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TRANSITION : LE JEU DANGEREUX DE L’IMAM DICKO

L’imam Dicko donne de plus en plus en raison à ses détracteurs. Ils sont nombreux nos concitoyens qui croient dur comme fer, que ce religieux se trouve en réalité au service d’une cause obscure, qui le pousse chaque fois à vouloir créer des tensions chaque fois que notre pays est en phase de se sortir des difficultés. Sa sortie à la veille du sommet de la CEDEAO et de la publication d’un rapport à l’ONU par la française non moins commissaire aux droits de l’Homme aux Nations Unies. Les maliens sont d’autant plus sidérés que les propos de l’imam sont des injures flagrantes, des imprécations d’une rare brutalité contre les autorités de la transition. Un énervement qui trahit la perte de confiance en soi de Dicko. En effet quand il le pouvait et quand il était puissant, l’imam ne se limitait point) d’impuissantes diatribes. Il descendait, grand boubou en l’air à la place de l’indépendance et faisait trembler. Seulement voilà, par ses propres turpitudes, Dicko a perdu toute crédibilité. D’abord aux yeux de ses pairs imams, qui rejettent ses comportements qui ne sont ni sérieux, ni justes encore moins religieux. Ensuite au sein de la population qui a découvert par son propre mea-culpa, qu’il proposait des premiers ministres et les révoquait selon le volume des dessous de … grand boubou.  L’imam donc s’est sevré à la fois de l’estime des populations et de la générosité des chefs. A qui la faute ? that is d’après les anglais the question. Tu ne prendras point le nom de l’Eternel en vain, car l’Eternel ne tiendra point pour innocent celui qui prendra son nom en vain. Je laisse aux ecclésiastes de trouver le numéro de ce commandement, mais il est évident qu’une erreur fatale est passée par là. L’imam avait combattu ATT, pour se repentir ensuite, il s’est opposé à tous les premiers ministres d’IBK, il a fini par harceler à mort ce dernier. A l’aboutissement de la lutte il s’est brièvement réfugié dans la mosquée pour en sortir soudainement, pour chercher quoi finalement. Il est clair que lorsque l’on jette constamment du sable dans les yeux de tous compagnons successifs de jeu, on finit par ne plus en avoir nous enseigne la sagesse bamanan. L’imam s’est trompé d’époque et de méthodologie. Il a oublié qu’il est en face de son ancien compagnon de lutte aussi futé sinon plus que lui. A côté de jeunes militaires qui ont tout risqué pour sauver le pays et qui restent imperméables aux intimidations, aux chantages, aux menaces et même aux flatteries.  Aujourd’hui les arguments pour décrier la gouvernance actuelle sont rares voire inexistants. Les maliens sont déterminés à se libérer politiquement, économiquement et surtout sur le plan sécuritaire du joug de gens dont certains restent encore ses amis. Pire, Dicko a fait la plus mauvaise lecture qui soit. En effet, à l’instar de beaucoup d’homme politique, il en veut à Assimi Goïta et à Choguel Maiga à cause de leur attitude vis-à-vis de la puissance colonisatrice. A ce niveau, il est à rappeler que ces autorités susnommées n’exécutent que la volonté du peuple. Nous avons demandé depuis 2014 le départ de la France, la sécurisation de notre pays, l’éradication des causes récurrentes des coups d’état, la lutte contre la corruption et la refondation de l’état. Et si c’était le contraire au lieu de crier dans une salle, l’imam serait au boulevard pour faire ce qu’il adore le mieux. Ces deux-là n’ont donc rien inventé. Et personne ne peut leur reprocher de suivre à la lettre la volonté souveraine du peuple malien qui a d’ailleurs démenti d’être l’otage d’autre chose que de ses propres convictions. Ce qui est évident et qui fâche l’imam c’est que rien ne tombe dans la besace imamique. Assimi envoie son salaire aux œuvres sociales et mène une vie sobre simple dont le quotidien est fait de tô et de thé. Et aucun membre de son gouvernement ne mène une vie d’opulence, ils semblent d’ailleurs tous vouloir l’imiter dans une certaine mesure. Dicko a dons raté sa cible. Sa sortie a plutôt contribué à renforcer dans la tête des maliens la thèse insistante comme quoi, Iyad Ag Ghali lui ordonne à chacune de ses offensives de chauffer à blanc Bamako pour lui permettre de fragiliser le pays et de le distraire pour mieux le rendre vulnérable. Ce qui est bien sûr pour Dicko un chemin de perdition.

A. Camara