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CONGRES EXTRAORDINAIRE DE L’URD LE 16 JANVIER 2022 : la Présidence de Gouagnon Coulibaly presqu’assurée

Sauf tremblement de terre ou cataclysme de dernière minute sinon le compte semble être bon pour le Collectif pour Sauver l’URD, CPS /URD. En point de presse le jeudi 6 janvier 2022 au palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, les membres du Collectif ont laissé entendre qu’en plus des 2/3 des membres du Bureau Exécutif National, BEN, plus de 40 sur 55 sections de l’intérieur et du District de Bamako, chiffre qui, pourrait évoluer dans les heures voire les jours à venir, et surtout 16 sections de l’extérieur ont donné leur quitus pour une participation massive au congrès extraordinaire du parti de la poignée des mains. Comme si cela ne suffisait pas ils entendent également invités tous les secrétaires généraux des sous sections et les maires URD à travers le pays. Comme pour dire que le seul candidat du CPS/URD en l’occurrence Gouagnon Coulibaly est presque sûr d’être plébiscité et prendra du coup la place de feu l’honorable Soumaila Cissé. Avec ce congrès l’unité et cohésion ne prendront-elles un coup dur ? L’URD ne risque-t-il pas de connaitre le même sort que l’ADEMA en donnant naissance à d’autres partis ?

C’est dans une salle de 200 places pleine à craquer que les leaders du Collectif pour la sauvegarde de l’URD ont donné rendez vous à la presse pour non seulement faire le point des préparatifs du congrès extraordinaire qui aura lieu le 16 janvier 2022, mais aussi couper court à toutes les rumeurs, les supputations et les interprétations malsaines. Présidé par Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, 3ième vice-présidente du BEN, elle avait à ses côtés Kalilou Samaké, porte-parole du CPS/URD, Amadou Cissé Diadjiri, vice-président et surtout président de la Fédération URD de Mopti,  Mamadou Hawa Gassama, Vice-président et président de la Fédération URD de Kayes,  Abdramane Diarra, Président du Mouvement des jeunes, Penda Djiré, présidente de la Fédération URD de Ségou,  Sali Keita, membre du BEN et la seule femme secrétaire générale de section dans le District de Bamako et enfin Boureima Niambélé, représentant la diaspora.

Le point de presse a débuté par l’observation d’une minute de silence à la mémoire de Soumaila Cissé, avant que Kalilou Samaké ne fasse un exposé liminaire du début du processus jusqu’au choix de la date du 16 janvier 2022 pour l’organisation du congrès extraordinaire, pour pourvoir le poste de Président du parti laissé vacant par l’honorable Soumaila Cissé, rappelé à Dieu. Il ressort de l’exposé de Kalilou Samaké que le Premier vice-président assurant l’intérim du parti après le décès de Soumaila Cissé, n’a pas été à la hauteur de l’espoir que ses camarades ont placé en lui. Salikou Sanogo, puis que c’est de lui qu’il s’agit est taxé de clanisme, de gestion peu orthodoxe des fonds du parti, de paternalisme, d’exclusion, de violation répétées des textes du parti, des dérives dictatoriales, de légèreté et même de sa propension à imposer un candidat aux militants. D’où la naissance de l’initiative de sauver l’URD en mettant quelqu’un au-dessus du premier vice-président pouvant non seulement rassembler, mais aussi et surtout pérenniser les idéaux défendus par Soumaila Cissé. Aux yeux des refondateurs de l’URD, Salikou s’est disqualifié et cela après plusieurs tentatives de médiation et le congrès semble irréversible. A la question de savoir si après le congrès le parti ne risque pas d’aller en lambeaux, les animateurs ont répondu par un non en ajoutant que le congrès ne concerne que le poste de président du parti. Tous les autres postes resteront entre les mains de leurs titulaires y compris celui du premier vice-président jusqu’au congrès ordinaire. Donc, pour les conférenciers il n’y a pas de feu en la demeure et que l’URD retrouvera toutes ses lettres de noblesse.

En définitive, Le Choix du Collectif s’est porté sur l’honorable Gouagnon Coulibaly, ancien député de Kati, ancien Directeur de campagne de Soumaila Cissé, pour être le porte étendard du parti. Il aura pour mission de rassembler toutes les militantes et tous les militants du parti autour des idéaux qui sous tendus à sa création. Tâche certes difficile, au regard des dissensions, de divisions entre les différents camps, mais elle n’est pas impossible.

