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Le G5 SAHEL : Les chefs d’État-major réclament le retour du Mali

Les chefs d’Etat-major du G5 Sahel estiment que le Mali reste l’épicentre du terrorisme au Sahel et demandent le retour de Bamako dans le G5.
Comment lutter contre le terrorisme dans le Sahel après le retrait du Mali du G5 Sahel ? C’était la question au cœur de deux jours de réunion des chefs d’Etat-major des pays membres de ce G5 à Niamey au Niger, du 20 au 22 septembre 2022. La réunion avait lieu entre le Burkina-Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.

La situation reste préoccupante et pourrait ne pas s’améliorer, estiment les chefs d’Etat-major. Et si la situation est très compliquée, c’est notamment parce que le Mali reste l’épicentre du terrorisme au Sahel selon les chefs d’Etat-major. Le problème, le pays s’est retiré de toutes les instances du G5 Sahel et la force Barkhane a quitté le pays.
Face à la dégradation de la situation, les chefs d’Etat-major lancent donc un appel au Mali afin qu’il regagne sa place au sein du G5 Sahel. « C’est vrai le retrait du Mali est un handicap pour toutes les articulations de la force conjointe du G5 sahel, mais nous continuons la lutte, et nous sommes soudés », déclare Daoud Yahaya Brahim, ministre de la Défense du Tchad et président en exercice de la conférence des ministres.
Un retour du Mali au sein du G5 Sahel est capital selon les ministres. Car c’est précisément la présence des terroristes au Mali qui alimente l’insécurité aussi au Burkina Faso et au Niger selon eux. La situation dans la zone dite des trois frontières, à cheval sur le Burkina Faso et le Niger, inquiète particulièrement.
Face à l’urgence l’expert en sécurité au Sahel, Abass Abdoulmoumouni, préconise même l’implication de l’Algérie. « Même avec le Mali, le G5 Sahel ne peut valablement faire face au terrorisme sans l’Algérie qui est un autre poids assez important qu’il faut intégrer aujourd’hui dans la dynamique de lutte contre le terrorisme au Sahel et qui va impliquer absolument le départ de la France totalement du Sahel », estime-t-il. Une question qui n’est pas nouvelle, des appels à l’Algérie ayant déjà été lancés dans le passé.
Un autre défi auquel le G5 Sahel est confronté aussi et qui plombe la lutte contre le terrorisme : celui de son financement. Les ministres de la Défense ont appelé les Nations unies et les autres partenaires à débloquer des fonds pour poursuivre la lutte efficacement.

Les dirigeants de cette organisation n’arrivent pas à combler le vide laissé par la mort du président tchadien Idriss Déby, qui à plonger l’organisation dans un coma cérébral.

Le 15 mai 2022, le Mali décide de lui pratiquer l’euthanasie avec l’annonce de son retrait. Bamako dénonce une « instrumentalisation ».

Pour cause, la prise de la présidence de l’organisation par le Mali qui n’arrivait toujours pas. Alors que le 15 février 2021 lors de la 7ème conférence des chefs d’États du G5 Sahel, tenue à N’Djaména, à l’issue de laquelle il a été convenu de tenir la Conférence suivante à Bamako.

Cette rencontre, prévue en février 2022, devrait consacrer le début de la présidence malienne de l’organisation régionale. Plusieurs mois après la date indiquée pour la tenue de la conférence à Bamako et début de la présidence du Mali. Bamako a alors adressé une correspondance à N’Djamena, qui assure encore la présidence (tournante) du G5 Sahel, pour rappeler la nécessité de préparer la passation. Bamako a alors joint l’acte à la parole, en annonçant son retrait du G5 Sahel dans un communiqué lu à la télévision nationale, dénonçant une « instrumentalisation » de l’organisation.

En matière de sécurité, le Mali fera désormais cavalier seul après son retrait du G5 Sahel, l’organisation sous régionale censée lutter contre le terrorisme au Sahel. Bamako reproche à ses partenaires de ne pas respecter le pacte qui les lie.

Créé en 2014 dans le but de fédérer les actions de lutte contre le terrorisme dans les cinq pays qu’il regroupe, à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.

 

M. Yattara

DEFENSE : les FAMa changent de posture

Plus rien ne doit échapper aux militaires qui ont entrepris une nouvelle campagne de surveillance dans les régions du centre. Ainsi, dans le cadre de la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la région de Mopti et environnants, les autorités militaires de la région ont lancé, mardi 20 septembre 2022, une grande opération militaire dénommée « Dugulakana ».

