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Incroyable mais vrais : les 46 mercenaires ivoiriens préfèrent rester à Bamako et ce silence radio des envoyés spéciaux de la CEDEAO !

Depuis la visite des envoyés spéciaux de la mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), le jeudi dernier aucun chef d’Etat africain n’a pipé un seul mot pour demander la libération des 46 mercenaires ivoiriens  emprisonnés à Bamako, pas un seul communiqué de la part de l’organisation sous régionale. Pour coordonner les violons, Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire et Oumarou Emballo, président en exercice de la CEDEAO se sont empressés pour aller à Paris et rendre compte à leur maitre Emanuel Macron de l’humiliation subie par leurs émissaires à Bamako, les nouvelles révélations sur ce dossier mal monté et la nouvelle stratégie pour empêcher tout jugement de cette affaire de complot d’Etat. 

Le mensonge a une durée de vie très courte ! A cause des mensonges du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, les envoyés spéciaux de la Cedeao ont eu la honte de leur vie et la tribune des nations unies ou le haut sommet de la diplomatie mondiale a été la rusée du monde la semaine passée.  Pour rappel, la Cédéao avait décidé le 22 septembre à New York en marge de la 77ème assemblée générale des Nations Unies de dépêcher trois chefs d’état à Bamako pour faire pression sur le col. Assimi Goita afin de libérer les 46 mercenaires ivoiriens arrêtés  au Mali, le 10 juillet 2022 avec des armes de guerre.

C’est ainsi que, les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et gambien Adama Barrow  et le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey sont arrivés jeudi dernier à Bamako. Les Présidents Macky Sall et Faure connaissant les dessous obscurs de cette affaire de déstabilisation de la transition malienne ont poliment décliné l’invitation. Apres un tête-à-tête de plus de six heures d’horloge, les autorités maliennes selon les indiscrétions ont mis fin aux supputations dans ce complot ourdi contre notre pays   en mettant des preuves tangibles et irréfutables sur la table des émissaires de la CEDEAO. A en croire notre source, la diplomatie malienne a montré clairement que les 46 mercenaires ne sont pas que des militaires ivoiriens seulement mais parmi eux, il y a 16 soldats ivoiriens des forces spéciales d’ADO. Les restants sont  4 sierra-léonais, 5 sud-africains, 4 ghanéens et des togolais tous de la légion étrangère française et les 3 femmes étaient des dames de compagnie qui ne sont pas des corps habillés, mais avaient d’autres rôles et d’autres missions à jouer à Bamako dans le cadre de cette opération en plein Tabaski. Raison pour laquelle le col. Assimi Goita, président de la transition a été clément à leurs égard d’où le jargon militaire à ‘’titre humanitaire’’ pour masquer l’affaire diplomatie oblige pour les libérer.

Voici les raisons qui expliquent le silence radio de la délégation de la CEDEAO, qui s’ingère dans une affaire judiciaire qui oppose deux pays membres.  Face aux colonels et à la diplomatie malienne les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et gambien Adama Barrow sont retournés tête baissée car le rapport d’enquête est explosif et au moment opportun l’Etat malien va rendre public ce dossier des ‘’militaires mélangés’’ comme aime le dire l’ex président Laurent Gbagbo, qui ont eu des passeports ivoiriens pour les besoins de la cause mais alpagués grâce à la vigilance de notre vaillante armée et mis à la disposition de la justice malienne.

Donc, Face à l’échec cette opération de déstabilisation commandité par les stratèges de la géopolitique au Sahel et mise en œuvre par Alassane Ouattara, parrain de France Afrique, les 46 mercenaires ivoiriens préfèrent être jugés et condamnés au Mali plutôt que d’être rapatriés à Abidjan. Car en cas d’échec le mercenaire est exécuté à son retour. Raison pour laquelle a-t-on l’habitude de dire qu’on ne pactise pas avec le diable, car le diable n’a pas de prisonnier de guerre. En conclusion les 46 éléments de la SAS d’ADO préfèrent la justice malienne, que le châtiment de la diplomatie sanguinaire et hypocrite de la CEDEAO.  Car le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara ne dit pas la vérité dans cette affaire alors ses mercenaires ont tout avoué aux enquêteurs. A suivre…

