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Edito : Les autorités de la transition se trompent-elles de priorités ?

A 17 mois de la fin de la transition et face à l’immensité, voir la complexité des défis à relever, les autorités de la transition malienne, au lieu de s’atteler à la résolution des différentes préoccupations, ne trouveront rien d’autre que de multiplier les fronts, en reléguant au second plan les priorités. Il y a d’abord la plainte contre la France au Conseil de sécurité des Nations Unies, ensuite une crise politico-diplomatique avec la Côte d’Ivoire au sujet des 49-3 soldats, qualifiés de mercenaires et qui sont inculpés et mis aux arrêts. Et pour ne rien arranger une mise en garde a été faite à la CEDEAO au cas où l‘organisation sous régionale se laisserait manipulée par le Président ivoirien Alassane Ouattara. Comme si ces fronts ne suffisaient pas, les partisans des autorités de la transition demandent le départ de la MINUSMA du Mali. Comment un pays qui cherche sa voie et qui est embourbé dans une crise multidimensionnelle gravissime peut-il se brouiller avec ses voisins immédiats et avec presque tout le monde ? Comment une transition dont la durée est connue et qui aurait d’énormes tâches à accomplir pourrait-elle se donner le luxe d’éparpiller ses efforts en reléguant au second plan les trois grandes priorités de l’heure, à savoir la lutte contre l’insécurité, l’amélioration des conditions de vie des maliens et enfin les réformes politiques et institutionnelles permettant d’organiser des élections inclusives, transparentes et crédibles pour un retour à l’ordre constitutionnel.

En tout cas si tant est que les autorités de la transition ont la volonté de rendre le pouvoir à un Président démocratiquement élu en mars 2024, elles doivent éteindre certains fronts pour ne s’occuper que de ces trois priorités qui sont largement costaud pour le peu de temps qui reste. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le premier front le plus brûlant aujourd’hui est celui de l’insécurité. Si nous devrions reconnaitre certaines prouesses importantes de l’armée sur les terroristes que d’aucuns qualifient de véritable montée en puissance des FAMa, force est de constater que le front sécuritaire est loin d’être apaisé, pour ne pas dire qu’il s’exacerbe au nord et au centre avec des crimes odieux commis par les terroristes. Le second front le plus brûlant est incontestablement le front social. De mémoire d’homme les prix des denrées de première nécessité n’ont jamais connu une telle hausse au Mali. Tout est très cher au Mali s’esclaffe une ménagère. A-t-on besoin de rappeler que la crise sociale est la mère de toutes les autres crises ? Les autorités doivent prendre à bras le corps cette épineuse question sociale afin de soulager la misère d’une très grande frange du peuple malien qui broie aujourd’hui du noir. Le troisième front est celui des réformes institutionnelles et constitutionnelles.

Ces réformes ont véritablement du plomb dans l’aile, car l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, AIGE qui aurait dû être l’organe miroir devant attirer les autres, a été mal conçue et ne présage pas d’un lendemain tranquille après les élections. Donc la crise pré et postélectorale est loin d’être écartée. Que dire de la rédaction non consensuelle d’une nouvelle Constitution ? La classe politique bien que discréditée, n’aura pas d’autre choix que de se mobiliser pour constituer une sorte de rempart, voire une sentinelle vigilante contre les fossoyeurs des précieux acquis démocratiques. Du collectif d’anciens députés, au cadre de concertation des partis politiques en passant par Espoir Djiguiya Koura, la dolosive classe politique semble désormais être vent débout et veut se vêtir du manteau de la résistance contre cette velléité de falsification et de réécriture de l’histoire récente du Mali. L’on peut affirmer sans risque de se tromper que les jours voire les semaines à venir seront palpitants pour les autorités de la transition. Donc qu’elles se tournent vers les 3 grandes priorités.

Youssouf Sissoko

Célébration de la Journée internationale du Travail : Hamadoun Amion Guindo, de la CSTM interpelle les autorités de la transition sur la cherté de la vie

La Journée Internationale du Travail a été célébrée au Mali comme dans plusieurs autres pays du monde. Cette célébration a été faite à travers les syndicats nationaux des travailleurs. A cette occasion, la Confédération Syndical des Travailleurs du Mali (CSTM) a célébré cette journée par la tenue d’une conférence débat, mardi 10 Mai 2022 à leur siège sis au Quartier du fleuve. Le thème retenu pour cette année était « Le Mali notre destin commun approprions nous en ». C’était en présence du représentant de la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Mamadou Konaté, du camarade secrétaire général Amadoun Amion Guindo, de l’adjoint à celui de l’Union Nationale des Travailleurs Mali (UNTM) aussi le camarade Abdrahamane Infa Touré et de nombreux invités.

Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM)

Il faut d’abord retenir que  lors de cette rencontre cinq thèmes ont été au centre des débats, il s’agit entre autre de « l’historique du mouvement syndical en général et en particulier au Mali », « les assises nationales de la refondation : objectifs, politique d’appropriation par les populations, processus et chronogramme de mise en œuvre », « les sanctions de la CEDEAO : base juridique, quels impacts socio-économique et politiques pour le Mali ? » D’autres débats ont aussi porté sur le « Terrorisme et crises sécuritaires au Mali : gestion et résolution. Quelle implication des forces vives de la nation ? » Et « l’apaisement du climat sociopolitique actuel du pays : quelle contribution du mouvement syndical malien en général et de la CSTM en particulier »

Le camarade secrétaire général a commencé par féliciter les sacrifices consentis associé à la résilience manifestée par la population en général et les travailleurs en particulier dans la double crise sécuritaire et sanitaire imposée à notre pays, accentuée par les sanctions du 9 janvier 2022. Hamadoun Amion Guindo a ensuite interpellé les autorités de la transition à tout mettre en œuvre pour éviter aux travailleurs et à la population de sombrer sous le poids de la cherté de la vie, toute chose qui pourrait être source de tension sociale. Il a saisi l’occasion de cette 136ème année de commémoration du 1er Mai par la communauté internationale et la 24ème année de célébration de son syndicat pour souligner que la situation de notre pays est préoccupante à travers les complots qui se préparent par les détracteurs du Mali. Cependant, poursuit-il il y a lieu d’espérer sur un lendemain meilleur auquel les populations seront comptables. « C’est pourquoi je vous exhorte encore à plus de résilience surtout à plus de vigilance pour ne pas tomber dans les pièges de nos détracteurs dont le principal motif est de nous déstabiliser pour conduire un système de gouvernance que nous estimons dépassé », a encouragé Hamadoun Amion Guindo. Avant d’ajouter qu’il  rappel au gouvernement et au patronat les accords signés en septembre 2021 pour lesquels, des commissions de suivi ont été mis en place.

Pour sa part, le représentant de la ministre du Travail a félicité le secrétaire général du CSTM pour cette initiative qui est encourageant. Il a indiqué que cette conférence est une preuve de solidarité entre les travailleurs du Mali. Selon Mamadou Konaté c’est un acte qui doit être pérennisé, car les syndicats doivent avoir les mêmes objectifs.

Alou Badra DOUMBIA

Disparition de Soumeylou Boubèye : L’homme, le martyr et la conscience des autorités de la transition

Victime, il l’aura été entre les mains des autorités de la Transition. Incarcéré, humilié pendant huit mois sans perdre son honneur et sa dignité. Soumeylou Boubèye Maïga a fini par rendre l’âme ce lundi 21 mars 2022 sur son lit d’hôpital de la Clinique Pasteur.

Entre émotion, indignation et colère, l’opinion publique nationale et internationale est restée sans mot devant la tragédie que représente la perte de cet homme d’Etat dans des conditions infrahumaines.

Une tragédie qui aurait pu être évitée si seulement les recommandations des experts médicaux et les cris de détresse de son épouse et sa famille avaient été entendus par les autorités de la Transition qui ont joué les sourdes oreilles.

D’un style unique et d’un sang-froid inégalé, Soumeylou Boubèye Maïga a incarné toutes les valeurs d’un homme accompli.

L’homme est parti pour toujours, sans jamais avoir l’occasion de dire sa part de vérité dans ce dossier épineux, dans lequel on le soupçonne. Et pourtant, c’était son vœu le plus ardent d’être écouté, afin qu’il soit blanchi une fois pour toute. Hélas ! On ne lui a jamais donné cette occasion. En bon croyant, on va mettre sa mort sur le compte du destin et s’en remettre la volonté du Seigneur.

Certes, nul n’est indispensable ni éternel. Mais avec la disparition de Soumeylou, le Mali perd une icône et un symbole de la lutte démocratique.

Oui, il a été un vaillant combattant pour l’avènement de la démocratie. Son courage et ses initiatives dans ce sens sont reconnus par tous ses camarades militants.

