bouteilles de 2,75 et 6 kg fixés respectivement à 1 335 FCFA et 2 910 FCFA, certains opérateurs gaziers ont choisi de renoncer aux opérations d’importation en attendant la révision de la structure des prix et le paiement de plusieurs mois d’arriérés de subvention en souffrance.

Lutte implacable contre la spéculation

Il est fréquent qu’en période de crise, certains commerçants soient tentés de spéculer sur les prix des produits, créant ainsi une inflation injustifiée. Les services techniques de la Dgcc, conformément à leur mission quotidienne, ont décidé d’intensifier les contrôles au niveau des marchés. Ainsi, en application de l’arrêté n°2021-4712/MIC-SG du 15 novembre 2021 portant administration des prix du riz brisure non parfumé, de l’huile alimentaire, du sucre et du pain, des équipes de brigades de la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence appuyées par des éléments de la police nationale ont été déployées sur le terrain.

Elles ont appréhendé plusieurs contrevenants contre qui des procès-verbaux ont été dressés et des lourdes sanctions prononcées conformément à la réglementation en vigueur.

Ces équipes de contrôle, il faut le rappeler, vérifient non seulement l’effectivité des prix indicatifs plafonds, mais également la régularité des transactions en exigeant la négociation des stocks anciens détenus avant l’embargo à leurs prix de revient majorés de la marge bénéficiaire habituellement pratiquée. Et la note technique est formelle : aucun dérapage des prix de quelque nature que ce soit ne sera toléré.

Par ailleurs, les autorités appellent les consommateurs à la sérénité et rassurent qu’il n’y a aucune raison de paniquer. Car la situation est sous contrôle, malgré la crise que vit le pays.

Dieu veille !

Harber MAIGA