Archives du mot-clé engrais

Scandale autour de l’Engrais subventionnés suite : Comment le PDG de la société HELIUM Investments Ltd, Ousmane Keita a tenté d’escroquer un jeune operateur économique Burkinabé…

Le contrat de convention de fourniture d’engrais subventionnés,  signé entre le ministre du Développement rural, Modibo Keita et la société de Ousmane Keita, PDG de HELIUM Investments Ltd, est il devenu moyen entre les mains de ce dernier pour escroquer les honnêtes fournisseurs étrangers ? En tout cas le jeune operateur économique Burkinabé, Nouffou Sankara, patron de la société Sank Globale Afrique ne dira pas le contraire. Les faits.

Le scandale d’engrais au Mali n’a pas fini de livrer tous ses secrets ! Suite à notre dossier sur l’engrais subventionnés introuvables, nous avons été saisis par le cri de cœur d’un jeune operateur Burkinabé du nom de M. Nouffou Sankara, PDG de la société Sank Globale Afrique, une entreprise spécialisée dans l’import export et la fabrication des intrants agricoles, basée au Burkina Faso et en Cote d’Ivoire. Dans ce dossier, il nous relate comment Ousmane Keita a voulu détourner ses camions chargés d’engrais sur la base de la convention de subvention N°010 DGMP/DSP-2022, qu’il a signé avec l’Etat, relative à la fourniture des intrants agricoles dans la zone Office du Niger. Cette histoire entre ces deux jeunes operateurs économiques fait dormir débout et interpelle l’Etat dans la désignation de ses prestataires de services.

De quoi s’agit-il ?

Le gouvernement du Mali, au titre de la campagne agricole 2022 a décidé de subventionner les intrants agricoles. Cette initiative vise à soutenir les exploitants agricoles familiaux à contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’augmentation  des revenus des paysans.

A cet effet, un budget de 17 milliards de francs CFA a été alloué  au ministère du Développement rural  pour l’achat des engrais et une partie pour l’achat de semences de maïs hybride.

C’est dans cet ordre d’idée que le ministre du monde rural, Modibo Keita a retenu six sociétés dont il est le seul à connaitre les critères d’éligibilité pour fournir l’engrais subventionnés aux paysans de l’Office du Niger. Parmi ces sociétés, HELIUM Investments Ltd le grand méconnu du monde des fournisseurs d’engrais au Mali, a bénéficié un contrat de plus de 1 milliards 600 millions de F CFA pour la livraison 2.500 tonnes d’engrais. Comme n’ayant pas la capacité financière ni matérielle pour traiter ce marché, et décramponner par les banques,  Ousmane Keita, PDG de HELIUM tente de sous traiter ou marchander sa convention au plus offrants, enfin d’empocher ses sous. Peine perdue ! Face à l’incapacité notoire des fournisseurs défaillants, incapables de fournir un  seul sac d’engrais. Les hautes autorités ont décidé début septembre 2022 pour sauver la campagne agricole de remplacer 5 sociétés défaillantes sur les 6 retenues par le ministre, dont HELIUM par les vrais fournisseurs en occurrence les société Gnoumanie-Sa pour une quantité de plus 3.500 tonnes d’urée, Planète, KO2 et DPA chacune  2.000 tonnes, soit au total 9.500 tonnes pour tout le Delta. Pour ne pas sortir bredouille de ce business juteux, le patron de HELIUM va user d’autres techniques pour avoir de l’engrais. Ces cibles cette fois ci, les fournisseurs d’engrais établis à l’étranger.

 « Je suis victime… »

C’est ainsi que par le biais de Ismaël Mariko, point focal de la société Sank Globale Afrique à Bamako, que son patron Nouffou Sankara rentre en contact avec le nommé Ousmane Keita  début septembre pour acheter 2.500 tonnes d’engrais avec sa société. Comme n’ayant la liquidité, ni la garantie nécessaire, l’operateur économique Burkinabé décline l’offre dans un premier temps.

« C’est là monsieur Keita m’a dit qu’il a eu un marché avec l’Etat malien. Mais, qu’il n’a pas reçu l’argent de la part de l’Etat d’abord. Mais, que une fois l’engrais sur place qu’il va me payer via ses banques. Vu que la convention qu’il m’a montrée est authentique. Pour moi, l’Etat traite avec des gens ou des entreprises fiables. J’ai montré ma bonne foi pour accompagner Ousmane. A sa demande, j’ai établi un contrat de livraison de 1.200 tonnes entre les deux sociétés, livrables en 15 jours. Comme, j’ai l’engrais et les camions. Je lui ai promis pour un premier départ de l’envoyer deux chargements de 50 tonnes à condition de payer l’argent une fois la marchandise sur place. Pour cette proposition, nous sommes tombés d’accord et Keita m’a dit qu’il a l’exonération sur les marchandises et un laisser passer à la douane. J’ai mis les chargements  d’engrais au nom de sa société Helium trajet Abidjan- destination Ségou. »  d’entrer en jeu nous a confié, M. Sankara.

« Cette entreprise opère  dans du faux »

Dans cette affaire tout allait bien du lieu de chargement en passant le transit et à la douane jusqu’à l’arriver du colis à Ségou. Et le jeune burkinabé n’a rien soupçonné. Dans un premier temps, Keita tente de dévier le trajet des camions en les amenant à Bamako au lieu de Ségou à travers la  manipulation des documents de la douane au motif de l’Exo. Cette tentative échoua grâce aux vigilances du point focal, Ismaël Mariko.  Un bras de fer s’installa alors entre Mariko   et Ousmane Keita.

Donc une fois le premier camion  arriva à la direction régionale des  douanes de Ségou pour les formalités administratives et douanières avant la livraison, les choses se compliquent.

