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GOUVERNEMENT : le rassemblement des Maliens doit être au cœur des actions de la Primature, selon des partis politiques

Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale, est nommé Premier ministre par intérim, depuis dimanche 21 août 2022. Suite à cette décision du président, des partis politiques ont rappelé qu’ils veulent « une primature qui puisse contribuer à rassembler les Maliens ».

Colonel Maïga remplace ainsi Choguel Kokala Maïga qui est en « repos forcé », selon le gouvernement.Mais« que le 1er ministre soit Choguel Kokala Maïga ou Abdoulaye Maïga, nous demandons une primature qui puisse contribuer à rassembler les Maliens, au regard de la situation socio-politique du pays », déclare lecadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie.

L’un des porte-paroles du Cadre, Ibrahima Taméga, soutient aussi que Abdoulaye Maiga pourrait être ce rassembleur. « C’est ce que nous avons constaté chez le ministre de l’administration territoriale à travers le cadre de concertation qu’il a mis en place entre son département et la classe politique », a-t-il affirmé.

Le président du mouvement citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence (MC-ATT), Jeamille Bittar, pense qu’il va de soi qu’un Premier ministre intérimaire soit désigné quand il y a vacance de poste. Il estime que « leprésident de la transition a dû comprendre qu’il fallait quelqu’un qui soit dans les rouages de l’administration, qui maîtrise l’administration et qui a des contacts avec la classe politique ». « Abdoulaye Maïga est un homme avertit, il doit assurer la permanence mais également pouvoir faire avancer les dossiers importants », ajoute Jeamille Bittar.

Il faut rappeler que Colonel Abdoulaye Maïga continue de diriger le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation.

Source : Studio Tamani

Désignation des 4 représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort : Le ministre Maiga fait volte-face, les partis majoritaires se désolidarisent !

L’ex majorité présidentielle l’Alliance « Ensemble pour le Mali » (EPM) se désolidarise de la décision du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, Col. Abdoulaye Maiga de désigner  les 4 représentants des partis politiques  qui doivent siéger  au collège de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022.

A noter que le collège est un organe délibérant de l’AIGE. Il  comprend quinze 15 membres dont quatre 04 sont désignés par les partis politiques suivant les modalités qui sont fixées par eux. C’est dans cet esprit que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avait invité l’ensemble de la classe de faire parvenir avant des propositions relatives à leurs modalités de désignation qui devraient  parvenir au cabinet du ministre, au plus tard le vendredi 15 juillet 2022 à 16 heures. En réponse au courrier du ministre Maiga, les partis politiques ont déposé sur la table du ministre 141 propositions de modalités de désignation ressorties des 120 correspondances reçues et traitées par le cabinet du ministre.  Sur les 141 propositions cinq 5 options principales avaient été retenues.  Soit les cinq propositions principales à l’issue  de la réunion du Cadre de concertation National, qui s’est tenue le jeudi 21 juillet 2022, à 15 heures, au Centre de Formation des Collectivités Territoriales pour la validation des modalités de désignation.

Il s’agit de :

  1. La désignation suivant le poids et la représentativité des partis : 16 propositions,
  2. La désignation des représentants par les regroupements de parti politiques : 60 propositions,
  3. L’élection des représentants : 04 propositions,
  4. La désignation par tirage au sort : 05 propositions,
  5. La désignation par sélection après appel à candidature : 56 propositions.

Donc naturellement la proposition majoritaire faite par classe politique était la désignation des représentants par les regroupements de parti politiques pour siéger à l’AIGE. Mais contre toute attente après les travaux, le ministre Maiga fait volte-face et décide de façon unilatérale de maintenir l’option de  désignation par tirage au sort pourtant proposer par 5 partis seulement contre le choix de 60 partis politiques. Ou est la démocratie ou le fait majoritaire ?