A.B.D

LA GUINEE DE MAMADY DOUMBOUYA DANS LA LIGNE DE MIRE : Les faucons de la CEDEAO décident de « sanctions progressives »

À l’issue d’une réunion à New York jeudi soir, les chefs d’États d’Afrique de l’Ouest ont décidé de prendre des « sanctions progressives » contre le pouvoir militaire en Guinée. Ils ont également réclamé la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali.
Les dirigeants des États ouest-africains réunis en sommet extraordinaire, jeudi 22 septembre à New York, ont décidé de prendre des « sanctions progressives » la Guinée face à l’inflexibilité des militaires pour une date de retour des civils au pouvoir.
« rappel pour consultations par les Etats membres de la CEDEAO de leurs ambassadeurs accrédités auprès de la République de Guinée » et de « la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la CEDEAO ».
Selon un document résumant cette réunion de chefs d’État, « il a été arrêté la prise de sanctions progressives sur des individus et contre les autorités en place.
« Très rapidement, le président en exercice de la CEDEAO et le président de la commission de la CEDEAO vont établir une liste de personnes à sanctionner et, de manière graduelle, appliquer ces sanctions », selon ce texte confirmé par plusieurs participants.
Tous les dirigeants ouest-africains réunis à New York à l’exception du Mali, de la Guinée et du Burkina dirigés par des militaires et suspendus, ont également réclamé la libération de 46 militaires ivoiriens détenus au Mali, ce qui avait déclenché une grave querelle entre les deux pays.
Convoqué à l’initiative de la présidence bissau-guinéenne, en fin de compte, le sommet extraordinaire de la CEDEAO va être l’événement africain de cette Assemblée générale de l’ONU. Il a été voulu avec insistance par la présidence bissau-guinéenne.
À l’agenda, selon le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo : « le réexamen de la situation en Guinée et au Mali », source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales.
Ce sommet a été l’occasion pour l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur de la CEDEAO, de briefer les chefs d’État sur sa récente mission à Conakry, fin août : celui-ci a listé les points d’accord et de désaccord avec les autorités de la transition guinéenne et faire des recommandations à Conakry et aux États membres.
Le désaccord majeur porte sur la durée de la transition. Pour le président Embalo, les 24 mois convenus ne sont « pas négociables ».

Au même moment, le Président guinéen est en visite au Mali
Cette visite du colonel Mamady Doumbouya, le premier hors des frontières depuis que lui et ses hommes ont pris le pouvoir en septembre 2021, n’a donné lieu à une communication publique qu’après son arrivée.
« Je suis à Bamako à côté de mon frère, le Président Assimi Goïta, pour fêter l’indépendance du Mali et accompagner le peuple malien, qui est un peuple frère », dit le colonel Doumbouya, cité dans le communiqué.
le colonel Mamady Doumbouya a permis au Mali de souffler un peu face aux sanctions que la CEDEAO a infligées en janvier dernier, un sévère embargo commercial et financier pour sanctionner le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. Les autorités guinéennes avaient été parmi les rares à se solidariser avec le Mali face aux sanctions, et avaient maintenu les frontières ouvertes.

Mais le Mali et la Guinée restent suspendus des organes de la CEDEAO.

M.Yattara

NOUVEAU REBONDISSEMENT DANS L’AFFAIRE DES 46 SOLDATS IVOIRIENS : Que peut faire la CEDEAO dans cette atmosphère délétère et de suspicion ?

Le bras de fer continu entre Bamako et Abidjan à propos des soldats ivoiriens détenus au Mali. Le président de la transition malienne le colonel Assimi Goïta a posé désormais ses conditions pour la libération desdits  soldats ivoiriens incarcérés à Bamako. Comme une réponse du berger à la bergère, le Conseil national de sécurité de la Côte d’Ivoire, présidé par Alassane Dramane  Ouattara rejette les nouvelles conditions et crie au chantage. En effet, lors de ce conseil,  le président ivoirien a décidé de saisir la commission de la CEDEAO concernant ses militaires arrêtés à Bamako depuis le 10 juillet dernier. Sans porter des gants il demande la libération sans condition des 46 soldats ivoiriens qui seraient des otages du gouvernement de la transition malienne. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir, que pourrait faire  la CEDEAO dans ce contentieux opposant deux de ses pays membres ?