Au service de la nation, il a été exemplaire et un modèle de dirigeant. Oui, un fin stratège à qui les autorités de transition ont, malgré elles, reconnu dans un communiqué la qualité de ‘’Grand Serviteur de l’Etat’’.

Sur le plan politique, SBM fut un meneur d’homme, intrépide. Une bête politique craint et respecté de ses adversaires qui l’ont surnommé ‘’le Tigre’’ eu égard à son courage et la force de ses idées et sa conviction.

En ce jour fatidique, il a décidé de ranger les armes et pour de bon. Il laisse orphelins sa famille, ses camarades politiques et le peuple malien.

‘’Assassinat politique’’,  ‘’une mort programmé’’, ont dénoncé ses amis étrangers, à l’image du président nigérien.

Mourir est la volonté de Dieu, certes. Mais mourir en détention et faute de soins ; cela indigne toute âme sensible. La disparition de Soumeylou Boubèye dans des conditions misérables est une tâche noire sur le tableau de la Transition. Lui refuser des soins devrait peser sur la conscience des autorités et pour toute la vie. Et pour cause, cet homme ne devrait pas finir ses jours de la sorte. Il a mérité de la nation. Ce mérite lui a valu les hommages soutenus et la foule incommensurable qui a tenu à l’accompagner à sa dernière demeure.

Pour sûr, le Mali perd en lui l’un de ses dignes fils. Il pourra désormais dormir en paix au regard du riche héritage qu’il a légué aux générations futures.

Puisse Allah t’accorder le repos éternel au paradis.

Dors en paix le Tigre, car ton passage sur Terre a laissé des traces.

Hamadoun Mahamane

MALI / CEDEAO TOUJOURS LE STATU QUO : A quoi jouent les autorités ?

Rien qu’à cause des sanctions qui sont aujourd’hui insupportables pour les populations, les autorités maliennes devraient arriver à un compromis avec la CEDEAO en proposant un chronogramme raisonnable. Au lieu de cela on entretient la crise en prolongeant la souffrance des paisibles citoyens qui ne demandent rien d’autres qu’un minimum vital. Le Mali pourrait- il continuer à vivre en autarcie ? Les autorités sont-elles conscientes de la souffrance du peuple ? A quoi jouent les autorités maliennes ?

Nombreux étaient les maliens à penser que le sommet du 25 mars 2022 allait être celui de la dernière chance pour le gouvernement pour sortir de la crise, ou du moins pour lever les sanctions inhumaines qui asphyxient l’économie et étouffent les citoyens, c’était sans connaître l’agenda de nos autorités. La montagne a encore accouché d’une maigre souris, car les sanctions ne sont pas levées faute de propositions fiables. Pour rappel le point d’achoppement entre les autorités maliennes et la CEDEAO est le chronogramme. Alors que le gouvernement malien continue à s’accrocher à 24 mois l’organisation sous régionale propose entre 12 et 16 mois, avec une différence de quelques mois. Si tant est qu’aucun sacrifice n’est de trop pour préserver les intérêts de son peuple alors Comment peut on faire souffrir ce même peuple à cause de quelques mois ? Mieux encore pourquoi ne pas accepter la proposition faite par la CEDEAO et commencer à poser des actes? Aujourd’hui à part les résultats engrangés par l’armée sur le terrain, rien ne bouge sur les autres plans. Les réformes ne sont pas engagées. Le consensus qui aurait dû être la base de toute réforme est presqu’impossible. Désormais le Mali est véritablement dans l’oeillet du cyclone. En brouille avec ses voisins, en rupture avec la communauté internationale, a  l’intérieur les acteurs censés collaborer pour la réussite se regardent en chiens de faïence. Cette situation ne présage nullement un lendemain meilleur. Qui pour dire à  Assimi Goïta qu’il est en train de filer du mauvais coton?

Qui encore pour dire au colonel qu’il est encore jeune et qu’il doit préserver ses arrières, donc pour cela il doit se réconcilier avec tout le monde. Le jusqu’au boutisme ne paie pas en politique. A ce rythme il est à parier qu’il a toutes les chances  d’échouer et que l’espoir que sa venue au pouvoir à  susciter risque de se transformer en arme contre lui. Et pourtant la solution est à portée de mains, il suffit d’avoir un esprit de discernement et d’écouter les conseils des plus avertis pas ceux des laudateurs et des chercheurs de strapontins qui étaient ,sont et seront à  tous les banquets de la République. Trois petites propositions, l’acceptation de la proposition de 16 mois de la CEDEAO, afin de souffler un peu financierement, car les sanctions seront progressivement levées. La deuxième proposition serait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qui permettra d’avoir un large consensus sur les réformes qui sont indispensables pour sortir des crises à répétition, la troisième proposition serait d’accorder de l’importance aux grandes priorités, sécurité, réformes, bonnes élections. Tour autre projet serait diversion.

