Disparu des radars depuis un moment, l’imam Mahmoud Dicko a refait surface la semaine dernière. Profitant de l’occasion qui lui a été offerte par l’association des Kel Antesar et alliés, il a motivé les raisons de son silence.
« J’ai décidé de ne pas parler pour deux raisons », se justifie le leader religieux. Selon lui, la première raison de son silence s’explique par le fait que la majeure partie de la population se retrouve dans la gestion actuelle de la transition. « Elle pense que c’est cela la voix du salut », a-t-il indiqué. Dicko a estimé qu’il doit respecter le choix de cette majorité et laisser les choses se faire. Pour lui, il ne serait pas sage de combattre le choix d’une grande majorité. La deuxième raison de son recul, explique-t-il, était de méditer et réfléchir sur le sort du Mali qui, dit-il, lui est cher. « Il me préoccupe. Il m’inquiète. En cela, j’invite tout un chacun, tous ceux qui sont détenteurs d’une portion du savoir, de méditer, de réfléchir et d’interroger notre histoire. De chercher à savoir le pourquoi de l’indépendance à nos jours. Chaque fois que le Mali prend un envol, il y a quelque chose qui se met en travers. Chaque fois qu’on doit y aller, il y a quelque chose qui nous arrête. Quelle est la raison ? Pourquoi ? », s’est-il demandé. Pour l’imam, cette question doit hanter l’esprit de tout un chacun. Car, a-t-il poursuivi, « tant qu’on ne diagnostique pas ce mal et le connaître, il est difficile que le Mali puisse s’en sortir ».
Dicko a ajouté que la première raison évoquée est un choix personnel qui consiste à respecter la volonté populaire. Ce, même s’il n’est pas d’accord avec. Pour lui, c’est normal car il se pourrait qu’il se trompe et que les autres aient raison.
Pour la seconde raison, il a confié qu’il médite là-dessus, parce qu’il est persuadé qu’il y a un problème quelque part, qu’il faut trouver. Il dit ne pas comprendre que, quel que soit le secteur, et même en football, chaque fois que les gens nourrissent de l’espoir, le lendemain, c’est le désespoir. Pour lui, ce n’est pas anodin.
Pour sûr, cette sortie de l’imam intrique et laisse entrevoir qu’il n’a pas dit son dernier mot sur la scène politique. Et qu’il pourrait ressortir de sa mosquée à tout moment.
Dieu veille !
Harber MAIGA