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KADIOLO : Les récoltes de coton menacées par les infestations des champs

Depuis quelques semaines, ont indiqué des témoins, des insectes ont fait leur apparition dans les champs de cultures dans la région de Sikasso. Les champs de coton de la filiale sud de la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT), précisément la zone de Kadiolo dans le secteur de Sikasso, sont particulièrement menacés par la cicadelle jacobiella ou encore «Ta kèrèkan» en langue bamanankan.

Connue depuis 1912, la cicadelle est une cigale verdâtre qui vit dans la face inférieure des feuilles. Elle a une démarche en oblique caractéristique d’où son appellation «Ta kèrèkan». Par ses piqûres, l’insecte introduit une salive toxique qui produit un enroulement des feuilles vers le bas avec un jaunissement puis un rougissement des bordures des feuillages.

Il s’attaque non seulement aux champs de coton mais aussi aux cultures de tomate et d’aubergine. «La jacobiella est présente partout au Mali. Cette année, la prolifération de ces insectes a été précoce et très rapide», a révélé l’administrateur de la CMDT de Sikasso, Kabaou Dolo. Une situation, selon lui, favorisée par la pluviométrie.

L’infestation serait due à la migration des insectes de la Côte d’Ivoire vers le cercle de Kadiolo qui fait frontière avec ce pays. Pour en savoir plus, les responsables de la CMDT et les entomologues (spécialistes qui étudient les insectes) de la région, après avoir visité les champs de coton de Kadiolo, ont prélevé des échantillons qui sont en train d’être analysés à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Cela permettra de connaître la raison de la propagation de ces insectes dans la zone.

En attendant, «on avait demandé aux producteurs de traiter les champs tous les 15 jours. A présent, avec cette fulgurante infestation on a réduit cette période, en conseillant un traitement chaque semaine… Nous avons déjà commencé à distribuer des produits aux producteurs», a précisé M. Dolo.

Mais, vu l’ampleur de l’infestation, les pires craintes des encadreurs pourraient se confirmer. Et cela d’autant plus que, selon les témoignages de nombreux paysans du Folona (Kadiolo), les produits conseillés par la CMDT n’ont pas encore produit les effets escomptés puisqu’ils continuent d’enregistrer des pertes de superficies malgré les traitements effectués.

 

Naby avec l’AMAP

VALORISATION DE L’ARTISANAT : l’association Yɛrɛdon de Kadiolo vulgarise le tissage traditionnel

Le Centre de promotion artisanal de Nakomo (Kajile Yalɛɛri Tasɛnɛgɛ), dans la banlieue de la ville de Kadiolo (480 km au sud de Bamako), veut désormais beaucoup s’investir dans la promotion de l’artisanat local. C’est ainsi qu’il s’est doté d’un métier de tissage le mois dernier (mars 2022).

Valoriser, pérenniser et vulgariser l’artisanat et les corps de métiers ! Telle est désormais l’une des ambitions de l’Association culturelle Yɛrɛdon de Kadiolo. C’est ainsi que, le 10 mars 2022, elle a implanté un métier de tissage au niveau du Centre de promotion artisanal de Nakomo (Kajile Yalɛɛri Tasɛnɛgɛ), dans la périphérie de la ville de Kadiolo.

«L’ouverture de ce métier de tissage favorisera la réhabilitation du tissage traditionnel à travers l’initiation et la formation de nos jeunes générations dans le domaine des savoirs et savoir-faire ainsi que des techniques ancestrales qui sont en déperdition de nos jours», nous a indiqué le président de l’association, Lamissa Bamba dit Kadiolo Naby

Déjà opérationnel, cet atelier de tissage est ouvert en prélude aux autres corps de métiers qui viendront très prochainement enrichir l’ossature des activités artisanales du Centre de promotion artisanal de Nakomo. Il faut rappeler que ce centre a pour vocation réelle «l’apprentissage, la formation et la transmission fidèle aux générations montantes des techniques et connaissances ancestrales dans le domaine de l’artisanat».

C’est une initiative qui va contribuer aussi à la transformation locale du coton. Et cela d’autant plus que le cercle de  Kadiolo  produit  annuellement un peu plus de 25 500 tonnes de  coton graine. A noter que le Mali ne transforme que 2 % de sa production cotonnière, ce qui constitue un problème général pour la filière. «Il est inadmissible que nous ne transformions que 2 % de la production. Un niveau insignifiant qui ne saurait se justifier par le manque d’énergie. En effet, il existe des alternatives dans ce domaine», a récemment déploré un expert du développement artisanal dans notre pays.

Il faut donc inverser cette tendance en mettant en place une véritable volonté politique pour renforcer la transformation. Des experts recommandent surtout la mise en place de mécanisme de garantie pour permettre à nos transformateurs locaux d’accéder facilement au coton. L’initiative de l’Association culturelle Yɛrɛdon de Kadiolo est un pas significatif dans ce sens !

Moussa Bolly