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AGEROUTE : La 28ème Session Ordinaire du Conseil d’Administration met la lumière sur l’état d’exécution de l’exercice 2022 à mi-parcours et réitère la poursuite des travaux programmés

Le jeudi 30 juin 2022, L’AGEROUTE a tenu la 28ème Session Ordinaire de son conseil d’administration sous la présidence de l’ex ministre des Transports et du Désenclavement, Madame Traoré Seynabou Diop.

Après la traditionnelle vérification des mandants, la 28ème Session Ordinaire du Conseil d’Administration de L’AGEROUTE a débuté avec l’appréciation des activités à la date du 31 décembre 2021 ; l’évaluation à mi-parcours des activités projetées pour 2022.

Ainsi, la Présidente Traoré Seynabou Diop a félicité l’ensemble du personnel de l’AGEROUTE par rapport à l’impact positif de ses décisions et les délibérations sur les activités déjà menées. Elle a apprécié les efforts consentis et les résultats obtenus par rapport aux missions assignées à l’agence.

À ses dires, l’exercice 2022 à mi-parcours a été marqué par la poursuite des travaux programmés et la mise en œuvre de nouveaux programmes. Il s’agit notamment : du programme d’entretien des routes d’intérêt national exercice 2021 des régions de : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et du District de Bamako avec un montant de 8.828.928.036 F CFA soit un taux de réalisation de 97% au 31 mai 2022. Le programme des travaux spéciaux ont un taux d’avancement de 99% au 31 mai 2022.

Les programmes des travaux d’entretien des routes classées et non classées, régionales, locales et communales des régions sont : Kayes 92% ; Koulikoro 87% ; Sikasso 99% ; Ségou 99% ; Mopti 99% et dans le District de Bamako 92% à la date du 31 mai 2022. Elle renchérit que les travaux dans les régions de Tombouctou ; Gao, Ménaka ; Taoudéni et Kidal sont presque terminés à la date du 31 mai 2022. Le programme des travaux d’urgence d’entretien de certains axes routiers du District sont exécutés à hauteur de 73% au 31 mai 2022.

Quant aux autres programmes des conventions antérieures, ils sont presque terminés, a dit Mme la PCA Mme Seynabou Diop. La présidente Diop a vivement remercié Mme le Ministre des Transports et des Infrastructures Routières, Dembélé Madina Sissoko pour son implication personnelle pour l’obtention de ses crédits.

En outre, Mme Diop l’a donné l’assurance, de l’engament de l’AGEROUTE à travailler d’arrache-pied pour que le réseau routier malien soit à hauteur de souhait. Le Budget rectifié de l’AGEROUTE a été validé à l’unanimité des administrateurs présents.

Les prévisions de dépenses rectifiées de l’ordre de 41.226.892.535 FCFA sont en baisse par rapport à celle du budget initial 2022 (46.755.803.112 FCFA), une baisse de 5.528.910.577 FCFA soit 11,82%. Le conseil a donné des orientations nécessaires pour permettre à l’Agence de non seulement de consolider les acquis, mais aussi de pouvoir affronter avec sérénité les futurs challenges.

En conclusion, Traoré Seynabou Diop a réitéré son invitation à l’endroit des administrateurs à s’engager dans de bonnes réflexions et d’échanges fructueuses pouvant aboutir à de recommandations concrètes pour l’avancement durable et atteinte des objectifs.

Dognoume Diarra

HADJ 2022 : Plus de 500 candidats au pèlerinage ont été bloqués à Bamako, arnaque ou gourmandise ? Et le cas de Kouba voyage ?

Contrairement au quota que l’Arabie Saoudite donne au Mali pour le pèlerinage, beaucoup d’agences de voyage ont fait inscrire les clients en dépassant le nombre alloué à chaque agence, selon la distribution du quota que le Mali a droit.  Ce qui a fait que beaucoup de voyage ont été annulés à la dernière minute du pèlerinage de l’année 2022 dont 129 candidats au compte de l’Agence Kouba Voyage.

En effet, le rêve de beaucoup de candidats maliens pour le voyage à la Mecque, lieux saints de l’Islam a été annulé cette année 2022 par gourmandise des agences de voyage, selon certains clients. Des victimes pointant l’Agence Kouba Voyage, estiment qu’ils ont été marginalisés par cette agence malgré le fait qu’ils avaient pris le devant en payant le montant total depuis 2020 ou leurs voyages avaient été annulés pour raison de covid19.  Sur ce nombre 129 de l’agence Kouba, 37 candidats étaient venus de Kadiolo, a confié nos sources.

Tous ces candidats avaient payé plus de deux millionsde francs CFA à l’Agence, témoigne une victime dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. Toutefois, les candidats s’étaient réunis à la Maison du Hadj pendant deux jours, selon les témoins, espérant s’envoler pour accomplir leur devoir religieux au compte de cette Agence.

Dans un premier temps, selon le témoignage recueilli, les responsables de Kouba voyage rassurait leurs clients en soutenant que l’Agence commençait à recevoir leurs VISA à travers internet de la part de l’Arabie Saoudite ; mais malheureusement que la connexion était lente.