Surpris par cette démarche solitaire, le Président de l’EPM, Dr Bokary Treta a saisi le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Col. Maiga par  une lettre en date du 5 août 2022,  pour attirer son attention et lui dire qu’il est dans l’erreur. « Monsieur le ministre, Compte tenu de ce qui précède, je voudrais vous exprimer notre avis défavorable à votre proposition de désignation des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022. Aussi, viole-t-elle les dispositions de l’article 7 de la loi n°2022-019 du 24 juin 2022, portant loi électorale. En conséquence, l’alliance « EPM » voudrait vous inviter de bien vouloir privilégier des modalités politiques plus démocratiques et conformes aux dispositions de la loi électorale pour le choix des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE. » a insisté Dr Bokary Treta.

A.B.D

REFORMES POLITIQUES ET INSTITUTIONNELLES : Regards croisés des universitaires et des politiques

L’Adema-Pasj a organisé ce jeudi 14 juillet 2022 une conférence débat sur les réformespolitiques et institutionnelles en cours au Mali. Laditerencontre avait pour thème : «La Constitution de février 1992, la Charte de la Transition, la loi électorale, le projet de nouvelle Constitution : avantages, limites et conséquences pour la réussite de la Transition, regards croisés des universitaires et des politiques». Animée par d’imminentes personnalités, dontMe Kassoum Tapo, avocat,  Dr Mahamadou Konaté, juriste publiciste et professeur d’université;  Pr Makan Moussa Cissoko, constitutionnaliste, et Pr Cheikh Hamalla Touré, président de l’Association malienne du droit constitutionnel, elle aura  été un véritable espace pour poser le diagnostic de la jeune démocratiemalienne.

Ces dernières décennies, la nécessité de la révision de la Constitution de février 1992 se fait de plus en plus pressante. Les coups d’Etat de 2012 et de 2020 ont davantage mis à nu les limites de la constitution en vigueur.  En effet, depuis le 18 août 2020, le Mali est régi à la fois par la Constitution du 25 février 1992 et la Charte de la Transition. Une situation qui ne favorise guère la bonne marche d’un pays démocratique comme le nôtre. D’où l’importance de cette conférence débat visant à faire un exposé succinct de la Constitution de 1992, la Charte de la transition, ainsi que les textes connexes : la loi électorale en vigueur, la Charte des partis politiques, etc. Il s’agissait également de  mener la réflexion sur les options envisageables : révision ou élaboration d’une nouvelle constitution dans le contexte actuel ;  faire la synthèse des différents points de vue afin d’alimenter la réflexion sur les sujets évoqués pour aider aux prises de décisions futures

Pour corriger les lacunes, les autorités de la transition ont initié des réformes institutionnelles et politiques. Ainsi, il est question de la rédaction d’une nouvelle loi fondamentale. Ce, après la promulgation d’une nouvelle loi électorale par le Président de la Transition. Une loi, d’ailleurs appréciée par une bonne partie de la classe politique et des organisations de la société civile, malgré des insuffisances relevées et diverses interprétations partisanes.

C’est dans ce contexte que l’Adema a initié la présente rencontre animée par des juristes publicistes et les acteurs politiques. Ce, afin de répondre aux différentes interrogations en vue d’amener les acteurs sociopolitiques à s’approprier les textes essentiels qui régissent leur quotidien pour une meilleure conduite de la Transition et le rétablissement de la démocratie.

Dans le contexte et la justification de cette conférence débat, les responsables de l’Adema reconnaissent la nécessité d’une révision de la Constitution du 25 février 1992 qui s’est faite sentir par les différents pouvoirs depuis 20 ans. Ce, pour corriger les imperfections et prendre en compte les innovations intervenues dans le cadre des organisations communautaires et certaines situations qui n’étaient pas prévues.

