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Scandale autour de l’Engrais subventionnés suite : Comment le PDG de la société HELIUM Investments Ltd, Ousmane Keita a tenté d’escroquer un jeune operateur économique Burkinabé…

Le contrat de convention de fourniture d’engrais subventionnés,  signé entre le ministre du Développement rural, Modibo Keita et la société de Ousmane Keita, PDG de HELIUM Investments Ltd, est il devenu moyen entre les mains de ce dernier pour escroquer les honnêtes fournisseurs étrangers ? En tout cas le jeune operateur économique Burkinabé, Nouffou Sankara, patron de la société Sank Globale Afrique ne dira pas le contraire. Les faits.

Le scandale d’engrais au Mali n’a pas fini de livrer tous ses secrets ! Suite à notre dossier sur l’engrais subventionnés introuvables, nous avons été saisis par le cri de cœur d’un jeune operateur Burkinabé du nom de M. Nouffou Sankara, PDG de la société Sank Globale Afrique, une entreprise spécialisée dans l’import export et la fabrication des intrants agricoles, basée au Burkina Faso et en Cote d’Ivoire. Dans ce dossier, il nous relate comment Ousmane Keita a voulu détourner ses camions chargés d’engrais sur la base de la convention de subvention N°010 DGMP/DSP-2022, qu’il a signé avec l’Etat, relative à la fourniture des intrants agricoles dans la zone Office du Niger. Cette histoire entre ces deux jeunes operateurs économiques fait dormir débout et interpelle l’Etat dans la désignation de ses prestataires de services.

De quoi s’agit-il ?

Le gouvernement du Mali, au titre de la campagne agricole 2022 a décidé de subventionner les intrants agricoles. Cette initiative vise à soutenir les exploitants agricoles familiaux à contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’augmentation  des revenus des paysans.

A cet effet, un budget de 17 milliards de francs CFA a été alloué  au ministère du Développement rural  pour l’achat des engrais et une partie pour l’achat de semences de maïs hybride.

C’est dans cet ordre d’idée que le ministre du monde rural, Modibo Keita a retenu six sociétés dont il est le seul à connaitre les critères d’éligibilité pour fournir l’engrais subventionnés aux paysans de l’Office du Niger. Parmi ces sociétés, HELIUM Investments Ltd le grand méconnu du monde des fournisseurs d’engrais au Mali, a bénéficié un contrat de plus de 1 milliards 600 millions de F CFA pour la livraison 2.500 tonnes d’engrais. Comme n’ayant pas la capacité financière ni matérielle pour traiter ce marché, et décramponner par les banques,  Ousmane Keita, PDG de HELIUM tente de sous traiter ou marchander sa convention au plus offrants, enfin d’empocher ses sous. Peine perdue ! Face à l’incapacité notoire des fournisseurs défaillants, incapables de fournir un  seul sac d’engrais. Les hautes autorités ont décidé début septembre 2022 pour sauver la campagne agricole de remplacer 5 sociétés défaillantes sur les 6 retenues par le ministre, dont HELIUM par les vrais fournisseurs en occurrence les société Gnoumanie-Sa pour une quantité de plus 3.500 tonnes d’urée, Planète, KO2 et DPA chacune  2.000 tonnes, soit au total 9.500 tonnes pour tout le Delta. Pour ne pas sortir bredouille de ce business juteux, le patron de HELIUM va user d’autres techniques pour avoir de l’engrais. Ces cibles cette fois ci, les fournisseurs d’engrais établis à l’étranger.

 « Je suis victime… »

C’est ainsi que par le biais de Ismaël Mariko, point focal de la société Sank Globale Afrique à Bamako, que son patron Nouffou Sankara rentre en contact avec le nommé Ousmane Keita  début septembre pour acheter 2.500 tonnes d’engrais avec sa société. Comme n’ayant la liquidité, ni la garantie nécessaire, l’operateur économique Burkinabé décline l’offre dans un premier temps.

