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URD: Le feuilleton judiciaire encore loin de son épilogue

La Cour d’Appel, à l’issue de son audience du 7 septembre 2022, a confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune V du district de Bamako du 4 Avril 2022 relatif au congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 de l’Union pour la République et la démocratie (URD). Du coup, elle a confirmé la légalité et la légitimité de l’élection de Gouagnon Coulibaly à la présidence du Bureau politique national (BPN) du parti de la poignée de main. Mais, le président intérimaire (1er vice-président du parti) promet de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême.

Il faut rappeler que le Pr. Salikou Sanogo avait exercé son droit de recours contre le jugement N°130 du 4 avril 2022 du Tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako… La décision rendue n’a pas été en sa faveur !

APRES SA LEGITIMITE, LA COUR D’APPEL CONFIRME LA LEGALITE DE GOUAGNON COULIBALY : le Successeur de Soumaïla Cissé à la tête de l’URD tend la main à ses camarades

Le feuilleton juridico-politique continue au sein de l’Union pour la République et la Démocratie, URD, avec le deuxième round de la procédure judiciaire en cour, à savoir celui de la Cour d’Appel qui vient de confirmer la décision du tribunal de la Commune V, faisant désormais de Gouagnon Coulibaly le successeur légal et légitime de feu Soumaïla Cissé à la tête de l’URD. Cette deuxième étape qui était selon les juristes proches de Gouagnon, la plus cruciale semble baliser le terrain pour le désormais président de l’URD en l’occurrence Gouagnon Coulibaly, ancien député de Kati, ancien directeur de campagne de feu Soumaïla Cissé et membre fondateur de l’URD pour son installation au trône. Sans triomphalisme, le nouveau Président de l’URD semble tendre la main à ses camarades du camp opposé pour un grand rassemblement autour des idéaux de Soumaïla Cissé et pour le grand bonheur de nombreux militants du parti de la poignée des mains. Sera-t-il réellement entendu par les membres du camp adverse ? Salikou Sanogo, le leader du camp opposé va-t-il faire la paix avec Gouagnon Coulibaly en acceptant un compromis ? Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?

C’est sans ambages que la Cour d’Appel de Bamako , dans un arrêt qu’elle a rendu le mercredi 7 septembre 2022, a confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune V du District de Bamako. En effet, le 04 Avril 2022, le Tribunal de grande instance de la Commune V avait validé le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah. C’est ce congrès qui a élu à l’unanimité des délégués présents M. Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD pour succéder à Feu Soumaïla Cissé arraché aux siens et à l’ensemble du peuple malien. Le Tribunal de la Commune V avait validé ce congrès et l’élection de M. Coulibaly à la tête du parti. Cette décision a été attaquée à la Cour d’Appel par Salikou Sanogo et ses partisans aux fins d’annuler purement et simplement ce congrès. A la surprise générale des plaignants la Cour d’Appel de Bamako a confirmé la décision du Tribunal de la Commune V qui avait donné à M. Coulibaly la légalité  après  la légitimité acquise lors du congrès  extraordinaire. Autrement dit le tribunal de la Commune V a validé tous les résultats qui y sont issus, parmi lesquels l’élection de Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD, l’annulation de la décision de suspension et de radiation des membres. C’est cette décision qui a été confirmé par la Cour d’Appel.

Après cet arrêt de la Cour d’Appel, comme une réponse du berger à la bergère, le camp Salikou Sanogo a publié un communiqué  dans lequel il entend exercer un pourvoi en cassation contre le dit arrêt de la Cour d’Appel dès sa notification. Autrement dit , ils demanderont  à la Cour Suprême de casser cet arrêt. Pour rappel la saisine de la Cour suprême est un droit sauf qu’il n’est pas suspensif et qu’après cette étape il y a deux autres étapes, comme pour dire que le  feuilleton judiciaire, à l’échelle nationale est loin d’être terminé. La saisine de la Cour Suprême  a certes une valeur juridique importante, mais son incidence est minime sur le cours des événements, car M. Gouagnon Coulibaly et ses partisans se préparent à prendre fonction dès que la grosse d’exécution sera disponible.

En effet, sans triomphalisme, Gouagnon Coulibaly serait dans des bonnes prédispositions à tendre la main à Salikou, le premier vice-président de l’URD et tête de proue des contestataires, afin de bâtir ensemble l’URD, l’héritage de Soumaïla Cissé qui est leur dénominateur commun.

Gouagnon Coulibaly sera-t-il réellement entendu par le camp adverse ?

Toute la question est à ce niveau surtout quand on sait qu’il y a des faucons de part et d’autre qui ne veulent rien céder et qui sont prêts à aller jusqu’au bout de leur logique malsaine. Seront-ils suivis par les militants du parti qui n’aspirent qu’à la paix et à la cohésion ? la réponse est non ils ne seront pas suivis par leurs partisans qui en ont assez de cette situation qui n’honore ni les militants encore moins les sympathisants qui croient en l’URD. Donc le nouveau Président de l’URD peut bien réussir sa toute première mission, celle de rassembler tous les militants de l’URD. Ce challenge est largement à sa portée, surtout qu’il jouit d’une très grande légitimité au sortir du congrès extraordinaire, que d’aucuns qualifient  d’historique. Quant au camp Salikou il doit comprendre que n’ayant pas la légitimité et après avoir perdu les deux manches judiciaires, il est de bon ton qu’il se rallie au camp majoritaire surtout que nul ne quitte son poste jusqu’au congrès ordinaire. Que les partisans de deux bords comprennent que sans union, sans rassemblement aucune victoire ne serait  possible.  C’est pourquoi il est temps de sortir du feuilleton judiciaire pour trouver une solution politique.

Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?

L’adage selon lequel toute guerre finit toujours autour d’une table de dialogue sied bien au cas de l’URD. Quelle que soit l’issue de l’imbroglio judiciaire toutes les deux tendances sortiront très affaiblies donc la meilleure issue sera celle du règlement politique en faisant seulement la paix des braves. Donc le Président  Gouagnon  Coulibaly a un rôle important à jouer à cette phase. Quant à Salikou, pour le peu de temps qui lui reste sur la scène politique, il doit être un vecteur de paix et de rassemblement pour une sortie honorable. Comme pour dire que rien n’est encore perdu pour  l’URD qui regorge des cadres compétents, il suffit juste d’une petite volonté politique pour reconstruire le parti de la poignée des mains.

Youssouf Sissoko

PRÉSIDENTIELLE 2024 : Situation compliquée pour l’UDD et l’URD

On savait que Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra et Tièman Hubert Coulibaly sont prêts à se battre pour être candidats à la prochaine présidentielle. Mais l’affaire Paramount sur laquelle enquête la justice malienne vient aboutir à des mandats d’arrêt international contre ces personnalités.

En plus des trois hommes politiques, l’enquête vise aussi Babaly Bah, un ancien patron d’une banque de la place. La justice a lancé ce mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur des présumés détournements de biens publics, faux et usage de faux. Dans le box des accusés, il y a les deux nouveaux cadres, non des moindres, du parti de la poignée de mains : Dr. Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra.

Boubou et Igor sont deux hommes qui ne partagent pas que leur adhésion à un parti politique d’avant-garde: l’URD. Ils ont eu tous les deux à gérer le portefeuille du ministère de l’Economie et des Finances sous le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta. Avec ce mandat d’arrêt international lancé contre deux de leurs camarades, c’est la débandade chez certains militants actifs de l’Union pour la République et la démocratie (URD). Le parti de feu Soumaïla Cissé, qui était au bord de l’implosion, pourrait guérir ses plaies.

En effet, Boubou Cissé, ancien Premier ministre, et Mamadou Igor Diarra, ancien ministre de l’Economie, ont adhéré à l’URD en 2021. Mais le parti ne s’est jamais bien porté avec leur arrivée à cause des querelles de leadership

Cette poursuite est un coup dur pour ceux qui avaient entrepris une lutte intestine au sein de l’URD, afin de renverser le président par intérim, le Pr. Salikou Sanogo.

Cette dissidence dont fait partie Mamadou Igor Diarra et Boubou Cissé est en justice dans le règlement d’un différend autour du leadership du parti. Le bureau parallèle qu’ils ont mis en place pour faire pièce à l’autorité de Salikou Sanogo est dirigé par Gouagnon Coulibaly, un cadre chevronné du parti. La question est de savoir ce qui adviendra de cette dissidence, puisque Mamadou Igor et Boubou Cissé font partie des principaux bailleurs de fonds, ceux qui tiraient les ficelles.

Avec les mandats d’arrêts lancés contre ces deux hommes, le clivage au sein de l’URD est appelé à disparaître. En réalité, les frondeurs contre Salikou voulaient préparer le terrain à la candidature de Boubou Cissé à la prochaine présidentielle. On pense surtout que le vieux Salikou est plutôt favorable à Me. Demba Traoré qui souhaite être aussi le candidat du parti.

Pour certains, les velléités de Mamadou Igor Diarra pour la candidature de l’URD à la présidentielle ne sont autres choses qu’un subterfuge visant à fractionner les voix pour favoriser Boubou Cissé. Selon ce schéma, Igor se porte candidat à la candidature pour ensuite soutenir Boubou Cissé. D’ailleurs, Igor et Boubou étaient tous les deux parmi les signataires d’une pétition visant à débarquer Salikou Sanogo.

UDD, son patron et les affaires

Autre personnalité visée par le mandat d’arrêt international : Tièman Hubert Coulibaly, le président de l’Union pour la démocratie et le développement(UDD). L’ambition présidentielle de Tièman n’est plus un secret. Ancien ministre de la Défense, Tièman Hubert est soupçonné d’être impliquée dans un dossier de détournement de fonds de la loi de programmation militaire. Mais le patron de l’UDD est aussi un opposant farouche à la transition qui a trouvé refuge en Côte d’Ivoire.

Tièman Hubert Coulibaly est proche de plusieurs entreprises dont certaines sont sous pression. Ainsi, des chamboulements sont en cours pour mieux sécuriser les aéroports du Mali, cibles potentielles d’attaques ennemies. Pour faire face à la menace sécuritaire, le Mali a pris le soin de se doter de radars très performants et d’un système de batterie équipé de lanceurs de missiles comme le S-300 des Russes.

Le défi est de mieux travailler au sein des services déployés dans les aéroports. On se souvient que la société d’assistance aéroportuaire du Mali, ASAM SA est un maillon important des aéroports maliens et Tièman Coulibaly en était administrateur. Au moment où les autorités découvrent que les aéroports du Mali avaient été utilisés par des voyageurs suspects, on se demande quel rôle l’ASAM pourrait jouer dans l’avenir de la sécurisation du pays.

L’arrestation des 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako-Sénou rend les choses compliquées pour l’agence qui doit son contrat à des accointances politiques selon certaines sources. Pour être efficaces, les autorités ont besoin d’avoir des prestataires engagés pour que les aéroports ne soient pas utilisés par des hors la loi.

