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Le PM-I ABDOULAYE MAÏGA SUR L’ORTM : Le Mali a toutes les preuves pour confondre la France devant le Conseil de sécurité de l’ONU

Dans une interview diffusée dans la soirée du vendredi dernier (9 septembre 2022) à la télévision nationale (ORTM), le Premier ministre par intérim (PM-I) a fait  le point des différents chantiers ouverts pour la réussite de la transition en cours. Et il a assuré que les autorités de la Transition ont toutes les preuves des accusations portées contre la France devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Convaincre ceux qui ont encore des doutes sur le bien fondé des actions engagées pour la réussite de la transition en cours dans notre pays ! C’est à ce jeu que s’est prêté vendredi dernier le Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga sur l’ORTM. Et pendant 45 minutes, il a joué à l’apaisement et au rassemblement en rappelant à tous que «il n’y a pas d’opposants à la transition».

Et il a fait le point des avancées sur les chantiers de la refondation et abordé les questions sensibles sans langue de bois. Cela va de l’amélioration de la situation sécuritaire à la cherté de la vie à cause en partie de la hausse du prix des denrées de première nécessité en passant par les réformes politiques et institutionnelles ; la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) ; le chronogramme de la transition… «Ce n’est pas facile …Des efforts sont en cours pour lutter contre l’augmentation anarchique des prix», a informé le Colonel Abdoulaye Maïga en évoquant le contexte de conjoncture générale au niveau mondial.

Se prononçant sur les questions régionales et internationales, notamment la plainte du Mali à l’ONU contre la France, le PM-I a été très clair : «il n’y a aucune volonté de rupture avec la communauté internationale». Toutefois, même si notre pays ne veut pas vivre en autarcie, il se devait de fixer les principes de sa coopération désormais basée sur  le respect de la souveraineté du Mali, celui des choix de partenaires du Mali et des intérêts vitaux du peuple malien.

«Nous espérons que le Conseil de sécurité de l’ONU examinera la plainte du Mali…», a-t-il souhaité. Et cela d’autant plus que «le monde doit découvrir comment la France se comporte au Mali… Nous présenterons des preuves sur comment elle fournit des renseignements et des armes à des groupes terroristes», a précisé le Colonel Maïga assurant disposer de toutes les preuves de cette accusation.

D’une manière générale, cette première sortie médiatique du Colonel Abdoulaye Maïga comme Premier ministre par intérim a été une réussite. Et cela d’autant plus qu’il a déjoué le piège d’outrepasser son statut d’intérimaire. La preuve d’une grande humilité de sa part !

Moussa Bolly

Edito : Le PM Abdoulaye Maiga peu convaincant

La première grande sortie du nouveau PM ou du moins du Premier Ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga a laissé beaucoup de maliens dubitatifs quant à sa volonté de rompre avec son prédécesseur qui a pêché non seulement à Rassembler les maliens autour des objectifs de la transition, mais aussi a été à la base de l’isolement dont le Mali est victime aujourd’hui. Le PM par intérim  n’a pas convaincu sur un certain nombre de sujets et ne semble pas non plus avoir la volonté de se démarquer de son prédécesseur Choguel K Maiga. D’abord sur la question de nos relations avec les Etats de la CEDEAO, de l’UA et de l’Occident, le Premier ministre par intérim n’a fait que le remake de ce que son prédécesseur a toujours affirmé, à savoir le respect de la souveraineté du Mali et les aspirations profondes du peuple. Il dit n’est pas accepter qu’on impose des choses qu’eux-mêmes n’accepteront pas. Au lieu de sortir de la posture guerrière en essayant de se réconcilier avec tout le monde afin d’atteindre les objectifs, il est resté trop collé à des considérations qui ne font pas avancer le Mali. S’agissant des réformes en cours après avoir appelé au rassemblement il a mis le pied dans le plat en parlant de la composition de l’AIGE. Le premier ministre ne trouve que le raccourci en affirmant que ceux qui ont été choisis sont des maliens comme tout le monde et qu’ils ont la compétence car ils ont répondu à un certain nombre de critères. Que le PM comprenne que personne n’a remis en cause ni leur compétence encore moins leur Malianité, ce dont il s’agit c’est la manière avec laquelle ils ont été choisis, à savoir à la suite d’un tirage au sort  dans un pays qui a plus de 20 ans de pratique démocratique