Selon les responsables militaires, l’opération est coordonnée par l’Etat-major général des armées, et vise à mettre fin au regain des activités des groupes armés dans la zone et en plus à protéger les populations et leurs biens. Plusieurs actions civilo-militaires ont déjà été menées au cours de cette opération jugée salutaire par les populations de la Venise malienne.

Désormais, durant une semaine, les forces armées de défense et de sécurité de la région de Mopti vont minutieusement mener un large ratissage le long de la ville et ses environnants. L’objectif est de faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens dans le secteur.  Selon le commandant du secteur 4 de l’opération Maliko, le colonel Karim Traoré, l’Opération « Dugulakana » permet de faire face à tous ce qui est menace en direction des deux grandes villes de la région ».

Dans son intervention, indiquera-t-il, les FAMa dans le cadre du plan Maliko ont pour mission la sauvegarde de l’intégrité du territoire, la protection des personnes et de leurs biens sans oublier la participation au développement. Compte tenu des menaces qui sévissent, poursuivra-t-il, la mise en œuvre d’une telle opération était devenue plus que nécessaire. Il s’agit précisément pour les FAMa de permettre à la population locale de vaquer librement à ses occupations sans aucune crainte.

D’autre part, le rôle de la population civile est très important pour la réussite de cette opération. Pour cela, ajoute le colonel Traoré, la population doit permettre d’anticiper beaucoup d’actions des groupes armés terroristes ou des personnes mal intentionnées. Selon la hiérarchie militaire, la force des FAMa, c’est de pouvoir accompagner sa population et que cette même population l’accepte.

Guerre médiatique déclenchée

La montée en puissance des FAMa a déclenché un bras de fer entre les autorités françaises et la transition. Ce conflit a connu un tournant décisif avec les dernières déclarations de l’Elysée. Emmanuel Macron a ainsi publiquement appelé à l’offensive médiatique contre les attaques contre la France sur les réseaux sociaux. Mais le drame est que le président français a sollicité la mise à contribution du réseau France médias pour contrer les critiques en Afrique contre son pays. Dès le lendemain, on a commencé à voir des accusations graves contre l’armée malienne et ses soutiens dans la lutte contre le terrorisme.

Dans ce contexte, beaucoup doutent de la véracité des accusations de viol sur des femmes que la presse française impute aux forces maliennes. Ces accusations auraient eu des retentissements profonds si les déclarations de Macron sur l’offensive médiatique n’étaient pas venues semer le doute. Très rapidement, les Maliens ont lié les accusations de viol à la propagande française, un pays chassé du Mali pour incompétence dans la lutte contre le terrorisme après 9 ans d’essai. Ce qui est surprenant, c’est que les accusations de viol n’ont jamais été étayées par des sources locales dignes de foi.

En effet, on a du mal à imaginer les soldats maliens conduire des soldats russes dans les villages afin de violer leurs sœurs. Selon plusieurs analystes maliens, on est en face d’un montage grotesque sorti du fantasme des propagandistes de l’Elysée qui ne connaissent rien des réalités socioculturelles du Mali. L’objectif de la propagande médiatique française est de diaboliser les forces armées maliennes et leurs soutiens dont les résultats militaires contre les terroristes sont visibles.

Avant les accusations de violences sexuelles, les médias français ont été critiqués par les autorités maliennes pour avoir incité à la haine. RFI et France 24 sont actuellement interdites au Mali pour avoir diffusé des informations visant à monter les ethnies maliennes les unes contre les autres. Le gouvernement malien est allé jusqu’à comparer le travail des médias français au rôle joué par la radio Mille Collines dans le génocide au Rwanda, dans les années 1995.

Une chose est certaine, la France a perdu la bataille de l’opinion au Mali et en Afrique, et la communication de l’Elysée y est pour quelque chose. Baromètres des opinions africaines, les réseaux sociaux répliquent aux autorités françaises à chaque fois que les médias rapportent des faits graves au sujet des présumés exactions des forces armées maliennes contre les populations. Beaucoup indiquent que les autorités françaises ne peuvent pas aimer les Maliens mieux que les Maliens eux-mêmes.

