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Message de l’honorable Aboubacar Sidick FOMBA Sur Les actualités du Mali depuis Lesotho.

Chers compatriotes,

Par la présente, je me prends la liberté d’effectuer mon appréhension et mon appréciation des développements politiques et géopolitiques de notre pays depuis son retrait sans délai de la CEDEAO. C’est bien-entendu un honneur pour moi de partager avec vous les récents événements qui ont façonné notre pays et notre place en Afrique et dans le monde.

Mais avant permettez-moi de faire un petit rappel des acquis de la transition qui sont entre autres:

-L’organisation des assises nationales de refondation dont les recommandations sont en exécution pour la bonne marche de la transition ;

– L’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution, pensée et rédigée par les Maliens , appelée constitution de juillet 2023. Cette constitution souverainiste a permis l’officialisation des langues nationales, la valorisation des autorités traditionnelles et coutumières, la prise en compte de notre histoire millénaire, l’abolition de l’esclavage, l’instauration de la souveraineté à travers les principes clairs et la mise des dispositifs contre la partition de notre chère patrie ;

-L’adoption d’une nouvelle loi électorale créant l’autorité indépendante de la gestion des élections appelé AIGE doté d’un budget de plus 5 milliards pour l’année 2024;

-La dotation de notre pays d’une carte administrative à travers un découpage administratif qui a bénéficié la participation de tous les acteurs impliqués . Le Mali compte aujourd’hui 819 commune ,156 cercles , 19 régions plus le District de Bamako ;

– L’organisation de la 5 eme édition du recensement général en 2022 qui dont comme nombre d’habitants : 22 millions 385 mille 485 ;

– L’affranchissement de notre pays des accords coloniaux de délégation de la sécurité nationale et de la sauvegarde de l’intégrité territoriale à la France et à l’OTAN par la complicité de la classe politique dirigeante des 30 dernières années dans leur relation incestueuse : le traité serval, la force barkhane et la force takuba ;

– La délivrance de notre pays de l’image ombrageuse d’un pays condamné à la sous-tutelle de la communauté internationale à travers le retrait de la minusma donc un retrait légal et intelligent de notre pays du chapitre VII des nations unies ;

– La libération des 2/3 du territoire national occupés depuis plus de 10 ans par des terroristes sponsorisés par la France et ses acolytes . Kidal n’est plus un sanctuaire mais une région du Mali sous la responsabilité d’un gouverneur nommé par le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation ;

– La mise dans la poubelle de l’accord de partition du Mali appelé accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui a plus de morts qu’une épidémie de maladie ;

-La Militarisation de la police et de la protection civile;

– L’ adoption d’un nouveau code minier avec une loi sur son contenu local dont la mise en œuvre permettra de faire briller l’or pour le peuple malien ;

– La création de la SOREM et deux usines de filatures encours en plus de la réhabilitation de la COMATEX , de l’UMPP et du chemin de fer constituent des efforts gigantesques ;

– Les réformes douanières, la Création de l’OMAP ;

– l’adoption d’une nouvelle loi domaniale et foncière ;

– La récupération de certaines sociétés Etatiques en voie de privatisation notamment l’aéroport Modibo keita , La CMDT et l’UMPP sans parler des bâtiments publics bradés.

Ce bilan est le résultat de la reconstruction de notre armée qui avait été réduit à une armée de répression et hautement politisée pendant les 30 dernières années de démocratie.

La montée en puissance de cette armée nous a permis d’engranger ces résultats tangibles et palpables.

Tout d’abord, permettez-moi de souligner les progrès significatifs que nous avons réalisés sur le plan politique.

Grâce aux efforts concertés de la diplomatie malienne, notre pays retrouve de plus en plus sa place dans le concert des nations .

Chers compatriotes,

Beaucoup de nos compatriotes ignorent que pendant que notre pays était suspendu des instances de la CEDEAO, celle-ci scellait des engagements internationaux dans lesquels l’avis de notre pays n’a jamais été sollicité (pour des raisons de sanctions) mais qui avait des impacts directs sur la sécurité nationale de notre pays. Au vue du rôle joué par les forces de l’OTAN dans la destruction de l’État libyen et de la déflagration du terrorisme dans le Sahel, en considérant l’échec irréfutable des forces internationales et de la “communauté internationale” dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, il est difficile de cerner la rationalité de cette démarche de la CEDEAO consistant à établir un partenariat avec l’OTAN dans “la lutte contre le terrorisme et le changement climatique”.
Dieu Merci, notre pays tout comme les autres membres de l’AES ne sont plus aujourd’hui concernés par ce genre de partenariat représentant une menace directe pour l’indépendance de notre pays et surtout pour sa sécurité nationale.
Par ailleurs le retrait de la CEDEAO nous affranchit des fléaux du fameux principe de subsidiarité de la CEDEAO importée de l’Union Européenne.
N’eut été le veto de la fédération de la Russie, ce principe de la CEDEAO aurait permis au conseil de sécurité des Nations-Unies d’adopter des résolutions pour entériner les décisions illégales et illégitimes prises par la CEDEAO contre notre pays. Les conséquences pour notre pays auraient été tragiques et la mise sous-tutelle de notre pays aurait été quasi-permanente tant que nous ne renonçons pas à notre aspiration pour la souveraineté et à notre droit absolu à l’auto-determination.

Sur le plan de la sécurité, il est aujourd’hui évident que le retrait des forces internationales a plutôt contribué à une accalmie de la situation sécuritaire du pays. Les forces de défenses et de sécurité ont retrouvé leur liberté de mouvement et d’opération dans tout l’espace du territoire national. Nonobstant la propagande des anciens partenaires du Mali et de leurs valets locaux, la situation sécuritaire au Mali s’est nettement améliorée et les efforts pour la défense de l’intégrité territoriale, la sécurisation des populations et des biens, la pacification et la réconciliation du pays continuent.

