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CHEMIN DE FER : La fin d’une longue attente

La bonne humeur de la ministre des Transports et des Infrastructures était perceptible lorsqu’elle donnait, mercredi 13 juillet 2022, le top départ du premier essai blanc du train de transport-voyageurs entre Bamako et Kayes. Mais l’enthousiasme des populations riveraines de la voie ferrée était beaucoup plus expressif. Sur les 400 kilomètres qui séparent la capitale et la ville de Kayes, la foule n’a pas manqué à l’appel du train qui roulait à nouveau après des années d’arrêt.

L’évènement a regroupé du monde à la gare ferroviaire de Bamako, le matin du 13 juillet. La locomotive CC-2207, avec ses 7 voitures-voyageurs, a pris le départ à 08h45mn à la gare ferroviaire de Bamako, à destination de Kayes (la Cité des Rails). Pour cette phase d’essai, l’honneur est revenu à Mme Alima Mariko, mécanicienne de son état, de conduire le train d’essai qui fait renaître l’espoir pour les populations de la cité des rails.

Dans une interview accordée à la presse, le ministre Dembélé Madina Sissoko a salué l’accompagnement du Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui n’a jamais fait défaut tout au long de ce processus de relance du trafic ferroviaire au plan national. « C’est grâce à l’engagement constant du chef de l’Etat et au dévouement de Monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement, que les techniciens du secteur ferroviaire du Mali ont réparé entièrement deux locomotives et les voitures voyageurs pour assurer la liaison Bamako-Kayes par voie ferrée’ », a-t- elle dit.

La ministre a ajouté que prochainement le Mali va procéder à l’acquisition du complément des équipements mécaniques et outillages pour les travaux de voie, notamment la bourreuse et la mise en place d’un système de télécommunication. Il est prévu aussi l’acquisition des pièces de rechange qui sont indispensables pour entamer l’exploitation commerciale effective du train-voyageurs entre Bamako et Kayes.

Pour rappel, le gouvernement de la République du Mali a signé avec la société russe STM un mémorandum d’entente pour réhabiliter d’autres locomotives se trouvant dans les ateliers centraux de Korofina, en acquérir de nouvelles et réaliser l’étude de migration de la voie métrique vers la voie standard. A cet égard, les experts russes sont attendus à Bamako dans les jours à venir, à en croire les autorités.

Dans le cadre de la relance du trafic ferroviaire, une délégation ministérielle du Mali, conduite à Moscou, est entrée dans la phase active vendredi 20 mai 2022 avec la rencontre de la société russe Trading House STM.  La ministre des Transports et des Infrastructures et son collègue de l’Économie et des Finances ont eu une séance de travail fructueuse aux vues de la qualité et la sincérité des échanges.

La société russe Holding, qui appartient à Sinara–Transport Machines (STM), est un important fabricant et fournisseur de matériels roulants et d’équipements ferroviaires, y compris des locomotives diesel et électriques, des unités multiples électriques, des wagons de fret et des machines de voie pour la construction, la réparation et rénovation et la maintenance de la voie ferrée.

Après des échanges sur les aspects techniques, les deux parties ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente entre les deux parties pour déclencher le partenariat et entamer les travaux. Cette signature a été faite sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

Historique

C’est la relance du trafic sur une voie ferrée vieille de plus d’un siècle. Le projet de construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger est élaboré à la fin du XIXe siècle par le général Gallieni, commandant du Soudan français. L’objectif était de relier le fleuve Niger et le port de Dakar afin de permettre l’acheminement des matières premières vers la métropole. La construction de la ligne sera achevée au début du XXe siècle : le tronçon Kayes-Koulikoro sera inauguré en 1904 et la totalité de la ligne Dakar-Koulikoro, en 1924.

L’économie de l’Afrique occidentale française est en grande partie liée au secteur agricole, au sein duquel la culture de l’arachide joue un rôle croissant à partir des années 1920, puis des années 1930, et profite de la construction de la ligne de chemin de fer, puis un peu plus tard de cours très élevés au cours de la Seconde guerre mondiale.

À l’indépendance du Mali et du Sénégal, après l’éclatement de la Fédération du Mali, l’ancienne Régie des chemins de fer de l’Afrique de l’Ouest est scindée en deux compagnies distinctes, la Régie des chemins de fer du Mali (RCFM) et la Régie sénégalaise. Un accord entre le Sénégal et le Mali en 1962 détermine l’exploitation commune de la ligne par les deux régies.

Une grève a lieu en 1938 et la répression de l’armée fait six morts le 27 septembre 1938. En 1947, une grève des cheminots éclate et va durer plusieurs mois afin d’obtenir les mêmes droits que les cheminots français et une revalorisation de leur salaire. La grève dure du 11 octobre 1947 au 19 mars 1948 et aboutit à une augmentation des salaires de 20% malgré entre autres l’emprisonnement du leader syndical Ibrahima Sarr et le licenciement de grévistes. L’écrivain sénégalais Ousmane Sembène relate cette grève dans son roman Les Bouts de bois de Dieu publié en 1960.