Youssouf Sissoko

Contributions : Lettre ouverte au président de la transition, le colonel Assimi Goïta

Monsieur le président de la transition

Le Mali est l’un des rares pays africains où la nation n’est pas une création postcoloniale. Ses habitants se caractérisaient par le dévouement à la patrie, la rigueur dans le travail, le sens élevé de l’honneur et de la dignité. Ce sont ces différents facteurs qui aident à comprendre que le Mali n’a jamais accepté la domination étrangère, qu’il a toujours opposé une résistance comme en témoignent les cas contre les troupes marocaines en 1591 à Tondibi et les français colonialistes, impérialistes, néocolonialistes pendant les 19è,20è 21è siècles.

Ainsi une longue tradition de gloire, de conquêtes a inspiré au peuple malien l’énergie et la détermination de s’opposer à toute forme de domination étrangère, de soumission aveugle.

L’Union Soudanaise du Rassemblement Démocratique Africain, USRDA de feu Mamadou Konate, de Modibo Keita a mobilisé tout le Mali dans ce même élan pour réussir l’édification nationale. Ce fut un sursaut national impressionnant. Cette mobilisation a engendré pendant huit ans la réalisation de beaucoup d’infrastructures de développement : création d’industries, d’écoles, de routes, de sociétés et entreprises d Etat avec son vécu quotidien : le respect du bien public, demeurait sacré

Un mardi 19 novembre 1968 le comité militaire de libération nationale (C M L N) avec à sa tête Moussa Traoré, brise cet élan patriotique. Désormais, le Mali va patauger sous un régime militaire jusqu’ en 1974 ou il vivra sous un régime constitutionnel. A partir de 1979 les maliens vont militer au sein d’un parti unique : l’union démocratique du peuple malien (UDPM) avec comme secrétaire général Moussa Traoré.

Durant cette longue période, la majorité des maliens végétait dans la misère totale tandis qu’une minorité vivait dans l’opulence. Des maux commencent à germer : le vol, le népotisme, la corruption le détournement de fonds public et j’en passe Cette situation, devenue intenable, pousse les maliens à s’organiser contre le régime dictatorial et impopulaire de Moussa Traore. Ainsi la lutte ouverte commença en 1989 des associations comme le CNID, l’ADEMA, l’AJDP, la JLD. A travers elles, les maliens aspiraient à une nouvelle ère :la période démocratique. Finalement elle arriva le 26 mars 1991 avec l’arrestation du général Moussa Traore par le CRN avec à sa tête le lieutenant-colonel Amadou Toumani Toure.

Au cours de cette période des institutions assassines furent mises en place pour la 3ème république .Des élections furent organisées et l’ ADEMA PASJ sort vainqueur .Alpha Oumar Konaré fut investi président le 8 juin 1992 .C est l’enthousiasme populaire .Mais très vite, les maliens sont restés sur leur fin car beaucoup de leurs aspirations n’ont pas été prises en compte : accès à l’eau potable, a la nourriture, au logement ,aux soins de santé, à l’ électricité, à l’éducation .Bref leurs conditions de vie n’ont connu un grand changement. Au même moment, des milliardaires pointent à l’horizon et les maux déjà existants prennent de l’ampleur : vol, corruption, gabegie financière et tant d’autres. Le malien d’aujourd’hui se glorifie de ces maux dont avait l’homme d’autrefois. Ils sont devenus monnaie courante sous les différents régimes de la 3ème république (régimes de Mr A O Konaré, d’A T Touré, d’I B K). Sous le régime d’I B K, l’expérimenté (ambassadeur, conseiller à la présidence, premier ministre, président de l’assemblée nationale, député) commença la descente dans l’enfer, le déluge national. C’était la honte nationale, la grande déception son slogan de campagne le ‘’Mali d’abord’’ s’est opposé le slogan la ‘’famille d’abord’’. L’économie et la société étaient toutes au ralenti. Rien ne marchait : un peuple affamé, assoiffé malade, une insécurité totale, une école abandonnée, une délinquance financière jamais connue.

Pour éviter la disparition de notre chère patrie, le cataclysme, le peuple malien à travers le M5RFP, a décidé de combattre par tous les moyens le régime oligarchique d’IBK et de son parti RPM. Cette révolution populaire fut parachevée par une armée républicaine un mardi 18 aout 2020.Ainsi fut déposé IBK.

