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M5-RFP : divorce sur fond de règlement de comptes entre Choguel et ses compagnons de lutte d’hier

Mme Sy Kadidiatou Sow, Modibo Sidibé, Mohamed Aly Bathily, Konimba Sidibé, Cheick Oumar Sissoko… La liste des personnalités (démissionnaires ou exclus du M5-Rfp) ayant pris part à l’officialisation (mercredi 3 août 2022) du nouveau Comité stratégique du  «M5-Mali Kura» est loin d’être exhaustive. Se sentant abandonnés en «plein vol» par leur camarade de lutte depuis qu’il a accédé à la Primature, ils ont lancé mercredi dernier un nouveau Comité stratégique. Leur ambition est de réconcilier le mouvement avec les vraies valeurs de la refondation pour parvenir au changement qui était la principale motivation de leur lutte contre le régime de feu Ibrahim Boubacar Kéita entre juin et le 18 août 2020.

«La lutte du M5-RFP a été détournée au profit de l’instauration du culte du Premier ministre Choguel Kokala Maïga», a accusé Me Mohamed Aly Bathily, chargé de lire le réquisitoire. Il n’a pas manqué de rappeler que la lutte  initiale du M5-RFP visait à «refonder le Mali, loin du simulacre de démocratie et des pratiques de corruption, de trafic d’influence, de détournement des fonds et des biens publics avec leur cortège de mensonges d’Etat couverts par l’impunité totale et absolue».

A Choguel, ils reprochent d’avoir privilégié «la division en clans de ses propres membres» au lieu de s’engager dans un débat constructif. «On assista à la transformation du Comité stratégique du M5-Rdp initial. Certains de ses membres, appelés au gouvernement et dans les cabinets ministériels, se sont coupés de leurs bases où, pendant neuf mois, ils n’y ont pas mis les pieds, notamment pour y faire le compte-rendu des travaux de cette instance», ont également déploré ces personnalités influentes du mouvement. D’où leur décision de mettre en place un nouveau Comité stratégique véritablement dédié au «Mali Kura».

Cette nouvelle instance, présidée par Konimba Sidibé, sera désormais «le creuset de tous les espoirs du changement attendu par le  peuple malien». Le «M5-Mali Kura», selon ses initiateurs, entend «pleinement jouer et revendiquer son rôle d’acteur de la refondation du Mali, à travers la structuration et la conduite de politiques publiques»,

«La  rectification de la transition voulue par le Premier ministre a échoué. Finalement, elle semble être devenue la rectification du Comité stratégique lui-même», a souligné l’ancien ministre de la Justice, Me Mohamed Aly Bathily, appelant à un «sursaut patriotique» pour que le mouvement renoue avec les vraies valeurs de la refondation du Mali.

«Elle sera une force politique majeure dans la gouvernance de l’après-transition afin que le nouveau Mali, fondé sur une gouvernance vertueuse, de justice et de solidarité soit une réalité», a précisé Konimba Sidibé porté à la tête du Comité stratégique. Et d’ajouter, «la transition ne saurait se limiter à la seule organisation des élections».

Pour les leaders du «M5-Mali Kura», le mouvement ne peut plus se contenter d’être «une caisse de résonance, au service du destin personnel de son président». Il doit plutôt retrouver les valeurs unificatrices de la lutte contre le régime de feu IBK afin de se positionner comme un acteur majeur d’une transition de rupture avec les mauvaises pratiques en favorisant ainsi la refondation tant souhaitée au Mali.

On peut dire que la rupture est aujourd’hui consommée entre le Premier ministre Choguel Maïga et ses anciens camarades de lutte !

Moussa Bolly

CHOGUEL KOKALLA MAÏGA : Chronique d’une fin annoncée à la Primature

C’est un doux euphémisme de dire que l’étau se resserre autour de l’actuel Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, qui apparait aujourd’hui comme un homme, traqué de tous les côtés, de plus en plus délaissé, y compris dans ses propres entrailles, et qui ne semble plus tenir son fauteuil qu’à un filqui peut rompre à tout moment.

Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de la transition, n’est plus cet homme adulé au début de sa prise de fonction à la tête de l’Exécutif central, qui faisait la bamboula auprès d’un public acquis à sa cause, surtout lorsqu’il entonnait à souhaitles promesses d’une « gouvernance de rupture ».

Ce moment idyllique, où l’homme se faisait passer comme le ténor d’un renouveau pour le pays et où il avait droit de cité, est révolu. Et pour cause ? Choguel Kokalla Maïga est en ce moment au creux de la vague, bousculé qu’il est par de nombreux acteurs nationaux, à commencer par ses propres camarades du bon vieux temps de la contestation populaire sur le boulevard de l’indépendance, qui ne lui voient aujourd’hui quedésastre et faillite au cœur des affaires publiques.

Les remontrances politiques se multiplient et s’accumulent contre lui : après récemment la charge de l’Untm, pourtant soutien déterminé de la transition, qui lui a adressé une vive réplique, suite à des manquements graves sur le respect des promesses non tenues, c’est désormais l’Adema, un autre allié de poids de la transition, qui est sorti de ses réserves pour demander carrément la démission de cet homme à la Primature.

Dans la même veine, le cadre des partis politiques et de regroupement de partis politiques pour une transition réussie avait sonné la fronde sur le Premier ministre, en lui demandant de quitter ses fonctions pour s’être pris au piège d’un déni républicain à lui reproché dans l’exercice de ses fonctions.

En fait, du haut de ses prérogatives primatoriales, Choguel Kokalla Maïga, comme à ses habitudes, n’a  pas hésité à rencontrer une frange des acteurs politiques nationaux, étiquetés comme ses soutiens politiques déclarés, en leur enjoignant de se mettre en ordre de bataille en vue de remporter les prochaines joutes politiques qui s’approchent à grands pas dans le pays.

Dans un pays démocratique comme le nôtre, un tel travail partisan et fort suspecté de connivence de la part d’un Premier ministre au service de l’intérêt public, et donc complètement insoupçonné de népotisme politique, n’est pas un jeu politique anodin.