« Monsieur Keita m’appelle et me demande de faire un écrit pour désengager la responsabilité de mon point focal Ismaël Mariko au motif qu’il rien avoir avec ce business qu’il est un simple intermédiaire entre nous. Chose que, j’ai refusé. Le camion a fait une semaine en douane M. Keita est injoignable. Quand je l’ai eu après,   il met pression sur moi en me demandant d’écarter Mariko et de traiter directement avec lui que sinon que lui ne paie pas et il va bloquer mes camions. C’est là, j’ai compris que cette entreprise opère dans du faux. Je lui ai dit M. Keita, je ne te connais pas, comment je peux désengager la responsabilité de mon représentant qui te connait et qui est à la base de notre relation ? Le camion est sur place, il te demande juste de payer l’argent au lieu de ça tu le harcèles. » révèle notre interlocuteur.    

« Tu me paies 11 millions ou je bloque ton camion. »

Désemparer par la ténacité du point focal Mariko  qui ne lâche pas prise et  suit le camion de son patron comme du lait sur le feu, Ousmane Keita tombe dans le chantage aux dires de M. Sankara.

« Face à mon refus d’écarter Mariko, mon point focal. Il dit qu’il arrête le contrat avec moi.  Je lui ai répondu que le contrat s’arrête lorsque, tu vas solder le camion qui est à Ségou. Il m’a dit qu’il s’en fou et d’ailleurs, si je veux qu’il fait sortir mon camion  au niveau de la douane  de lui payer 11 millions car le camion est rentré à son nom et que lui a fait des dépenses. Je lui ai demandé de justifier ses dépenses sur la base des documents. Il n’a pas pu. Il me met en contact avec un supposé agent des douanes pour me faire du chantage. Ce dernier me demande à son tour de payer 7 millions pour les pénalités douanières pour un camion.» regrette l’operateur économique Burkinabé.

Pour se tirer d’affaire et échapper à cette escroquerie organisée, M. Nouffou Sankara a sollicité le service d’un transitaire malien pour récupérer sa marchandise et son camion en faisant une nouvelle procédure de dédouanement au nom de sa société. Apres deux semaines de bras de fer M. Sankara a pu faire sortir son camion des griffes de M. Ousmane Keita qui voulait le gruger et cela grâce à la clairvoyance des responsables des douanes de Ségou.

« Je traduirai l’Etat en justice. »

Joins par nos soins pour les besoins de recoupements, M. Ousmane Keita n’a pas nié les faits et traite l’intermédiaire Mariko de tous les noms d’oiseaux. « Le camion est au nom de ma société Mariko n’est qu’un coxeur. Si je dois traiter, c’est avec la société Sank Globale. »  a-t-il martelé. A la question de savoir si sa convention de subvention est toujours valable car il n’a pas pu honorer ses engagements face à l’Etat et que l’exécution du marché a été confiée à d’autres fournisseurs.  Il répliqua « Avez-vous une notification pour ça ? J’ai signé une convention de livraison de 2.500 tonnes d’engrais en bonne et dû forme   avec l’Etat. Cette convention arrive à terme le 31 octobre 2022. Donc mon contrat est toujours valable car je n’ai pas reçu de notification de la part du ministre. Si l’Etat casse mon contrat, je le traduirai en justice. Donc, vous pouvez dire ce que vous voulez. »  a-t-il conclu Ousmane Keita le PDG de HELIUM.

Face à cette situation qui a une odeur d’escroquerie et d’abus de confiance  dans le climat des affaires sur la base des documents signés par l’Etat, nos autorités doivent tirer au clair. Car cette pratique saugrenue de nouvelle race d’hommes d’affaires maliens, peut impacter le milieu des vrais operateurs économiques et même ternir l’image de notre pays et porter par ricochet préjudice à des innocents commerçants maliens dans les jours à venir. A suivre…

 Aliou Badara Diarra

Scandale au Ministère du Développement Rural : le ministre Modibo Keita octroie un marché de gré à gré de 17 milliards à ses proches, incapables de fournir un seul sac d’engrais aux paysans

Engrais subventionnés introuvables et Risque de famine en Zone Office du Niger !

  • Les fournisseurs locaux (Togouna-agro, Gnoumani-Sa et DPA) écartés !
  • Les sociétés Ely KO2, Helium Investment, Toya Agro Business, ARP-Mali, Agri Food et Niane sur le banc des accusés…
  • Le Collectif des organisations paysannes saisi le Président Assimi Goita

Faute d’engrais minéraux subventionnés, la campagne agricole en cours est sérieusement menacée en zone Office du Niger. En cause, la boulimie vorace du ministre du Développement rural, M. Modibo Keita, qui compte tenu de l’urgence, a profité de la dérogation spéciale  à la procédure de la passation de marché public,  pour signer des conventions par entente directe ou de gré à gré entre son département et des nouveaux fournisseurs (proches à lui),  qui n’ont pas la capacité financière et matérielle pour exécuter de tel marché. Le montant de la subvention s’élève à 17 milliards de F CFA, destiné à l’achat des engrais chimiques, organiques et des semences de maïs hybride. Le ministre Keita a délibérément ignoré les vrais acteurs du domaine tels que les géants en engrais Togouna Agro Industrie, Gnoumani Sa de l’honorable Diadié Bah du CNT et DPA de Barema Doucouré de Ségou. Face à ce scandale, le collectif des organisations paysannes de l’Office du Niger, a saisi le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita pour dénoncer les agissements du ministre Modibo Keita, qui est à la base  du sabotage de la campagne agricole.   

Le paradoxe Office du Niger : ceux qui ont  l’engrais, n’ont pas la subvention de l’Etat ! Et ceux qui ont la subvention,  n’ont pas d’intrants agricoles ! Et les pauvres paysans n’ont d’autre choix que de se balader avec leur reçu de caution  ou d’acheter l’engrais aux prix du marché qui oscillent entre 40 à 45 mille francs CFA par sac de 50 kg.

