Archives du mot-clé maliens

INDÉPENDANCE : Les recettes miracles d’Assimi Goïta

L’annonce des chantiers économiques destinés à assurer l’émergence du Mali a été faite par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. C’était à l’occasion de la célébration du 62è anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Par ailleurs, le chef de l’Etat a une fois de plus assumé son choix de cheminer sur la voie tracée par la majorité des Maliens.

La construction prochaine d’un hôpital de référence, la réhabilitation des industries locales et la transformation sur place des matières premières dont le coton, ainsi que la construction d’une raffinerie d’or sont des initiatives annoncées par Assimi Goïta lors de son discours à la nation le 22 septembre 2022.

Selon le président de la transition, l’œuvre de refondation de l’État initiée sur la base des recommandations des Assises nationales de la Refondation se poursuit à travers plusieurs actions comme l’adoption d’une nouvelle loi électorale et l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui nous permettront de doter notre pays d’institutions démocratiques stables.

Ainsi, a-t- il déclaré, au regard du vœu ardemment exprimé par le peuple malien lors des Assises nationales de la Refondation, il était devenu indispensable de respecter la volonté populaire. D’où le Comité indépendant de suivi-évaluation des Recommandations des Assises (CINSERE-ANR).

Le colonel Goïta, tout en rendant à nouveau un hommage mérité au peuple malien pour sa mobilisation inconditionnelle pour la réussite de la Transition, a lancé un appel pressant à la jeunesse malienne dont le rôle a toujours été décisif dans la vie publique. « Cette Transition est aussi la sienne. C’est la raison pour laquelle elle ne doit nullement être en marge du processus de refondation de notre pays. Cela est d’autant plus nécessaire que l’attitude de la jeunesse a toujours eu un impact sur le pays », a-t- il affirmé.

A en croire le chef de l’Etat, plus que jamais, le Mali entend retrouver la place qui lui revient dans le concert des nations. « Je voudrais saluer notre diplomatie qui, de manière courageuse et professionnelle, porte la voix du Mali partout où cela se doit. Je voudrais également remercier tous les partenaires qui accompagnent notre pays dans la lutte contre les groupes armés terroristes et pour la restauration d’un État démocratique », a poursuivi le colonel Goïta.

Par ailleurs, il a indiqué que les efforts destinés à assurer la couverture des besoins en énergie électrique des populations et des activités socioéconomiques du Mali se sont poursuivis à travers le renforcement des capacités de production hydroélectrique et thermique. La mise en œuvre des projets et activités annoncés permet de projeter le taux national d’électrification à 55% à la fin de l’année contre 53% en 2021, l’ambition étant fixée à 58% pour 2023.

 

L’après rectification

Il y a un peu plus de trois mois, la rectification de la transition a eu un an en mai dernier. Arrêtés puis mis en résidence surveillée, Bah N’Daw et Moctar Ouane sont aujourd’hui libres de leur mouvement. Selon des proches, le Président Bah N’Daw a retrouvé ses avantages d’ancien chef d’État, avec des bureaux vers Niarela. Quant au Premier ministre Ouane, il a retrouvé sa liberté de mouvement et passe son temps entre les visites sociales, la lecture et l’écriture. Il a des projets de déplacement, mais il attend que la situation s’améliore pour éviter que ses voyages ne donnent lieu à des interprétations », confie une source proche de Moctar Ouane.

Entre temps, il y a eu des convulsions : des sanctions économiques et financières de la Cedeao et de l’Uemoa, une brouille diplomatique avec la France, la fin de l’Opération Barkhane, la suspension définitive de RFI et de France 24, un retour aux sources avec le partenaire historique Moscou, le retrait du G5 Sahel, l’annonce d’une tentative de coup d’État avortée. Il faut ajouter la détention de soldats ivoiriens soupçonnés de tentative de subversion.

Sur les 64 actions à réaliser dans le cadre du Plan d’action du Gouvernement (PAG), selon le Bureau opérationnel de suivi, seulement 34,38% ont été entièrement réalisées. Par rapport au premier axe du PAG, à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, l’armée a adopté une position plus offensive et s’est efforcée de combler le vide sécuritaire que va laisser Barkhane. Le renforcement des capacités des FAMa s’est poursuivi, notamment avec « le recrutement de 6 000 éléments, l’acquisition de 9 aéronefs, la réalisation de 11 500 patrouilles de sécurité, la construction et l’opérationnalisation de 43 postes de sécurité, etc. »

Au titre de l’axe 2, les réformes politiques et institutionnelles, le peu d’actions réalisées concernent surtout la tenue des Assises nationales de la refondation et l’adoption du projet de loi électorale en Conseil des ministres. Il consacre la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections.