Les partisans de l’homme ont beau crier pour défendre leur champion, au prétexte qu’aucune loi de la République ne lui interdit d’exprimer ses choix politiques, il est clair que le Premier ministre, dès lors qu’il a rencontré des partisans dans un cadre des plus officiels au niveau de la Primature, ce haut lieu du pouvoir central, pour un ordre du jour spécifiquement privé, s’est rendu coupable du déni républicain. Une faute politique impardonnable dans un contexte démocratique.

Voilà alors qu’aux yeux de nombreux acteurs nationaux, le Premier ministre actuel a perdu toute crédibilité républicaine de continuer à assumer les hautes charges officielles qui lui confèrent le fauteuil primatorial, synonyme de droiture, à la fois morale et intellectuelle, vis-à-vis des citoyens du pays, indépendamment du clivage idéologique etsociologique.

De ce fait, dit-on, il doit en payer les conséquences politiques. C’est bien pourquoi en ce moment très tendu pour lui, le Premier ministre de la transition fait l’objet de vives critiques ; les unes aussi tranchantes que les autres, lui demandant désormais de quitter son fauteuil, car n’ayant plus la légalité formelle, vu ses accointances politiques assumées à l’endroit de ses propres partisans, de conduire l’action publique au grand bénéfice des Maliens.

On le sait, l’homme était au cœur d’une vive polémique parmi ses propres camarades de la contestation populaire du boulevard de l’indépendance, où des voix plus fermes, et non des moindres, s’étaient faites entendre dire qu’il s’était déjà disqualifié à agir comme étant le porte-parole du mouvement de contestation, en optant pour le clivage pour écarter, dit-on, les empêcheurs de tourner en rond.

La plupart des ténors du M5-RFP avaient tout simplement pris leur distance vis-à-vis du Premier ministre Choguel Maïga, avec lequel ils n’entendaient plus jamais continuer une quelconque collaboration politique. Au motif qu’il s’était évertué à diviser le M5-RFP et à procéder à une épuration politique qui ne disait pas son nom.

A l’évidence, les hostilités politiques ne s’affaiblissent pas à l’encontre du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui est aujourd’hui un homme isolé, au sens propre du terme, et qui voit de plus en plus sa marge de manœuvre se réduire considérablement.

Ces appels à la démission, de plus en plus nombreux et retentissants, et qui prennent des proportionspour le moins piquantes, car dépassant de loin le milieu de ses détracteurs politiques naturels, finiront-ils par le fragiliser auprès du colonel Assimi Goïta, seul à lui accorder ou non un sursis ?

On le saura bientôt….

Oumar KONATE

POLITIQUE : Que mijote Choguel sur le dos des associations ?

En regardant de près l’historique des audiences du Premier ministre Choguel   Kokalla Maïga, on s’aperçoit qu’il prépare quelque chose. Tout laisse croire que le chef du gouvernement qui est contesté par beaucoup de Maliens est dans la manœuvre pour prendre en otage l’opinion nationale en se cachant derrière le soutien de groupes associatifs et politiques. Il a reçu le mercredi 13 juillet 2022 une délégation de la Coordination pour la paix, l’entraide et le développement qui regroupe à ce jour 21 associations.

Cette association est sortie de nulle part, puisqueinconnue de tout le monde jusqu’à la semaine dernière. Dirigée par l’ancien ministre Adama Samassékou, la coordination se veut l’interface entre les populations et les autorités de la Transition. Elle se dit interpellée par la situation du pays, pour le moins préoccupante. Elle affirme avoir alerté plusieurs fois sur la détérioration de la situation et entend aujourd’hui passer aux actes en accompagnant les populations et surtout l’Etat dans ses missions.

Le ministre Samassékou a, au nom de la Coordination, salué les efforts des autorités qu’il qualifie de « processus de 2e indépendance du Mali », avant d’inviter les plus hautes autorités à l’Assemblée générale de lancement prévue pour le 11 septembre. Cette Coordination entend rassembler pour créer une société civile des terroirs.

Le Premier ministre a salué leur démarche, surtout qu’elle s’inscrit parfaitement dans le cadre des orientations du Président de la Transition, à savoir l’Union sacrée. Cette caractéristique de la Coordination est unique, a souligné Choguel Kokalla Maïga. Le chef du gouvernement a transmis à ses hôtes, au nom du Président de la Transition, toute la reconnaissance des autorités au peuple pour sa résilience lors de l’embargo injuste qui avait été imposé à notre pays.

Et Choguel Kokalla Maïga d’ajouter que le centre de gravité de la transition reste le peuple ; voilà pourquoi les aspirations des populations comme la sécurisation la lutte contre la corruption et l’impunité, les réformes politiques et institutionnelles seront poursuivies afin de refonder un Mali stable et souverain.

Par ailleurs, le Premier ministre a reçu, jeudi 14 juillet 2022, le Comité stratégique du M5-RFP, élargi aux femmes, aux jeunes, et une délégation venue de Sikasso. Choguel a tenu à informer les membres de la situation survenue le 10 juillet 2022,relative à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens. Selon ses communicants, le Premier ministre se veut clair sur la question. Le Mali veut la paix avec tous les pays du monde, en particulier ses voisins. Pour autant, a-t-il ajouté, les orientations du Président de la Transition dans cette affaire sont tout aussi claires et le colonel Assimi Goïta l’a fait savoir à tous ses interlocuteurs : notre souveraineté n’est pas négociable.

Il est clair que le Premier ministre cherche à communiquer sur les crises pour avoir des faveurs dans l’opinion. « Il s’agit ici pour vous de comprendre ce qui s’est réellement passé. Nous n’entendons plus fermer les yeux sur des pratiques aussi vieilles soient-elles, qui ne reposent pas sur des principes légaux, approuvés par le gouvernement du Mali, a estimé le Premier ministre. Notre sécurité est notre priorité ».

