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APRES SA LEGITIMITE, LA COUR D’APPEL CONFIRME LA LEGALITE DE GOUAGNON COULIBALY : le Successeur de Soumaïla Cissé à la tête de l’URD tend la main à ses camarades

Le feuilleton juridico-politique continue au sein de l’Union pour la République et la Démocratie, URD, avec le deuxième round de la procédure judiciaire en cour, à savoir celui de la Cour d’Appel qui vient de confirmer la décision du tribunal de la Commune V, faisant désormais de Gouagnon Coulibaly le successeur légal et légitime de feu Soumaïla Cissé à la tête de l’URD. Cette deuxième étape qui était selon les juristes proches de Gouagnon, la plus cruciale semble baliser le terrain pour le désormais président de l’URD en l’occurrence Gouagnon Coulibaly, ancien député de Kati, ancien directeur de campagne de feu Soumaïla Cissé et membre fondateur de l’URD pour son installation au trône. Sans triomphalisme, le nouveau Président de l’URD semble tendre la main à ses camarades du camp opposé pour un grand rassemblement autour des idéaux de Soumaïla Cissé et pour le grand bonheur de nombreux militants du parti de la poignée des mains. Sera-t-il réellement entendu par les membres du camp adverse ? Salikou Sanogo, le leader du camp opposé va-t-il faire la paix avec Gouagnon Coulibaly en acceptant un compromis ? Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?

C’est sans ambages que la Cour d’Appel de Bamako , dans un arrêt qu’elle a rendu le mercredi 7 septembre 2022, a confirmé l’ensemble des dispositions du jugement du tribunal de la commune V du District de Bamako. En effet, le 04 Avril 2022, le Tribunal de grande instance de la Commune V avait validé le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah. C’est ce congrès qui a élu à l’unanimité des délégués présents M. Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD pour succéder à Feu Soumaïla Cissé arraché aux siens et à l’ensemble du peuple malien. Le Tribunal de la Commune V avait validé ce congrès et l’élection de M. Coulibaly à la tête du parti. Cette décision a été attaquée à la Cour d’Appel par Salikou Sanogo et ses partisans aux fins d’annuler purement et simplement ce congrès. A la surprise générale des plaignants la Cour d’Appel de Bamako a confirmé la décision du Tribunal de la Commune V qui avait donné à M. Coulibaly la légalité  après  la légitimité acquise lors du congrès  extraordinaire. Autrement dit le tribunal de la Commune V a validé tous les résultats qui y sont issus, parmi lesquels l’élection de Gouagnon Coulibaly comme Président de l’URD, l’annulation de la décision de suspension et de radiation des membres. C’est cette décision qui a été confirmé par la Cour d’Appel.

Après cet arrêt de la Cour d’Appel, comme une réponse du berger à la bergère, le camp Salikou Sanogo a publié un communiqué  dans lequel il entend exercer un pourvoi en cassation contre le dit arrêt de la Cour d’Appel dès sa notification. Autrement dit , ils demanderont  à la Cour Suprême de casser cet arrêt. Pour rappel la saisine de la Cour suprême est un droit sauf qu’il n’est pas suspensif et qu’après cette étape il y a deux autres étapes, comme pour dire que le  feuilleton judiciaire, à l’échelle nationale est loin d’être terminé. La saisine de la Cour Suprême  a certes une valeur juridique importante, mais son incidence est minime sur le cours des événements, car M. Gouagnon Coulibaly et ses partisans se préparent à prendre fonction dès que la grosse d’exécution sera disponible.

En effet, sans triomphalisme, Gouagnon Coulibaly serait dans des bonnes prédispositions à tendre la main à Salikou, le premier vice-président de l’URD et tête de proue des contestataires, afin de bâtir ensemble l’URD, l’héritage de Soumaïla Cissé qui est leur dénominateur commun.

Gouagnon Coulibaly sera-t-il réellement entendu par le camp adverse ?