Sur le plan de l’économie, le chantier est encore plus vaste. En trois décennies, le tissu industriel du pays a été complètement démantelé. De nombreuses initiatives et efforts sont en cours d’évaluation et de réalisation mais le passif est lourd. L’heure n’est plus au blâme mais plutôt à un sursaut national pour le redressement économique du Mali dans l’unique objectif d’atteindre en moins d’une décade l’autonomie stratégique.

Cette autonomie stratégique ne sera pas possible sans un changement de paradigme dont le premier pilier est la garantie de la souveraineté énergétique et de la souveraineté alimentaire.
Ainsi j’invite les autorités à un changement de paradigme pour le redressement économique à l’instar de ce qui a été fait pour le redressement de l’appareil défensif et sécuritaire du pays. Le chemin actuel pour la relance économique du Mali manque de cohérence et de vision stratégique. Nous devons développer dans les plus brefs délais une vision stratégique pour le redressement économique du pays dans le but d’atteindre l’autonomie stratégique au plus tard en 2035.

Sur le plan de la lutte contre la corruption, la tâche est lourde mais pas impossible. Malgré tout l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, le fléau demeure. Face à ce constat, il faudra investir du temps et du budget dans la prévention de la corruption. La première démarche cruciale sera la digitalisation de l’administration publique. Notre pays est dans un retard assez inquiétant sur ce plan. La deuxième démarche cruciale sera la démonétisation des services publics qui en elle-même est peut être une des conséquences de la digitalisation de l’administration. Je pense sincèrement que l’adoption d’un système monétaire à double circuit permettra à l’État de complètement endiguer et verrouiller la corruption financière et le trafic d’influence. J’ai déposé dans ce sens une proposition de loi au CNT depuis 2021 .

En politique intérieure, beaucoup d’efforts doivent être encore faits. La loi doit être appliquée dans sa rigueur, dans le droit et dans l’équité.
La liberté d’opinion et d’expression pour les uns ne peut en aucun cas prévaloir sur le devoir pour tous de défendre le pays.
Malheureusement le comportement de l’État dans l’application de cette disposition demeure assez mystérieux et incompréhensible. En termes de politique intérieure, force est de constater que la masse des contradictions et des incohérences a atteint inexorablement une masse critique.
La nouvelle constitution est en passe de devenir malheureusement une constitution nominale en lieu et place d’une constitution normative.
Les lois sont adoptées presque de façons hebdomadaires mais elles peinent à être appliquées.
La dérégulation non encore résolue du droit d’établissement ouvre le boulevard aux migrants chinois, indiens et autres d’éjecter petit à petit les commerçants autochtones du commerce de gros et de détails au Mali. Il en est de même pour l’exploitation minière non industrielle accompagnée de la destruction durable des écosystèmes dont les conséquences environnementales et socio-économiques constituent une tragédie.
A mon avis une réforme du droit d’établissement est devenue une urgence afin de protéger les commerçants maliens et de l’AES contre l’intrusion des étrangers dans le commerce de détail et de gros. Le droit d’établissement ne devrait être accordé aux étrangers que dans le domaine industriel et manufacturier.

Cependant, nous devons également reconnaître les défis auxquels nous sommes confrontés sur le plan politique. Les tensions et les divergences d’opinions persistent, et il est impératif que nous travaillions ensemble pour surmonter ces obstacles et trouver des solutions qui bénéficient à l’ensemble de notre nation. Cela nécessite un engagement sincère envers le compromis et la coopération, ainsi qu’un respect mutuel pour les opinions et les droits de chacun.
Je ne pourrai fermer le chapitre de politique intérieure sans adresser l’injustice sociale dans notre pays. L’injustice sociale est aux antipodes des valeurs de la culture millénaire malienne. Un vrai sursaut national est requis de tous à cet endroit.

Sur le plan géopolitique, notre pays continue de maintenir la cruciale et vitale trajectoire souverainiste. Notre avenir en tant qu’acteur indépendant dans le concert des nations y dépend fortement. L’avènement de l’AES et le retrait de la CEDEAO s’inscrivent dans la cohérence de cette trajectoire. Les Maliens conscients des défis et des dangers de notre époque doivent êtres fiers de l’engagement de notre pays en faveur de l’AES, de la paix, de la stabilité et du développement dans notre voisinage, ainsi que de notre participation active aux efforts régionaux et internationaux visant à promouvoir le souverainisme et la coopération gagnant-gagnant.
En même temps, je demeure conscient des défis géopolitiques complexes auxquels notre pays est confronté. Les menaces à sa sécurité, les tensions régionales et les enjeux mondiaux exigent une action concertée et une vision à long terme pour protéger nos intérêts et préserver notre souveraineté.
Les Maliens conscients des défis et des dangers de notre époque doivent êtres déterminés à défendre les intérêts nationaux du Mali tout en contribuant de manière constructive au bien-être de tous.

Chers compatriotes, l’heure n’est plus à la guéguerre, ni aux disputes politiques puériles et stériles ni à la compétition des égos, l’heure est au sursaut national, l’heure est à la cohésion nationale. Nous maliens avons pendant ces trente dernières années tout sous-traité et accru de façon tragique notre dépendance de l’étrangera à travers l’approvisionnement alimentaire, l’approvisionnement énergétique, l’approvisionnement en médicaments, la sécurité et la défense nationale. En conséquence, nous avons failli perdre notre pays.

Aujourd’hui, ici et maintenant se pose la question si nous voulons sérieusement opter pour continuer la sous-traitance de notre pays à d’autres et disparaître un jour ou optons pour le choix de retrousser les manches, mettre nos différents de côtés et nous mettre en marche et au travail pour un Mali indépendant, souverain et autonome ?
Je vous demande tous de méditer à ce choix moral qui déterminera l’issue de l’avenir de notre patrie et des générations futures.
Je demande au président de la transition d’inviter les maliens de la Diaspora à apporter leur expertise à la construction de chère patrie .

