Le retour du président Aliou Boubacar Diallo à l’approche du Ramadan est un ouf de soulagement pour des plus démunis. Cela, en raison de ses actions de tous les jours en faveurs des couches défavorables. Toujours présent quand il s’agit de voler au secours des démunis, le séjour du président de la fondation AD-MALIBA, hors du pays avait créé un vide et un désespoir total dans le rang des milliers de nombreuses personnes dont il ne cesse de soutenir depuis des années. Aliou Boubacar Diallo, puisqu’il s’agit bien de lui, n’est pas que politique, il est aussi un humanitaire car, c’est un véritable catalyseur pour le soulagement des démunis. Soucieux du devenir de ses concitoyens, le président de la Fondation ADP-Maliba a fait plusieurs dons de vivres, de matériel, de forages, des équipements permettant la création d’activités régénératrices de revenus, couches vulnérables de la société etc. C’est pourquoi, son retour, le 14 mars passé, a été salué à juste titre et applaudi, pas seulement par ses compagnons politiques, mais aussi et surtout, dans les rangs des couches sociales vulnérables. Le mois de Ramadan, moment propice pour ses actions humanitaire, Aliou Boubacar Diallo, très sollicité par les plus démunis ne lésine point sur les moyens. Son apport permet à nombre de ces concitoyens d’accomplir leur devoir religieux grâce à ses dons de produits de première nécessité, largement consommés pendant ce mois bénit. Son retour donc au pays à la veille du Ramadan, traduit sa volonté inébranlable de subvenir aux besoins des plus nécessiteux. C’est aussi un soutien à l’Etat car, à travers ses actions, il enlève une grosse épine dans le pied des autorités.
Rasant le mur après l’avènement de la junte militaire au pouvoir au Mali, le 18 Août 2020, vilipendée par une certaine opinion qui lui attribue la responsable de la crise, la classe politique malienne semble prendre du poil de la bête en se réveillant pour porter le chapeau de l’opposition face à un régime qui se militarise davantage et qui n’est pas prêt à lâcher le moindre bout du pouvoir même à la fin de la transition. La brèche est ouverte par le Collectif des députés de la 6ième législature dont le mandat a été écourté par le coup d’Etat. Ils se sont constitués en mouvement pour défendre leurs droits et de surcroit la démocratie et la République. Avant eux un cadre de concertation des partis politiques pour une transition réussie a fait quelques sorties rebelles sans succès. Après Espoir Djiguiya Koura a pris le relais du cadre pour faire des sorties fracassantes contre la transition. A ceux-ci il faut ajouter l’intervention tonitruante de l’ancien ministre Daba Diawara sur une chaine de TV. Sans porter des gants l’ancien ministre se dit farouchement opposé à la rédaction d’une nouvelle constitution. Est-ce le début de la fin de l’état de grâce pour Assimi Goïta ? Va-t-on assister à la naissance d’une véritable opposition à la transition ? Le manque de leadership au sein de la classe politique ne va-t-il pas être un handicap ?
La classe politique, après avoir fait l’objet des critiques en boucles pendant des mois, semble avoir suffisamment d’armes et de munitions, entendez par là d’arguments pour constituer un front qui s’opposerait à certaines décisions prises par la transition. Elle pourra surfer sur l’insécurité qui va crescendo, sur la vie chère conséquence logique des sanctions de la CEDEAO et de la guerre Russo-Ukrainienne et sur les réformes qui tardent à venir alors que le temps imparti marche à grand pas sans que des actions concrètes ne soient menées. En effet, la classe politique, malgré le discrédit dont elle fait l’objet, a des arguments solides à faire valoir auprès de l’opinion pour dénoncer certains manquements graves aux principes de la démocratie et surtout exiger le respect des engagements pris par les autorités pour un retour à l’ordre constitutionnel. Elle a certes un problème de leadership affirmé, mais comme du temps du M5 RFP elle pourrait avoir plusieurs leaders pour mener à bien le combat pour la démocratie.