Toute la question est à ce niveau surtout quand on sait qu’il y a des faucons de part et d’autre qui ne veulent rien céder et qui sont prêts à aller jusqu’au bout de leur logique malsaine. Seront-ils suivis par les militants du parti qui n’aspirent qu’à la paix et à la cohésion ? la réponse est non ils ne seront pas suivis par leurs partisans qui en ont assez de cette situation qui n’honore ni les militants encore moins les sympathisants qui croient en l’URD. Donc le nouveau Président de l’URD peut bien réussir sa toute première mission, celle de rassembler tous les militants de l’URD. Ce challenge est largement à sa portée, surtout qu’il jouit d’une très grande légitimité au sortir du congrès extraordinaire, que d’aucuns qualifient  d’historique. Quant au camp Salikou il doit comprendre que n’ayant pas la légitimité et après avoir perdu les deux manches judiciaires, il est de bon ton qu’il se rallie au camp majoritaire surtout que nul ne quitte son poste jusqu’au congrès ordinaire. Que les partisans de deux bords comprennent que sans union, sans rassemblement aucune victoire ne serait  possible.  C’est pourquoi il est temps de sortir du feuilleton judiciaire pour trouver une solution politique.

Un règlement politique à l’amiable n’est-il pas opposable au feuilleton judiciaire ?

L’adage selon lequel toute guerre finit toujours autour d’une table de dialogue sied bien au cas de l’URD. Quelle que soit l’issue de l’imbroglio judiciaire toutes les deux tendances sortiront très affaiblies donc la meilleure issue sera celle du règlement politique en faisant seulement la paix des braves. Donc le Président  Gouagnon  Coulibaly a un rôle important à jouer à cette phase. Quant à Salikou, pour le peu de temps qui lui reste sur la scène politique, il doit être un vecteur de paix et de rassemblement pour une sortie honorable. Comme pour dire que rien n’est encore perdu pour  l’URD qui regorge des cadres compétents, il suffit juste d’une petite volonté politique pour reconstruire le parti de la poignée des mains.

Youssouf Sissoko

FORTE TEMPETE A LA PRIMATURE : Assimi pourra-t-il sauver la tête de Choguel ?

Le Premier ministre de la transition, depuis sa visite mal préparée d’Abou Dabi, ne connait pas de répit. Contrarié jusque chez ses propres compagnons du M5-RFP, le chef de gouvernement de la transition, Choguel Kokalla Maïga, qui fait face à une forte contestation politique, voit de plus en plus le ciel s’assombrir sur lui. On se demande aujourd’hui si le président de la transition, toujours réticent à une solution musclée à l’encontre du Premier ministre, pourra le sauver de la forte tempête qui le menace ?

Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de la transition, est désormais un homme politique traqué de toutes parts. L’homme, en si peu de temps, est parvenu à cristalliser sur lui toutes les tensions politiques. Qu’elles proviennent des propres entrailles de l’homme, à savoir au sein du M5-RFP, ou qu’elles émanent des profondeurs du marigot politique, les tensions politiques, fortes et violentes les unes que les autres minent le quotidien du maître de la Primature.

La dernière guéguerre en date, qui a vu un Choguel Maïga perdre son contrôle parmi les siens, est survenue ce jeudi, dans l’après-midi, quand le Premier ministre de la transition s’est déplacé dans les garages d’un de ses soutiens du M5-RFP, l’opérateur économique Jeamille Bittar, pour présider une réunion dudit mouvement qui a bien tourné au pugilat.

Sur les vidéos tournées par les hommes de Choguel, on voit le Premier ministre en personne s’expliquer sur un incident dont on a du mal à comprendre qu’il en est lui-même le propre instigateur.

Voici les faits relatés par Choguel Kokalla Maïga lui-même : un homme (dont il semble ignorer l’identité), parvient à se hisser à la réunion du M5-RFP. Une fois interpellé par le Premier ministre en personne, il s’est trouvé que l’intéressé n’était pas membre du comité stratégique dudit mouvement. Séance tenante, il sera expulsé manu militari de la salle par les éléments incontrôlés.

Problème ? L’homme en question, qui s’est fait expulser de la salle, n’était pas en odeur de sainteté avec le Premier ministre dont il ne cessait de critiquer l’approche de gestion, depuis un certain temps. Et puis, l’homme en question est un responsable du M5-RFP qui a participé avec le même Choguel Kokalla Maïga à de nombreuses réunions du comité stratégique sans recevoir aucune récrimination de ce genre de la part de ce dernier.