Seuls les efforts concertés des maliens soucieux et conscients des défis, des opportunités et des menaces de notre époque et de l’environnement régional et mondial, permettront de bâtir et de renforcer de façon souveraine et autonome les institutions démocratiques de notre pays, de consolider l’état de droit et de promouvoir un dialogue ouvert et inclusif entre les différentes parties prenantes de notre société.
Ces avancées témoigneront de notre engagement collectif envers la démocratie et la bonne gouvernance, et elles nous encourageront à poursuivre sur cette voie avec détermination et persévérance conformément à nos réalités socio-culturelles.

La démocratie importée de la Baule a échoué chez nous. Tirons-en les expériences en toute franchise et en toute sincérité.

J’y invite dans ce sens les politiciens maliens en général et en particulier ceux qui s’attèlent à vouloir à tout prix ériger la classe politique en une caste absolue et particulière exclusivement habilitée à diriger et gouverner l’État malien. Je leur rappelle volontiers que seul et seulement le peuple souverain Malien est le détenteur du pouvoir, le Président de la république étant le garant de ce pouvoir, les ministres, les députés, les maires et l’administration publique demeurent des serviteurs du peuple.

Le Mali dans son État actuel n’a pas besoin de combats de positionnement politique ni des discours politiques de manipulations.

Nous devons ensemble agir pour achever la décolonisation de notre pays et rebâtir notre chère patrie sur la base de nos valeurs cardinales qui ont tendance à disparaître.

En conclusion, je tiens à réaffirmer mon engagement envers la construction d’un avenir meilleur pour notre pays et pour l’alliance des États du Sahel. Comme de nombreux maliens, je suis conscient des défis qui nous attendent, mais je suis également convaincu de notre capacité à les surmonter ensemble, en tant que nation unie et déterminée. Je vous invite à continuer à vous engager dans le dialogue constructif et objectif et à contribuer activement à la construction d’une société plus juste, plus pacifique et plus prospère pour tous.
J’invite les autorités de l’AES à décréter un état d’urgence et les populations à une mobilisation générale pour déjouer le jeu des occidentaux voulant déclencher une guerre inter-Africaine afin de vouloir s’interposer directement comme faiseur de paix.
Je vous adresse les salutations du Réseau des parlementaires Africains de la Santé depuis Lesotho.

Je vous remercie.

Lesotho le 1 Mars 2024

 

Honorable Aboubacar Sidick FOMBA
président du parti ADEPM,
porte parole du COREMA.

BUDGET D’ETAT 2024 : La loi de Finances 2024 qui était en discussion devant le CNT a été adoptée

En effet,  la loi des finances 2024 a été adoptée à l’unanimité des membres présents du Conseil National de Transition.

Le ministre de l’Économie et des Finances M. Alousséni SANOU soumet la seconde partie de la loi de Finances 2024 au vote du Parlement ce jeudi 14 décembre 2023  à la suite de l’adoption de la première partie, il y a une semaine.

Pour rappel, les objectifs et les orientations de la politique budgétaire pour 2024 sont définis sur la base des perspectives macroéconomiques, des engagements pris par le Gouvernement ainsi que des priorités de politiques publiques définies, entre autres   dans : (i) le Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat (CSRE 2022-2031) et son plan d’actions 2022-2026 et, (ii) le Plan d’Actions Prioritaires du Gouvernement de Transition (PAPGT 2022-2024). Ils s’inscrivent également dans la consolidation des acquis du Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD 2019-2023).

En matière de recettes, les mesures envisagées auront pour objectif de soutenir la mobilisation des ressources. En matière de dépenses, les actions viseront à améliorer l’efficacité de la dépense publique.

A noter que les prévisions des recettes budgétaires pour l’exercice 2024 s’établissent à 2 387,872 milliards de FCFA contre 2 304,475 milliards de FCFA dans la loi de finances rectifiée 2023, soit une augmentation de 83,396 milliards de FCFA correspondant à une hausse de 3,62 %, imputable à l’augmentation de la prévision des recettes du budget général et celle des recettes des budgets annexes.

Quant aux prévisions de dépenses budgétaires, elles s’élèvent, en termes de Crédits de Paiement (CP), à 3 070,740 milliards de FCFA contre 2 994,470 milliards de FCFA dans la loi de Finances rectifiée 2023, soit une hausse de 76,270 milliards de FCFA, correspondant à une progression de 2,55%

Cellule de Communication du Ministère de l’Economie et des Finances

ATELIER D’IMMERSION DES MEMBRES DU CNT : Aboubacar Sidiki Fomba loue les «les efforts inestimables» du Directeur général et du personnel de l’INPS

L’Institut national de prévoyance sociale (INPS) a organisé, le 12 décembre 2023 dans la salle Wa Kamissoko du CICB, un atelier d’immersion des membres du Conseil national de Transition (CNT), notamment des membres de sa Commission du Développement social et de la Solidarité. En plus des membres du CNT et de l’INPS, cet atelier a aussi enregistré la participation des membres du cabinet du ministre de la Santé et du développement social.

«Mettre en immersion les membres du CNT sur les activités de l’INPS et les difficultés rencontrées dans l’accomplissement de ses missions en vue d’obtenir leur soutien et accompagnement dans la recherche de solutions» ! Tel était l’objectif principal de l’atelier organisé le 12 décembre 2023 par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). Il s’agissait, entre autres, d’Informer les membres du CNT sur le contenu du projet de loi portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du fonctionnement des établissements publics à caractère social (E.P.S.)  ainsi que sur le contenu et les innovations du projet de Code de prévoyance sociale et de son projet de décret d’application ; de partager avec eux les difficultés liées au recouvrement et au service des prestations sociales par l’INPS.