Youssouf Sissoko

VISITE DE MOUSSA MARA DANS LE CERCLE DE KATI : « Nous devons aider les autorités de la transition afin de sortir le pays de la situation actuelle »

Ce vendredi 11 Mars 2022, l’ex-Pm Moussa Mara accompagné d’une forte délégation a effectué des déplacements dans les villages de Djinkoni, Dagaba, Salla, Karamôkôbougou, Moribougou et Sikoulou, tous de la commune de Gabakôrô Droit dans le cercle de Kati.

Au cours de sa visite, Moussa Mara a eu à échanger avec les forces vives de ladite commune. Les échanges ont porté sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Elles sont d’ordre sanitaires, agricoles, scolaires. Selon le visiteur, cette initiative vise à s’imprégner des problèmes dans les zones moins fréquentées par les dirigeants du pays. « L’objectif de ma venue chez vous est de connaitre les préoccupations des uns et des autres afin de les faire savoir aux dirigeants actuels du pays, afin de trouver ensemble des solutions idoines. Concernant les questions relatives à la transition, il a invité tous les maliens à soutenir les autorités actuelles pour le bien de tous et la stabilité du Mali. «Nous devons aider les autorités de la transition afin de sortir le pays dans la situation à laquelle notre pays est plongé. On le fait pour nous même »’’, a-t-il dit.

A ses dires, cette visite ne s’inscrit pas dans le cadre d’une campagne électorale mais plutôt un moyen pour être auprès des populations des zones reculées oubliées depuis l’indépendance à nos jours par beaucoup d’acteurs politiques. Les habitants de ces villages, tout en reconnaissant les efforts de Moussa Mara, ont tenu à remercier l’ex-pm pour ces visites qui contribueront à un développement durable.

S’agissant du financement des projets destinés aux femmes et aux jeunes, il promet de faire son mieux une fois la fin du bras de fer opposant le Mali à la communauté internationale.

Arrivé à Moribougou, Moussa Mara a assisté à la cérémonie de remise de diplôme à des jeunes de cette localité située dans le cercle de Kati à quelques dizaines de kilomètres de la capitale malienne(Bamako).

 

Bechir Ben Haidara

ATTRIBUTION FRAUDULEUSE DES LOGEMENTS SOCIAUX AU MALI KOURA : A quand les résultats des enquêtes promises par les autorités ?

Le Mali Koura tant vanté par les autorités de la transition et tant espéré par le peuple malien semble être une grosse illusion tant les pratiques décriées et reprochées aux anciens régimes qui se sont succédé au Mali ont refait surface et de la manière la plus impétueuse. L’attribution frauduleuse des logements sociaux est désormais le symbole du Mali Koura en déperdition. Jamais une attribution des logements sociaux n’a été aussi scandaleuse que celle de la transition d’Assimi Goïta et de Choguel Kokala Maïga. A des noms fictifs sur la décision se sont ajoutés des quotas octroyés à ceux qui n’en ont pas besoin, en passant par des noms de ministre en fonction ou la fille du premier ministre. Il a fallu qu’il y ait pression pour que le ministre en charge de la question suspende afin de permettre au Président de la Transition d’abroger la décision. S’il faut saluer le courage d’Assimi Goïta pour avoir abrogé la décret, il est tout à fait inadmissible qu’une nouvelle commission soit mise en place sans situer les responsabilités et sévir contre tous les coupables de cette frauduleuse attribution. A quand les premiers résultats des enquêtes sur l’attribution frauduleuse des logements sociaux sous la transition du Mali Koura ? La nouvelle commission d’attribution doit-elle réellement travailler sans connaitre les tenants et les aboutissants, au risque de tomber dans le même piège que la précédente ? Assimi Goïta et Choguel sont-ils blancs comme neige dans cette affaire ?