Choguel veut avoir le soutien politique qu’il n’a pas eu avec les principaux partis politiques. Le Premier ministre a ainsi reçu jeudi 14 juillet, à la Primature, une délégation du regroupement de partis politiques dit « non alignés », conduite par un certain Boubacar Diallo. Ces acteurs sont venus témoigner et apporter leur soutien aux autorités de la Transition pour les résultats déjà obtenus, selon les témoignages.

Ce regroupement qui compte plus d’une vingtaine de partis politiques sollicite par ailleurs son implication dans la gestion de la Transition, convaincu qu’il est de la justesse des missions poursuivies par les autorités. Le chef du gouvernement a annoncé l’ouverture d’une nouvelle page du processus et a invité les acteurs qu’il considère comme une partie des forces acquises au changement à œuvrer pour le grand rassemblement de toutes les forces du changement, afin de rendre le processus irréversible.

Le Premier ministre a également reçu, le jeudi 14 juillet 2022, une délégation du Pôle politique du consensus (PPC), conduite par son président JeamilleBittar. Ce dernier est connu pour ses prises de position en faveur de la transition, surtout pour défendre le Premier ministre. Bittar a rassuré le chef du gouvernement quant au soutien de son mouvement. « Nous sommes comptables de la gestion de cette Transition; même si nous ne sommes pas directement impliqués dans la gestion des affaires publiques », a-t-il déclaré. Le Président du PPC a affirmé qu’il faut revoir la situation du Mali quant à sa place dans les organisations et même au niveau de la Francophonie, car beaucoup d’États rejoignent le Commonwealth.

Enfin, Bittar a demandé au Premier ministre le renforcement du contrôle au niveau de l’administration, afin de lutter contre les retards et l’absentéisme.

« Votre mouvement fait partie des principaux acteurs du changement, vous faites partis des soutiens les plus sûrs de la Transition », leur a affirmé le Premier ministre. Choguel Kokalla a rappelé à ses hôtes que le peuple et Dieu sont derrière la Transition. « Nous n’avons peur en tant que dirigeants que du peuple et de Dieu et ils sont derrière cette Transition », a-t- il déclaré.

Oumar KONATE

M5-RFP : la guerre des stratèges fait rage !

Depuis quelques temps le torchon brûle entre les « stratèges » concepteurs de « Mali Kura ». A l’origine de cette guéguerre  avant la guerre au sein du comité stratégique du M5RFP, le limogeage de l’ancien ministre de la Culture, le cinéaste   Cheick Oumar Sissoko  à la tête  du mouvement Espoir Mali Kura (EMK) le 10 mai dernier, pour des raisons politiques par un noyau dirigé par le Pr Ibrahim Ikassa Maiga qui serait proche du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga, non moins président du comité stratégique du M5 RFP. La riposte de l’altermondialiste Dr Cheick Oumar Sissoko ne se fera pas attendre à travers un point de presse animé, le samedi 14 mai 2022 au siège de l’EMK à Magnambougou. Il dit  ne plus reconnaître le Comité Stratégique du M5/RFP dirigé par Choguel Kokala Maiga, réclame son départ de la primature et propose un gouvernement de mission. Cette guerre de clan risque de porter un coup dur à la transition. De quoi s’agit-il ?

Après la CMAS de Issa Kaou Djim, le mouvement  Yéréwolo débout sur les remparts de Adama Ben le Cerveau, de l’EMK de Cheick Oumar Cissoko, le tour est arrivé au comité stratégique du M5 RFP version rectifiée de la transition du PM Choguel de voler en éclat. En effet, les stratèges du M5 qui ont déboulonné le régime d’IBK  en août 2020, ne sifflent plus dans la même trompette. Pour cause, la guerre de positionnement et d’intérêts personnels    sont à la base de cette tension politique qui n’arrange pas la situation actuelle du pays.

M5 pris en otage et sur la voie d’abandon de ses idéaux.

Selon l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko le M5 est aujourd’hui  pris en otage par le PM et sur la voie d’abandon de ses idéaux.

« Avec des personnalités et des organisations membres fondateurs nous avons tenté de maintenir notre organisation mère sur ses principes d’organisation et son idéal pour le Mali. Peine perdue. Des méthodes de voyou ont bloqué la machine. Nous sommes obligés de dire que nous ne reconnaissons pas ce Comité Stratégique et son Président. Le PM va certainement partir. Il doit partir. Il va malheureusement laisser le pays exsangue de ressources financières. Il va laisser un pays isolé, divisé, fragilisé. La tâche ne sera pas facile pour conduire en ce laps de temps cette 3e étape de transition avec l’immensité des problèmes. EMK exige que cette 3e étape de transition soit une étape de rupture avec les pratiques anciennes de corruption, de gabegie, d’accaparement illégal des biens publics, de népotisme. C’est contre ces fléaux énumérés dans notre appel du 14 Mai 2020 que nous nous sommes battus. Hormis la question de la sécurité, rien à changer et pire, on continue à protéger les voleurs, les corrompus. Comment faire? Il faut un autre gouvernement, un gouvernement de mission de 15 à 20 personnes. » a laissé entendre  Cheick Oumar Sissoko.

En poursuivant, il accuse le N°1 du gouvernement que : « Depuis bientôt 12 mois, nous assistons à un one man show du PM Choguel. »

 et ne fait pas de cadeaux à ses anciens camarades du mouvement EMK. A ses dires, Ils privilégient à un moment de la lutte, leurs intérêts personnels aux intérêts du peuple Malien. Honte à eux! EMK appartient au Vaillant Peuple du Mali, à ses membres, à des organisations qui ont eu le courage de faire l’historique APPEL du 14 Mai 2020 qui a permis de faire une mobilisation populaire dont l’expression politique fut M5 RFP, aujourd’hui hélas moribond par la faute criminelle de ce noyau aux ordres de Choguel. Ni Bouba Traoré prétendument Président par intérim du Comité Stratégique, Chargé de mission à la Primature, ni Tiemogo Maiga, ni Aliou Sankaré Bidy, ni Ramos sorti des bois, ni Kader Maiga Conseiller très spécial de Choguel, ni Ikassa Maiga fut ce t il Ministre du gouvernement Choguel, ni Choguel leur mentor, n’empêchera EMK de suivre sa voie, son combat pour une Transition Réussie. Toujours selon lui, le PM Choguel a divisé le peuple malien, la classe politique, le M5, l’EMK, la jeunesse malienne pour son confort personnel et les délices du pouvoir. « Nous ne l’accepterons pas. Si la Transition de rupture ne devient pas une réalité. EMK va faire un APPEL DE MOBILISATION contre le pouvoir. Et cela, nous ne le souhaitons pas. » a-t-il conclu.