Face à cette situation, on est en mesure de  se poser les questions suivantes :

À quoi sert la subvention de l’Etat accordée aux pauvres exploitants agricoles du Mali ?

Quelle sanction faut-il s’attendre de la part de l’Etat face à un tel acte de sabotage, d’une si belle initiative pour soutenir les braves paysans ?

En tout cas, les fournisseurs supposés proches du ministre Keita, retenus pour la fourniture d’engrais minéraux subventionnés au titre de la campagne en cours, sont toujours à Bamako en espérant trouvés  des sous traitants pour leurs conventions, alors que la campagne agricole tend vers sa fin.

 

De quoi s’agit-il ?

Le gouvernement du Mali, au titre de la campagne agricole 2022 a décidé de subventionner les intrants agricoles. Cette initiative vise à soutenir les exploitants agricoles familiaux à contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’augmentation  des revenus des paysans.

A cet effet, un budget de 17 milliards de francs CFA a été alloué  au ministère du Développement rural  pour l’achat des engrais et une partie pour l’achat de semences de maïs hybride.

C’est ainsi qu’un avis de manifestions d’intérêt a été lancé. Suite à cet avis 46 fournisseurs ont manifesté un intérêt pour le marché sur lesquels 16 ont été retenus au départ par le ministre de l’Economie et des Finances pour fixation de prix.

Compte tenu, des contraintes de temps liées à l’installation rapide de la saison des pluies, le Ministre Modibo Keita a demandé au ministre de l’Economie et des Finances, Alfousseny Sanou, une dérogation à la procédure de passation de marché conformément au code du marché public. Chose acceptée de bonne foi par le ministre Sanou. Profitant de ce caractère d’urgence, au lieu de reconduire les fournisseurs habituels  comme Togouna, Gnoumani – Sa ou DPA pour ravitailler à temps les paysans en intrants agricoles subventionnés, le ministre profite  pour signer la convention avec six nouveaux fournisseurs dont la plupart n’ont pas d’adresse fixe et aucun moyen financier ou matériel pour exécuter ce genre de marché.

Tenez vous bien, c’est ainsi, que les sociétés, Ely KO2 a eu la quantité de 1.300 tonnes d’engrais, Helium Investment Ltd de Ousmane Keita a eu 2.500 tonnes d’engrais à importer, Toya Agro Business a eu la part de lion avec 2.900 tonnes, ARP-Mali a 566 tonnes,  Agri Food obtient 706 tonnes  et 1.500 tonnes reviennent à la société Niane. Le hic est qu’aucune de ses sociétés n’est connue par les cultivateurs à Niono comme étant des fournisseurs d’engrais à part KO2 de Ely Diarra et malheureusement, cette société n’a pas une bonne réputation auprès des producteurs de la zone. Car soupçonné de s’enrichir sur le dos des exploitants sinistrés, en payant ces autorisations d’achat d’engrais subventionnés à 1.500 F CFA au paysans sans fournir d’engrais, selon le syndicat des organisations paysannes. Le syndicat des paysans est allé plus loin, en dénonçant cette magouille de la société KO2  au ministre Modibo Keita le 13 janvier 2021 à travers une correspondance. Mais, malgré cette mise en garde des producteurs, cette société figure  sur la liste des fournisseurs retenus. Pour quelle fin ? Allez y savoir.

 

Les paysans de Niono écrivent au Président Assimi….

Face à cette situation alarmante de rupture d’approvisionnement des cultivateurs en engrais subventionnés et le risque qui pèse sur la campagne en cours, le collectif des organisations paysannes de l’Office du Niger s’est réuni le 13 août dernier, à Niono pour tirer la sonnette d’alarme.

A l’issue de cette rencontre, les faitières paysannes, ont décidé d’écrire une correspondance adressée au Président de la Transition Col. Assimi Goita, non moins président du conseil supérieur de l’Agriculture pour dénoncer le sabotage de leur ministre de tutelle  et sa responsabilité dans l’échec de la campagne agricole 2022 en zone Office du Niger.

En outre, le collectif des syndicats déplore le manque de cadre dialogue avec le ministre et son mépris à leurs égards.

Il ressort de cette lettre de dénonciation en date du 14 août 2022, adressée au président de la transition les constats suivants :

que des fournisseurs retenus au nombre de six, un seul a pu être opérationnel en occurrence la société KO2, mais ne dispose pas de stock suffisant pour satisfaire les besoins des producteurs.  Et les cinq autres fournisseurs sont sans adresse fixe et ne sont pas connus comme fournisseurs d’engrais en zone Office du Niger. Où va le Mali Kura tant chanté ?

Aussi, parmi les six sociétés retenues par le ministre Modibo Keita, la société Toya Agro Business fait le business de caution au vu et au su de tout le monde. Elle prend l’argent des pauvres paysans sans livrer la moindre quantité d’engrais, précise la lettre.

Au même moment les fournisseurs non retenus comme Gnoumani SA, Togouna agro industrie et autres sont en train d’approvisionner le marché et les paysans sont obligés de payer aux prix du marché avec son corolaire d’augmentions du coût de production de riz.