«Je voudrais vous faire part de notre fierté d’être écouté et accompagné par cette grande Institution de la République qu’est le Conseil national de Transition (CNT). Aujourd’hui, plus qu’hier, votre Institution, organe législatif, se trouve à la croisée des chemins de la marche du pays vers le renouveau. C’est pourquoi, l’INPS en tant qu’institution de sécurité sociale, souhaite apporter sa pierre dans la construction du nouveau Mali, le Mali Kura», a déclaré le Directeur général de l’INPS, M. Ousmane Karim Coulibaly, à la cérémonie d’ouverture.

«Notre mission de service public nous commande d’être toujours dans les réformes paramétriques afin que les régimes de prévoyance sociale puissent survivre pour le bien-être des populations du Mali. Aussi, la sécurité sociale est l’une des filles de l’économie. C’est dire que plus l’économie se portera bien, plus la sécurité ira mieux», a-t-il souligné. Pour ce faire, a poursuivi M. Coulibaly, «tout doit être mis en œuvre pour une sécurité sociale résiliente, gage d’une bonne justice sociale. Alors, il faut une synergie d’actions entre les différentes administrations publiques pour que les résultats souhaités soient au rendez-vous».

 

Réformes majeures pour pallier les insuffisances constatées dans l’application des textes régissant la prévoyance sociale au Mali

Dans son intervention, le DG a aussi rappelé que, après des moments de difficultés, «l’INPS est aujourd’hui engagé dans la voie de réformes majeures avec les autres Institutions de sécurité sociale du pays. Ces réformes vont permettre à notre pays de prendre en charge beaucoup d’insuffisances constatées dans l’application des textes régissant la prévoyance sociale au Mali». On comprend alors qu’il fonde «beaucoup d’espoir» sur l’accompagnement des membres du CNT sur les chantiers de ces réformes en matière de sécurité sociale.

Le Directeur général de l’INPS a aussi dénoncé les nombreux employeurs qui s’adonnent à la fraude en matière d’immatriculation (non-déclaration ou sous déclaration de travailleurs), de recouvrement (sous déclaration des cotisations sociales), de prestations (production de faux documents administratifs)… N’empêche que,  a assuré Ousmane K. Coulibaly, «l’espoir est tout de même permis avec la réforme du secteur minier, le redémarrage des activités de certaines entreprises industrielles… qui, à coup sûr, viendront enrichir le niveau des recettes tant fiscales que sociales». Il a renouvelé sa gratitude à l’endroit de tous les membres du CNT présents, particulièrement à ceux de la Commission Santé et Développement social, pour leur bonne collaboration durant toute la phase préparatoire de cet atelier. «Puisse le Très Haut nous assister et nous inspirer dans toutes nos prises de décision pour le bien-être physique et social des populations maliennes», a conclu M. Coulibaly.

Représentant le président du CNT, le président de la Commission Santé et Développement social a rappelé que cette session d’immersion fait suite aux séances d’écoute organisées par sa commission pendant la période intersessions parlementaires le 16 août 2023. «Le rapport de ces séances d’écoute a révélé des difficultés à l’accomplissement des missions confiées à l’INPS», a rappelé M. Aboubacar Sidiki Fomba. Il s’agit, entre autres, la non-adhésion de tous les employeurs à la télé déclaration, l’absence de passerelles entre le régime général et celui d’assurance volontaire, la non exécution des décisions de justice en faveur de l’Institut en matière de recouvrement contre des multinationale et des Etablissements publics à caractère administratif (EPA), l’absence de possibilité d’indemnisation des maladies à caractère professionnel, les contraintes liées aux service de prestation AMO par les structures sanitaires de l’INPS

Il a tenu à remercier le Directeur général et tout le personnel de l’Institut pour «les efforts inestimables fournis pour l’atteinte des objectifs fixés et estimés à 95 %». Sa commission a noté avec «satisfaction» la signature de certaines conventions à l’endroit des Maliens établis à l’extérieur et aussi les innovations engagées par la Direction générale

Le président de la commission a également félicité le ministre de la Santé et du Développement social pour «son engagement et son leadership à travers la performance des départements sous la tutelle de son ministère».  Dans son rôle de contrôle de l’action gouvernementale et du suivi/orientation, a assuré Aboubacar Sidiki Fomba, «la commission continuera d’apporter son soutien et son expertise pour l’atteinte des objectifs au bénéfice de la population malienne». Il a conclu son discours en saluant «les efforts gigantesques» du président de la Transition, Colonel Assimi Goïta ; du gouvernement et du président du CNT pour «son leadership et son engagement à redorer le blason du travail parlementaire au profit de la population malienne».

Il faut rappeler que l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du ministère de la Santé et du Développement social. Il constitue l’un des outils de mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de sécurité sociale au profit des travailleurs du secteur privé, des conventionnaires de l’Etat et des professions libérales.

L’INPS a pour missions essentielles de recouvrer les cotisations sociales assises sur les salaires des travailleurs et les revenus des non-salariés ; de servir les différentes prestations prévues par le Code de Prévoyance Sociale, à savoir : le régime des prestations familiales, le régime des accidents du travail et des maladies professionnelles, le régime de l’assurance vieillesse invalidité et allocation de survivants ainsi qu’une action sanitaire et sociale.

Moussa Bolly

MONDE DU TRAVAIL : Une nouvelle loi pour garantir la stabilité des employés

Le Conseil National de Transition (CNT) a procédé, jeudi 5 mai 2022, à l’examen et l’adoption de plusieurs projets de loi. Ce, dans le cadre de la session d’avril en cours.