Monsieur le président,

Soyez sur le qui-vive nuit et jour. Les acteurs ‘’politique- vautours’’ de la 3ème république sont toujours présents. Ils sont dans le CNT, dans le gouvernement, tout près de vous et même dans la nature. Ils n’ont jamais su un seul instant que le peuple existe, qu’il a droit au bonheur, à une vie descente. C’est pourquoi souvent le mot inclusif me rend perplexe. Ces caméléons doivent répondre de leurs crimes de sang, économiques, de leur haute trahison et cela sans état d’âme car ils peuvent récidiver en cas d’occasion.

Monsieur le président,

Regardez, écoutez votre peuple, rien que le peuple, car le pessimisme est toujours d’actualité. Votre peuple a trop souffert et a soif de justice, d’équité, de paix. La refondation ne doit pas être un vain mot mais un changement de comportement.

Monsieur le président,

Le grand homme est celui qui pose des actes salutaires, inoubliables pour écrire une page de l’histoire de son pays. Il vient pour servir et non se servir comme Nelson Mandela, Sékou Touré, Thomas Sankara, Modibo Keita, PAUL Kagamé.

Alors à vous d’en juger, car le peuple s’est sacrifié, se sacrifie, et se sacrifiera s’il le faut pour barrer la route à toute personne qui entravera sa marche vers le ‘’Mali Koura’’.

Que dieu guide vos pas et qu’il bénisse le grand Mali de Soundiata Keita, de Tièba et Babemba Traoré, de Modibo Keita.

Lassana Mody Sissoko,
Professeur d’enseignement secondaire

 

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 05 JANVIER 2022 | CM N°2022-01/SGG

[c_dropcap]L[/c_dropcap]e Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 05 janvier 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

– adopté des projets de texte ;
– procédé à une nomination ;
– et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

1. Sur le rapport du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte relatifs à la ratification de l’Accord de financement, signé à Bamako, le 1er octobre 2021, entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Association Internationale de Développement, relatif au Projet régional d’accès à l’électricité et de système de stockage d’énergie par batteries de la CEDEAO.

Par cet Accord, l’Association Internationale de Développement accorde au Gouvernement de la République du Mali, un prêt d’un montant équivalant à 23 millions 500 mille Euros, soit 15 milliards 414 millions 989 mille 500 francs CFA.

Le projet, objet du financement, vise à soutenir les investissements dans une technologie novatrice de stockage d’énergie par batteries pour améliorer la stabilité et la sécurité du réseau électrique régional.

Sa réalisation contribuera au renforcement de la couverture en électricité de notre pays.

2. Sur le rapport du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, le Conseil des Ministres a adopté des projets de texte portant modification de la Loi n°92-020 du 23 septembre 1992 portant Code du Travail en République du Mali et du Décret n°96-178/P-RM du 13 juin 1996 portant modalités d’application de diverses dispositions du Code du Travail.

La modification du Code du Travail vise à faire face aux effets de la pandémie de la Covid-19 afin d’assurer la stabilité sociale et économique du pays en fixant la durée du chômage technique à six (06) mois en cas de crise sanitaire grave.

Le projet de décret adopté fixe les modalités d’application des innovations apportées au Code du Travail en précisant entre autres les modalités d’exercice du droit de grève dans le secteur privé et d’externalisation de la fonction Ressources humaines.

3. Sur le rapport du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant création de la médaille d’honneur des Eaux et Forêts.

La Direction Nationale des Eaux et Forêts a pour mission l’élaboration des éléments de la politique nationale en matière de protection de la nature et d’en assurer la coordination et le contrôle de sa mise en œuvre.

Cette mission très sensible car touchant le monde rural en premier, est aussi difficile parce qu’elle a lieu dans les forêts et les aires protégées, zones très dangereuses compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays.

Les agents en mission font fréquemment face à des bandits armés, des braconniers, des exploitants frauduleux de bois et autres occupants illicites des forêts classées, se soldant souvent par des blessures graves et des morts d’hommes.

Le projet de décret adopté vise à octroyer une distinction honorifique spécifique aux agents des Eaux et Forêts et à tous ceux qui risquent leur vie pour la protection de la nature.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

Le Conseil des Ministres a procédé à la nomination de Monsieur Modibo KONE, Economiste en qualité de Directeur Général du Fonds de Solidarité nationale.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat a réitéré son appel au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

 

Bamako, le 05 janvier 2022

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO
Officier de l’Ordre national

Voici la liste officielle des Aigles du Mali, participants à la CAN 2022 au Cameroun !

