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NIORO DU SAHEL : l’APDF, muscle les médias locaux sur les VGB

L’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF), en collaboration avec le  service local de la promotion de la Femme de la famille et de l’enfant a organisés un séminaire de formation au profit des populations des communes de  Guetema et de Yerere, deux  localités du cercle de Nioro du Sahel  ainsi que les médias locaux. C’était  du 14 au 15 Aout 2022 à Nioro du Sahel.

L’objectif de cette formation, selon Mohamed Lamine Diakité, responsable du projet de l’APDF,  est de muscler  les participants sur  les effets néfastes des pratiques sur le phénomène de Violences basées sur le genre (VBG) afin de les vulgariser en vue de les bannir à jamais.

Pour Safouné Diakité le médecin chef du (CCREF), Centre de santé de référence de Nioro, le phénomène des violences basées sur le genre est très  critique à Nioro et invite les populations à un changement de comportement même s’il s’avère que cela soit une lutte de longue haleine. Pour sa part, il a insisté sur la nécessité et l’urgence de solliciter les medias en particulier pour véhiculer les messages de sensibilisation à l’endroit des populations.

Au nombre des typologies, il y ‘a entre autres, la mortalité néo natale dont le taux est selon lui trop élevé à Nioro.

Abordant, dans le même sens, Yaya Traoré le chef du service local de la promotion de la femme de la famille et de l’enfant, a évoqué le cas des coups et blessures volontaires, le mariage d’enfants et l’excision mais sur un ton d’optimisme, il dit espérer qu’au vu des actions en cours, l’espoir renait.

Des faits concrets sur la base des images ainsi que des témoignages et révélations des participants ont ponctué cet atelier au terme duquel, les organisateurs attendent un retour favorable de la part des participants.

Malick Gaye

Les derniers soldats français de l’opération «Barkhane» ont quitté le territoire malien

Ces soldats ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger, a fait savoir l’état-major français. Après neuf ans de présence militaire, la France a été poussée vers la sortie par la junte malienne.

Les derniers soldats français de l’opération « Barkhane », présents au Mali depuis neuf ans, ont quitté le pays, a fait savoir, lundi 15 août, l’état-major français dans un communiqué.

« Ce jour, les derniers militaires de l’opération “Barkhane”, présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plate-forme opérationnelle déserte de Gao, désormais transférée aux forces armées maliennes », a souligné l’état-major.

Après neuf ans de présence, « [la force “Barkhane”] s’est réarticulée hors du pays en moins de six mois », a commenté le ministère des armées. « Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires. » Les Français avaient transféré, ces six derniers mois, toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao, au nord du pays, lundi.

La France a dû sortir du Mali quelque 4 000 conteneurs et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.

Présence militaire au Sahel divisée par deux

Dimanche, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté à Gao, dans le nord du Mali, pour réclamer le départ de la force militaire française « Barkhane », ont fait savoir des organisateurs et des élus locaux à l’Agence France-Presse (AFP). « Nous donnons à compter de ce jour, dimanche 14 août, un ultimatum de soixante-douze heures pour le départ définitif de “Barkhane” », avaient déclaré des manifestants, se présentant comme « les forces vives » de Gao, ville en proie aux violences djihadistes.

« La France reste engagée au Sahel, dans le golfe de Guinée et la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme », a précisé l’Elysée dans un autre communiqué.

La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici à la fin de l’année, passant à 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabée.

Cinquante-neuf militaires français morts au Sahel

Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les djihadistes (opérations « Serval » puis « Barkhane »). La France a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes, six mois après l’arrivée des paramilitaires du Groupe Wagner.

Le 17 février dernier, constatant que « les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagée au Mali », la France avait ainsi décidé de réorganiser le dispositif de l’opération « Barkhane » « en dehors du territoire malien », a rappelé l’Elysée lundi.

Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2 021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled. En neuf ans de présence au Sahel, l’armée française a perdu 59 militaires.