Ce qui a surtout  été déploré c’est la manière dont ils ont été choisis et surtout les formations politiques dont ils sont issus et qui ne sont pas représentatifs de la classe politique. Sur la crise sociale avec ses conséquences de vie chère, le premier ministre n’a point rassuré. Il est resté dans les généralités, à savoir que l’Etat subventionne pour que les prix des denrées de première nécessité soient à la portée des ménages et surtout des mesures coercitives en faisant intervenir les forces de l’ordre pour stopper la surenchère. Ces mesures ont toujours existé, mais elles n’ont jamais donné les résultats escomptés, car certains  commerçants véreux les piétinent en longueur de journée avec la complicité des cadres hauts placés de l’administration. Ces mesures sont anciennes au Mali et elles n’ont jamais été efficaces. Sur la sécurité, le PM par intérim se veut optimiste car pour lui la peur a changé de camp et que l’ennemi est en débandade. Le PM pense que  cette mission est celle des forces de défense et de sécurité, qui, certes paient un lourd tribut, mais sont déterminées à combattre les terroristes pour qu’il y ait la paix et la sécurité. Pour le Colonel Abdoulaye Maiga aucun sacrifice n’est de trop pour défendre sa patrie. Sur la durée de la transition, le PM par intérim semble être déterminé à respecter cet engagement pris vis-à-vis de la communauté internationale, par l’organisation d’élections libres transparentes et crédibles afin de doter le pays d’institutions légitimes. Comme son prédécesseur  le PM Abdoulaye Maiga ne porte pas de gant pour fustiger le comportement de la France  qui serait à l’origine de la situation dans laquelle le Mali se trouve depuis plus de 10 ans.

En somme, ce qui est attendu du PM c’est une totale rupture avec son prédécesseur qui a mis le Mali dans une situation d’isolement total ce qui a provoqué cette crise d’une gravité jamais connue au Mali. Malgré cette sortie qui a laissé plus d’un malien sur sa faim on peut toujours continuer à  faire confiance au PM par intérim,  en attendant qu’il soit confirmé, car il ne met en œuvre que le Plan d’Action Gouvernemental voté par le CNT dont Choguel K Maiga était le Maître d’ouvrage. Après sa confirmation, ce qui est le souhait de beaucoup de maliens, il doit se démarquer de certaines prises de position, qui sont à la fois populistes et suicidaires pour le Mali.

Youssouf Sissoko

INTERPELLATION DU PM AU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION : Le Parlement transitoire malien entre responsabilité, médiocrité et opportunisme

Alors qu’on s’achemine vers la proposition d’un nouveau chronogramme de prolongation de la transition, après les 18 mois consommés, le Conseil National de transition s’est finalement réveillé en interpellant le chef du gouvernement afin qu’il s’explique devant la représentation nationale, sur l’état de mise en œuvre de son Plan d’Action Gouvernemental, PAG. Au cours de cet exercice hautement démocratique et républicain l’opinion nationale voir internationale a pu faire le distinguo entre les membres du CNT qui sont dignes de représenter le peuple malien, ceux qui sont présents à l’hémicycle par copinage sans le mériter et les opportunistes sans foi ni loi mus seulement par leurs intérêts sordides. Cette interpellation, faudrait le rappeler, a fini par convaincre les plus naïfs de l’incompétence, voire du manque de vision  du gouvernement à mener le bateau  des réformes à bon port afin d’aboutir au Mali Koura. Toutes les questions ont été bottées en touche et le PM s’était fourvoyé dans un art oratoire d’auto satisfaction. Pourquoi le CNT a-t-il attendu plus de 10 mois, alors que le pays souffre énormément, pour interpeller le chef du gouvernement ? Au regard de la piètre prestation du parlement transitoire faut-il désespérer de ce CNT ?