Parlant de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, le dernier axe du PAG, des efforts ont été consentis dans la réduction du train de vie de l’État, notamment la réduction des fonds de souveraineté de la Présidence et de la Primature, « dont 2/3 ont été réaffectés aux œuvres sociales ». Cependant, la tenue de la Conférence sociale et la signature d’un pacte de stabilité sociale se font toujours attendre, alors que plusieurs mots d’ordre de grève sont suspendus et pourraient être déclenchés de nouveau en cas d’évolution négative de la situation politique avec la Cedeao et l’Uemoa

Oumar KONATE

Le dénouement partiel dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens tourne court et débouche sur un nouveau bras de fer: Bamako demande en contrepartie de la libération des 46 soldats l’extradition de Karim Kéïta et Tiéman Hubert Coulibaly

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire dite des 49 Ivoiriens, même s’il n’en reste que 46 après la libération des trois soldates. En vue d’un dénouement total, le Gouvernement de transition demande à la Côte d’Ivoire l’extradition de Karim Kéita et Tieman Hubert Coulibaly, tous deux poursuivis par la justice malienne, respectivement dans la disparition de notre confrère Birama Touré et dans d’éventuelles malversations dans l’achat d’équipements militaires. Ils sont aussi accusés de vouloir déstabiliser le Mali, à partir d’Abidjan.

Cette requête des autorités de la Transition avait longtemps circulé dans les milieux officiels sans être officialisée. Il a fallu attendre le vendredi 9 septembre dernier, à la faveur de la visite à Bamako du Chef de la diplomatie nigériane, non moins émissaire du président Muhammed Buhari, venu apporter son expertise dans la décrispation entre Bamako et Abidjan, pour que l’extradition de personnalités maliennes, exilées du côté de la Lagune Ebriée, soit réaffirmée de vive voix.

L’émissaire nigérian, Geoffrey Onyeama s’est félicité du dénouement partiel dans l’affaire des 49 ivoiriens, ayant conduit à la libération de trois soldates, pour raisons humanitaires, avant d’exhorter les autorités de la Transition à trouver une solution définitive à cette crise.

Pour sa part, le président de la Transition, Colonel Assimi Goita a estimé » judicieux » de trouver une « solution durable » à la question de ces soldats ivoiriens. Il a toutefois émis des réserves, qui témoignent du ressentiment de Bamako vis-à-vis de la Côte d’Ivoire, notamment dans le traitement réservé à des personnalités politiques recherchées par la justice malienne. » Au moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, [elle] continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes, faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux, émis par la justice », a déclaré Colonel Assimi Goita. Déplorant le fait que « ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali « . D’où la nécessité, selon lui, » d’une solution durable, à l’opposé d’une solution à sens unique, qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali «

Bien qu’il se soit abstenu de dévoiler l’identité de ces personnalités, l’allusion est faite au fils de l’ancien président de la République, Karim Kéita, exilé à Abidjan et visé, depuis juillet 2021, par un mandat d’arrêt émis par Interpol dans la mystérieuse disparition du journaliste, Birama Touré. A cela s’ajoute un autre mandat d’arrêt international, émis en juillet 2022 contre l’ancien ministre de la Défense et ancien chef de la diplomatie malienne, Tiéman Hubert Coulibaly, également exilé en Côte d’Ivoire pour » des faits d’atteinte aux biens publics « , dans l’affaire du marché public dit PARAMOUNT, s’inscrivant dans la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation pour la sécurité intérieure. A ces deux personnalités politiques s’ajoute également un autre homme politique, du nom d’Ibrahima Camara, qui avait, depuis Abidjan, défrayé la chronique en se faisant passer pour le « Président de la transition malienne « . L’intéressé, apprend-on, était, depuis, rentré dans la clandestinité, sous la pression des autorités ivoiriennes. Certaines sources l’annonçaient du côté de Monrovia.

A signaler que le Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maiga avait, lors d’un entretien, diffusé sur l’ORTM, vendredi dernier, insisté sur la judiciarisation de l’affaire des 49 soldats ivoiriens. Avant de déplorer, à l’instar du Colonel Assimi Goita, que des Maliens, poursuivis par la justice, utilisent la Côte d’Ivoire pour attaquer ou perturber la transition.

Cette contrepartie, demandée par les autorités de la Transition, avait été ébruitée, suivant diverses sources concordantes, lors des premières discussions entre Maliens et Ivoiriens, à Lomé. Ce à quoi la partie ivoirienne avait rappelé l’indépendance de la justice.

Aussi, face à ce nouveau rebondissement, qui pourrait nous mener droit vers un éventuel bras de fer, l’affaire de ces soldats ivoiriens, longtemps judiciarisée par les autorités de la Transition, est en passe d’être gagnée par des considérations d’ordre politique et diplomatique. Cela, au regard même de la tournure prise par les évènements et les nombreuses implications qui semblent l’émailler. A commencer par la médiation conduite par le Togo, à la suite de laquelle d’autres bons offices n’ont pas manqué de se manifester, dont celui de l’ONU, de l’Union Africaine, à travers le président Macky Sall, de l’ancien président Nigérian Good Luck Jonathan (médiateur de la crise malienne) ou encore du Burkina Faso, mais, surtout, celui récemment mené par le Nigeria. Et, en dernier ressort, les initiatives conduites par le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haidara, l’Archevêque de Bamako, Cardinal Jean Zerbo et celles d’une délégation de religieux ivoiriens et de la diaspora malienne, établie en Côte d’Ivoire.

A rappeler que la libération des trois soldates ivoiriennes sur les 49 est le résultat de ces tractations tous azimuts.

Certainement que les mêmes initiatives se verront dans l’obligation de se manifester pour trouver un arrangement, voire une stratégie pouvant satisfaire chacune des deux parties et préserver les relations de bon voisinage entre ces deux pays frères.