Pourquoi des alliés d’hier sont devenus subitement des ennemis ?

Aux dires du coordinateur de l’EMK, Cheick Oumar Sissoko, Il a signé une décision de l’assemblée générale EMK en date du 17 janvier 2022 qui demandait à remplacer trois de ses représentants au comité stratégique du M5RFP conformément aux principes d’organisation. Ils sont absents depuis 11 mois. Le mois de mai fait leur 12e mois. Le Comité Stratégique refuse, Choguel en tête, leur remplacement. Il s’agit de Bouba Traoré, du ministre Ibrahim Ikassa Maiga, de Kader Maiga.

« Comment Ikassa et les deux autres peuvent-ils parler du fonctionnement de EMK, de ses activités? » s’interroge t il.  Quant à Tiemoko Maïga, il ne vient pas depuis cinq mois. Aliou Sankaré Bidi était par contre présent à l’assemblée générale du 17 Janvier 2022.  « Ils mentent tous, ces bons musulmans pour plaire à Choguel. Ils disent défendre la Transition, mais ce sont leurs intérêts personnels, égoïstes liés aux promesses de Choguel qu’ils défendent. Promesses de postes au gouvernement, au CNT, et pour les jeunes promesses de postes au ministère de la refondation. » a-t-il révélé.

C’est cette décision de faire remplacer les lieutenants du PM Choguel au sein du comité stratégique qui a mis le feu aux poudres. Donc le clan Pr Ibrahim Ikassa Maiga,  ministre de la refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions est passé à la vitesse supérieure pour chasser Cheick Oumar Sissoko de la tête de l’EMK à travers une déclaration rendue publique le mardi 10 mai 2022 au Mémorial Modibo Keita ou six membres sur les 17 que compte le comite de pilotage de l’EMK avaient signé cette annonce en occurrence, Tiemoko Mahamane Maïga, honorable Bouba Traoré, Aliou Sankaré, Ibrahim Ikassa Maïga, Abdel Kader Maïga et Abraham Douah Cissoko.

Les désormais anciens camarades de Cheick Oumar Sissoko, l’accusent de haute trahison envers ses camarades politiques, son refus de participer aux réunions du noyau, la prise de distance de M. Cheick Oumar Sissoko vis-à-vis du noyau pour s’adonner à un travail fractionnel permanent, La déclaration devant la jeunesse EMK, le comité scientifique et le comité de pilotage, qu’il ne connait point le noyau dont il avait été coordinateur et la réclamation de rupture avec la transition. Face à ces agissements du coordinateur de du mouvement Espoir Mali Kura, ces six camarades de lutte ont décidé de prendre leur distance de lui en le démettant de ses fonctions de coordinateur. Dans ce ping pong, qui dit vrai entre Cheick Oumar et ses adversaires du jour ? rien n’est moins sûr. En tout cas, la guerre est ouverte entre les « stratèges » et les « opportunistes » du M5RFP. Dans ce Mali Kura l’opportunisme a pris le dessus sur le patriotisme ! Le président de la transition Col. Assimi Goita va-t-il siffler la fin de la récréation ? wait end see….

Bechir Ben le Cherif

Front SOCIAL : l’UNTM accuse Choguel de gouvernance “calamiteuse”

Est-ce la fin de la trêve entre les autorités de la transition et les partenaires sociaux ? Rien n’est moins sûr après la sortie de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), la plus grande centrale syndicale du pays.

“L’Untm est brimée sous votre propre impulsion au sein du M5-RFP…’’, dénonce la centrale syndicale dans une correspondance en date du 6 mai adressée au Premier ministre. Selon les termes du document, pendant les rencontres du M5-RFP auxquelles le PM a assistées, il a été demandé aux départements de faire la promotion des syndicalistes et de leurs organisations qui auraient participé à la lutte pour le changement. “C’était le signal contre notre centrale partout”, indique l’Untm. Dans sa lettre, la faîtière affirme être plus méritante que beaucoup de protagonistes qui auraient agi dans l’ombre du M5-RFP. Et qu’elle continue de se battre pour l’intérêt des travailleurs et n’attend rien d’autre, contrairement à ce qu’elle qualifie de “spécialistes de calculs politiques”. Plus loin, l’Untm accuse le PM et ses amis du gouvernement de refuser de satisfaire ses doléances, dont la relecture du décret n°2011-05/P-RM du 10 février 2011 qui serait à l’avantage des citoyens victimes; le rétablissement dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés de Syama, Bramali et autres services ; la non révision des codes portant création des bureaux de placement privés ; la non ouverture des discussions entre le Patronat et l’Untm pour l’octroi des augmentations de salaires que le privé n’a pu satisfaire ni en 2014, ni en 2019, ni en 2021; le non-respect de l’intégralité des domaines de l’Ortm et de l’IER.

Pour le signataire du document, le PM et ses amis ont manqué de ‘’patriotisme’’ en ne travaillant pas bénévolement et continuent de prolonger une gouvernance ‘’calamiteuse”. Aussi, l’Untm menace-t-elle le PM de rentrer dans le jeu politique national car, dit-il, cela n’est pas interdit au syndicalisme. La lettre indique que l’Untm avait décidé de faire une trêve avec l’Etat parce qu’elle soutient le président de la transition. Et ce, à condition que les doléances soient apurées au fur et à mesure. Mais, tout vraisemblablement, le PM et ses amis du gouvernement refusent de suivre. Pour l’Untm, la ligne rouge est la tentative du PM de proliférer ‘’le négationnisme”” de la révolution de mars 1991.