Après dix mois de discours enflammés, vindicatifs et populistes, le gouvernement dirigé par Choguel Kokala Maïga est désormais  dos au mur face aux différentes crises gravissimes qui secouent notre pays. Pour que le bateau de la transition ne chavire pas collectivement, le Conseil National de Transition s’est démarqué ou du moins s’est assumé en jouant sa partition, pour l’histoire. Il a interpelé le jeudi 21 avril 2022 le chef du gouvernement, Choguel K Maïga pour qu’il vienne dresser le bilan de 10 mois de gestion du gouvernement. La tribune du CNT, en tant qu’organe législatif de la transition est l’endroit approprié pour cela. Ses membres n’auraient aucune congratulation pour avoir eu l’initiative d’interpeller le PM, bien au contraire ils sont blâmables pour leur lenteur, surtout au moment où une frange importante des maliens crie leur ras-le-bol face aux sanctions qui pèsent lourdement sur la population.

Tard vaut mieux que jamais, dit-on, la belle initiative du CNT a été saluée par des nombreux observateurs qui estiment qu’une évaluation du chemin parcouru était devenue une nécessité pour la suite de la transition, car elle permettra de connaitre les erreurs et de les corriger. Cette interpellation était d’une importance capitale pour le peuple qui, à court d’informations sur les sujets brulants de l’heure, veut avoir des éléments d’appréciations relatifs aux choix politiques faits par les autorités et surtout leurs conséquences sur le quotidien des maliens. Le peuple se sentant abandonné par ses représentants, veut également connaitre qui sont ceux qui le représentent au CNT.

Il est clairement établi aujourd’hui qu’au sein du CNT il y a trois catégories de membres : il y a ceux qui y sont par mérites et qui sont à la fois conscients de leurs missions et capables de prendre leur responsabilité quel que soit la situation. Les honorables qui appartiennent à cette catégorie ne sont pas nombreux, mais ils peuvent donner du fil à retordre à n’importe quel ministre et premier ministre. Dans cette catégorie on peut citer entre autres Nouhoum Sarr, Amadou Maïga, Racky Talla Diarra, Sambou Diadié Fofana, Moussa Ag Acharatoumane ; pour ne citer que ceux-ci. Ces honorables comme d’autres qu’on pourrait oublier, ont joué pleinement leur rôle en posant les bonnes questions au PM et certains vont jusqu’à lui proposer d’accepter de se sacrifier en abandonnant le poste de PM après un bilan largement en deçà des attentes.

La deuxième catégorie des membres du CNT, est celle des médiocres. Ils ne sont bon à rien, n’apportent aucune valeur ajoutée, complaisants, et robotisés, ils ne sont prêts qu’à applaudir le prince du jour et à crier haro sur tous ceux qui ont une opinion contraire à celle du prince du jour. La plupart des membres du CNT relevant de cette catégorie, sont nommés sur la base de leurs relations avec ceux qui ont le dernier mot. Ils ne sont à l’hémicycle  juste pour des perdiemes de session et des indemnités de parlementaires.

Le troisième lot est composé d’opportunistes, des gens sans foi ni loi, des situationnistes, prêts à retourner la veste en fonction de leurs intérêts. Ces laudateurs zélés sont prêts à vendre leur âme au diable pour atteindre leurs objectifs sordides. Ce sont eux qui ont encensés le PM malgré le bilan en deçà des attentes, ce sont encore eux qui prennent leur bâton de pèlerin pour sillonner toutes les contrées du Mali en faisant la promotion du président de la transition qui ne serait ni demandeur ni preneur. Ce qui compte pour cette catégorie des membres du CNT c’est juste ce qu’ils pourraient avoir en termes de gain et d’opportunités, mais ils ne sont pas là pour le Mali.

En somme, un pays en crise multidimensionnelle comme le nôtre, doit être la priorité de tous. Car pour sortir de la crise, en plus d’avoir une grande capacité de résilience, il faut également des ressources humaines compétentes, expertes et aptes moralement. Les nations qui ont émergé sont celles qui ont façonné un bon citoyen.

Youssouf Sissoko

« Votre Programme d’Actions Gouvernementales, 8 mois après est périmé ! » | Nouhoum SARR n’a pas fait de cadeau au PM Choguel Maiga au CNT

Lors de l’interpellation du Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, hier, jeudi 21 avril 2022 au Conseil national de transition (CNT), Nouhoum SARR, membre du CNT, a fustigé le Plan d’action du gouvernement adopté le 2 août 2021. Selon Nouhoum SARR, le Plan d’action du gouvernement, 8 mois après son adoption, est périmé. A cet effet, il a indiqué que le moment est venu de rectifier la rectification.