Imaginez-vous, avec la subvention le paysan achète  le sac d’engrais de 50 kg d’urée à 12.500 F CFA et l’Etat paye le reste soit 21.250 F CFA comme subvention. Par la faute des fournisseurs retenus et l’amateurisme du ministre, les paysans sont obligés de débourser  plus de  40.000 pour avoir un seul sac d’engrais. Cette méthode du ministre Modibo Keita est devenue de nos jours un véritable casse-tête chinois pour les producteurs, qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Donc, pour la réussite de cette campagne, c’est au président Assimi d’intervenir sans délai, en autorisant les fournisseurs locaux qui ont des stocks en quantité de livrer aux producteurs contre les autorisations de caution de subvention délivrées aux paysans par les services techniques. Sans quoi, le prix du riz va prendre encore de l’ascenseur. Si en plus de l’insécurité, la famine s’y ajoute, cette année risque d’être très pénible en zone Office du Niger. Les membres du Conseil de transition (CNT) sont interpellés. A suivre…

Aliou Badara Diarra

Disfonctionnement dans l’approvisionnement du Mali en engrais : Les fournisseurs d’intrants agricoles et le ministre Modibo Keïta à couteaux tirés

Le 3 septembre 2022, le Président du collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM), Youssouf Coulibaly, a fait une déclaration suite aux propos du Ministre du développement rural, Modibo Keïta, concernant les disfonctionnements dans l’approvisionnement du pays en engrais cette année. Dans ses propos diffusés en début septembre 2022 à la télévision nationale, le Ministre Keïta précise que « les opérateurs économiques, sachant que le prix de l’engrais est très élevé sur le marché international, ont posé quelques conditions : qu’il faudrait que l’Etat paye leur arriérés de 2020 et de 2021 ; d’exiger à l’Etat d’acheter au comptant ; et de vendre le sac d’engrais à au moins 55 000 FCFA le sac de 50 Kg ». Il n’en fallait pas plus pour faire réagir le Président du collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM), Youssouf Coulibaly, qui dit que « «Le prix du sac d’engrais à 55 000 FCFA, ce n’est arrivé nulle part au Mali au titre de la campagne…C’est à juste titre que les fournisseurs réclament leur paiement pour des services faits qui datent de 2 à 3 ans. Les arriérés réclamés sont antérieures à 2020… »

Le torchon brûle entre les fournisseurs d’intrants agricoles et le Ministre Modibo Keïta. Pour preuve, le Ministre a tenu des propos par rapport à la situation de l’engrais au Mali que le collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM) n’est pas prêt à gober. «Nous avons suivi avec un grand étonnement, l’intervention du ministre lors du journal télévisé. Le ministre a fait 4 affirmations justifiant le disfonctionnement connu dans l’approvisionnement en engrais cette année. Il a affirmé que les fournisseurs ont exigé un prix de vente de 55 000 FCFA par sac d’engrais. Il a affirmé que les fournisseurs ont manifesté un désintérêt sur la quantité subventionnée. Il a également affirmé que les fournisseurs ont exigé la régularisation des arriérés de paiement. Il a aussi affirmé que les fournisseurs ont exigé d’être payés en cash pour les approvisionnements de la nouvelle campagne. Je voudrais rétablir les faits. Ce que le Ministre a affirmé ne correspond pas à ce que nous avons vécu sur le terrain dans le cadre des approvisionnements de cette année », a-t-il dit. Youssouf Coulibaly trouve que ce ne sont pas les fournisseurs qui ont manifesté le désintérêt. « Habituellement, en termes de volume, la quantité subventionnée en engrais minéraux porte sur environs 90% des volumes d’intrants distribués aux producteurs. Cette année, le Ministre a converti les engrais minéraux en engrais organiques, soit 91% dédiés à la fertilisation organique et seulement 9% aux engrais minéraux. Comment s’étonner que les fournisseurs, habituellement, travaillent sur les engrais minéraux, constituent des stocks importants d’engrais alors qu’en face, il n’y a que 9% de volumes exprimés contrairement aux autres années. S’il y a désintérêt, je peux affirmer que ce désintérêt est venu plutôt dans un premier temps du Ministère », a-t-il dit. Avant d’ajouter ceci : « Pour ce qui concerne le prix du sac d’engrais à 55 000 FCFA, ce n’est arrivé nulle part au Mali au titre de la campagne. Nous savons que cette année, il ya des prix repères qui ont été retenus. Ces prix repères ont peut-être légèrement majoré. Je peux affirmer que les engrais complexes que nous appelons le M.P.K ont été vendus à 37 500 FCFA le plus cher. L’urée est passée de 32 000 FCFA à 35 000 FCFA le plus cher. Le D.A.P qui avait été fixé à 42 000 FCFA, n’a pas été très utilisé et le peu qui a été utilisé oscille entre 40 000 et 42 000 FCFA ».

Concernant le paiement au comptant des fournisseurs, Youssouf Coulibaly n’a pas fait assez de commentaire. « Le Ministre a dit que les fournisseurs ont exigé d’être payés en cash, cela ne nécessite pas que nous fassions des commentaires, nous savions pertinemment qu’il n’y a aucun mécanisme permettant à l’Etat d’accéder à cette requête. Ce n’est pas ce qui est arrivé. Je me refuse de commenter cette affirmation », a déclaré le président du CFIAM.

S’agissant du paiement des arriérés des fournisseurs, Youssouf Coulibaly a été on ne plus clair. « Quoi de plus normal qu’un fournisseur qui a rendu un service soit dans l’attente de son mandat de paiement 3 à 4 ans et qu’il ne réclame pas. C’est à juste titre que les fournisseurs réclament leur paiement pour des services faits qui datent de 2 à 3 ans. J’ai entendu dans les propos du Ministre que nous, fournisseurs, exigeons le paiement des subventions de 2020 et de 2021. Je peux affirmer sans me tromper qu’en 2020, il n’y a pas eu de subventions. Les arriérés réclamés sont antérieures à 2020 et également des arriérés de la campagne 2021. Globalement, voila les faits rétablis. Il faut savoir que le Mali a connu des difficultés d’approvisionnement, il faut chercher la source. Je peux dire que la source est venue un peu des volumes insignifiants parfois nuls qui ont été attribués à des fournisseurs historiques qui ont été absents du marché cette année », a souligné Youssouf Coulibaly. Selon lui, ceux qui approvisionnent la filière coton sont ceux-là qui continuent à approvisionner le reste du marché. « L’approvisionnement de la filière coton étant le seul marché structuré adossé à des contrats , donc, ceux qui sont adjudicateurs au niveau de la filière coton, en passant commandes, commandent le volume adjugé dans le cadre de ce marché, mais aussi avec un surplus pour approvisionner les autres marchés. Si les fournisseurs historiques sont mal servis à ce niveau, ça impacte logiquement sur les autres approvisionnements. Nous sommes disposés à travailler, à maintenir notre outil de production agricole, à préserver l’outil de production et d’exercer notre métier qui est de commercer dans ce secteur d’activité », a conclu le président du CFIAM.