Hamadoun MAIGA

Yacouba Katilé met en garde le Premier ministre : « L’UNTM est brimée sous votre propre impulsion… »

Manifestement remontée contre le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, l’Union nationale des Travailleurs du Mali –UNTM – sous la plume de son Secrétaire général en personne, Yacouba Katilé, lui a adressé le 6 mai 2022, une correspondance pour lui faire des remontrances. Une sortie qui tombe au mauvais moment pour le Chef du gouvernement.

«C’est avec le cœur serré qu’il nous est arrivé d’apprendre à l’issue de la séance d’interpellation à laquelle vous avez répondu au Conseil national de Transition (CNT) le jeudi 21 avril 2022, vos propos sur les droits des travailleurs victimes de réformes économiques initiées par l’Etat malien avec la Banque mondiale et le FMI », écrit le Secrétaire général de la Centrale syndicale, le 6 mai 2022, tout en saluant et félicitant le Premier ministre pour l’œuvre de restauration de notre souveraineté entreprise sous sa haute inspiration et autorité.

« Autant vos prises de position pour le paiement direct des droits aux bénéficiaires sans passer par les services de notaires et d’avocats ont fait merveille aux travailleurs, autant le jugement que l’on vous prête selon lequel les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le gouvernement ont attristé le monde du travail », poursuit-il. La lettre de l’UNTM rappelle qu’il s’agit des droits ayant des fondements salariaux d’anciens travailleurs qui ont fait des sacrifices pour que les Programmes d’ajustement structurel du pays ne soient voués à l’échec. La Centrale syndicale déplore la privation d’innocentes personnes de leurs droits acquis sur la base de leurs salaires sous l’autorité du Chef du gouvernement.

Plusieurs refus

Le Secrétaire général de l’UNTM note quelques refus du Premier ministre. «Vous refusez la relecture du Décret n° 2011-051/P-RM du 10 février 2011 qui est cependant à l’avantage des citoyens victimes d’une gouvernance calamiteuse que vous prolongez en brimant notre Centrale, par voie de conséquence des pauvres citoyens qui sont nos membres…Vous refusez de rétablir dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés soit pour fait de grève, soit sous le prétexte de la COVID-19 (SYAMA, BRAMALI et bien d’autres services…)….Vous refusez une révision des Codes portant création des Bureaux de Placement Privé (BPP) qui exploitent seul des milliers de jeunes travailleurs Maliens. Vous refusez que Patronat et UNTM ouvrent des discussions pour l’octroi des augmentations de salaires que le privé n’a pu satisfaire ni en 2014, ni en 2019, ni en 2021, en incitant les employeurs à ne pas mêler l’UNTM dans vos discussions. Vous refusez toute intervention pour le respect de l’intégralité des domaines de l’ORTM et de l’IER laissés aux mains des spéculateurs fonciers, parce que l’UNTM en fait une revendication essentielle ».

Attention : la ligne rouge…à ne pas franchir !

Katilé lance quelques piques. « Nous aurions pu soulager le calvaire des fonctionnaires face à la cherté de la vie à travers des mesures consensuelles. Puisque c’est l’UNTM, vous vous y refusez. Nous salariés, toutes catégories confondues, auraient pu gérer autrement l’accumulation des hausses de prix, car ne touchant pas des salaires et indemnités en millions, qu’est-ce qui peut les retenir ? A côté de nous, les charges publiques de transition sont bénévoles. Voilà une marque de patriotisme qui vous a manqué, vous et vos camarades » « Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les conventions et résolutions le consacrent. Donc, faites attention ! », avertit la plus grande Centrale syndicale du pays.

Le Secrétaire général de l’UNTM déclare ne nourrir aucun ressentiment aucune rancune, aucun désir de revanche contre qui que ce soit. Selon lui, « I’UNTM et ses membres soutiennent le Président de la Transition en lequel le peuple se reconnait ». « Cela a justifié l’option libre et souveraine d’arrêter les grèves, de ne plus déposer de nouvelles revendications, pourvu que, les anciennes soient progressivement apurées. Vous et votre tendance M5-RFP, et membres du gouvernement, pensez que tout respect des accords signés est une abdication devant le casse-pied que constitue l’UNTM. D’accord, mais c’est oublier que l’UNTM peut beaucoup plus que ça », enfonce-t-il.

A en croire Yacouba Katilé, « l’UNTM est brimée sous votre propre impulsion au sein du M5-RFP pendant les rencontres que vous assistez dans le cadre du M5-RFP, en demandant aux départements de faire la promotion des syndicalistes et de leurs organisations qui ont fait selon vous, la lutte pour le changement. C’était le signal contre notre Centrale partout ».

Pour le patron de la Bourse du travail, jadis Quartier Général du mouvement démocratique dont la lutte a abouti à la chute du général Moussa Traoré, « la ligne rouge est la tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Mars 1991 et de ses résultats ».

Chiaka Doumbia

HAC / AFFAIRE BASSIDIKI TOURE : Choguel charge Assimi Goïta sans convaincre

Après l’élection de de Bassidiki Touré parmi les trois représentants de la presse malienne à la Haute autorité de la communication (HAC), le monde des média a été sidéré de voir le nom de celui-ci écarté  par le décret présidentiel. Depuis lors, la presse cherche les motifs de cette décision injuste. Lors de la séance de questions d’actualité du Conseil national de transition, il a fallu l’interpellation du Premier ministre sur la question par l’un des représentants de la presse pour que ce dernier rejette la lourde responsabilité de cette affaire au Président de la transition, Assimi Goïta.

Injustice sous la transition, qui l’aurait cru ?

Au regard de l’injustice galopante qui s’érigeait en mode de gouvernance, l’avènement de la transition politique avait suscité  de l’espoir auprès de l’opinion nationale. Mais, le peuple a vite déchanté. Car, le sauveur est en train de devenir le bourreau.