Selon ses responsables, ASAM s’était préparée à plusieurs sortes de dangers. Ainsi, elle obtient sa validation R3 de l’Union européenne. Depuis les tentatives d’attentats aux colis piégés survenus en 2010, la Commission européenne a modifié sa législation aérienne et a mis en place une réglementation destinée à s’assurer de la sûreté du fret et de la poste à destination des Etats membres de l’Union. Les différents acteurs de la chaîne logistique doivent impérativement être validés RA3 (Agent habilité d’un pays tiers) pour continuer à exporter vers l’Union européenne. Une validation RA3 est le gage de l’engagement et du respect des conditions de sûreté par les entités concernées.

Dans les faits, l’obtention du statut RA3 suppose en effet la mise en place et le respect de certains dispositifs relatifs, entre autres, au recrutement et à la formation du personnel, aux procédures d’acceptation du fret, à la surveillance des expéditions une fois l’inspection filtrage effectuée, à un système de contrôle qualité. Suite à sa demande, la Société d’assistance aéroportuaire du Mali (ASAM-SA) a donc fait l’objet d’une visite de validation par un validateur UE de sûreté aérienne, chargé de s’assurer que l’entité était en conformité avec les objectifs d’une liste de contrôle établie par l’Union Européenne et de réaliser un rapport de validation.

A en croire les commentaires, grâce à cette validation, ASAM-SA est partie intégrante de la chaîne de sûreté du fret et est à même d’assurer le flux ininterrompu de colis de ses clients vers l’ensemble de l’Union européenne. Pour la direction de l’entreprise, cette labellisation faisait office de grande première, l’aéroport de Bamako Sénou étant en effet l’un des premiers aéroports africains à compter un opérateur ayant obtenu ce statut.

Mais des questions restent posées au sujet de l’efficacité de l’ASAM dont les responsables estiment que c’est un symbole fort pour toute l’économie africaine qui s’appuie à l’heure actuelle sur une croissance supérieure à 5% et qui devrait s’accélérer dans les années à venir. « Dans ce contexte d’essor pour le continent, la capacité d’exporter ses marchandises vers l’Europe est stratégique pour le développement de la région, et l’aéroport de Bamako a pour ambition de porter cette dynamique », soulignait la direction de l’entreprise.

Oumar KONATE

BRAS DE FER AUTOUR DE LA PRESIDENCE DE L’URD : La justice confirme Gouagnon Coulibaly, Salikou Sanogo sommé de faire la passation dans 72h

La crise née au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD) en 2021 après le décès du président du parti, l’honorable Soumaïla Cissé, le 25 décembre 2020, est loin d’être terminée. Dans un verdict rendu public, le lundi 04 avril 2022, le tribunal de la commune V du district de Bamako a confirmé « l’élection de Gouagnon Coulibaly en qualité de Président de l’URD. Ce verdict fait suite au congrès extraordinaire tenu le 16 Janvier 2022 et qui a plébiscité Monsieur Gouagnon Coulibaly pour succéder à l’honorable Soumaila Cissé, rappeler à Dieu. Après cette décision de justice, l’URD est désormais dirigée par Gouagnon Coulibaly et le Pr Salikou Sanogo est obligé de faire la passation de pouvoir dans un délai de 72 heures. Par cette bataille judiciaire fratricide enclenchée entre les deux camps, les héritiers de feu Soumaïla Cissé ont-ils refusé de laver le linge sale en famille ? Cette bataille judiciaire ne va-t-elle pas sonner le glas de l’union et du rassemblement des militants et sympathisants de l’URD ?  Le désormais Président légal et légitime va-t-il prendre son bâton de pèlerin pour réunir tous les militants autour des idéaux défendus par Soumaila Cissé ?    

Comme une réponse du berger à la bergère, après la décision du tribunal de grande instance de la commune V, dans un communiqué rendu public, le 4 avril 2022 et qui circule sur les réseaux sociaux, la tendance du Pr. Salikou Sanogo a réagi à ladite décision. Ainsi c’est dans un ton empreint de colère que le Président par intérim a accueilli cette décision du tribunal de la commune V. Par conséquent il a informé ses partisans que « les voies de recours appropriées seront exercées contre ladite décision à l’effet de permettre à la Cour d’appel de Bamako de réexaminer le dossier »

Pour rappel, le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au palais de la culture Amadou Hampaté Ba a porté au perchoir de l’URD Monsieur Gouagnon Coulibaly par une écrasante majorité du peuple du parti de la poignée des mains, avec 54 sections sur 55. Ce plébiscite a donné une telle légitimité que la justice ne pouvait que se conformer à cela pour ne pas susciter des remous sociaux aux conséquences incommensurables. Donc auréolé de cette légitimité, Monsieur Gouagnon Coulibaly vient d’ajouter une nouvelle corde à sa guitare pour la rendre mélodieuse. Incontestablement il jouit désormais d’une double qualité, la légitimité et la légalité. Ainsi pour ne pas avaler facilement l’amère couleuvre, le camp Salikou Sanogo a fait le choix d’attaquer la décision de justice par un appel à la cour d’appel.