Mais, à leur grande surprise, le directeur de l’Agence, M. Mohamed Traoré lui-même, a informé les candidats le vendredi 1er juillet, aux environs de 00 heure, que le vol avait été annulé pour des raisons indépendantes de la volonté de l’agence. Selon les explications des victimes, le directeur a soutenu que ses partenaires d’Arabie Saoudite l’ont trahi. D’où le blocage du vol à Bamako. Le hic de ce blocage est que ce sont des candidats au pèlerinage 2020 et 2021 puis que le Hadji a été suspendu depuis 2020 à cause des mesures préventives contre le COVID-19.

Mais hélas, sans avoir trouvé une solution à ceux qui étaient déjà sur la liste ; en 2022, l’Agence Touba voyage a inscrit d’autres candidats au pèlerinage en mettant, du coup, les candidats de 2020 et 2021 dans l’oubliette.

Malheureusement, malgré nos nombreuses sollicitations, nous n’avons pas pu avoir la version des faits du Directeur de l’Agence Kouba Voyage sur cette affaire.  Joint par nos soins, le Directeur TRAORE a soutenu qu’il était en réunion.

Dognoume Diarra

EXAMEN DE FIN DE CYCLE : 8 écoles de santé illégaux exclues du concours

Cette information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée par le directeur générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Pr Bakary Camara. Une rencontre médiatique qui visait à édifier la lanterne de la population des raisons de l’exclusion de certains établissements scolaires spécialisés pour l’enseignement de la santé à ne pas concourir pour les examens de fin de cycle de cette année.

Nombreux seront les élèves de certains établissements supérieurs de santé à ne pas terminer leur cursus scolaire cette année due à la négligence des promoteurs de ces établissements. Du moins c’est ce qui ressort de la décision de la direction nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (DGESRS) qui d’ailleurs est chargée de l’organisation des concours de fin de cycle des établissement privés d’enseignement supérieur de santé depuis quelques années.

Les raisons évoquées par le directeur Camara sont sans équivoque. Ces établissements ne disposent pas d’autorisation de création et d’ouverture malgré la sonnette d’alarme de la DGESRS. Selon le directeur Camara, à la fin des examens de fin de cycle de l’année dernière, la direction avait demandé à tous les établissements privés d’enseignement supérieur de la santé à se mettre en règle. Certains l’ont fait mais d’autre ont joué à la sourde oreille. Ces établissements qui sont au nombre de 8, sont exclus des concours de cette année. Une décision minutieuse qui montre à suffisance l’engagement et la détermination du directeur Bakary Camara et son staff à mettre de l’ordre.

Pourtant se mettre en règle conformément aux textes n’est pas difficile et ne demande de moyen financier. Il suffit juste de se rendre compte du respect de normes édictées par les textes d’ouverture d’un établissement privé. La direction effectuera une visite de local qui abritera l’établissement, vérifie le programme enseigné et les enseignants qui feront la formation. Une procédure qui d’ailleurs est à la charge du département.

Nonobstant cette facilité, les 8 établissements sis dessous ne se sont pas mis en règle. Conséquence, leur élève ne concourront pas cette année. Quel gâchis car les parents d’élève ont payé la scolarité de leur enfant, les enfants aussi après un rude labeur feront une année blanche pour une raison indépendant de leur volonté et de leur méconnaissance. Parmi les établissements citer par le directeur figurent l’institut national de formation– croix rouge Malienne (INFSS-CRM) ; Ecole de Santé Kala de Baguineda ; l’Ecole de santé Ba Aminata Doucouré ; l’Ecole de formation des agents de santé, l’école de santé Bakary Diakité, l’Ecole privée de santé de Fana, l’Ecole de santé Mariam Diarra, et l’Ecole privée de santé-Univers Santé. Ces établissements ne sont pas reconnus par l’Etat donc n’existent pas dira le Directeur Camara. Cette décision leur permettra de se conformer. Les établissements dont leurs dossiers sont dans le circuit ont été autorisés à concourir.

Par ailleurs, les textes qui régissent les établissements privés d’enseignement supérieur de santé sont en cours de relecture afin de mieux structurer ce secteur qui souffre de certaines irrégularités. Il ne reste qu’à espérer que la décision de cette année servira de leçon pour les promoteurs et les parents d’élèves. Les choses ne sont plus comme avant.

Bissiri Simpara

COOPERATION : Pr Bakary Camara fait le point de la répartition des 150 bourses marocaines

C’est en accompagnie de ses plus proches collaborateurs Pr Nah Traoré, directrice générale adjointe et M. Alou Doumbia chargé de la coopération, que le Pr Bakary CAMARA, directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (DGESRS) a animé le mercredi 20 juillet 2022, un point de presse à la DGESRS concernant la répartition des 150 bourses marocaines.

Par la lettre Ref.n°395/MR/22, le royaume du Maroc a notifié aux autorités maliennes l’octroi de 150 bourses d’études au titre de l’année universitaire 2022-2023. Constatant la date de la tenue des épreuves du baccalauréat au titre de l’année scolaire 2022- 2023 fixée au 18 juillet, il a été décidé d’octroyer ces bourses aux bacheliers de 2021 remplissant les critères de sélection.

Les 150 bourses avaient été initialement réparties de la manière suivante : 100 bourses pour les études universitaires ; 40 bourses pour le niveau Master-Doctorat et 10 bourses pour la spécialisation en médecine.