Des renforts se préparent

L’armée renforce au même moment ses assises opérationnelles avec de nouvelles récures. La cérémonie de remise de diplôme de la 15ème promotion du Cours des Futurs Commandants d’Unité (CFCU) a eu lieu vendredi 16 septembre 2022, à la Place d’armes du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. Elle s’est déroulée en présence du commandant du Centre d’Instruction Boubacar Sada Sy, le Colonel-major Yacouba Z Traoré et plusieurs autres personnalités militaires, paramilitaires et civiles de la région de Koulikoro.

La 15ème promotion aujourd’hui mise à l’honneur compte 29 stagiaires dont 2 personnels féminins. Durant 4 mois, ces lieutenants et capitaines de l’Armée de Terre, de la Garde Nationale, de l’Armée de l’Air de la Gendarmerie Nationale, du Génie Militaire, de la DTTA, de la DSSA et du Matériel se sont familiarisés avec des matières telles que : la tactique, la topographie, le leadership, etc. Le major de la promotion est le capitaine Tapa Diallo avec une moyenne de 16,984. Il est secondé par le capitaine Seydou Traoré avec une moyenne de 16,696 suivi du Lieutenant Lassine Sissoko, 3ème avec une moyenne de 16,619.

Nampaga KONE

ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION : Alghabass Ag Intalla menace de reprendre les armes si la République ne se soumet pas à ses désirs

Fidèle à une tradition de chantage utilisée en stratégie de défense d’intérêts particuliers, les leaders de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont encore fait parler d’eux en marge des travaux de la 6e session du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA). Élu à la tête de cette coordination controversée depuis le 17 juillet 2022, Alghabass Ag Intalla a indirectement menacé de reprendre les armes si le gouvernement n’agit pas dans le sens de leurs intérêts. Et curieusement, personne n’a réagi à cette menace non voilée au moment où les autorités ont pris des décisions importantes en faveur des excombattants.

Si le gouvernement du Mali ne veut plus de l’Accord pour la paix et s’il pense qu’il y a mieux que cet accord, qu’il nous le dise très clairement. De notre côté, nous sommes prêts à s’adonner à l’exercice qu’il aurait choisi…» ! Une déclaration attribuée à Alghabass Ag Intalla, président en exer cice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en marge de la 6e session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconcilia tion au Mali (CSA) tenue à Bamako le 2 septembre 2022.

Autrement, ils sont prêts à la paix comme à la guerre en fonction de la satisfac tion de leurs exigences aux dépens de la nation. Ainsi, Alghabass Ag Intalla n’exclut pas implicitement de reprendre les armes pour assouvir ses désirs funestes. Une crainte qui ne fait plus peur aux Maliens. Et cela d’abord pour deux raisons essentielles. Primo, parce que le Malien lambda n’est plus dupe du double jeu des responsables des excombattants qui n’ont jamais véritablement déposé les armes. Secundo, la rebellion est devenue un fonds de commerce pour cette poignée de kidalois qui se prélassent dans le luxe de la capitale alors que les populations au nom des quelles ils prétendent se battre broient souvent du noir.

Des sacrifices toujours minimisés par les leaders de l’exrébellionEn dépit des efforts du gouvernement et les concessions faites lors de la réunion de niveau décisionnel tenue à Bamako du 1er au 5 août 2022 par ce dernier, Alghabass Ag In talla et compagnie continuent de douter encore de sa bonne foi.

Le gouvernement ne veut pas de l’APR, il a pourtant concédé l’intégration (en deux phases) au sein des structures de l’État malien, y compris les Forces de défense et de sécurité (FDS), de 26 000 excombattants ˇ la mise en place d’une Commission ad hoc pour formuler des propositions concrètes et réalistes sur la gestion au cas par cas de la situation des cadres des Mouvements signataires, y compris en relation avec la question relative à la chaîne de commandement. Et il est question de leur accorder un quota de 15 % à l’Ecole nationale d’administration (ENA), une intégration directe.

Les autorités du pays ne veulent pas de cet accord, mais elles cautionnent 16 projets de développement déjà validés et dont la Convention de financement a été signée entre le ministère de l’Économie et des Finances et les représentants des collectivités territoriales en novembre 2021. Le gouvernement est opposé à la mise en œuvre de l’APR, mais le ministre de la Réconciliation a reçu, le 18 août dernier, les représentants de la CMA, de la Plateforme et des Mouvements de l’Inclusivité avec la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution.