En effet, l’affaire de désignation des membres à la Haute autorité de communication (HAC) a levé un pan de voile de la vraie nature des autorités de la transition.

Suite à la mise à l’écart de son représentant élu pour siéger à la HAC conformément aux textes en vigueur,  la presse a remué ciel et terre pour savoir les raisons d’une telle mésaventure. Ni la Primature s’était préalablement impliquée pour entériner cette forfaiture, si on s’en tient au témoignage du Président de la maison, ni la Présidence de la République n’a été en mesure de donner les raisons de l’absence de Bassidiki Touré sur le décret de nomination des membres de la HAC.

A en croire le président de la Maison de la presse, BandiougouDanté, il y a eu plusieurs entretiens entre lui,  le ministère de tutelle et la Primature voulant imposer  le remplacement de la 3ème personne élue par les faitières par la 4ème. Cela, sans aucun argument juridique. Acculé par les multiples demandes de motivation de cette décision de remplacement de Bassidiki Touré et la détermination de Danté d’aller jusqu’au bout,  le Premier ministre finira par annoncer au Président de la Maison de la presse : « Nous sommes d’accord sur notre désaccord ». Pour ainsi affirmer qu’il ne détient aucun argument pour justifier la décision envisagée par les autorités de transition.

Comme dans une jungle où le plus fort a toujours raison, elles ont fini par publier leur décret de nomination des membres de la HAC sans Bassidiki Touré. Depuis lors, la presse est sur le qui-vive. Vent débout, elle multiplie des actions afin que cette injustice soit corrigée.

Ainsi, après une première réunion d’information initiée par le Comité de veille des média,  une assemblée générale a eu lieu jeudi 14  avril à la Maison de la presse, où la non-reconnaissance de la HAC en l’état et d’autres actions sont envisagées, la représentante de la presse au CNT a enfoncé le clou le 21 avril. Suite à sa question relative au motif de l’absence de Bassidiki Touré parmi les membres de la HAC,  sur un ton hésitant, le Premier ministre prétexte dans un premier temps qu’il y a eu une enquête de moralité, sans dévoiler les conclusions. Ensuite, indique-t-il que le Président Goïta est  tenu par un devoir de réserve. Avant d’ajouter que seul le Président de la transition, Assimi Goïta, connait les motifs de la mise à l’écart de Bassidiki Touré, bien qu’il a été élu par ses confrères. Ces propos dubitatifs n’ont pas convaincu leur auteur, à fortiori son auditoire. Car, son implication personnelle dans ce dossier narré par le Président Danté ne permet pas de l’innocenter auprès des faitières de la presse.

Oumar KONATE

RETRAIT DU MALI DE LA CEDEAO, ABANDON DU FCFA … Le Premier ministre lâche en plein vol ses activistes

La séance de questions d’actualité initiée par le Conseil national de transition (CNT) aura été un exercice que certains laudateurs ne sont pas près d’oublier de sitôt. Car, elle a été une occasion pour briser l’espoir  des gens qui s’étaient donné comme métier l’organisation des marches et des meetings.  Car, le Premier ministre, n’étant dans ses beaux jours, a déclaré que leur fonds de commerce n’était plus consommable.

Avec l’avènement de la transition, on assiste à une floraison d’activistes.  Aujourd’hui, il suffit de se transformer en laudateur des princes du jour pour avoir une certaine audience et des privilèges. Le terreau  pour la plupart d’entre eux est d’organiser des marches et meetings pour réclamer le retrait du Mali de la Cedeao, l’abandon du FCFA à travers la création d’une monnaie nationale et le départ de la Minusma au même titre que les forces européennes : Barkhane et Takuba.

En réponse à la question  sur le retrait du Mali de la Cedeao, du FCFA, la création d’une monnaie nationale et le retrait de la Minusma, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été on ne peut plus clair : « Notre gouvernement,   jusqu’à preuve de contraire, n’a pas inscrit dans son agenda  la sortie de la Cedeao. A la date d’aujourd’hui, ce n’est pas dans l’agenda du gouvernement.  Nos relations avec la Cedeao sont très difficiles. C’est de l’arbitraire. C’est pourquoi nous parlons de mesures illégales, illégitimes, injustes et inhumaines ». Une déclaration qui fait froid dans le dos des laudateurs qui ont élu domicile sur la Place de l’Indépendance pour revendiquer le retrait du Mali de la Cedeao

S’agissant de la création d’une monnaie nationale, le Premier ministre prend encontre-pied ses soutiens qui passent le clair de leur temps dans les manifestations pour la création d’une monnaie nationale visant à mettre fin à l’usage du FCFA dans notre pays.  « La question de la création de notre monnaie. Je pense qu’il y a des étapes dans la construction de l’Etat où il faut aborder  avec beaucoup de discernement. Nous avions déjà créé une monnaie, il faut tirer les conséquences de sortie de cette monnaie. Nous avions créé  la monnaie en 1962 ; on a signé des accords franco- maliens en février  1967 pour dire qu’on retourne au CFA dans 5 ans, c’est-à-dire en 1972.  Si on décide de créer notre monnaie, je pense qu’on ne doit pas le faire dans la situation de tension actuelle. On crée un état solide et s’il est posé, on vous avisera », argumentera l’orateur.

Au sujet de la Minusma qu’une partie de son entourage conteste, à ce niveau aussi, il n’a pas rassuré ses soutiens. Car, expliquera-t-il, le mandat de la Minusma sera renouvelé. « Il n’y aura pas de changement notable  à ce niveau », a indiqué Choguel K Maïga.