Les députés de la 6ième législature dont le mandat a été écourté par le coup d’Etat du 18 Août 2020 ont donné le ton en créant un collectif pour la sauvegarde de la démocratie. Des réunions préparatoires ont été tenues au Mémorial Modibo Keita avant de faire une démonstration de force dans les jours, voire les semaines à venir. Les députés, tout en défendant leurs droits sont dans une posture pour exiger le respect des principes et acquis démocratiques obtenus des dizaines d’années de hautes luttes et dont le couronnement a été le 26 Mars 1991. Ils veulent se faire entendre. Pour donner corps au combat des députés, certains mouvements politiques se disent solidaires à eux et semblent prendre fait et cause pour leur combat. La crise qui sévit au Mali depuis plus de 12 ans a connu une exacerbation depuis l’avènement de la junte militaire au pouvoir. Qu’il soit dit en passant si elle s’est aggravée c’est plus dû aux choix politiques des gouvernants. C’est fort de tous ces constats que la classe politique doit s’affirmer, car elle a véritablement de la matière pour non seulement lutter, mais aussi et surtout se faire une bonne santé et redorer son blason.
En effet, la résolution de la crise sécuritaire qui a d’ailleurs été à la base de la popularité des autorités actuelles est loin de connaitre un début de solution. Est-ce dû aux choix faits par les gouvernants actuels ou bien au contexte ? Y-a-t-il une autre alternative ? Le second argument de taille pour la classe politique est la vie chère. Si le Mali a toujours connu ce phénomène, celui de cette année passe de tout commentaire. Jamais les prix des denrées de première nécessité n’ont connu une aussi grande hausse que sous la transition. Si la guerre Russo-Ukrainienne pourrait expliquer en partie cette hausse vertigineuse, les sanctions de la CEDEAO, qui étaient pour autant évitables, expliqueraient en grande partie cette hausse. En plus de ces alibis, la classe politique peut évoquer d’autres sujets et surtout saisir la balle au rebond pour proposer des solutions à toutes ces problématiques. Qu’il s’agisse d’amélioration des conditions de vie des maliens ou de proposition de sortie de crise sécuritaire et institutionnelle.
Le troisième argument et non le moindre est sans nul doute les réformes institutionnelles et constitutionnelles. En retard sur le chronogramme, le gouvernement s’apprête à mettre en place une Autorité dite Indépendante de Gestion des Elections, AIGE qui ne serait ni consensuelle encore moins représentative de la classe politique. N’est-ce pas un autre argument de taille pour une levée de bois vert de la classe politique contre la transition ? Que dire du comité de rédaction de la nouvelle Constitution alors que l’ancienne, bien que perfectible, est loin d’être caduque. Pour rappel cette nouvelle Constitution fait couler beaucoup d’encres et de salives et suscite déjà un tollé général. L’ancien ministre Daba Diawara se dit farouchement opposé à ce projet, à la suite du ministre Diawara d’autres voix se sont élevées pour dénoncer ce projet qui n’est non seulement pas nécessaire surtout pendant un régime d’exception qu’est la transition et certains pensent même qu’elle serait « démocraticide »
En définitive, la classe politique malienne a une occasion idoine de se faire une nouvelle santé et surtout de redorer son image ternie par plusieurs années de gestion faite de hauts et des bas.
Les travaux de la 3e réunion du Groupe de suivi et de soutien à la Transition au Mali (GST-MALI) ont eu lieu la semaine dernière à Lomé, au Togo. Une opportunité saisie par les représentants de notre gouvernement pour réaffirmer avec vigueur les principes auxquels tous nos partenaires doivent s’en tenir désormais dans les relations avec notre pays.
Le respect de la souveraineté de notre pays et de nos choix stratégiques ainsi que la défense des intérêts vitaux du peuple malien ! Voilà les principes qui balisent la voie que les partenaires du Mali doivent désormais emprunter ! Des positions de principe clarifiées le 6 septembre dernier à Lomé (Togo) à l’occasion la 3e réunion du Groupe de suivi de la transition (GST-Mali).
Le Chef de la MINUSMA, M. El Ghassim Wane, a rassuré de «l’accompagnement sans faille des partenaires» face aux défis complexes et immenses sur les plans sécuritaire, humanitaire et socio-économique. Face à ces défis, la mobilisation des partenaires est «un impératif», a-t-il rappelé. Et pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop, «aider à ramener la démocratie, la paix et la stabilité au Mali est un investissement».