En effet, à l’issue d’une réunion extraordinaire le conseil de sécurité national ivoirien  a demandé: « la tenue d’une réunion extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO pour examiner la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali afin de trouver un consens pour la libération des soldats dans les plus brefs délais ».

Pour rappel ce conseil s’est tenu et a décidé de saisir la CEDEAO, après que Bamako ait exigé de la Côte d’Ivoire, l’arrestation et l’extradition de certains anciens responsables du régime précédent.  Ces derniers sont en exil actuellement en Côte d’Ivoire alors qu’ils sont activement recherchés par la justice malienne.

En effet, un mandat d’arrêt international a été émis contre eux en juillet 2022 par la Cour suprême du Mali. Les personnalités politiques maliennes qui sont en exil en Côte d’Ivoire et qui font l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice malienne sont : Karim Keïta, ancien Président de la Commission de sécurité et de défense de l’Assemblée nationale et non moins fils de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéïta, et Tiéman Hubert Coulibaly, ancien Ministre de la Défense et des anciens combattants du Mali.

Les autorités ivoiriennes ont fait la sourde oreille et ne semble pas prêtes à donner une suite favorable à cette demande d’extradition. Elles disent ne pas répondre à l’exécution du mandat émis par la justice malienne. Exténué par cette affaire qui n’a que trop duré le Conseil de sécurité national de la Côte d’Ivoire a pris la décision de taper a la porte  de la CEDEAO pour avoir la libération des 46 soldats restants (après la libération de trois femmes). Ils sont toujours détenus à Bamako et font l’objet de poursuite pour atteinte à la sureté intérieure et extérieure du Mali. La demande du Président Ivoirien semble avoir un écho favorable au sein  de l’organisation sous régionale, qui a tenu un sommet extraordinaire en marge de la 77ième Assemblée Générale de l’ONU, à New York. Pour rappel le sommet était consacré aux deux pays, à savoir la Guinée et le Mali. Pour ce dernier pays c’est l’affaire des 46 militaires ivoiriens incarcérés au Mali qui a été au cœur de la discussion. Au finish une délégation composée des présidents ghanéen, sénégalais, et togolais, est attendue à Bamako le mardi 27 septembre 2022 dans l’ultime espoir de trouver une issue diplomatique à cette crise.

En effet, avant ce sommet extraordinaire plusieurs médiations ont été faites pour dénouer la crise  entre les deux pays frères liés par l’histoire et la géographie. Parmi les médiateurs on peut citer le président du Togo qui avait réussi à obtenir la libération des femmes détenues.

Pour rappel après la décision d’Abidjan de saisir la CEDEAO, Bamako a réagi. Dans un communiqué, le gouvernement malien a mis en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO et a lancé un avertissement aux chefs d’Etats membres de cette organisation.

L’on se rappelle que la CEDEAO avait pris des sanctions « illégitimes et d’illégales », en janvier 2022 contre le Mali, après son refus de fournir un chronogramme indiquant la fin de la transition.

En définitive, nombreux sont les maliens à fonder un réel espoir en la délégation de la CEDEAO qui foulera le sol malien afin de trouver une issue heureuse à cette crise qui n’a que trop duré et pollue les relations séculaires et de bon voisinage entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Vivement la fin de l’imbroglio juridico-politico-diplomatique entre deux pays liés par l’histoire, la géographie, la culture, l’économie te le social.

Assitan DIAKITE

CEDEAO : Trois chefs d’Etat en mission sécrète à Bamako

Le colonel Assimi Goïta recevra des chefs d’Etat qui ne sont pas acquis à sa cause. Officiellement, ils viennent plaider pour la cause des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako. Mais au-delà de cette raison, c’est l’Amérique qui prend le relais de la France qui est en perte de vitesse et de crédibilité en Afrique de l’Ouest, plus précisément au Mali. Et ce changement de stratégie passe par le Mali dont les autorités ne sont plus en odeur de sainteté auprès du pays de l’Oncle Sam.