« C’est là monsieur Keita m’a dit qu’il a eu un marché avec l’Etat malien. Mais, qu’il n’a pas reçu l’argent de la part de l’Etat d’abord. Mais, que une fois l’engrais sur place qu’il va me payer via ses banques. Vu que la convention qu’il m’a montrée est authentique. Pour moi, l’Etat traite avec des gens ou des entreprises fiables. J’ai montré ma bonne foi pour accompagner Ousmane. A sa demande, j’ai établi un contrat de livraison de 1.200 tonnes entre les deux sociétés, livrables en 15 jours. Comme, j’ai l’engrais et les camions. Je lui ai promis pour un premier départ de l’envoyer deux chargements de 50 tonnes à condition de payer l’argent une fois la marchandise sur place. Pour cette proposition, nous sommes tombés d’accord et Keita m’a dit qu’il a l’exonération sur les marchandises et un laisser passer à la douane. J’ai mis les chargements  d’engrais au nom de sa société Helium trajet Abidjan- destination Ségou. »  d’entrer en jeu nous a confié, M. Sankara.

« Cette entreprise opère  dans du faux »

Dans cette affaire tout allait bien du lieu de chargement en passant le transit et à la douane jusqu’à l’arriver du colis à Ségou. Et le jeune burkinabé n’a rien soupçonné. Dans un premier temps, Keita tente de dévier le trajet des camions en les amenant à Bamako au lieu de Ségou à travers la  manipulation des documents de la douane au motif de l’Exo. Cette tentative échoua grâce aux vigilances du point focal, Ismaël Mariko.  Un bras de fer s’installa alors entre Mariko   et Ousmane Keita.

Donc une fois le premier camion  arriva à la direction régionale des  douanes de Ségou pour les formalités administratives et douanières avant la livraison, les choses se compliquent.

« Monsieur Keita m’appelle et me demande de faire un écrit pour désengager la responsabilité de mon point focal Ismaël Mariko au motif qu’il rien avoir avec ce business qu’il est un simple intermédiaire entre nous. Chose que, j’ai refusé. Le camion a fait une semaine en douane M. Keita est injoignable. Quand je l’ai eu après,   il met pression sur moi en me demandant d’écarter Mariko et de traiter directement avec lui que sinon que lui ne paie pas et il va bloquer mes camions. C’est là, j’ai compris que cette entreprise opère dans du faux. Je lui ai dit M. Keita, je ne te connais pas, comment je peux désengager la responsabilité de mon représentant qui te connait et qui est à la base de notre relation ? Le camion est sur place, il te demande juste de payer l’argent au lieu de ça tu le harcèles. » révèle notre interlocuteur.    

« Tu me paies 11 millions ou je bloque ton camion. »

Désemparer par la ténacité du point focal Mariko  qui ne lâche pas prise et  suit le camion de son patron comme du lait sur le feu, Ousmane Keita tombe dans le chantage aux dires de M. Sankara.

« Face à mon refus d’écarter Mariko, mon point focal. Il dit qu’il arrête le contrat avec moi.  Je lui ai répondu que le contrat s’arrête lorsque, tu vas solder le camion qui est à Ségou. Il m’a dit qu’il s’en fou et d’ailleurs, si je veux qu’il fait sortir mon camion  au niveau de la douane  de lui payer 11 millions car le camion est rentré à son nom et que lui a fait des dépenses. Je lui ai demandé de justifier ses dépenses sur la base des documents. Il n’a pas pu. Il me met en contact avec un supposé agent des douanes pour me faire du chantage. Ce dernier me demande à son tour de payer 7 millions pour les pénalités douanières pour un camion.» regrette l’operateur économique Burkinabé.

Pour se tirer d’affaire et échapper à cette escroquerie organisée, M. Nouffou Sankara a sollicité le service d’un transitaire malien pour récupérer sa marchandise et son camion en faisant une nouvelle procédure de dédouanement au nom de sa société. Apres deux semaines de bras de fer M. Sankara a pu faire sortir son camion des griffes de M. Ousmane Keita qui voulait le gruger et cela grâce à la clairvoyance des responsables des douanes de Ségou.