Selon la communication présentée en conseil des ministres du mercredi dernier (7 septembre 2022) sur ses conclusions, cette rencontre a permis aux représentants du gouvernement de clarifier les positions de principe du Mali, notamment la détermination des autorités de la Transition à «inscrire l’action publique dans le strict respect des principes…».
«La participation des représentants de haut niveau du gouvernement a permis également de porter, de manière concrète, les messages et attentes du Mali pour le processus de Transition, notamment l’engagement pour un retour à un ordre constitutionnel sécurisé et apaisé».
Et à l’issue de ses travaux, le GST a félicité le Mali pour les progrès réalisés par la Transition ; condamné fermement les attaques terroristes et lancé un appel à une synergie d’actions contre les groupes armés terroristes ; lancé un appel à la mobilisation des partenaires techniques et financiers pour un appui à la mise en œuvre du Plan d’Actions du gouvernement (PAG) du Mali… Les participants ont également salué les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et pris note de la requête du gouvernement du Mali relative à la levée des mesures de suspension du Mali des instances de l’Union Africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Le GST-Mali a été mis en place par l’Union africaine avec l’accord des autorités maliennes et est co-présidé par la Cédéao et les Nations unies. Il vise à mobiliser la communauté africaine et internationale dans le cadre du suivi et de la mise en œuvre du Programme d’Actions de la Transition. Sa prochaine réunion est prévue au cours du 1er trimestre 2023 à Bamako.
A l’occasion du 15 septembre 2022, Journée internationale de la Démocratie, l’analyste politique et géostratégique, Madina Tall et l’enseignant-chercheur, Youba Nimaga ont produit cette réflexion.
L’intervalle 1990 – 2022 représente les 32 années de la démocratie en Afrique entre succès de la démocratie procédurale et illusion de la démocratisation à l’épreuve d’un lifting démocratique en quête de repères entre coups d’États militaires, coups d’États constitutionnels, processus électoraux contestés et désordre international.
L’on se rappelle les promesses du discours de la Baule en 1990 où François Mitterand caricaturait l’instauration de la démocratie en Afrique: «Lorsque je dis démocratie {…}, j’ai naturellement un schéma tout prêt: système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure: voilà le schéma dont nous disposons» à la condition de l’aide et au soutien des pays du Nord.
Madina Tall, Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense.
Depuis lors, l’état de la démocratie en Afrique semble n’évoluer que sur 3 piliers: l’acceptation solennelle de l’universalité des principes et règles démocratiques, l’édification de l’État de droit ainsi que l’organisation des élections.
En effet, les résultats de la démocratisation effective sur le continent sont véritablement hypothéqués, réversibles voire même régressifs étant en omission, compromission et insoumission avec l’État de droit. A telle enseigne qu’on se pose la question de savoir si en Afrique, la démocratie est vécue ou subie par les Peuples. Ces derniers, qui ne se reconnaissent pas très souvent en ce modèle et demeurent confrontés à une démocratisation à géométrie variable selon les circonstances politiques et les intérêts stratégiques.
S’il est vrai que certains résument la démocratisation aux processus électoraux, il convient de rappeler que l’organisation des quelque 630 élections présidentielles et législatives sur le continent depuis 1990 n’ont pas été sous silence de contestations, de manipulations et de tensions sociales. Il s’en suit des gestions de pouvoirs autocratiques avec une gouvernance approximative et des gouvernants dont la personnalité est souvent en concurrence avec l’État. Alors que la démocratisation n’est pas seulement politique, elle est aussi et surtout économique, sociale, culturelle, morale.
De plus en plus, dans certains pays, la démocratie est étrangère au quotidien des peuples du fait de la perversion de sa mise en oeuvre et de la bonne gouvernance. De ce constat, on assiste à la naissance de deux tendances: la normalisation de l’anti-démocratie et la répulsion du concept de démocratie.
Un «y’en a marre» qui pourrait du moins se justifier, car en dépit de l’instauration de la démocratie en Afrique de l’Ouest, ni paix durable, ni stabilité politique encore moins sécurité n’ont été au rendez-vous.
