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Retour d’Aliou Boubacar Diallo au bercail : Grandes retrouvailles à Nioro et hommage aux femmes

Absent du pays pour cause de tournée continentale, le porte étendard de l’ADP Maliba a finalement regagné le bercail et s’est aussitôt acquitté d’un passage symbolique chez le Cherif de Nioro, qui incarne à ses yeux plus qu’une figure paternelle.

La troisième force politique de la dernière présidentielle effectue un come-back et non des moindres, pour qui connait l’impact de ses activités ainsi que son apport à l’économie nationale à travers des réseaux internationaux qui lui auront permis de manœuvrer au profit du Mali lors des sanctions régionales et continentales.

Arrivé à Bamako le mardi 14 mars 2023, le célèbre homme d’affaires est accueilli en fanfare par sa famille politique et ses collaborateurs directs mais ne séjourne que moins de 48h dans la capitale. Jeudi matin très tôt, il se rend dans la ville lumière de Nioro du sahel où il tenu à revoir son père spirituel, à savoir le Cherif Bouillé Haidara. Une destination où ça se bouscule ces derniers temps pour séduire le maître des lieux afin qu’il accorde sa caution au projet de constitution à soumettre à l’appréciation du peuple.

L’ex député de Kayes s’y est rendu en compagnie de certains membres du Comité Exécutif du Parti de la Balance et s’est fait accueillir à sa descente d’avion par la famille chérifienne et nombre d’autres sympathisants. Il aura ensuite son instant de communion avec le patriarche religieux dont les images seront d’ailleurs ventilées en boucle sur les réseaux sociaux.

Une pluie de bénédictions du père au fils sera faite à celui qui s’exprimait le mois dernier sur les ondes de la télévision Ivoirienne au sujet de la reprise des coopérations entre Abidjan et Bamako, attestant du lien fraternel entre ces deux pays dans le feu de leurs brouilles.

Enfin, le fondateur du groupe Hydroma et figure historique de la mine Wassoul’Or a pris conseils auprès du Chérif Bouillé Haidara avant de regagner Bamako où les réunions qu’il aura avec son staff professionnel, politique et ses proches ces jours ci, situera sur sa posture dans un Mali où les divergences sont de plus en plus affichées.

Si on lui prête des ambitions présidentielles, reste que le président d’honneur de la fondation Maliba multiplie les sorties à chaque page de l’histoire du pays: le nouvel an, la fête de l’armée et la journée du 8 Mars où il a fait le bilan de son soutien aux femmes qui date de plus de 20 ans.

Les femmes exhortées à prôner le pacte de stabilité

Après sa sortie dédiée à l’armée nationale, l’ancien mythique patron de Wassoul’Or a pensé à la Malienne. Dans le message livré dans ce sens avant qu’il ne foule la terre de la mère-patrie, Aliou Boubacar Diallo a invité les Dames à la mobilisation en rappelant qu’elles demeurent les premières victimes du conflit que vit le Mali.

Il n’a pas manqué de rappeler que ” cette journée dédiée à nos mères, épouses, sœurs et filles, nous rappelle le rôle des femmes dans la lutte que mène le Mali contre le terrorisme depuis plus de 10 ans » et dont les femmes «sont les premières victimes”. Le Kayesien le plus en vue en a profité, au demeurant, pour présenter ses condoléances aux familles de toutes les victimes civiles et militaires de cette douloureuse crise sécuritaire.

L’ancien postulant au fauteuil présidentiel n’a pas omis d’y associer les veuves, orphelins, ainsi que les nombreux déplacés et réfugiés au nombre desquels figure une grande majorité de femmes et d’enfants. Allusion faite à adresse de nouvel an, l’honorable Aliou B. Diallo a réitéré son appel aux Femmes du Mali, ainsi qu’aux autres couches de société malienne pour sceller un Pacte de stabilité avec les l’objectif ci-après :

–  retrouver la paix et la stabilité indispensables pour que le Mali connaisse l’essor économique qu’il mérite ;

–  mettre en valeur les précieuses richesses et les énormes potentialités dont regorgent toutes les régions du Mali au profit de tous ses enfants ;

– permettre à notre pays de retrouver sa place dans le concert des nations.