Attendue pour être le premier test grandeur nature de la transition qui a fait sienne la refondation du Mali Koura, l’attribution des logements sociaux a prouvé que le nouveau Mali n’est qu’un mirage et que les mauvaises pratiques qui avaient pignon sur rue sous l’ancien régime d’IBK demeurent toujours pour ne pas dire qu’elles se sont même aggravées. Ce qui est aberrant c’est l’attitude ambiguë et suspicieuse  des plus hautes autorités de la transition, qui pour calmer les ardeurs et la colère des victimes ont simplement pris la décision de dissoudre la fameuse commission et évoqué l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. Comment ceux qui ont affirmé de la manière la plus solennelle que rien ne sera plus comme avant pourraient simplement se limiter à une banale dissolution de la commission et son remplacement par une autre sans punir les coupables de la forfaiture pour donner l’alerte aux membres de la nouvelle commission ? C’est cette question qui est sur toutes les lèvres pour enfin arriver à la conclusion que les plus hautes autorités seraient impliquées dans la frauduleuse attribution d’où leur lenteur.

Le Mali Koura une grande illusion

C’est sans nul doute la première grande bourde dans la gestion des affaires sous les autorités du Mali Koura, portant ainsi un coup dur sur le processus d’édification du nouveau Mali, celui de nos rêves. Sans présager l’issue des enquêtes, nombreux sont les maliens qui ne croient plus à une issue diligente et heureuse pour qu’il n’y ait plus des telles pratiques sous le magistère des grands défenseurs du Mali nouveau. Et qu’on soit sûr d’une chose le chantier de l’édification du Mali Koura serait une grande illusion si les autorités ne se montrent pas fermes et qu’elles acceptent que l’enquête arrive rapidement à terme avant d’engager la nouvelle commission dans une aventure à l’issue incertaine voire périlleuse. En effet, il est nécessaire d’aller jusqu’au bout pour que les résultats des enquêtes, suivis de sanctions des fautifs puissent dissuader non seulement les membres de la nouvelle commission d’attribution, redonner confiance aux postulants, mais aussi et surtout permettre à l’opinion de renouveler sa confiance aux autorités fortement entamée. La bombe est loin d’être désamorcée car les heureux bénéficiaires dont la liste vient d’être annulée ne se sentent pas concernés par la dissolution de l’ancienne commission et entendent se faire voir si leurs noms ne figurent pas sur la nouvelle liste.

En définitive, le peuple, au nom de qui la justice est rendue, attend impatiemment les résultats des enquêtes autour de la rocambolesque affaire d’attribution des logements sociaux, avant même le début des travaux de la nouvelle commission, car il y va de la crédibilité des autorités qui nous gouvernent et rassureraient tous les postulants qui ne trouveraient pas à redire le cas échéant.

Youssouf Sissoko

MAHMOUD DICKO AUX AUTORITES DE LA TRANSITION : « Il faut éviter l’excès et la démesure »

Très discret depuis sa dernière sortie où il a fait de graves révélations, l’imam Mahmoud Dicko a profité de son sermon du vendredi pour jeter des pierres dans la mare des autorités de la Transition qu’il invite à être mesurées. Ce, sans les nommer.

« Il n’y a pas plus puissant que le bon Dieu, capable de mettre fin au monde en un clic. Mais, il ne le fait pas. Cela, parce qu’il est patient et tolérant. » C’est par ces mots qu’il introduisit sa séance de prêche. Dans son habitude de parler en parabole, l’imam a affirmé qu’il faut de la retenue en toute chose. Et qu’il faut savoir se limiter, même en position de force. « Dans la prise de parole ou dans les faits, il faut éviter la démesure parce que la vie est faite de beaucoup de jours », a-t-il clamé.

Selon lui, c’est une recommandation du Prophète Mohamed (Paix et salut sur Lui) aux croyants d’être modéré et humble. Mahmoud Dicko a expliqué que tout devient facile lorsqu’on reste modeste.

Comme pour tancer le Premier ministre Choguel K. Maïga avec qui ses relations ne semble plus au beau fixe, le leader religieux a soutenu : « Lorsque vous parlez avec arrogance et mépris, même ceux qui n’ont rien contre vous en voudront juste parce que vous avez parlé avec excès. Se bomber la poitrine et tenir des propos va-t’en guerre engendre des regrets parce que le monde t’empêchera. Et il le fera sans doute », a pesté l’imam. Il a ajouté qu’un être humain doit éviter de tomber dans l’excès avec des propos et des actes démesurés, que cela soit dans les relations humaines ou en diplomatie.