Youba Nimaga, Enseignant – Chercheur à la Faculté de Droit public de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako
On ne saurait faire fi des efforts considérables de certains États pour sauvegarder les acquis et oeuvrer pour une meilleure démocratie dans leurs États tant ceux – ci se démarquent par la stabilité économique, politique, la justice forte, la réduction du taux de pauvreté, la liberté d’expression, de presse, etc.
Toutefois, des régressions voire des ralentissements sont observables dans certains pays en matière de développement ou encore de gouvernance.
Alors que Roland Dumas affirmait que: «{…} Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement», ce qui résume l’esprit du discours de la Baule, plusieurs questions jalonnent autour de la démocratie en Afrique.
La négation de la démocratie suppose-t-elle le sous-développement? A contrario, son application est-elle un critère de développement?
Les États africains sont certes modernes mais souffrent de nombreux écueils internes et externes, qui fragilisent la démocratie ou font fi de certains de ces principes.
Il est irréfutable que les valeurs de la démocratie soient universelles dans les États ayant adopté cette forme de gouvernement, d’ailleurs, elle est la plus épousée à travers le monde.
Néanmoins, la cohabitation État-Démocratie n’est pas sans reproche car elle devra s’adapter et se réinventer en tenant compte de la diversité.
Comme l’a rappelé Shimon Peres: «La démocratie ne consiste plus à s’engager à ce que tous soient égaux, mais à ce que chacun puisse être différent, tout en étant traité également. Elle n’est plus la revendication de la libre expression, mais de l’auto-expression pour ne pas sombrer dans le trou noir de la globalité».
Les auteurs
Madina Tall, Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense. Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, éditorialiste et écrivaine, Porte – Parole du Parlement Francophone des Jeunes (PFJ) Facebook: Tall Madina Officiel / Tall Madina
Youba Nimaga, Enseignant – Chercheur à la Faculté de Droit public de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako ainsi que Chargé de dossiers au Secrétariat technique du Comité national des actions du G5 Sahel au Mali. Facebook: Youba Nimaga
La Cour d’Appel, à l’issue de son audience du 7 septembre 2022, a confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune V du district de Bamako du 4 Avril 2022 relatif au congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 de l’Union pour la République et la démocratie (URD). Du coup, elle a confirmé la légalité et la légitimité de l’élection de Gouagnon Coulibaly à la présidence du Bureau politique national (BPN) du parti de la poignée de main. Mais, le président intérimaire (1er vice-président du parti) promet de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême.
Il faut rappeler que le Pr. Salikou Sanogo avait exercé son droit de recours contre le jugement N°130 du 4 avril 2022 du Tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako… La décision rendue n’a pas été en sa faveur !
Le feuilleton juridico-politique continue au sein de l’Union pour la République et la Démocratie, URD, avec le deuxième round de la procédure judiciaire en cour, à savoir celui de la Cour d’Appel qui vient de confirmer la décision du tribunal de la Commune V, faisant désormais de Gouagnon Coulibaly le successeur légal et légitime de feu Soumaïla Cissé à la tête de l’URD. Cette deuxième étape qui était selon les juristes proches de Gouagnon, la plus cruciale semble baliser le terrain pour le désormais président de l’URD en l’occurrence Gouagnon Coulibaly, ancien député de Kati, ancien directeur de campagne de feu Soumaïla Cissé et membre fondateur de l’URD pour son installation au trône. Sans triomphalisme, le nouveau Président de l’URD semble tendre la main à ses camarades du camp opposé pour un grand rassemblement autour des idéaux de Soumaïla Cissé et pour le grand bonheur de nombreux militants du parti de la poignée des mains. Sera-t-il réellement entendu par les membres du camp adverse ? Salikou Sanogo, le leader du camp opposé va-t-il faire la paix avec Gouagnon Coulibaly en acceptant un compromis ? Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?