« Je traduirai l’Etat en justice. »

Joins par nos soins pour les besoins de recoupements, M. Ousmane Keita n’a pas nié les faits et traite l’intermédiaire Mariko de tous les noms d’oiseaux. « Le camion est au nom de ma société Mariko n’est qu’un coxeur. Si je dois traiter, c’est avec la société Sank Globale. »  a-t-il martelé. A la question de savoir si sa convention de subvention est toujours valable car il n’a pas pu honorer ses engagements face à l’Etat et que l’exécution du marché a été confiée à d’autres fournisseurs.  Il répliqua « Avez-vous une notification pour ça ? J’ai signé une convention de livraison de 2.500 tonnes d’engrais en bonne et dû forme   avec l’Etat. Cette convention arrive à terme le 31 octobre 2022. Donc mon contrat est toujours valable car je n’ai pas reçu de notification de la part du ministre. Si l’Etat casse mon contrat, je le traduirai en justice. Donc, vous pouvez dire ce que vous voulez. »  a-t-il conclu Ousmane Keita le PDG de HELIUM.

Face à cette situation qui a une odeur d’escroquerie et d’abus de confiance  dans le climat des affaires sur la base des documents signés par l’Etat, nos autorités doivent tirer au clair. Car cette pratique saugrenue de nouvelle race d’hommes d’affaires maliens, peut impacter le milieu des vrais operateurs économiques et même ternir l’image de notre pays et porter par ricochet préjudice à des innocents commerçants maliens dans les jours à venir. A suivre…

 Aliou Badara Diarra

ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC): Un outil d’intégration économique ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC): Un outil d’intégration économique

Un atelier de restitution des résultats de la 12e conférence ministérielle  de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)  s’est  tenu le 1er  septembre 2022  à  l’ex Hôtel  Kempinski et les travaux étaient présidés par  le  ministre du Commerce et d’Industrie en présence de plusieurs opérateurs.

Durant cette  12e conférence ministérielle  tenue du 12 au 17 juin 2022  à Genève,   il  a été décidé    de ne pas imposer des   interdictions ou des restrictions à l’exportation incompatibles  avec les règles  de  l’OMC,  sur le commerce agroalimentaire,   de  veiller à ce que toutes les mesures d’urgences introduites puissent répondre aux problèmes de sécurité alimentaire, de  minimiser  les distorsions  commerciales,  soient temporaires , ciblées,  transparentes  et proportionnées, entre autres.  Mieux encore, l’objectif  principal de cette initiative  est de favoriser la bonne marche,  la prévisibilité et la liberté dans les échanges commerciaux.     En ce qui concerne des difficultés, les aspirations du groupe dit  des « quatre  pays »  co-auteurs  de l’initiative  sectorielle  en faveur du coton, ainsi que  des 36 pays  africains, producteurs de l’or  blanc  et de ses produits  dérivés  ont été déçus en raison  de l’échec des négociations  sur l’agriculture. Rappelons que l’Organisation mondiale du Commerce  (OMC)  qui,  se réunit  une fois,  tous les deux ans,   est la seule entité internationale à vocation mondiale  qui  s’occupe des règles régissant le commerce  entre  les pays membres.

Yacouba  COULIBALY

 

BCEAO : Mise en œuvre de la décision de levée de l’embargo économique à l’encontre de la République du Mali (COMMUNIQUÉ)

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vient de notifier sa décision de mise en œuvre de la levée des sanctions économiques prise par l’institution à l’encontre de la République du Mali.
Pour rappel, la levée de ces sanctions économiques a été décidée le 3 juillet 2022, lors d’un sommet de l’organisation tenu à Accra.

COMMUNIQUÉ

COOPERATION ECONOMIQUE : L’axe Bamako-Nouakchott redynamisé

Dans le cadre du renforcement des relations de coopération économique entre le Mali et la Mauritanie, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, à la tête d’une forte délégation d’opérateurs économiques, a séjourné en République islamique de Mauritanie. A la clé, plusieurs conventions signées pour développer l’axe Bamako-Nouakchott.