A .Sogodogo

CRISE D’ENGRAIS : Clément déballe, des paysans doutent

L’engrais chimique qu’attendaient les paysans maliens n’est pas suffisamment présent sur le marché. Cela est un motif de colère pour Clément Dembélé qui multiplie les déclarations hostiles aux autorités. Mais l’amour soudain quele Pr Dembéléleur voue n’est pas du goût de tous les paysans maliens. L’homme politique qui tentent de soulever les paysans pour réclamer l’engrais n’arrive pas à faire adhérer les agriculteurs à sa façon de réclamer des choses que l’Etat doit au monde agricole.

Certains disent ne pas comprendre qu’au moment où le pays traverse une crise sécuritaire aiguë, Clément Dembélé demande aux paysans d’ouvrir un front contre les autorités. Les choses se passent comme s’il n’attendait que l’occasion de sortir de sa réserve pour reprendre la contestation politique. Il est vrai que Clément a parcouru le monde rural pour soutenir les paysans depuis quelques années. Mais les sorties de l’homme au sujet de la crise d’engrais semble être un plaidoyer qui dérange beaucoup de paysans.

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Clément Dembélé invite les paysans à la jacquerie parce que l’engrais est cher sur le marché international. Il invite clairement à la révolte tous les agriculteurs, prédisant l’apocalypse à cause du manque d’engrais chimique.

Les paysans qui savent que la cherté de l’engrais est due à des contingences internationales commencent à se plaindre des agitations du professeur. Ils ne veulent pas qu’il parle en leur nom ; ils n’apprécient surtout pas le fait qu’il prend la cause du monde rural pour en faire un escalier politique. Selon un paysan de la zone Office du Niger, il n’est un secret pour personne que les autorités veulent trouver une solution à la crise d’engrais. Et le paysan de dire que s’il y a un retard dans la livraison de l’engrais, cela doit être dû à des raisons indépendantes de la volonté du gouvernement.

Clément Dembélé est incapable d’aborder la crise avec le même discernement que les paysans. Le Mali ne disposant pas d’usine de production d’engrais est obligé d’importer l’engrais chimique. Or, l’embargo européen sur l’engrais qui vient de la Russie est difficile à contourner. Les ports européens qui ravitaillent les marchés ouest-africains sont interdits aux navires russes. Mais cela ne dit rien au Pr Clément Dembélé qui s’attaque à l’administration.

Aucun pays de la sous-région n’a su éviter le piège de l’embargo européen sur l’engrais chimique. Tout comme le Mali, le Ghana a fait appel à l’utilisation de l’engrais organique dans les champs. Ce que Clément Dembélé veut n’arrange pas les paysans maliens qui ne doutent pas de l’engagement des autorités pour le monde paysan. Si la Cmdt ou l’Office du Niger échoue, les autorités n’en tireront aucun bénéfice. Même si les paysans en sont les premières victimes.

En attendant, l’appel de Clément n’a trouvé aucun écho auprès du monde rural, préoccupé à travailler dans les champs. Selon quelques paysans qui ont visionné les vidéos où le professeur Dembélé appelle à la lutte, les intentions de l’auteur ne sont pas claires. Il s’agit d’une tentative de subversion qui n’arrange pas les paysans, encore moins les autres couches du pays.

Economie en berne

L’engrais chimique est difficile à trouver parce que c’est tout le secteur économique qui est bouleversé. Les hydrocarbures, qui sont le moteur de l’économie, sont en mauvaise passe. Ainsi, les entreprises qui bénéficiaient de gros profit sont menacées. C’est le cas d’Oryx Mali qui a presque tout perdu de ses privilèges. Les nouvelles autorités ont privilégié d’autres acteurs du secteur des hydrocarbures dont des sociétés locales qui se sont battues dans la difficulté pour ne pas disparaître.

La plupart des services étatiques sont abonnés à des fournisseurs qui n’ont rien à voir avec Oryx, dont la propriété est restée un mystère pour beaucoup de Maliens. On se souvient des polémiques autour des vrais propriétaires de l’entreprise. L’entreprise Oryx-Mali a perdu plusieurs avantages et passe-droits avec la fin brusque du régime d’IBK. En moins de 5 ans, cette entreprise spécialisée dans l’importation et la vente d’hydrocarbures au Mali a réussi à acheter des bouts du territoire national pour implanter ses stations. Bénéficiant d’une protection au sommet de l’Etat, Oryx Mali avait tous les honneurs dus à une société écran. Mais la concurrence locale et les changements au sommet de l’Etat malien ont tout bouleversé.

Mine de rien, Oryx s’est installé à Bamako avec la bénédiction d’hommes hauts placés dans les cercles du pouvoir. Karim Keïta, le fils de l’ancien président IBK, était cité comme l’un des actionnaires ou propriétaires de la multinationale. Mais l’ancien député et président de la commission défense de l’Assemblée nationale sous IBK avait nié tout en bloc. Des communiqués avaient circulé contre espèce sonnante et trébuchante pour justifier l’innocence de Karim Keïta. A l’époque, Oryx avait bénéficié des marchés juteux pour ravitailler certains services.