Au cours de cette journée de travail marquée par la présence des ministres concernés, les conseillers nationaux de Transition ont examiné et adopté plusieurs projets de textes, notamment sur la santé, le travail, les mines. Ces textes ont été adoptés à l’unanimité.

Le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°2021-016/PT-RM du 31 décembre 2021 portant modification de l’ordonnance n°2018-015/P-RM du 15 mars 2018 portant statut des fonctionnaires de la Police Nationale a été adopté à 103 voix pour, 01 voix contre et 01 voix d’abstention.

Au niveau de la santé, deux projets de loi ont été adoptés. Il s’agit du projet de loi relatif au Sang Humain et ses dérivés. Il a été initié par le ministre de la Santé et du Développement social et adopté par le Conseil des ministres en sa séance du 1er octobre 2021. Ce projet de loi vise, entre autres, à améliorer la disponibilité du sang humain et ses dérivés à l’échelle nationale à travers l’encadrement juridique des bonnes pratiques transfusionnelles ; clarifier les rôles de chaque acteur, à quelque niveau qu’il se trouve. Il vise également à pouvoir situer les responsabilités en cas de défaillance constatée dans le système transfusionnel national à travers l’institution de la traçabilité et de l’hémovigilance dans le secteur transfusionnel national. Le projet de loi a été adopté à 102 voix pour, zéro contre et zéro abstention. Le deuxième porte sur le projet de loi portant modification de l’ordonnance n°2019-011/P-RM du 27 mars 2019 portant création de l’Institut national de santé publique (Insp) qui a été adopté à 103 voix pour, zéro contre et trois abstentions.

Par ailleurs, le projet de loi portant modification de la loi n°092-020 du 23 septembre 1992 portant Code du Travail en République du Mali. L’adoption de ce projet de loi permettra d’accompagner l’élan patriotique des partenaires sociaux. Il permet aussi de garantir la stabilité des emplois et offre ainsi une opportunité aux employeurs de pouvoir conserver leurs employés, même en cas de crise sanitaire grave. Il a été adopté à 107 voix pour, zéro contre et 01 abstention.

Et enfin, le projet de loi portant création du fonds de réhabilitation et de fermeture de la Mine d’or de Yatela. Le fonds aura pour mission de financer la réalisation des travaux de réhabilitation et de fermeture sur le site minier de Yatela restant à exécuter après la prise d’effet de la cession. Il a été adopté à 102 voix pour, zéro contre et zéro abstention

Abdrahamane Baba Kouyaté

LE PAG EN EXAMEN AU CNT : Le verbiage de Choguel Kokalla

C’était attendu comme un événement politique phare de la transition, depuis la rectification intervenue en son sein, il y a bientôt un an, avec la nomination de Choguel Kokalla Maïga au poste de Premier ministre : l’examen devant le CNT du Plan d’actions gouvernemental (PAG) du Premier ministre, jeudi dernier. A la fin, ce fut une véritable évasion politico-médiatiquepour lui,comme il en est le champion. Choguel Kokalla Maïga, comme pour noyer le poisson dans l’eau, n’a rien dit au cours de son show médiatique. Chronique d’un camouflage ‘’médiatico-événementiel’’ sans nom !

Ce jeudi, au CNT, l’organe législatif de la transition, délocalisé au CICB, c’est un Choguel Kokalla Maïga non sûr de son fait qu’on a perçu à l’entame du show médiatique, débuté sous la forme d’un examen de passage au ton vif et direct sur des réalisations de son bilan de près d’un an d’exercice.

A l’image d’un Nouhoun Sarr, fort inspiré par l’enjeu de l’événement, qui n’a certainement pas  voulu que ce premier exercice d’appréciation de l’action gouvernementale apparaisse  comme une formalité banalisée, et qui a directement asséné les coups.Le PAG du Premier ministre, à l’exception notable des prouesses militaires vantées et fièrement portées par tous, dans sa réalisation effective, n’est pas en fait une grande réussite. Le ton de l’événement est ainsi donné et le décor planté.

Selon Nouhoun Sarr, qui continue d’ailleurs d’essuyer, sur les réseaux sociaux, les foudres des nervis, mis à contribution par l’interpellé, pour avoir osé, comme il l’a fait, décrié l’action gouvernementale portée par unChoguel Kokalla Maïga, au-delà d’un populisme pompeux, qui n’a pas réussi à engranger des résultats probants sur son plan d’actions gouvernemental.

Le Premier ministre de la transition, ainsi interpellé au vif sur ses actions, comme on le sait, à l’ordinaire, n’a pas dérogé à sa réputation de se complaire dans un rôle de victime expiatoire. Il en a l’habitude de cette victimisation, dès qu’il s’agit, pour lui, de jouer au camouflage savant et orchestré, dans le but de se donner du beau rôle et de faire porter les responsabilités des échecs sur les autres.

« C’est le contexte, dit-il en substance, difficile, fait d’agression politique, diplomatique et médiatique, qui frappe le pays, pour avoir choisi la voie de l’honneur, qui explique pourquoi l’action gouvernementale a peiné à démarrer ».

Dans ce jeu de victimisation, tout y est : la France, comme une rengaine, a tout fait pour comploter contre le Mali. La presse locale, elle, n’est pas non plus épargnée, d’autant qu’elle est accusée de pilonner dans ses manchettes le Premier ministre, pourtant dédié à la cause publique.

Le beau rôle lui revient, lui, Choguel Kokalla Maïga, qui est pourtant violemment dénoncé par de nombreux interpellateurs  d’avoir usé du clivage en opposant les Maliens à partir de ses attributs officiels, parce qu’il estime, lui-même, qu’il a pris le pari de la défense des intérêts du peuple malien. Ce qui lui vaut toutes sortes de diatribes.