Dans ce contexte, la journée de demain mardi sera décisive, des chefs d’Etat se rendant au Mali ayant déjà écouté les directives de la Maison Blanche. Le Mali est visé par une loi américaine dont le but est de combattre les autorités rebelles. Avant de passer à son plan punitif contre la transition malienne, Washington dépêche à Bamako demain mardi une délégation de trois chefs d’Etat ouest-africains. Il s’agit de Nana Akufo Ado de la République du Ghana, de Macky Sall du Sénégal et de Faure Gnasimbé du Togo. Tous les trois chefs d’Etat avaient pris part à un sommet tenu à New York la semaine dernière sur le Mali et la Guinée Conakry.

En réalité, on est face à un deal entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les Etats-Unis qui ont pris une loi pour contrer l’influence russe en Afrique. Comment comprendre la tenue d’un sommet de la Cedeao hors du continent africain en dehors du lobbying américain ?

La « loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique » (Countering Malign Russian Activities in Africa Act) a été adoptée par 415 voix pour et 9 contre par les représentants du Senat américain en avril dernier, au moment où le Mali et la Russie renforçaient leurs relations commerciales et diplomatiques.

Les États-Unis souhaitent “demander des comptes aux gouvernements africains et à leurs responsables qui sont complices de l’aide à l’influence et aux activités malveillantes (de la Russie). Les chefs d’Etat ouest-africains qui se rendent à Bamako sont en mission des Etats-Unis, puisque la loi adoptée permet d’évaluer régulièrement l’ampleur et la portée de l’influence et des activités de la Fédération de Russie en Afrique qui compromettent les objectifs et les intérêts des États-Unis.

Elle permet également de déterminer comment traiter et contrer efficacement cette influence et ces activités. Le projet prévoit également de tenir pour responsables la Fédération de Russie et les gouvernements africains […] qui sont complices. La Cedeao est ainsi la porte d’entrée des Etats-Unis au Mali, même si ce dernier est suspendu de la communauté.

L’épouvantail des sanctions

Avant la rencontre de la Cedeao à New York, tout le monde redoutait un durcissement du cas malien. En effet, le 15 septembre, le pouvoir de transition a prolongé le bras de fer diplomatique et verbal avec la Côte d’Ivoire sur le sort de 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako, en mettant en garde à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à laquelle la Côte d’Ivoire demande de l’aide.

La transition affirme que l’affaire des militaires ivoiriens emprisonnés au Mali est purement judiciaire et bilatérale et met en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali. Cette mise en garde a été faite par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lu à la télévision nationale. Pour rappel, la médiation engagée par le Togo est l’unique cadre de règlement du dossier et le Mali n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. La transition accuse le gouvernement ivoirien d’être animé par une volonté d’adversité et d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique.

En réalité, les relations entre le Mali et l’Etat ivoirien se sont dégradées depuis que des colonels ont pris par la force, en août 2020, la tête de ce pays confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes et plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique. Elles se sont encore détériorées avec l’interpellation de 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako, le 10 juillet. Mais trois soldates ont récemment été libérées. Les 49 soldats devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des casques bleus au Mali. Bamako les considère comme des « mercenaires ».

Madou COULOU

BUDGET : Les finances publiques affectées par le ralentissement des activités économiques suite aux sanctions de la CEDEAO

Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a présidé mardi dernier (9 août 2022) une réunion du conseil de cabinet consacrée à l’examen de l’avant-projet de loi portant modification de la Loi N° 2021-071 du 23 décembre 2021 portant loi des finances pour l’exercice 2022. Une modification imposée en partie par la crise ukrainienne et les «sanctions illégales et injustes» prises par la Cédéao et l’Uémoa contre notre pays. Et cela alors que nous étions déjà confrontés à la double crise sécuritaire et sanitaire liée au Covid-19. Cela a eu «un impact négatif sur l’économie nationale en provoquant un ralentissement des activités économiques et, par extension, une diminution des recettes de l’État».

