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IMAM MAHMOUD DICKO : «Après le parachèvement, la rectification, place au redressement »

Figure emblématique du mouvement populaire qui a occasionné la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, l’Imam Mahmoud Dicko reste sur sa garde pour la réussite de la transition. Il l’a fait savoir ce samedi 16 juillet 2022, lors de la cérémonie d’hommage à ses compagnons victimes des événements des 10, 11, 12 juillet, et à toutes les victimes civiles et militaires tombées pour le Mali.

Plus personne n’aura un chèque en blanc pour gérer les affaires publiques au Mali, indique Mahmoud Dicko à qui veut l’entendre. Conformément à cet objectif qu’il s’est lui-même imposé, il profitera de la journée d’hommage dédiée aux victimes des 10, 11 et 12 juillet pour se prononcer sur la marche de la transition. Car, estime-t-il, cet exercice est  un devoir pour moi. «Je me sens redevable vis-à-vis de ces jeunes qui ont donné leur vie pour me protéger et protéger la lutte ; ce pourquoi on se battait. C’est inconcevable pour moi de les oublier.  De leurs tombes, ils peuvent être déçus de nous si on venait à trahir les causes de la lutte. Pour l’honneur et la dignité, c’est ce qu’il faudra éviter », a déclaré l’Imam Dicko.

Sexagénaire, symbole de la sagesse et de la droiture, l’imam Dicko éprouve de la peine à mentir  à ses fils et petits-fils. « Je ne sais pas tricher, je ne tergiverse pas, voilà », souligne-t-il. Avant de déclarer : « Notre pays a connu plusieurs phases, notamment la révolution, le parachèvement, la rectification.Maintenant, il reste la phase qui, pour moi, est décisive. Celle du redressement. Dicko à lui seul ne peut pas, le président Assimi Goïta non plus, encore moins le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Nous avons aujourd’hui le devoir et l’obligation de nous mettre ensemble pour redresser cette situation. C’est le premier message que j’ai voulu délivrer à l’ensemble de ce peuple.  Le redressement se fera avec tout le monde. C’est cela le sens du manifeste que j’ai eu à publier parce que je voyais cette situation venir. J’ai publié ce document pour dire que nous avons l’obligation de nous mettre ensemble autour d’un pacte républicain. Je l’ai dit en son temps, je n’ai pas été compris et cela ne doit pas m’empêcher de revenir à la charge et appelé encore le peuple malien. Une seule personne ne peut pas, encore moins un groupe d’individus ; la charge est trop lourde. Il faut l’implication de tous. Laissons les rancunes personnelles, tenez-nous la main pour sauver ce pays. Il ne pressage rien de bon, que Dieu nous en préserve. Ce n’est pas aujourd’hui que j’ai commencé à parler. Je ne parle pas dans le vide, mais je le fais parce que je vois quelque chose venir. Comme j’ai eu à le dire dans le passé, je recule pour mieux réfléchir et je me suis posé d’énormes questions sur l’interminable faillite de notre pays. Pourtant, le Mali est l’un des pays bénis par Dieu. Ce qui reste, c’est de le valoriser ».

L’analyse de ce pays, poursuivra l’orateur,  m’a inculqué une expérience politique. Ce qui le contraint à s’interroger quotidiennement sur les raisons de la stagnation de notre pays.  « J’ai analysé la situation ; je me suis posé cette question : pourquoi nous peinons à avancer ? », regrette-t-il

A l’en croire, à chaque nouveau régime, on remet en cause nos textes et on prend la décision de reformer la constitution. Refondation, argumente-t-il, suppose de faire table rase du passé et de recommencer encore. Est-ce la solution, s’est-t-il interrogé.