En compagnie de son homologue mauritanien en charge du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass,  et celui de l’Equipement et des Transports, M. Mohamedou Ahmedou M’Haimid, les ministres ont coprésidé la cérémonie de signature du Protocole d’Accord sur le Transit Routier Inter-Etats des marchandises (Trie) entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali et la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie.

L’accord a été signé côté mauritanien par le Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de la Mauritanie, M. Ahmed Baba Ould Eleya, et côté malien par le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Monsieur Youssouf Bathily.

La signature de ce protocole d’accord, qui vise à faciliter les échanges commerciaux entre la Mauritanie et le Mali, intervient dans un contexte fortement marqué par l’embargo économique et financier imposé à notre pays par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest.

La convention vise à faciliter les échanges entre les deux pays en établissant une garantie officielle dans les transactions commerciales entre les acteurs économiques des deux pays.

Le ministre mauritanien du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme s’est réjoui de la signature de cet accord qui facilitera les transactions commerciales et encouragera les acteurs économiques des deux pays à œuvrer inlassablement dans l’accélération du processus de transit des marchandises. Cet accord, selon Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass, traduit clairement la volonté des autorités maliennes et mauritaniennes à travailler inlassablement au renforcement des relations économiques et fraternelles entre deux peuples unis «naturellement» par l’Histoire et la géographie. Elle soulignera la volonté de la Mauritanie d’accélérer et d’intensifier le rythme des échanges.

Prenant la parole, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, a magnifié la profondeur et l’authenticité des relations entre le Mali et la Mauritanie. Le ministre Ould Mohamed soulignera que ce Protocole d’’accord vise non seulement à accroitre le volume des échanges dans le domaine de la coopération économique entre les deux pays, mais aussi et surtout à renforcer les relations culturelles et sociales ancestrales, telles que voulues par M. Mohamed Ould El-Ghazaouani, président de la République Islamique de Mauritanie, et le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat du Mali.

Les différents domaines de coopération existant entre le Mali et la Mauritanie,  et les voies et moyens susceptibles de les renforcer davantage ont été au centre de la rencontre entre le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, et le ministre mauritanien des Finances.

Jean JACQUES

CESC : Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires au cœur de la session ouverte lundi

La 1ère session ordinaire de la 6e mandature du Conseil économique, social et culturel (CESC) a débuté lundi dernier (du 7 au 21 février 2022) sur le thème : «les Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires : contribution du CESC» ! Durant les quinze jours que vont durer les travaux, les membres du conseil vont passer à la loupe tous les aspects des réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. Et cela à travers l’éclairage des services techniques des différents départements sectoriels.

«Les réformes électorales adoptées : projet de la loi électorale et autres réformes en cours avec le processus électoral», «projet de refondation et valorisation des compétences des Maliens établis à l’extérieur» sont, entre autres les thèmes qui seront abordés. Cette session va également se pencher sur la question de la commande publique présentée sous la thématique, «commande publique : moyen d’absorption de la production nationale». L’exercice permettra «d’analyser les différents outils des domaines susmentionnés afin d’esquisser des pistes possibles de solutions».

En tant que force de propositions et d’orientations des pouvoirs publics (selon les dispositions de l’article 106 de la constitution), le «CESC a compétence sur tous les aspects du développement économique, social et culturel. Il participe à toutes les commissions d’intérêt national à caractère économique, social et culturel» !

USURPATION DE TITRE ET DE FONCTION : Quand de faux agents du Pôle économique coupent le sommeil à des maires

Des usurpateurs de titre et de fonction terrorisent des maires et des agents financiers. C’est le constat fait par le Pôle économique et financier. Dans un communiqué en date du 4 février, le doyen des juges d’instruction alerte sur cette pratique de grand banditisme.

 Selon le communiqué, depuis un certain temps, des individus malintentionnés, tapis derrière des numéros de téléphone, appellent avec acharnement certaines personnes auxquelles ils se présentent comme étant des assistants au Pôle économique et financier de Bamako. Comme motifs, ces délinquants expliquent à leurs cibles qu’elles sont convoquées chez des juges d’instruction, mais si elles étaient prêtes à leur verser de l’argent ils intercéderaient en leur faveur auprès desdits juges, afin que leurs sorts puissent être amoindris.