« M. le Premier Ministre, le 02 août 2021, vous avez présenté devant cette Assemblée, votre PAG, 8 mois après, ce plan est périmé et sans surprise pour les plus avisés dans notre pays. Vous n’avez réalisé que 30 %, soit 03 sur 10, une note de renvoi si nous sommes à l’école. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? De quoi avez manqué que la nation n’a pas mis à votre disposition ? », s’interroge-t-il.

Avant de signaler que l’un des axes prioritaires du PAG est l’amélioration de la bonne gouvernance. « Dites nous tout sur le scandale des logements sociaux. Que s’est-il passé à la CANAM ? Que s’est-il passé à la police au point d’amener mon grand frère Daoud (Nldr, ministre de la sécurité), à sortir de sa réserve légendaire et exiger une enquête ? », veut savoir Nouhoum SARR.

Selon lui, la refondation ne se fera pas par des incantations ou des déclarations fracassantes quelquefois ahurissantes ou même avilissantes. « Quelle vision construisez-vous pour la santé, la reprise du chemin de fer, la renaissance de l’école, et l’émergence de notre agriculture ? La période de transition est une période de conception de vision et de retour à la vie normale. Il serait inadmissible qu’à la fin de la transition, on dise à notre peuple que nous avons été incapables de lui offrir un plateau technique à même d’en finir avec les évacuations sanitaires aux frais de l’Etat comme l’a fait le Niger », a-t-il dit.

L’orateur a fait savoir qu’il est évident que le gouvernement regorge d’hommes et de femmes compétents et honnêtes, mais il y a aussi des affairistes qu’il convient de rappeler à l’ordre avant la reddition de comptes. « M. le Premier Ministre, votre gouvernement s’est engagé à confectionner les cartes d’identité biométriques qui feront d’office de carte d’électeur.

Dites-nous les contours de ce nouveau dispositif. Car nous savons que c’est un projet qui attire toute notre attention de par le passé et avait suscité des guéguerres entre deux groupes d’hommes d’affaire maliens.

Nous continuerons à investiguer pour que tout se passe dans les règles de l’art. M. le Premier Ministre, le moment est venu de vous arrêter et de jeter un regard rétrospectif sur vos 10 mois à la tête du Gouvernement.

Êtes-vous fier de votre bilan ? Le moment est venu de rectifier la rectification avant qu’on s’embourbe», a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

Le C.N.T ouvre un nouveau front anti Choguel : le PM survivra-t-il à tous ces raids politiques ?

Après le cadre des partis politiques pour une transition réussie, le Comité stratégique du M5 RFP, l’imam Mahmoud Dicko, c’est au tour du Conseil National de Transition, CNT d’ouvrir les hostilités contre le Premier ministre Choguel Kokala Maïga. C’est lors de l’ouverture de la session du mois d’Avril 2022 que le Président du CNT, dans son discours, a jeté un regard critique sur le bilan du gouvernement et s’apprêterait dans les jours à venir à interpeller le PM au tour de l’état d’avancement du Plan d’Action Gouvernementale, PAG. Tous les grands observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que cette interpellation risque d’être la plus houleuse et sonnerait la fin de l’état de grâce jusque- là accordé au PM par l’institution parlementaire de la transition. Ne faut-il pas craindre un divorce entre les deux institutions lors de cette interpellation ? le PM Choguel pourra-t-il survivre à tous ces assauts répétés de ses détracteurs ? Que doit faire le Président de la Transition le Colonel Assimi Goïta si le bilan venait à être vu d’un mauvais œil par le CNT ?