Voilà le jeu d’un homme, celui du tape-à-l’œil,  qui sait bien qu’il n’y a pas beaucoup de choses à mettre sous la dent pour l’effectivité des actions réussies à son actif, depuis qu’il a été nommé au poste de Premier ministre, il y a bientôt un an.

La parfaite illustration de la fuite en avant du chef du gouvernement lors de ce premier choc avec les membres du CNTse résume sans doute par le silence, à la fois assourdissant et intolérable, qu’il a entretenu sur les délestages monstres qui empoisonnent en ces moments la vie des citoyens et des ménages.

Le contexte de ces coupures sauvages de courant, qui n’épargnent aucun quartier de la capitale, devait empêcher le Premier ministre de la transition, à cette occasion solennelle, de passer sous silence un tel phénomène. Ne serait-ce que pour démontrer qu’il est le Premier ministre du quotidien.

Hélas ! Il n’en a cure d’autant qu’il sait très bien qu’il chemine sur du sable mouvant, en parlant de ce secteur ô combien stratégique.

En s’y murant dans un tel silence sur les délestages, le Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, a bien usé, comme il sait bien le faire, de la ruse pour endormir les consciences. Il le sait d’autant plus dommageable, pour sa prestation, déjà maigre sur les réalisations qu’il a réussies, à la tête du gouvernement, qu’il a du mal lui-même à se défaire des échos malsains des scandales de toutes sortes qui ont gangréné la gouvernance, pompeusement présentée, comme celle de la rupture, au début de sa prise de fonction à la Primature.

A l’évidence, à part tenter de frapper les esprits, en l’occurrence en promettant des actions phares à venir, le Premier ministre de la transition, lors de cette séance publique, n’a rien dit. Très peu convainquant sur son bilan, qui est resté des plus mitigés, à près d’une année d’exercice primatorial, Choguel Kokalla Maïga a été incapable de démontrer à la face du monde qu’il était cet homme visionnaire, dont on s’était pris à rêver, au moment où il annonçait en fanfare, à sa prise de fonction, qu’il pouvait bâtir le renouveau du pays.

Pour cela, le maître des lieux, le colonel Diaw, a réussi un pari politique de taille : celui de mettre à nu un homme prétendument  et abusivement annoncé, un peu trop vite,  commeune compétence avérée et intrinsèque, au plan moral et professionnel, dont l’action, menée à la tête du gouvernement, pourrait forger le destin du Mali.

Il n’en est rien : le Premier ministre de la transition, au finish de cet exercice, n’a fait qu’étaler ses incohérences dans la conduite de l’action publique, dans une fuite en avant qui lui sied,  tout en excellant dans des domaines, où on le sait d’ordinaire, capable de tirer son épingle du jeu, à savoir les fausses promesses, les illusions et les imputations aux autres pour les péchés commis.

C’est d’ailleurs là, sur ce terrain, qu’il faut apprécier ce passage du Premier ministre de la transition, devant le CNT, qui a permis au colonel Diaw, fin stratège qu’on n’imaginait pas,  qui a réussi, devant tous, de prouver que le Premier ministre de la transition a atteint ses limites.

Eh bien ! Ce n’est pas un Nouhoun Sarr, plus incisif et plus tranchant, lors de ce premier face-à-face avec le Premier ministre au CNT, qui dira le contraire.Lui qui ne cesse de se faire traiter de tous les noms d’oiseaux  par les nervis lourdement compensés pour la basse besogne  sur les réseaux sociaux,  pour n’avoir fait seulement que son travail. A savoir : assurer un contrôle efficace et rigoureux de l’action gouvernementale.

Oumar KONATE

Edito : interpellation au CNT, Choguel a-t-il abandonné Assimi en plein vol ?

Devant le Conseil National de Transition, CNT, pour le grand oral sur son bilan à la tête du gouvernement, le Premier Ministre Choguel K Maïga, l’anti français et l’anti occidental était véritablement méconnaissable au CICB le jeudi 21 Avril 2022. Comme une sorte de prémonition sur son départ de la primature, il cherche aujourd’hui à se réconcilier avec ceux-là même qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure, à savoir la France, la MINUSMA, la CEDEOA, l’UEMOA. En bon homme politique il semble préparé son avenir et ne pas se laisser emporter par le vent du populisme et d’un patriotisme étriqué. Pour tout grand observateur ce changement de paradigme de la part du PM Choguel K. Maïga est le signe avant-coureur d’un divorce imminent entre lui et le Président de la Transition Assimi Goïta.  Pour ne pas être   persona non grata sur la scène internationale, il tente de se réconcilier avec la communauté internationale au grand dam du Colonel Président de la Transition, Assimi Goïta. Comme dans le Prince de Machiavel, en politique il n’y a pas de sentiment tout est question d’opportunité, le PM Choguel n’a d’autre choix que de se blanchir en enfonçant le jeune Colonel inexpérimenté et jusqu’auboutiste.

Sinon comment comprendre que c’est au moment où la rue ne désemplit pas de manifestants pour demander fondamentalement quatre choses, à savoir le retrait du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie en tournant dos à l’UEMOA, le non renouvellement du mandat de la MINUSMA et enfin la rupture totale avec la France, que le PM Choguel K Maïga défend devant le CNT toutes ces organisations pourtant bannies par ses partisans. En effet, c’est contre toute attente que le PM a rejeté toutes les propositions faites par des manifestations pourtant sorties à l’appel du gouvernement et du CNT. Pour lui pas question de quitter la CEDEAO encore moins d’envisager la création d’une quelconque monnaie et d’ailleurs sur ce dernier sujet il pense qu’il est nécessaire de tirer toutes les leçons de l’échec du Franc malien. Quand au renouvellement du mandat de la MINUISMA, il se dit très favorable à cela et ne souhaite même pas qu’il y ait un grand chamboulement a-t-il laissé entendre. Pour ce qui concerne la France, le PM est d’accord pour une renégociation autour de l’accord de défense. Au regard de tout ce qui précède, le PM n’a-t-il pas lâché le Colonel Assimi Goïta, président de la transition en plein vol ? N’est-il pas en train de préparer son après primature ? Conscient qu’il ne connaitra jamais la paix et la tranquillité après les actes qu’il a posés étant premier ministre, Choguel K Maïga est aujourd’hui en campagne de séduction ou de réconciliation avec ses anciens suppliciers comme la France et les organisations sous régionales. La prochaine étape serait certainement la classe politique malienne et la société civile, qui sont  totalement en froid avec lui. Sachant bien que la vengeance est un plat qui se mange à froid, le PM Choguel qui n’est d’ailleurs pas blanc comme neige pourrait avoir des ennuis judiciaires à moyen et à long terme.