Nonobstant cette nécessité, l’Adema estime qu’on est en droit de se poser des questions suivantes: à partir de quel degré d’altération une révision constitutionnelle peut-elle être analysée comme une abrogation de la constitution en vigueur ? Une révision de la constitution peut-elle légalement – ou légitimement – procéder à  une abrogation de la constitution ?Quelles sont les précautions à prendre ou les conditions à réunir pour réviser la Constitution du 25 février 1992 ou rédiger une nouvelle Constitution, surtout dans un pays où presque les 2/3 du territoire échappent au contrôle de l’Etat central ? Lesautorités actuelles sont-elles fondées à réviser la Constitution en vigueur ou rédiger une nouvelle constitution ?

D’autres problèmes surgissent  

Aussi, souligne-t-on d’autres problèmes qui sont les suivants : pourquoi la « révision constitutionnelle» est-elle souvent considérée comme une opération limitée par nature ?  Que veut-on dire lorsque l’on évoque la révision ou la rédaction de « la constitution », alors même qu’il existe tant de normes constitutionnelles ?

A l’Adema, on estime que l’élucidation de ces quelques points permet de s’interroger, de façon plus générale, sur la signification profonde des débats relatifs à la limitation matérielle du pouvoir de révision constitutionnelle et de l’application des textes qui nous régissent dans un espace temporel.

De même, il est opportun de savoir, souligne l’Adema : quel rôle doivent jouer les élites universitaires et les cadres des partis politiques dans les débats pour orienter les Maliens.

De la révision à la rédaction d’une nouvelle Constitution en passant par l’abrogation de la Constitution en vigueur… formulé de la sorte, peut sembler recouvrir des questions assez diverses : “est-il licite/légal (ou légitime), dans la situation actuelle de notre pays, d’utiliser la révision de la Constitution pour abroger la Constitution en vigueur et rédiger une nouvelle ?” Ou “est-il (factuellement) possible d’utiliser la révision pour abroger une Constitution et rédiger une nouvelle ?” Ou bien encore : “à partir de quel stade peut-on dire que l’on a affaire à une véritable abrogation de la Constitution, et non à une simple révision ?”, etc.

Ces interrogations posent, en filigrane, l’un des problèmes les plus sensibles et les plus intéressants du Droit constitutionnel contemporain : celui des limites du pouvoir de révision constitutionnelle.

Tel était  le sens de l’opportunité de l’organisation d’une Conférence-débat pour alimenter la réflexion sur les textes qui doivent gérer les Maliens pour le futur.

Aux termes de la rencontre,  à la suite de la synthèse des différents points de vue,  les participants sont édifiés sur les sujets susmentionnés. Aussi, des propositions pour une constitution qui répondent aux aspirations des Maliens ont été formulées.

Oumar KONATE

Le C.N.T ouvre un nouveau front anti Choguel : le PM survivra-t-il à tous ces raids politiques ?

Après le cadre des partis politiques pour une transition réussie, le Comité stratégique du M5 RFP, l’imam Mahmoud Dicko, c’est au tour du Conseil National de Transition, CNT d’ouvrir les hostilités contre le Premier ministre Choguel Kokala Maïga. C’est lors de l’ouverture de la session du mois d’Avril 2022 que le Président du CNT, dans son discours, a jeté un regard critique sur le bilan du gouvernement et s’apprêterait dans les jours à venir à interpeller le PM au tour de l’état d’avancement du Plan d’Action Gouvernementale, PAG. Tous les grands observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que cette interpellation risque d’être la plus houleuse et sonnerait la fin de l’état de grâce jusque- là accordé au PM par l’institution parlementaire de la transition. Ne faut-il pas craindre un divorce entre les deux institutions lors de cette interpellation ? le PM Choguel pourra-t-il survivre à tous ces assauts répétés de ses détracteurs ? Que doit faire le Président de la Transition le Colonel Assimi Goïta si le bilan venait à être vu d’un mauvais œil par le CNT ?