En effet, Monsieur Sanogo et les siens reprochent au camp Gouagnon de vouloir casser le parti en organisant un congrès extraordinaire. Faux, retorque le camp Gouagnon qui dit avoir respecté les statuts et règlement du parti en réunissant les 2 /3 des membres du BEN/ URD pour la tenue du congrès extraordinaire. Qu’il soit dit en passant ce congrès extraordinaire, objet de contestation, avait un seul point à l’ordre du jour, à savoir l’élection d’un président à la tête du parti après le constat de la vacance de poste consécutive au décès de l’Honorable Soumaila Cissé. Pour Monsieur Gouagnon et ses partisans l’intérimat n’est nullement statutaire et par conséquent il ne saurait être un droit pour s’éterniser à un poste dont on a pas été élu.  Donc la justice en statuant en toute indépendance et après avoir examiné les dossiers a tout simplement donné raison à Gouagnon Coulibaly et a sommé le Professeur Salikou Sanogo de passer la main à Monsieur Coulibaly dans un délai de 72 heures sous peine de payer une astreinte de 500 000 f CFA par jour de retard.

Déboussolé par cette décision de justice, le camp Salikou Sanogo persiste et signe que la convocation du congrès extraordinaire qui a élu Gouagnon Coulibaly est irrégulière et viole les textes du parti. C’est pourquoi au lieu de s’avouer vaincu il fait non seulement appel de la décision du tribunal de la commune V, mais aussi et surtout convoque au pôle économique pour faux et usage de faux.   La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si la fracture n’est pas déjà consommée entre les deux tendances qui se battent pour le contrôle de l’URD. Il faudrait certainement faire appel au leadership du nouveau président Gouagnon Coulibaly pour recoller les morceaux et préserver la mémoire de feu Soumaila Cissé.

En définitive, nombreux sont les observateurs qui prédisent déjà le même sort à l’URD qu’aux autres grands partis de l’échiquier politique malien à savoir après la mort du leader charismatique, l’éclatement programmé. Les cadres et militants du parti de la poignée des mains vont-ils exorciser ce démon ?

Assitan Diakité

GOUAGNON COULIBALY LE 3IEME PRESIDENT ELU DE L’URD : Après sa légitimité, sa légalité vient d’être confirmée par la justice

Le feuilleton juridico-politique de l’Union pour la République et la Démocratie, URD est sur le point de connaitre son épilogue, après la décision du tribunal de la commune V qui vient de valider l’élection de l’Honorable Gouagnon Coulibaly comme Président légal du parti de la poignée des mains. Il ne manquait que cette légalité à Monsieur Coulibaly après son plébiscite par les militants du parti de Soumaila Cissé lors du congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022. Gouagnon Coulibaly est Sans nul doute le troisième Président élu à la tête de l’URD après Younoussi Touré et Soumaila Cissé. La décision du tribunal de la commune V du District de Bamako a non seulement donné raison au peuple URD qui a massivement voté pour l’honorable Gouagnon Coulibaly, mais aussi et surtout devrait clore ce chapitre pour passer à autre chose. La tendance Salikou Sanogo va-t-elle entendre de cette oreille ? La minorité va-t-elle continuer à prendre en otage la grande majorité en démocratie ? Son pourvoi en appel n’est-il pas juste pour amuser la galerie ?

C’est par une décision du tribunal de la Commune V, rendu public le 4 avril 2022, que l’honorable Gouagnon Coulibaly a été confirmé Président de l’URD. L’ordre a été alors intimé au ¨Président par intérim de céder sa place à celui qui a été élu par les militants de l’URD à la suite d’un congrès extraordinaire et cela dans les 72 heures qui ont suivi la décision. Au lieu de s’avouer vaincu et de remettre la clef, après cette double défaite, à savoir la tenue du congrès contre leur volonté et cette décision de justice, Salikou et ses partisans ont opté pour la politique de l’Autriche en faisant appel de cette décision à la Cour d’appel aux fins d’examiner à fond leur requête en annulation du congrès extraordinaire. La sagesse aurait dû gagner le septuagénaire en renonçant à toute procédure judiciaire dès lors où il a été désavoué par sa propre base qui est Sikasso et par le peuple URD dans son écrasante majorité, qui a porté au perchoir de l’URD M. Coulibaly avec  54 sections sur 55  présentes au congrès. Le Pr Salikou Sanogo puis que c’est de lui qu’il s’agit n’est-il pas l’otage d’un clan aux prétentions machiavéliques ?  Au crépuscule de sa carrière politique le Pr Salikou Sanogo connu pour son intégrité morale aurait dû refuser toute compromission pour sortir par la grande porte de l’histoire politique de notre pays.

Quel que soit l’issue de ce feuilleton juridico- politique le Professeur émérite aura laissé des plumes et verra son image écornée alors que le connaissant il n’aurait aucune ambition pouvant compromettre sa retraite politique. Quant aux partisans va-t’en guerre de Salikou Sanogo, ils doivent comprendre que la démocratie est la dictature de la majorité et en bons démocrates ils devraient renoncer à ce combat juridique à partir du moment où ils ont perdu la bataille politique en ne parvenant pas à empêcher la tenue du congrès. Le hic de la tendance de Salikou Sanogo est qu’elle ne pourrait réclamer le contrôle de l’entièreté d’aucune section, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Comment peut-on gagner un combat politique quand on ne jouit pas d’une popularité, celle qui confère une grande légitimité ? Tout porte à croire que la tendance Salikou Sanogo a perdu non seulement cette bataille, mais aussi la guerre car elle n’a le soutien ferme et entier d’aucune structure à la base du parti

En définitive, Gouagnon Coulibaly peut désormais commencer à savourer sa victoire en adoptant une posture de chef et en élaborant dès maintenant sa stratégie d’animation et de rassemblement des cadres et militants du parti autour des idéaux défendus par Soumaila Cissé jusqu’à son rappel à Dieu le 25 décembre 2020. Il revient à Gouagnon Coulibaly de prouver qu’il peut bien remplir l’abyssal trou très profond laissé par le charismatique président Soumaila Cissé. Il doit rassembler les militants et cadres au-delà de l’URD.