Dans tous les cas, cet incident de la réunion avortée du M5-RFP dans le QG de Jeamille Bittar a causé une grande effervescence au sein du M5-RFP, où de nombreuses voix, dans de nombreux segments dudit mouvement, ont dénoncé l’attitude du Premier ministre consistant à diviser les siens et à régner dans l’autoritarisme  dans le but de s’assurer du contrôle effectif du M5-RFP.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables du M5-RFP, surtout chez les jeunes, ont réagi brutalement à cette intrusion, jugée dangereuse, de Choguel qui œuvre manu militari à expulser un responsable du mouvement à une réunion parce que ce dernier ne souffle pas dans la même direction que lui et ne se gêne pas à lui faire savoir.

Pour beaucoup de responsables du M5-RFP, le fait que Choguel Kokalla Maïga, en sa qualité de Premier ministre, vient s’imposer à une réunion du M5-RFP, à distribuer les rôles et les cartes, en tenant les commandes, est un fait gravissime qui dénote que l’homme n’a aucune conscience de ses responsabilités officielles dans un contexte national où le pays est confronté à de nombreux défis sécuritaires, diplomatiques et économiques.

Si bien pour cela qu’ils sont aujourd’hui très nombreux, au sein du M5-RFP, à demander sans ambages le départ de la Primature de Choguel Kokalla Maïga ; jugé aujourd’hui par les siens comme le fossoyeur de la stabilité du pays.

Déjà, on le sait, le Premier ministre, depuis un bon moment, a du mal à converger avec ses anciens collaborateurs du M5-RFP, au compte du comité stratégique, dont les plus illustres se sont petit à petit démarqués de la gestion solitaire qu’il mène des préoccupations et attentes de leur mouvement.

Ce n’est plus une tension larvée que Choguel Kokalla Maïga entretient avec certains de ses anciens amis du comité stratégique. Aujourd’hui, c’est la crise qui couve d’autant que plusieurs responsables du comité stratégique, et dont les moindres ont déjà fait entendre leur opposition à la politique de division et de clivage que le Premier ministre mène au sien du mouvement, depuis qu’il détient le portefeuille de la Primature, à travers lequel il pratique une véritable politique d’épuration à l’endroit de certains membres du dit mouvement.

Non content d’avoir ses anciens compagnons à dos, qui le trouvent totalement en déphasage avec les idéaux de leur mouvement, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, qui s’est transformé en un chantre de l’idéologie anti-démocratique, a trouvé les moyens de fédérer autour de lui tous les segments du mouvement démocratique, aujourd’hui divisé et éclaté en mille morceaux.

On dit dans certains milieux qu’il s’est précipité dans une mission à l’extérieur, pour ne pas avoir, ce jour de 26 mars 2022, à s’incliner sur la mémoire des martyrs de la révolution de mars 91.

Dedans, parmi  ses anciens compagnons du M5-RFP, comme à l’extérieur,  dans les profondeurs du marigot politique national, Choguel Kokalla Maïga, en si peu de temps à la Primature, a littéralement détruit le capital de sympathie qui l’a maintenu à ce niveau de responsabilités nationales.

Tout seul, il s’est grillé les ailes, dans de nombreux scandales de gestion qui lui collent à la peau, comme la peste, et dans ses approches cavalières et autoritaires à la Primature, au point de s’aliéner du concours du président de la transition qui jusqu’ici voulait, pour lui, une sortie honorable.

Oumar KONATE

CACOPHONIE A LA TÊTE DE L’URD : Le sort du parti se joue devant la justice

Le Tribunal de grande instance de la commune V a rendu public son verdict ce lundi 4 Avril 2022, dans l’affaire opposant Gouagnon Coulibaly à Salikou Sanogo pour la présidence du parti Union pour la République et la Démocratie (URD). Le second a aussitôt appel de la décision.

La justice a enfin tranché entre les deux cadres qui prétendent conduire la destinée du parti de feu Soumaïla Cissé. Elle est en faveur de celui qui a été élu lors du dernier  Congrès tenu le 16 janvier 2022. Il s’agit de Gouagnon Coulibaly.