Oumar KONATE

LE PAG EN EXAMEN AU CNT : Le verbiage de Choguel Kokalla

C’était attendu comme un événement politique phare de la transition, depuis la rectification intervenue en son sein, il y a bientôt un an, avec la nomination de Choguel Kokalla Maïga au poste de Premier ministre : l’examen devant le CNT du Plan d’actions gouvernemental (PAG) du Premier ministre, jeudi dernier. A la fin, ce fut une véritable évasion politico-médiatiquepour lui,comme il en est le champion. Choguel Kokalla Maïga, comme pour noyer le poisson dans l’eau, n’a rien dit au cours de son show médiatique. Chronique d’un camouflage ‘’médiatico-événementiel’’ sans nom !

Ce jeudi, au CNT, l’organe législatif de la transition, délocalisé au CICB, c’est un Choguel Kokalla Maïga non sûr de son fait qu’on a perçu à l’entame du show médiatique, débuté sous la forme d’un examen de passage au ton vif et direct sur des réalisations de son bilan de près d’un an d’exercice.

A l’image d’un Nouhoun Sarr, fort inspiré par l’enjeu de l’événement, qui n’a certainement pas  voulu que ce premier exercice d’appréciation de l’action gouvernementale apparaisse  comme une formalité banalisée, et qui a directement asséné les coups.Le PAG du Premier ministre, à l’exception notable des prouesses militaires vantées et fièrement portées par tous, dans sa réalisation effective, n’est pas en fait une grande réussite. Le ton de l’événement est ainsi donné et le décor planté.

Selon Nouhoun Sarr, qui continue d’ailleurs d’essuyer, sur les réseaux sociaux, les foudres des nervis, mis à contribution par l’interpellé, pour avoir osé, comme il l’a fait, décrié l’action gouvernementale portée par unChoguel Kokalla Maïga, au-delà d’un populisme pompeux, qui n’a pas réussi à engranger des résultats probants sur son plan d’actions gouvernemental.

Le Premier ministre de la transition, ainsi interpellé au vif sur ses actions, comme on le sait, à l’ordinaire, n’a pas dérogé à sa réputation de se complaire dans un rôle de victime expiatoire. Il en a l’habitude de cette victimisation, dès qu’il s’agit, pour lui, de jouer au camouflage savant et orchestré, dans le but de se donner du beau rôle et de faire porter les responsabilités des échecs sur les autres.

« C’est le contexte, dit-il en substance, difficile, fait d’agression politique, diplomatique et médiatique, qui frappe le pays, pour avoir choisi la voie de l’honneur, qui explique pourquoi l’action gouvernementale a peiné à démarrer ».

Dans ce jeu de victimisation, tout y est : la France, comme une rengaine, a tout fait pour comploter contre le Mali. La presse locale, elle, n’est pas non plus épargnée, d’autant qu’elle est accusée de pilonner dans ses manchettes le Premier ministre, pourtant dédié à la cause publique.

Le beau rôle lui revient, lui, Choguel Kokalla Maïga, qui est pourtant violemment dénoncé par de nombreux interpellateurs  d’avoir usé du clivage en opposant les Maliens à partir de ses attributs officiels, parce qu’il estime, lui-même, qu’il a pris le pari de la défense des intérêts du peuple malien. Ce qui lui vaut toutes sortes de diatribes.

Voilà le jeu d’un homme, celui du tape-à-l’œil,  qui sait bien qu’il n’y a pas beaucoup de choses à mettre sous la dent pour l’effectivité des actions réussies à son actif, depuis qu’il a été nommé au poste de Premier ministre, il y a bientôt un an.

La parfaite illustration de la fuite en avant du chef du gouvernement lors de ce premier choc avec les membres du CNTse résume sans doute par le silence, à la fois assourdissant et intolérable, qu’il a entretenu sur les délestages monstres qui empoisonnent en ces moments la vie des citoyens et des ménages.

Le contexte de ces coupures sauvages de courant, qui n’épargnent aucun quartier de la capitale, devait empêcher le Premier ministre de la transition, à cette occasion solennelle, de passer sous silence un tel phénomène. Ne serait-ce que pour démontrer qu’il est le Premier ministre du quotidien.

Hélas ! Il n’en a cure d’autant qu’il sait très bien qu’il chemine sur du sable mouvant, en parlant de ce secteur ô combien stratégique.

En s’y murant dans un tel silence sur les délestages, le Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, a bien usé, comme il sait bien le faire, de la ruse pour endormir les consciences. Il le sait d’autant plus dommageable, pour sa prestation, déjà maigre sur les réalisations qu’il a réussies, à la tête du gouvernement, qu’il a du mal lui-même à se défaire des échos malsains des scandales de toutes sortes qui ont gangréné la gouvernance, pompeusement présentée, comme celle de la rupture, au début de sa prise de fonction à la Primature.

A l’évidence, à part tenter de frapper les esprits, en l’occurrence en promettant des actions phares à venir, le Premier ministre de la transition, lors de cette séance publique, n’a rien dit. Très peu convainquant sur son bilan, qui est resté des plus mitigés, à près d’une année d’exercice primatorial, Choguel Kokalla Maïga a été incapable de démontrer à la face du monde qu’il était cet homme visionnaire, dont on s’était pris à rêver, au moment où il annonçait en fanfare, à sa prise de fonction, qu’il pouvait bâtir le renouveau du pays.

Pour cela, le maître des lieux, le colonel Diaw, a réussi un pari politique de taille : celui de mettre à nu un homme prétendument  et abusivement annoncé, un peu trop vite,  commeune compétence avérée et intrinsèque, au plan moral et professionnel, dont l’action, menée à la tête du gouvernement, pourrait forger le destin du Mali.

Il n’en est rien : le Premier ministre de la transition, au finish de cet exercice, n’a fait qu’étaler ses incohérences dans la conduite de l’action publique, dans une fuite en avant qui lui sied,  tout en excellant dans des domaines, où on le sait d’ordinaire, capable de tirer son épingle du jeu, à savoir les fausses promesses, les illusions et les imputations aux autres pour les péchés commis.

C’est d’ailleurs là, sur ce terrain, qu’il faut apprécier ce passage du Premier ministre de la transition, devant le CNT, qui a permis au colonel Diaw, fin stratège qu’on n’imaginait pas,  qui a réussi, devant tous, de prouver que le Premier ministre de la transition a atteint ses limites.