Abdoulaye DIARRA

GOUVERNEMENT : le rassemblement des Maliens doit être au cœur des actions de la Primature, selon des partis politiques

Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale, est nommé Premier ministre par intérim, depuis dimanche 21 août 2022. Suite à cette décision du président, des partis politiques ont rappelé qu’ils veulent « une primature qui puisse contribuer à rassembler les Maliens ».

Colonel Maïga remplace ainsi Choguel Kokala Maïga qui est en « repos forcé », selon le gouvernement.Mais« que le 1er ministre soit Choguel Kokala Maïga ou Abdoulaye Maïga, nous demandons une primature qui puisse contribuer à rassembler les Maliens, au regard de la situation socio-politique du pays », déclare lecadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie.

L’un des porte-paroles du Cadre, Ibrahima Taméga, soutient aussi que Abdoulaye Maiga pourrait être ce rassembleur. « C’est ce que nous avons constaté chez le ministre de l’administration territoriale à travers le cadre de concertation qu’il a mis en place entre son département et la classe politique », a-t-il affirmé.

Le président du mouvement citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence (MC-ATT), Jeamille Bittar, pense qu’il va de soi qu’un Premier ministre intérimaire soit désigné quand il y a vacance de poste. Il estime que « leprésident de la transition a dû comprendre qu’il fallait quelqu’un qui soit dans les rouages de l’administration, qui maîtrise l’administration et qui a des contacts avec la classe politique ». « Abdoulaye Maïga est un homme avertit, il doit assurer la permanence mais également pouvoir faire avancer les dossiers importants », ajoute Jeamille Bittar.

Il faut rappeler que Colonel Abdoulaye Maïga continue de diriger le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation.

Source : Studio Tamani

Election présidentielle de 2024 : Aliou Boubacar Diallo, l’homme providentiel pour le changement tant attendu par les maliens

Le Mali traverse une crise politique et institutionnelle depuis 2020 suite à la chute du pouvoir de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keita. Après des mois de bras de fer entre les autorités de la Transition, conduite par le colonel Assimi Goïta et la CEDEAO, un calendrier électoral a été adopté. Ce chronogramme place en dernière position l’élection présidentielle après les locales et les législatives.

Cependant, dans les états-majors politiques, les yeux sont braqués sur les différentes échéances. Sur qui les Maliens porteront leur choix à la tête de la magistrature suprême qui mettra fin à la Transition ? Une chose est sûre, Aliou Boubacar Diallo, un homme providentiel pour le changement tant attendu par les maliens.

Oui, Aliou Diallo est aujourd’hui l’homme politique à qui beaucoup de Maliens voudraient confier leur destin pour le premier mandat après la Transition dont la durée sera définie par une nouvelle constitution. L’actuelle loi fondamentale fixe la durée d’un mandat présidentiel à cinq (5) ans renouvelable une fois.

Nous sommes en 2018, année du scrutin qui a porté le candidat Ibrahim Boubacar Keita pour un deuxième mandat après celui de 2013. A la proclamation des résultatsdéfinitifs du premier tour par la Cour constitutionnelle, le candidat du parti Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), Aliou Diallo est arrivé en troisième position après le candidat sortant du RPM (Rassemblement pour le Mali) et celui de l’URD (Union pour la République), Soumaïla Cissé.

Aujourd’hui ces deux derniers ne sont plus en vie. Leurs formations politiques traversent en ce moment des moments difficiles. Dont les dernières décisions judicaires sont attendues dans les prochains jours. Aliou Diallo est élu député dans la circonscription électorale de Kayes lors des législatives de 2020. La liste qu’il a conduit passe dès le premier tour.

A la différence de plusieurs hommes politiques maliens, cet homme d’affaires est beaucoup visible à travers ses œuvres sur l’ensemble du territoire surtout auprès des populations les plus vulnérables. Surtout à travers sa fondation MALIBA. Il est quelqu’un qui est très engagé pour la cause du Mali. Aujourd’hui, l’homme a toutes les chances pour accéder au fauteuil présidentiel. L’une de sa force est la discrétion. Grand homme d’affaires qui mène ses activités au Mali comme à l’international, il reste attaché aux valeurs sociales dont une est la sociabilité. Toujours présentaux causes des autres. Aliou Diallo a beaucoup contribué au développement économique du Mali à travers ‘’Wassoul’or’’, une mine d’or et ‘’PetromaInc Canada’’, une autre société spécialisée dans la recherche du pétrole et du gaz.

Après les décès de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita et de l’ancien chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, tous anciens militants du parti ADEMA-PASJ, arrivés respectivement premier et deuxième lors de la présidentielle passée, toutes les portes s’ouvrent aujourd’hui pour Aliou Diallo, président d’honneur du Parti ADP-MALIBA. En août 2021, une coalition d’une vingtaine de partis politiques appelait à la candidature de l’homme pour l’élection présidentielle qui était prévue en 2022 selon l’ancienne charte de la Transition.

Ce soutien était motivé par le parcours politique de l’homme selon le chef de ladite coalition. Encore en novembre 2022, un autre regroupement d’une vingtaine de partis politiques avait procédé à une signature de convention en sa faveur. Ledit regroupement affirmait qu’il soutient sa candidature même si l’élection sera reportée.