Depuis la fin du pouvoir d’IBK, c’est la descente aux enfers pour Oryx Mali qui pourrait céder dans l’avenir ses stations d’essence. Pour ne rien arranger à la peine de l’entreprise, le secteur pétrolier vit une période de crise sans précédent. Les soubresauts du marché international pourraient coûter extrêmement cher à Oryx Mali. Déjà, les nombreuses augmentations du prix des hydrocarbures sont des signaux qui traduisent la fébrilité des importateurs. Dans ce contexte, les pertes de parts de marché au Mali constituent des facteurs de fragilité pour Oryx Mali.

La concurrence aussi est une menace pour Oryx Mali. Au moment où les Européens refusent le pétrole de certains marchés en raison des sanctions économiques, de nouveaux fournisseurs s’ouvrent aux autres opérateurs pétroliers. Les concurrents d’Oryx et de Total pourront dans l’avenir se ravitailler sur le marché russe. C’est dire que les petits importateurs maliens ont la chance d’avoir accès au pétrole moins cher que le géant Oryx, victime des sanctions commerciales décrétées par l’Union européenne.

Oumar KONATE

CAMPAGNE AGRICOLE EN ZONE OFFICE DU NIGER: DISPOSITIONS PRISES POUR L’APPROVISIONNEMENT DES PRODUCTEURS EN ENGRAIS SUBVENTIONNÉS

Les objectifs de production de la Campagne Agricole 2022/2023 de l’Office du Niger sont de 905 410 tonnes de riz de paddy sur une superficie à emblaver de 143 986 ha, 410 068 tonnes de produits maraîchers sur une superficie de 14 929 ha et 116 361 tonnes de produits de diversification sur une superficie de 5 127 ha.

L’atteinte des objectifs de riziculture nécessite la mobilisation de 8 038,57 tonnes de semences et de 42 735 tonnes d’engrais minéraux (dont 9 589 tonnes de DAP, 28 337 tonnes d’Urée et 4 809 tonnes de NPKS) et 16 601 tonnes d’engrais organiques industriels.

Dans le cadre de la subvention des intrants agricoles, l’État a accordé aux producteurs de la zone ON 2 421 tonnes d’urée, 304 tonnes de DAP, 1 017 tonnes de NPK, 36 933 tonnes d’engrais organiques industriels et 11 tonnes d’OVALIS pour un montant total subventionné de 4 025 845 000 FCFA.

Pour convenir des modalités de répartition de ces quantités, l’Office du Niger a tenu 2 rencontres de concertation avec les Responsables de la Chambre d’Agriculture à tous les niveaux et les Délégués des producteurs. Au cours des échanges, les leaders des producteurs ont souhaité que le montant total de la subvention accordée à l’Office du Niger soit dédié à l’acquisition de l’urée en vue d’améliorer le taux de couverture des casiers en engrais minéraux. Au vu de l’allure de la campagne et de l’état végétatif des cultures, les techniciens ont confirmé que cette option était la mieux à même de garantir l’atteinte des objectifs de production.

Le ministre du développement rural a donné suite à cette requête des producteurs. La reconversion a ainsi permis d’obtenir 9 472 tonnes d’urée, soit 189 452 sacs permettant de couvrir 94 726 ha à raison de 2 sacs/ha. Aussi, les producteurs sont convenus que seules les parcelles en casiers, mieux maitrisées et ayant les meilleurs taux de réponse aux engrais, soient servies en urée.

Pour la fourniture des engrais aux producteurs, les services techniques du Ministère du Développement Rural, notamment la Direction Nationale de l’Agriculture et la Direction des Finances et du Matériel, après plusieurs rencontres et échanges avec les fournisseurs traditionnels de la zone Office du Niger, ont sélectionné 6 fournisseurs qui ont accepté de faire l’approvisionnement dans les conditions définies par le Gouvernement, notamment en termes de prix repères des engrais. Aussi, les 9 472 tonnes d’urée ont été attribuées comme suit : 2 900 tonnes pour SOCIÉTÉ TOYA AGRO BUSINESS, 706 tonnes pour AGRI FOOD, 566 tonnes pour ARP MALI, 2 500 tonnes pour HELIUM INVESTMENTS Ltd, 1 500 tonnes pour NIANE et 1 300 tonnes pour ELY DIARRA dit KO2.

Depuis la remise des autorisations d’achat aux producteurs par les services techniques de l’Office du Niger en fin juillet, seul le fournisseur ELY DIARRA dit KO2 a pu procéder au placement effectif de sa quantité.

Face à cette situation, un collectif des Organisations Paysannes de la zone Office du Niger, après avoir tenu une rencontre à Niono le 13 août 2022 pour échanger sur la situation de l’approvisionnement en engrais dans la zone, a invité le ministre du développement rural à convoquer une réunion d’urgence de tous les acteurs sur la problématique des engrais.

Faisant suite à cette demande, le ministre du développement rural a convié en réunion le vendredi 19 août 2022 à Ségou dans la salle de conférence de l’Office du Niger, les principaux acteurs concernés, notamment les services techniques, les responsables des producteurs et les fournisseurs d’engrais, pour échanger sur les dispositions prises pour l’approvisionnement des exploitants agricoles en engrais subventionnés au titre de la campagne agricole 2022.

