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GEOPOLITIQUE ET TERRORISME : «Le Mouvement taliban financé par les États Unis d’Amérique à l’origine de l’impulsion du terrorisme » dixit l’ancien ministre Seydou Traoré

Définition des talibans, les talibans ou étudiants sont des fondamentalistes islamistes regroupés dans une organisation militaire, politique et religieuse dénommée l’émirat islamique d’Afghanistan, puis, mouvement islamique des talibans. La situation au Mali, relève d’une guerre planétaire réfléchie par les États-Unis d’Amérique pour contrer la Fédération de Russie et la Chine et sauver l’hégémonie du dollar américain.

Origine, Le mouvement taliban a été  financé par les États-Unis d’Amérique selon un « programme afghan » (afghan program), secrètement à travers la CIA. Il consistait à armer les moudjahidines afghans opposés au gouvernement communiste afghan, ce dernier étant soutenu par l’URSS.

L’opération, dont le nom de code semble avoir été « opération cyclone », fut lancée par le président Jimmy Carter le 3 juillet 1979 et ne s’arrêta qu’au 1er janvier 1992 sous l’administration George H. W. Bush.

Modalités de financement ou le « pipeline »

Financement par la CIA,

L’Inter-Services Intelligence (ISI), collaborent avec la CIA mais toute  la logistique et l’entraînement de moudjahidines au Pakistan est fait  par l’ISI, la CIA se contentant d’être le payeur et le superviseur de l’opération, et d’entraîner les instructeurs de l’ISI.

Les armes soviétiques étaient achetées à des pays qui avaient une coopération militaire avec l’URSS et remis aux talibans pour dissimuler toute trace américaine

L’Arabie Saoudite est un autre important contributeur au programme.

L’ISI équipe et forme plus de 100 000 hommes entre 1978 et 1992 avec un budget américain progressif total compris entre 3 et 20 milliards de dollars (budget annuel de 20 à 30 millions de dollars en 1980 pour finir à 630 millions de dollars en 1987).

 

Conséquences

Entre 17 000 et 35 000 musulmans étrangers issus de 43 pays musulmans ont participé à cette guerre.

Le millionnaire Oussama Ben Laden, par la suite fondateur d’Al-Qaïda, est accueilli en 1986 en Afghanistan. Il dirige un bureau de recrutement de combattants pour l’Afghanistan.

 

Le bloc de l’est est affaiblit en 1991

Mais, le programme a été également précurseur de la montée en puissance des talibans, qui perdront le pouvoir temporairement après la seconde guerre d’Afghanistan de 2001.

Le mouvement taliban est victorieux sur l’état islamique d’Afghanistan, en 1996 et y instaure le régime de l’émirat islamique d’Afghanistan de 1996-2001 avec à sa tête le mollah Mohammad Omar.

Le mouvement est défait par l’OTAN en 2001

Quarante-deux années après le programme afghan, les talibans reprennent le contrôle du pays après que Donald Trump ait annoncé l’aboutissement du retrait des troupes américaines confirmé par Joe Biden. Le 30 août 2021, les dernières troupes américaines quittent l’Afghanistan et ont officiellement perdu la guerre d’Afghanistan de 2001.

La défaite de l’OTAN et des États-Unis d’Amérique est actée par la signature de l’accord de Doha au Qatar, entériné par le conseil de sécurité des nations unies, le 10 mars 2020. Cet accord :

Interdit aux États-Unis et à leurs alliés de recourir à la force en Afghanistan, interdit aux usa et a leurs allies de s’immiscer ultérieurement dans les affaires internes du pays impose un calendrier de retrait de leurs troupes.

Impose aux talibans :

– À lutter activement sur le sol afghan contre tout groupe ou individu menaçant la sécurité des États-Unis et de leurs alliés,

– À ne leur fournir ni visa, ni permis de voyager.

À l’évidence, jeunes du mali, vous comprendrez :

La connexion parfois troublante de mouvements terroristes et des puissances impériales sur le continent africain.

L’impossibilité qu’a été l’inculpation et le jugement de Oussama Ben Laden ; il fait qu’il disparaisse !

La difficulté que la communauté dite internationale aura à suivre le Mali dans son accusation contre la France comme soutien au terrorisme dans le sahel.

Le silence de nombre de monarchies du golfe sur les questions du terrorisme dans le monde.

Le silence de nombre de religieux maliens sur les questions du terrorisme et des djihadistes au Mali.

La poursuite des offensives terroristes en Syrie pour affaiblir ce pays et la Fédération de Russie, toujours en guerre en Ukraine et de plus en plus présente au Sahel.

La situation au Mali, relève d’une guerre planétaire réfléchie par les États-Unis d’Amérique pour contrer la Fédération de Russie et la Chine et sauver l’hégémonie du dollar américain. Ne pas le comprendre, c’est exposer notre pays à une soumission encore plus grave que celle issue du partage de l’Afrique à Berlin en 1885.

Je m’adresse aux jeunes, parce que les responsables de la classe politique sont dans une « constipation cérébrale » sans nom !

 

Seydou Traoré, ancien ministre Mali

CLASHES AU SEIN DU M5-RFP : Les alliances contre-nature sont mort-nées !