Après le passage du PM devant le CNT, le Colonel Assimi Goïta devrait tirer toutes les leçons du revirement à 180 degrés du PM et comprendre qu’en politique le jusqu’auboutisme ne paie pas et généralement il n’aboutit qu’au désastre. Aujourd’hui, à analyser de près, l’isolement diplomatique du Mali sur la scène internationale, les sanctions des organisations sous régionales et régionales, la brouille diplomatique avec l’occident ne faciliteront jamais l’atteinte des objectifs. Et rendra la réalisation du Mali Koura utopique.

Youssouf Sissoko

Évaluation du PAG devant le CNT : Choguel se sauve sans la République

Comme annoncé la semaine dernière, le Premier ministre était devant le Conseil national de transition ce mercredi 21 avril. En cinq heures de débat, Choguel Kokalla Maïga s’est justifié sans convaincre. 

“Votre document à nous présenter ne correspond pas au format du PAG que vous nous avez présenté, ni dans le fond ni dans la forme”; “Vous êtes mieux dans le fauteuil d’activiste que celui de Premier ministre”, ont respectivement lancé Diarra Racky Talla et Nouhoum Sarr au PM.

Vêtu d’un boubou blanc, les yeux, profonds dans leurs orbites, laissaient entrevoir que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait mal dormi ces dernières 48 heures. Acculé sur les cinq axes du Programme d’actions gouvernemental (PAG) qu’il avait annoncé qualifiable et quantifiable, assorti d’un chronogramme détaillé et d’un budget chiffré à plus de 2 050 milliards F CFA, le chef du gouvernement, comme on pouvait s’y attendre, est tombé dans un bavardage, et même la poésie. Une diatribe verbale dont il est le seul à avoir le secret.

« En dehors de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères, aucun secteur ne s’est amélioré », a déploré Racky Talla. Et l’ex-ministre en charge de la Fonction publique d’ajouter qu’elle ne comprend pas que la fameuse conférence sociale annoncée n’ait toujours pas eu lieu, alors que le projet était ficelé quand elle était encore membre du gouvernement, sous Ibrahim Boubacar Keïta.

Le plus pertinent des intervenants reste certainement le jeune Nouhoum Sarr. Lui qui, sans détour, a martelé que le PAG du Dr Choguel Maïga n’a ni de lisibilité ni de visibilité. Pire, les 10 mois qu’il aura passés à la tête du gouvernement n’auront servi qu’à  faire la guerre à la Cedeao et à la France, a regretté Sarr.

Au lieu de présenter un bilan comme on le lui demande, Choguel a plutôt déroulé  un PAG actualisé et justifie ses égarements par une évolution de la situation qui l’a  poussé à changer de cap, à savoir la reconquête de la souveraineté nationale.

Plutôt que de répondre aux questions à lui posées, le Premier ministre a joué à la victimisation. Il a indiqué qu’on lui fait un procès d’intention en le traitant de ‘’clivant’’. Selon lui, c’est lors de sa rencontre avec les notabilités coutumières qu’il a prononcé une phrase qui lui a valu d’être qualifié de ‘’restaurateur’’. Sur le reste des questions, Choguel Kokalla a été plutôt dubitatif et imprécis. Il n’a répondu à presque aucune question. Le chef du gouvernement a même eu du mal à cacher son exaspération face à la pertinence du réquisitoire des membres du CNT. C’est ainsi que, coincé sur le sujet de l’achat des équipements militaires en cours, il n’a pas hésité une seconde à jeter le pavé dans le jardin des militaires. “Les Maliens n’ont pas besoin de savoir combien ont coûté les équipements militaires dans la mesure où ils sont là et les servent. Ces questions sont à poser aux militaires ”, s’est-il dédouané.

Son malaise l’a poussé parfois à perdre le contrôle de ses nerfs, surtout lorsqu’on lui a demandé de rendre le tablier. Il a répondu sur un ton qui frise l’agacement : « Si l’heure de partir arrive, je m’en irai la tête haute. » Et plus loin, il a indiqué à ceux qui sont pressés de le voir partir d’aller proposer le nom de son remplaçant au président de la transition.

Ensuite, le PM, en manque d’arguments devant l’insistance et la pertinence des questions, s’est réfugié derrière le nom du président de la Transition. “Le président nous a dit ; le président nous a instruit…” Telles sont les expressions fétiches qu’il a trouvées pour fuir les questions.

Pour sûr, Choguel Maïga, dans le creux de la vague, surfe sur des vagues sèches. Il s’est expliqué sans convaincre ni son auditoire ni l’opinion publique dans sa majorité.

En un mot, Choguel s’est sauvé sans la République.

Dieu veille!

Harber MAIGA

« Votre Programme d’Actions Gouvernementales, 8 mois après est périmé ! » | Nouhoum SARR n’a pas fait de cadeau au PM Choguel Maiga au CNT

Lors de l’interpellation du Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, hier, jeudi 21 avril 2022 au Conseil national de transition (CNT), Nouhoum SARR, membre du CNT, a fustigé le Plan d’action du gouvernement adopté le 2 août 2021. Selon Nouhoum SARR, le Plan d’action du gouvernement, 8 mois après son adoption, est périmé. A cet effet, il a indiqué que le moment est venu de rectifier la rectification.

