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INDÉPENDANCE : Les recettes miracles d’Assimi Goïta

L’annonce des chantiers économiques destinés à assurer l’émergence du Mali a été faite par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. C’était à l’occasion de la célébration du 62è anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Par ailleurs, le chef de l’Etat a une fois de plus assumé son choix de cheminer sur la voie tracée par la majorité des Maliens.

La construction prochaine d’un hôpital de référence, la réhabilitation des industries locales et la transformation sur place des matières premières dont le coton, ainsi que la construction d’une raffinerie d’or sont des initiatives annoncées par Assimi Goïta lors de son discours à la nation le 22 septembre 2022.

Selon le président de la transition, l’œuvre de refondation de l’État initiée sur la base des recommandations des Assises nationales de la Refondation se poursuit à travers plusieurs actions comme l’adoption d’une nouvelle loi électorale et l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui nous permettront de doter notre pays d’institutions démocratiques stables.

Ainsi, a-t- il déclaré, au regard du vœu ardemment exprimé par le peuple malien lors des Assises nationales de la Refondation, il était devenu indispensable de respecter la volonté populaire. D’où le Comité indépendant de suivi-évaluation des Recommandations des Assises (CINSERE-ANR).

Le colonel Goïta, tout en rendant à nouveau un hommage mérité au peuple malien pour sa mobilisation inconditionnelle pour la réussite de la Transition, a lancé un appel pressant à la jeunesse malienne dont le rôle a toujours été décisif dans la vie publique. « Cette Transition est aussi la sienne. C’est la raison pour laquelle elle ne doit nullement être en marge du processus de refondation de notre pays. Cela est d’autant plus nécessaire que l’attitude de la jeunesse a toujours eu un impact sur le pays », a-t- il affirmé.

A en croire le chef de l’Etat, plus que jamais, le Mali entend retrouver la place qui lui revient dans le concert des nations. « Je voudrais saluer notre diplomatie qui, de manière courageuse et professionnelle, porte la voix du Mali partout où cela se doit. Je voudrais également remercier tous les partenaires qui accompagnent notre pays dans la lutte contre les groupes armés terroristes et pour la restauration d’un État démocratique », a poursuivi le colonel Goïta.

Par ailleurs, il a indiqué que les efforts destinés à assurer la couverture des besoins en énergie électrique des populations et des activités socioéconomiques du Mali se sont poursuivis à travers le renforcement des capacités de production hydroélectrique et thermique. La mise en œuvre des projets et activités annoncés permet de projeter le taux national d’électrification à 55% à la fin de l’année contre 53% en 2021, l’ambition étant fixée à 58% pour 2023.

 

L’après rectification

Il y a un peu plus de trois mois, la rectification de la transition a eu un an en mai dernier. Arrêtés puis mis en résidence surveillée, Bah N’Daw et Moctar Ouane sont aujourd’hui libres de leur mouvement. Selon des proches, le Président Bah N’Daw a retrouvé ses avantages d’ancien chef d’État, avec des bureaux vers Niarela. Quant au Premier ministre Ouane, il a retrouvé sa liberté de mouvement et passe son temps entre les visites sociales, la lecture et l’écriture. Il a des projets de déplacement, mais il attend que la situation s’améliore pour éviter que ses voyages ne donnent lieu à des interprétations », confie une source proche de Moctar Ouane.

Entre temps, il y a eu des convulsions : des sanctions économiques et financières de la Cedeao et de l’Uemoa, une brouille diplomatique avec la France, la fin de l’Opération Barkhane, la suspension définitive de RFI et de France 24, un retour aux sources avec le partenaire historique Moscou, le retrait du G5 Sahel, l’annonce d’une tentative de coup d’État avortée. Il faut ajouter la détention de soldats ivoiriens soupçonnés de tentative de subversion.