La liste des concessions faites aux excombattants ces derniers temps n’est pas exhaustive. Mais, leurs leaders sont insatiables et profitent de chaque événement important pour procéder à l’intimidation, au chantage afin de mettre tous les atouts de leurs côtés. Cela avait déjà commencé avec la signature de l’APR. A la dernière minute, les leaders de la CMA avaient sorti des griefs fantaisistes. Ainsi, si l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été signé le 15 mai 2015 par le gouvernement, la Plateforme et la médiation internationale, il n’a été paraphé que plus d’un mois plus tard (20 juin 2015) par les exgroupes armés de la CMA.

Ainsi, pour Alghabass Ag Intalla et compagnie, la présence du ministre algérien des Affaires étrangères (Chef de fil de la Médiation internationale au Mali), M. Ramtane Lamamra, était l’occasion rêvée pour faire monter les enchères. D’ailleurs, ce dernier a échangé avec les exgroupes armés en prélude de cette 6e session de haut niveau du CSA. Cette stratégie d’intimidation et de chantage est donc une seconde nature chez les dirigeants de la CMA. Mais, il est surprenant que cette attitude n’ait pas été dénoncée et condamnée par les participants à la 6e session de haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA). En tout cas, cela ne ressort nulle part dans le communiqué final que nous avons reçu. Tout comme nous n’avons vu ni entendu une condamnation du gouvernement qui ne cesse de faire des concessions au risque d’avoir l’opinion nationale sur le dos. La classe politique n’a pas non plus relevé cet affront à la République.

NABY

Rotation de l’unité de police constituée du Nigéria : la joie des partants, la détermination des arrivants

Après avoir passé 20 mois en terre malienne, les éléments de l’unité de police constituée de la République fédérale du Nigéria déployée à la police des Nations unies (UNPOL/MINUSMA) à Tombouctou, rentrent au bercail. Ils étaient au total 70 à embarquer à bord d’un Boeing d’Ethiopian Airlines, le 8 septembre dernier.

Seule, l’unité de police constituée à Tombouctou a effectué plus de 200 patrouilles avec les Forces de sécurités maliennes de jour comme de nuit, en plus des 135 patrouilles de longue portée. « Nous sommes fiers du travail effectué ici depuis notre arrivée en janvier 2021. Les défis n’ont pas manqué mais nous y avons mis beaucoup de cœur. Cela a été un honneur de servir sous le drapeau des Nations unies dans un pays ami, » a déclaré le Chef de l’Unité, le Commandant Adachie IKOBULU. De plus, la présence quotidienne des policiers nigérians sur l’axe qui relie la ville de Tombouctou à l’aéroport, a contribué à mettre fin aux braquages qui s’y déroulaient régulièrement auparavant, facilitant ainsi la libre circulation des personnes et de leurs biens.

Faisant référence à l’unité de police constituée sortante, la Commissaire Divisionnaire de la Police des Nations Unies (UNPOL) à Tombouctou, Sanou DIOUF, dira « qu’elle s’est acquittée de ses tâches avec professionnalisme et dans le respect de nos partenaires maliens ».

Sur le tarmac de l’aéroport de Tombouctou, la joie des partants a laissé place à la détermination des arrivants, également au nombre de 70. Officier de liaison, le Major TIMOTHY se dit conscient des défis à relever. « Nous sommes prêts à servir avec honneur et détermination, comme l’ont fait nos prédécesseurs, » a-t-il déclaré.

Ce dernier mouvement de départ et d’arrivée boucle la rotation du 8ème détachement de l’unité de police constituée du Nigeria, entamée le 22 août.

UNE CRISE SOCIALE GRAVISSIME EN PERSPECTIVE AU MALI : L’arbre de la montée en puissance des FAMA ne doit pas cacher l’immense forêt de la misère du peuple

L’on ne se fatiguera jamais d’applaudir les forces de défense et de sécurité pour leurs immenses  prouesses dans le complexe et délicat combat contre les terroristes. Lentement mais surement elles montent en puissance au grand bonheur des populations sinistrées du nord, du centre, d’Est et de l’Ouest  du Mali qui paient depuis plus de 9 ans un lourd tribut. La liesse populaire qui accompagne les tangibles résultats est en passe de s’estomper à cause de la misère noire qui s’abat sur la population malienne. Le grand espoir né de la prise du pouvoir par l’armée s’étiole progressivement avant de se briser dans le vaste océan de misère qui frappe une large frange de la population. Va-t-on continuer à applaudir les nouveaux maîtres du Mali quand la faim et la soif frappent à la porte des citoyens ? Le risque d’une révolte sociale n’est-il pas imminent ?