C’est sans ambages que la Cour d’Appel de Bamako , dans un arrêt qu’elle a rendu le mercredi 7 septembre 2022, a confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune V du District de Bamako. En effet, le 04 Avril 2022, le Tribunal de grande instance de la Commune V avait validé le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah. C’est ce congrès qui a élu à l’unanimité des délégués présents M. Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD pour succéder à Feu Soumaïla Cissé arraché aux siens et à l’ensemble du peuple malien. Le Tribunal de la Commune V avait validé ce congrès et l’élection de M. Coulibaly à la tête du parti. Cette décision a été attaquée à la Cour d’Appel par Salikou Sanogo et ses partisans aux fins d’annuler purement et simplement ce congrès. A la surprise générale des plaignants la Cour d’Appel de Bamako a confirmé la décision du Tribunal de la Commune V qui avait donné à M. Coulibaly la légalité après la légitimité acquise lors du congrès extraordinaire. Autrement dit le tribunal de la Commune V a validé tous les résultats qui y sont issus, parmi lesquels l’élection de Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD, l’annulation de la décision de suspension et de radiation des membres. C’est cette décision qui a été confirmé par la Cour d’Appel.
Après cet arrêt de la Cour d’Appel, comme une réponse du berger à la bergère, le camp Salikou Sanogo a publié un communiqué dans lequel il entend exercer un pourvoi en cassation contre le dit arrêt de la Cour d’Appel dès sa notification. Autrement dit , ils demanderont à la Cour Suprême de casser cet arrêt. Pour rappel la saisine de la Cour suprême est un droit sauf qu’il n’est pas suspensif et qu’après cette étape il y a deux autres étapes, comme pour dire que le feuilleton judiciaire, à l’échelle nationale est loin d’être terminé. La saisine de la Cour Suprême a certes une valeur juridique importante, mais son incidence est minime sur le cours des événements, car M. Gouagnon Coulibaly et ses partisans se préparent à prendre fonction dès que la grosse d’exécution sera disponible.
En effet, sans triomphalisme, Gouagnon Coulibaly serait dans des bonnes prédispositions à tendre la main à Salikou, le premier vice-président de l’URD et tête de proue des contestataires, afin de bâtir ensemble l’URD, l’héritage de Soumaïla Cissé qui est leur dénominateur commun.
Gouagnon Coulibalysera-t-il réellement entendu par le camp adverse ?
Toute la question est à ce niveau surtout quand on sait qu’il y a des faucons de part et d’autre qui ne veulent rien céder et qui sont prêts à aller jusqu’au bout de leur logique malsaine. Seront-ils suivis par les militants du parti qui n’aspirent qu’à la paix et à la cohésion ? la réponse est non ils ne seront pas suivis par leurs partisans qui en ont assez de cette situation qui n’honore ni les militants encore moins les sympathisants qui croient en l’URD. Donc le nouveau Président de l’URD peut bien réussir sa toute première mission, celle de rassembler tous les militants de l’URD. Ce challenge est largement à sa portée, surtout qu’il jouit d’une très grande légitimité au sortir du congrès extraordinaire, que d’aucuns qualifient d’historique. Quant au camp Salikou il doit comprendre que n’ayant pas la légitimité et après avoir perdu les deux manches judiciaires, il est de bon ton qu’il se rallie au camp majoritaire surtout que nul ne quitte son poste jusqu’au congrès ordinaire. Que les partisans de deux bords comprennent que sans union, sans rassemblement aucune victoire ne serait possible. C’est pourquoi il est temps de sortir du feuilleton judiciaire pour trouver une solution politique.
Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?
L’adage selon lequel toute guerre finit toujours autour d’une table de dialogue sied bien au cas de l’URD. Quelle que soit l’issue de l’imbroglio judiciaire toutes les deux tendances sortiront très affaiblies donc la meilleure issue sera celle du règlement politique en faisant seulement la paix des braves. Donc le Président Gouagnon Coulibaly a un rôle important à jouer à cette phase. Quant à Salikou, pour le peu de temps qui lui reste sur la scène politique, il doit être un vecteur de paix et de rassemblement pour une sortie honorable. Comme pour dire que rien n’est encore perdu pour l’URD qui regorge des cadres compétents, il suffit juste d’une petite volonté politique pour reconstruire le parti de la poignée des mains.
Après le terrible désaveu de la classe politique, il semblerait que les Maliens veulent donner sa chance à celle militaire. Plus de 30 ans d’ère démocratique auront rimé avec écart économique et gabegie galopante. Les tenants actuels du pouvoir, pour l’intérêt supérieur de la nation, doivent réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Autrement, ce sera un désaveu de plus, celui de trop, qui marquerait une rupture encore plus profonde entre les gouvernants et les gouvernés.