Sur les 64 actions à réaliser dans le cadre du Plan d’action du Gouvernement (PAG), selon le Bureau opérationnel de suivi, seulement 34,38% ont été entièrement réalisées. Par rapport au premier axe du PAG, à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, l’armée a adopté une position plus offensive et s’est efforcée de combler le vide sécuritaire que va laisser Barkhane. Le renforcement des capacités des FAMa s’est poursuivi, notamment avec « le recrutement de 6 000 éléments, l’acquisition de 9 aéronefs, la réalisation de 11 500 patrouilles de sécurité, la construction et l’opérationnalisation de 43 postes de sécurité, etc. »

Au titre de l’axe 2, les réformes politiques et institutionnelles, le peu d’actions réalisées concernent surtout la tenue des Assises nationales de la refondation et l’adoption du projet de loi électorale en Conseil des ministres. Il consacre la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections.

Parlant de l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, le dernier axe du PAG, des efforts ont été consentis dans la réduction du train de vie de l’État, notamment la réduction des fonds de souveraineté de la Présidence et de la Primature, « dont 2/3 ont été réaffectés aux œuvres sociales ». Cependant, la tenue de la Conférence sociale et la signature d’un pacte de stabilité sociale se font toujours attendre, alors que plusieurs mots d’ordre de grève sont suspendus et pourraient être déclenchés de nouveau en cas d’évolution négative de la situation politique avec la Cedeao et l’Uemoa

Oumar KONATE

L’AFFAIRE DES SOLDATS IVOIRIENS: Pas de libération sans contrepartie

Le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a reçu en audience vendredi dernier (9 septembre 2022) une délégation nigériane, conduite par M. Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria. Il était porteur d’un message du président Muhammadu Buhari à son homologue malien.
Selon la Cellule de communication de la présidence, la question des «soldats ivoiriens» détenus au Mali était au cœur des échanges car le Nigeria souhaite jouer sa partition dans leur libération afin de faire régner plus de paix entre les deux pays.

Les efforts déjà consentis, notamment avec la libération de trois femmes sur les 49 «soldats», sont salués par la partie nigériane qui estime qu’il est temps de trouver une solution définitive à cette crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

Le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a salué l’implication personnelle de Muhammadu Buhari pour le retour à la normale entre le Mali et la Cédéao. Il a ensuite précisé qu’il était judicieux de trouver une solution durable à la question des «soldats ivoiriens». Toutefois, le chef de l’État a fait comprendre qu’au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses «soldats», elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice. Pis, ces mêmes personnalités bénéficient de sa protection pour tenter de déstabiliser le Mali. D’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali.

Les derniers militaires de l’opération Barkhane, présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger [COMMUNIQUÉ]

Ce jour, les derniers militaires de l’opération Barkhane présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger.
Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes.

COMMUNIQUÉ DE L’ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES FRANÇAISES

DEFENSE NATIONALE : Des équipements militaires de pointe pour accompagner la montée en puissance des FAMa

Pour mieux accompagner la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa), un premier lot de matériels militaires a été réceptionné, le mercredi 30 mars 2022 par le ministre de la Défense et des Anciens combattants (MDAC) à l’aéroport international «Modibo Keita-Sénou» de Bamako. Ces nouveaux matériels joueront un rôle très essentiel dans le renforcement des capacités opérationnelles des FAMa dans leur mission de sécurisation des personnes et de leurs biens. Ces équipements sont composés, entre autres, d’hélicoptères de combat, des radars dernière génération et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

«Aujourd’hui, nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit», a martelé le ministre Sadio Camara. Il a aussi exprimé sa gratitude envers les autorités de la transition d’avoir fait de la sécurité leur priorité. L’arrivée de ces équipements purement militaires contribuera à la réussite des opérations des FAMa à travers le «Plan Maliko», l’opération «Kèlètigui»…

H.C

DEFENSE : Pourquoi pas des drones turcs pour soutenir la montée en puissance des FAMa ?