Pour lui, la reconnaissance du mérite et le bannissement de l’ingratitude sont des valeurs qui constituent les fondements de notre nation. Ces valeurs, déplore Mahmoud Dicko, s’effritent de jour en jour. Alors que ces valeurs sont des piliers sur lesquels notre nation se penche. Ainsi, exhortera-t-il à faire énormément attention à cela. Car, poursuivra-t-il, le Mali est une vielle nation.   Nos ancêtres grâce auxquels on se glorifie  se sont fait distinguer avec des valeurs propres. Ces valeurs ont fait d’eux des grandes personnalités et notre pays une grande nation. Nous devons tout faire pour les sauvegarder. « L’une de ces grandes valeurs était la reconnaissance du bienfait et le bannissement de l’ingratitude. Pourtant, ce que j’ai constaté est que ce qui sont passés avant nous, ceux qui ont donné leur vie pour ce pays sont tombés dans l’oubli », rappellera-t-il. Il n’y a presque pas de reconnaissance pour eux. Ce n’est pas un bon exemple pour ce pays, se plaint l’orateur. De Modibo Keïta à aujourd’hui, la reconnaissance manque beaucoup dans nos œuvres. Au moment où tu es devant, tu es glorifié, on applaudit tout ce que tu dis. Mais le jour où tu es mis de côté, on ne veut plus t’entendre.Tous les malheurs du monde te sont  attribués. Ce pays ne mérite aucunement cela ; non ! Un pays se construit sur le présent, le passé, ensuite l’avenir.  C’est le passé et le présent qui construisent ensemble l’avenir. Celui qui ignore son passé et son présent, l’avenir reste incertain pour lui.

Les piques de Dicko à Choguel

Très amer contre les attitudes actuelles, Dicko ajoutera : « On a pris une posture de renier tout du passé. Celui qui vient au pouvoir fait tout pour qu’on ne parle plus de son prédécesseur, l’effacer totalement de l’Histoire. Dans les grands pays, il y a ce qu’on appelle la commémoration des grands évènements pour rétablir l’histoire du pays, pour qu’elle ne tombe dans l’oubli. Aujourd’hui, la commémoration de la date de l’indépendance du Mali passe inaperçue. On a banalisé cette date symbolique. Le 26 mars et ses martyrs, n’en parlons même pas. Ceux qui y sont morts sont considérés comme des fous. Cela veut dire que leur sacrifice ne représente rien pour ce pays. Un Malien ose faire ça à un autre. Ces martyrs sont des Maliens et le sang qu’ils ont sacrifié est ni plus ni moins celui d’un Malien. C’est vraiment extraordinaire !Des gens qui prétendent redonner le salut au peuple malien, qui veulent construire ce pays travaille avec des mentalités pareilles».

Hommages à Alpha Oumar Konaré

Outre la mésaventure de l’état actuel de la nation, Imam Dicko reconnaîtra le mérite de l’ancien président Alpha O. Konaré qui a su préserver l’une de nos valeurs ancestrales : la reconnaissance du travail bien fait. Il précisera que le seul qui a réussi à réhabiliter les autres, en raison notamment à sa formation, c’est le président Alpha Oumar Konaré. C’est lui qui a réhabilité FilyDabo Sissoko, Hamadoun Dicko, Ibrahim Ly et Modibo Keïta. Que tu l’aimes ou pas, son œuvre est et reste. Pourtant, c’est un président démocratiquement élu. Tout n’est pas mauvais en soi.

Sur ce, il invitera les autorités au rassemblement de tous les fils du pays. Ce, afin de procéder au redressement de la situation.