Le Monde avec AFP

SAHEL : LEÇONS D’UKRAINE

Jamais panique n’a été aussi édifiante que celle qui arrive aujourd’hui aux européens. Longtemps colonisateurs, pilleurs, pyromanes impitoyables, les visages pâles semblent avoir touché le fond aujourd’hui avec les injustices au Sahel.  La guerre qui vient de commencer à leur porte et qui risque de les anéantir économiquement et militairement, semble donc être une réponse divine aux larmes, au sang et aux cris de détresse depuis 400 ans des peuples martyrs d’Afrique.

L’Ukraine, malheureusement, est devenu un livre ouvert qui a ouvert les yeux de toute l’Afrique et de tous les pays opprimés. Au Sahel et en Afrique, jamais depuis la colonisation, opportunité n’a été aussi évidente de chasser l’ex puissance coloniale, l’ogre insatiable de sang et de pus africains.

Avec la guerre en Ukraine, nous apprenons à notre grand dam « qu’un état souverain avait le droit de choisir ses partenaires ». Avec l’Ukraine on a appris « qu’une nation souveraine pouvait chasser les médias toxiques qui empoisonnent la conscience de ses citoyens par la propagande manipulatrice et la désinformation ». Avec l’Ukraine nous avons découvert « que des mercenaires peuvent être appelés à la rescousse d’une nation qui se bat contre l’envahisseur ». Avec l’Ukraine nous avons vu que l’Occident incapable de donner le moindre kopeck au G5 Sahel, en 8 ans, pouvaient en 8 petits jours mobiliser des milliards d’Euros pour aider les enfants ukrainiens « aux yeux bleus » à s’armer, et à ne manquer de rien parce la « race supérieure » ne méritait pas de vivre 1 seconde ce qu’est le destin de l’Afrique depuis 400 ans. En Ukraine on a vu la valeur de l’Homme Noir, aux yeux bleus de l’Europe. On a compris que nos réfugiés n’auront jamais la considération et le statut de réfugiés en Europe. On a compris la haine de ceux qui ont une envie et un amour sans borne pour nos richesses, mais qui nous détestent et nous méprisent infiniment. En Ukraine nous avons compris que les médias européens ne montrent que les horreurs qui les arrangent. A les croire, les massacres, destructions apocalyptiques en Lybie, en Irak, au Yémen ne sont pas dignes d’être révélés.  Quid de la Palestine où nos amis israéliens se torchent aisément de tous les rapports de la CPI et font ce qui leur semble bon.  Avec l’Ukraine, l’Europe et l’ONU ont perdu toute crédibilité, l’Europe s’est reniée en tous points, jour après jour, minute après minute au fur et à mesure qu’elle redécouvrait l’horreur qu’elle a toujours imposé au Sahel et à l’Afrique. Quant à l’ONU, tout le monde voit comment elle se ridiculise entre les mains de puissances criminelles comme la France, dont les ressortissants tapis dans ses instances l’utilisent dans le sens des rancunes et des rancœurs de leurs gouvernants.  L’exemple de la Commissaire aux Droits de l’Homme, est très éloquent. On verra bien ce qu’elle fera de Bounty, de Téra et de tous les théâtres ailleurs au monde où les mains ensanglantées de son pays ont plongé d’innocentes populations dans un deuil éternel et des états dans un chemin de perdition irréversible. Que nous faut-il de plus !!!

L’Ukraine nous a ouvert les yeux. Le chasseur est en passe de devenir la proie. Toutes ses stratégies sont dévoilées dans une panique sans commune mesure. Et, le spectacle est très saisissant et presque risible, si seulement ce n’était pas malheureusement des vies humaines qui sont détruites. La France redécouvre sa vulnérabilité, son hyper faiblesse, son insignifiance devant les décrets de l’Infaillible Créateur qui met la puissance où il lui plait.