La récente tentative des services de renseignements étrangers d’opposer le Mali à Mauritanie, en essayant de faire endosser à nos FAMa la responsabilité de la disparition d’éleveurs  mauritaniens,  doit pousser nos autorités à davantage de vigilance dans la surveillance de nos frontières. Et cela d’autant plus qu’il n’y pas de doute que la France va essayer de nous déstabiliser par tous les moyens afin de se rendre indispensable à la stabilité de notre pays.

«Les reportages sans fondement remplies d’inexactitudes sur l’armée malienne s’intensifient une fois de plus face à la reconquête de la souveraineté du pays et dans un climat complice de certaines presses et organisations des droits de l’homme, et sans cesse instrumentalisés par les ennemis du Mali qui se sont promis d’engager une campagne d’intoxication contre l’armée malienne afin de l’empêcher de remplir ses prérogatives constitutionnelles d’assurer la protection du pays, et d’empêcher leur projet diabolique de diviser le Mali», dénonçait récemment un jeune leader politique.

Avec une grande partie de la troupe déployée au sol pour enrayer la menace terroriste, l’accent doit être mis maintenant sur les moyens aériens pour l’appuyer dans les airs et aussi renforcer la surveillance de nos frontières. Ce qui fait des drones turcs, selon des experts, des alliés indispensables pour le succès de l’armée malienne. Leur performance en Syrie, en Libye et dans le Haut-Karabakh ont stimulé les ventes de l’appareil ces dernières années. De nos jours, le drone (aéronef sans pilote,) est devenu le symbole des progrès technologiques et s’est imposé comme le fleuron de l’industrie militaire turque ces dernières années.

Le modèle Bayraktar-TB2 a notamment été utilisé sur des théâtres d’opérations régionaux comme en Syrie, en Libye et en Azerbaïdjan, lors du conflit, dans le Haut-Karabakh à l’automne 2020. «La supériorité technologique ainsi acquise a permis de faire basculer les rapports de force», indique un expert. Efficace et moins coûteux, Bayraktar-TB2 a infléchi le cours de trois conflits en 2020 en détruisant des chars, des véhicules blindés, des dépôts de munitions et des systèmes de défense antiaérienne de forces adverses sur plusieurs théâtres d’opérations.

Le Bayraktar TB2 est un drone de combat d’altitude de croisière moyenne et de longue autonomie développé à partir du Bayraktar TB1 par la compagnie turque Baykar. Sa phase de conception avait débuté en 2012 et son premier vol a été enregistré en 2014. Diplômé du Massachusetts Institute of Technology et gendre du président Erdoğan, Selçuk Bayraktar est le pionnier du développement des drones Bayraktar.

Avec la coopération qui ne cesse de se bonifier entre Bamako et Ankara, nous pensons qu’il est envisageable de recourir à ces drones pour appuyer la montée en puissance des Forces armées maliennes. Et cela d’autant plus que la Turquie n’a jamais caché sa volonté de contribuer à la stabilisation de notre pays. Le déploiement des drones de combats est donc une piste à explorer par les autorités militaires de la Transition.

Naby

Éditorial : Avec le décès de Boubèye saura-t-on encore la vérité sur les équipements militaires ?

Celui qui fut ministre de la Défense, celui des affaires étrangères avant de devenir premier ministre du Mali, en l’occurrence Soumeylou Boubèye Maïga, mort en détention a été accompagné en sa dernière demeure par ses parents, amis camarades, sympathisants et beaucoup d’anonymes, le jeudi 24 mars 2022. Après cette période d’intenses émotions, voire de passions, l’heure est à la raison et à l’interrogation. La première question qui est sur toutes les lèvres est celle relative à la vérité sur la désormais affaire des équipements militaires de l’armée, pour laquelle il a été inculpé. Saura-t-on encore la vérité sur cette affaire qui retient d’ailleurs encore dans les geôles  deux anciens ministres, Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre des finances au moment des faits et Mahamadou Camara, chef de cabinet du Président de la République d’alors. Pourquoi a-t-on laissé Boubèye mourir sans être jugé, alors même qu’il tenait, pour son honneur et pour celui de ses enfants, à apporter sa part de vérité sur cette rocambolesque affaire d’équipements militaires. Il est mort en détention sans avoir livré sa part de vérité. En effet, la mort en détention de l’ancien premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga suscite beaucoup de réactions et interpelle les autorités qu’elles soient judiciaires ou politiques. Chacune des entités a certainement failli à son devoir. Le procureur sous mandat duquel il a été détenu semble avoir sa part de responsabilité pour n’avoir pas eu le courage d’accorder à SBM une évacuation sanitaire. Quant aux autorités politiques, elles ont failli car par humanisme et surtout dans le souci de permettre à l’accusé de pouvoir s’expliquer devant la justice, auraient dû accepter son évacuation. L’une comme l’autre entité aura à répondre devant l’histoire et probablement devant la justice. En attendant place aux faits.