Pour rappel, le Président par intérim Salikou Sanogo avait contesté l’élection de Gouagnon Coulibaly. Conséquence : l’instauration d’une sorte de bicéphalisme  à la tête du parti.

A cet effet, Salikou Sanogo et ses alliés avaient pris la décision n°002-2022 BEN-URD, le 05 février 2022 d’exclure et suspendre certains cadres de l’URD dont Gouagnon Coulibaly. C’est à la suite de cela que  Gouagnon Coulibaly a porté l’affaire devant la justice.

Ainsi, le Tribunal a rendu son délibéré le 4 avril dernier 2022, légalisant le congrès extraordinaire de l’Urd tenu le 16 janvier dernier.

Le Tribunal statuant par jugement contradictoire, en premier ressort ;  Rejette les fins de non-réception opposées par Monsieur Salikou Sanogo.  Déclarer l’action de Monsieur Gouagnon Coulibaly recevable.  Juge ses demandes bien fondées.  Confirme l’élection de Monsieur Gouagnon Coulibaly en qualité de Président du parti politique URD à l’issue du congrès extraordinaire du 16 janvier 2022. Ordonne à Monsieur Salikou Sanogo, précédemment président par intérim du parti, de procéder à la passation de service de la  présidence du parti, dès le 3è jour de la notification de ce jugement, sous astreinte de 500 000 F/CFA par jour de retard.  Autorise Monsieur Gouagnon Coulibaly à accéder au siège du parti.  Déclare nulle la décision N°002-2022 BEN-URD, du 05 Février 2022 portant exclusion et suspension des cadres de l’URD.  Ordonne l’exécution provisoire de ce jugement.  Rejette la demande reconventionnelle.  Met les dépens à la charge de Monsieur Salikou Sanogo”, peut-on lire sur la décision de justice du Tribunal.

Par ailleurs, Salikou Sanogo a publié un communiqué dans lequel il a attaqué cette décision à la Cour d’appel.

 

Jiadata MAIGA

LE MOUVEMENT INSURRECTIONNEL DU 5 JUIN EN LAMBEAUX : Cheick O Sissoko, Mohamed A Bathily, Modibo Sidibé, Mme Sy, Konimba Sidibé et Aliou Sankaré ont mis la tête de Choguel à prix

Rien ne va plus entre les leaders du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques, M5RFP. Ils sont à hue et à dia pour le contrôle du précieux appareil politique qu’est le M5 RFP. Regroupés au sein d’un groupe qu’on peut appeler groupe de six, l’ancien premier ministre Modibo Sidibé et les anciens ministres, Mohamed Ali Bathily, Mme Sy Kadiatou Sow, Konimba Sidibé et Cheick Oumar Sissoko et Aliou Sankaré ont décidé de rompre le silence et ils sont déterminés à donner un nouveau souffle au M5 pour qu’il redevienne ce, pourquoi il a été créé, à savoir redonner espoir au peuple martyr du Mali. C’est pourquoi ils ont adressé une lettre au Premier ministre et Président du Comité stratégique, Choguel Kokala Maïga afin qu’il leur cède la tête du Comité Stratégique, CS pour plus de visibilité et de lisibilité. Les désormais dissidents du Mouvement du 5 juin pensent que Choguel K Maïga fait non seulement un cumul de fonctions, mais aussi et surtout est en déphasage total avec les idéaux du M5, qui, loin d’être une échelle politique pour qui que soit, est un véritable outil au service du peuple pour la défense exclusive de ses intérêts. Va-t-on véritablement vers un clash entre le groupe des six et le PM Choguel ? Cette guerre de leadership ne fragiliserait- elle pas le PM qui est désormais attaqué de toutes parts ?