Un appel à candidature avait alors été lancé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans son communiqué n°202200000022/MESRS-SG du 10 juin 2022, à l’intention des bacheliers de 2021 ayant obtenu au moins la mention assez-bien, et les détenteurs de licence du royaume du Maroc pour le niveau Master-doctorat. A cet effet, 593 candidatures ont été réceptionnées.

Elles se répartissent comme suit : Tse 112, Tsexp 160, STI 28, Tseco-Stg 136, Tll-Tal 31 ; Spécialisation en médecine 96 ; Master 10, Doctorat 12.

Il faut noter que le niveau Master-doctorat n’a enregistré que 22 candidatures dont 2 furent rejetées pour non-conformité. C’est à la suite des travaux du comité inter-états Mali-Maroc chargé de l’examen des dossiers des boursiers maliens, tenus le mardi 5 juillet au cabinet du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, que cette répartition initialement prévue a été modifiée, explique Pr Camara.

Elle se décline désormais comme suit : 116 bourses pour les études universitaires sur lesquels 6 bourses sont réservées d’office pour les classes préparatoires des écoles d’ingénieurs et qui seront sélectionnées parmi les bacheliers de 2022. Cela est une exigence des universités d’accueil qui n’acceptent que le baccalauréat de l’année en cours. Cela est possible parce que la rentrée dans ces écoles n’est prévue qu’entre Novembre et décembre 2022.Pour le niveau Master-doctorat, 24 bourses. À ce jour, seuls 20 dossiers sont disponibles, les 4 autres restants feront l’objet d’un appel à candidature et les dossiers retenus seront transmis à l’agence marocaine de la Coopération internationale au plus tard le 31 octobre 2022 par voie diplomatique. Pour la spécialisation en médecine 20 dossiers sont présélectionnés pour 10 places, les sélections se feront au niveau des écoles concernées au Maroc.

Par conséquent nous retenons en définitive 110 bourses pour les études universitaires réparties comme suit : Tse 44, Tsexp 40, STI 6, Tseco-Stg 14, Tll-Tal 3, TSS 3.

On remarque que les séries scientifiques sont fortement encouragées par le fort pourcentage les ayant étés accordés. Le directeur explique, que cela est une politique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour sortir le pays de l’ornière.

Les listes de présélection et de sélection définitive ainsi que les orientations et les villes d’études sont affichées au sein de la DGESRS et disponibles sur leur page Facebook. Le directeur très serein, dira que la sélection des dossiers s’est faite sur la base du mérite en toute transparence et avec le plus grand sérieux.

Ce point de presse fut conclu par les chaleureux remerciements du directeur à l’endroit des médias pour leur accompagnement tout au long du processus.

Lali Diahara Touré

SANTE : Les fonctionnaires du cordon sanitaire de l’aéroport International Modibo Keïta souffrent le martyre

Depuis la venue de Samba Sow à la tête de l’institut National de Santé Publique (INSP), il y a 12 mois, les agents du cordon sanitaire de l’aéroport international Modibo Keïta sont privés de leurs primes de motivation pour la prévention et la gestion du COVID 19 à l’aéroport international Modibo Keïta. D’où la question à savoir où est passé l’argent du fond covid destiné aux primes des fonctionnaires du cordon sanitaire depuis le départ du Professeur Akory Ag Iknane ?

Pendant la crise sanitaire qui a secoué le monde, des fonds ont été décaissés pour prévenir la maladie. Et ceux qui étaient en première ligne de cette lutte, le corps médical devait toucher une prime en guise de motivation, mais hélas, le paiement de cette prime semble être une promesse stérile selon le Président du mouvement créé par lesdits agents pour réclamer leur droit. ‘’Nous avons adressé des lettres au président de la transition, ainsi qu’à certains ministres dans l’espoir de toucher ce qui nous revient de droit. Jusque-là nous n’avons pas eu gain de cause’’, fulmine Moussa Touré, Président de la commission du cordon sanitaire.

Il ajoute que des lettres ont été adressées au Président de la Transition, au Premier Ministre, sans oublier le Ministre de la Santé et du Développement Social ainsi que le Ministre de l’Économie et des Finances. ‘’La dernière lettre date du 10 mai 2022. Le mois de juillet nous faisait 11 mois sans que nos indemnités soient payées. Dans chacune des lettres nous avons demandé leur implication afin que nous puissions avoir nos indemnités. Mais jusque-là rien de concret’’, renchérit-il.

Les agents fonctionnaires du cordon sanitaire de l’Aéroport International Modibo Keïta sont dans une attente encore plus longue qu’ils ne l’espéraient après s’être donné corps et âme dans la prévention et la lutte contre la pandémie.

Oumou B Fofana

LES COUPS DE LA VIE : « J’ai détruit mon mariage sans vraiment le vouloir et aujourd’hui, j’en souffre énormément »

Il y a trois années, j’ai détruit mon mariage sans vraiment le vouloir et aujourd’hui, j’en souffre énormément. Adèle est la femme de ma vie. Je l’ai aimée dès le premier jour où je l’ai vue. C’est une femme adorable, disponible et belle. Nous sommes restés ensemble pendant quatre ans avant de légaliser notre situation devant le maire.