La Fontaine est dans la place diraient les hiphop men. Dans la crise en Ukraine, nous avons tour à tour toutes les fables de cet inimitable Jean, qui ne se doutait point, que 400 ans après sa mort, un vraiment petit français, allait utiliser de façon immorale et dans le mauvais sens, toutes ces belles fables conçues pour nous rendre meilleurs. Selon que vous ayez les yeux bleus (Ukraine) ou non (Mali), la France et alliés vous reconnaissent le droit de vous défendre par des volontaires -mercenaires. Avant cela, la belette qui emprunte le logis d’autrui, y mit bas et ameute ses semblables pour en chasser les vrais maitres de céans. Ensuite le lion et le moucheron…. Les loups et les brebis, on a tout vu. Le visage de la France dans toutes ses facettes dans toutes ses laideurs.

L’Ukraine est une leçon terrifiante. Celle du prédateur qui se prend à son propre jeu et qui risque gros. C’est la révélation honteuse de certaines « puissances » par rapport à leur duplicité, à leur hypocrisie, comme si le Sahel, la Somalie, l’Afghanistan, la Syrie, Gaza n’étaient pas des « hommes qui crient » mais, comme le dit Césaire, des « ours qui dansent ». L’Ukraine c’est aussi mettre certains au pied du mur de leur conscience, de leur arrogance avalée sans modération, du choix de leurs mots face à leur lâcheté. L’Ukraine a montré les limites de beaucoup de choses et heureusement que la jeunesse africaine en tire de précieuses leçons. C’est la fin d’une époque, le début d’une ère nouvelle, d’un ordre nouveau.  Il est malheureux de voir les affres de la guerre, l’épée aveugle qui fauche des vies. Il est encore plus malheureux de voir que le sort du peuple ukrainien importe peu en réalité aux yeux de certains qui pensent tirer de la guerre des profits qui les confortent. Ce qui est certain c’est que rien de tout cela ne profitera aux marchands de mort et rien ne sera plus jamais comme avant.

Ali DIARRA

Source: LA LETTRE DU MALI

Droits des filles : l’APDF sensibilise les populations du Nioro du Sahel sur VBG

La salle de spectacle de la maison Rose de Nioro du Sahel a servi de cadre du 6 au 7 Mais 2022 à la tenue d’un atelier de formation visant à bannir toute forme de Violence basée sur le genre (VBG) adapté au contexte de COVID 19 dans 30 villages du cercle de Nioro du Sahel.

Une cinquantaine de participants dont des élus,  les leaders coutumiers, religieux, les organisations de la société civile ainsi que les exciseuses ont été instruits pendant 2 jours  sur les méfaits de certaines  pratiques nuisibles à la santé de la gente féminine entre autres l’excision.

Cet atelier dit de ré-catégorisation des Mutilations Génitales Féminines a été piloté par les experts sociologues /KOH, linguistes et psychologues  de la communication expérimentés et les experts communautaires, traditionnels qui dans leur méthodologie, ont défini les contours d’une campagne genre Saleema au Mali. Saleema qui veut dire : intacte, sain de corps et d’esprit, pure, complète, indemne, état donné par Dieu etc.

Pour réussir cette exaltante mission, (l’APDF ), association pour le progrès et la défense des droits de femmes structure organisatrice de cet atelier bénéficiant de l’appui financier et technique  de l’UNICEF, s’est attelée à renforcer les connaissances des participants sur les concepts mutilation génitale féminines et SALEEMA, Identifier les pratiques traditionnelles positives, amener les participants à identifier les termes genre SALEEMA et aussi  à dégager des stratégies pour la vulgarisation et l’adhésion des communautés à l’idée du Mot genre SALEEMA.

Visiblement satisfaite du bon déroulement des travaux sanctionnés par la remise des diplômes aux  participants, la présidente Nationale de (l’APDF)  Madame Diawara Bintou Coulibaly entend poursuivre sa mission de sensibilisation qui selon elle augure des lendemains meilleurs d’autant plus que certaines exciseuses ont décidé de déposer leurs couteaux  sur un ton de sincérité.