Ce n’est nullement exagéré d’affirmer que le Premier ministre Choguel Kokala Maïga est dans des beaux draps. Critiqué de toutes parts pour sa gestion des affaires politiques du pays, il risque d’avoir contre lui un nouveau front si l’on en croit la menace à, peine voilée du Président du CNT, le Colonel Malick Diaw, lors de l’ouverture de la session parlementaire d’avril 2022. Ce front, s’il venait à s’ouvrir, s’ajouterait à trois autres tout aussi virulents les uns comme les autres. Il s’agit du cadre des partis politiques pour une transition réussie. Pour ce regroupement le PM n’est pas celui qu’il faut pour rassembler les maliens autour du Mali et qu’il serait trop clivant pour diriger un gouvernement inclusif afin de mener les réformes qu’il faut pour le Mali. Le cadre va jusqu’à proposer au Président de la transition, la composition d’un gouvernement d’union nationale sans l’actuel premier ministre. Le deuxième front anti Choguel K Maïga est l’œuvre de ses camarades du M5 RFP et de surcroit certaines personnalités du comité stratégique. Six des grandes personnalités qui composent le comité stratégique du M5 RFP se désolidarisent du PM et demandent purement et simplement sa démission de la tête du comité stratégique et même du poste de PM. Cheick Oumar Sissoko, Modibo Sidibé, Konimba Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow, Mohamed Ali Bathily pour ne citer que ceux-ci, s’opposent à une gestion patrimoniale du M5 RFP et pensent que l’actuel PM n’est pas un rassembleur et qu’il ne saurait mener le bateau du gouvernement à bon port. Le troisième front est sans nul doute celui du redoutable imam et ex autorité morale du M5 RFP. Mahmoud Dicko, puis que c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas porté de gant pour fustiger le comportement du PM dans une de ses Koutouba un vendredi. Pour l’imam de Badalabougou certaines personnes excellent dans le mensonge et le non-respect de leurs engagements. Sans le citer nommément, beaucoup ont vu en son portrait-robot la caricature du PM. A tous ceux-ci s’ajoute le front social en pleine ébullition à cause des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA qui ont lourdement impacté le quotidien des maliens surtout en ce mois de carême.

Le PM pourra-t-il survivre face à toutes ces hostilités et aux raids répétés de ses détracteurs ? sa survie politique dépendra désormais de sa capacité à surmonter tous les obstacles qui se dressent devant lui à défaut de cela il partira.

Youssouf Sissoko

PARTIS POLITIQUES : Comment survivre au père fondateur ?

Aujourd’hui, l’Union pour démocratie et la République (URD) et le Rassemblement pour le Mali (RPM) sont au bord de l’implosion à cause des querelles de leadership suite au décès de leurs fondateurs. Et pourtant, il existe des textes clairs censés mettre ces partis à l’abri de telles querelles. Mais, toutes les tendances les interprètent en leur faveur afin de s’approprier le fauteuil vacant du père fondateur. Une réalité qui menace aujourd’hui de nombreuses chapelles politiques maliennes, surtout celles issues directement du mouvement démocratique.

On ne le dit pas souvent, mais le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA créé en 1994) a presque disparu de l’arène politique nationale depuis le décès de son père fondateur, Pr. Mamadou Lamine Traoré, le 21 juillet 2007 à Bamako. Cette éminence grise est l’une des toutes premières abeilles à quitter la «Ruche» de Bamako-coura parce que ne se retrouvant plus dans sa gestion.

Il a été suivi par la suite par feu Soumaïla Cissé et feu Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK qui ont quitté l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) presque pour les mêmes raisons que le professeur de philosophie. Le premier a lancé sur les fonts baptismaux en  juin 2003 l’Union pour la République (URD) avec des militants dissidents de l’Adéma. Il s’agit des cadres et des militants qui ont véritablement soutenu la candidature de Soumaïla Cissé à la présidentielle de 2002. Considérant avoir été lâché par une partie non négligeable de l’Adema-Pasj, le regretté «Soumi Champion» a créé sa propre chapelle avec sa troupe de fidèles.