Les difficultés de gestion et le manque d’investissements entraînent une dégradation des infrastructures et du matériel roulant. Les retards sont nombreux. En octobre 2003, le Sénégal et le Mali confient la gestion du réseau à un consortium franco-canadien, Transrail. Le capital de la société Transrail est réparti entre le repreneur canadien (51%), les États sénégalais et malien (20%), les salariés (9%), et des investisseurs privés maliens et sénégalais.

Oumar KONATE

COOPERATION ECONOMIQUE : L’axe Bamako-Nouakchott redynamisé

Dans le cadre du renforcement des relations de coopération économique entre le Mali et la Mauritanie, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, à la tête d’une forte délégation d’opérateurs économiques, a séjourné en République islamique de Mauritanie. A la clé, plusieurs conventions signées pour développer l’axe Bamako-Nouakchott.

En compagnie de son homologue mauritanien en charge du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass,  et celui de l’Equipement et des Transports, M. Mohamedou Ahmedou M’Haimid, les ministres ont coprésidé la cérémonie de signature du Protocole d’Accord sur le Transit Routier Inter-Etats des marchandises (Trie) entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali et la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie.

L’accord a été signé côté mauritanien par le Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de la Mauritanie, M. Ahmed Baba Ould Eleya, et côté malien par le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Monsieur Youssouf Bathily.

La signature de ce protocole d’accord, qui vise à faciliter les échanges commerciaux entre la Mauritanie et le Mali, intervient dans un contexte fortement marqué par l’embargo économique et financier imposé à notre pays par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest.

La convention vise à faciliter les échanges entre les deux pays en établissant une garantie officielle dans les transactions commerciales entre les acteurs économiques des deux pays.

Le ministre mauritanien du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme s’est réjoui de la signature de cet accord qui facilitera les transactions commerciales et encouragera les acteurs économiques des deux pays à œuvrer inlassablement dans l’accélération du processus de transit des marchandises. Cet accord, selon Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass, traduit clairement la volonté des autorités maliennes et mauritaniennes à travailler inlassablement au renforcement des relations économiques et fraternelles entre deux peuples unis «naturellement» par l’Histoire et la géographie. Elle soulignera la volonté de la Mauritanie d’accélérer et d’intensifier le rythme des échanges.

Prenant la parole, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, a magnifié la profondeur et l’authenticité des relations entre le Mali et la Mauritanie. Le ministre Ould Mohamed soulignera que ce Protocole d’’accord vise non seulement à accroitre le volume des échanges dans le domaine de la coopération économique entre les deux pays, mais aussi et surtout à renforcer les relations culturelles et sociales ancestrales, telles que voulues par M. Mohamed Ould El-Ghazaouani, président de la République Islamique de Mauritanie, et le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat du Mali.

Les différents domaines de coopération existant entre le Mali et la Mauritanie,  et les voies et moyens susceptibles de les renforcer davantage ont été au centre de la rencontre entre le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, et le ministre mauritanien des Finances.

Jean JACQUES

Transport et sécurité : Nextan Mali est là !

Une nouvelle société technologique pour la sécurisation et la dématérialisation du transport dénommée Nextan Mali a vu le jour au Mali. Elle a fait son lancement à la faveur d’un point-presse tenu ce vendredi 28 janvier dans la salle de conférence du ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. C’était sous la présidence de Bakary Doumbia, ministre dudit département.

Selon Salah Boubacar Daou, le projet Nextan Mali vise entre autres à sécuriser les usagers des moyens de transport, notamment d’automobile et les motos cyclistes contre le vol. Cela, grâce à un système d’alerte et de géolocalisation. A l’en croire, ce système permet en plus de géolocaliser, de couper le moteur d’un engin à distance en cas de vol. D’après l’administrateur général, Nextan permet également à l’État de recouvrir les recettes fiscales et la dématérialisation des documents de transport. Suivant ses propos, cette  nouvelle technologie aide de façon  efficace les agents de contrôle dans leurs tâches quotidiennes, mais aussi à sensibiliser sur la sécurité routière. C’est pourquoi Salah Boubacar Daou a affirmé qu’en mettant en œuvre cette technologie, les Maliens seront mieux protégés contre l’insécurité.

D’après lui, le projet Nextan Mali est un système made in Mali, par des développeurs maliens,  perfectionné et financé à hauteur de 47 milliards par le partenaire Nextan groupe, basé à Singapour, pour une durée de 5 ans. L’application de ce projet diminuera le chômage des jeunes, avec la création de plus de 600 emplois directs et plus de 7000 indirectes, et l’installation d’environ 103 agences à travers tout le pays, a expliqué l’administrateur général.

Pour sa part, Bakary Doumbia, ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, s’est félicité d’un dispositif innovant au bénéfice des mairies, des services des impôts, des transports, de la sécurité, des collectivités territoriales, et des usagers, avec un fort impact sur la lutte contre le chômage. Et de remercier la société Nextan pour l’initiative. Avant de lui rassurer de l’accompagnement du gouvernement à travers son département.

Jiadata MAIGA