Le divorce est visiblement consommé entre les clans antagonistes du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). En effet, de nombreux camarades de lutte de Choguel Kokalla Maïga étaient devant la presse mercredi dernier (3 août 2022) pour dénoncer  la gestion «clanique et clivante» du comité stratégique du M5-Rfp.  Ils ont surtout appelé à  un nouveau «sursaut patriotique» sans l’actuel chef du gouvernement de transition. Cette rupture était prévisible d’autant plus que ce mouvement était un condensé de forces aux ambitions inavouées et aux intérêts antagonistes. Obliger feu Ibrahima Kéita dit «IBK» à démissionner semblait être leur seul point de convergence.

«Le M5-RFP Mali Koura ne reconnaît plus l’autorité de Choguel en tant que président du Comité stratégique», a déclaré mercredi dernier (3 août 2022) Me Mohamed Ali Bathily en lisant une déclaration face à la presse. Comme c’était prévisible, la gestion du pouvoir a provoqué la rupture entre ceux qui ont combattu le régime de feu Ibrahim Boubacar Kéita en offrant l’occasion aux militaires de le renverser le 18 août 2022.

Nous l’avions dit dès le début de cette lutte que le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) n’était pas une alternative crédible au départ du président Ibrahim Boubacar Kéita (paix à son âme). Pousser IBK à la démission semblait, à nos yeux, la seule ligne de convergence entre les «forces patriotiques».

D’ailleurs, ses leaders étaient embrassés chaque fois qu’on leur demandait quel est le projet de société qu’ils comptaient soumettre aux Maliens si IBK démissionnait ? Une question qui n’a jamais eu une réponse satisfaisante. Et une fois cet objectif atteint (chute d’IBK), les divergences ont commencé en fonction des ambitions des leaders de chaque composante. Il y a ceux pour qui le changement est un sacerdoce et les opportunistes prêts à s’adapter à toutes les situations sociopolitiques pourvu que cela leur rapporte quelque chose.

Le M5-Rfp était une alliance mort-née à cause des organisations qui la composent. Certains y étaient parce que cette «lutte» leur offrait une occasion inespérée de régler leurs comptes  avec le défunt président parce qu’ils ont été écartés de la table du banquet, pardon, de la gestion du pays. Pour d’autres, il fallait se venger de lui parce que leur espoir d’occuper des responsabilités tant désirées n’avait pas été comblé… Et enfin, il y avait aussi ceux qui étaient réellement engagés sur ce front de la contestation par conviction. Ils sont réellement engagés pour le changement et ils ne sont pas prêts à faire de concession pour y parvenir. Ce sont eux qui se sont rapidement retrouvés à l’étroit au sein du Comité stratégique du M5-Rfp depuis que le président de cette instance a été nommé à la Primature.

A peine qu’IBK était tombé que les divergences sont apparues aux sein de mouvements hétéroclites avec des «forces patriotiques» aux intérêts et aux ambitions diamétralement opposées. Contestée dans sa propre chapelle (CMAS), l’autorité morale (l’Imam Mahmoud Dicko) a été le premier à être mis sur la touche. Ces divergences se sont accentuées lorsque, à la faveur de la rectification amorcée le 24 mai 2021, les «Colonels» ont décidé de confier la Primature au M5-Rfp en rupture totale avec les autorités de la transition au point de saisir la justice pour contester la mise en place du Conseil national de la Transition (CNT). Et cela sur fonds de la menace de reprendre les activités subversives sur la Place de l’indépendance. Et le choix est tombé sur Choguel Kokalla Maïga. Non sans faire grincer des dents à l’interne.

Il s’est aussitôt «livré à un travail fractionnel» afin de fragiliser les mouvements et organisations qui ne comptaient pas lui apporter un soutien complaisant à la Primature. On comprend alors aujourd’hui que la grande partie des leaders du cercle de soutien à Choguel au sein du mouvement soit en rupture de banc avec leurs organisations mandataires.

Le fossé n’a cessé de s’étendre parce que les intérêts et les ambitions ne pouvaient plus être réconciliés. Au finish, chacun a pris ses distances pour finalement aboutir au divorce entre ceux qui se sont alliés pour écourter le second mandat d’IBK. Est-il encore possible de sauver les meubles par le dialogue ? Même si rien n’est impossible en politique, il serait difficile que les anciens alliés puissent fumer le calumet de la paix de si tôt !

Naby

M5-RFP : la guerre des stratèges fait rage !

Depuis quelques temps le torchon brûle entre les « stratèges » concepteurs de « Mali Kura ». A l’origine de cette guéguerre  avant la guerre au sein du comité stratégique du M5RFP, le limogeage de l’ancien ministre de la Culture, le cinéaste   Cheick Oumar Sissoko  à la tête  du mouvement Espoir Mali Kura (EMK) le 10 mai dernier, pour des raisons politiques par un noyau dirigé par le Pr Ibrahim Ikassa Maiga qui serait proche du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga, non moins président du comité stratégique du M5 RFP. La riposte de l’altermondialiste Dr Cheick Oumar Sissoko ne se fera pas attendre à travers un point de presse animé, le samedi 14 mai 2022 au siège de l’EMK à Magnambougou. Il dit  ne plus reconnaître le Comité Stratégique du M5/RFP dirigé par Choguel Kokala Maiga, réclame son départ de la primature et propose un gouvernement de mission. Cette guerre de clan risque de porter un coup dur à la transition. De quoi s’agit-il ?

