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Échos du Sommet extraordinaire de la CEDEAO de ce 4 juin 2022

– Un accord trouvé sur une transition de 18 mois et son chronogramme
– La levée immédiate de l’embargo sur  le Mali.
– La formation d’un Gouvernement de Mission (GMI) avec un Premier ministre Neutre s’accordant prioritairement aux activités de l’organisation des élections en République du Mali.
– Appui multiformes et budgétaire au Mali pour l’organisation des différentes élections.

A la pause : les chefs d’état ont convenu de tenir le sommet de l’UEMOA à 18h TU, en ligne de mire la levée immédiate des sanctions financières et des mesures d’accompagnement

MALI-CEDEAO : Le sommet de tous les espoirs

La capitale ivoirienne abrite ce matin un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Les enjeux pour le Mali sont énormes, parce que le pays vit sous sanctions depuis 4 mois et espère trouver une issue à la crise qui l’oppose à l’institution régionale

Le Mali veut se réconcilier avec ses voisins. C’est du moins ce qui ressort de la dernière visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, dans la capitale togolaise. Le communiqué qui a sanctionné cette visite informe que le Mali sollicite la médiation du président togolais auprès de ses pairs de la Cedeao pour trouver un terrain d’entente au sujet des incompréhensions qui les opposent.

Il faut croire que dans la crise qui oppose les parties, le président togolais a toujours montré son soutien aux autorités de la transition auxquelles il a rendu visite malgré les sanctions de la Cedeao.

Aux yeux de plusieurs observateurs, le changement de langage de Bamako et sa volonté de renouer avec la Cedeao le met dans une position de faiblesse. Et pour cause, ils estiment qu’économiquement, le pays a atteint ses limites en termes de résilience. Donc, il y a une impérieuse nécessité de lever les sanctions contre le Mali. Aussi, sont-ils formels que dans la posture actuelle, le Mali part sur la table de négociation en position défavorisée. C’est-à-dire qu’il n’a presque d’autres choix que de se plier aux injonctions de l’institution régionale. Cette dernière, faut-il le rappeler, propose aux autorités de la transition d’adopter rapidement un chronogramme pour la durée de la transition dans un délai d’une année au moins et de 16 mois tout au plus. Pour Bamako, selon le Premier ministre, il faut un délai de 24 mois “incompressible”.

Pour sûr, le sommet de ce matin promet d’être celui de l’arrondissement des angles entre les parties et le poids du président togolais comptera beaucoup dans la balance.

Harber MAIGA

Refus d’Assimi Goïta de prendre part au sommet d’Accra : La Cedeao s’en offusque et maintient ses sanctions

Les chefs d’Etat de l’organisation régionale ne décolèrent pas contre les autorités de la Transition. A l’issue du sommet du vendredi 25 mars à Accra, ils ont regretté le refus du président Goïta de répondre à leur invitation et ont décidé du maintien des sanctions contre le Mali. Aussi, donnent-ils des ultimatums aux putschistes en Guinée et au Burkina.

Une transition de 12 à 16 mois maximum, c’est la principale exigence de la Cedeao aux autorités maliennes, selon le communiqué final du sommet. Il informe qu’au-delà du Mali, la Guinée et le Burkina Faso ont aussi eu leur dose. Ces deux pays sont sommés de présenter d’ici le 25 avril prochain, soit un mois, un délai « acceptable » pour un retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions. S’agissant du Burkina, la conférence des Chefs d’Etat a aussi menacé les autorités de transition de sanctions si l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré n’est pas élargi d’ici une semaine, c’est-à-dire le jeudi 31 mars prochain.

Cette session extraordinaire, convoquée dans le but d’examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso depuis le dernier sommet extraordinaire tenu le 3 février 2022, a pris des grandes résolutions.

Selon le communiqué final, les chefs d’État et de Gouvernement ont, d’abord, examiné le rapport présenté par Goodluck Ebele Jonathan sur la situation au Mali, ainsi que les rapports des missions ministérielles en Guinée et au Burkina Faso, présentés par Shirley Ayorkor Botchwey, ministre des Affaires étrangères du Ghana et Présidente du conseil des ministres de la Cedeao.

Ils ont également examiné les memoranda sur les situations politique et sécuritaire au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, présentés par Jean-Claude Kassi-Brou, Président de la Commission de la Cedeao.

Concernant la situation sociopolitique du Mali, le communiqué a indiqué que la Conférence note que la situation sécuritaire et humanitaire continue de se dégrader au Mali avec les attaques de groupes terroristes causant des victimes militaires et civiles.

Elle note que, lors de la dernière mission du Médiateur de la Cedeao du 18 au 20 mars 2022, les autorités de la Transition ont proposé un chronogramme de 24 mois, soit deux (2) ans en plus des 18 mois déjà écoulés.

Cependant, la Conférence note que, compte tenu de la conjoncture politique et sécuritaire mondiale, il est urgent de parvenir à un accord sur le chronogramme, afin d’éviter la dégradation de la situation du pays.

Le document rapporte que la Conférence regrette l’indisponibilité du président de la Transition à honorer en personne l’invitation qui lui a été faite de participer au sommet en vue de trouver une solution à la situation actuelle au Mali.