Décidément le premier ministre Choguel K Maiga est dans des beaux draps et fait face à des tirs croisés venant de partout. Hier c’était avec les partis et mouvements politiques regroupés au sein d’un Cadre pour la réussite de la transition. Pour rappel ce cadre reproche au PM sa méthode clivante et sa faible capacité à rassemblement les maliens autour de la transition. Aujourd’hui c’est au sein de son propre mouvement, le M5 RFP dont il est d’ailleurs le président du Comité stratégique, qu’il y a fissure, car six cadres d’entre eux ont décidé d’engager une lutte acharnée contre lui, parce qu’ils trouvent qu’il a dévié et que les objectifs que le Mouvement s’était assigné ne pourront pas se réaliser tant que Choguel est à la tête du Comité stratégique du dit mouvement. C’est dans une correspondance en date du 7 mars 2022 que Modibo Sidibé et ses cinq camarades ont dénoncé sans porter de gants la rampante voie dans laquelle le M5 RFP est engagé : « Après sept mois de gestion par un gouvernement dirigé par Choguel K. Maïga, Président du Comité Stratégique du M5-RFP, il existe peu d’indices permettant de croire que le pays est solidairement engagé sur la voie de l’atteinte de notre objectif commun qu’est la refondation de la gouvernance du Mali ». Pour ne rien arranger, les signataires de la lettre pensent qu’« en plus, nombreux sont nos compatriotes qui sont inquiets aujourd’hui quant aux suites que pourraient avoir la prise de la décision de prorogation de la transition par les autorités ». En tant qu’acteurs majeurs de la chute du régime IBK et au regard des légitimes revendications du peuple, le M5 RFP ne saurait s’accommoder de certaines pratiques, selon les auteurs de la missive et n’entendent surtout pas suivre la tête baissée pour être comptable d’une situation dont ils n’ont véritablement pas pris part. Donc  ils entendent non seulement corriger le tir, mais aussi et surtout jouer leur partition  pour eux : « cette situation interpelle fortement les dirigeants du M5-RFP qui doivent absolument faire une première évaluation de la gouvernance de transition, en tirer les leçons, agir pour éviter tout dérapage et rendre la refondation possible « C’est préoccupé par la situation de notre pays et celle du M5-RFP que nous souhaitons l’ouverture d’un débat spécial au sein du Comité Stratégique afin de circonscrire les périls qui nous guettent », Pour ne pas donner l’impression qu’ils s’acharnent contre le PM, les six dissidents ont pris soin d’énumérer un certain nombre de points de revendication, à savoir : « que  le M5-RFP remette sur la table la question du Conseil National de Transition (CNT). Pour Modibo Sidibé et ses cinq camardes « à ce jour, la position officielle du M5-RFP est que cette institution est illégale et illégitime ». Sur la base de ce constat, ils ont rappelé que le M5-RFP avait introduit devant la Cour Suprême une requête aux fins d’annulation du décret pris pour la nomination de ses membres. « Pourquoi ce dossier n’a-t-il connu aucune évolution après neuf mois de gestion du gouvernement par le Président du M5-RFP alors que ‘’Diligenter les actions pour l’annulation des décrets relatifs au CNT’’ est une action inscrite dans la feuille de route du MS-RFP pour la transition.

En définitive, n’ayant pas obtenu la démission de Choguel à la tête du Comité stratégique du M5RFP, Modibo Sidibé et ses camarades demandent purement et simplement sa démission du poste de premier ministre pour donner une chance de réussite à la transition, car pour eux Choguel ne peut plus porter le projet de changement. Le PM a désormais des nouveaux adversaires, donc sa chance d’être reconduit à la tête de la primature s’amenuit, pour ne pas dire que ses jours semblent compter à la grande bâtisse de la cité administrative, autrement dit à la primature.

Youssouf Sissoko

L’ADMINISTRATION PROVISOIRE INSTALLEE A LA TETE DU CNPM : Les ambitions d’un bureau de transition de six mois

Les membres de l’administration provisoire ont pris fonction à la tête du Conseil National du Patronat du Mali, le mardi 16 février 2020. Un bureau de 12 membres présidé par le doyen Soya Golfa qui a comme vice-président Boubacar H Diallo. Ce bureau ambitionne déjà de faire du patronat la véritable faitière du secteur privé. Il mettra surtout l’accent sur l’inclusivité, la cohésion et une organisation structure du patronat pour  plus de démocratie et de transparence dans la gestion. Engagé pour une durée de six mois, le Bureau transitoire se donne comme missions essentielles, la recherche de l’inclusivité pour un grand consensus, le toilettage des textes du CNPM, l’organisation d’une nouvelle assemblée générale pour élire dans la plus grande transparente le président du CNPM. Ambitions nobles et légitimes. L’administration transitoire va-t-elle réussir là où toutes les tentatives de médiation ont échoué ? Aura-t-elle le soutien des plus hautes autorités du pays ? Tous les protagonistes vont-ils s’employer pour la réussite de la mission du bureau transitoire ?