Youssouf Sissoko

PARTIS POLITIQUES : Comment survivre au père fondateur ?

Aujourd’hui, l’Union pour démocratie et la République (URD) et le Rassemblement pour le Mali (RPM) sont au bord de l’implosion à cause des querelles de leadership suite au décès de leurs fondateurs. Et pourtant, il existe des textes clairs censés mettre ces partis à l’abri de telles querelles. Mais, toutes les tendances les interprètent en leur faveur afin de s’approprier le fauteuil vacant du père fondateur. Une réalité qui menace aujourd’hui de nombreuses chapelles politiques maliennes, surtout celles issues directement du mouvement démocratique.

On ne le dit pas souvent, mais le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA créé en 1994) a presque disparu de l’arène politique nationale depuis le décès de son père fondateur, Pr. Mamadou Lamine Traoré, le 21 juillet 2007 à Bamako. Cette éminence grise est l’une des toutes premières abeilles à quitter la «Ruche» de Bamako-coura parce que ne se retrouvant plus dans sa gestion.

Il a été suivi par la suite par feu Soumaïla Cissé et feu Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK qui ont quitté l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) presque pour les mêmes raisons que le professeur de philosophie. Le premier a lancé sur les fonts baptismaux en  juin 2003 l’Union pour la République (URD) avec des militants dissidents de l’Adéma. Il s’agit des cadres et des militants qui ont véritablement soutenu la candidature de Soumaïla Cissé à la présidentielle de 2002. Considérant avoir été lâché par une partie non négligeable de l’Adema-Pasj, le regretté «Soumi Champion» a créé sa propre chapelle avec sa troupe de fidèles.

La rupture entre la «Ruche» et feu IBK est aussi liée aux élections de 2002. Considéré par ses partisans comme le dauphin naturel du président  Alpha Oumar Konaré, donc le candidat idéal pour sa succession, Ibrahim Boubacar Kéita a été  combattu et poussé vers la sortie par le clan dit «CMDT» (Compagnie malienne le développement textile) avec les Mme Sy Kadiatou et son époux (Ousmane Sy), Ali Nouhoum Diallo… Soumaïla Cissé…  Il crée le Rassemblement pour le Mali (RPM) en juin 2001. Et ils sont nombreux ceux qui pensent qu’il aurait remporté la présidentielle de 2022 s’il n’avait pas été injustement écarté du second tour qui a opposé les défunts ATT à Soumaïla Cissé. Cela aurait certainement changé la donne politique dans notre pays car nous sommes convaincus que le IBK de 2002 aurait eu plus de marge de manœuvre pour bâtir le pays que celui qui a été plébiscité en 2013 et dont le règne a été chaotique pour le pays.

L’URD et le RPM au bord de l’implosion

Ironie du sort, ce sont les amis et les héritiers de Soumaïla Cissé (arraché à l’affection des siens en le 25 décembre 2020) et d’Ibrahim Boubacar Kéita (qui a tiré sa révérence le 16 janvier 2022) qui sont aujourd’hui devant la justice à cause des querelles de leadership. Ce qui vient conforter ceux qui pensent que les partis politiques maliens ont du mal à survivre aux personnalités qui les ont créés.

Ce qui arrive aujourd’hui à l’Adema (toujours minée par des querelles de clans), surtout à l’URD et au RPM peut aussi empoisonner demain le CNID de Me Mountaga Tall, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, la SADI de Dr Oumar Mariko, ASMA-CFP de feu Soumeylou Boubèye Maïga et, dans une moindre mesure, le Parena de Tiébilé Dramé. Il faut rappeler que le Parena et la Sadi sont déjà issus de dissidences au sein du Congrès national d’initiative démocratique-Faso Yiriwa Ton (CNID-FYT).

L’un des facteurs de déstabilisation de nos partis politiques est sans doute lié au fait que les courants idéologiques (transformés en clans dans la réalité malienne) n’y sont pas tolérés. Cette existence est pourtant essentielle puisque permettant à tous de s’exprimer aisément sur la vie du parti, de critiquer les décisions et de faire des propositions pour réorienter le débat politique en son sein. Dans le Mali démocratique, on cherche par tous les moyens à étouffer ces courants considérés comme des rébellions et ainsi poussé à la dissidence. Et chaque fois qu’un clan échoue à prendre le contrôle d’une formation politique, il quitte pour fonder une nouvelle chapelle autour d’une personnalité charismatique aux yeux des dissidents.

Ce qui nous amène au second facteur qui fait que nos partis survivent mal ou ont des difficultés à garder leur vitalité après le père fondateur : le culte de la personnalité ! Il se traduit généralement par une admiration excessive, une adulation du leader par les cadres et les militants au détriment de l’idéologie qui doit sous-tendre l’existence de chaque parti politique. Ainsi, tout se ramène à la personnalité du leader. Il devient alors imprudent de critiquer ses décisions car émettre des avis contraires ou revendiquer un débat contradictoire peut suffire à faire de vous un ennemi lorgnant sur son siège présidentiel.

Malheureusement, ce culte est surtout entretenu par des laudateurs, qui en tirent les dividendes, que par le leader lui-même ou par le cercle de ceux qui ont adhéré au parti par convictions politiques. Et une fois que le leader vénéré s’efface, pour une raison ou une autre, le conflit de leadership devient inévitable entre les profiteurs et les militants convaincus. C’est à cela que nous assistons aujourd’hui au niveau du RPM et de l’URD.