Après la chute du régime Ibrahim Boubacar Keita, les acteurs du mouvement de 1991, sont généralement pointés du doigt par beaucoup de Maliens. Ces acteurs sont accusés d’être à l’origine de tous les maux du pays par leur gestion chaotique des affaires de l’Etat depuis 1992. Raison pour laquelle beaucoup préfèrent une alternance à la tête à l’Etat après la Transition. A cet effet, Aliou Diallo ne faisant pas partie de cette classe politique, et pourrait être l’homme providentiel pour ce changement tant attendu par les maliens. L’Homme à place qu’il faut, c’est encore lui, Aliou B Diallo.

Ibréhima KONE
SOURCE: Le Mali Emergent N°: 67 du lundi 15 Août 2022

RELANCE DU CORRIDOR DAKAR-BAMAKO : Les opérateurs économiques maliens réclament l’annulation de toutes les exonérations sous l’embargo

La salle de conférence du Conseil national du patronat du Mali a servi de cadre à la tenue d’une rencontre d’échange entre la Direction générale du Port autonome de Dakar (Pad) et  ses partenaires des chambres consulaires du Mali. Les deux parties se sont entretenues sur les conditions de relance du Corridor Dakar-Bamako après la crise de l’embargo. C’était ce jeudi 14 juillet 2022.

Après la levée des sanctions contre le Mali, une mission de la Direction générale du Port autonome de Dakar a été déployée à Bamako du 13 au 15 juillet 2022.  Selon le Directeur commercial du port autonome de Dakar, Papa Ibrahim Sow, les échanges ont porté d’une part sur la mise en œuvre des mesures annoncées par le Pad en faveur du transit malien et d’autre part sur le renforcement du partenariat stratégique pour une relance rapide du corridor Dakar-Bamako. En effet, la direction générale du Pad a décidé d’annuler les frais de magasinage de marchandises en transit Mali.  « Cette décision d’annulation des frais de magasinage prend effet à compter du début d’entrée en vigueur de l’embargo  contre le Mali ; le 09 janvier à Accra, jusqu’au 03 juillet date de la levée de celui-ci », a-t-il déterminé. Et de préciser que cela concerne les marchandises conventionnelles.

Cependant, pour  les opérateurs économiques du Mali, cette décision  du Port autonome de Dakar est partielle. Car, elle ne prend  pas en compte les exonérations de magasinages au niveau des partenaires du Port. Aux yeux des opérateurs maliens, il est injuste d’être contraint à payer aux opérateurs des terminaux du Pad des frais de magasinages exorbitants entrainés par la longue durée de l’embargo.

Pour sa part, le Président de la Chambre du commerce et de l’Industrie du Mali, Youssouf Bathily, a décelé par rapport à la décision du Port de Dakar : «  Nous avons écrit au Port de Dakar pour demander d’abandonner tous les magasinages  des  surcharges liées aux marchandises en transit sous l’embargo de janvier à juillet ». A  cet effet, le président de la Ccim a exprimé sa satisfaction  quant à la décision de l’abandon des  frais de magasinage, en plus de l’engagement du remboursement de tous les frais payés durant la période de l’embargo.

En perspective, Youssouf Bathily  a annoncé qu’une mission des chambres consulaires du Mali est prévue à Dakar cette semaine pour rencontrer les partenaires du port, afin de convaincre ces derniers à abandonner les frais de magasinage. « La rencontre portera sur les frais déjà payés et les frais à payer…», a souhaité le Président de la Ccim.

Dans cette circonstance, l’autorité portuaire du Sénégal s’est engagée à mener des négociations auprès  des opérateurs des terminaux pour un meilleur accompagnement  par rapport à la marchandise malienne.

Adama TRAORE

Gouvernance : L’imam Dicko appelle au ‘’redressement ‘’

Lors d’une conférence de presse tenue samedi dernier par son mouvement politique, l’imam de Badalabougou, Mahmoud Dicko, a appelé à un redressement du pays. Il a également demandé aux Maliens de ne pas faire pression sur les autorités dans le dossier des 49 ‘’mercenaires’’ ivoiriens.

Après sa sortie très critiquée lors du forum de Bamako, rencontre au cours de laquelle il a accusé les autorités maliennes ‘’d’arrogance’’, la communauté internationale ‘’d’orgueil’’  et qualifié la classe politique malienne de ‘’moribonde’’…, Mahmoud Dicko a baissé le ton. Cette fois-ci, il demande un redressement de la transition et appelle au consensus. Consensus pour faire partir quelqu’un ? On ne saurait le dire, mais la plupart de ses combats sont contre un chef de gouvernement dont la tête le dérange. Ce fut le cas avec feu Soumeylou Boubèye Maïga et Dr Boubou Cissé qu’il a fait nommer avant de les combattre.

A l’occasion de la commémoration des deux ans de la tuerie des 10, 11 et 12 juillet 2020, il a appelé les Maliens à un redressement. « Nous avons fait la révolution, le parachèvement, la rectification et il reste le redressement qui se fera avec l’ensemble du peuple malien. Ce redressement ne se fera pas avec un individu ou groupe d’individus, mais avec tout le peuple malien. Il nous faut un minimum de consensus », a-t-il déclaré. Les Maliens auront-ils encore confiance à l’imam Mahmoud Dicko ? En tout cas, beaucoup de Maliens se souviennent comment il a abandonné le M5-RFP en ‘’plein vol’’ pour retourner dans sa mosquée.