Après la CMAS de Issa Kaou Djim, le mouvement  Yéréwolo débout sur les remparts de Adama Ben le Cerveau, de l’EMK de Cheick Oumar Cissoko, le tour est arrivé au comité stratégique du M5 RFP version rectifiée de la transition du PM Choguel de voler en éclat. En effet, les stratèges du M5 qui ont déboulonné le régime d’IBK  en août 2020, ne sifflent plus dans la même trompette. Pour cause, la guerre de positionnement et d’intérêts personnels    sont à la base de cette tension politique qui n’arrange pas la situation actuelle du pays.

M5 pris en otage et sur la voie d’abandon de ses idéaux.

Selon l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko le M5 est aujourd’hui  pris en otage par le PM et sur la voie d’abandon de ses idéaux.

« Avec des personnalités et des organisations membres fondateurs nous avons tenté de maintenir notre organisation mère sur ses principes d’organisation et son idéal pour le Mali. Peine perdue. Des méthodes de voyou ont bloqué la machine. Nous sommes obligés de dire que nous ne reconnaissons pas ce Comité Stratégique et son Président. Le PM va certainement partir. Il doit partir. Il va malheureusement laisser le pays exsangue de ressources financières. Il va laisser un pays isolé, divisé, fragilisé. La tâche ne sera pas facile pour conduire en ce laps de temps cette 3e étape de transition avec l’immensité des problèmes. EMK exige que cette 3e étape de transition soit une étape de rupture avec les pratiques anciennes de corruption, de gabegie, d’accaparement illégal des biens publics, de népotisme. C’est contre ces fléaux énumérés dans notre appel du 14 Mai 2020 que nous nous sommes battus. Hormis la question de la sécurité, rien à changer et pire, on continue à protéger les voleurs, les corrompus. Comment faire? Il faut un autre gouvernement, un gouvernement de mission de 15 à 20 personnes. » a laissé entendre  Cheick Oumar Sissoko.

En poursuivant, il accuse le N°1 du gouvernement que : « Depuis bientôt 12 mois, nous assistons à un one man show du PM Choguel. »

 et ne fait pas de cadeaux à ses anciens camarades du mouvement EMK. A ses dires, Ils privilégient à un moment de la lutte, leurs intérêts personnels aux intérêts du peuple Malien. Honte à eux! EMK appartient au Vaillant Peuple du Mali, à ses membres, à des organisations qui ont eu le courage de faire l’historique APPEL du 14 Mai 2020 qui a permis de faire une mobilisation populaire dont l’expression politique fut M5 RFP, aujourd’hui hélas moribond par la faute criminelle de ce noyau aux ordres de Choguel. Ni Bouba Traoré prétendument Président par intérim du Comité Stratégique, Chargé de mission à la Primature, ni Tiemogo Maiga, ni Aliou Sankaré Bidy, ni Ramos sorti des bois, ni Kader Maiga Conseiller très spécial de Choguel, ni Ikassa Maiga fut ce t il Ministre du gouvernement Choguel, ni Choguel leur mentor, n’empêchera EMK de suivre sa voie, son combat pour une Transition Réussie. Toujours selon lui, le PM Choguel a divisé le peuple malien, la classe politique, le M5, l’EMK, la jeunesse malienne pour son confort personnel et les délices du pouvoir. « Nous ne l’accepterons pas. Si la Transition de rupture ne devient pas une réalité. EMK va faire un APPEL DE MOBILISATION contre le pouvoir. Et cela, nous ne le souhaitons pas. » a-t-il conclu.

Pourquoi des alliés d’hier sont devenus subitement des ennemis ?

Aux dires du coordinateur de l’EMK, Cheick Oumar Sissoko, Il a signé une décision de l’assemblée générale EMK en date du 17 janvier 2022 qui demandait à remplacer trois de ses représentants au comité stratégique du M5RFP conformément aux principes d’organisation. Ils sont absents depuis 11 mois. Le mois de mai fait leur 12e mois. Le Comité Stratégique refuse, Choguel en tête, leur remplacement. Il s’agit de Bouba Traoré, du ministre Ibrahim Ikassa Maiga, de Kader Maiga.

« Comment Ikassa et les deux autres peuvent-ils parler du fonctionnement de EMK, de ses activités? » s’interroge t il.  Quant à Tiemoko Maïga, il ne vient pas depuis cinq mois. Aliou Sankaré Bidi était par contre présent à l’assemblée générale du 17 Janvier 2022.  « Ils mentent tous, ces bons musulmans pour plaire à Choguel. Ils disent défendre la Transition, mais ce sont leurs intérêts personnels, égoïstes liés aux promesses de Choguel qu’ils défendent. Promesses de postes au gouvernement, au CNT, et pour les jeunes promesses de postes au ministère de la refondation. » a-t-il révélé.

C’est cette décision de faire remplacer les lieutenants du PM Choguel au sein du comité stratégique qui a mis le feu aux poudres. Donc le clan Pr Ibrahim Ikassa Maiga,  ministre de la refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions est passé à la vitesse supérieure pour chasser Cheick Oumar Sissoko de la tête de l’EMK à travers une déclaration rendue publique le mardi 10 mai 2022 au Mémorial Modibo Keita ou six membres sur les 17 que compte le comite de pilotage de l’EMK avaient signé cette annonce en occurrence, Tiemoko Mahamane Maïga, honorable Bouba Traoré, Aliou Sankaré, Ibrahim Ikassa Maïga, Abdel Kader Maïga et Abraham Douah Cissoko.