Toutes les couches socioéconomiques, voir professionnelles sentent la crise sociale et elles sont menacées par l’extrême  pauvreté.  Cette situation suscite déjà des remous qui présagent d’un lendemain tumultueux. Les populations sont sur le qui-vive et  les prémices d’une agitation sociale sont  désormais visibles. Tous les fronts socioéconomiques sont en ébullition. Des cotonculteurs, aux   paysans classiques, en passant par les éleveurs, les opérateurs économiques, les étudiants, les enseignants, bref l’atmosphère est loin d’être bon enfant au Mali. Le hic est qu’il n y a aucune lueur d’espoir, bien au contraire l’on constate même une exacerbation de la crise avec les prix des denrées de première nécessité qui prennent l’ascenseur, alors que le revenu s’affaiblisse. La crise sociale gravissime  semble être inévitable, car les gouvernants ne font pas assez pour atténuer la souffrance des citoyens. S’il est indéniable que la guerre Russo-Ukrainienne est l’une des causes de la crise mondiale actuelle, il est tout aussi évident que les autorités de la transition ont leur grande part de responsabilité dans son exacerbation, à cause de leurs choix politiques hasardeux. Elles ont tourné le dos aux principaux bailleurs de fonds au nom d’une souveraineté qui ne relève que du populisme. Les autorités de la transition ont pris de décisions qui sont loin d’être bénéfiques pour le peuple, car elles isolent non seulement le Mali, mais aussi et surtout le privent de certains droits.

Va-t-on continuer à applaudir les nouveaux maîtres du Mali quand la faim et la soif frappent à la porte des citoyens ?

Malgré la montée en puissance de l’armée malienne, et qui plus est donne une lueur d’espoir aux populations victimes des terroristes, il serait difficile que le peuple continue d’applaudir les tenants du pouvoir, qui voient d’ailleurs leur popularité s’effriter à cause de la crise sociale alarmante. La menace d’une mauvaise récolte  est plausible maintenant, à cause de l’insuffisante fourniture en intrants agricoles surtout dans les zones rizicoles et cotonnières. Les acteurs de ces deux filières ont beau tiré la sonnette d’alarme la réponse du gouvernement a été décevante, un scandale serait même lié à l’attribution du marché d’engrains au sein du ministère de tutelle. Il n y a pas que les agriculteurs qui souffrent, il y a également les opérateurs économiques, qui subissent la récession économique et souffrent d’un manque de soutien de l’Etat. Beaucoup d’opérateurs privés ont mis la clef sous le paillasson faute de marchés et d’opportunités d’affaires. Comme un malheur n’arrive jamais seul la crise sociale a engendré la cherté de la vie et l’extrême pauvreté même des agents de l’Etat, appelés fonctionnaires. Les étudiants de l’école de Médecine, de pharmacie et d’Odonto stomatologie ont battu le pavé la semaine dernière pour réclamer 4 mois d’arriérés de bourses, ceux de l’Institut de Formation des Maîtres, IFM sont entrés dans leurs droits après quelques moments de grève. Quid des enseignants du secondaire général, technique et professionnel, comme ceux du fondamental et du préscolaire qui menacent de perturber l’année scolaire si on n’appliquait pas intégralement l’article 39. L’UNTM restera-t-elle en marge, de l’évolution de la crise qui frappe ses militants, elle qui est la principale centrale syndicale des travailleurs du Mali ?  La réponse est certainement non, étant entendu que les militants de cette centrale sont également les premiers à subir les affres de la vie chère.

Le risque d’une révolte n’est-il pas imminent ?

Gouverner étant prévenir, les autorités de la transition doivent non seulement parer au plus pressé en anticipant avec des mesures urgentes pour soulager la souffrance de la population, mais aussi et surtout  prendre langue avec les syndicats qui, il faut le reconnaitre, ont consenti d’énormes sacrifices en mettant sous boisseau leurs revendications en guise de soutien à la transition et sont aujourd’hui à bout de souffle. Donc il faut convenir avec eux d’un plan d’anticipation et d’amélioration. Dans le cas contraire le risque d’une révolte est plus que palpable.