Aussi, au cours de la conférence de presse, l’imam de Badalabougou s’est prononcé sur la situation des 49 soldats ivoiriens déclarés ‘’mercenaires’’ par le gouvernement malien. Sur la question, il a demandé à ne pas mettre la pression sur les autorités.

B. G

Politique : Aliou Boubacar Diallo, l’homme sur qui doivent compter les Maliens après la transition

Serial-entrepreneur, l’homme d’affaires malien a sauté le pas en politique avec son parti l’Alliance démocratique pour la paix – Maliba. Arrivé en troisième position en 2018, il pourrait à nouveau être candidat lors de la présidentielle qui devrait se tenir au terme de la transition.

S’il y a aujourd’hui un homme qui se soucie du bien-être des populations maliennes et de l’avenir radieux de son pays depuis plus de trente ans, c’est bel et bien Aliou Boubacar Diallo. En effet, de Kayes en passant par Bamako jusqu’à Kidal, l’homme est connu dans l’humanitaire et sa participation dans la vie économique du pays à travers ses multiples entreprises à Kayes, à Bamako et dans le Wassoulou. Avant de se lancer dans la politique, Aliou Boubacar Diallo s’est fait remarquer partout dans le pays à travers plusieurs actions à savoir la construction des routes, des digues, des forages d’eau, la construction des mosquées, des centres de santé, d’écoles, de pavages de rues, le paiement de salaires d’enseignants et d’Imams. Et pour pérenniser cela à jamais même après lui, une fondation a été créée pour continuer les actions humanitaires dans le but de soulager les populations particulièrement celles des plus démunies.

Arrivé comme 3e lors de l’élection présidentielle 2018 (même si bon nombre d’observateurs avaient estimé qu’il était arrivé 2e ) derrière le président sortant d’alors et vu toutes les actions qu’il ne cesse de mener avant et après 2018, les maliens doivent choisir Aliou Boubacar Diallo s’ils veulent réellement un vrai changement en vue de redonner un vrai espoir à tout un peuple meurtri après trente ans de pratique démocratique qui a conduit à l’enlisement du pays à partir de 2012 avec deux coup d’état absurdes.

Face aux futurs enjeux cruciaux, certains mouvements, associations et partis politiques entendent apporter leur soutien pour faire élire le président d’honneur du parti ADP-Maliba. Plusieurs de ces responsables reconnaissent à Aliou Diallo sa clairvoyance, son souci permanent du Mali et sa capacité à gouverner le pays avec honneur, dignité et respect.

« Hydrogène naturel ». Ce terme ne vous est peut-être pas familier mais, pour certains chercheurs, ce pourrait être l’une des sources d’énergie du futur. Peu cher à exploiter, il a aussi l’avantage d’être non polluant. Si les pays développés commencent à peine à s’intéresser à ce trésor écologique présent dans les sols, au Mali, un homme investit dans ce secteur depuis une dizaine d’années. Recherche scientifique, exploration, transformation de l’hydrogène naturel en énergie… La société Hydroma de l’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo fait figure de pionnière au niveau mondial. « Lorsque nous avons découvert l’hydrogène naturel, beaucoup disaient que cela ne servait pas à grand-chose. J’ai fait appel à des sociétés pour voir s’il était possible d’en faire de l’électricité. Nous avons réussi les tests de production avec une unité pilote installée en 2012, raconte Aliou Boubacar Diallo. Puis, pendant sept ans, nous avons réussi à produire de l’électricité décarbonée qui alimente les places publiques, les salles de prière et le domicile du chef de village de Bourakébougou, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Bamako. »

La manne des dettes souveraines

Depuis, sa société s’est aussi tournée vers l’hydrogène vert, fabriqué à partir d’eau et d’électricité issue d’énergies renouvelables. L’homme d’affaires en est sûr, « l’hydrogène est une source d’énergie considérable pour le futur, et l’Afrique aura sa part à jouer dans la transition écologique ».

Pour ce qui est des affaires, Aliou Boubacar Diallo a du flair. Il est considéré comme l’un des hommes les plus riches du Mali, mais élude avec courtoisie les questions sur le montant de sa fortune. S’il glisse simplement qu’Hydroma vaut « quelques milliards de dollars », Aliou Boubacar Diallo parle volontiers de ses origines modestes. Né en novembre 1959 à Kayes, dans l’ouest du Mali, il est le deuxième d’une fratrie de 19 enfants. Son père cheminot était polygame. Après l’obtention de son baccalauréat, il décroche une bourse d’études et s’envole pour la Tunisie en 1979. Puis, en 1982, il se rend en Picardie, en France, pour une maîtrise en économie et gestion financière avant un troisième cycle dans la finance. C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards. Après ses études, l’homme d’affaires crée une société d’import-export et se lance dans le rachat de dettes des pays africains. « La première dette que j’ai rachetée était celle du Mali auprès de la Barclays banque en 1990. Puis j’ai racheté celles de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, etc. À l’époque, nous étions quasiment seuls sur le marché. Nous participions à des réunions de la Banque mondiale et d’autres institutions internationales. C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards », se souvient-il.