Les désormais anciens camarades de Cheick Oumar Sissoko, l’accusent de haute trahison envers ses camarades politiques, son refus de participer aux réunions du noyau, la prise de distance de M. Cheick Oumar Sissoko vis-à-vis du noyau pour s’adonner à un travail fractionnel permanent, La déclaration devant la jeunesse EMK, le comité scientifique et le comité de pilotage, qu’il ne connait point le noyau dont il avait été coordinateur et la réclamation de rupture avec la transition. Face à ces agissements du coordinateur de du mouvement Espoir Mali Kura, ces six camarades de lutte ont décidé de prendre leur distance de lui en le démettant de ses fonctions de coordinateur. Dans ce ping pong, qui dit vrai entre Cheick Oumar et ses adversaires du jour ? rien n’est moins sûr. En tout cas, la guerre est ouverte entre les « stratèges » et les « opportunistes » du M5RFP. Dans ce Mali Kura l’opportunisme a pris le dessus sur le patriotisme ! Le président de la transition Col. Assimi Goita va-t-il siffler la fin de la récréation ? wait end see….

Bechir Ben le Cherif

ESPOIR MALI KOURA (EMK): Une histoire de révolution racontée par Tahirou Bah, ancien membre de la commission de communication du mouvement

Beaucoup de gens s’agitent aujourd’hui sur la surface du combat et de la lutte que le M5-RFP a menée pendant l’année 2020, mais peu de personnes connaissent ses réalités historiques. Tahirou Bah nous révèle sa part de vérité sur la question en quelques lignes.

Lisez pour comprendre…

Au dire de Tahirou Bah, c’est une poignée d’hommes, après une réflexion approfondie sur la situation politique, sociale du pays qui se sont retrouvés pour amorcer la lutte avec loyauté et sincérité dans le seul but de sauver le pays de l’abîme…

Et ces hommes n’avaient aucun intérêt personnel lorsqu’ils ont décidé que plus jamais rien ne sera comme avant. Ils se sont donnés corps et âme pour que le Mali Koura puisse voir le jour. Presqu’inconnus du grand public, ces hommes se sont donnés pour mission de réunir toutes les énergies patriotiques pour que le Mali puisse se relever d’une gestion chaotique de plus de sept ans de gestion du pouvoir par le régime d’IBK.

Il rappellera ainsi, une citation de Nelson Mandela, qui disait : « contraient à la pensée populaire, l’histoire n’est pas écrite souvent par ses acteurs les plus célèbres ».

‘’Aujourd’hui, il est tellement facile de s’arroger la paternité d’espoir Mali Koura-EMK,  mais à partir d’aujourd’hui, en tant que témoins oculaires et acteurs de première heure, nous allons rétablir certains faits historiques qui ont abouti à la création d’espoir Mali Koura et sa lutte héroïque au sein du M5-RFP’’, martèle-t-il. Et de promettre d’autres révélations dans les jours à venir.

Dognoume Diarra

LE M5-RFP DE L’ESPOIR A LA DÉSILLUSION : La lutte unit mais le pouvoir divise

Le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) composés des partis politiques et d’associations de la société civile, a été un mouvement insurrectionnel qui a combattu le régime IBK jusqu’à sa chute.  Bien que composés d’anciens caciques du même régime, il a pu rallier à sa cause   une frange importante du peuple sur la base des revendications d’une gouvernance vertueuse où la corruption, la concussion, le népotisme, le clientélisme seront bannis dans notre pays. Leurs slogans ont eu d’échos favorables surtout dans un pays où les scandales étaient devenus le lot quotidien des gouvernants. IBK, Chassé du pouvoir comme un mal propre le 18 Août 2020, par une junte militaire venue parachevée la gigantesque œuvre du mouvement du 5 juin, il, faut reconnaitre que les compagnons d’infortunes de l’ancien Président IBK rient aujourd’hui à gorge déployée en voyant le spectacle désolant auquel les adeptes du Mali Koura s’adonnent. Les pratiques malsaines reprochées au régime précédent sont légion sous la transition, pire le Mouvement du 5 juin est en lambeaux pour des conflits d’intérêts et surtout pour des égos surdimensionnés des uns et des ambitions démesurées des autres. A qui la faute de cette chienlit au sein du M5 RFP ? peut-on continuer à avoir confiance en un mouvement divisé en plusieurs morceaux ? Un PM qui n’a pas pu rassembler son mouvement peut-il faire autant de la classe politique et de la société civile ?

Le Mali est loin de sortir de l’auberge tant certaines pratiques ont la vie dure et les hommes de conviction sont devenus une denrée rare. Sinon comment comprendre qu’après avoir suscité l’espoir au sein du peuple, le mouvement du 5 juin a fini par se transformer en un monstre pour détruire tout ce qu’il a construit. Ses leaders sont à couteaux tirés et s’adonnent à cœur joie à des invectives et autres violences verbales ou physiques. Pour rappel la crise au sein du M5 RFP a débuté après la nomination de Choguel K Maïga comme Premier ministre. Comme toute bonne organisation, après la nomination de son leader à des postes de responsabilité il doit déléguer ses prérogatives, par ordre de préséance, à son adjoint. Malheureusement le PM a refusé de céder son fauteuil de président du Comité stratégique sous prétexte qu’il n y a ni incompatibilité, ni illégalité encore moins de cumul de fonctions. Ses camarades dont des anciens ministres ou premier ministre n’ont pas eu la même grille de lecture et pensent que Choguel K Maïga voudrait faire du M5 RFP un instrument politique pour assouvir ses ambitions.