Comment sortir de cette situation ? Nous pensons qu’il faut remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique. Que le partage d’une idéologie soit plus fort que le culte voué à une personnalité. En la matière, difficile d’attribuer une idéologie précise à un parti politique malien. Même si certains se réclament de l’International socialiste (ADEMA, RPM) et d’autres des «Libéraux» d’Afrique. Cette appartenance ne se sent pas dans la vie quotidienne de ces formations, dans leur animation…

Remettre l’idéologie au cœur de l’activité politique est donc ce que nous privilégions. Mais, la réflexion est ouverte et chacun doit y apporter sa contribution parce que la stabilité des partis politiques peut-être non seulement un signe de vitalité démocratique, mais également un faveur de cohésion voire de stabilité du pays !

Moussa Bolly

CACOPHONIE A LA TÊTE DE L’URD : Le sort du parti se joue devant la justice

Le Tribunal de grande instance de la commune V a rendu public son verdict ce lundi 4 Avril 2022, dans l’affaire opposant Gouagnon Coulibaly à Salikou Sanogo pour la présidence du parti Union pour la République et la Démocratie (URD). Le second a aussitôt appel de la décision.

La justice a enfin tranché entre les deux cadres qui prétendent conduire la destinée du parti de feu Soumaïla Cissé. Elle est en faveur de celui qui a été élu lors du dernier  Congrès tenu le 16 janvier 2022. Il s’agit de Gouagnon Coulibaly.

Pour rappel, le Président par intérim Salikou Sanogo avait contesté l’élection de Gouagnon Coulibaly. Conséquence : l’instauration d’une sorte de bicéphalisme  à la tête du parti.

A cet effet, Salikou Sanogo et ses alliés avaient pris la décision n°002-2022 BEN-URD, le 05 février 2022 d’exclure et suspendre certains cadres de l’URD dont Gouagnon Coulibaly. C’est à la suite de cela que  Gouagnon Coulibaly a porté l’affaire devant la justice.

Ainsi, le Tribunal a rendu son délibéré le 4 avril dernier 2022, légalisant le congrès extraordinaire de l’Urd tenu le 16 janvier dernier.

Le Tribunal statuant par jugement contradictoire, en premier ressort ;  Rejette les fins de non-réception opposées par Monsieur Salikou Sanogo.  Déclarer l’action de Monsieur Gouagnon Coulibaly recevable.  Juge ses demandes bien fondées.  Confirme l’élection de Monsieur Gouagnon Coulibaly en qualité de Président du parti politique URD à l’issue du congrès extraordinaire du 16 janvier 2022. Ordonne à Monsieur Salikou Sanogo, précédemment président par intérim du parti, de procéder à la passation de service de la  présidence du parti, dès le 3è jour de la notification de ce jugement, sous astreinte de 500 000 F/CFA par jour de retard.  Autorise Monsieur Gouagnon Coulibaly à accéder au siège du parti.  Déclare nulle la décision N°002-2022 BEN-URD, du 05 Février 2022 portant exclusion et suspension des cadres de l’URD.  Ordonne l’exécution provisoire de ce jugement.  Rejette la demande reconventionnelle.  Met les dépens à la charge de Monsieur Salikou Sanogo”, peut-on lire sur la décision de justice du Tribunal.

Par ailleurs, Salikou Sanogo a publié un communiqué dans lequel il a attaqué cette décision à la Cour d’appel.

 

Jiadata MAIGA

CULTE DE LA PERSONNALITE ET CANDIDATURES NATURELLES AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES : Vers une évolution des mentalités ?

La crise au sein des deux premières forces politiques du Mali (Rassemblement pour le Mali et l’Union pour la République et la démocratie) est interpellatrice et doit servir de leçon pour les présidents qui souhaitent s’éterniser à la tête de « leurs » partis.

Les groupements politiques au Mali ont tendance à être arrimés par une seule et unique personne qui, par la suite, devient le candidat naturel. A ce titre, le président, fondateur du parti, est le seul financier. Ses désirs et ses ordres, même au détriment des intérêts du parti, sont suivis à la lettre. Il ferme très souvent la porte à toute contradiction, régnant en seul capitaine à bord d’un bateau. Oubliant totalement le caractère collectif du parti.

C’est à cette difficulté que les partis de feu Soumaïla Cissé et feu Ibrahim Boubacar Keita se trouvent confrontés. La véritable erreur des pères fondateurs de ces partis, c’est de n’avoir pas préparé de successeur capable de diriger les hommes après eux. Or, chacun de ces deux illustres hommes (IBK et Soumi) avaient maintenu le culte de la personnalité autour de leur modeste personne et ont régné en maîtres incontestables, candidats naturels du parti au scrutin présidentiel. Cela a eu pour effet après leur décès de créer une sorte de clanisme qui a supplanté les statuts et Règlement intérieur dont le respect s’impose à tous. Les deux partis sont en ce moment engouffrés dans une bataille sans précédent de tendances, chacune se croyant plus légitime à revendiquer l’héritage du père fondateur. Certains se sont même retrouvés devant les juridictions compétentes. Qu’ils soient départagés ou pas, selon bon nombre d’observateurs, « plus rien ne sera comme avant ». « La déchirure a impacté de façon significative la cohésion du groupe », confie une source proche de l’URD qui requiert l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est que chaque tendance souhaite garder l’héritage des défunts pour conquérir Koulouba, rien d’autre.

Ce qui se passe au sein de ces deux formations interpelle fortement les dirigeants des partis politiques qui se sont érigés en seuls maîtres du jeu.