Nombreux sont les maliens à se poser la question de savoir à qui profite le décès de Boubèye ? Pourquoi lui a-t-on refusé d’aller se soigner à l’extérieur alors même qu’on a accordé cette faveur à l’ancien dictateur Moussa Traoré condamné à mort lors du procès crimes de sang. Il y a-t-il un sentiment de revanche ou bien veut-on faire disparaitre les traces de cette sulfureuse affaire d’équipements militaires en faisant taire à jamais le principal accusé ? Pour rappel l’affaire dite d’achats d’équipements pour les forces armées maliennes remonte du temps de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita et le principal accusé qui était Soumeylou Boubèye Maïga était à l’époque ministre de la Défense et des anciens combattants. Cette affaire, comme celle relative à l’achat d’autres équipements avec des ukrainiens, tenez-vous bien avec la faramineuse somme de 11 milliards, sous la transition de Haya Sanogo et qui   devraient être élucidées. A quand cet autre procès qui concernerait aujourd’hui un proche des nouveaux hommes forts du pays ?

Si tant est que le Mali Koura doit rimer avec des nouvelles pratiques et surtout avec une lutte implacable contre la corruption, les autorités doivent alors faire preuve de diligence et surtout de rigueur pour que la lenteur constatée dans les dossiers des crimes économiques et financiers puisse simplement être un vieux souvenir.

Pour rappel deux anciens ministres croupissent encore en prison sans être jugé, il s’agit de Mme Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre des finances et de Mahamadou Camara, ancien chef de cabinet et ancien ministre de la Communication. Il urge de les juger, car le Mali Koura devrait être aussi l’observation des princes des droits de l’homme et surtout de la fin de l’impunité. Le décès de Boubèye, au-delà de l’émotion, doit interpeller toute bonne conscience sur l’état de notre justice, qui a encore et toujours besoin d’hommes et de femmes capables de s’affranchir de la tutelle de l’exécutif. Ce dernier étant généralement politique est dans un perpétuel règlement de compte et de vengeance. Le Mali Koura, leurre et lueur ?

Youssouf Sissoko

MONTEE EN PUISSANCE DES FAMa : Dix-huit otages, dont 17 militaires, libérés

Dix-huit otages, dont 17 militaires et 1 civil libéré au Mali, a annoncé vendredi dernier (25 février 2022) la présidence sur son compte twitter. «Grâce aux efforts inlassables des autorités de la transition, 18 otages dont un civil et 17 militaires, ont été libérés ce soir des mains de leurs ravisseurs», a-t-elle précisé en rappelant que certains d’entre eux étaient «retenus en captivité depuis 2019». Les otages ont été reçus au palais présidentiel de Koulouba par le président de transition malien, colonel Assimi Goïta, en présence du Premier ministre et des membres du gouvernement ainsi que de la hiérarchie militaire du pays.

Il faut rappeler que le 9 octobre dernier, la sœur Gloria Narvaez a recouvré la liberté après plus de quatre ans de captivité. A noter que, enlevé le 8 avril dernier à Gao (nord du Mali) après avoir voulu interviewer un chef intermédiaire du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), le journaliste français Olivier Dubois est toujours détenu par ses ravisseurs.