Le remplacement des fournisseurs défaillants…

Après les salutations d’usage, le ministre s’est tout d’abord étonné de la démarche des producteurs qui a consisté à saisir par lettre plus hautes autorités du pays alors que sa porte a toujours été ouverte aux responsables des producteurs et que le dialogue n’a jamais été rompu entre lui et ces derniers. Il a ensuite fourni de façon détaillée les péripéties de l’approvisionnement des exploitants agricoles en engrais subventionnés au titre de la campagne agricole 2022, notamment la série de rencontres et d’échanges que lui, le Directeur National de l’Agriculture et le Directeur des Finances et du Matériel ont eue avec tous les fournisseurs. Il a insisté sur les conditions posées par certains fournisseurs pour participer à l’opération, à savoir le paiement des arriérés des campagnes précédentes et la renégociation des prix repères des engrais pour les ramener à hauteur de 55 000 FCFA le sac. Il a aussi fait part des efforts qu’il a fournis auprès de son collègue de l’économie et des finances pour obtenir des engagements sur le paiement des arriérés, simplifier les procédures d’attribution des marchés et retenir tous les grands fournisseurs nonobstant le fait qu’ils avaient posés des conditions. Le ministre s’est dit disposé à poursuivre le dialogue pour réintégrer dans le dispositif tout fournisseur qui dispose de stocks d’autant plus que le mécanisme de gestion des intrants subventionnés et les conventions individuelles signées prévoient le remplacement des fournisseurs défaillants. Le ministre s’est dit enfin étonné de l’inquiétude du collectif par rapport à la réussite de la campagne en zone Office du Niger en lien avec le retard accusé dans la subvention des engrais qui ne constitue que le tiers de la dose à appliquer à l’hectare.

Le ministre a été appuyé dans ses déclarations par le Directeur National de l’Agriculture et le Directeur des Finances et du Matériel qui ont, à leur tour, rappelé tous les contacts et échanges qu’ils ont eus avec chaque fournisseur.

Les fournisseurs, dans leurs réactions, ont tous affirmé qu’ils ont déjà livré des engrais non subventionnés aux Organisations Paysannes financées par les banques à hauteur de 3 sacs à l’hectare. En ce qui concerne les engrais subventionnés, l’un d’entre eux a affirmé que les contacts et échanges qu’il a eus avec le département ne sont pas allés jusqu’au bout et qu’il est encore disposé à participer à l’opération. Un autre, par contre, est effectivement revenu sur les conditions qu’il avait posées pour participer à l’opération en précisant que ses arriérés avec le Gouvernement lui posent des problèmes avec ses banques et fournisseurs.

La réattribution des quantités d’urée…

Quant aux représentants des producteurs, ils ont reconnu que leur démarche de saisine des plus hautes autorités du pays pouvait être contreproductive et de nature à retarder les solutions à leurs problèmes. Ils ont mis cela sur le compte de leur désarroi face à la situation de l’approvisionnement qui est complètement bloquée. Ils ont ensuite insisté sur les préoccupations soulevées dans la lettre du collectif, à savoir trouver les voies et moyens pour confier la fourniture des engrais à leurs fournisseurs traditionnels qui disposent de stocks.

Les services techniques ont, quant à eux, exhorté le département à se maintenir dans l’esprit du dialogue avec les fournisseurs disposant de stocks qui souhaitent réintégrer le dispositif de l’approvisionnement dans les conditions du Gouvernement.

Deux jours après cette rencontre, les fournisseurs présents ayant fait part de leur volonté de revenir dans le dispositif de l’approvisionnement, le département a activé le mécanisme de remplacement des fournisseurs défaillants et a procédé à la réattribution des quantités d’urée comme suit : 3 742 tonnes pour GNOUMANI, 2 000 tonnes pour DPA, 2 000 tonnes pour PLANETE et 700 tonnes pour ELY DIARRA KO2.

Pour plus d’efficacité de l’approvisionnement, des zones de production spécifiques ont été attribuées à chaque fournisseur et un mécanisme de suivi des stocks d’engrais et de ravitaillement des producteurs a été mis en place avec transmission d’une situation journalière au département. À ce jour, le taux de ravitaillement des producteurs en urée subventionnée est d’environ 60% et les fournisseurs se sont engagés à fournir le reliquat dans les plus brefs délais.

Pour apporter plus d’apaisements sur le sujet de l’approvisionnement en engrais et d’autres préoccupations de la zone, notamment la question sécuritaire, le Président Directeur Général de l’Office du Niger a tenu 2 rencontres d’informations avec les représentants des producteurs. La première, tenue à Niono, le 25 août 2022, a concerné les Délégués des producteurs des 7 zones de l’Office du Niger. La seconde, tenue à Kokry, le 06 septembre 2022, a concerné les membres des Comités Paritaires des 7 zones de l’Office du Niger. Au cours des échanges, le Président Directeur Général est revenu sur le processus de l’approvisionnement des producteurs en engrais subventionnés ainsi que les difficultés qui l’ont émaillées, notamment les conditions posées par les fournisseurs traditionnels de l’Office du Niger, la défaillance de 5 des 6 fournisseurs retenus et leur remplacement suite à la rencontre du 19 août entre le ministre du développement rural et les principaux acteurs concernés. Il a exhorté les représentants des producteurs à redoubler de vigilance pour que les engrais subventionnés soient effectivement épandus dans les champs et à lui faire part de tous les manquements constatés, à quelques niveaux que ce soit, pour que des mesures correctives nécessaires puissent être prises à temps.

Ces deux rencontres furent également des cadres propices pour remercier les plus hautes autorités du pays pour le dispositif de sécurisation de la zone Office du Niger mis en place par les forces armées du Mali avec des patrouilles régulières et l’installation de bases permanentes dans certaines zones. Il a, en effet rappelé, qu’il a eu l’insigne honneur de porter ce problème à la haute attention du Président de la Transition, Chef de l’État, le colonel Assimi GOITA, à la faveur de l’audience qu’il a bien voulu accorder aux Présidents Directeurs Généraux de l’ON et de la CMDT, en présence des Ministres en charge de l’Économie et des Finances et du Développement Rural. Les efforts consentis ont permis aux producteurs de la plupart des casiers de vaquer sereinement à leurs activités, atteignant ainsi un taux de mise en valeur des casiers de 87,62% avec une réalisation de 104 276,14 ha sur une prévision de 119 009 ha. Il a également salué le courage et l’effort des producteurs qui continuent à travailler malgré la subsistance de poches d’insécurité. Il a prié pour le retour prochain des producteurs déplacés qui n’ont encore pas pu regagner leurs domiciles. Il a, enfin, appelé au dialogue et à la concertation entre communautés pour restaurer le vivre ensemble qui a toujours caractérisé ce pays.

