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Toumani Diabaté et le London Symphony Orchestra : revue Kôrôlén – un équilibre inégal

Les rangs massés du LSO menacent de submerger la délicatesse culbutante de la kora de Diabaté dans cet enregistrement live de 2008.

La musique malienne n’a pas de plus grand émissaire que le maestro de la kora Toumani Diabaté, qui depuis 1988 a défendu sa patrie avec ses propres albums exquis et une série de collaborations qui dépassent les frontières qui vont du groupe de flamenco Ketama au joueur de banjo Béla Fleck, en passant par Damon. Albarn, le tromboniste de jazz Roswell Rudd et le compositeur brésilien Arnaldo Antunes. Ce virage avec le London Symphony Orchestra vient d’une performance Barbican en 2008, dans laquelle Diabaté et une poignée de stars maliennes ont allié leur musique à de riches arrangements orchestraux – un rappel, comme l’a noté Diabaté, que « notre musique est plus ancienne que Beethoven ».

C’était un geste typiquement audacieux, bien que parfois le classicisme s’avère un partenaire encombrant pour ses mélodies de kora dégringolantes. Les réglages restent sagement discrets pour des morceaux comme Mama Souraka et Elyne Road, se contentant d’ajouter des tourbillons de cordes et des bois hochant la tête. Ailleurs, la direction du LSO, menée par Clark Rundell, s’avère erratique. Il y a une coda orchestrale enjouée pour Moon Kaira, mais le balafon de type xylophone danse sur un air beaucoup plus jazzé, tandis que les cordes de la kora, du violon et du violoncelle rivalisent plutôt que se complètent. La finale de Mamadou Kante Keita présente la voix émouvante de feu Kasse Mady Diabaté, qu’un faux apogée lyrique submerge dûment. Une soirée spéciale, mais faite à la fois de gouffres et de confluences.

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