Abdrahamane Baba Kouyaté

 

 

CRISE DE LEADERSHIP AU SEIN DE L’URD : Pr Salikou Sanogo entre entêtement et manipulation

Alors que le peuple URD dans son écrasante majorité, plus des 2/3 des membres du BEN et plus de 90 % des sections, a porté son choix sur l’honorable Gouagnon Coulibaly, lors du dernier congrès extraordinaire, le premier vice-président, le Pr Salikou Sanogo continue à s’agiter. Il a même poussé l’outrecuidance jusqu’à convoquer une réunion extraordinaire du Bureau Exécutif National, BEN, alors qu’il ne semble plus avoir ni la qualité encore moins la légitimité. Cette situation entretenue par certains partisans du premier vice-président, avec la complicité de la famille de Soumaila Cissé, ne fera que fragiliser le parti de la poignée des mains. Soumaila Cissé qui a voulu bâtir un parti où seules les valeurs de travail d’humilité, de solidarité et de compétence comptent, retournera dans sa tombe en voyant ces pratiques d’une autre époque. Va-t-on vers une longue bataille judiciaire ? Après le plébiscite de Gouagnon Coulibaly par le peuple URD, lui donnant une légitimité jamais égalée, la justice n’aura-t-elle pas pour seule mission de vérifier la légalité de son élection ? Pourquoi le camp minoritaire continue-t-il à prendre en otage l’URD ? A-t-il du soutien au sommet de l’Etat pour vouloir fouler aux pieds tous les principes sacrosaints des statuts de l’URD ?

Nombreux sont les observateurs de la scène politique malienne à s’interroger sur l’après Soumaila Cissé. Ce charismatique Président tombé les armes politiques à la main, semble laisser des héritiers incompatibles, voir opposés à tout point de vue. Ils sont aujourd’hui à Hue et à Dia pour le contrôle du parti. Deux camps sont ouvertement en conflit, celui de l’honorable Gouagnon Coulibaly et le camp de Salikou Sanogo. Il est tout à fait normal après le décès du leader charismatique de l’URD qu’était Soumaila Cissé, que les ambitions soient exprimées, Mais quand on n’a pas les moyens de ses ambitions on tombera forcement dans la prétention, telle semble être le cas du premier vice-président  Salikou Sanogo, qui s’accroche à un fauteuil que les militants du parti lui ont retiré le 16 janvier lors du congrès extraordinaire. Le hic est que le premier vice-président ne pourrait même pas se targuer d’avoir le soutien d’une quelconque section, même celle de Sikasso supposée être sa base. Il  ne saurait revendiquer aucune légitimité .

En effet, Cette crise de leadership devrait connaitre son épilogue avec  la tenue le 16 janvier 2022 d’un congrès extraordinaire pour non seulement clarifier les positions des uns et des autres, mais aussi et surtout élire un cadre à la tête du parti afin de mettre fin au bicéphalisme à la tête de l’URD. Les militants ont tranché de la plus belle des manières en élisant l’honorable Gouagnon Coulibaly. Selon nos informations pour la tenue de ce congrès extraordinaire les statuts du parti prévoient les 2 /3 des membres du BEN ou encore ceux des sections. Selon les mêmes sources le quorum avait été largement atteint et l’innovation majeure, d’après notre interlocuteur, a été, pour le Collectif pour la sauvegarde de l’URD, CPS /URD, de convier les Maires et les secrétaires généraux des sous sections de l’URD avec voix consultatives au congrès du 16 janvier 2022,  pour ne pas laisser le moindre doute sur la légitimité de Gouagnon Coulibaly.  Comment après ce plébiscite, le premier vice-président, qu’il soit même Président intérimaire, pourrait encore s’entêter à convoquer une réunion extraordinaire du BEN sans se référer au Président nouvellement élu par les militants de l’URD ? Si la démocratie est la dictature de la majorité, comment une minorité peut vouloir s’imposer et même prendre en otage une majorité ? La justice seule à la réponse à cette question.

Pour les analystes que nous sommes, l’attitude du premier vice -président relèverait du déni de droit et de démocratie et tout porte à croire que  s’il persiste dans son aventure sans issue ce qu’il a des soutiens au haut sommet de l’Etat, comme en atteste d’ailleurs la présence des ministres URD à la conférence de Presse animée par le Pr Salikou Sanogo. Il n y a plus l’ombre d’aucun doute que le premier vice-président de l’URD est manipulé sciemment ou inconsciemment par des gens aux agendas politiques cachés.

Puis que nul n’est au-dessus de la loi, la justice qui semble désormais marqué son territoire saura trancher en toute indépendance et mettre fin à cet imbroglio politique. En attendant l’épilogue de ce long feuilleton judiciaire dont le premier épisode est attendu dans les jours voire les semaines à venir, C’est bonjour la théâtralisation politique au sein du parti de Soumaila Cissé, car tout porte à croire qu’après celle du premier vice- président Salikou Sanogo,  le Président de l’URD issu du dernier congrès extraordinaire, l’honorable Gouagnon Coulibaly, fort de sa légitimité, organisera sa cérémonie de présentation des vœux au nom de l’URD dans les jours à venir et conviera ses camarades pour une réunion statutaire du BEN/URD.

En définitive, la justice, a encore du pain chaud sur sa planche, car le Mali Koura tant chanté ne tient que par elle seule maintenant.

Youssouf Sissoko

Pr Salikou Sanogo ou Gouagnon Coulibaly : Un bicéphalisme ‘’monstrueux’’ à la tête de l’URD

La dislocation de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), vue de loin au lendemain du décès de son président fondateur Soumaïla Cissé, se précise. L’élection de Gouagnon Coulibaly comme président sonne le glas de du leadership du Pr Salikou Sanogo qui crie à la violation des textes. Un bicéphalisme, créé par les clans Me Bemba et Dr Boubou Cissé, prend ainsi corps au sommet du parti. 