Comme toutes les femmes. Adèle est très jalouse. Elle ne supporte pas de me voir avec d’autres femmes.  Nous avons plusieurs fois connu des crises que j’ai toujours réussi à maitriser. Elle et moi avons eu deux enfants qui font notre fierté.

Avant de rencontrer Adèle, j’ai eu une aventure de huit mois avec Aminata. J’avoue que je l’avais vraiment aimée. Seulement, je ne me suis pas engagé avec elle parce que je n’ai jamais réussi à la cerner. Celle que j’appelais affectueusement Amy, voyageait comme bon lui semblait, ne me rendait compte de rien et se donnait trop de liberté. J’en souffrais, mais elle n’avait pas l’air de s’en rendre compte.

Lorsque j’ai enfin rencontré Adèle, j’ai compris que c’était elle ma femme. Aminata ne me l’a jamais pardonné. D’ailleurs, je n’arrivais pas à me passer d’elle. Nous nous voyions régulièrement pour des virées ou même des voyages. Adèle savait l’existence d’Aminata. Cependant, elle était persuadée que c’était de l’histoire ancienne. Sur ce coup-là, j’essayais de me montrer le plus discret possible, car je savais que mon épouse ne le supporterait pas. Je faisais de mon mieux pour montrer l’image d’un père et d’un époux parfaits.

La veille des fêtes de fin d’année 2012, j’ai promis ç Adèle qu’elle passerait le plus beau réveillon de sa vie avec moi. J’y tenais vraiment, car elle m’avait reproché le fait que je passais les fêtes avec mes amis plutôt qu’avec elle. Elle estimait que cela était un manque de considération pour  elle. J’ai trouvé son reprochefondé.et ce qu’Adèle ignorait, c’est que le fait de lui dire que je fêtais avec mes amis n’était qu’un prétexte. En réalité, il me servait de couverture pour retrouver Aminata.

Et cette année-là, j’ai pris la décision de  changer les données. Mon épouse ne méritait pas cela. Alors j’ai monté un stratagème : je passerais les fêtes avec les deux amours de ma vie. D’abord Aminata de 22H à minuit, puis Adèle, de minuit à l’aube. Mon plan avait été minutieusement préparé. J’ai remis 200 000 francs à chacune d’elle pour qu’elle puisse s’offrir des vêtements dignes. Adèle était la plus enthousiaste. Elle en parlait tellement que nos enfants se moquaient d’elle.

Cette soirée lui tenait vraiment à cœur au point qu’elle ne s’est pas interrogée sur l’endroit où j’irais avant minuit. Je crois qu’elle se disait que je devais certainement rencontrer ma bande de copains. Tout ce que qu’elle  craignait, c’était que je ne sois pas ivre avant notre soirée.

Le jour J, je suis sorti à 21 h30. Direction : le domicile d’Aminata. J’avais hâte de lui  donner le premier baiser de l’an 2012. J’étais conscient qu’elle était la moins bien lotie. Je ne voulais pas ou du moins, ne pouvais pas officialiser notre relation. Cependant, je ne voulais pas qu’elle me quitte. J’avais besoin de son amour. C’était donc plus qu’un devoir pour moi d’être à ses côtés en cette nuit aussi spéciale. Surtout pour lui manifester mon amour et lui rappeler que j’étais là, malgré la situation.

Lorsque je suis arrivé, Aminata était habillée en nuisette.

C’est sa sœur qui m’a ouvert la porte de leur maison. Cette dernière était superbement habillée et sortait en compagnie de son copain. J’avais espéré que me chérie fût prête, elle aussi.  J’avais réservé une table dans l’un des meilleurs restaurants de la place. Je ne voulais pas qu’on soit en retard, car je n’avais pas suffisamment de temps. Après le départ de sa sœur, j’ai demandé à Aminata de se dépêcher afin qu’on aille au restaurant. Elle est venue vers moi et s’est qu’elle voulait qu’on passe d’abord au lit.

J’ai dû la repousser subtilement car cela entraverait notre programme. Amy était hors d’elle. Elle s’est mise à hurler. Elle refusait le fait que je retourne auprès de mon épouse comme cela avait été convenu. Elle exigeait que je reste toute la soirée avec elle comme les années précédentes. J’avais beau lui expliquer que cela n’était pas possible, elle ne voulait rien comprendre. Je lui avais fait la promesse d’organiser une mission fictive en France de sorte à lui offrir des vacances bien méritées. Amy était inflexible. A force de nous bagarrer sans parvenir à un accord, minuit a sonné.

J’ai voulu embrasser Amy avant de m’en aller, elle m’a repoussé en pleurs. J’ai dû me résoudre à partir pour éviter une autre catastrophe à la maison. A peine avais-je fait un pas vers la porte qu’Aminata s’est précipitée pour la fermer à double tour et de jeter la clé au travers de la fenêtre dans la verdure. J’étais stupéfait ! Impossible de retrouver cette clé  en cette nuit, et de surcroît, aux milieux de tous ses arbres. J’étais furieux ! J’ai même failli la battre.