Oumar KONATE

TRANSITION : LE JEU DANGEREUX DE L’IMAM DICKO

L’imam Dicko donne de plus en plus en raison à ses détracteurs. Ils sont nombreux nos concitoyens qui croient dur comme fer, que ce religieux se trouve en réalité au service d’une cause obscure, qui le pousse chaque fois à vouloir créer des tensions chaque fois que notre pays est en phase de se sortir des difficultés. Sa sortie à la veille du sommet de la CEDEAO et de la publication d’un rapport à l’ONU par la française non moins commissaire aux droits de l’Homme aux Nations Unies. Les maliens sont d’autant plus sidérés que les propos de l’imam sont des injures flagrantes, des imprécations d’une rare brutalité contre les autorités de la transition. Un énervement qui trahit la perte de confiance en soi de Dicko. En effet quand il le pouvait et quand il était puissant, l’imam ne se limitait point) d’impuissantes diatribes. Il descendait, grand boubou en l’air à la place de l’indépendance et faisait trembler. Seulement voilà, par ses propres turpitudes, Dicko a perdu toute crédibilité. D’abord aux yeux de ses pairs imams, qui rejettent ses comportements qui ne sont ni sérieux, ni justes encore moins religieux. Ensuite au sein de la population qui a découvert par son propre mea-culpa, qu’il proposait des premiers ministres et les révoquait selon le volume des dessous de … grand boubou.  L’imam donc s’est sevré à la fois de l’estime des populations et de la générosité des chefs. A qui la faute ? that is d’après les anglais the question. Tu ne prendras point le nom de l’Eternel en vain, car l’Eternel ne tiendra point pour innocent celui qui prendra son nom en vain. Je laisse aux ecclésiastes de trouver le numéro de ce commandement, mais il est évident qu’une erreur fatale est passée par là. L’imam avait combattu ATT, pour se repentir ensuite, il s’est opposé à tous les premiers ministres d’IBK, il a fini par harceler à mort ce dernier. A l’aboutissement de la lutte il s’est brièvement réfugié dans la mosquée pour en sortir soudainement, pour chercher quoi finalement. Il est clair que lorsque l’on jette constamment du sable dans les yeux de tous compagnons successifs de jeu, on finit par ne plus en avoir nous enseigne la sagesse bamanan. L’imam s’est trompé d’époque et de méthodologie. Il a oublié qu’il est en face de son ancien compagnon de lutte aussi futé sinon plus que lui. A côté de jeunes militaires qui ont tout risqué pour sauver le pays et qui restent imperméables aux intimidations, aux chantages, aux menaces et même aux flatteries.  Aujourd’hui les arguments pour décrier la gouvernance actuelle sont rares voire inexistants. Les maliens sont déterminés à se libérer politiquement, économiquement et surtout sur le plan sécuritaire du joug de gens dont certains restent encore ses amis. Pire, Dicko a fait la plus mauvaise lecture qui soit. En effet, à l’instar de beaucoup d’homme politique, il en veut à Assimi Goïta et à Choguel Maiga à cause de leur attitude vis-à-vis de la puissance colonisatrice. A ce niveau, il est à rappeler que ces autorités susnommées n’exécutent que la volonté du peuple. Nous avons demandé depuis 2014 le départ de la France, la sécurisation de notre pays, l’éradication des causes récurrentes des coups d’état, la lutte contre la corruption et la refondation de l’état. Et si c’était le contraire au lieu de crier dans une salle, l’imam serait au boulevard pour faire ce qu’il adore le mieux. Ces deux-là n’ont donc rien inventé. Et personne ne peut leur reprocher de suivre à la lettre la volonté souveraine du peuple malien qui a d’ailleurs démenti d’être l’otage d’autre chose que de ses propres convictions. Ce qui est évident et qui fâche l’imam c’est que rien ne tombe dans la besace imamique. Assimi envoie son salaire aux œuvres sociales et mène une vie sobre simple dont le quotidien est fait de tô et de thé. Et aucun membre de son gouvernement ne mène une vie d’opulence, ils semblent d’ailleurs tous vouloir l’imiter dans une certaine mesure. Dicko a dons raté sa cible. Sa sortie a plutôt contribué à renforcer dans la tête des maliens la thèse insistante comme quoi, Iyad Ag Ghali lui ordonne à chacune de ses offensives de chauffer à blanc Bamako pour lui permettre de fragiliser le pays et de le distraire pour mieux le rendre vulnérable. Ce qui est bien sûr pour Dicko un chemin de perdition.

A. Camara

GESTION DE LA TRANSITION : L’Imam Dicko évoque les raisons de son silence

Disparu des radars depuis un moment, l’imam Mahmoud Dicko a refait surface la semaine dernière. Profitant de l’occasion qui lui a été offerte par l’association des Kel Antesar et alliés, il a motivé les raisons de son silence.

« J’ai décidé de ne pas parler pour deux raisons », se justifie le leader religieux. Selon lui, la première raison de son silence s’explique par le fait que la majeure partie de la population se retrouve dans la gestion actuelle de la transition. « Elle pense que c’est cela la voix du salut », a-t-il indiqué. Dicko a estimé qu’il doit respecter le choix de cette majorité et laisser les choses se faire. Pour lui, il ne serait pas sage de combattre le choix d’une grande majorité. La deuxième raison de son recul, explique-t-il, était de méditer et réfléchir sur le sort du Mali qui, dit-il, lui est cher. « Il me préoccupe. Il m’inquiète. En cela, j’invite tout un chacun, tous ceux qui sont détenteurs d’une portion du savoir, de méditer, de réfléchir et d’interroger notre histoire. De chercher à savoir le pourquoi de l’indépendance à nos jours. Chaque fois que le Mali prend un envol, il y a quelque chose qui se met en travers. Chaque fois qu’on doit y aller, il y a quelque chose qui nous arrête. Quelle est la raison ? Pourquoi ? », s’est-il demandé. Pour l’imam, cette question doit hanter l’esprit de tout un chacun. Car, a-t-il poursuivi, « tant qu’on ne diagnostique pas ce mal et le connaître, il est difficile que le Mali puisse s’en sortir ».