Ils ont le vent en poupe et, de mémoire de Malien, rarement des dirigeants auront été aussi populaires. Une popularité qui devra se traduire sur le terrain par des mesures fortes au plan politique, mettant le pays sur de bons rails. Pour beaucoup, peu importe s’il s’agit d’un nouveau type de classe dirigeante mêlant le militaire au politique, l’essentiel ce sont les résultats.
Cependant, d’autres craignent qu’il s’agisse de liaisons dangereuses, d’alliances contre natures, qui auront de fâcheuses conséquences sur le bon ordonnancement des institutions de la république. Des conséquences qui menaceraient également l’équilibre entre les différents pouvoirs du pays. Car, en l’état, il serait très laborieux que l’armature institutionnelle du pays puisse revenir à la normale après de tels bouleversements. Il semblerait que peu de Maliens, surtout ceux faisant partie de l’élite, se projettent dans un avenir plus ou moins lointain. Beaucoup se cantonnent à vivre au jour le jour comme si gérer un pays, ce n’est pas prévoir le lendemain.
Si l’on a l’habitude de dire que la rupture entre l’élite politique et la masse populaire est totale, que dira-t-on si jamais celle au pouvoir ne parvenait pas à remplir les attentes ?
Une question d’autant pertinente que jusqu’à l’heure, des questions essentielles ont été occultées notamment celles liés au modèle de système politique qui sied le mieux au Mali. L’élite, plutôt que de se projeter en avant en ligne de mire les garanties de stabilité politico-institutionnelle, tous ne voient que l’élection devant avoir lieu. Si la tenue de celle-ci est impératif pour amorcer le retour du pays dans la normalité, il y a des gages qu’il faut obtenir.
Néanmoins, la classe actuellement au pouvoir est condamnée à réussir. Mais si elle ne y parvenait pas, le désaveu entre la masse populaire et les dirigeants serait total et peut même irréversible.
Et le manque de confiance sera tout simplement entre maliens eux-mêmes. Déjà l’on en voit les prémices. Il est fort à parier qu’elle s’accentue.
Dans une certaine mesure, ce serait un mal pour un bien, l’occasion pour les Maliens de se poser les bonnes questions et surtout d’y apporter des solutions. Et cela permettra aux Maliens de prendre conscience que le problème du Mali n’est pas fondamentalement la classe, militaire ou politique, qui gère le pouvoir mais qu’il s’agit surtout du modèle de gouvernance que l’on veut. Il faudra qu’elle emporte l’acceptation de tous et qu’elle permette l’instauration du cercle vertueux de la transparence dans tous les domaines de gestion étatique.
Militante et Femme politique, Mme Alwata Ichata Sahi est une icone pour la gente féminine. Présidente du COFESFA et pionnière dans les œuvres de salubrité par le ramassage des ordures urbaines dans le district. Elle fut promue sécretaire régionale de l’organisation panafricaine des femmes (OPF), après conseillère municipale de l’Adema- PASJ en commune II de Bamako. Par la suite elle devient ministre de la famille de la promotion de la femme et de l’Enfant dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Voici en quelques lignes son portrait.
Née le 27 mars 1961 à Gao. Enseignante de formation, titulaire d’un baccalauréat en philosophie et d’une maitrise en anglais à l’ENSUP de Bamako en 1987. Professeur d’enseignement sécondaire de formation, elle a peu enseigné et, avec d’autres jeunes diplômés sans emploi de la fonction publique, s’installe dans le privé. Notamment dans le domaine de l’environnement et de question de population. D’où la création en 1989 de la coopérative des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement (COFESFA), présidée par Mme Alwata Ichata Sahi de 1993 à 1998. Cette coopérative a fait œuvre de pionnière dans les œuvres de salubrité par le ramassage des ordures urbaines dans le district de Bamako. Après la COFESFA, elle était promue sécretaire régionale de l’organisation panafricaine des femmes (OPF) en Afrique de l’ouest de 1998 à 2007. Auparavant, Ichata Sahi s’était engagée dans la politique en devenant sous les couleurs de l’Adema-Pasj conseillère municipale en commune II de Bamako de 1995 à 2002. Elle demeure très active dans le mouvement associatif féminin.