Mahmoud Dicko a déclaré que l’être humain doit posséder au moins l’une des qualités du Prophète Mohamed (Paix et salut sur Lui) et que cela soit su des collaborateurs et l’entourage. Selon lui, le règlement de compte et la vengeance sont prohibés par la religion musulmane.

Il conclut son sermon par appeler à la retenue, au pardon et à l’union sacrée qui, dit-il, permettent de surmonter n’importe quelle adversité.

Dieu veille !

Harber MAIGA

 

BRAS DE FER MALI / CEDEAO : Un terrain d’entente en gestation

Les autorités de la transition du Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne mangent pas dans la même assiette depuis un certain moment. Chaque camp tente de défendre son intérêt, mais ce n’est pas la solution. Vu que le Mali est un des pays clés de cette organisation sous régionale. Le bras de fer s’achemine vers sa fin. Un terrain d’entente est en pleine gestation pour amorcer une solution à cette crise.

Le 23 janvier, après avoir rencontré le président  Nana Addo Dankwa Akufo, président de la République du Ghana, non moins président en exercice de la CEDEAO, le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a rencontré hier à Koulouba le président de la transition, Assimi Goïta.

L’objectif de  cette mission est de trouver un terrain d’entente entre la CEDEAO et le Mali. Quasiment, tous les pays de l’Afrique se retrouvent au sein de cette organisation africaine qui a dépêché une mission afin que le Mali et CEDEAO puissent s’entendre. L’Union Africaine s’est mêlée à cette brouille entre le Mali et la CEDEAO. Le bras de fer  prendra fin à l’horizon en voyant  l’implication de la plus grande structure africaine pour un terrain d’entente.

Bientôt, les sanctions financières et économiques et la fermeture des frontières entre le Mali et les pays de la CEDEAO prendront fin.

Dans les jours à venir les sanctions seront levées. Cette mésentente n’arrange pas personne. Les pays sont liés. L’UA a même dit, lors sa dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS), que c’est impossible d’organiser les élections à date indiquée. De ce fait, elle opte pour 16 mois au plus. Donc, nous pouvons dire que la plus grande structure africaine est partante pour la prorogation du délai de la transition. C’est maintenant aux autorités maliennes de voir si ces 16 mois les arrangent pour tenir les élections afin que les sanctions de la CEDEAO soient levées.

À la fin de l’audience, l’émissaire de l’Union Africaine a martelé que le continent africain et ses partenaires doivent soutenir le Mali, dépasser cette crise conjoncturelle et asseoir un État fort dans l’intérêt du peuple malien, de la région et de l’ensemble du continent.

C’est sûr que cette mission de l’Union Africaine portera fruit dans les jours à venir entre le Mali et la CEDEAO.

 

D. SANOGO

STABILISATION DES PRIX : Les autorités veillent au grain

Malgré la morosité de la conjoncture économique mondiale due au Covid-19 et l’embargo imposé au Mali par la Cedeao, le gouvernement, soucieux du panier de la ménagère, déploie des efforts considérables pour maintenir les prix des denrées de première nécessité à un niveau accessible à la bourse des Maliens. « Il n’y a pas de feu en la demeure », rassure la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (Dgcc).

Contrairement à certaines informations tendant à créer la panique au sein de l’opinion publique nationale, le ministère de l’Industrie et du Commerce, à travers la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (Dgcc) en collaboration avec les opérateurs économiques du pays, mettent les bouchées doubles pour soulager les consommateurs. En plus des efforts financiers, notamment les subventions à hauteur de plusieurs dizaines de milliards F CFA et l’abandon de plusieurs autres droits au cordon douanier à l’importation, la Dgcc est résolument engagée contre les spéculateurs et les contrevenants à la réglementation commerciale. Ainsi, la situation des prix des produits sur le marché se présente comme suit :

Le sucre local pour contenir l’inflation

Aujourd’hui, le prix du sucre importé connaît une légère augmentation sur le marché. Selon une note technique de la Dgcc, cela s’explique par une insuffisance de l’offre sur les marchés de consommation en raison de la non disponibilité de la production locale de Sukala et de N-Sukala estimée à 8.893 tonnes et la mise en tierce détention de plus de 16.000 tonnes de sucre importé au profit des créanciers gagistes.

Aussi, soutient-elle que l’absence du sucre local sur le marché national est consécutive à la volonté des directions des unités sucrières à céder la tonne à 436 600 F CFA TTC.