Les dés d’une fissure de l’URD sont jetés le dimanche 16 janvier dernier lors du congrès extraordinaire du parti de la poignée de main. De fait, à la suite dudit congrès, l’ancien député élu à Kati, Gouagnon Coulibaly, non moins membre fondateur du parti s’est confié les rênes du parti, à l’unanimité des 1204 délégués ayant répondu présents.

Ce congrès, à en croire aux affidés du Coulibaly, met fin à une gestion « chaotique » du parti par le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo, non moins 1er vice-président du parti. L’« URD is back », avait clamé le nouvel homme fort de l’URD considérée comme « engluée dans l’immobilisme ».

En effet, tout est parti du choix du porte étendard du parti aux élections présidentielles initialement prévues pour le 27 février prochain, mais qui seront reportées à une date ultérieure, pour cause de prorogation de la Transition politique en cours. Deux camps s’opposent : le clan de Me Demba Traoré et celui de Dr Boubou Cissé, les deux candidats potentiels aspirant au fauteuil de porte-étendard. Le président intérimaire Salikou Sanogo, accusé de maintenir le statu quo au sein du parti, est soupçonné par le Collectif pour la Sauvegarde de l’URD d’être acquis à la cause de Me Demba. S’en suivront des manœuvres renouvellement des instances dirigeantes du parti, notamment trouver un remplaçant de feu Soumaïla Cissé à la présidence du parti.

L’élection de Gouagnon Coulibaly, réputé être proche de l’ancien Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, est donc la conséquence des manœuvres. « Ce congrès extraordinaire, 1er du genre depuis la création du parti en juin 2003, pour pourvoir au poste laissé vacant par le décès du regretté Président Soumaïla Cissé s’est tenu sur fond de divergences profondes au sein du parti. En effet, depuis le rapt, puis le rappel à DIEU de notre président, feu Soumaïla Cissé, l’URD est en proie à des dissensions et contradictions internes nées de la gouvernance clanique et non transparente du parti par une direction en panne de leadership et de légitimité, incarnée, hélas, par quelques individus, au mépris de l’écrasante majorité des membres du BEN. Cette situation inédite et inacceptable a conduit de nombreux camarades à se mobiliser au sein du Collectif pour la Sauvegarde de l’URD », a fait croire la 3ème vice-présidente du parti, Mme COULIBALY Kadiatou Samaké, lors de l’ouverture du congrès. Cette dernière a argué que le congrès régulières car convoqué par la majorité qualifiée des 2/3 des membres du (Bureau exécutif national (BEN), en conformité avec les dispositions de l’article 58 des statuts du parti.

Mais, cette élection est considérée comme une farce par le clan Pr Salikou Sanogo, qui crie la nullité du congrès. Certes. Il l’a fait savoir le samedi 22 janvier 2022 lors de la présentation de vœux de nouvel an 2022 du parti à la presse. Mais, l’option judiciaire n’est pas à exclure comme l’a préconisé le deuxième vice-président Iba N’Diaye.

« Il y a des difficultés aujourd’hui, qui puisent leurs sources dans beaucoup de frustration », admet Me Boubacar Karamoko Coulibaly, avant de poursuivre : « Aucun texte du parti ne dit pas que c’est le président qui choisit le candidat du parti. Ce qui est certains, l’URD est un parti qui a un texte, sortons des susceptibilités de crises. C’est une crise de croissance, le linge sale sera lavé en famille dans le respect des textes du parti. Rien ne peut se faire dans l’anarchie. Il faut éviter le procès en sorcellerie ».

La stratégie de défense est à priori la valorisation du président par intérim. « Nous n’avons rien à cacher, l’URD est un part de transparence, Pr Salikou Sanogo est un homme de grande probité », a déclaré Me Coulibaly. Car feu Soumaïla Cissé, « l’absent le plus présent, est un homme de rassemblement, d’union et de solidarité ».

L’urgence pour le parti du feu Soumaïla Cissé est, selon Me Boubacar Karamoko Coulibaly, le rassemblement, « au-delà de son cercle d’influence ». « Que le peuple de l’URD ne se trompe pas sa position, ce pays repose sur une partie de l’URD : FSD, M5-RFP dans lesquels compte l’URD. Si l’URD se disloque, le mur de la transition se fissure », a-t-il averti. Cependant, Me Coulibaly a appelé ses camarades à rester « soudés et solidaires », car l’URD a une idéologie à suivre.

« Le congrès n’est pas convoqué par le Bureau Exécutif » conformément à l’article 58 du parti, soutient le clan du Pr Salikou Sanogo, qui nie tout « bicéphalisme à l’URD ».  « Nous allons sur les valeurs et les principes de Soumaïla Cissé. Nous n’allons pas sur les principes individualistes. Les textes nous donnent raison contre ceux qui veulent tordre le coup aux textes. Nous sommes dans la mouvance du rassemblement », a déclaré le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo. Et le deuxième vice-président Iba N’Diaye de marteler : « Ceux qui sont allés au congrès sont dans un combat sans issue. Ce congrès est nul. »

Le bicéphalisme est, quoi que soutienne le clan Sanogo, réel à l’URD. Nul ne peut cacher le soleil pas avec sa main. La seule voie de sortie de crise que s’offrent Pr Salikou Sanogo et camarades est la justice, comme l’a préconisé le deuxième vice-président N’Diaye dans une interview projetée à l’occasion.

Cyril Adohoun