Pour le businessman, ce marché était sûr : « C’était plus sûr de travailler sur les risques souverains que sur les dettes privées. La continuité de l’État garantit une certaine sécurité. De plus, les remboursements peuvent se faire via des compensations fiscales ou douanières, ce qui était bénéfique dans le cadre de ma société d’import-export ». C’est ainsi que, malgré le coup d’État qui renverse Moussa Traoré en 1991, le Mali s’acquitte de sa dette auprès de lui.

Diallo s’intéresse ensuite à l’exploitation minière. Au début des années 2000, l’entrepreneur fonde la société Wassoul’or pour exploiter le gisement de Kodiéran Traorela, dans la région de Sikasso. Faisant ainsi de lui le premier malien à détenir majoritairement une société minière dans ce pays où ont été extraites 61,2 tonnes d’or, selon les chiffres du World Gold Council. Mais l’histoire de Wassoul’or n’est pas un long fleuve tranquille. La mine est inaugurée en grande pompe en février 2012 par Amadou Toumani Touré. Un mois plus tard, le président est renversé par un coup d’État militaire.

En juillet 2020, l’homme d’affaires malien revend toutes ses parts de la société. « Une mine, c’est toujours beaucoup d’investissement. J’ai ouvert le capital petit à petit afin de pouvoir continuer à financer le projet. Nous avons commencé avec un permis de recherche et aujourd’hui, après avoir produit une tonne d’or, j’ai vendu mes actions », explique-t-il.

Après Wassoul’or, au milieu des années 2000, Aliou Boubacar Diallo se diversifie avec Petroma pour valoriser un bloc de pétrole et gaz qu’il a décroché dans la région de Kati. Petroma est devenu depuis peu Hydroma, et l’homme d’affaires dit se consacrer désormais à l’hydrogène naturel, dont il est devenu l’un des ambassadeurs dans le monde.

Du financement de campagnes à la présidentielle de 2018

S’il faut attendre 2012 pour qu’il saute le pas en créant l’Alliance Démocratique pour la Paix – Maliba (ADP-Maliba), Aliou Boubacar Diallo était déjà un acteur important de la scène politique. Depuis la fin des années 1990, il finance des campagnes électorales. « Je pensais rester un entrepreneur. Mais en 2012, notre pays se disloquait. Nous avions perdu Gao, Tombouctou et Kidal. Les autorités qui avaient la charge de la chose publique ont failli et cela interpellait les Maliens de tous bords », justifie-t-il. Sur les conseils du chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, dont il est proche, Diallo appelle à voter Ibrahim Boubacar Keïta et soutient financièrement sa campagne. Au sortir des élections, l’ADP-Maliba devient une composante importante de la majorité avec ses 9 députés, 340 élus communaux et 10 maires. Mais quelques années plus tard, en août 2016, le parti quitte avec fracas la majorité présidentielle. « Ibrahim Boubacar Keïta avait promis l’instauration d’un système fondé sur le mérite et la compétence, mais le slogan ‘le Mali d’abord’ est devenu celui de ‘la famille d’abord’ », avait fustigé Cheick Oumar Diallo, secrétaire politique national du parti. C’est donc sans surprise qu’en 2018, Aliou Boubacar Diallo se présente comme candidat à la présidentielle. Il recueille 8,33 % des voix et arrive à la troisième place, après Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, deux poids lourds de la scène politique. L’opinion publique estime qu’il arriverait au pouvoir déjà riche et non pour se remplir les poches.

Pour le sociologue Bréma Ely Dicko, trois facteurs expliquent son succès : « Les Maliens avaient envie d’un renouvellement de la classe politique. Ce sont les mêmes acteurs qui sont au-devant de la scène depuis 1991. Deuxièmement, son parti met en avant les jeunes. Il a réussi à en faire élire quelques-uns et à faire émerger des personnalités comme Amadou Thiam. Enfin, dans un pays où les scandales de corruption s’accumulent, l’opinion publique estime qu’il arriverait au pouvoir déjà riche et non pour se remplir les poches. »

En 2017, Amadou Thiam, alors président du parti a été l’un des leaders de la fronde contre la révision constitutionnelle voulue par IBK. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le parti a également traversé une crise interne, qui a conduit à l’exclusion de son président. Lorsqu’en 2020 des manifestations éclatent au lendemain des législatives, au cours desquelles Aliou Boubacar Diallo est élu dans son fief à Kayes, l’homme d’affaires tente d’apaiser les tensions aux côtés d’IBK. Il lance également des appels au dialogue, entre le gouvernement et le Mouvement du 5 juin. L’ADP Maliba ne se joint donc pas au M5 pour réclamer la démission de l’ancien président. « Nous sommes un parti démocrate, qui veut accéder au pouvoir par les urnes et non par la rue », confie le nouveau président du parti, Youba Ba.

Le regard tourné vers l’après transition

Après le coup d’État, le parti n’est pas monté au créneau, comme d’autres formations politiques, pour réclamer une meilleure prise en compte au sein du Comité national de transition, sous peine de boycott. Aliou Boubacar Diallo, qui se pose en rassembleur, a souhaité « bonne chance aux membres du CNT ». « Il ne s’agit donc plus de rentrer dans des polémiques et des débats stériles mais plutôt d’accompagner les autorités de la transition dans la réussite de leur mission fondamentale : organiser des élections libres et transparentes », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux le 3 décembre dernier. C’est que l’homme d’affaires, désormais homme politique a le regard déjà tourné vers l’après transition. Même s’il n’évoque pas pour l’instant une candidature, il sillonne le pays depuis quelques semaines, toujours tiré à quatre épingles, à la rencontre des Maliens. « Notre parti est sur le terrain. Nous allons continuer à être proches des populations et recueillir leurs préoccupations », se réjouit Youba Ba.