Ainsi, ils ont décidé d’engager les autorités de la Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la Cedeao/UA/NU pour l’extension de la Transition, tenant compte des activités nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire, dit le communiqué, court à partir du 15 mars 2022. Pour ce faire, la Conférence a décidé de l’envoi du Médiateur pour poursuivre et finaliser les discussions avec les autorités de la Transition sur le chronogramme. En outre, elle a décidé de maintenir les sanctions prises le 9 janvier 2022 ; de poursuivre le dialogue en vue d’arriver à un accord qui permettrait la levée progressive des sanctions ; d’inviter les partenaires à accroître le soutien humanitaire au Mali.

Hamadoun MAHAMANE

INTERVENTION INSOLENCE ET ARROGANTE D’EMANUEL MACRON AU SOMMET DE VERSAILLES VIS À VIS DES NOIRS D’AFRIQUE : L’ex ministre malien Seydou Traoré, le recadre

« Décidément, les savants et philosophes français ont transmis à la classe politique contemporaine française, l’insulte, la condescendance et l’infantilisation du noir comme mode d’interaction avec l’Afrique. Et cela, depuis De Gaule, excepté peut-être Jacques Chirac.

Le 10 mars 2022, voilà qu’un nain politique et nullissime géostratégie, nommé Macron, modelé par les néo conservateurs américains, pétri de la philosophie du grand père Rotschild, puisqu’ayant fait ses armes dans une de leurs banques, vient une fois de plus insulter l’Afrique. En effet, ce monsieur, en campagne pour sa réélection (que je ne souhaite pas), a tenu devant les dirigeants de l’Union européenne réunis à Versailles (Yvelines), un discours paternaliste sur l’Afrique et de refus de reconnaître la responsabilité de celle-ci dans ses choix stratégiques.

Macron évoque les impacts possibles de la guerre de l’Ukraine sur l’Europe et sur l’Afrique et prévoit des pénuries alimentaires et énergétiques pour les deux continents. De quoi se mêle- t-il pour notre continent ? Pire, il prévoit pour l’Europe des mesures fortes pour l’indépendance énergétique et la souveraineté alimentaire, et pour l’Afrique, une série de mesures d’aides de l’Europe aux africains qui risquent de mourir de faim sans l’Europe. Pour lui, l’Afrique n’a pas besoin d’indépendance énergétique, ni de souveraineté alimentaire. Le continent doit rester à la botte de l’Europe, servile, quémandeur d’aides en tout genre !

Quelle arrogance ! Quel mépris ! Et tout ça dans l’indifférence de l’UA et des Organisations sous régionales africaines, qui ne pipent mot ! La posture de Macron se comprend à travers les trois aspects ci-dessous qui façonnent les rapports de la France à l’Afrique.

Premier aspect. La France est une puissance coloniale, historiquement raciste et déshumanisante. Ce passé colonial a structuré la conscience collective des institutions de la France et de sa gouvernance fortement imprégnée par les pensées et les philosophies de ses grands hommes historiques, de littérature, des sciences et de la culture. Or, ils ne sont pas nombreux, ceux parmi eux qui n’ont pas théorisé sur le statut d’animal ou de meuble du noir et de l’avoir enseigné dans les universités ou défendu lors de colloques et séminaires scientifiques. Les adeptes les plus connus de cette théorie infamante sont entre autres :

Voltaire (1694-1778) : « Les blancs sont supérieurs à ces nègres, comme les nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres ».

Jules Ferry (1832 – 1896) : « Je vous défie de soutenir jusqu’au bout votre thèse qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures ».

Victor Hugo (1802 – 1885) : « Que serait l’Afrique sans les blancs ? Rien ; un bloc de sable ; la nuit ; la paralysie ; des paysages lunaires. L’Afrique n’existe que parce que l’homme blanc l’a touchée ».

Montesquieu (1689 – 1775) : « On ne peut se mettre à l’idée que Dieu qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans tout corps noir. (…) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes. On commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ».

Des auteurs que nous avons étudiés à l’école au Mali et en Afrique, et cités dans nos parcours professionnels sans jamais faire le parallèle avec leur vision dégradante de la race noire. Sans jamais nous poser la question, pourquoi le policier et le militaire français, le politique français, les locataires de l’Elysée, du Quai d’Orsay, de l’Hôtel de Brienne n’ont aucun respect pour le noir, viscéralement, sans qu’ils en soient toujours conscients ! Leur subconscient est façonné par ces théories et les pratique de l’esclavage et de la colonisation.

Les preuves contemporaines de cette influence sur la conscience collective de la diplomatie française en Afrique sont légion:

  1. Le courroux du Général De Gaule quand les pays africains ont revendiqué ou quémandé leur indépendance selon les cas, le système de la France-Afrique érigé en mode de gestion du pré carré français,
  1. l’insultante déclaration de Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet 2007, 150 ans après Victor Hugo, affirmant que l’Afrique n’a pas d’histoire. (Discours sur la colonisation de Victor Hugo en 1879, « Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique à son histoire, l’Australie elle-même à son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe ». (…)

« Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez-la. À qui ? À personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la). Ce discours n’a jamais été enseigné en Afrique et pour cause !