Ce n’est nullement exagéré d’affirmer que le Premier ministre Choguel Kokala Maïga est dans des beaux draps. Critiqué de toutes parts pour sa gestion des affaires politiques du pays, il risque d’avoir contre lui un nouveau front si l’on en croit la menace à, peine voilée du Président du CNT, le Colonel Malick Diaw, lors de l’ouverture de la session parlementaire d’avril 2022. Ce front, s’il venait à s’ouvrir, s’ajouterait à trois autres tout aussi virulents les uns comme les autres. Il s’agit du cadre des partis politiques pour une transition réussie. Pour ce regroupement le PM n’est pas celui qu’il faut pour rassembler les maliens autour du Mali et qu’il serait trop clivant pour diriger un gouvernement inclusif afin de mener les réformes qu’il faut pour le Mali. Le cadre va jusqu’à proposer au Président de la transition, la composition d’un gouvernement d’union nationale sans l’actuel premier ministre. Le deuxième front anti Choguel K Maïga est l’œuvre de ses camarades du M5 RFP et de surcroit certaines personnalités du comité stratégique. Six des grandes personnalités qui composent le comité stratégique du M5 RFP se désolidarisent du PM et demandent purement et simplement sa démission de la tête du comité stratégique et même du poste de PM. Cheick Oumar Sissoko, Modibo Sidibé, Konimba Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow, Mohamed Ali Bathily pour ne citer que ceux-ci, s’opposent à une gestion patrimoniale du M5 RFP et pensent que l’actuel PM n’est pas un rassembleur et qu’il ne saurait mener le bateau du gouvernement à bon port. Le troisième front est sans nul doute celui du redoutable imam et ex autorité morale du M5 RFP. Mahmoud Dicko, puis que c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas porté de gant pour fustiger le comportement du PM dans une de ses Koutouba un vendredi. Pour l’imam de Badalabougou certaines personnes excellent dans le mensonge et le non-respect de leurs engagements. Sans le citer nommément, beaucoup ont vu en son portrait-robot la caricature du PM. A tous ceux-ci s’ajoute le front social en pleine ébullition à cause des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA qui ont lourdement impacté le quotidien des maliens surtout en ce mois de carême.

Le PM pourra-t-il survivre face à toutes ces hostilités et aux raids répétés de ses détracteurs ? sa survie politique dépendra désormais de sa capacité à surmonter tous les obstacles qui se dressent devant lui à défaut de cela il partira.

Youssouf Sissoko

Crise sécuritaire : Le PM annonce une rébellion peulh en gestation

Après la rébellion cyclique touarègue, le Mali va-t-il sombrer dans une autre crise sécuritaire alimentée par les Peulhs ? Rien n’est moins sûr lorsque face aux représentants de cette communauté venus à sa rencontre après les évènements de Moura, dans le cercle de Djenné, le Premier ministre leur a déclaré que le gouvernement est au courant d’une rébellion peule en gestion. Et d’ajouter : « Ceux qui s’adonnent à un tel projet ne connaissent ni l’histoire du Mali et de la sous-région. ». Comme pour leur dire que le projet est mort-né. Alors question : qui sont ceux qui fomentent un tel complot, et pour quel dessein ?

Pour sûr, depuis un certain temps, des représentants de cette communauté se plaignent d’exactions présumées sur les populations dans le Centre du pays. C’est d’ailleurs la raison de leur rencontre avec le Premier ministre la semaine dernière. Au cours de cette entrevue, Choguel les a rassurés que l’Etat n’a aucun intérêt à s’en prendre à une ethnie au Mali. Mais, est-ce que ces supposées exactions sont suffisantes pour prendre des armes contre son pays ?

Dieu veille !

Edito : Le PM Choguel affaibli et isolé

Bien qu’étant un leader politique à avoir collaboré avec les deux précédents régimes, à savoir celui d’ATT et le régime d’IBK, le Premier ministre Choguel Kokala Maïga avait réussi un moment à redorer son blason. D’abord il est resté constant tout au long du combat contre le régime IBK. Président du Comité stratégique du M5 RFP, le Mouvement insurrectionnel qui est venu à bout du régime IBK, Choguel K Maïga avait montré au peuple malien un autre visage celui d’un homme qui s’est repenti et qui est engagé pour la cause de son peuple. En effet, l’actuel premier Ministre qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il a quand bien même tenu la dragée haute sans fléchir jusqu’au coup de force du 18 Aout 2020. En froid avec les auteurs du putsch pour leur volteface vis à vis du M5 RFP, Choguel K Maïga a fait feu de tous bois en traitant les militaires d’officiers félons et en rejetant toutes les institutions mise en place par eux, à savoir le CNT, le Gouvernement et même le Président de la transition. Il les a qualifié d’institutions illégales et illégitimes. Il a fallu qu’il soit nommé PM pour reconnaitre de façon tacite leur légalité et leur légitimité.

