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L’ARACHIDE AU MALI : Un produit très prisé par les consommateurs et une source de revenus pour les vendeurs

Parmi les produits saisonniers prisés par les habitants de la capitale malienne figure l’arachide. En cette période des pluies le produit abonde actuellement dans les différents marchés de Bamako et même dans les quartiers où des femmes détaillantes portant d’assiettes moyennes sur la tête arpentent les rues pour vendre le produit.

Celles qui s’intéressent à l’activité, elles la font bouillir ou griller, qu’elles revendent ensuite par de sachets de 50 F CFA et plus.

Ce produit saisonnier produit localement mais souvent importé des pays voisins où la récolte a déjà eu lieu. Il va falloir attendre quelques mois après pour que les marchés soient inondés avec l’arachide produite au Mali en raison du décalage lié à l’installation de la campagne agricole entre notre pays et certains voisins du Sud.

Sur les différents marchés de Bamako, l’arachide est vendue en gros et en détail. Selon une revendeuse, le marché à Diafrna en commune III du district de Bamako, constitue l’épicentre de la vente de ce produit saisonnier. Madame Rokia Coulibaly, une commerçante grossiste explique que, l’arachide fraîche mise sur le marché actuellement provient de la cote d’ivoire. Le prix du sac varie en fonction de la maturité des gousses. C’est pourquoi, il est difficile de fixer le prix. « Aujourd’hui, le sac coûte à 11.000 FCFA et la tasse se vend à 500 FCFA. Comme toute activité, la vente de l’arachide exige une bonne dose de patience tant les risques sont nombreux sans oublier le temps qu’il faut prendre pour la tamiser et pour le lavage des gousses avant la mise en vente », a expliqué Rokia.

Malgré toutes les difficultés, a-t-elle confié, les vendeuses arrivent à tirer leur épingle du jeu. S’agissant de l’affluence de la clientèle, Rokia ne se plaint pas. « Je peux écouler deux à trois sacs par jour. Le produit est disponible partout sur le marché. Pour avoir beaucoup de clientèle, il faut vendre l’arachide de qualité, c’est-à-dire, celle dont les gousses sont dans un état de maturité totale. Pour la différence entre les sacs, il suffit de comparer le poids et les prix. Avec la concurrence, l’idéal pour un commerçant, c’est de disposer d’un produit de qualité qui attire la clientèle. J’arrive à subvenir aux besoins de la famille grâce à la vente de l’arachide. Cette dernière peut être conservée pendant une longue période à l’état frais. Mais, nous ne disposons pas de moyens pour la conservation », a précise cette grossiste.

Mami est un élève en classe de 9ème profite chaque année de la période des grandes vacances pour faire du petit commerce. La vente de l’arachide est une activité rentable pour elle. « J’achète un sac ou demi sac pour aller vendre sous la forme grillée. Une fois que l’arachide est bien grillée, je la mets dans des petits sachets en plastique en raison de 50 F CFA. Les clients aiment l’arachide grillée et du coup mon affaire marche. A chaque recette, le bénéfice est systématiquement mis en épargne. Je retourne au marché avec le même prix d’achat. Le bénéfice me permet d’acheter des fournitures et avoir un peu d’argent de poches pour la recréation », a confié la jeune collégienne.

Selon une autre vendeuse d’arachide cuite, âgée de 19 ans qui a voulu gardé l’anonymat, la vente de ce produit permet d’avoir un peu de revenu pour sa famille ou pour constituer petit à petit son trousseau de mariage.

De toute évidence, ceux qui s’adonnent à ce commerce tirent leur épingle du jeu. L’arachide est un produit saisonnier très prisé par les consommateurs. Sans compter qu’une fois séchée et transformée, l’arachide permet d’obtenir d’autres produits dérivés tout aussi prisés par les maliens notamment l’huile, le tourteau et surtout la pâte d’arachide communément appelée “Tigadagué”, fortement consommée par la population malienne soit dans les sauces ou en assaisonnement.

M.Yattara

 

Hydroma : un homme à la main magique : «L’hydrogène est une source d’énergie considérable pour le futur, et l’Afrique aura sa part à jouer dans la transition écologique» disait Aliou Boubacar Diallo

«Hydrogène naturel ». Ce terme ne vous est peut-être pas familier mais, pour certains chercheurs, ce pourrait être l’une des sources d’énergie du futur. Peu cher à exploiter, il a aussi l’avantage d’être non polluant. Si les pays développés commencent à peine à s’intéresser à ce trésor écologique présent dans les sols, au Mali, un homme investit dans ce secteur depuis une dizaine d’années. Recherche scientifique, exploration, transformation de l’hydrogène naturel en énergie… La société Hydroma de l’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo fait figure de pionnière au niveau mondial.

« Lorsque nous avons découvert l’hydrogène naturel, beaucoup disaient que cela ne servait pas à grand-chose. J’ai fait appel à des sociétés pour voir s’il était possible d’en faire de l’électricité. Nous avons réussi les tests de production avec une unité pilote installée en 2012, raconte Aliou Boubacar Diallo. Puis, pendant sept ans, nous avons réussi à produire de l’électricité décarbonée qui alimente les places publiques, les salles de prière et le domicile du chef de village de Bourakébougou, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Bamako. »

Un homme à la main magique

Aliou Boubacar Diallo s’est aussi tournée vers l’hydrogène vert, fabriqué à partir d’eau et d’électricité issue d’énergies renouvelables. L’homme d’affaires en est sûr, « l’hydrogène est une source d’énergie considérable pour le futur, et l’Afrique aura sa part à jouer dans la transition écologique ».

Pour ce qui est des affaires, Aliou Boubacar Diallo a du flair et à la main magique. Il est considéré comme l’un des hommes les plus riches du Mali, mais élude avec courtoisie les questions sur le montant de sa fortune. S’il glisse simplement qu’Hydroma vaut « quelques milliards de dollars », Aliou Boubacar Diallo parle volontiers de ses origines modestes. Né en novembre 1959 à Kayes, dans l’ouest du Mali, il est le deuxième d’une fratrie de 19 enfants.

Son père cheminot était polygame. Après l’obtention de son baccalauréat, il décroche une bourse d’études et s’envole pour la Tunisie en 1979. Puis, en 1982, il se rend en Picardie, en France, pour une maîtrise en économie et gestion financière avant un troisième cycle dans la finance.

C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards

Après ses études, l’homme d’affaires crée une société d’import-export et se lance dans le rachat de dettes des pays africains. « La première dette que j’ai rachetée était celle du Mali auprès de la Barclays banque en 1990. Puis j’ai racheté celles de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, etc. À l’époque, nous étions quasiment seuls sur le marché. Nous participions à des réunions de la Banque mondiale et d’autres institutions internationales. C’est à travers le rachat de la dette que j’ai fait mes premiers milliards », se souvient-il.

Pour le businessman, ce marché était sûr : « C’était plus sûr de travailler sur les risques souverains que sur les dettes privées. La continuité de l’État garantit une certaine sécurité. De plus, les remboursements peuvent se faire via des compensations fiscales ou douanières, ce qui était bénéfique dans le cadre de ma société d’import-export ». C’est ainsi que, malgré le coup d’État qui renverse Moussa Traoré en 1991, le Mali s’acquitte de sa dette auprès de lui.

Yattara Ibrahim