C’est devant un parterre d’hommes de média que le vice-président du bureau transitoire, M. Boubacar H Diallo a expliqué les péripéties qui ont conduit à la mise en place d’une administration provisoire pour évacuer les affaires courantes du CNPM. Selon le Conférencier le Conseil National du Patronat du Mali, traverse une crise consécutive au renouvellement de son bureau et cela depuis plus de 16 mois. Conscient du rôle que les groupements  patronaux et les Conseils patronaux des régions  membres du  CNPM jouent pour un véritable encrage du secteur privé au Mali, il revient à eux, selon le conférencier, d’imposer leur volonté aux protagonistes pour une sortie de crise. Concernant le processus qui a abouti à la mise enplacede l’administration provisoire, le conférencier et non moins vice-président du Bureau transitoire dira qu’il a été inclusif car les GP et CPR étaient très largement présents ce qui a donné au bureau une très grande légitimité. S’agissant des ambitions de l’administration provisoire, elles se résument essentiellement à trois grands points : Une démarche inclusive à l’endroit des protagonistes afin qu’ils adhèrent à l’initiative, et qu’ils soient impliqués pour une résolution rapide de la crise, ensuite le bureau se propose de procéder à la relecture des textes pour un véritable toilettage afin qu’il n y ait plus de litiges ou autres contentieux susceptibles d’entacher la crédibilité du CNPM et de celui qui va être élu, la troisième ambition est celle d’organiser une nouvelle assemblée générale dans un délai de six mois pour doter le CNPM d’un bureau légitime et légal au grand bonheur du secteur privé malien. A la question de savoir si ce bureau est neutre, le conférencier répondra simplement qu’il n’appartient à aucun camp et que leur objectif n’est rien d’autre que de mettre fin à la crise par l’organisation d’une assemblée générale pour élire le Président du patronat, surtout, a-t-il martelé, le corps électoral ne fait que 155 votants. Le Conférencier et de surcroit le vice-président du bureau transitoire sollicite l’accompagnement des autorités et surtout des protagonistes pour une issue rapide et heureuse de la crise.

 

Youssouf Sissoko

Pr Salikou Sanogo ou Gouagnon Coulibaly : Un bicéphalisme ‘’monstrueux’’ à la tête de l’URD

La dislocation de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), vue de loin au lendemain du décès de son président fondateur Soumaïla Cissé, se précise. L’élection de Gouagnon Coulibaly comme président sonne le glas de du leadership du Pr Salikou Sanogo qui crie à la violation des textes. Un bicéphalisme, créé par les clans Me Bemba et Dr Boubou Cissé, prend ainsi corps au sommet du parti. 

Les dés d’une fissure de l’URD sont jetés le dimanche 16 janvier dernier lors du congrès extraordinaire du parti de la poignée de main. De fait, à la suite dudit congrès, l’ancien député élu à Kati, Gouagnon Coulibaly, non moins membre fondateur du parti s’est confié les rênes du parti, à l’unanimité des 1204 délégués ayant répondu présents.

Ce congrès, à en croire aux affidés du Coulibaly, met fin à une gestion « chaotique » du parti par le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo, non moins 1er vice-président du parti. L’« URD is back », avait clamé le nouvel homme fort de l’URD considérée comme « engluée dans l’immobilisme ».

En effet, tout est parti du choix du porte étendard du parti aux élections présidentielles initialement prévues pour le 27 février prochain, mais qui seront reportées à une date ultérieure, pour cause de prorogation de la Transition politique en cours. Deux camps s’opposent : le clan de Me Demba Traoré et celui de Dr Boubou Cissé, les deux candidats potentiels aspirant au fauteuil de porte-étendard. Le président intérimaire Salikou Sanogo, accusé de maintenir le statu quo au sein du parti, est soupçonné par le Collectif pour la Sauvegarde de l’URD d’être acquis à la cause de Me Demba. S’en suivront des manœuvres renouvellement des instances dirigeantes du parti, notamment trouver un remplaçant de feu Soumaïla Cissé à la présidence du parti.