Contre toute attente lors d’une réunion du Comité stratégique les opposants au PM sont pris à partie par des jeunes qui ont proféré des injures et menaces à l’égard des hautes personnalités qui ont eu à servir ce pays. Depuis cette réunion considérée comme celle du début de la crise au sein du M5 RFP, la tension ne faiblit pas entre les deux camps qui s’insultent via les réseaux sociaux.  Comme si cela ne suffisait pas la réunion du Comité stratégique qui en est suivie   a fini par donner raison à l’auteur de cette célèbre phrase :« le combat unit, mais le pouvoir divise », car c’est au cours de cette réunion présidée par le PM que le spectacle digne d’un film Hollywoodien s’est produit. Un membre du comité stratégique a été pris à partie par des jeunes conditionnés. Le film est tout simplement ahurissant, comme du temps de l’UDPM un membre du comité stratégique en froid avec le PM a été sommé de quitter la salle refusant d’obtempérer il a été évacué par la force sous escorte policière jusqu’à la porte comme un vulgaire malfrat. Pour protester contre ces pratiques malencontreuses certains membres du comité stratégique ont claqué à leur tour la porte et ont apporté leur soutien à la victime. La suite est connue c’est un jugement expéditif qui s’en est suivi comme il fallait s’y attendre la sentence a été lourde, voire démesurée, avec une suspension de 6 membres du Comité stratégique pour travail fractionnel et complicité avec le cerveau m. touré.  Au regard de ce qui précède ne pourrait-on pas affirmer que l’histoire a donné raison à Issa Kaou Djim qui a annoncé Urbi et Orbi la mort du M5 RFP ?

En définitive, le PM endosse l’entière responsabilité de la fracture du M5 RFP, lui qui aurait dû rassembler d’abord au sein de sa famille politique qui est supposée être le Mouvement du 5 juin, ensuite réunir la classe politique et la société civile autour des vastes chantiers des réformes. Désormais en brouille avec le M5 RFP et surtout avec l’ensemble de la classe politique malienne, en divorce avec la CEDEAO et la communauté internationale, en pas de tortue dans les réformes, que reste-t-il aujourd’hui au PM ?

Youssouf Sissoko

MALI: Les leaders du Mouvement Démocratique de mars 1991 évaluent les 31 ans de l’exercice

C’était lors d’un grand panel initié par l’ADEMA PASJ, le samedi 02 avril 2022 au centre international. A cette trente unième année de la démocratie dans notre pays où les héritiers politiques de la dictature militaire des «23 ans de mensonge» qui a été dirigée par Moussa Traoré, les hommes et femmes qui ont eu à diriger les mouvements, associations, partis clandestins et syndicats qui ont pris la tête des jacqueries de mars 1991 se retrouvent en fin pour évaluer le parcours et voir comment sauver le pays des dérives autoritaires et menace de disparition de la Nation.

Les panelistes étaient Dr Oumar MARIKO, Secrétaire Général du Bureau de Coordination de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali en mars 1991 et aujourd’hui Président du parti SADI, Me Mountaga TALL Président du CNID association, Mme Sy Kadiatou SOW, ADEMA-Association, Pr Aliou Nouhoum DIALLO et Adama T. DIARRA de l’ADEMA-PASJ, Tiebilen DRAME du Parena, Dr Soumana SACKO du CNAS Faso Hère, Chérif CISSE.

Les panelistes étaient quasiment unanimes sur les motivations des mouvements contestataires de la dictature de Moussa Traoré qui n’étaient autres que des problèmes dont le Peuple était confronté.

Ainsi l’Union Nationale des Travailleurs du Mali UNTM, Association des Élèves et Étudiants du Mali AEEM, l’Union Communiste de Luttes Tiemoko Garan Kouyaté, CNID Association, ADEMA, JLD, ADID, AMDH, le Barreau Malien qui se battaient pour des revendications sectorielles etc. ont pris le courage de coordonner leurs actions pour déchoir la dictature militaire prédatrice. Un pari gagné, car, ils ont pu la déchoir.

L’UNTM se battait pour l’augmentation des salaires de 50%,  l’AEEM pour les conditions d’études, l’augmentation de la bourse, une écoles de qualité pour tous, l’AMDH et le Barreau Malien pour les libertés d’expression, l’ADID et autres pour l’emploi des Jeunes. Cependant, c’est l’échec de négociation avec l’AEEM dirigée par Oumar MARIKO qui va déclencher des actions qui font frustré la dictature puis que cette association a finalement compris que le Président devrait être contraint à quitter le pouvoir pour incapacité couplée de manque de volonté à satisfaire les revendications populaires. Finalement, le régime est parti.

Quant au bilan de la gestion démocratique, il est mitigé mais cela ne peut en aucun cas mettre en cause la démocratie elle-même. Ceux qui sont responsables de bilan sont connus. Des panelistes n’ont pas eu peur d’accuser l’ADEMA PASJ et ses dérivés ayant géré l’État post révolution, puisse qu’elle est la force qui a pris le pouvoir en 1992.

En réalité, yeux dans les yeux des accusations dans la responsabilité et de mea-culpa ont été faits.

Il est bien à savoir que ce qui a engendré la faillite du processus démocratique est que depuis au moment des évènements ayant conduit à la chute de Moussa Traoré, les mouvements contestataires n’avaient pas la même orientation Politique, le même projet de société.