  1. Les preuves les plus récentes de cette conscience collective colonialiste des institutions françaises est la posture arrogante et faite de mépris de Macron:
  1. face au racisme contre les noirs en France, alors qu’à travers le monde, la condamnation du racisme est unanime au sommet de l’État et des symboles de cette page noire de l’humanité sont détruits ou remisés dans des musées comme en Allemagne. Macron reste droit dans ses bottes, parce que la « vie des noirs ne compte pas »! Il vient de renforcer cette posture par le renvoi du gouvernement d’un ministre de l’intérieur Christophe Castaner sensible à la cause des minorités et son remplacement par Gérald Darmanin, un sarkoziste bon teint, bon genre.Il n’aime pas les minorités et est sur la sellette pour un viol présumé. Le premier ministre Jean Castex, lui-même sarkoziste, dans sa déclaration de Politique Générale à l’assemblée nationale française, a développé une rhétorique digne d’un discours de campagne de Nicolas Sarkozy, cherchant à débaucher des électeurs de l’extrême droite. Pour les institutions françaises au subconscient colonial, la vie des noirs ne compte pas !
  1. Les différentes postures de Le DRIAN et de Florence Parly face au choix souverain du Mali de diversifier son partenariat dans le cadre de la défense de son territoire,
  2. L’insultante adresse de Macron à l’endroit de la transition du Mali et de ses autorités, notamment, le Premier Ministre et le Président.

Deuxième aspect. La France, le pays où le noir esclave était un objet selon le code noir, a versé des compensations  aux  propriétaires d’esclaves au XIXe siècle à l’abolition de l’esclavage.

À l’abolition de l’esclavage de 1848, ce sont 10 000  propriétaires d’esclaves qui ont reçu à partir de 1849 des indemnités de 126 millions de francs or (1,3 %du revenu national, soit l’équivalent de 27 milliards d’euros d’aujourd’hui). ( Coumba Kane et Julien Bouissou, Publié le 07 mai 2021 en ligne dans le cadre du projet « Repairs », une base de données détaillant les indemnités versées par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves). (Coumba Kane  et Julien Bouissou, projet « Repairs », une base de données détaillant les indemnités versées par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves).

Où sont le respect et la décence ?

Historiquement, la France est mal placée pour parler de décence au Mali.

Troisième aspect. La France est un pays qui forme son élite pour perpétuer l’empire colonial et faire vivre le néo colonialisme.

En effet l’enseignement supérieur français se caractérise par l’existence de structures d’enseignement supérieur en dehors des universités ; dites grandes écoles qui sont généralement estimées être la formation « naturelle » des élites politiques, administratives et économiques en France. Ces grandes écoles sont peu enclines à la formation sur l’éthique, la déontologie, et aux fondements du droit. Ces disciplines sont absentes dans les enseignements des classes préparatoires scientifiques. Elles constituent un outil de reproduction sociale (Wikipedia). Selon les journalistes Thomas Lebègue et Emmanuelle Walter, auteurs de Grandes écoles, la fin d’une exception française, elles créent une micro-élite, « qui se serre les coudes à la tête des grandes entreprises et ne s’ouvre pas aux talents extérieurs ni ne se remet en cause ». (Wikipedia)

Une étude sur la démocratisation des grandes écoles publiée le 19 janvier 2021, démontre que la part des étudiants les plus défavorisés socialement n’a jamais dépassée 10 % des élèves alors qu’elle représente 36 % de cette classe d’âge et 20 % des étudiants de niveau bac + 3 à bac + 5 à l’université. À l’inverse, les étudiants issus de catégories socio-professionnelles très favorisées représentent 64 % des effectifs, avec des inégalités géographiques favorables aux jeunes franciliens. Alors, jeunes du Mali, ne soyez pas surpris de l’insolence et de l’inculture des Sarkozy, Macron et autres Le Drian et Florence Parly. Il faut rappeler tout juste que ces grandes  écoles ont été créées par l’État au milieu du  xviiie  siècle ,  dans le but de fournir les cadres techniques et militaires des grands corps de l’État : les Forces armées françaises, le corps des Mines, des Télécommunications, des Eaux et des forêts, de l’Administration centrale, des Ponts et chaussées, de l’Agriculture, des Ports et arsenaux, de la Science vétérinaire, de l’Enseignement, etc. Jeunes du Mali, voilà en majorité l’interface entre le Mali et la France. Des cadres formés par l’empire colonial, pour l’empire colonial.

Voilà la trame historique des relations entre la France et l’Afrique et qu’elle veut vendre à l’Europe. À l’Afrique de se libérer. Le ton est donné au Mali par la transition, si elle échoue à redresser le Mali, c’est toute l’Afrique qui sera enterrée ».

 

Seydou Traoré,
ancien ministre Malien

Note Confidentielle : le Président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi GOITA décline l’invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra et propose d’interagir par visioconférence

olonel Assimi GOITA décline l'invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra
Le Président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi GOITA décline l’invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra et propose d’interagir par visioconférence.