Ainsi, le projet de loi des finances 2022 rectifié porte-t-il les recettes à 1 982 440 000 000 F Cfa contre 2 130 721 000 000) F Cfa dans la loi des finances initiale, soit une diminution de 148 281 000 000 F Cfa. Quant aux dépenses, elles s’élèvent à 2 647 028 000 000 F Cfa contre 2 748 285 000 000 de F Cfa dans la loi des finances initiale, soit une diminution de 101 257 000 000 F Cfa.

Échos du Sommet extraordinaire de la CEDEAO de ce 4 juin 2022

– Un accord trouvé sur une transition de 18 mois et son chronogramme
– La levée immédiate de l’embargo sur  le Mali.
– La formation d’un Gouvernement de Mission (GMI) avec un Premier ministre Neutre s’accordant prioritairement aux activités de l’organisation des élections en République du Mali.
– Appui multiformes et budgétaire au Mali pour l’organisation des différentes élections.

A la pause : les chefs d’état ont convenu de tenir le sommet de l’UEMOA à 18h TU, en ligne de mire la levée immédiate des sanctions financières et des mesures d’accompagnement

MALI-CEDEAO : Le sommet de tous les espoirs

La capitale ivoirienne abrite ce matin un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Les enjeux pour le Mali sont énormes, parce que le pays vit sous sanctions depuis 4 mois et espère trouver une issue à la crise qui l’oppose à l’institution régionale

Le Mali veut se réconcilier avec ses voisins. C’est du moins ce qui ressort de la dernière visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, dans la capitale togolaise. Le communiqué qui a sanctionné cette visite informe que le Mali sollicite la médiation du président togolais auprès de ses pairs de la Cedeao pour trouver un terrain d’entente au sujet des incompréhensions qui les opposent.

Il faut croire que dans la crise qui oppose les parties, le président togolais a toujours montré son soutien aux autorités de la transition auxquelles il a rendu visite malgré les sanctions de la Cedeao.

Aux yeux de plusieurs observateurs, le changement de langage de Bamako et sa volonté de renouer avec la Cedeao le met dans une position de faiblesse. Et pour cause, ils estiment qu’économiquement, le pays a atteint ses limites en termes de résilience. Donc, il y a une impérieuse nécessité de lever les sanctions contre le Mali. Aussi, sont-ils formels que dans la posture actuelle, le Mali part sur la table de négociation en position défavorisée. C’est-à-dire qu’il n’a presque d’autres choix que de se plier aux injonctions de l’institution régionale. Cette dernière, faut-il le rappeler, propose aux autorités de la transition d’adopter rapidement un chronogramme pour la durée de la transition dans un délai d’une année au moins et de 16 mois tout au plus. Pour Bamako, selon le Premier ministre, il faut un délai de 24 mois “incompressible”.

Pour sûr, le sommet de ce matin promet d’être celui de l’arrondissement des angles entre les parties et le poids du président togolais comptera beaucoup dans la balance.

Harber MAIGA

RETRAIT DU MALI DE LA CEDEAO, ABANDON DU FCFA … Le Premier ministre lâche en plein vol ses activistes

La séance de questions d’actualité initiée par le Conseil national de transition (CNT) aura été un exercice que certains laudateurs ne sont pas près d’oublier de sitôt. Car, elle a été une occasion pour briser l’espoir  des gens qui s’étaient donné comme métier l’organisation des marches et des meetings.  Car, le Premier ministre, n’étant dans ses beaux jours, a déclaré que leur fonds de commerce n’était plus consommable.

Avec l’avènement de la transition, on assiste à une floraison d’activistes.  Aujourd’hui, il suffit de se transformer en laudateur des princes du jour pour avoir une certaine audience et des privilèges. Le terreau  pour la plupart d’entre eux est d’organiser des marches et meetings pour réclamer le retrait du Mali de la Cedeao, l’abandon du FCFA à travers la création d’une monnaie nationale et le départ de la Minusma au même titre que les forces européennes : Barkhane et Takuba.