Yaya Traoré le chef du service local de la promotion de la femme de la famille et de l’enfant s’est réjoui de l’engouement qu’a suscité cette formation et a  salué la qualité des intervenants toute chose qui dénote l’intérêt accordé à cette démarche.

Les autorités administratives et les élus ont aussi à leur tour salué les efforts consentis par (l’APDF), ainsi que  ses partenaires financiers et techniques dans leur lutte d’éradication de cette pratique.

Il faut noter que l’Enquête Nationale Démographique et de Santé du Mali (EDSM, 2018) indique que : 73% des filles de 0-14 ans et 89% des femmes de 15-49ans sont excisées et que les violences faites aux filles et femmes sont des phénomènes universels qui touchent tous les pays, toutes les filles et femmes quel que soit leur rang social.

Malick Gaye

Nioro du Sahel : le Gouverneur à la rencontre des populations

Le processus de la régionalisation de Nioro du Sahel est en marche. Plus de dix ans que des démarches ont été entreprises pour que le cercle de Nioro soit érigé en Région et c’est chose faite pour le bonheur des populations qui aspirent au développement. Pour un développement harmonieux de la cité religieuse, le chef de l’Exécutif prend langue avec toutes les composantes de la société.  

Pour poser les jalons de cette nouvelle région, ses populations en majorité agriculteurs et éleveurs ont été instruites sur les axes prioritaires de la régionalisation qui s’inscrivent sur la vision des autorités de la transition pour faire du Mali Kura une réalité.

Le Jeudi 10 Mars 2022, le Gouverneur de la Région de Nioro du Sahel, le Colonel Aly Annaji a rencontré au Gouvernorat de ladite Région les représentants de la société civile et des services techniques de l’administration les invitant à conjuguer leurs  efforts afin de booster les efforts du gouvernement Malien dans sa quête du bien être de ses compatriotes.

Le rôle que cette population  aura  à jouer  son accompagnement  par rapport au fonctionnement des services de l’Etat ainsi que ses attentes sont entre autres les points sur lesquels les échanges ont porté lors de cette rencontre.

« Tout ce qui était cher à  cette population pour le démarrage de ce projet gouvernemental au profit de cette nouvelle région est devenu un  acquit » a-t-il fait savoir le Gouverneur Aly Annaji.

Il a tenu à remercier particulièrement les trois grandes familles de Nioro à savoir : les familles du Cherif Cheick HAmahoula Haidara, celle de Amadou Hadi Tall , et de Djoum Kaba Diakité. De dire aux forces vives de Nioro que l’effectivité de l’érection de cette entité en région nécessite leur accompagnement.

Le Colonel Aly Annaji n’a pas manqué de remercier les  populations de cette région pour leur engagement et accompagnement à la transition pour un Mali Kura.

Le Mali Kura qu’on  réclame exige un changement de comportement et il faut que tous les actes que vous posez aux  quotidiens s’inscrivent dans le cadre du respect de la loi a martelé le chef de l’exécutif régional.

A cette rencontre, certains chefs de services dont celui de la police, Douane, Eaux et foret, Impôt, service du domaine de l’état, la société civile ont pris part à cette rencontre d’échanges et d’informations.

Malick Gaye

NIORO DU SAHEL : la Fondation Maliba apporte son soutien aux établissements scolaires et aux CSCOM

Huit écoles fondamentales et quatre Centres de santé communautaire (CSCOM) de la Ville de Nioro du Sahel, ont reçu de la Fondation Maliba de l’homme d’Affaire, Aliou Boubacar Diallo trois cent cartons de savons, trente cartons de cahiers, vingt cartons de craies, quarante boites de stylos et vingt cartons d’eau de javel.

La cérémonie de remise de ces  kits scolaires et sanitaires à huit écoles du premier cycle et à 4  CSCOM de la Ville de Nioro du Sahel s’est déroulée le Samedi 27 Mars 2022 à la place Argué de Nioro du Sahel en présence des autorités administratives bénéficiaires de ces dons et des élus locaux pour qui un tel geste doit être pérennisé.