Comment avait-elle pu en arriver là, alors qu’elle connaissait parfaitement le déroulement de la soirée ? J’ai, à un moment donné, envisagé de briser la porte, mais c’était quasi impossible. La porte était blindée. Je n’avais plus qu’à espérer que sa sœur revienne de sa soirée enfin d’espérer sortir de ma prison. J’en voulais à Aminata. Que faire ? Appeler mon épouse ou l’ignore ? J’ai choisi la seconde option. Quitte à inventer une excuse plus tard. Puis c’est finalement mon épouse qui est mise à m’appeler. J’étais embrassé ! que pouvais-je bien lui dire ? Tout d’un coup, j’ai eu une idée géniale. J’ai décroché sereinement, puis j’ai raconté à mon épouse que mon patron m’avait retenu pour la soirée, car il avait reçu des investisseurs très importants pour le réveillon et qu’il serait inélégant de ma part de les abandonner. Tout aurait fonctionné à merveille si Amy ne s’était pas mise à hurler : « investisseurs mon œil ! il est avec moi Aminata. Je ne vais jamais le lâcher. Il est à moi. Tu ferais mieux de t’endormir. Tu ne le verras pas de sitôt ». Malgré mes supplications gestuelles, Amy n’a pas arrêté de parler.

Adèle a accroché, mais le mal avait été déjà fait. Je vous épargne les détails de ce qui s’est passé. Mais je peux vous assurer que j’ai administré à Amy la correction qu’elle méritait. Elle a pleuré jusqu’au petit matin. J’étais assis dans un coin de sa maison, élégamment habillé.

Nous étions le 1er janvier et je commençais ma journée dans la tourmente. Que me réservait l’année ? L’horizon s’annonçait plutôt sombre car connaissant Adèle, je n’étais pas au bout de mes peines. J’ai néanmoins informé mon meilleur ami et mon frère afin qu’ils présentent mes excuses à mon épouse avant que je rentre. J’ai même juré de ne plus sortir avec Amy, j’étais dégoûté.

Malgré tout ce que je racontais, elle n’avait pas l’air de regretter son acte. Elle m’injuriait et menaçait de porter plainte pour coups et blessures. J’avais de la peine pour elle, car elle avait tellement pleuré qu’elle avait les yeux bouffis. Enfin même temps, elle m’énervait pour la conduite qu’elle avait eue.

Ce n’est que le lendemain à 13 h que sa sœur a daigné arriver, tout heureuse d’avoir passé un excellent réveillon.  Amy était assise à même le sol, complètement décoiffée et toujours en nuisette. Dès qu’elle a ouvert la porte je suis sorti sans même regarder du côté d’Amy. Sa sœur s’est précipitée vers elle pour comprendre ce qui lui était arrivé. J’appréhendais ce qui m’attendait chez moi.

C’était la désolation. Adèle était assise dans le divan, habillée et toujours maquillée comme pour me dire qu’elle m’avait attendu depuis la veille. On sentait qu’elle avait, elle aussi, beaucoup pleuré. Car son maquillage dégoulinait, sur son visage. Mon ami et mon frère qui avaient été cooptés pour calmer la situation, avaient apparemment échoué. Mes enfants me boudaient. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Je me suis agenouillé devant Adèle afin d’implorer son pardon. Elle m’a laissé là en se retirant dans notre chambre.

Je l’ai suivie 30 minutes après, le temps de comprendre ce qui avait été dit ou fait avant mon arrivée. Mes émissaires m’ont dit qu’elle n’avait eu aucune réaction depuis leur arrivée.  Elle avait que pleurer. Je l’ai rejointe en chambre enfin de réitérer mes excuses. Malheureusement, elle faisait ses avalises. J’ai tout essayé ; Adèle n’a rien voulu savoir. J’ai fait intervenir nos témoins, notre prêtre, nos amis et nos parents, Adèle est restée de marbre. Elle ne voulait plus de moi.

J’ai attendu trois ans, espérant qu’elle fléchisse, mais en vain. J’ai définitivement rompu avec Aminata et je suis de plus en plus malheureux car Adèle a rencontré quelqu’un et ils parleraient déjà de mariage. Je ne sais plus où donner de la tête.

Sans Adèle, je ne suis rien.

 

Fernand

COMMUNE RURALE DE YÉLÉKÉBOUGOU: Sèba Traoré intronisé chef de village de N’Golofala

Destiné à être chef de village, on ne meurt jamais dans l’enfance, a-t-on coutume de dire en Bamanankan. Chose qui se réalise dans le destin de Sèba Traoré, qui fut intronisé le lundi 25 avril 2022 en tant que chef du village de N’Golofala.

Il succède alors, son grand frère Moukouba Traoré dit Moussakôrô qui a, avec honneur porté le fardeau jusqu’à sa mort. C’est dans la même lancée d’honneur et d’honnêteté que Sèba fut noblement autorisé à prêter serment par ses frères pour assurer la relève en assumant toutes les charges qui incombent à un chef de village.

C’est après une nuit festive dont l’apothéose a été marquée par les danses folkloriques de la contrée (Kôtèba et Tieblentiè), que les dignes  frères Traoré de N’golofala ont accordé leur confiance à  Sèba Traoré conformément à la tradition. Sans nul doute, le  public venu de 5 Communes et  de plusieurs  villages environnant a été témoin de cette intronisation digne de celle d’un roi. Pour rappel, N’golofala que le vieux Sèba aura désormais le devoir et la charge de guider est un village Traoré fondé vers les années 1800. Et, pendant environs plus de 100 ans, 09 chefs de village se sont succédé et Sèba Traoré devient avec cette intronisation, le 10ème chef de village successifs après Djotiè;  Kodjo; Boufènè; Chô;Tandjo; Dé;Saba;Faman et Mougouba dit Moussakôrô Traoré.