En réponse à la question  sur le retrait du Mali de la Cedeao, du FCFA, la création d’une monnaie nationale et le retrait de la Minusma, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été on ne peut plus clair : « Notre gouvernement,   jusqu’à preuve de contraire, n’a pas inscrit dans son agenda  la sortie de la Cedeao. A la date d’aujourd’hui, ce n’est pas dans l’agenda du gouvernement.  Nos relations avec la Cedeao sont très difficiles. C’est de l’arbitraire. C’est pourquoi nous parlons de mesures illégales, illégitimes, injustes et inhumaines ». Une déclaration qui fait froid dans le dos des laudateurs qui ont élu domicile sur la Place de l’Indépendance pour revendiquer le retrait du Mali de la Cedeao

S’agissant de la création d’une monnaie nationale, le Premier ministre prend encontre-pied ses soutiens qui passent le clair de leur temps dans les manifestations pour la création d’une monnaie nationale visant à mettre fin à l’usage du FCFA dans notre pays.  « La question de la création de notre monnaie. Je pense qu’il y a des étapes dans la construction de l’Etat où il faut aborder  avec beaucoup de discernement. Nous avions déjà créé une monnaie, il faut tirer les conséquences de sortie de cette monnaie. Nous avions créé  la monnaie en 1962 ; on a signé des accords franco- maliens en février  1967 pour dire qu’on retourne au CFA dans 5 ans, c’est-à-dire en 1972.  Si on décide de créer notre monnaie, je pense qu’on ne doit pas le faire dans la situation de tension actuelle. On crée un état solide et s’il est posé, on vous avisera », argumentera l’orateur.

Au sujet de la Minusma qu’une partie de son entourage conteste, à ce niveau aussi, il n’a pas rassuré ses soutiens. Car, expliquera-t-il, le mandat de la Minusma sera renouvelé. « Il n’y aura pas de changement notable  à ce niveau », a indiqué Choguel K Maïga.

Oumar KONATE

CRISE DE CONFIANCE ENTRE LA CEDEAO ET MALI : Un compromis dynamique est-il possible ?

De plus en plus, notre économie se trouve impactée par les affres des sanctions économiques « illégales et illégitimes » qui nous ont été infligées par la CEDEAO. Ces sanctions ont été amplifiées par la communauté internationale qui a suivi les organisations sous régionales pour asphyxier le Mali. La pomme de discorde entre le Mali et la CEDEAO se trouve dans le refus des deux parties à avoir un compromis autour du délai, raisonnable pour la CEDEAO et suffisant pour le gouvernement afin de mener les réformes idoines. Pour sortir de la crise le dialogue doit s’instaurer entre les deux parties afin qu’ une solution négociée puisse être trouvée . C’est cela qui permettra aux dirigeants de la Transition malienne et à ceux de la CEDEAO et de l’UEMOA de sauver la face. Au-delà des sanctions qui pénalisent toutes les parties, la CEDEAO et le Mali doivent aller, dans les meilleurs délais, vers un compromis dynamique où chaque partie va lâcher du lest.

Ces sanctions « injustes » semblent aujourd’hui intenables. Parce que les populations ressentent beaucoup l’impact de la fermeture des frontières et surtout du gel des avoirs financiers du Mali à la BCEAO. Cela, malgré le verdict de la Cour de justice de l’UEMOA, le sursis à exécution de ces sanctions illégales n’est pas effectif.