Dans ce domaine, elle a été membre de commission paritaire ONG-Gouvernement pour la promotion de la femme de 1993 à 1998. Quatorze ans après, elle devient ministre de la famille de la promotion de la femme et de l’Enfant du 24 avril 2012 au 08 septembre 2013 pendant toute la durée de la période transitoire dirigée ppar le president Dioncounda Traoré. Avant cete promotion, Ivhata Sahi était chef de cabinet au ministère de logement, des affaires foncieers et de l’urbanisme. Depuis quelque année elle préside le Conseil d’administration de l’Agence pour la Promotion des exportations du Mali (APEX-MALI). Elle a remit des Trophées d’Or lors d’une cérémonie et du Consortium pour la citoyenneté et la Solidarité pour tous le 16 février 2019 au Radisson Blu de Bamako. Parallèlement, elle est consultante et facilitatrice de plusieurs ateliers de formation. Chef de projet à plusieurs reprises, elle a également participé à plusieurs stages et formations. Medaillée du Mérite agricole du Mali dans le cadre de l’environnement et Chevalier de l’Ordre National du Mali. Alwata Ichata parle plusieurs langue Français, Anglais, Sonrhai, Tamasheq, Bambara et Haoussa.
En somme, Mme Alwata Ichata Sahi est une femme qui ne cesse de se battre pour la cause féminine dans les instances de prise de décisions.
Comment réconcilier les Africains, les Maliens notamment, avec la politique ? Cette équation est actuellement au cœur du débat, notamment dans des pays comme le nôtre où une transition politique est en cours. Pour Cheick Boucadry Traoré, fondateur et leader de Convergence africaine pour le renouveau (CARE), il faut que nos populations comprennent que l’incompétence et la maladresse des politiques face aux problèmes de société ont des conséquences fatales sur elles et menacent nos pays dans leur existence. C’est la voie indiquée dans cette tribune.
Le manque de scolarisation et la mauvaise éducation ont des effets négatifs sur la population et le pays. Les politiciens, de nos jours, sont mal éduqués et mal informés sur non seulement leur propre pays, mais aussi sur les affaires d’un monde en plein bouleversements géopolitiques. Par conséquent, ils prennent toujours des décisions mal réfléchies qui peuvent être des menaces imminentes pour la sécurité de nos nations et de sérieux dangers pour leur survie. Leur déficit d’acquis de base entrave grandement le développement social et économique de nos pays.
Le discrédit moral dont souffre le système politique fait que les plus compétents et mieux informés ne croient plus à la politique parce que la politique n’est plus digne d’être crue. Ce discrédit est massif et général, étant donné que nos populations constatent une corruption massive, répandue et omniprésente à tous les niveaux politiques et administratifs.
Tout cela montre l’effet massif qu’exerce ce sentiment de discrédit sur la croyance en l’utilité du vote, un des fondements principaux des régimes démocratiques. La scène politique est alors occupée par une nouvelle génération de politiciens incompétents non-sophistiqués et opportunistes qui croient fermement que l’accès au pouvoir peut être une source d’enrichissement enviable. Et la corruption a permis à beaucoup de ces nouveaux politiques de s’enrichir davantage que leurs prédécesseurs et ils animent aujourd’hui l’option d’être candidat à la magistrature suprême avec les biens mal acquis pour soutenir financièrement leurs candidatures.
Or, le constat le plus écœurant est que les millions de citoyens ne pèsent pas lourds face à leurs intérêts et l’affirmation de leur ego. La stabilité du pays et le bien-être des populations sont les moindres de leur souci sauf lorsqu’ils peuvent fournir un prétexte pour détruire tout ce qui n’est pas suffisamment favorable à leurs intérêts.
Démocratie abâtardie quand tu nous tiens !
Nos nations ont sûrement besoin de dirigeants forts et compétents avec une vision. Cette nouvelle génération de politiciens superficiels qui vont et viennent sont incapables de traiter les problèmes de nos pays et ils ne peuvent sûrement pas penser stratégiquement et planifier à long terme. Nos populations et le reste du monde constatent chaque jour la bêtise et l’ignorance dans leur prise de décision. C’est pourquoi nos pays vivent au gré des crises. Il va sans dire qu’il est parfois difficile de penser que l’on puisse espérer quoi que ce soit de positif venant d’eux.