Ce niveau de prix carreau-usine, rapporte le document, ne garantit pas le prix au consommateur de 500 FCFA/kg fixé par arrêté n°2021-4712/MIC-SG du 15 novembre 2021. D’où la sensible inflation observée sur le marché.

Par ailleurs, la note informe qu’en dépit de l’octroi d’une subvention à la consommation sous forme de baisse de 50% de la base taxable au cordon douanier à l’importation de 60 000 tonnes de sucre, le prix CIF (coût, assurance et fret) port africain s’est établi depuis plus de trois mois à 583 euros, contre 375 euros en décembre 2020, soit une hausse de plus de 50%.

Et de rappeler que la commercialisation du sucre local s’effectue dans le cadre d’un programme dit de jumelage qui subordonne l’importation du sucre à l’achat préalable et à l’écoulement de toute la production des unités sucrières.

Ainsi, au titre de la campagne 2021-2022, la production cumulée de Sukala et de N-Sukala en prévision est évaluée à 81.000 tonnes, contre un besoin annuel de consommation nationale de 350.000 tonnes environ, soit un gap de 269.000 tonnes à importer.

Pour contenir l’inflation, le gouvernement a pris des mesures qui sont en cours, notamment: la diligence de la signature des contrats de Sukala et de N-Sukala sur la base d’un prix de 370.000 F CFA TTC afin de garantir au consommateur l’achat du kilogramme à 500 F CFA ; le dégagement d’un couloir d’évacuation du sucre en cours dans les navires et en attente au niveau des ports de transit.

Tension maîtrisée sur les prix du gaz et du ciment

La situation des prix du gaz butane et du ciment est sous haute surveillance, soutient la note technique de la Dgcc. Elle explique que depuis plusieurs mois, le marché de ces produits connaît des tensions résultant des facteurs endogènes et exogènes.

S’agissant du ciment, la note justifie l’augmentation du prix par la baisse de la production nationale et le ralentissement du flux des importations à partir de la principale source d’approvisionnement du Mali. Cela a été observé bien avant l’adoption des sanctions de la Cedeao.

La baisse de la production nationale est aussi consécutive à une panne technique survenue au niveau de la principale usine de production de ciment (Diamond Cement).

A ce titre, il faut rappeler que la consommation journalière de ciment est estimée à 10 000 tonnes, dont la moitié seulement est assurée par la production nationale qui n’est satisfaite présentement qu’à hauteur d’un quart.

Concernant le gaz butane, le document rapporte que le prix CIF Dakar est passé de 270 800 F CFA en décembre 2020 à 585 000 F CFA en novembre 2021.

Et d’ajouter que compte tenu du prix fournisseur et des obligations liées au respect des prix subventionnés des bouteilles de 2,75 et 6 kg fixés respectivement à 1 335 FCFA et 2 910 FCFA, certains opérateurs gaziers ont choisi de renoncer aux opérations d’importation en attendant la révision de la structure des prix et le paiement de plusieurs mois d’arriérés de subvention en souffrance.

Lutte implacable contre la spéculation

Il est fréquent qu’en période de crise, certains commerçants soient tentés de spéculer sur les prix des produits, créant ainsi une inflation injustifiée. Les services techniques de la Dgcc, conformément à leur mission quotidienne, ont décidé d’intensifier les contrôles au niveau des marchés. Ainsi, en application de l’arrêté n°2021-4712/MIC-SG du 15 novembre 2021 portant administration des prix du riz brisure non parfumé, de l’huile alimentaire, du sucre et du pain, des équipes de brigades de la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence appuyées par des éléments de la police nationale ont été déployées sur le terrain.

Elles ont appréhendé plusieurs contrevenants contre qui des procès-verbaux ont été dressés et des lourdes sanctions prononcées conformément à la réglementation en vigueur.

Ces équipes de contrôle, il faut le rappeler, vérifient non seulement l’effectivité des prix indicatifs plafonds, mais également la régularité des transactions en exigeant la négociation des stocks anciens détenus avant l’embargo à leurs prix de revient majorés de la marge bénéficiaire habituellement pratiquée. Et la note technique est formelle : aucun dérapage des prix de quelque nature que ce soit ne sera toléré.

Par ailleurs, les autorités appellent les consommateurs à la sérénité et rassurent qu’il n’y a aucune raison de paniquer. Car la situation est sous contrôle, malgré la crise que vit le pays.

Dieu veille !