En effet, l’on se demande sur quelle base les chefs d’Etat ont pu refuser d’appliquer la décision de la juridiction de l’UEMOA. Ce refus ne serait-il pas préjudiciable au bon fonctionnement de l’organisation, car il engendra un antécédent fâcheux.  Il faut rappeler que ces sanctions ont créé un sentiment anti CEDEAO / UEMOA au Mali à telle enseigne que l’écrasante majorité ne veut même pas entendre parler de ces organisations. Les maliens sont déçus de cet acharnement qui nuit à leurs intérêts économiques et financiers. Pour eux les prétextes avancés sont fallacieux et injustes. On parle de rupture constitutionnelle, alors que pour le citoyen lambda la constitution n’a jamais existé ou du moins elle a été allègrement violée par ceux-là même qui devraient être ses garants.  Un compromis est d’autant plus nécessaire que même les dirigeants de la transition sont à bout de souffle aujourd’hui, idem pour la population qui broie du noir à cause de ces sanctions inhumaines. Les autorités maliennes tiennent à des réformes avant d’aller aux élections. Car pour elles des réformes politiques et institutionnelles sont indispensables pour mettre sur les rails le pays. Elles ont rappelé à la CEDEAO un engagement que l’organisation sous régionale avait prise en 2018 dans la foulée de la crise postélectorale, pour des réformes institutionnelles et constitutionnelles idoines. La question que l’on se pose est comment envisager un retour à la normalité constitutionnelle sans réformes au préalable ?

Il est donc clair que pour éviter de prolonger cette situation d’incompréhension passagère entre le Mali et la CEDEAO, à propos du chronogramme, les deux parties doivent faire des concessions souhaitables. N’est-il pas raisonnable qu’Abuja et Bamako coupent la pomme en deux en optant pour vingt mois ? Cette durée peut permettre de prioriser les réformes essentielles pour la transparence et la crédibilité des prochaines élections.

Il faut que les décideurs fassent un effort dans le sens de la recherche du compromis pour le dénouement de cette crise. Ils doivent absolument faire des sacrifices pour soulager les nombreuses difficultés économiques et financières des populations. Puisque, ces sanctions accentuent le mal-vivre des populations non seulement du Mali, mais aussi des pays voisins. Elles occasionnent également des pertes énormes chez les opérateurs économiques, sans oublier la tension de trésorerie pour l’Etat du Mali. Les dirigeants de la CEDEAO sont interpellés pour sauver le peuple du Mali.

Assitan DIAKITE

CHRONOGRAMME DE LA TRANSITION : Le gouvernement et la Cédéao ne parviennent toujours pas à accorder leurs violons

Après 48h d’intenses négociations (18 et 19 mars) avec le gouvernement malien, le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), Goodluck Jonathan, a quitté Bamako dimanche dernier (20 mars 2022) sans parvenir à un consensus sur le chronogramme de la transition malienne.

Selon un communiqué publié le dimanche (20 mars 2022) par le gouvernement malien, la Cédéao a proposé un chronogramme de 12 à 16 mois. Une proposition que Bamako a jugée «essentiellement électoraliste» ne prenant pas en compte «les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple malien». Le gouvernement a produit et soumis «un chronogramme révisé» comprenant des actions relatives audites réformes ainsi que «des actions détaillées relatives aux élections avec un délai de 36 mois (3 ans)» pour la durée de la transition. Une proposition naturellement rejetée par la délégation de la Cédéao

Le gouvernement a ensuite proposé un chronogramme de 29 mois. Un délai ramené à 24 mois (2 ans) par le président de transition malien, colonel Assimi Goïta qui a accordé une audience à Goodluck Jonathan et sa délégation vendredi dernier. «Ce nouveau délai, incompressible aux yeux des autorités maliennes, n’a pas reçu l’assentiment du médiateur de la Cédéao», a souligné le communiqué du gouvernement. L’organisation sous-régionale, dans un communiqué publié dimanche dernier (20 mars 2022), a déploré cet échec car seul «un accord permettra de lever progressivement» les mesures prises par la Cédéao et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) le 9 janvier dernier à Accra, au Ghana.

Le Médiateur Goodluck Jonathan a néanmoins réaffirmé sa «volonté de continuer à discuter» avec les autorités maliennes afin de convenir d’un «calendrier de transition acceptable». Il a aussi réaffirmé la volonté de son organisation de soutenir le Mali dans la «réalisation des aspirations de son peuple à la paix, à la bonne gouvernance et au progrès». Il a été ainsi demandé au Comité local de suivi et aux experts de poursuivre leur travail avec les autorités maliennes.

Kader Toé