Mohamed Magassouba a dévoilé le nom des 28 joueurs sélectionnés avec le Mali pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations au Cameroun. Et l’on peut dire que l’armada est de sortie. Entre autres, Hamari Traoré (Rennes), Amadou Haïdara (RB Leipzig), Diadié Samassékou (Hoffenheim), El Bilal Touré (Reims) et Yves Bissouma (Brighton), enfin de retour, accompagneront ainsi les Aigles dans leur quête d’un premier sacre continental.

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Dotée d’une génération ô combien talentueuse et solide, l’équipe malienne tentera de faire plaisir à ses supporters, à commencer par le groupe F, au sein duquel elle affrontera la Tunisie (12 janvier), la Gambie (16) et la Mauritanie (20).

L’urgence de refonder la Gouvernance des instruments économiques de Souveraineté du Mali, vue par Modibo MAKALOU

L’économiste Modibo MAKALOU a exposé l’urgence de refonder la Gouvernance des instruments économiques de Souveraineté du Mali, lors de la 15eme édition des MIGRANCES au Centre Amadou Hampaté BA, à Bamako.

Qualifications Mondial 2022 – Mali : énorme polémique à venir pour le football malien ?

Alors qu’il s’est qualifié pour les barrages de la prochaine Coupe du monde dans la zone Afrique, une polémique pourrait voir le jour au Mali.

Scandale à venir ? Alors que le Mali jouera son dernier match de qualifications à la prochaine Coupe du monde contre l’Ouganda demain (17h), une polémique pourrait voir le jour côté malien. Si sportivement parlant tout baigne pour Les Aigles, qualifiés pour les barrages de la prochaine Coupe du monde, ces derniers seraient en conflit avec les hautes sphères.

Une grève entamée par les Maliens ?

Comme l’indique beIN Sports, les hommes de Mohamed Magassouba ont fait l’impasse sur la séance d’entraînement hier, entraînant ainsi un début de grève. Celle-ci serait dû à un retard dans le versement des primes, qu’auraient du percevoir les Maliens lors de leurs trois derniers matchs. Les coéquipiers d’Hamari Traoré attendraient désormais de pouvoir rencontrer leurs dirigeants pour lever le voile sur ce début de polémique.

Affaire à suivre…

 

Portrait de Noumoussa Soumaoro dit Moussa Kanté, ou encore Vieux Kanté, chanteur et joueur de Kamele Ngoni

C’est à la fin des années 1990 à Bamako au Mali que se fait connaître Noumoussa Soumaoro dit Moussa Kanté, encore appelé Vieux Kanté, chanteur et joueur de Kamele Ngoni. Il va œuvrer à porter très loin la technique et la sphère musicale de l’instrument.

Le kamale ngoni est un instrument acoustique de la musique d’Afrique de l’Ouest, très populaire et prisé des jeunes depuis le début des années 1960, et associé au renouveau de la musique Wassoulou. Il est proche de la kora, avec moins de cordes et d’une construction légèrement différente (calebasse coupée au 2/3).

Le kamale ngoni a effectivement accompagné la reconnaissance internationale de la musique Wassoulou  dans les années 80 et 90, avec Yoro Diallo qui occupe une place de choix parmi les précurseurs de la musique Wassoulou en tant que virtuose du kamele ngoni. Oumou Sangaré y a également joué un grand rôle en mettant  en avant l’instrument dans le groupe  qui l’accompagnait sur scène. Actuellement, on trouve des kamele ngoni avec 8, 10, 12 voire 14 cordes.

Abou Diarra est un des disciples les plus connus de Vieux Kanté. Il est à son tour devenu un veritable virtuose du ngoni et un excellent professeur. Rien de mieux que lui pour évoquer et rendre un vibrant hommage à son maître qu’il a très bien connu entre 1998 à 2005, années qu’il a passées à ses côtés.

«Noumoussa Soumaoro, dit Moussa Kanté, est né aveugle, en 1974 à Niesmala dans la région de Sikasso (sud du Mali). Dès 7 ans, il s’intéresse à la musique et explore les percussions et le djembé. A onze ans, ses frères quittent la maison pour le travail et laisse Moussa Kanté seul en compagnie d’un n’Goni à 6 cordes. Ce fut le début d’une longue histoire entre le n’Goni et le Vieux Kanté. Il quittera ensuite son village pour rejoindre Bamako où il y restera de 1987 à 2000. Il ajoutera des cordes à son n’Goni et puisera des sonorités dans le jazz, le blues et improvisation.