Eh bien ! Ce n’est pas un Nouhoun Sarr, plus incisif et plus tranchant, lors de ce premier face-à-face avec le Premier ministre au CNT, qui dira le contraire.Lui qui ne cesse de se faire traiter de tous les noms d’oiseaux  par les nervis lourdement compensés pour la basse besogne  sur les réseaux sociaux,  pour n’avoir fait seulement que son travail. A savoir : assurer un contrôle efficace et rigoureux de l’action gouvernementale.

Oumar KONATE

INTERPELLATION DU PM AU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION : Le Parlement transitoire malien entre responsabilité, médiocrité et opportunisme

Alors qu’on s’achemine vers la proposition d’un nouveau chronogramme de prolongation de la transition, après les 18 mois consommés, le Conseil National de transition s’est finalement réveillé en interpellant le chef du gouvernement afin qu’il s’explique devant la représentation nationale, sur l’état de mise en œuvre de son Plan d’Action Gouvernemental, PAG. Au cours de cet exercice hautement démocratique et républicain l’opinion nationale voir internationale a pu faire le distinguo entre les membres du CNT qui sont dignes de représenter le peuple malien, ceux qui sont présents à l’hémicycle par copinage sans le mériter et les opportunistes sans foi ni loi mus seulement par leurs intérêts sordides. Cette interpellation, faudrait le rappeler, a fini par convaincre les plus naïfs de l’incompétence, voire du manque de vision  du gouvernement à mener le bateau  des réformes à bon port afin d’aboutir au Mali Koura. Toutes les questions ont été bottées en touche et le PM s’était fourvoyé dans un art oratoire d’auto satisfaction. Pourquoi le CNT a-t-il attendu plus de 10 mois, alors que le pays souffre énormément, pour interpeller le chef du gouvernement ? Au regard de la piètre prestation du parlement transitoire faut-il désespérer de ce CNT ?

Après dix mois de discours enflammés, vindicatifs et populistes, le gouvernement dirigé par Choguel Kokala Maïga est désormais  dos au mur face aux différentes crises gravissimes qui secouent notre pays. Pour que le bateau de la transition ne chavire pas collectivement, le Conseil National de Transition s’est démarqué ou du moins s’est assumé en jouant sa partition, pour l’histoire. Il a interpelé le jeudi 21 avril 2022 le chef du gouvernement, Choguel K Maïga pour qu’il vienne dresser le bilan de 10 mois de gestion du gouvernement. La tribune du CNT, en tant qu’organe législatif de la transition est l’endroit approprié pour cela. Ses membres n’auraient aucune congratulation pour avoir eu l’initiative d’interpeller le PM, bien au contraire ils sont blâmables pour leur lenteur, surtout au moment où une frange importante des maliens crie leur ras-le-bol face aux sanctions qui pèsent lourdement sur la population.

Tard vaut mieux que jamais, dit-on, la belle initiative du CNT a été saluée par des nombreux observateurs qui estiment qu’une évaluation du chemin parcouru était devenue une nécessité pour la suite de la transition, car elle permettra de connaitre les erreurs et de les corriger. Cette interpellation était d’une importance capitale pour le peuple qui, à court d’informations sur les sujets brulants de l’heure, veut avoir des éléments d’appréciations relatifs aux choix politiques faits par les autorités et surtout leurs conséquences sur le quotidien des maliens. Le peuple se sentant abandonné par ses représentants, veut également connaitre qui sont ceux qui le représentent au CNT.

Il est clairement établi aujourd’hui qu’au sein du CNT il y a trois catégories de membres : il y a ceux qui y sont par mérites et qui sont à la fois conscients de leurs missions et capables de prendre leur responsabilité quel que soit la situation. Les honorables qui appartiennent à cette catégorie ne sont pas nombreux, mais ils peuvent donner du fil à retordre à n’importe quel ministre et premier ministre. Dans cette catégorie on peut citer entre autres Nouhoum Sarr, Amadou Maïga, Racky Talla Diarra, Sambou Diadié Fofana, Moussa Ag Acharatoumane ; pour ne citer que ceux-ci. Ces honorables comme d’autres qu’on pourrait oublier, ont joué pleinement leur rôle en posant les bonnes questions au PM et certains vont jusqu’à lui proposer d’accepter de se sacrifier en abandonnant le poste de PM après un bilan largement en deçà des attentes.

La deuxième catégorie des membres du CNT, est celle des médiocres. Ils ne sont bon à rien, n’apportent aucune valeur ajoutée, complaisants, et robotisés, ils ne sont prêts qu’à applaudir le prince du jour et à crier haro sur tous ceux qui ont une opinion contraire à celle du prince du jour. La plupart des membres du CNT relevant de cette catégorie, sont nommés sur la base de leurs relations avec ceux qui ont le dernier mot. Ils ne sont à l’hémicycle  juste pour des perdiemes de session et des indemnités de parlementaires.

Le troisième lot est composé d’opportunistes, des gens sans foi ni loi, des situationnistes, prêts à retourner la veste en fonction de leurs intérêts. Ces laudateurs zélés sont prêts à vendre leur âme au diable pour atteindre leurs objectifs sordides. Ce sont eux qui ont encensés le PM malgré le bilan en deçà des attentes, ce sont encore eux qui prennent leur bâton de pèlerin pour sillonner toutes les contrées du Mali en faisant la promotion du président de la transition qui ne serait ni demandeur ni preneur. Ce qui compte pour cette catégorie des membres du CNT c’est juste ce qu’ils pourraient avoir en termes de gain et d’opportunités, mais ils ne sont pas là pour le Mali.

En somme, un pays en crise multidimensionnelle comme le nôtre, doit être la priorité de tous. Car pour sortir de la crise, en plus d’avoir une grande capacité de résilience, il faut également des ressources humaines compétentes, expertes et aptes moralement. Les nations qui ont émergé sont celles qui ont façonné un bon citoyen.

Youssouf Sissoko