Youssouf Sissoko

RAPPORTS DES FORCES ONUSIENNES SUR LES FAMA: Quand la MINUSMA se ridiculise

Les rapports trimestriels de la MINUSMA incriminant nos militaires font de vives tensions au sein de l’opinion.  Pour cause, les données  desdits  rapports   seraient  celles  publiées par les médias français   couvrant ainsi,   des atrocités terroristes  sur les civils.   Bien que la préservation des droits de l’homme  soit  une nécessité mais en faire un règlement de comptes  politiques   seraient  encore  plus  ridicules.

Dans   les  pays   où les  conflits règnent,   les  questions des droits de l’homme se posent  et sont prises au sérieux.   Elles soumettent   une  limite  aux pouvoirs  publics  et aux  groupes  belligérants   à respecter   sans quoi,   des poursuites  judiciaires   pourraient  intervenir  à tout moment.  Notamment,  il s’agit entre autres,   des   tortures  carcérales,   des  traitements   inhumains   y  compris  des lois interdisant   les principes de réciprocité d’un  pays à l’autre  comme armes de répressions  diplomatiques  et  culturelles.     Par  ailleurs,  en dépit  des contextes sécuritaires complexes,   les  personnes   travaillant dans le domaine  doivent  avoir des mains libres  par rapport   aux éventuelles  enquêtes , en faire si possible  comme  ça se passe ailleurs,    des  dénonciations   en tenant compte des réalités sur le terrain.   Toutefois,  le respect   de  ces   aspects  fondamentaux  de la part de   nos  soldats  sont  témoignés  par  la hiérarchie militaire   à travers  des   différents   communiqués   sur les théâtres des opérations.   De même,    la MINUSMA   semble avoir  tiré de côté   dans l’élaboration  de   son  récent  rapport  sur   l’armée malienne  dans lequel,  elle   l’accuserait   d’avoir  commis  des exactions contre des civils.  Et   ces  accusations  jugées   » fortuites  »  ont été   rejetées  non seulement  par la direction de l’information et des relations publiques de l’armée ( DIRPA) mais également par une grande  partie  de la société civile  dont certains indiquent qu’il s’agirait plutôt   d’un ancien rapport contesté  et  fourni par la France.   Un pays   qui,  sur fond de crise   avec les autorités de la transition,   a été contraint de retirer ses soldats   pour insatisfaction de  résultats.  Aussi,  dans ledit rapport,   l’on  perçoit  l’absence des atrocités terroristes contre les civils  encore  moins,  des cas de viols  et des   braquages.    Pour  finir,  les   questions  des  droits de l’homme ne devraient pas être   un mécanisme  d’instrumentalisation, à   des fins politiques    inavouées  et les  attitudes  de la  MINUSMA  donneraient   davantage   raison à ceux qui réclament son départ immédiat.

Yacouba COULIBALY

Une équipe de la MINUSMA évalue les menaces contre les déplacés internes à Ansongo pour mieux les protéger

Afin d’évaluer les menaces contre les populations civiles, une équipe du Bureau régional de la MINUSMA à Gao s’est rendue à Ansongo, le 2 septembre 2022. Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag AKLINI, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés. Mohamed Ag AKLINI a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres. Selon le maire de Tin-Hamma, Mohamed Ag MOHAMED, 504 ménages qui viennent de cinq localités de sa commune ont cherché refuge à Ansongo.

La MINUSMA évalue les menaces contre les déplacés internes à Ansongo pour mieux les protéger

Le Chef de Bureau de la Mission onusienne à Gao, Mohamed El-Amine SOUEF, a réitéré le soutien de la mission aux populations déplacées et a aussi rappelé les actions entreprises par la MINUSMA, en collaboration avec les autorités locales pour protéger les populations civiles. Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la MINUSMA a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre. L’engagement et les efforts de la MINUSMA pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection, pour lutter contre l’insécurité, afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

L’équipe de la MINUSMA s’est également rendue sur le site des personnes déplacées situé dans la périphérie d’Ansongo. Les déplacés ont expliqué qu’ils manquent de tout (eau, nourriture, couvertures…) et ont été contraints d’abandonner leurs biens y compris leur bétail.

Tessit : l’enfer des terroristes

Le lundi 29 août 2022, des combats violents ont opposé les Forces armées maliennes (FAMA) à un Groupe Armé Terroriste (GAT), probablement l’EIGS selon l’Etat major général, dans le secteur de Tessit. Le bilan provisoire de cet accrochage fait état de : Côté FAMa 2 morts, 08 blessés, Côté Ennemi 44 combattants neutralisés dont les corps ont été abandonnés sur place, plusieurs motos incendiées et d’importantes quantités d’armes et munitions récupérées.