Il sera surnommé très vite, le « vieux Kanté sans commentaire » car il peut remplacer lors des cérémonies un guitariste ou un bassiste. Sa virtuosité est à couper le souffle et son talent est vite reconnu par tous. Il utilise son n’Goni comme une harpe, une guitare, une percussion… Son ascension est fulgurante. Il est invité par les plus grands musiciens et participe à des concerts dans toute l’Afrique et l’Europe.

Il enregistre un album en 2004 « Laban », qui ne sera pas diffusé, à notre grand regret et décède en 2005, alors que sa carrière prend un tournant international. Il laisse un grand vide derrière lui tant au niveau de la musique et de ses qualités humaines. Cet artiste au talent monstre mérite d’être découvert, connu et reconnu par tous. Que son âme et son travail reposent en paix dans le monde immortel de la musique et des arts. »

Il n’est possible d’écrire sur Vieux Kanté sans mettre en lumière le label « Sans Commentaire » et notamment le musicien/ arrangeur/ ingénieur du son Vincent Dorleans. Ayant eu la chance de côtoyer Vieux Kanté en 2002, il l’a enregistré dans ce qui s’avèrera être son seul album solo (album « sans commentaire » sorti en 2012 sur le label du même nom « sans commentaire »).

« Il y a maintenant dix ans, j’ai passé une année à Bamako pour étudier les percussions et réaliser des enregistrements. Au fil de mes rencontres j’ai eu l’occasion de jouer et d’enregistrer Vieux Kanté en solo : deux pistes de kamele ngoni, accompagnement et solo, et la voix lors d’une soirée d’hiver, soit 7 titres. Vieux était alors une star montante dans la capitale mais son handicap freinait le lancement de sa carrière internationale, bien qu’invité des plus grands festivals (à Montréal par exemple). Il vivait dans un endroit sans eau, sans électricité, et pas de téléphone portable à l’époque (ni téléphone tout court d’ailleurs), il parlait également peu le français encore.

Malheureusement les bandes ne furent pas exploitable du fait des mauvaises conditions d’enregistrement, avec un cubase, un vieux pc, des micros pas terrible, pas de compresseur et des pics de saturation… s’ajoutaient le découragement et les difficultés de sortir un premier disque, bref le projet s’endort… jusqu’a ce que j’apprenne il y a deux ans l’apparition de nouveaux outils de traitement audio (Izotope) permettant d’enlever la saturation et de faire du traitement de qualité. Vieux Kanté s’est fait une place de choix sur la scène artistique de Bamako et a développé un style unique. Il a collaboré et joué avec les plus grands, Toumani Diabaté, Salif Keita ou encore Lester Bowie, il a joué également avec le groupe hollandais San et trace sa voie en tant que leader et compositeur de façon complètement originale. »

L’album « sans commentaire » peut être commandé sur le site web du label www.sans-commentaire.net. Vous pouvez également soutenir les derniers projets du label de Vincent Dorleans, avec en particulier le très beau Mali Country qui doit bientôt sortir avec un extrait à écouter ici : http://www.sans-commentaire.net/djougouya2.mp3
Il y a d’autres albums à découvrir et tous sont joliment agrémentés d’une très belle pochette faite par l’illustrateur Tofdru http://www.tofdru.com/

N’hésitez pas, vous ne serez pas déçu!

Gérald, invité de marque de Off\On !

Participation des femmes au scrutin législatif 2013 : Un trio d’Amazones déterminées à changer le paysage politique

Les élections législatives du 24 novembre 2013 ont connu une   participation très encourageante des femmes. Le cas le plus édifiant étant la présentation de listes électorales uniquement composées de femmes dans  certaines circonscriptions. A titre d’exemple on peut citer celle présentée dans la commune II du District de Bamako et une autre à Djenné. Il s’agit d’une première dans l’histoire politique du Mali.

Rappelons qu’à la veille des législatives, le ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant avait réuni les cadres des partis politiques, afin de les exhorter assurer une présence accrue et un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales. Un vœu qui n’a malheureusement pas été entièrement exaucé, au vu des résultats du premier tour des législatives. Nous avons rencontré un trio d’Amazones candidates malheureuses en Commune II.

Malgré leur défaite, elles se disent déterminées de continuer à faire la politique. » Le Mali a besoin d’une réforme totale de l’éducation en y insérant une instruction civique. Les femmes doivent s’investir davantage dans les activités politiques, afin de cerner les réels problèmes du pays et bannir une fois pour toutes les pagnes, tasses et argent distribués lors des élections.  Il faut qu’elles comprennent qu’on se sert seulement d’elles alors qu’elles peuvent contribuer autrement au développement socio-économique » a reconnu Augustine Sangaré, l’une des candidates malheureuses.