Nos citoyens ont plus que jamais besoin de politiques intègres et dignes de confiance capables de trouver des solutions aux crises profondes qui touchent nos pays. Et ils veulent sûrement des leaders compétents qui soient prévisibles, solides et transparents. Malheureusement, les actions et décisions prises récemment par ces types d’hommes politiques n’ont fait que plonger davantage nos pays dans le chaos.
Il est temps que nos populations comprennent que l’incompétence et la maladresse de ces politiques face aux problèmes de société ont quotidiennement des conséquences fatales sur elles et menacent nos pays dans leur existence. Il est aussi grand temps qu’elles fassent comprendre à ces politiques que leur responsabilité fondamentale est de servir le peuple, répondre aux besoins des citoyens, assurer leur sécurité, préserver leurs droits et surtout défendre leurs valeurs.
Ce coup de cœur de l’artiste (rappeur), photographe et comédien Lassy King Massassy (Lassina Coulibaly à l’état civil) nous interpelle encore sur un sérieux problème environnemental : les déchets plastiques ! Il s’agit particulièrement des sachets plastiques qu’on retrouve partout dans notre environnement.
Utilisés pour de multiples besoins, l’impact néfaste des sachets plastiques n’est plus à démontrer sur des secteurs névralgiques comme l’agriculture, l’élevage… Ils affectent les champs, tuent les animaux et polluent le lit de nos cours d’eau. Sans compter les conséquences sur la santé humaine, parce que nous consommons de plus en plus toutes sortes de nourriture dans ses sachets.
«En 2013, un million et demi d’animaux ont été victimes des déchets plastiques présents dans les océans du monde», pouvait-on ainsi lire dans une publication du quotidien français, «Le Figaro» en date du 21 octobre 2014. Et selon les Nations unies, environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde, soit presque 10 millions par minute. Ainsi, pour l’ONU, le plastique est devenu le matériau le plus fabriqué après le ciment et l’acier.
Et selon des statistiques datant de 2016, la ville de Bamako produit environ 3 390 tonnes de déchets par jour, dont 5 % constitués de matières plastiques, soit 169,5 tonnes. Un impact néfaste préjudiciable durant de longue année car, non biodégradables, ils peuvent passer des centaines d’années sans se transformer, donc disparaître totalement de l’environnement pollué.
Comme le rappellent souvent des experts, «il suffit d’une seconde pour fabriquer un sac plastique qui est, en moyenne, utilisé pour à peine 20 minutes mais met entre 100 et 400 ans à se désagréger». Il est nous pose donc un véritable défi écologique et socioéconomique.
Un problème qu’on avait pourtant espéré résolu par la loi N° 2014-024 du 03 juillet 2014 portant interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation des sachets plastiques non biodégradables en République du Mali. Une législation qui, à compter du 1er janvier 2014, interdisait la production, l’importation et la commercialisation de sachets plastiques (sac de grand ou petit format à base de matière synthétique (polyéthylène), servant de contenant pour les denrées alimentaires ou tout autre produit non biodégradables (tout sachet plastique susceptible de se décomposer dans un délai d’au plus 18 mois, sous l’action des microorganismes présents dans la nature) dans notre pays.
Hélas ! Comme beaucoup d’autres législations sur d’autres domaines plus ou moins sensibles, elle n’a jamais connu un début d’application. Au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, on a un moment lié la non application de ladite loi au manque de matériels adéquats. Autrement, la douane malienne n’est pas dotée d’équipements pour identifier les sachets biodégradables de ceux non biodégradables. Compte tenu du danger qu’il représente (biodégradable ou non), pourquoi ne pas interdire une fois pour toutes l’importation et la fabrication des sachets plastiques dans notre pays ?
Cela suppose aussi que l’on soit en mesure de proposer aux populations des moyens de rechange comme le Rwanda (où le ministre Modibo Koné séjourne actuellement) l’a fait en les remplaçant avec des sachets en papier, généralement recyclé. Tout est en fait une question de volonté politique !
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