Le député sortant du Khasso n’a pas manqué de situer les actions posées par la Fondation MALIBA qu’il pilote, en rappelant au passage que son équipe œuvre inlassablement depuis plus de 30 ans à soustraire les femmes de la précarité. À travers notamment des actions concrètes comme l’octroi de bourses d’études au Mali et à l’étranger à des filles et garçons; la construction, l’équipement de maternités et de salle de soins pour une meilleure prise en charge de la mère et de l’enfant, la fourniture de moulins aux femmes rurales pour les aider dans leurs multiples tâches, l’installation de forages pour soustraire nos sœurs de la corvée d’eau et aussi leur permettre de pratiquer le maraîchage, la formation en technique de fabrication du savon moderne, de l’eau de javel et du détergent au bénéfice de plus d’un millier de femmes qui ont toutes été également outillées en kits pour leur permettre d’acquérir une indépendance financière.

S’y ajoute le symbolique apport qui fut le soutien financier et en vivres aux familles des soldats tombés sur le champ de l’honneur et cela depuis la tuerie d’Agel Hoc en 2012 avec la remise d’une somme de 50 millions CFA aux veuves et orphelins victimes de cette barbarie. La dynamique sera poursuivie sans relâche a promis celui qui, depuis deux ans, fait des émules en matière d’hydrogène. Au demeurant, «la déesse du 8 mars» a concrétisé ses intentions à l’endroit des femmes : la nuit du vendredi 10 mars,  Mme Diallo Mariama Camara fut nommée lors de la cérémonie Prix Lobbo Traoré, meilleure Femme Malienne dans la Catégorie Femme humanitaire et Meilleure Femme Malienne dans la catégorie Femme Politique. Un doublé de la présidente des femmes de l’ADP Maliba qui en dit long !

À fond dans l’arène économique, beaucoup d’observateurs s’attendant à une descente fulgurante et irrésistible de la figure de proue de la scène politique malienne – dont cote n’a de cesse de grimper à travers le continent à travers divers forums d’affaires sur l’hydrogène.

A. KEÏTA

Le Témoin

HOMMAGE À ELIZABETH II EN AFRIQUE : Une sincère admiration entachée par le brutal passé colonial britannique

A 96 ans (née le 21 avril 1926 à Mayfair), dont 70 ans de règne (du 6 février 1952 à sa mort) sur le Royaume uni, la Reine Elizabeth II a tiré sa révérence jeudi dernier (8 septembre 2022) au château de Balmoral. Qu’on la vénère ou non, sa disparition laisse peu de gens indifférents, surtout en Afrique qui abrite 20 des 56 pays membres du Commonwealth. Bien naturellement, que les sentiments sont divisés sur les relations que l’illustre défunte Reine avait avec le continent.

«Personnalité publique extraordinaire», «une immense icône au service désintéressé de l’humanité» et «une figure de proue» de l’histoire contemporaine de l’humanité, «une grande amie de l’Afrique qui l’aimait en retour», «illustre souveraine au destin exceptionnel»… La Reine Elizabeth II a fait forte impression en Afrique comme dans le reste du monde où son décès a suscité beaucoup d’émotion.

En dehors de la personnalité même de la souveraine britannique, sa disparition est aussi un triste événement en Afrique qui abrite 20 des 56 pays du Commonwealth. Un continent avec qui elle a toujours entretenu des relations particulières. En effet, l’histoire a retenu que c’est au Cap (Afrique du Sud où elle était en voyage avec sa famille) qu’une jeune princesse (21 ans) a hérité du trône britannique sous le nom d’Elizabeth II et y a prononcé un discours radio. Elle s’y était engagée à consacrer sa «vie entière» à servir ses sujets, au Royaume-Uni comme dans les pays du Commonwealth. Et elle tenu cette promesse en se consacrant à son royaume jusqu’à son dernier souffle.

Pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, la défunte reine est «une personnalité publique extraordinaire et de renommée mondiale qui a eu une vie remarquable». Elle avait boudé le régime raciste de l’apartheid ne revenant en Afrique du Sud que sous la présidence de Nelson Mandela avec qui elle a entretenu des relations très profonde. Madiba (Nelson Mandela) disait être la seule personne à appeler sa Majesté par son nom d’Elizabeth. Il faut rappeler que Mandela était aussi un prince.

Le président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta (dont le père fut le chef de file de l’indépendance kenyane et de la lutte contre le colonialisme britannique), a aussi salué la mémoire d’une «immense icône au service désintéressé de l’humanité» et d’une «figure de proue, non seulement du Royaume-Uni et du Commonwealth, mais du monde entier».

En 1961, la reine d’Angleterre avait défrayé la chronique en se rendant au Ghana contre l’avis de son gouvernement jugeant ce voyage périlleux dans un pays qui s’était beaucoup rapproché de l’URSS depuis son indépendance en 1957. Elle s’y était non seulement rendue, mais avait dansé avec le dirigeant panafricaniste Kwame Nkrumah au cours du bal donné en son honneur.