Avant d’ajouter avec regret : » Malheureusement, nous n’avons pas été comprises par la majorité de nos concitoyens de la commune II. Le changement au Mali prendra le temps qu’il faudra, mais nous allons l’accompagner avec  notre parti JAMAA,  telle est notre vision. C’est d’ailleurs, dans ce cadre que notre parti politique a été créé après avoir vécu en association. Ce parti rassemble toutes les compétences, car nous sommes convaincues que c’est en conjuguant nos efforts que nous pouvons construire ce pays. Que l’on soit homme ou femme dans ce parti, les compétences sont égales « .

Parlant de leur motivation, Mme Sangaré explique qu’elle se résume à une prise de conscience après les événements malheureux survenus au Mali. « Il n’est plus question que nous restons en marge du développement de notre nation « .

Pour sa part, Mme Diallo pense que, malgré leur défaite au premier tour des législatives, leur avenir politique est très positive, et qu’au sortir des législatives, elles ont eu beaucoup d’enseignements. « Nous avons perdu, mais l’enseignement retenu est essentiellement basé sur l’incompréhension des enjeux de cette élection par la population. Le choix des représentants du peuple à l’Hémicycle doit être basé sur une présentation de programme électoral bien établi, la moralité des personnes et la confiance. Notre avenir politique ne fait que commencer,  JAMAA ta de be laban « . Pour le second tour, elle affirme » nous sommes en train d’analyser la situation, et nous donnerons le moment venu des consignes de vote« .

Le projet de société des Amazones

Dans leur projet de société, les trois candidates se sont focalisées sur l’environnement, l’économie et l’emploi. Ainsi, elles ont proposé l’adoption de textes dans ce sens. Elles prônent également le retour à une forme de contrôle des prix pour lutter contre la cherté de la vie et pour un encadrement par le législateur des taux d’intérêt appliqués par les structures financières décentralisées en matière de microcrédit. Elles jugent que les taux que ces établissements pratiquent actuellement sont souvent léonins.

La lutte contre la mendicité développée dans notre pays sera soutenue par une loi qui permettra de réprimer les dérives et instaurera un accès gratuit à l’éducation scolaire ou professionnelle aux enfants de la rue. En matière d’environnement, il s’agira de mettre en œuvre les dispositions relatives à la salubrité et à l’assainissement. S’agissant de l’emploi des jeunes, les textes facilitant l’accès aux terres agricoles pour ceux qui désirent s’installer à leur compte en zone Office du Niger seront proposés et soutenus par la liste Jaama à l’Hémicycle.

Ce parti a donc choisi des femmes engagées, dynamiques et courageuses pour solliciter, dimanche dernier, les suffrages de la population de la Commune II du district de Bamako. Elles œuvrent depuis des années au sein d’associations de la société civile bien connues. Ce qui les a conduites à intégrer le milieu de la politique, convaincues qu’elles peuvent promouvoir le changement attendu par nos compatriotes.

Qui sont les Amazones de la Commune II ?

Nous sommes allés à la rencontre des trois porte-drapeaux du parti Jamaa en Commune II, du District pour les législatives. Le trio à la conquête de l’Hémicycle est constitué de professionnelles aguerries dans leurs métiers respectifs. Mme Welle Diallo Hawa Thiermin Traoré est la doyenne de la liste. Elle est éducatrice et directrice du jardin d’enfants » Den Kadi » depuis 8 ans. Née en 1955, elle est mariée et mère de 2 enfants. Elle est la vice-présidente du Réseau national pour l’épanouissement économique et social de la femme et sa coordinatrice en Commune II depuis 2004.

Mme Najim Fatoumata Diarra est quant à elle née en 1965. Mariée et mère de 3 enfants, elle est cadre supérieure de banque. Elle connaît bien le milieu de la micro-finance pour avoir été commissaire aux comptes du réseau de caisse d’épargne et de crédit « Layidou Wari « .

La troisième de la liste se nomme Mme Diallo Augustine Sangaré. Elle est née en 1977, mariée et mère de deux enfants. Après l’obtention de son Diplôme d’études universitaires générales (DEUG) à l’Ecole des hautes études professionnelles (EHEP devenue depuis UIG), et un bref passage à Elf-Mali, elle rejoint le groupe Air France où elle évolue depuis près de treize ans comme agent des services commerciaux.

Clarisse NJIKAM