La rupture entre la «Ruche» et feu IBK est aussi liée aux élections de 2002. Considéré par ses partisans comme le dauphin naturel du président  Alpha Oumar Konaré, donc le candidat idéal pour sa succession, Ibrahim Boubacar Kéita a été  combattu et poussé vers la sortie par le clan dit «CMDT» (Compagnie malienne le développement textile) avec les Mme Sy Kadiatou et son époux (Ousmane Sy), Ali Nouhoum Diallo… Soumaïla Cissé…  Il crée le Rassemblement pour le Mali (RPM) en juin 2001. Et ils sont nombreux ceux qui pensent qu’il aurait remporté la présidentielle de 2022 s’il n’avait pas été injustement écarté du second tour qui a opposé les défunts ATT à Soumaïla Cissé. Cela aurait certainement changé la donne politique dans notre pays car nous sommes convaincus que le IBK de 2002 aurait eu plus de marge de manœuvre pour bâtir le pays que celui qui a été plébiscité en 2013 et dont le règne a été chaotique pour le pays.

L’URD et le RPM au bord de l’implosion

Ironie du sort, ce sont les amis et les héritiers de Soumaïla Cissé (arraché à l’affection des siens en le 25 décembre 2020) et d’Ibrahim Boubacar Kéita (qui a tiré sa révérence le 16 janvier 2022) qui sont aujourd’hui devant la justice à cause des querelles de leadership. Ce qui vient conforter ceux qui pensent que les partis politiques maliens ont du mal à survivre aux personnalités qui les ont créés.

Ce qui arrive aujourd’hui à l’Adema (toujours minée par des querelles de clans), surtout à l’URD et au RPM peut aussi empoisonner demain le CNID de Me Mountaga Tall, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, la SADI de Dr Oumar Mariko, ASMA-CFP de feu Soumeylou Boubèye Maïga et, dans une moindre mesure, le Parena de Tiébilé Dramé. Il faut rappeler que le Parena et la Sadi sont déjà issus de dissidences au sein du Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT).

L’un des facteurs de déstabilisation de nos partis politiques est sans doute lié au fait que les courants idéologiques (transformés en clans dans la réalité malienne) n’y sont pas tolérés. Cette existence est pourtant essentielle puisque permettant à tous de s’exprimer aisément sur la vie du parti, de critiquer les décisions et de faire des propositions pour réorienter le débat politique en son sein. Dans le Mali démocratique, on cherche par tous les moyens à étouffer ces courants considérés comme des rébellions et ainsi poussé à la dissidence. Et chaque fois qu’un clan échoue à prendre le contrôle d’une formation politique, il quitte pour fonder une nouvelle chapelle autour d’une personnalité charismatique aux yeux des dissidents.

Ce qui nous amène au second facteur qui fait que nos partis survivent mal ou ont des difficultés à garder leur vitalité après le père fondateur : le culte de la personnalité ! Il se traduit généralement par une admiration excessive, une adulation du leader par les cadres et les militants au détriment de l’idéologie qui doit sous-tendre l’existence de chaque parti politique. Ainsi, tout se ramène à la personnalité du leader. Il devient alors imprudent de critiquer ses décisions car émettre des avis contraires ou revendiquer un débat contradictoire peut suffire à faire de vous un ennemi lorgnant sur son siège présidentiel.

Malheureusement, ce culte est surtout entretenu par des laudateurs, qui en tirent les dividendes, que par le leader lui-même ou par le cercle de ceux qui ont adhéré au parti par convictions politiques. Et une fois que le leader vénéré s’efface, pour une raison ou une autre, le conflit de leadership devient inévitable entre les profiteurs et les militants convaincus. C’est à cela que nous assistons aujourd’hui au niveau du RPM et de l’URD.