« M. le Premier Ministre, le 02 août 2021, vous avez présenté devant cette Assemblée, votre PAG, 8 mois après, ce plan est périmé et sans surprise pour les plus avisés dans notre pays. Vous n’avez réalisé que 30 %, soit 03 sur 10, une note de renvoi si nous sommes à l’école. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? De quoi avez manqué que la nation n’a pas mis à votre disposition ? », s’interroge-t-il.

Avant de signaler que l’un des axes prioritaires du PAG est l’amélioration de la bonne gouvernance. « Dites nous tout sur le scandale des logements sociaux. Que s’est-il passé à la CANAM ? Que s’est-il passé à la police au point d’amener mon grand frère Daoud (Nldr, ministre de la sécurité), à sortir de sa réserve légendaire et exiger une enquête ? », veut savoir Nouhoum SARR.

Selon lui, la refondation ne se fera pas par des incantations ou des déclarations fracassantes quelquefois ahurissantes ou même avilissantes. « Quelle vision construisez-vous pour la santé, la reprise du chemin de fer, la renaissance de l’école, et l’émergence de notre agriculture ? La période de transition est une période de conception de vision et de retour à la vie normale. Il serait inadmissible qu’à la fin de la transition, on dise à notre peuple que nous avons été incapables de lui offrir un plateau technique à même d’en finir avec les évacuations sanitaires aux frais de l’Etat comme l’a fait le Niger », a-t-il dit.

L’orateur a fait savoir qu’il est évident que le gouvernement regorge d’hommes et de femmes compétents et honnêtes, mais il y a aussi des affairistes qu’il convient de rappeler à l’ordre avant la reddition de comptes. « M. le Premier Ministre, votre gouvernement s’est engagé à confectionner les cartes d’identité biométriques qui feront d’office de carte d’électeur.

Dites-nous les contours de ce nouveau dispositif. Car nous savons que c’est un projet qui attire toute notre attention de par le passé et avait suscité des guéguerres entre deux groupes d’hommes d’affaire maliens.

Nous continuerons à investiguer pour que tout se passe dans les règles de l’art. M. le Premier Ministre, le moment est venu de vous arrêter et de jeter un regard rétrospectif sur vos 10 mois à la tête du Gouvernement.

Êtes-vous fier de votre bilan ? Le moment est venu de rectifier la rectification avant qu’on s’embourbe», a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

Construction d’une bibliothèque au groupe scolaire de Tieguena : Le cri du cœur de la présidente de 3M Consulting

Dans le but de favoriser une éducation de qualité dans le pays, l’organisation M3 Consulting a organisé un dîner Gala titré « Education first » (éducation d’abord). L’événement  a été parrainé par Fousseynou Ouattara, président du Corema, membre du Conseil national de la Transition (CNT). C’était ce vendredi 18 mars, à l’hôtel Salam.

L’initiatrice,  Kadiatou Sylla, a d’abord dédié ce dîner Gala pour rendre un vibrant hommage à feu Adam Thiam, journaliste et homme de lettres. Une minute de silence, des projections de vidéos du défunt et des témoignages ont été des temps forts de l’événement.

Quoi de plus important que de donner une éducation de qualité aux enfants du Mali à travers un espace dédié à cela.

En principe, selon Kadiatou Sylla, présidente  de M3 Consulting, ce dîner a pour but de faire une  levée de fonds pour la construction d’une bibliothèque au groupe scolaire de Tieguena, dans la commune rurale de Baguinéda. D’après l’initiatrice, plus de mille trois cents 1300 élèves sont en manque d’outils d’apprentissage dans ladite école. A cet effet, l’ambition de la présidente de 3M Consulting est d’offrir aux élèves un espace adéquat, afin qu’ils bénéficient d’une éducation de qualité. « A travers cette bibliothèque, nous contribueront certainement à leur épanouissement intellectuel », a-t-elle espéré. Et d’ajouter qu’il s’agit de susciter le goût de la lecture chez les enfants en milieu scolaire. Contribuer à booster l’émergence de la culture littéraire dans le pays.

Pour ce faire, Kadiatou Sylla lance un cri du cœur aux bonnes volontés de contribuer, afin de concrétiser la construction de cette précieuse infrastructure qui, d’après elle, servira à donner un repère aux enfants.

La présidente de M3 Consulting est soucieuse des maux et défis dont souffre l’éducation malienne, notamment la baisse de niveau. Raison pour laquelle  elle tâche d’apporter sa pierre à l’édification du Mali nouveau. Cela, en apportant des solutions concrètes pour contribuer à la réhabilitation de l’éducation dans le pays. A cet effet, plusieurs autres activités littéraires ont été menées par Kadiatou Sylla, dont le Salon du livre et des auteurs, les Journées littéraires.

Représentant du ministère de l’Education nationale, Oumar Nientao a exprimé l’intérêt qu’accorde son département à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’éducation. A ses yeux, une école sans bibliothèque ne garantit point une éducation de qualité. Il a ainsi formulé des vœux pour la réalisation de cette bibliothèque. Avant d’appeler les acteurs de l’éducation à la mise en valeur et au renforcement des structures éducatives. Cela, afin de favoriser une éducation plus performante, gage du développement de toute nation.

Les participants à ce dîner ont contribué à hauteur de plus d’un million quatorze mille francs CFA. L’éclat de la cérémonie a été également rehaussé par la présence de plusieurs personnalités dont l’ancien Premier ministre Moussa Mara, et des prestations d’artistes.

Jiadata MAIGA