Au Ghana, tous les drapeaux officiels ont été mis en berne pour sept jours à partir du vendredi dernier (9 septembre 2022) et le président Nana Akufo-Addo a rendu hommage à «l’amabilité, l’élégance, le style et la joie que la reine a apportés dans l’exercice de ses fonctions». Il n’a pas manqué non plus de rappeler le rôle central joué par Elizabeth II dans la construction du Commonwealth. «Elle a supervisé la transformation spectaculaire de l’union et l’a orientée vers une plus grande attention à nos valeurs communes et une meilleure gouvernance. Elle était le roc qui maintenait l’organisation solide», a-t-il notamment souligné.

Le poids de l’héritage colonial de l’Angleterre

«Elle était le seul souverain britannique connu de 90 % de la population nigériane», a pour sa part rappelé président Muhammadu Buhari du Nigeria. En effet, dans ce pays, ils sont nombreux les internautes issus de la classe moyenne qui ont posté des photos et des hommages sur leurs réseaux sociaux pour saluer la vie de la reine Elizabeth II.

Au moment de rendre hommage à l’illustre souveraine, on se rend compte aussi que les tristes souvenirs du passé colonial de l’empire britannique hantent encore les esprits dans les ex-colonies. «Nous ne pleurons pas la mort de la reine Elizabeth puisqu’elle nous rappelle une période très tragique dans l’histoire de notre pays et de l’Afrique… Durant ses 70 ans de règne, la reine n’a jamais reconnu les atrocités que sa famille a infligées aux peuples autochtones que la Grande-Bretagne a envahis à travers le monde», a déploré le parti des «Combattants pour la liberté économique» (parti radical d’idéologie panafricaniste, fondé en 2013 par d’anciens membres du Congrès national africain/ANC) dans son communiqué.

Au Kenya, on n’a pas non plus oublié la répression de la «révolte des Mau-Mau» (1952-1960). Une  rébellion anticolonialiste violemment réprimée par les colons britanniques et qui a coûté la vie à au moins 100 000 Kényans. «Personne ne mentionne ce que les Britanniques faisaient au Kenya lorsqu’elle est devenue reine… Les faits ont tendance à compliquer le conte de fées», a dénoncé sur twitter Patrick Gathara, chroniqueur et caricaturiste kenyan.

«Personnellement, je suis plus ému en pensant aux 2 millions de morts Igbo durant la guerre civile (guerre du Biafra entre 1967 et 1970). On sait que les Biafrais ont été abandonnés à leur sort sans aucune intervention de la Grande-Bretagne qui voulait protéger ses intérêts économiques», a confié au quotidien français, «Le Monde», Caleb Okereke. Le rédacteur en chef de la publication en ligne, «Minority Africa», dénonce «le syndrome de Stockholm de certains Africains» qui semble avoir oublié «la violence que l’empire britannique a exercée» dans ses anciennes colonies.

N’empêche qu sa Majesté Elizabeth II est aussi vénérée dans des ex-colonies françaises qui ont adhéré au Commonwealth, notamment au Rwanda qui a rejoint cette organisation en 2009. Pour le président Paul Kagame le «Commonwealth moderne est l’héritage» de la reine. Quant au président Ali Bongo du Gabon, il a loué sur twitter «une grande amie de l’Afrique qui l’aimait en retour». Le Togo et son pays sont membres de l’organisation depuis le 25 juin 2022.

Au Maroc, le souverain chérifien s’est aussi rappelé des bons souvenirs de la reine à l’annonce de sa mort. Dans un communiqué, le roi du Maroc Mohammed VI a indiqué se remémorer «les qualités et les mérites de cette illustre reine qui se tenait, invariablement, comme un symbole de la grandeur du Royaume-Uni». Et de rappeler que la reine d’Angleterre «tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date» entre les deux «monarchies séculaires».

Il est clair en tout cas Elizabeth laisse un Commonwealth plus attrayant en Afrique que la Francophonie qui ne cesse de battre de l’aile parce que la France s’enferme dans sa traditionnelle arrogance coloniale en faisant fi du désire sans cesse manifester des nouvelles générations de s’affranchir des relations paternalistes qui bloquent l’émergence socioéconomique des pays francophones !