Ainsi s’ouvre une nouvelle page du parcours de l’un des hommes politiques qui a été le témoin oculaire de toutes les péripéties de la marche vers la démocratie et le progrès du pays pendant les 40 dernières années.  En effet, après sa nomination au poste de premier ministre il a séduit et convaincu plus d’un malien par son discours désormais historique, tenu à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York. Ce discours a été applaudi, non pas pour la richesse de son contenu, mais pour le courage et la détermination de ses auteurs qui sont désormais dans la posture d’affirmer la souveraineté, non pas factice, mais réelle de leur pays. Choguel y a dénoncé les pratiques néocoloniales de la France et surtout son machiavélique projet de partition du Mali. Après ce discours, une longue série des diatribes vexatoires s’en est suivie jusqu’à l’expulsion de l’Ambassadeur français et le retrait des troupes Barkhanes du territoire malien.

Cette seconde phase a permis au Premier Ministre Choguel K Maïga de se faire non seulement une nouvelle santé politique, mais aussi et surtout à être l’un des hommes politiques les plus populaires. Après ces quelques coups d’éclats ; patatras, hormis la montée en puissance des Forces Armées Maliennes ; les choses n’ont guère véritablement bougé. La lutte contre la corruption a été renvoyée aux calendes grecques ; la bonne gouvernance scandée Urbi et Orbi est devenue un slogan creux, l’inclusivité tant souhaitée s’est transformée en véritables dissensions entre les acteurs politiques. Les réformes tant attendues se sont mues en statu quo ante. Comme si tous ceux-ci ne suffisaient pas le peuple subit l’une des crises les plus gravissimes, consécutive aux sanctions imposées par la CEDEAO.  Ainsi, au lieu de parer au plus pressé en cherchant à alléger les souffrances du peuple, le PM continue d’adopter une posture guerrière en entretenant la crise.

C’est cette troisième phase qui risque d’être fatale au PM, qui semble être désormais abandonné par les siens, à savoir les leaders du M5 RFP. Il serait également en froid avec le Président de la transition Assimi Goïta, qui lui reprocherait  sans nul doute cette incapacité à rassembler les forces vives du pays et surtout le manque de stratégies fiables pour convaincre la CEDEAO à lever les sanctions et les partenaires et toute la communauté internationale à soutenir et accompagner la transition malienne. Au regard de ce qui précède,  ne pourrait-on pas affirmer sans risque de se tromper que les jours du PM sont désormais comptés à la primature. Wait and See

Youssouf Sissoko

Cheick Oumar Sissoko : « Le PM veut nous discréditer et nous diviser »

Les membres du comité stratégique du M5-RFP ne sont plus en odeur de sainteté avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Ce dernier est accusé de vouloir les discréditer aux yeux de l’opinion. C’est du moins l’avis de Cheick Oumar Sissoko, président du mouvement EMK. Dans une interview accordée à Azalaï Express, il ne cache pas le désamour entre eux et Choguel Maïga. Lisez plutôt !

Azalaï Express : l’actuel Premier ministre a récemment affirmé que les mouvements de lutte avaient envoyé des enfants dans la rue contre le régime de Moussa Traoré en 1991. Qu’en pensez-vous ?

En 1991, nous n’avons pas envoyé les enfants. L’Aeem est sortie le 22 mars contre le régime dictatorial de Moussa Traoré. Et la veille, elle était venue nous voir au Centre islamique, où j’animais une conférence, pour nous dire : demain nous sortons parce qu’aujourd’hui le gouvernement est dans la duplicité. Chose que le PM contredit, parce qu’il dit que les mouvements de lutte ont demandé aux jeunes de ne pas signer le protocole d’accord. C’est un mensonge encore une fois.

Il s’en prend encore une fois au mouvement démocratique dont moi, Mountaga Tall, Konimba Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow, qui sommes des membres du Comité stratégique du M5-RFP. Mais enfin !