Comment sortir de cette situation ? Nous pensons qu’il faut remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique. Que le partage d’une idéologie soit plus fort que le culte voué à une personnalité. En la matière, difficile d’attribuer une idéologie précise à un parti politique malien. Même si certains se réclament de l’International socialiste (ADEMA, RPM) et d’autres des «Libéraux» d’Afrique. Cette appartenance ne se sent pas dans la vie quotidienne de ces formations, dans leur animation…

Remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique est donc ce que nous privilégions. Mais, la réflexion est ouverte et chacun doit y apporter sa contribution parce que la stabilité des partis politiques peut-être non seulement un signe de vitalité démocratique, mais également un faveur de cohésion voire de stabilité du pays !

Moussa Bolly

CULTE DE LA PERSONNALITE ET CANDIDATURES NATURELLES AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES : Vers une évolution des mentalités ?

La crise au sein des deux premières forces politiques du Mali (Rassemblement pour le Mali et l’Union pour la République et la démocratie) est interpellatrice et doit servir de leçon pour les présidents qui souhaitent s’éterniser à la tête de « leurs » partis.

Les groupements politiques au Mali ont tendance à être arrimés par une seule et unique personne qui, par la suite, devient le candidat naturel. A ce titre, le président, fondateur du parti, est le seul financier. Ses désirs et ses ordres, même au détriment des intérêts du parti, sont suivis à la lettre. Il ferme très souvent la porte à toute contradiction, régnant en seul capitaine à bord d’un bateau. Oubliant totalement le caractère collectif du parti.

C’est à cette difficulté que les partis de feu Soumaïla Cissé et feu Ibrahim Boubacar Keita se trouvent confrontés. La véritable erreur des pères fondateurs de ces partis, c’est de n’avoir pas préparé de successeur capable de diriger les hommes après eux. Or, chacun de ces deux illustres hommes (IBK et Soumi) avaient maintenu le culte de la personnalité autour de leur modeste personne et ont régné en maîtres incontestables, candidats naturels du parti au scrutin présidentiel. Cela a eu pour effet après leur décès de créer une sorte de clanisme qui a supplanté les statuts et Règlement intérieur dont le respect s’impose à tous. Les deux partis sont en ce moment engouffrés dans une bataille sans précédent de tendances, chacune se croyant plus légitime à revendiquer l’héritage du père fondateur. Certains se sont même retrouvés devant les juridictions compétentes. Qu’ils soient départagés ou pas, selon bon nombre d’observateurs, « plus rien ne sera comme avant ». « La déchirure a impacté de façon significative la cohésion du groupe », confie une source proche de l’URD qui requiert l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est que chaque tendance souhaite garder l’héritage des défunts pour conquérir Koulouba, rien d’autre.

Ce qui se passe au sein de ces deux formations interpelle fortement les dirigeants des partis politiques qui se sont érigés en seuls maîtres du jeu.

Abdrahamane Baba Kouyaté

 

 

CESC : Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires au cœur de la session ouverte lundi

La 1ère session ordinaire de la 6e mandature du Conseil économique, social et culturel (CESC) a débuté lundi dernier (du 7 au 21 février 2022) sur le thème : «les Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires : contribution du CESC» ! Durant les quinze jours que vont durer les travaux, les membres du conseil vont passer à la loupe tous les aspects des réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. Et cela à travers l’éclairage des services techniques des différents départements sectoriels.

«Les réformes électorales adoptées : projet de la loi électorale et autres réformes en cours avec le processus électoral», «projet de refondation et valorisation des compétences des Maliens établis à l’extérieur» sont, entre autres les thèmes qui seront abordés. Cette session va également se pencher sur la question de la commande publique présentée sous la thématique, «commande publique : moyen d’absorption de la production nationale». L’exercice permettra «d’analyser les différents outils des domaines susmentionnés afin d’esquisser des pistes possibles de solutions».

En tant que force de propositions et d’orientations des pouvoirs publics (selon les dispositions de l’article 106 de la constitution), le «CESC a compétence sur tous les aspects du développement économique, social et culturel. Il participe à toutes les commissions d’intérêt national à caractère économique, social et culturel» !