Moussa Bolly

Mali : Deuil national de trois (03) jours pour saluer la mémoire des 42 soldats tombés à Tessit

Les autorités de transition au Mali ont annoncé mercredi un deuil national de trois jours après avoir confirmé la mort dimanche de 42 soldats maliens lors d’une attaque attribuée à des jihadistes dans le nord-est du pays, près des frontières du Burkina Faso et du Niger, un assaut au cours duquel l’armée a « neutralisé 37 terroristes ».

L’armée a « réagi vigoureusement à une attaque complexe et coordonnée » à Tessit au cours de laquelle elle a eu « 42 morts et 22 blessés » dans ses rangs, faisant aussi état de « 37 terroristes neutralisés » et plusieurs de leurs équipements, dont des véhicules, « abandonnés » lors de « plusieurs heures de combat », selon ce nouveau bilan publié par le gouvernement dans un communiqué transmis à l’AFP.

Le précédent bilan faisait état de 17 soldats et 4 civils tués.

Le gouvernement a évoqué une attaque dimanche « aux environs de 15H00 » GMT, menée « vraisemblablement (par) l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) » et « caractérisée par l’usage de drones, d’explosifs, de véhicules piégés ainsi que des tirs d’artillerie », reprenant des informations déjà annoncées lundi par l’armée.

« L’enregistrement » par l’armée d' »opérations clandestines de survol d’aéronefs indique sans équivoque que les terroristes ont bénéficié d’appuis majeurs, y compris d’expertises extérieures », ajoute le communiqué du gouvernement.

La présidence a annoncé un deuil national de trois jours à compter de jeudi, « en hommage aux victimes civiles et militaires lors de l’attaque terroriste perpétrée à Tessit », dans un communiqué distinct.

C’est le plus lourd bilan officiel pour l’armée malienne depuis la série d’attaques fin 2019-début 2020 par le groupe Etat islamique de camps militaires dans cette même région des trois frontières.

Cette attaque dimanche intervient alors que le Mali, qui a poussé vers la sortie le vieil allié français et ardemment relancé la coopération avec Moscou, fait depuis quelques semaines face à une résurgence d’assauts de la nébuleuse du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe).

Parmi les quatre civils tués, certains d’entre eux étaient des élus locaux, avaient déclaré à l’AFP des proches des victimes sous le couvert de l’anonymat.

– « Trois frontières » –

La zone de Tessit, située du côté malien de la zone dite des « trois frontières », dans une immense région rurale non contrôlée par l’Etat, est fréquemment le théâtre d’affrontements et d’attaques.

Les groupes armés affiliés à Al-Qaïda, rassemblés sous la houlette du GSIM, y combattent depuis 2020 le groupe EIGS, affilié à l’organisation EI.

Les jihadistes cherchent à prendre le contrôle de cette zone stratégique et aurifère.

L’armée malienne, installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit, a également souvent été prise à partie dans cette région. En mars 2021, trente-trois soldats de la relève de Tessit avaient été tués dans une embuscade revendiquée par l’EIGS.

Dans cette zone parfois appelée le « Gourma malien » opèrent également des Casques bleus de la mission de l’ONU au Mali.

– Vague d’attaques en 2019-2020 –

La zone des « trois frontières » avait été le théâtre fin 2019-début 2020 de la série d’attaques la plus meurtrière qu’avaient connus les trois pays concernés depuis le déclenchement du conflit en 2012 dans le nord du Mali.

Plus d’une dizaine de camps isolés dans lesquels les soldats sahéliens étaient retranchés avaient été les cibles de l’EIGS selon un mode opératoire éprouvé: l’attaque éclair de combattants à motos. Des centaines de soldats avaient été tués.

Ces revers avaient poussé l’armée malienne, ainsi que les soldats nigériens et burkinabè, à se replier et se regrouper sur des places plus fortes.

Un sursaut militaire avait été annoncé en janvier 2020 lors d’un sommet franco-sahélien à Pau (sud-ouest de la France). L’EIGS avait été désigné « ennemi n°1 » et de nombreuses opérations, française et sahéliennes, avaient été menées aux trois frontières.

De nombreux chefs du groupe jihadiste ont été tués en 2020 et 2021, au premier chef desquels son fondateur Abou Walid Al-Sahraoui en août 2021. Mais, racontent plusieurs habitants et des experts, le groupe n’a pour autant jamais cessé de recruter et d’opérer.

Fin juillet, au moins 11 attaques coordonnées et portant la marque du GSIM ont frappé le territoire malien. L’une d’entre elle s’était déroulée à Kati, aux portes de Bamako et au coeur de l’appareil militaire malien.

SOURCE: AFP