Aussi, le communiqué précise qu’au nombre de leurs victimes figurent des essentiellement des élus, notamment des maires, ainsi que des fonctionnaires du milieu de la finance, y compris du Nord et donc, ne relevant même pas du ressort territorial de Bamako.

Le Pôle économique informe les citoyens que les convocations des juges d’instruction sont exclusivement délivrées par le biais de la Brigade économique et financière. Et d’en appeler à la vigilance des uns et des autres à ne non seulement pas se laisser abuser ces escrocs usurpateurs de titre et de fonction, mais aussi et surtout aider à les dénoncer pour les mettre hors d’état de nuire à travers la communication de toute information utile.

Le communiqué conclut que le Pôle économique est déterminé à faire face à toute épreuve et ne se laissera pas distraire dans sa mission pour le triomphe de la justice.

 

Jean JACQUES

BRAS DE FER MALI / CEDEAO : Un terrain d’entente en gestation

Les autorités de la transition du Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne mangent pas dans la même assiette depuis un certain moment. Chaque camp tente de défendre son intérêt, mais ce n’est pas la solution. Vu que le Mali est un des pays clés de cette organisation sous régionale. Le bras de fer s’achemine vers sa fin. Un terrain d’entente est en pleine gestation pour amorcer une solution à cette crise.

Le 23 janvier, après avoir rencontré le président  Nana Addo Dankwa Akufo, président de la République du Ghana, non moins président en exercice de la CEDEAO, le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a rencontré hier à Koulouba le président de la transition, Assimi Goïta.

L’objectif de  cette mission est de trouver un terrain d’entente entre la CEDEAO et le Mali. Quasiment, tous les pays de l’Afrique se retrouvent au sein de cette organisation africaine qui a dépêché une mission afin que le Mali et CEDEAO puissent s’entendre. L’Union Africaine s’est mêlée à cette brouille entre le Mali et la CEDEAO. Le bras de fer  prendra fin à l’horizon en voyant  l’implication de la plus grande structure africaine pour un terrain d’entente.

Bientôt, les sanctions financières et économiques et la fermeture des frontières entre le Mali et les pays de la CEDEAO prendront fin.

Dans les jours à venir les sanctions seront levées. Cette mésentente n’arrange pas personne. Les pays sont liés. L’UA a même dit, lors sa dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS), que c’est impossible d’organiser les élections à date indiquée. De ce fait, elle opte pour 16 mois au plus. Donc, nous pouvons dire que la plus grande structure africaine est partante pour la prorogation du délai de la transition. C’est maintenant aux autorités maliennes de voir si ces 16 mois les arrangent pour tenir les élections afin que les sanctions de la CEDEAO soient levées.

À la fin de l’audience, l’émissaire de l’Union Africaine a martelé que le continent africain et ses partenaires doivent soutenir le Mali, dépasser cette crise conjoncturelle et asseoir un État fort dans l’intérêt du peuple malien, de la région et de l’ensemble du continent.

C’est sûr que cette mission de l’Union Africaine portera fruit dans les jours à venir entre le Mali et la CEDEAO.

 

D. SANOGO

Boycott du Mali : un désastre économique pour le Sénégal

L’ordre donné par la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique occidentale) aux pays concernés de fermer toutes les frontières terrestres avec le Mali, place le Sénégal dans une situation suicidaire sur le plan économique, selon l’économiste Pape Abdoulaye Seck. Pour cause, indique-til, le Mali est le premier partenaire commercial du Sénégal avec un volume d’échanges de l’ordre de 400 milliards de francs plus précisément 474 milliards en 2020. Ce qui représente deux à trois fois plus que les échanges commerciaux avec toute l’UE.

Sans compter le secteur du transport formel qui fait un chiffre d’affaires annuel de 250 milliards de francs CFA et mobilise 245 emplois directs et plus de 675 emplois indirects. Le spécialiste des questions économiques pense qu’en participant au boycott du Mali, le Sénégal signe son arrêt de mort économique en s’amputant des doigts.