L’Aeem est venue nous expliquer la situation. La sortie, c’était pour étaler la duplicité du gouvernement. On a décidé de les accompagner, mais ils n’ont pas voulu parce qu’ils ont donné comme argument que le régime dira que nous sommes avec eux, alors que ce n’était pas le cas. Alors, l’Aeem nous a remis une lettre d’invitation pour qu’on se retrouve le samedi 23 à la Bourse du travail. Elle voulait nous expliquer le contenu qu’elle donnait à cette duplicité. C’est clair. Donc, ils (les élèves et étudiants, Ndlr) n’étaient pas sortis pour autre chose. Cette lettre, je l’ai exhibée parce que moi j’étais volontaire pour témoigner contre Moussa Traoré. Est-ce que c’est le moment et pourquoi le PM fait cela contre les membres du Comité stratégique ? C’est non seulement pour nous discréditer aux yeux de l’opinion nationale, mais en même temps pour nous diviser. Et ce n’est pas la seule fois. Il a défendu Moussa Traoré à mainte reprise en disant que ces trois dernières décennies, c’est le mouvement démocratique qui a cassé l’économie du pays. Il oublie que lui il était ministre.

 

Depuis le 9 janvier,  le Mali est sous sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa. Sanctions considérées par plusieurs observateurs comme illégales, illégitimes et injustifiées. Quel est votre avis sur la question ?

Mais, l’illégalité de ces sanctions est une réalité quand on regarde même le Protocole de gestion de la bonne gouvernance de la Démocratie dans la sous-région, le texte même de la Cedeao. Nulle part il n’est question de ces sanctions. Au regard de ce protocole, on en vient à voir que la Cedeao des chefs d’Etat a fermé les yeux sur la mauvaise gouvernance au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire sur le non-respect des règles démocratiques inscrites dans nos constitutions. Le cas du Mali où il n’y avait  pas, comme le dit la Constitution, le respect des institutions, la justice. L’Assemblée nationale, la présidence de la République, le gouvernement ; tout cela était entre les mains d’une seule personne. La Cedeao a constaté en 2018 que les élections n’avaient pas été régulières. Elle avait elle-même demandé aux partis politiques de sursoir à leurs exigences. Elle estimait de ne plus faire d’élections sans qu’on revoit les procédures d’élections transparentes, avec les textes y afférents. On a semblé oublier tout cela pour nous dire qu’il y a une ligne rouge. Ça c’est encore plus grave que ces sanctions d’ailleurs. Parce que la ligne rouge, c’était  qu’on ne puisse pas demander à un président démocratiquement élu de démissionner. Qu’il fallait le laisser aller jusqu’à terme de son mandat. Ce qui voulait dire qu’on nous demande d’accepter que la Cedeao refuse de voir qu’un président tue, viole la constitution, dilapide avec oligarchie le denier public, refuse de sauvegarder la patrie.  Donc, un président peut être  dans de telle situation et on ne doit pas le toucher. C’est grave ! Le protocole permettait de prendre des sanctions contre le Mali, son gouvernement, son président, mais cela n’a pas été fait.

La Cedeao que nous voulons aujourd’hui doit pouvoir travailler à défendre tous les pays. Et à ne pas permettre le développement de telle situation. Nous sommes en guerre, il y a la Covid-19. La guerre amène la misère, les massacres, vous ne faites rien par rapport à cela.

Dans une rencontre avec la Cedeao, je leur ai dit : aujourd’hui, c’est le Mali, le Niger et le Burkina Faso, demain les pays côtiers vont être attaqués. Parce que prendre en charge les pays sahéliens parce qu’ils ont des ressources immenses, ils auront besoin des relations internationales des pays côtiers.

En 2012, Alassane Ouattara avait pris des sanctions contre le Mali avant même la réunion de la Cedeao. Il avait bloqué nos camions au port 5 jours avant la réunion. Tout cela pour vous dire qu’il faut se préparer à toutes les éventualités ; il faut se parer pour une guerre prolongée. C’est pourquoi nous avons demandé dans notre document la diversification des partenaires. A l’inverse, ceux qui sont venus depuis 2013 ont montré leur manque de soucis pour le Mali.