Boukaresse Massarane, conseillé municipal, président de la commission santé éducation, représentant le Maire a remercié le donateur d’avoir manifesté leur solidarité à l’endroit des populations de sa commune et d’espérer que les probables futures dotations s’étendront à d’autres secteurs vitaux de la société nioroise.

Quant à M. Chérif Mohamed Siby , le représentant de la Fondation Maliba  à cette cérémonie, la fondation de l’homme d’affaire et président de l’Alliance pour la démocratie et la paix (ADP-Maliba), Aliou Boubacar Diallo n’est pas à sa première fois de répondre aux attentes des populations de Nioro dans la mesure de ses possibilités, la preuve en est qu’en Décembre 2021 c’est 45 femmes de la ville de Nioro du Sahel qui ont bénéficié d’une formation en fabrication de savons avec un accompagnement  financier de sept cent cinquante mille francs CFA.

Malick Gaye

SAHEL : l’Unesco propose des bourses d’études dans le domaine de l’eau et du développement durable

En raison de la rareté de l’eau dans le Sahel, les pays de cette région connaissent des défis pour la gestion de cette ressource qui nécessite des professionnels qualifiés. En former davantage, c’est l’objectif que s’est fixé l’Unesco à travers l’IHE Delft (Delft Institute for Water Education). Etablissement international d’enseignement supérieur sur l’eau basé à Delft, aux Pays-Bas, et exerçant sous l’égide de l’Unesco, cette école a lancé un appel à candidatures pour son programme de master sur l’eau et le développement durable. Il vise à renforcer la capacité des professionnels et des décideurs du secteur à améliorer la gestion de l’eau dans les pays du Sahel.

Ce programme s’adresse aux professionnels de l’eau en début et en milieu de carrière qui ont l’ambition d’acquérir des connaissances et des compétences pour relever les défis de l’eau tout en améliorant leurs opportunités de carrière dans le secteur, ou des organisations connexes. Pour être éligibles, ces professionnels doivent être ressortissants et résidents du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Les critères de sélection sont basés sur les qualifications académiques et la qualité de la motivation. Les candidats doivent demander une admission académique au programme. Elle doit être effectuée auprès de l’IHE Delft avant le 1er mai 2022… La bourse comprend les frais de scolarité complets, l’assurance maladie, le coût du visa / permis de séjour pour les Pays-Bas et une allocation mensuelle.

L’URGENCE DES AIDES HUMANITAIRES AU SAHEL : Plus de 1 100 milliards Cfa nécessaire pour mettre 15 millions de personnes à l’abri de la famine

Pour de nombreuses organisations humanitaires, les interrogations sur le redéploiement des troupes françaises au Sahel occultent en partie une catastrophe humanitaire majeure dans cette région déjà sérieusement éprouvée par les effets pervers du changement climatique. Ainsi, 15 millions de personnes au Sahel auront besoin d’une aide humanitaire en 2022, affirme le coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies. Pour les soulager, la somme à collecter est estimée à plus de 1100 milliards de francs Cfa.

Le nombre de personnes dans le besoin d’aide humanitaire au Sahel est passé de 11 à 15 millions en une année. Ainsi, 2,1 millions de personnes déracinées du Sahel ont été enregistrées fin 2021 par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L’organisme onusien souligne aussi que 410.000 réfugiés sont enregistrés au Burkina Faso, au Mali et au Niger. «Rien qu’au Burkina Faso, le nombre total des déplacés internes est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021», a alerté le HCR  en début février lors d’une réunion virtuelle sur la région du Sahel.

Le Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, a souligné que cette situation s’explique par plusieurs facteurs, notamment les conflits, l’instabilité politique, la sécheresse et l’insécurité alimentaire, la pandémie et le changement climatique… Et la situation est «intenable» au centre du Mali. «L’insécurité alimentaire de cette année est notoire», a récemment alerté le maire de la commune urbaine de Bankass pour qui la campagne agricole 2021-2022 a été désastreuse. Le sac de mil que les populations pouvaient payer à moins de 20 000 F Cfa était récemment cédé à 26 000 F Cfa.