Daouda Z Kané

L’association Lions Club : un mouvement qui prône l’entraide et l’accompagnement des plus démunis

Faire de l’entraide et l’accompagnement des pauvres une priorité. Tel était l’objectif de la conférence de presse de l’association Lions club du district 2 tenue le samedi 5 mars 2022 à l’hôtel Salam. Cette rencontre a été animée par le vice gouverneur du district 2 Souïdou Cissé, en présence de plusieurs membres de l’association.

A l’entame de ses propos, le vice gouverneur du District 2 a indiqué dans son exposé que pour être lions, il faut avoir la philosophie de l’association, venir en aide à son prochain, être sensible aux problèmes de son entourage mais aussi partager avec les autres, choses qui était l’idée nourrie par le fondateur de l’association « Faire quelque chose pour quelqu’un de façon désintéressée». Il a ainsi rappelé que l’association est arrivée au Mali un 13 janvier 1958 avec la création d’un club appelé Bamako Sokala. Selon Souïdou Cissé, de nos jours, il peut compter 16 clubs Lions au Mali et 6 Lions club et 4 clubs à l’intérieur du pays précisément un à Ségou un autre à Sikasso, un à Koutiala et à Kita. Il a précisé que chaque club dans son programme, a choisi ce qu’ils appellent dans leurs jargons une œuvre majeure et à côté de cette œuvre les clubs s’investissent dans d’autres domaines comme l’amélioration de la protection de l’environnement et la lutte contre le diabète. « Chaque année, nos frères et sœurs qui souffre de cette maladie vont faire leurs textes gratuitement à travers notre soutien », a-t-il fait savoir.

Avant d’ajouter plusieurs exemples de réalisation comme la construction d’écoles, de forages et la lutte contre la cécité évitable ce qui à permis à la création d’un projet qui est à plus de 10 millions d’investissement au niveau de l’Institut Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA) par l’achat d’équipement et la contribution aux bourses des étudiants environ une soixantaine et cela avec l’appui des partenaires. Souïdou Cissé a confié que l’association lions club a réalisé beaucoup de projet par le biais de leur fondation qui est logée aux Etats Unis. Cette fondation poursuit-il, est financièrement ravitaillé par les Lions club et de nombreux donateurs. « Il y a des généreux donateurs, on trouve même des gens qui donnent jusqu’à 200 milles dollars », à annoncé le vice gouverneur du district 2. D’après lui, certains préfèrent déposer leurs zakats à la fondation via les associations lions clubs parce qu’ils savent que c’est destiné aux plus démunis. Il a souligné que cette fondation permet à l’ensemble des Lions clubs du Mali en particulier et du monde en général de faire des œuvres d’envergures.

Il faut retenir que les modalités d’adhésion à l’association sont avoir la même vision que les autres membres, c’est-à-dire une philosophie de partager avec son prochain, s’entraider, avoir bon comportement et être sérieux. Pour le vice gouverneur du district 2 qui cherche à être gouverneur du district pour un mandat d’une année allant du 1er juillet au 30 juin, il a en perspective de faire l’union en augmentant le nombre d’adhérant.

Alou Badra DOUMBIA

ACCUSÉS D’ÊTRE RESPONSABLES DU CHAOS ACTUEL : Les acteurs du mouvement démocratique en quête de solutions pour sauver le Mali

Accusés par beaucoup d’être responsables du chaos que traverse le pays depuis plusieurs années, les acteurs de la «Révolution de Mars 1991» sont visiblement en quête de solutions pour sauver le Mali. Lors du panel de haut niveau organisé le 2 avril 2022 au CICB par l’Adéma-Pasj, ces hommes et femmes ont jugé nécessaire de se mettre ensemble malgré leurs divergences pour redorer le blason de la démocratie.

«Trouver les voies et moyens pour se mettre ensemble afin de sauver le Mali» ! Telle était la préoccupation des acteurs de la «Révolution de mars 1991» réunis samedi dernier (2 avril 2022) au sein d’un panel de haut niveau pour évaluer les 31 ans d’exercice démocratique du pouvoir à l’initiative de l’Adéma-Pasj. Ils​ ont ​conclu  à la nécessité de se remettre ensemble pour sauver la patrie dans une synergie d’actions. Et cela, malgré les grandes divergences, car les uns et les autres ont, à chaque tournant de la vie de la nation, pris des décisions ayant frustré des camarades de lutte d’une manière ou d’une autre.

Les principaux panélistes étaient, entre autres, Pr. Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Me Mountaga Tall, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé… Cette rencontre a eu lieu au moment où les acteurs du mouvement démocratiques sont surtout accusés d’être responsables des difficultés dans lesquelles se trouve le Mali depuis l’avènement de la démocratie. Ces acteurs reconnaissent certes avoir commis des erreurs ayant entraîné des dysfonctionnements dans l’exercice du pouvoir. Mais, ils refusent d’endosser seuls la responsabilité des difficultés auxquelles le Mali a été périodiquement confronté. Ils estiment d’ailleurs que l’ouverture politique et les libertés qui constituent aujourd’hui des acquis étaient les principales revendications de la Révolution de mars 91.