Dans un pays où les conflits intercommunautaires font rage, saura-t-il rassembler autour de sa candidature ? « L’amalgame peul-jihadiste existe. Aliou Boubacar Diallo étant de la même ethnie qu’Amadou Koufa, chef de la Katiba Macina, il devra effectuer un gros travail de pédagogie et proposer des solutions concrètes aux problèmes des Maliens », explique Bréhima Ely Dicko. L’homme reste égal à lui-même avec son sourire dont il détient lui seul le secret. Il continue à grand pas la gestion de champ gazier où sûrement sortira le bonheur du Mali. Très doué dans le business, Aliou Boubacar Diallo est le profil aujourd’hui pour diriger ce pays après la transition.

Yattara Ibrahim

Ramadan et cherté de la vie : Les Maliens retiennent leur souffle

Mardi 19 avril, il est 10 heures au marché Sougouni coura de Bamako, précisément appelé « wonida ». Le soleil poursuit son ascension dans le ciel, la chaleur devient suffocante. En ce jour du mois de Ramadan, ce n’est pas la grande affluence contrairement aux autres jours.

Assise devant des paniers de légumes, Rokia Doumbia, la quarantaine, est vendeuse. Tout comme elle, certaines vendeuse et clients se plaignent de la cherté de la vie surtout de l’augmentation des prix des produits de première nécessite. Beaucoup pensent que le gouvernement doit redoubler d’efforts pour soulager les populations.

Rokia Doumbia, vendeuse de banane Plantin et de pomme de terre, explique : « Toutes les légumes et fruits sont chers en ce mois béni, comme les musulmans disent que c’est un mois de dévotion et de prières donc les produits que nous consommons doivent être moins chers et pourtant c’est tout à fait le contraire ».

Un peu plus loin, Tenin Guindo, une autre vendeuse de légumes ajoute : «  La cherté des produits sur le marché n’est pas le souhait des consommateurs. Ici, au Mali, tout le monde est fournisseur et client en même temps. Donc, les détaillants achètent cher les produits. C’est pourquoi nous les vendons, aussi, ainsi ».

Pour sa part, Mariam Diaby, vendeuse de citron justifie la cherté des produits par autre chose « Les produits ne sont chers cette année et le Ramadan est venu trouver que les produits étaient déjà chers. Donc, cela n’a pas commencé aujourd’hui. Mais l’année dernière était encore mieux qu’aujourd’hui ».

Allongé dans un lit picot à l’ombre d’un magasin, Adama Kouyaté, vendeur et grossiste déclare : «  La faute ne vient pas du gouvernement. Les frais de dédouanement des produits ne sont pas si élevés que ça. Donc, je peux dire que la faute revient à nous les vendeurs et vendeuses. Parce qu’il y en a qui augmente leurs prix sans raison et essaient de jeter la faute sur le gouvernement ».

Entre les sons des moteurs des gros porteurs et les klaxons des voitures de transport en commun, le marché est relativement silencieux. Un calme olympien y règne. Les mouvements sont lents.  Les clients ne se bousculent pas pour acheter.

Pour sûr, le marché est bien approvisionné mais les prix sont hors de portée. Cette réalité varie d’un marché à un autre et le mois béni suit son court normal et le panier de la ménagère en souffre terriblement.

 

Fanta DRAME, stagiaire

PARTIS POLITIQUES : Comment survivre au père fondateur ?

Aujourd’hui, l’Union pour démocratie et la République (URD) et le Rassemblement pour le Mali (RPM) sont au bord de l’implosion à cause des querelles de leadership suite au décès de leurs fondateurs. Et pourtant, il existe des textes clairs censés mettre ces partis à l’abri de telles querelles. Mais, toutes les tendances les interprètent en leur faveur afin de s’approprier le fauteuil vacant du père fondateur. Une réalité qui menace aujourd’hui de nombreuses chapelles politiques maliennes, surtout celles issues directement du mouvement démocratique.

On ne le dit pas souvent, mais le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA créé en 1994) a presque disparu de l’arène politique nationale depuis le décès de son père fondateur, Pr. Mamadou Lamine Traoré, le 21 juillet 2007 à Bamako. Cette éminence grise est l’une des toutes premières abeilles à quitter la «Ruche» de Bamako-coura parce que ne se retrouvant plus dans sa gestion.

Il a été suivi par la suite par feu Soumaïla Cissé et feu Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK qui ont quitté l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) presque pour les mêmes raisons que le professeur de philosophie. Le premier a lancé sur les fonts baptismaux en  juin 2003 l’Union pour la République (URD) avec des militants dissidents de l’Adéma. Il s’agit des cadres et des militants qui ont véritablement soutenu la candidature de Soumaïla Cissé à la présidentielle de 2002. Considérant avoir été lâché par une partie non négligeable de l’Adema-Pasj, le regretté «Soumi Champion» a créé sa propre chapelle avec sa troupe de fidèles.