Conformément au coutume, après les procédures d’intronisation le tout nouveau chef de village a vivement salué ses frères pour la confiance portée en lui. Cependant, il les a exhorté de l’accompagner pour la bonne marche de toutes les actions qu’il aura à entreprendre pour le respect des moeurs, le développement, la protection, la paix et l’entente des habitants du village et de la communauté.

À leur tour, les frères de Sèba lui ont rassuré qu’ils seront désormais à sa disposition entière pour la bonne marche de toutes les actions qu’il entreprendra pour l’intérêt collectif du village et du pays.

Retenons qu’à la tête d’un village, l’on ne parle pas de mandat. Nous souhaitons plein de bonheur et de succès au tout nouveau chef de village dans la santé.

 

Dognoume Diarra

PROMOTION DE L’ENTREPRENEURIAT PROFESSIONNEL : Madame Ballo Assitan Soumaoro promotrice de l’Atelier Firdaous AS, mérite d’être soutenue

À cœur vaillant rien d’impossible, a-t-on l’habitude de dire, Mme Ballo Assitan Soumaoro, Mariée et mère de 3 enfants est une Diplômée qui n’a pas attendu le travail venir vers elle.

Détentrice d’une maîtrise en droit des affaires, après ses études et stages elle a passé par plusieurs chemins à la recherche d’un boulot salarial. A cet effet, elle a  eu à tapé la porte de plusieurs entreprises, mais en vain.

Brave et tenace qu’elle est depuis son enfance, la fille d’imprimeur s’est ainsi engagée dans l’entrepreneuriat en commençant par apprendre des métiers qui n’ont rien avoir avec la formation de droit qu’elle fit pendant des années après le Baccalauréat.

A l’issu de l’apprentissage elle  commença à  fabriquer du savon. Et suite au conseil de son défunt père, l’imprimeur Seydou Soumaoro ainsi que de sa sœur Adja Nana Soumaoro, elle s’est lancée dans les formations des femmes et des jeunes qui n’ont pas eu la chance d’étudier où d’aller plus loin dans les études. Mieux, elle forme également des diplômés d’écoles supérieurs qui ont compris que nul ne doit s’asseoir, espérant sur son diplôme pour obtenir un boulot. Elle leurs forme dans diverses métiers tels que la savonnerie, la Couture, l’agroalimentaire, la pâtisserie, la cuisine, le  maquillage et l’attache foulard, le henné traditionnel, le henné tatouage, collier perles, encens traditionnel, teinture décoration événementiel la coiffure etc…

Ce qui faitqu’elle a ouvert un atelier  du nom de  FIRDAOUS AS. Un atelier paradisiaque pour les femmes car, ça leur ouvre grandement la porte de l’entrepreneuriat tout en leur montrant  le chemin de l’autonomisation à l’espace de quelques mois. ‘’J’ai pu le réaliser avec mes propres frais sans aucun prêt, ni à la banque ni aide financier de qui que ce soit. Et, depuis lors je me bats pour l’autonomisation de la femme à travers l’entrepreneuriat féminin basé sur le métier et l’apprentissage. De septembre 2019 à nos jours, j’ai pu former plus de 3000 femmes. Toutes ces femmes sont autonomes aujourd’hui et travaillent pour leur propre compte, d’où la création de 3000 emplois’’, témoigne la promotrice de l’Atelier Firdaous AS.

Sans nul doute, ces genres d’actions de Madame Ballo Assitan Soumaoro devront être soutenues et pérennisées par l’état et les personnes de bonne volonté. C’est vrai que la femme occupe une grande place dans le développement d’une nation, mais ne saurait être possible qu’avec des femmes bien formées et actives.

 

Dognoume Diarra

PROCÈS ÉTIENNE FAKABA SISSOKO: Les coulisses racontées par Maître Mamadou Camara avocat à la cour

« Étienne Fakaba et nous. J’ai suivi de loin, avec déplaisir et à mon corps défendant, le procès instruit contre Étienne Fakaba Sissoko au tribunal de la Commune IV. Avec déplaisir, parce-que je crois profondément que les défis auxquels le Mali est aujourd’hui confronté imposent une toute autre priorité, un tout autre agenda que celui de l’Inquisition contre de paisibles citoyens.

A mon corps défendant, parce-que j’aurais souhaité faire partie du collectif de la défense de l’infortuné jeune homme. Hélas, mes activités professionnelles du mois m’en ont empêché. Il reste en moi une sorte d’amertume, un sentiment d’un immense gâchis au vu de tant d’efforts et d’énergie déployés pour réduire au silence toute voix discordante. Et ce, en un moment où, précisément, notre pays a un besoin vital de cohésion et de rassemblement.

Disons-le tout net et sans fard: Étienne Fakaba Sissoko a été poursuivi et emprisonné, non pas pour le délit prévu à l’article 58 de notre code pénal, mais bien pour avoir exprimé une opinion que d’aucuns  estiment dissidente, voire hérétique en ces temps d’intolérance.