En marge des discussions avec les producteurs, le Président Directeur Général a également eu des échanges francs et directs avec l’ensemble du personnel des 7 zones de production pour leur exposer la situation de l’entreprise et écouter leurs préoccupations. Au nombre des dispositions visant à améliorer les conditions de travail, il a rappelé les efforts d’assainissement de la situation financière de l’entreprise, la moralisation des dépenses de fonctionnement, l’adoption d’un cadre organique et d’un plan de carrières et celle prochaine d’un plan de formation permettant de favoriser les promotions internes.

Les travailleurs ont vivement félicité la Direction Générale pour tous les efforts fournis et ont ensuite fait part de leurs préoccupations qui ont porté essentiellement sur la poursuite de l’amélioration de leurs conditions de travail, surtout au niveau du terrain, et le renforcement des initiatives visant à apaiser le climat social au sein de l’entreprise.

Le Président Directeur Général s’est dit disposé à apporter toutes les améliorations possibles dans ces deux domaines et à poursuivre le dialogue fécond qui existe entre lui et le syndicat des travailleurs.

Signé : Cellule Communication et Relations Publiques ON

AGRICULTURE : Le business de l’engrais en détresse

Avec la cherté des prix sur le marché international, le business bâti au Mali autour de l’approvisionnement des paysans en engrais minéral est dans la tourmente. Les autorités ont décidé que l’engrais organique sera largement utilisé dans la production agricole pour enrichir les sols. Cela semble être une catastrophe pour les réseaux d’affaires liés à la vente de l’engrais subventionné. Ainsi en a décidé le président Assimi Goïta lors du conseil supérieur de l’agriculture tenu à Koulouba.

Pour la première fois, les producteurs de la fumure organique ont un soutien officiel à travers l’aide de l’Etat. À l’entame de ses propos, le Président du Conseil supérieur de l’agriculture, le colonel Assimi Goïta, a félicité tous les acteurs de la profession Agricole, ainsi que leurs partenaires nationaux et étrangers pour les résultats obtenus durant la campagne écoulée. Il a précisé toutefois que le résultat obtenu, loin d’être un satisfecit, doit « interpeler à plus d’efforts, de réflexion et d’innovation pour amorcer l’indépendance de notre pays du marché international des produits agricoles en vue d’assurer notre souveraineté alimentaire et nutritionnelle ».

Pour permettre au secteur agricole de jouer le rôle qui lui revient dans le processus du développement économique, politique et social, le Président de la Transition a formulé des recommandations au gouvernement. Il s’agit entre autres de doter le secteur du développement rural d’une loi de programmation des investissements dans le secteur agricole, de poursuivre le programme de pluies provoquées en début et fin de l’hivernage. Aussi, s’agit-il de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation et accroître l’utilisation des intrants locaux.

Outre ces recommandations, en vue d’améliorer les productions céréalières, cotonnières et animales, le Chef de l’État a décidé de la mise en place de certaines mesures incitatives. En raison de la hausse excessive du prix des engrais sur le marché mondial, le Président Goïta a décidé « que la quote-part du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral soit fixée à 12 500 francs CFA ». Quant à l’engrais organique, la quote-part est fixée à 2500 francs CFA le sac de 50 kg.

Comment financer ?

L’une des difficultés du Mali est le financement de la subvention qui coûte extrêmement cher à l’Etat. Le coût est insupportable par le budget de l’Etat, surtout que la monnaie utilisée risque d’être coupée au trésor national. Le bras de fer que la transition a engagé avec l’Uemoa et d’autres partenaires en est la cause directe. Or, cette crise est la mère de toutes les misères que font subir l’Uemoa et la Cedeao aux Maliens.

Certaines sources financières indiquent que les autorités de la transition ont pris le devant pour se protéger contre l’asphyxie financière des producteurs du franc CFA. Mais, les militaires qui ont choisi cette voie bénéficient de soutiende la part d’experts en finance internationaleet d’autres domaines. Ils sont maliens, ivoiriens ou béninois, pour ne citer que quelques-uns, à se mettre à la disposition des autorités maliennes. On a vu récemment l’ancien ministre ivoirien Mamadou Koulibaly rendre visite aux autorités maliennes pour les encourager.

Fervent détracteur du système CFA, Mamadou Koulibaly, économiste, a clairement expliqué aux autorités maliennes que c’est une bonne chose de vouloir se débarrasser de la monnaie coloniale que représente le franc CFA. Seulement, il précise que le moment n’était pas propice à la création de la monnaie malienne dans le contexte d’embargo.

En effet, la réserve d’or du Mali est bloquée par la France qui a choisi d’accompagner les sanctions économiques et financières des pays membres de la Cedeao et de l’Uemoa. Cette réserve devrait permettre au Mali de garantir une nouvelle monnaie pour ne plus avoir à verser ses recettes d’exportation au trésor français.

En dehors de Mamadou Koulibaly, de nombreuses personnalités ouest-africaines conseillent les autorités maliennes. L’écrivaine Aminata Dramane Traoré qui a longtemps combattu la mondialisation et ses effets pervers, apporte sa contribution. Elle qui a eu à organiser les états généraux du franc CFA à Bamako il y a quelques années est aussi hostile à l’instrumentalisation de la Cedeao par l’Union européenne.

Autre figure emblématique de cette « officine » qui encadre la transition est l’économiste togolais Kako Nubukpo. D’ailleurs, ce dernier est commissaire à l’Uemoa, mais cela ne l’empêche pas de demander aux autorités maliennes d’aller plus loin dans le divorce d’avec l’institution monétaire.

Nampaga KONE