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Communique N°001-MDAC-2024 du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants relatif aux propos de violations de droits de l’homme avances par le Colonel Alpha Yaya Sangare dans son ouvrage intitule « Mali: le défi du terrorisme en Afrique »

Mali : au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie met son veto à la poursuite de sanctions

La résolution rédigée par la France et les Emirats arabes unis visait à prolonger d’un an le dispositif en vigueur à l’encontre de huit individus accusés de mettre en péril l’accord de paix de 2015 au Mali. Le mandat d’un comité d’experts devait aussi être prolongé.

Grâce à son allié russe, l’autorité malienne a obtenu gain de cause. La Russie a mis son veto mercredi 30 août à une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies prolongeant les sanctions contre des Maliens menaçant la paix dans leur pays.

Rédigée par la France et les Emirats arabes unis, la résolution prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mis en place en 2017 et le mandat du comité d’experts chargé de surveiller son application. Elle a recueilli 13 voix en sa faveur, une abstention (Chine) et une voix contre (Russie).

Les sanctions, qui visaient toute personne violant ou faisant obstacle à l’accord de paix de 2015, entravant l’acheminement de l’aide, commettant des violations des droits ou recrutant des enfants soldats, prendront fin jeudi. Etaient concernés huit individus, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de 2015 accusés de le mettre en péril.

C’est le gouvernement malien de l’époque qui avait réclamé ces sanctions, mais la junte aujourd’hui au pouvoir dans le pays demandait leur levée. « La raison à l’origine de la demande malienne de mettre en place ce mécanisme a cessé d’exister », assurait mi-août le ministre des affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, déclarant que les « belligérances entre les mouvements signataires » avaient « pris fin ».

Le comité d’experts dans le viseur de Moscou

Mais dans son dernier rapport, le comité d’experts constatait la « paralysie » de l’application de l’accord de paix de 2015.

Soulignant « la montée des tensions » parmi les groupes signataires de l’accord, il s’inquiétait aussi d’informations selon lesquelles certains de ces groupes s’armaient face à ce qu’ils perçoivent comme des menaces de la part des forces armées maliennes. Des inquiétudes renforcées par le retrait engagé de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (Minusma), exigé par Bamako.

La Russie était d’accord pour prolonger les sanctions, mais seulement une dernière fois, et voulait surtout dissoudre le comité d’experts dont elle conteste avec Bamako l’objectivité. Elle a été le seul pays à voter en faveur de cette proposition, le Japon s’y est opposé et les treize autres membres se sont abstenus.

L’ambassadeur adjoint des Etats-Unis auprès de l’ONU, Robert Wood, a déclaré devant le Conseil que la Russie voulait mettre fin à la mission du comité de surveillance afin « d’étouffer la publication de vérités gênantes sur les actions [du Groupe] Wagner au Mali, actions qui requièrent une attention particulière ».

Le comité indépendant de surveillance a rapporté plus tôt ce mois-ci que les soldats maliens et leurs partenaires en matière de sécurité, suspectés d’appartenir au groupe paramilitaire russe Wagner, utilisaient la violence contre les femmes et commettaient d’autres « graves abus des droits de l’homme » afin de répandre la terreur.

Le Monde avec AFP et Reuters