«Une situation intenable», selon l’élu qui a appelé les autorités maliennes et les partenaires du pays à plus d’actions pour éviter la catastrophe. A la mauvaise pluviométrie et à l’insécurité, s’ajoute aujourd’hui la fermeture des frontières entre le Mali et les pays de la Cédéao depuis le 9 janvier 2022. Même si les vivres ne sont pas concernés par cet embargo, cette décision politique accentue la souffrance des populations déjà affectées par la pauvreté.

«La crise sahélienne fait partie des trois crises les plus importantes au monde, avec la Syrie et l’Afghanistan», a martelé le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, lors d’une conférence de presse animée le 10 février dernier à Niamey (Niger) à l’issue d’une visite d’une semaine sur le terrain. «Au Niger, comme dans tout le Sahel, tous les conflits convergent : l’insécurité, la pauvreté, le changement climatique», a-t-il alerté. Ainsi, au moment où «l’attention se cristallise» sur les enjeux militaires et la fin de l’opération française Barkhane au Mali, cette piqûre de rappel s’avère indispensable.

Derrière le grand jeu stratégique d’une réorganisation du dispositif militaire, ont insisté des organisations caritatives, «l’urgence humanitaire est criante» bien que parfois invisible. Rien qu’au Niger, une faible pluviométrie a provoqué une sécheresse qui annonce dans deux à trois mois une crise alimentaire majeure sans équivalent depuis dix ans.

Pour le HCR, il faudra ainsi mobiliser plus de 1100 milliards de francs Cfa pour répondre aux besoins humanitaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Malheureusement, a déploré M. Griffiths, même la moitié de cette somme n’est pas encore disponible. «Environ 402 milliards de F Cfa ont été collectés par les organisations humanitaires», a-t-il indiqué en rappelant qu’il faudra mettre davantage «l’accent sur la résilience, les solutions durables et la coopération entre les secteurs de l’humanitaire et du développement ainsi que celui de la paix».

Naby

Sécurité au Sahel : La Minusma désormais en sursis

La fin s’approche pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En tout cas, tous les signaux attestent cela après le retrait annoncé des autres forces européennes, notamment Barkhane et Takuba.

La Minusma n’a plus de raison de rester au Mali. C’est du moins la conviction des observateurs de la situation politique et sécuritaire malienne. Surtout, qu’ils viennent d’apprendre que cette force supposée aider le Mali dans la lutte contre le terrorisme est incapable de se sécuriser elle-même. Ce sont les présidents Macky Sall et Macron qui ont soulevé le lièvre en fin de semaine dernière. Les deux chefs d’Etat ont en effet avoué que la Minusma a besoin de sécurité. Alors, que fait-elle au Mali si au lieu d’apporter un appui au retour de la paix et la sécurité, la Minusma est dans l’incapacité d’assurer sa propre sécurité ? C’est la grande question que des observateurs se posent. Le départ de cette mission est d’autant plus justifié que son mandat, qui arrive à terme en juin prochain, n’a jamais tenu compte du contexte sécuritaire qui exige de l’engagement sur le théâtre des opérations. Plusieurs fois, les autorités maliennes ont demandé à l’ONU le renforcement de son mandat pour le rendre plus robuste. Cela n’a jamais été fait. Mieux, elle est budgétivore. Les statistiques en font la mission onusienne la plus coûteuse de l’Histoire et financière et humaine.

Des observateurs sont persuadés que les autorités maliennes ne vont pas demander le renouvellement du mandat en juin prochain ; et même si cela venait à se produire, le mandant de cette force va être offensif.

Dans tous les cas, le départ de la Minusma est presque acté.

En attendant la suite des événements, elle peut déjà préparer ses valises.

Mariétou DOUCOURE