En fait de stigmatisation ou de discrimination ethnique ou religieuse comme énoncé dans les actes de poursuite, l’on chercherait en vain dans l’affaire débattue au fond le 13 avril le moindre élément constitutif de ce délit. À la vérité, le seul crime qui est reproché au prévenu, c’est d’avoir exprimé son opinion, avec compétence et talent au demeurant,  sur les impacts prévisibles des sanctions sévères et manifestement disproportionnées prises par la CEDEAO et l’UEMOA contre notre pays. Mais le cas Étienne Fakaba Sissoko n’est pas anecdotique. Il est révélateur d’une volonté résolue au plus haut sommet du Mali d’aujourd’hui: celle d’imposer l’omerta sur toute question sensible relevant de la gestion des affaires publiques.

PROCÈS D’ETIENNE FAKABA SISSOKO :Témoignage de Mohamed Diarra

Ce jour, 13 avril, à 9h, j’étais au procès d’Étienne Fakaba Sissoko qui, vêtu d’un costume noir, chemise blanche et cravate rouge avec un moral d’acier, se présenta à la barre après invitation de Madame la Juge. Dans son allocution digne d’un Avocat, il a tenu bon avec un développement hors du commun. On le savait très à l’aise devant les caméras et les foules, mais ce jour, c’était un prisonnier déterminé et d’une éloquence déconcertante qui se présenta à la barre. 

Le sieur Étienne s’est, d’abord, appesanti sur la procédure de son interpellation digne d’un film hollywoodien. Étant avec ses enfants dans la voiture, il fut sommé par des Agents du Commissariat du 5ème arrondissement, juridiction de ressort de la Commune IV, de les suivre manu militari. Et pourtant, l’homme est un habitant de Sirakoro relevant administrativement du Cercle de Kati et donc, logiquement, du Tribunal de ladite localité.

Présenté au Commissaire DIALLO, il lui fut notifié qu’il a été arrêté sur instructions du Procureur du Tribunal de la Commune IV pour avoir tenu des propos subversifs et démoralisants…suite à ses nombreuses interventions sur les médias nationaux et internationaux en rapports avec les sanctions économiques imposées par la CEDEAO et l’UEMOA au Mali. Après moult questions et réponses, les interrogatoires tournaient autour de ce chef d’inculpation et cela, devant l’assistance de ses Avocats…

Après 48h de garde à vue et après avoir cherché en vain sans rien trouvé à lui reprocher sur la question des sanctions économiques, Étienne fut interrogé, le troisième jour, une dernière fois, cette fois-ci, en l’absence de ses conseils d’Avocats. Toute chose qui viole carrément les droits d’un prévenu qu’il était désormais. La même journée, il fut conduit devant le Parquet qui, sans lui poser la moindre question, l’inculpa et le plaça sous mandat de dépôt sans qu’Étienne lui-même ne sache avec certitude de quoi il s’agit et qu’est-ce qu’on lui reproche véritablement. C’est après son transfèrement à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) qu’il apprit par les soins de ses Conseils, en fait, qu’il est sous mandat de dépôt pour, plutôt, autre motif que des propos subversifs. Là, il découvrit depuis ses quartiers dans la prison qu’il est poursuivi pour des« Propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination régionale, ethnique ou religieuse dans le but de dresser les populations les unes contre les autres par le moyens des TIC». Après plusieurs explications sur la procédure biaisée en la forme, Étienne s’intéresse, ensuite, à la question de fond où il s’illustre avec splendeur devant un Procureur hésitant, trébuchant sur les mots et articles, à la limite, cherchant les mots devant l’un des meilleurs « débateurs » du pays.

Les débats étaient houleux sous la conduite d’une juge inflexible, intraitable, recadrant, par moment, les écarts de langage et autres dérapages. Les conseils d’Avocats d’Étienne étaient plus à l’aise d’avoir un client aussi brillant dans un français limpide démontant, un à un, les chefs d’accusations : Sur la stigmatisation ethnique : le sieur Etienne met très vite en avant le fait qu’il est important de replacer les choses dans leurs contextes.

Il a ainsi dit que ces propos ont été tenus lors de son passage dans l’émission politique « En toute liberté » de DJOLIBA TV en répondant à la question du journaliste « Pourquoi ne soutenez-vous pas les actions du Premier Ministre Choguel K. MAIGA. Il a rappelé qu’il avait alors répondu que c’était pour plusieurs raisons : la première, c’est que nous sommes en transition et qu’il était important de choisir comme PM, une personnalité neutre sans appartenance politique. Et il se trouve que Choguel est un Chef de micro parti et qu’il ne pouvait, en aucun cas, fédérer les forces politiques du pays en vue d’une union sacrée. Que le PM, de par sa personnalité, est clivant, incapable de rassembler son propre groupe politique, le M5 RFP à fortiori, le peuple malien dans son ensemble. Et de ce point de vue, il ne servait à rien de choisir un PM avec un tel handicap. Que le PM Choguel est sectaire, népotiste et complaisant dans ses nominations. Il a affirmé que le passage du PM Choguel à l’AMRTP a été émaillé de favoritisme et de clientélisme sans précédents, axés sur l’ethnie dont le PM est issu. Ce qui, dans la gouvernance, a été reprochée au Président IBK déchu. Une pratique à dénoncer, estimait Étienne. De l’AMRTP, il établit ce même état de fait à la Primature où la pratique est constatable et vérifiable sur la base des listes nominatives du personnel de la structure (les différents actes de nomination fournis au parquet en témoignent).