Pas besoin de se triturer les méninges pour saisir l’importance du trafic malien assuré par les gros-porteurs. Des centaines de camions qui sillonnent le Sénégal chaque jour avec des cargaisons de toutes natures. « Ces camions Maliens » sont tellement nombreux sur le corridor Dakar-Bamako qu’ils occasionnent des accidents mortels sur les grandes et même petites artères du pays.

Bref, ces gros porteurs, qui poussent comme des champignons, ont souvent du mal à se garer car n’ayant pas d’aires de stationnements pouvant les contenir tous. Dakar, Kaolack, Diourbel, Mbour, Tambacounda pour ne citer que ces régions croulent sous le poids de ces cargaisons qui permettent tout de même à nos économies de respirer. Les échanges commerciaux terrestres entre le Sénégal et le Mali sont si importants que beaucoup d’économistes ont condamné les sanctions infligées par la Cedeao aux militaires au pouvoir au Mali.

Pour mesurer cette décision « suicidaire » qui porte un coup d’arrêt provisoire aux échanges entre le Sénégal et le Mali, il suffit de jeter un coup d’œil sur les statistiques officielles produites par le Sénégal. En effet, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands), les exportations de notre pays vers la Cedeao constituent plus de 81 % des expéditions totales vers le continent africain. Et c’est le Mali qui se positionne en tête du classement avec 205 milliards de nos francs par an, suivi de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Gambie…

Donc, rompre avec le Mali, revient à faire perdre à l’économie nationale plus de 200 milliards de francs. C’est d’ailleurs ce que précise l’économiste Pape Abdoulaye Seck qui soutient que « sur le plan économique, il faut rappeler que le Mali est le premier partenaire commercial du Sénégal avec un volume d’échanges de l’ordre de 400 milliards de francs CFA, précisément 474 milliards en 2020. Ce qui représente deux à trois fois plus que les activités commerciales avec toute l’UE ». Ce n’est pas tout puisque le spécialiste des questions économiques explique que, rien que le secteur du transport formel fait un chiffre d’affaires annuel de 250 milliards de francs CFA et mobilise 245 emplois directs et plus de 675 emplois indirects.

Autant de choses qui font que notre interlocuteur est outré par cette décision de la CEDEAO qui aura des répercussions économiques très lourdes sur le Sénégal.

Poursuivant son analyse, l’économiste Pape Abdoulaye Seck soutient que « les activités autour des gares ferroviaires, des sites appelés «garage malien», du Port de Dakar à Kidira en passant par Kaolack, Mbour, Sandiara, Tambacounda etc., qui mobilisent des milliers de sénégalais, seront durement affectées ».

En vérité, selon lui, « le Sénégal a accepté de s’amputer des doigts en participant au boycott du Mali ». Mieux, estime-t-il, les sanctions adoptées par la Cedeao à l’encontre du Mali sont assez disproportionnées par rapport aux actes visés et à d’autres cas notés ailleurs dans la zone.

Irrémédiablement, donc, le Mali sera asphyxié financièrement et économiquement. Mais d’autres pays voisins comme le Sénégal y laisseront des plumes sur le plan économique et sécuritaire.

De toute façon, même le dernier rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), publié en décembre 2019, concernant l’année 2018, atteste que les échanges commerciaux entre le Sénégal et le Mali constituent les plus significatifs par rapport aux autres pays. Donc, les suspendre reviendrait pour notre pays à se pendre…

Par Fara Michel Dièye

Fermeture des frontières avec le Mali : Un désastre economique pour le Sénégal [en WOLOF]

Nos confrères Sénégalais du Groupe de Presse Walfadjiri débattent des conséquences économiques désastreuses de la fermeture de la frontière terrestre entre le Mali et le Sénégal:
 
le secteur du fret maritime sénégalais va déjà à sa perte, pendant que les transporteurs sénégalais et les recettes douanières connaissent des jours sombres.
 
Les exploitants de sel de Kaolak cherchent déjà à se reconvertir.
 
Écoutez le cri de cœur de ce syndicaliste sénégalais