Dicko a ajouté que la première raison évoquée est un choix personnel qui consiste à respecter la volonté populaire. Ce, même s’il n’est pas d’accord avec. Pour lui, c’est normal car il se pourrait qu’il se trompe et que les autres aient raison.

Pour la seconde raison, il a confié qu’il médite là-dessus, parce qu’il est persuadé qu’il y a un problème quelque part, qu’il faut trouver. Il dit ne pas comprendre que, quel que soit le secteur, et même en football, chaque fois que les gens nourrissent de l’espoir, le lendemain, c’est le désespoir. Pour lui, ce n’est pas anodin.

Pour sûr, cette sortie de l’imam intrique et laisse entrevoir qu’il n’a pas dit son dernier mot sur la scène politique. Et qu’il pourrait ressortir de sa mosquée à tout moment.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Imam Mahmoud Dicko : «Il faut éviter de confier des missions aux hypocrites »

L’imam Mahmoud Dicko en a gros sur le cœur. Dans son sermon du vendredi dernier, il a choisi un thème assez particulier : ‘’la repentance’’. Il en a profité pour fustiger la gouvernance mondiale.

« Je n’indexe personne. J’insiste là-dessus. Il faut dire les choses comme elles sont », a déclaré l’imam, devant les fidèles de sa mosquée.

Selon lui, il arrive qu’une ville se porte bien en apparence, mais pourrie de l’intérieur. Cela arrive, dit-il, lorsque ce sont les mécréants et les hypocrites qui commandent les détenteurs du savoir et les élus de Dieu.

Pour l’imam, un homme qui n’a pas honte de mentir sur lui-même et son prochain, lorsque vous lui confiez une mission, il ne pourra jamais la réussir. « Il ne peut rien réussir dans la vie. Car il n’a ni la droiture ni les valeurs qu’il faut pour ce faire. »

L’imam Dicko a affirmé vouloir paraphraser le Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) en ces termes : « Si vous confiez une mission à des traitres, des menteurs éhontés, des incapables et des moins méritants, vous pouvez être sûrs de l’échec à venir. » Il a expliqué que le monde est malheureusement gouverné ainsi aujourd’hui.

Il a souligné que dans le monde d’aujourd’hui, pour avoir voix au chapitre, il faut être sans éthique, sans honneur et avoir une langue pendue, que tout le monde craint. « C’est devenu une règle », a-t-il déploré.

Mahmoud Dicko a affirmé que c’est une malédiction de ne pas avoir de parole d’honneur ; et dire une chose aujourd’hui et son contraire demain.

Il a ajouté que l’homme peut se tromper s’il n’a pas compris quelque chose. Mais demain, s’il se rend compte de son erreur, qu’il le reconnaisse. Cela, dit-il, n’est pas prohibé par le Seigneur.

« Soyez en assurés que le malheur qui arrive se passera devant Dieu et les hommes. Je jure sur Dieu si les hommes ne se repentissent pas ce qui est en cours se passera de tout commentaire », a-t-il prévenu.

L’imam a indiqué qu’ils travaillent avec les préceptes du Saint Coran, dans lequel Dieu a tout programmé : le passé, le présent et le futur. Selon lui, Dieu nous prévient de beaucoup de choses.

« Il y a des gens que Dieu a maudits parce qu’ils sont dans l’excès et ne se fixent point de limite », a déclaré le leader religieux.

Il a expliqué que celui qui n’a de limite n’a pas d’honneur ni de dignité. Pour lui, les dépositaires de ces valeurs se gardent de dire et de faire certaines choses.

Il a poursuivi son sermon en martelant que ce sont ces genres de comportements qui attirent la colère du Seigneur, et qui font que les problèmes se succèdent et ne finissent jamais.

« Il y a des gens qui se sont transformés en laudateurs et chantent les louanges des gens qui n’ont aucune limite dans l’excès. Ils bravent tous les interdits de Dieu. C’est ainsi que Dieu les rend sourds et indifférents face aux dangers qui les guettent », a-t-il conclu.

L’imam Dicko a tenu à préciser que ce thème lui tenait à cœur.

Maintenant, l’opinion peut se faire une idée du sens de son sermon, car il n’est pas homme à parler dans le vide. Les emphases et les paraboles sont ses marques de fabrique.

Dieu veille !

Harber MAIGA