Malgré la volonté d’inscrire désormais leurs actions dans une synergie de progrès, ces acteurs sont cependant divisés sur plusieurs sujets de la vie de la nation. La rencontre a ainsi révélé au grand jour les divergences entre certains acteurs. Certains camarades ont été accusés de vilipender le mouvement démocratique, d’autres de soutenir les coups d’Etat. Et chaque fois une réponse a été donnée pour clarifier les choses. «Il faut avoir le courage de dire non et chaque fois qu’il y a des dérives nous allons nous démarquer», a défendu Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de l’Adéma Association et membre du M5-Rfp. «Nous avons lutté pour les libertés en 1991 et en 2020, contre la corruption, le népotisme et la disparition du Mali», a abondé Me Mountaga Tall dans le même sens.

Pour sortir le Mali de cette situation de crise perpétuelle, ces acteurs du mouvement démocratique ont jugé nécessaire de faire fi de leurs divergences en tirant les leçons du passé tout en redoublant d’efforts. «Mettons nos énergies ensembles pour sauver le Mali, trouvons les moyens de nous parler et d’aller ensembles», a recommandé Tiébilé Dramé. La situation actuelle du Mali exige un regard critique des acteurs du mouvement démocratique sur leur parcours commun. Et, a conclu Me Mountaga Tall, «si nous devons être ensemble demain, n’ayons pas peur de se dire les vérités» !

Oumar Alpha

LE 26 MARS REDUIT A UN POINT DE DEPART DANS L’HISTOIRE DU MALI : Les acteurs du Mouvement démocratique ont-ils capitulé ?

31 ans après l’avènement de la démocratie, au prix du sang des martyrs, les principaux artisans se font très discrets pour ne pas dire qu’ils ont simplement capitulé. Face au projet de démolition ou de falsification de notre histoire, les acteurs du Mouvement démocratique n’ont eu d’autres armes que de se taire, ou de contribuer à la réalisation de ce cynique projet.  Leurs divisions, voire dissensions ont non seulement donné des ailes aux détracteurs de la démocratie, mais aussi des idées à la grande muette, qui, à deux reprises, s’est accaparée du pouvoir en mettant entre parenthèses la démocratie. Le 26 Mars est réduit à son seul devoir de mémoire et à un souvenir  pour les martyrs tombés sur le champ de l’honneur. Le bilan de la démocratie est-il si mauvais au point d’en avoir honte et de ne pas pouvoir le défendre envers et contre ses détracteurs ? Me Mountaga Tall, Oumar Mariko, Mme Sy Kadiatou Sow, Tiébilé Dramé, Professeur Ali Nouhoum Diallo, pour ne citer que ces quelques cadres les plus actifs du Mouvement démocratiques, vont-ils léguer à la jeune génération un pan de l’histoire dont le coup a été torpillé ?   

26 Mars 1991, 26 Mars 2022, le Mali démocratique à 31 ans. Que de chemins parcourus, que d’épreuves endurées, que des chantiers édifiés, mais aussi et surtout que des ratés et de déceptions. Le bilan n’est certes guère reluisant, mais le tableau est loin d’être sombre également. En 31 ans de pratique démocratique le Mali a connu deux ,voire trois coup d’Etats tous consécutifs à la mal gouvernance avec ses corollaires de corruption, de népotisme, de gabegie et de laisser aller, voir d’incapacité à redonner espoirs au peuple. Le premier coup de force est intervenu le 22 mars 2012, contre un Président démocratiquement élu ATT. Ce dernier était à quelques mois de la fin de son second et dernier mandat. Comme une malédiction, une mutinerie des hommes en uniformes sans leader attitré, s’est accaparée d’un pouvoir agonisant à bout de souffle, chassant un général du pouvoir. La suite est connue, un désordre indescriptible, des hommes en uniformes se faufilant à travers la ville, saccageant boutiques et magasins et tirant en l’air. Ces spectacles ahurissants dignes des films de Bollywood étaient devenus le lot quotidien des bamakois. Ce coup d’Etat, le plus ignoble a fini par étaler toutes les tares et tous les dysfonctionnements de notre démocratie. Il lui a donné un coup de massue, sans l’asphyxier totalement.

Un an après soit en 2013 des élections, pour le retour à l’ordre constitutionnel, furent organisées et IBK a été élu avec un score nord-coréen. Alors qu’on pensait sortir définitivement de la zone de turbulence et que la démocratie chèrement acquise aurait été sauvée de justesse, c’était sans compter sur la faiblesse, l’incapacité et la fourberie de la classe politique malienne, qui a non seulement récidivé en renouant avec ses pratiques malveillantes, irresponsables et éhontées en gérant le pays de la façon la plus catastrophique et du coup en préparant  le lit à une deuxième immixtion de l’armée sur la scène politique. 8 ans ont suffi pour que la grande muette s’invite encore au banquet des hommes politiques en les mettant tous à l’écart et en s’asseyant à leur place. Le deuxième coup d’Etat est intervenu dans les mêmes conditions, mais certainement dans un contexte totalement différent. Pour la deuxième fois la démocratie malienne vient de subir une autre chirurgie faite par l’armée. Le hic est qu’à chaque coup d’arrêt on jette l’anathème et sur les acteurs et sur la démocratie en tant que mode de gouvernance, affaiblissant ainsi les précieux acquis et faisant croire aux citoyens qu’il y a une autre alternative à la gestion démocratique du pays, qui est l’autoritarisme, la dictature, bref la mise entre parenthèses des principes qui fondent toute démocratie, comme la liberté d’expression. Aujourd’hui la démocratie malienne est réduite à sa simple expression d’où la banalisation du 26 Mars.