Harber MAIGA

PROLONGATION DE CINQ ANS PROPOSEE PAR LES AUTORITES A LA CEDEAO : L’Opposition malienne se trompe-t-elle de combat ?

Après les Assisses Nationales de la Refondation qui ont rassemblé l’ensemble des couches socioprofessionnelles du Mali et dont les résolutions et les recommandations sont exécutoires, une frange de la classe politique s’insurge contre cette volonté populaire et fait feu de tous bois. Réunis en conférence de presse unitaire au siège du PARENA pour, disent-ils, défendre « les principes démocratiques du pays », Djiguiba Keita et ses compagnons de lutte comme Amadou Koita exigent un retour à l’ordre constitutionnel par la voie d’élections dans les délais les plus courts possibles. L’opposition malienne se trompe-t-elle de combat ? Pourquoi fait-elle de la tenue des élections la seule et principale règle condition pour un retour à l’ordre constitutionnel ? 

Si l’opposition pouvait comprendre que les enjeux vont au-delà de ce qui est apparent, de la durée de cinq ans ou dix ans ou même six mois, mais que c’est le destin de l’Afrique qui se joue au Mali. Cette défiance, ce non catégorique vis ç vis de la puissance coloniale et même de l’occident ne restera pas impuni. L’Opposition malienne prépare déjà le lit pour l’occident qui a besoin aujourd’hui de soutiens locaux pour son machiavélique projet d’isolement, de harcèlement et de pression de tous genres contre le Mali. Elle ouvre les hostilités en montant d’ores et déjà la pression sur les autorités actuelles dont le pêché mignon a été la proposition de cinq ans comme durée de la transition. Cet argument de prolonger de 5 ans la transition suffit-il pour mettre en branle toute une République ? Pour rappel le Mali cherche sa voie depuis le coup d’Etat du 18 Aout 2020, donc une déstabilisation de plus sonnera forcement le glas de son unité, de son intégrité et même de sa souveraineté, car l’ennemi n’est pas loin et il est aux aguets.

 Pourquoi un tel tôlée général après l’annonce du chronogramme par les autorités à la CEDEAO, alors même que c’est une proposition susceptible d’être revue à la baisse ? Il est clair que si le chronogramme proposé par le gouvernement de la transition n’est pas réaliste ou réalisable, qu’on le revoit, c’est normal car une transition n’a pas pour vocation de résoudre tous les problèmes de la Nation, mais elle doit pouvoir poser les jalons d’un Mali dont les fondements résisteront aux soubresauts et autres instabilités permanentes. Donc pour ce faire un temps relativement long est nécessaire pour non seulement pacifier le pays, mais aussi et surtout faire des réformes institutionnelles idoines pour un nouveau Mali. Au lieu d’ouvrir un front il serait plutôt nécessaire qu’un dialogue franc sans apriori et sans condition préalable s’instaure entre la classe politique et les autorités durant cette transition, afin de débattre de toutes les questions même celles qui fâchent.

Une opposition vindicative et à la solde des forces obscures ?

Rien qu’à en juger par les propos virulents tenus par les animateurs de la conférence de presse unitaire dont en voici quelques extraits : « Des gens qui sont venus au pouvoir par la rue et qui veulent s’imposer par la ruse, de dix-huit mois à cinq ans, ça dépasse tout entendement. C’est un pas de recul totalement inadmissible. » « Nous nous rendons compte que ces autorités de la transition n’ont pas été à la hauteur. Donc, il faut que nous nous retrouvions, en tant que Malien, pour décider d’une nouvelle feuille de route, et avoir de nouvelles autorités de la transition qui auront comme seule mission de sécuriser le pays et d’organiser les élections présidentielles et surtout générales pour un retour à l’ordre constitutionnel », Ces propos va-t’en guerre ne sont pas du genre à faciliter un rapprochement des positions qui deviennent de plus en plus antagoniques et irréconcialiables et cela au grand dam du peuple malien, mais au grand bonheur des ennemis de notre pays qui ne misent que sur nos divisions et nos divergences

En définitive, Si tant est que les maliens dans leur écrasante majorité sont convaincus que la seule solution pour une transition réussie reste le consensus, alors les autorités ont désormais le devoir d’élargir les institutions, CNT, gouvernement aux opposants pour permettre à  ce pays millénaire, en conquête de sa nouvelle indépendance, celle qui se fera certainement  dans la douleur, de pouvoir atteindre ses nobles  objectifs.

Youssouf Sissoko