La rupture entre la «Ruche» et feu IBK est aussi liée aux élections de 2002. Considéré par ses partisans comme le dauphin naturel du président  Alpha Oumar Konaré, donc le candidat idéal pour sa succession, Ibrahim Boubacar Kéita a été  combattu et poussé vers la sortie par le clan dit «CMDT» (Compagnie malienne le développement textile) avec les Mme Sy Kadiatou et son époux (Ousmane Sy), Ali Nouhoum Diallo… Soumaïla Cissé…  Il crée le Rassemblement pour le Mali (RPM) en juin 2001. Et ils sont nombreux ceux qui pensent qu’il aurait remporté la présidentielle de 2022 s’il n’avait pas été injustement écarté du second tour qui a opposé les défunts ATT à Soumaïla Cissé. Cela aurait certainement changé la donne politique dans notre pays car nous sommes convaincus que le IBK de 2002 aurait eu plus de marge de manœuvre pour bâtir le pays que celui qui a été plébiscité en 2013 et dont le règne a été chaotique pour le pays.

L’URD et le RPM au bord de l’implosion

Ironie du sort, ce sont les amis et les héritiers de Soumaïla Cissé (arraché à l’affection des siens en le 25 décembre 2020) et d’Ibrahim Boubacar Kéita (qui a tiré sa révérence le 16 janvier 2022) qui sont aujourd’hui devant la justice à cause des querelles de leadership. Ce qui vient conforter ceux qui pensent que les partis politiques maliens ont du mal à survivre aux personnalités qui les ont créés.

Ce qui arrive aujourd’hui à l’Adema (toujours minée par des querelles de clans), surtout à l’URD et au RPM peut aussi empoisonner demain le CNID de Me Mountaga Tall, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, la SADI de Dr Oumar Mariko, ASMA-CFP de feu Soumeylou Boubèye Maïga et, dans une moindre mesure, le Parena de Tiébilé Dramé. Il faut rappeler que le Parena et la Sadi sont déjà issus de dissidences au sein du Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT).

L’un des facteurs de déstabilisation de nos partis politiques est sans doute lié au fait que les courants idéologiques (transformés en clans dans la réalité malienne) n’y sont pas tolérés. Cette existence est pourtant essentielle puisque permettant à tous de s’exprimer aisément sur la vie du parti, de critiquer les décisions et de faire des propositions pour réorienter le débat politique en son sein. Dans le Mali démocratique, on cherche par tous les moyens à étouffer ces courants considérés comme des rébellions et ainsi poussé à la dissidence. Et chaque fois qu’un clan échoue à prendre le contrôle d’une formation politique, il quitte pour fonder une nouvelle chapelle autour d’une personnalité charismatique aux yeux des dissidents.

Ce qui nous amène au second facteur qui fait que nos partis survivent mal ou ont des difficultés à garder leur vitalité après le père fondateur : le culte de la personnalité ! Il se traduit généralement par une admiration excessive, une adulation du leader par les cadres et les militants au détriment de l’idéologie qui doit sous-tendre l’existence de chaque parti politique. Ainsi, tout se ramène à la personnalité du leader. Il devient alors imprudent de critiquer ses décisions car émettre des avis contraires ou revendiquer un débat contradictoire peut suffire à faire de vous un ennemi lorgnant sur son siège présidentiel.

Malheureusement, ce culte est surtout entretenu par des laudateurs, qui en tirent les dividendes, que par le leader lui-même ou par le cercle de ceux qui ont adhéré au parti par convictions politiques. Et une fois que le leader vénéré s’efface, pour une raison ou une autre, le conflit de leadership devient inévitable entre les profiteurs et les militants convaincus. C’est à cela que nous assistons aujourd’hui au niveau du RPM et de l’URD.

Comment sortir de cette situation ? Nous pensons qu’il faut remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique. Que le partage d’une idéologie soit plus fort que le culte voué à une personnalité. En la matière, difficile d’attribuer une idéologie précise à un parti politique malien. Même si certains se réclament de l’International socialiste (ADEMA, RPM) et d’autres des «Libéraux» d’Afrique. Cette appartenance ne se sent pas dans la vie quotidienne de ces formations, dans leur animation…

Remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique est donc ce que nous privilégions. Mais, la réflexion est ouverte et chacun doit y apporter sa contribution parce que la stabilité des partis politiques peut-être non seulement un signe de vitalité démocratique, mais également un faveur de cohésion voire de stabilité du pays !

Moussa Bolly

GUERRE D’UKRAINE : Des Maliens vivant en Ukraine bien accueillis par l’ambassade du Mali en France

Le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Mali en France a accueilli à la Chancellerie nos compatriotes venus d’Ukraine. C’était mardi dernier, 15 mars 2022. Après leur avoir souhaité la bienvenue, le Chargé d’Affaires les a assurés du soutien et de l’accompagnement des plus hautes autorités de la Transition. Treize au total et en majorité des étudiants, ils ont reçu une enveloppe symbolique et des habits.

Il a par ailleurs souligné la disponibilité de l’ambassade pour les accompagner lors de leurs inscriptions dans des écoles françaises et l’insertion professionnelle des non étudiants en ces moments difficiles. Le président de l’Association des étudiants Maliens d’Ile de France (AEMIF), présent à la rencontre, s’est engagé à faire un séminaire de formation à leur intention pour leur permettre de mieux appréhender les démarches administratives et universitaires en France.