Pour enfoncer le clou, après avoir taxé le PM de clivant, Étienne, Contractuel à la Primature, a vu son contrat de consultant résilié avec le Cadre Politique de gestion de la crise du Centre (un service de la Primature) au motif qu’il aurait critiqué le PM Choguel sur les médias. Sur la stigmatisation religieuse, Étienne rappelle la diversité religieuse au sein de sa propre famille pour dire qu’il ne tomberait jamais aussi bas du moment où, lui, étant de confession chrétienne, cohabite avec ses parents musulmans. Donc, l’assimiler à une telle chose frise tout simplement le ridicule.

Dans une salle d’audience désormais acquise à sa cause, il s’interroge fixant le Procureur : Qui fait de la discrimination ? Est-ce celui qui choisit les dates de Noël pour organiser des ANR ou un concours national d’entrée à la fonction publique ou celui qui dénonce de telles pratiques contraires à la constitution du 25 février 1992 de notre pays, notamment dans son préambule, les articles 2 et 4 ? Il a rappelé de même que le gouvernement vient de réaménager le temps de travail dans les Institutions du pays en faveur du ramadan, alors que les chrétiens observent, également, le carême depuis le 02 mars et ce, sans qu’aucune mesure d’accompagnement ne soit prise de la part de l’Etat. Il dira que c’est de tels faits qui sont stigmatisant et non le fait de les dénoncer, insiste-il.

Je ferai, volontiers, économie de l’intervention du Procureur qui s’appesantissait, plus, sur les déclarations alarmistes d’Étienne sur la flambée des prix qui, aujourd’hui, malheureusement, se sont avérées car, à la limite, les prévisions en capture d’écran d’Étienne sur un certain nombre de produits se confirment bel et bien. La hausse du prix du sucre, du ciment, de l’huile est, aujourd’hui, une réalité née de recherches scientifiques qui avaient pour rôle d’avant-gardistes afin de ne pas engager un bras de fer avec les partenaires de la sous-région. Quant aux conseils d’Étienne, dès la 1ère prise de parole, son premier Avocat, Me Ibrahim Marouf SACKO, laissa entendre qu’après l’exposé d’Étienne qu’il n’avait plus rien à dire pour défendre un client aussi éloquent et brillant. Il rappela le caractère politique de ce dossier qui n’a qu’un seul but, faire taire un adversaire politique.

Il a mis en garde contre une instrumentalisation de la justice à des fins politiques, car, dit-il, tous ceux qui se sont rendus coupables de tels forfaits ont eu un avenir judiciaire devant eux. Il conseillera au Tribunal de se garder d’être le bras armé d’une justice au service du politique.

Ensuite, le second conseil Me Harouna KEITA dit Honoré, sans tergiverser, dans sa plaidoirie, mettra aussi l’accent sur l’instrumentalisation de la Justice par le pouvoir exécutif en relevant la mauvaise foi de soustraire du dossier d’Étienne les pièces étayant ses allégations. Eh oui, les pièces versées dans le dossier d’Étienne ont disparu entre le Commissariat et le Parquet. Au cours de l’audience, la Juge était assise avec, simplement, le PV sans aucune pièce jointe pendant que les Avocats avaient versé les différentes pièces nécessaires pouvant disculper leur client. De nouvelles copies ont, alors, été remises au juge sur le champ.

Il pointera du doigt la faiblesse de ce dossier au relent de règlement politique en affirmant que le Procureur, lui-même, en fait la preuve en requérant le sursis au lieu des peines fortes comme il en a l’habitude.

Le 3ème conseil, Me Yacinthe KONE, Avocat mis à disposition d’Etienne par l’Église, elle- même, étalait le danger qui guette la démocratie à travers une dictature qui s’impose pour museler les opinions discordantes au Mali. Les combats des figures de la démocratie ont été chaudement rappelés à travers les citations et les actions menées par le Bâtonnier d’alors, Me Demba Diallo. Après que le Procureur, visiblement, très gêné par la faiblesse de son dossier ne pouvait que requérir dans son réquisitoire, le sursis. Les Avocats, quant à eux, ont plaidé une relaxe tout simplement eu égard aux nombreuses démonstrations dans le débat et les pièces reversées séance tenante au dossier. Étienne, dans sa conclusion, aura insisté sur le fait qu’il s’agit, aujourd’hui, de faire le procès de la démocratie, le procès de la liberté d’expression consacrée par la constitution et l’ordonnance n°036/PRM du 27 septembre 2017 portant statut des Enseignants. Il dit qu’il appartiendra à Madame le Juge de redonner espoir aux maliens en leur Justice, de rétablir cette confiance rompue entre le peuple et sa Justice en ordonnant sa relaxe pure et simple.

Madame la juge, ayant écouté les parties avec la plus grande patience qui soit, a donné la date fatidique du 11 mai 2022 pour le délibéré au terme d’un débat riche en couleur pendant deux heures et demie d’horloge.

 

Modibo Diallo