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PROLONGATION DE CINQ ANS PROPOSEE PAR LES AUTORITES A LA CEDEAO : L’Opposition malienne se trompe-t-elle de combat ?

Après les Assisses Nationales de la Refondation qui ont rassemblé l’ensemble des couches socioprofessionnelles du Mali et dont les résolutions et les recommandations sont exécutoires, une frange de la classe politique s’insurge contre cette volonté populaire et fait feu de tous bois. Réunis en conférence de presse unitaire au siège du PARENA pour, disent-ils, défendre « les principes démocratiques du pays », Djiguiba Keita et ses compagnons de lutte comme Amadou Koita exigent un retour à l’ordre constitutionnel par la voie d’élections dans les délais les plus courts possibles. L’opposition malienne se trompe-t-elle de combat ? Pourquoi fait-elle de la tenue des élections la seule et principale règle condition pour un retour à l’ordre constitutionnel ? 

Si l’opposition pouvait comprendre que les enjeux vont au-delà de ce qui est apparent, de la durée de cinq ans ou dix ans ou même six mois, mais que c’est le destin de l’Afrique qui se joue au Mali. Cette défiance, ce non catégorique vis ç vis de la puissance coloniale et même de l’occident ne restera pas impuni. L’Opposition malienne prépare déjà le lit pour l’occident qui a besoin aujourd’hui de soutiens locaux pour son machiavélique projet d’isolement, de harcèlement et de pression de tous genres contre le Mali. Elle ouvre les hostilités en montant d’ores et déjà la pression sur les autorités actuelles dont le pêché mignon a été la proposition de cinq ans comme durée de la transition. Cet argument de prolonger de 5 ans la transition suffit-il pour mettre en branle toute une République ? Pour rappel le Mali cherche sa voie depuis le coup d’Etat du 18 Aout 2020, donc une déstabilisation de plus sonnera forcement le glas de son unité, de son intégrité et même de sa souveraineté, car l’ennemi n’est pas loin et il est aux aguets.

 Pourquoi un tel tôlée général après l’annonce du chronogramme par les autorités à la CEDEAO, alors même que c’est une proposition susceptible d’être revue à la baisse ? Il est clair que si le chronogramme proposé par le gouvernement de la transition n’est pas réaliste ou réalisable, qu’on le revoit, c’est normal car une transition n’a pas pour vocation de résoudre tous les problèmes de la Nation, mais elle doit pouvoir poser les jalons d’un Mali dont les fondements résisteront aux soubresauts et autres instabilités permanentes. Donc pour ce faire un temps relativement long est nécessaire pour non seulement pacifier le pays, mais aussi et surtout faire des réformes institutionnelles idoines pour un nouveau Mali. Au lieu d’ouvrir un front il serait plutôt nécessaire qu’un dialogue franc sans apriori et sans condition préalable s’instaure entre la classe politique et les autorités durant cette transition, afin de débattre de toutes les questions même celles qui fâchent.

Une opposition vindicative et à la solde des forces obscures ?

Rien qu’à en juger par les propos virulents tenus par les animateurs de la conférence de presse unitaire dont en voici quelques extraits : « Des gens qui sont venus au pouvoir par la rue et qui veulent s’imposer par la ruse, de dix-huit mois à cinq ans, ça dépasse tout entendement. C’est un pas de recul totalement inadmissible. » « Nous nous rendons compte que ces autorités de la transition n’ont pas été à la hauteur. Donc, il faut que nous nous retrouvions, en tant que Malien, pour décider d’une nouvelle feuille de route, et avoir de nouvelles autorités de la transition qui auront comme seule mission de sécuriser le pays et d’organiser les élections présidentielles et surtout générales pour un retour à l’ordre constitutionnel », Ces propos va-t’en guerre ne sont pas du genre à faciliter un rapprochement des positions qui deviennent de plus en plus antagoniques et irréconcialiables et cela au grand dam du peuple malien, mais au grand bonheur des ennemis de notre pays qui ne misent que sur nos divisions et nos divergences

En définitive, Si tant est que les maliens dans leur écrasante majorité sont convaincus que la seule solution pour une transition réussie reste le consensus, alors les autorités ont désormais le devoir d’élargir les institutions, CNT, gouvernement aux opposants pour permettre à  ce pays millénaire, en conquête de sa nouvelle indépendance, celle qui se fera certainement  dans la douleur, de pouvoir atteindre ses nobles  objectifs.

Youssouf Sissoko