A noter que depuis le départ du dernier légionnaire français de notre sol, le 13 août dernier et l’arrestation des 49 tortionnaires ivoiriens le 10 juillet 2022, les attaques terroristes contre l’armée malienne, se font rares sur l’ensemble du territoire. A ce rythme nos braves combattants, sous le leadership du chef d’Etat major général des armées, le général divisionnaire, Oumar Diarra, les FAMA sont à deux doigts de vaincre totalement les terroristes au Mali et de sécuriser l’ensemble du territoire national. Car notre pays est devenu de nos jours, un veritable enfer pour les terroristes.

COOPÉRATION : Une délégation algérienne à la découverte des différentes structures sanitaires des FAMa

Conduite par le Directeur général de l’Hôpital central des Armées algériennes, le Général Major Ourrad El-Mountassir, une délégation de l’Armée algérienne a séjourné au Mali du 9 au 11 août 2022. Elle a visité les différents services sanitaires des Forces armées maliennes (FAMa) en compagnie du Directeur central du service de santé des Armées (DCSSA), Général de brigade Mohamed Alpha Diaw. Il s’agit notamment de, entre autres, la DCSSA, l’infirmerie Hôpital de Bamako, l’unité psychiatrique de la polyclinique des Armées de Kati…

Cette visite a permis de renforcer la coopération bilatérale entre le Mali et l’Algérie, dans le domaine de la santé des armées notamment. Elle s’inscrivait notamment dans le cadre de l’étude des possibilités d’assistance et de coopération pour l’édification de l’Hôpital militaire d’instruction des FAMa. Le Directeur central du service de santé des Armées, Général de brigade Mohamed Alpha Diaw, s’est réjoui de la disponibilité de son homologue algérien à aider les FAMa en ce temps de crise que traverse le Mali. Selon le DCSSA, «cette visite a été un succès car elle a permis à l’hôte du jour d’avoir un aperçu sur la situation générale des services sanitaires des FAMa». Ce qui a mis en exergue la nécessité d’apporter des améliorations au niveau de certaines structures et de partager les expériences entre les armées malienne et algérienne.

Les derniers soldats français de l’opération «Barkhane» ont quitté le territoire malien

Ces soldats ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger, a fait savoir l’état-major français. Après neuf ans de présence militaire, la France a été poussée vers la sortie par la junte malienne.

Les derniers soldats français de l’opération « Barkhane », présents au Mali depuis neuf ans, ont quitté le pays, a fait savoir, lundi 15 août, l’état-major français dans un communiqué.

« Ce jour, les derniers militaires de l’opération “Barkhane”, présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plate-forme opérationnelle déserte de Gao, désormais transférée aux forces armées maliennes », a souligné l’état-major.

Après neuf ans de présence, « [la force “Barkhane”] s’est réarticulée hors du pays en moins de six mois », a commenté le ministère des armées. « Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires. » Les Français avaient transféré, ces six derniers mois, toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao, au nord du pays, lundi.

La France a dû sortir du Mali quelque 4 000 conteneurs et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.

Présence militaire au Sahel divisée par deux

Dimanche, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté à Gao, dans le nord du Mali, pour réclamer le départ de la force militaire française « Barkhane », ont fait savoir des organisateurs et des élus locaux à l’Agence France-Presse (AFP). « Nous donnons à compter de ce jour, dimanche 14 août, un ultimatum de soixante-douze heures pour le départ définitif de “Barkhane” », avaient déclaré des manifestants, se présentant comme « les forces vives » de Gao, ville en proie aux violences djihadistes.

« La France reste engagée au Sahel, dans le golfe de Guinée et la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme », a précisé l’Elysée dans un autre communiqué.

La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici à la fin de l’année, passant à 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabée.

Cinquante-neuf militaires français morts au Sahel

Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les djihadistes (opérations « Serval » puis « Barkhane »). La France a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes, six mois après l’arrivée des paramilitaires du Groupe Wagner.

Le 17 février dernier, constatant que « les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagée au Mali », la France avait ainsi décidé de réorganiser le dispositif de l’opération « Barkhane » « en dehors du territoire malien », a rappelé l’Elysée lundi.

Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2 021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled. En neuf ans de présence au Sahel, l’armée française a perdu 59 militaires.

Le Monde avec AFP