L’élection de Gouagnon Coulibaly, réputé être proche de l’ancien Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, est donc la conséquence des manœuvres. « Ce congrès extraordinaire, 1er du genre depuis la création du parti en juin 2003, pour pourvoir au poste laissé vacant par le décès du regretté Président Soumaïla Cissé s’est tenu sur fond de divergences profondes au sein du parti. En effet, depuis le rapt, puis le rappel à DIEU de notre président, feu Soumaïla Cissé, l’URD est en proie à des dissensions et contradictions internes nées de la gouvernance clanique et non transparente du parti par une direction en panne de leadership et de légitimité, incarnée, hélas, par quelques individus, au mépris de l’écrasante majorité des membres du BEN. Cette situation inédite et inacceptable a conduit de nombreux camarades à se mobiliser au sein du Collectif pour la Sauvegarde de l’URD », a fait croire la 3ème vice-présidente du parti, Mme COULIBALY Kadiatou Samaké, lors de l’ouverture du congrès. Cette dernière a argué que le congrès régulières car convoqué par la majorité qualifiée des 2/3 des membres du (Bureau exécutif national (BEN), en conformité avec les dispositions de l’article 58 des statuts du parti.

Mais, cette élection est considérée comme une farce par le clan Pr Salikou Sanogo, qui crie la nullité du congrès. Certes. Il l’a fait savoir le samedi 22 janvier 2022 lors de la présentation de vœux de nouvel an 2022 du parti à la presse. Mais, l’option judiciaire n’est pas à exclure comme l’a préconisé le deuxième vice-président Iba N’Diaye.

« Il y a des difficultés aujourd’hui, qui puisent leurs sources dans beaucoup de frustration », admet Me Boubacar Karamoko Coulibaly, avant de poursuivre : « Aucun texte du parti ne dit pas que c’est le président qui choisit le candidat du parti. Ce qui est certains, l’URD est un parti qui a un texte, sortons des susceptibilités de crises. C’est une crise de croissance, le linge sale sera lavé en famille dans le respect des textes du parti. Rien ne peut se faire dans l’anarchie. Il faut éviter le procès en sorcellerie ».

La stratégie de défense est à priori la valorisation du président par intérim. « Nous n’avons rien à cacher, l’URD est un part de transparence, Pr Salikou Sanogo est un homme de grande probité », a déclaré Me Coulibaly. Car feu Soumaïla Cissé, « l’absent le plus présent, est un homme de rassemblement, d’union et de solidarité ».

L’urgence pour le parti du feu Soumaïla Cissé est, selon Me Boubacar Karamoko Coulibaly, le rassemblement, « au-delà de son cercle d’influence ». « Que le peuple de l’URD ne se trompe pas sa position, ce pays repose sur une partie de l’URD : FSD, M5-RFP dans lesquels compte l’URD. Si l’URD se disloque, le mur de la transition se fissure », a-t-il averti. Cependant, Me Coulibaly a appelé ses camarades à rester « soudés et solidaires », car l’URD a une idéologie à suivre.

« Le congrès n’est pas convoqué par le Bureau Exécutif » conformément à l’article 58 du parti, soutient le clan du Pr Salikou Sanogo, qui nie tout « bicéphalisme à l’URD ».  « Nous allons sur les valeurs et les principes de Soumaïla Cissé. Nous n’allons pas sur les principes individualistes. Les textes nous donnent raison contre ceux qui veulent tordre le coup aux textes. Nous sommes dans la mouvance du rassemblement », a déclaré le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo. Et le deuxième vice-président Iba N’Diaye de marteler : « Ceux qui sont allés au congrès sont dans un combat sans issue. Ce congrès est nul. »

Le bicéphalisme est, quoi que soutienne le clan Sanogo, réel à l’URD. Nul ne peut cacher le soleil pas avec sa main. La seule voie de sortie de crise que s’offrent Pr Salikou Sanogo et camarades est la justice, comme l’a préconisé le deuxième vice-président N’Diaye dans une interview projetée à l’occasion.

Cyril Adohoun