Youssouf Sissoko

LE MOUVEMENT INSURRECTIONNEL DU 5 JUIN EN LAMBEAUX : Cheick O Sissoko, Mohamed A Bathily, Modibo Sidibé, Mme Sy, Konimba Sidibé et Aliou Sankaré ont mis la tête de Choguel à prix

Rien ne va plus entre les leaders du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques, M5RFP. Ils sont à hue et à dia pour le contrôle du précieux appareil politique qu’est le M5 RFP. Regroupés au sein d’un groupe qu’on peut appeler groupe de six, l’ancien premier ministre Modibo Sidibé et les anciens ministres, Mohamed Ali Bathily, Mme Sy Kadiatou Sow, Konimba Sidibé et Cheick Oumar Sissoko et Aliou Sankaré ont décidé de rompre le silence et ils sont déterminés à donner un nouveau souffle au M5 pour qu’il redevienne ce, pourquoi il a été créé, à savoir redonner espoir au peuple martyr du Mali. C’est pourquoi ils ont adressé une lettre au Premier ministre et Président du Comité stratégique, Choguel Kokala Maïga afin qu’il leur cède la tête du Comité Stratégique, CS pour plus de visibilité et de lisibilité. Les désormais dissidents du Mouvement du 5 juin pensent que Choguel K Maïga fait non seulement un cumul de fonctions, mais aussi et surtout est en déphasage total avec les idéaux du M5, qui, loin d’être une échelle politique pour qui que soit, est un véritable outil au service du peuple pour la défense exclusive de ses intérêts. Va-t-on véritablement vers un clash entre le groupe des six et le PM Choguel ? Cette guerre de leadership ne fragiliserait- elle pas le PM qui est désormais attaqué de toutes parts ?

Décidément le premier ministre Choguel K Maiga est dans des beaux draps et fait face à des tirs croisés venant de partout. Hier c’était avec les partis et mouvements politiques regroupés au sein d’un Cadre pour la réussite de la transition. Pour rappel ce cadre reproche au PM sa méthode clivante et sa faible capacité à rassemblement les maliens autour de la transition. Aujourd’hui c’est au sein de son propre mouvement, le M5 RFP dont il est d’ailleurs le président du Comité stratégique, qu’il y a fissure, car six cadres d’entre eux ont décidé d’engager une lutte acharnée contre lui, parce qu’ils trouvent qu’il a dévié et que les objectifs que le Mouvement s’était assigné ne pourront pas se réaliser tant que Choguel est à la tête du Comité stratégique du dit mouvement. C’est dans une correspondance en date du 7 mars 2022 que Modibo Sidibé et ses cinq camarades ont dénoncé sans porter de gants la rampante voie dans laquelle le M5 RFP est engagé : « Après sept mois de gestion par un gouvernement dirigé par Choguel K. Maïga, Président du Comité Stratégique du M5-RFP, il existe peu d’indices permettant de croire que le pays est solidairement engagé sur la voie de l’atteinte de notre objectif commun qu’est la refondation de la gouvernance du Mali ». Pour ne rien arranger, les signataires de la lettre pensent qu’« en plus, nombreux sont nos compatriotes qui sont inquiets aujourd’hui quant aux suites que pourraient avoir la prise de la décision de prorogation de la transition par les autorités ». En tant qu’acteurs majeurs de la chute du régime IBK et au regard des légitimes revendications du peuple, le M5 RFP ne saurait s’accommoder de certaines pratiques, selon les auteurs de la missive et n’entendent surtout pas suivre la tête baissée pour être comptable d’une situation dont ils n’ont véritablement pas pris part. Donc  ils entendent non seulement corriger le tir, mais aussi et surtout jouer leur partition  pour eux : « cette situation interpelle fortement les dirigeants du M5-RFP qui doivent absolument faire une première évaluation de la gouvernance de transition, en tirer les leçons, agir pour éviter tout dérapage et rendre la refondation possible « C’est préoccupé par la situation de notre pays et celle du M5-RFP que nous souhaitons l’ouverture d’un débat spécial au sein du Comité Stratégique afin de circonscrire les périls qui nous guettent », Pour ne pas donner l’impression qu’ils s’acharnent contre le PM, les six dissidents ont pris soin d’énumérer un certain nombre de points de revendication, à savoir : « que  le M5-RFP remette sur la table la question du Conseil National de Transition (CNT). Pour Modibo Sidibé et ses cinq camardes « à ce jour, la position officielle du M5-RFP est que cette institution est illégale et illégitime ». Sur la base de ce constat, ils ont rappelé que le M5-RFP avait introduit devant la Cour Suprême une requête aux fins d’annulation du décret pris pour la nomination de ses membres. « Pourquoi ce dossier n’a-t-il connu aucune évolution après neuf mois de gestion du gouvernement par le Président du M5-RFP alors que ‘’Diligenter les actions pour l’annulation des décrets relatifs au CNT’’ est une action inscrite dans la feuille de route du MS-RFP pour la transition.

En définitive, n’ayant pas obtenu la démission de Choguel à la tête du Comité stratégique du M5RFP, Modibo Sidibé et ses camarades demandent purement et simplement sa démission du poste de premier ministre pour donner une chance de réussite à la transition, car pour eux Choguel ne peut plus porter le projet de changement. Le PM a désormais des nouveaux adversaires, donc sa chance d’être reconduit à la tête de la primature s’amenuit, pour ne pas dire que ses jours semblent compter à la grande bâtisse de la cité administrative, autrement dit à la primature.

Youssouf Sissoko