Moi, je n’étais pas d’accord qu’on ferme nos frontières avec les pays membres de la Cedeao parce que le Mali appartient à tous les Africains. Je pense que dans toutes les constitutions nous avons fait noter que le Mali est prêt à renoncer à sa souveraineté pour réaliser l’Unité  africaine. Donc, c’était une leçon de morale.

 

C’est la durée de la transition, le chronogramme qui constitue le principal blocage. Que proposez-vous ?

Le dialogue doit continuer. Avec ce dialogue je pense que c’est l’affirmation de notre souveraineté qui est évidente aujourd’hui. La solidarité des Maliens. C’est pourquoi il faut arrêter de diviser les Maliens pour que nous nous regroupions tous autour des autorités de la transition. Même si les autorités de la transition ne s’expriment réellement pas sur leur programme politique.

Donc, cinq (5) ans,  c’est excessif. Mais elles auraient dû donner un programme cohérent qui aurait fait l’objet d’une discussion avec la Cedeao. Cela veut dire que même si les autorités avaient proposé un chronogramme de 2 ans, la Cedeao allait prendre des sanctions. Elle était prête à ça. Parce que le Mali n’est pas allé imposer mais plutôt proposé.

Toutefois, je propose aux autorités maliennes de ne pas sortir de la Cedeao pour l’esprit panafricain. Mais de préparer les voies de recours pour sortir de l’Uemoa et de bâtir notre propre monnaie.

L’Etat malien a demandé le retrait des éléments des forces spéciales danoises de la mission européenne Takuba. Dès lors le ton s’est durci entre les autorités maliennes et celles françaises. Votre appréciation de la situation ?

La diplomatie malienne est en train de prendre du poil de la bête. Elle est en train de s’affirmer dans le sens de la défense de notre souveraineté et de l’intérêt du Mali. L’affaire du contingent danois, du vol de l’aéronef français et la demande de révision de l’accord de coopération de défense avec la France, le choix d’autres partenaires sont des illustrations. Le dernier (choix d’autres partenaires) a permis d’avoir du matériel militaire que nous payons bien sûr. D’avoir des renseignements aériens sans lesquels il n’est pas possible de faire face aux attaques. C’est ce qui manquait franchement au Mali.

 

Interview réalisée par Abdrahamane Baba Kouyaté

Gouvernement : Abdoulaye Diop enfin dans le fauteuil de PM ?!

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a confirmé,  la semaine dernière, son statut d’homme d’Etat et pourquoi pas pour remplacer l’actuel Premier ministre, jugé très clivant.

Diplomate de carrière blanchi sur le harnais, le ministre Diop a fait une forte impression au peuple malien qui voit en lui le probable remplaçant de Choguel Kokalla Maïga. Annoncé plusieurs fois à ce poste depuis le début de la Transition, ils sont nombreux à croire que le ministre des Affaires étrangères ferait un bon Premier ministre. Et pour cause, il a la carrure et le tact plus que l’actuel chef du gouvernement. Loin du marigot politique malien, Abdoulaye Diop est crédité de pouvoir faire l’unanimité au sein de la classe politique et la de la société civile pour la gestion de la transition. En rupture de banc avec une frange de la classe politique pour ses prises de position et de bec, au point où certains le taxent de « restaurateur ». Choguel Maïga cristallise à lui seul les qualificatifs de « populiste »,  « bavard », et « provocateur ».

Même sa famille du M5-RFP ne se reconnaît plus en lui depuis son ascension à la station primatoriale.

Contrairement à lui, Abdoulaye Diop, pour beaucoup d’analystes, serait à même de pouvoir taire toutes les contradictions et de ramener tout le monde dans le grand bateau Mali. Ce, à un moment où le pays en a le plus besoin.

Pour sûr, lors de sa dernière sortie médiatique, il a laissé entrevoir son immense qualité d’intellectuel et d’homme à  poigne.

Entre fermeté et pédagogie, il a su recadrer les autorités françaises sans tomber dans l’excès ou la vulgarité.

Est-il le futur locataire de la primature ? Rien n’est moins sûr.

Dieu veille !

Jean JACQUES