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UNE CRISE SOCIALE GRAVISSIME EN PERSPECTIVE AU MALI : L’arbre de la montée en puissance des FAMA ne doit pas cacher l’immense forêt de la misère du peuple

L’on ne se fatiguera jamais d’applaudir les forces de défense et de sécurité pour leurs immenses  prouesses dans le complexe et délicat combat contre les terroristes. Lentement mais surement elles montent en puissance au grand bonheur des populations sinistrées du nord, du centre, d’Est et de l’Ouest  du Mali qui paient depuis plus de 9 ans un lourd tribut. La liesse populaire qui accompagne les tangibles résultats est en passe de s’estomper à cause de la misère noire qui s’abat sur la population malienne. Le grand espoir né de la prise du pouvoir par l’armée s’étiole progressivement avant de se briser dans le vaste océan de misère qui frappe une large frange de la population. Va-t-on continuer à applaudir les nouveaux maîtres du Mali quand la faim et la soif frappent à la porte des citoyens ? Le risque d’une révolte sociale n’est-il pas imminent ?

Toutes les couches socioéconomiques, voir professionnelles sentent la crise sociale et elles sont menacées par l’extrême  pauvreté.  Cette situation suscite déjà des remous qui présagent d’un lendemain tumultueux. Les populations sont sur le qui-vive et  les prémices d’une agitation sociale sont  désormais visibles. Tous les fronts socioéconomiques sont en ébullition. Des cotonculteurs, aux   paysans classiques, en passant par les éleveurs, les opérateurs économiques, les étudiants, les enseignants, bref l’atmosphère est loin d’être bon enfant au Mali. Le hic est qu’il n y a aucune lueur d’espoir, bien au contraire l’on constate même une exacerbation de la crise avec les prix des denrées de première nécessité qui prennent l’ascenseur, alors que le revenu s’affaiblisse. La crise sociale gravissime  semble être inévitable, car les gouvernants ne font pas assez pour atténuer la souffrance des citoyens. S’il est indéniable que la guerre Russo-Ukrainienne est l’une des causes de la crise mondiale actuelle, il est tout aussi évident que les autorités de la transition ont leur grande part de responsabilité dans son exacerbation, à cause de leurs choix politiques hasardeux. Elles ont tourné le dos aux principaux bailleurs de fonds au nom d’une souveraineté qui ne relève que du populisme. Les autorités de la transition ont pris de décisions qui sont loin d’être bénéfiques pour le peuple, car elles isolent non seulement le Mali, mais aussi et surtout le privent de certains droits.

Va-t-on continuer à applaudir les nouveaux maîtres du Mali quand la faim et la soif frappent à la porte des citoyens ?

Malgré la montée en puissance de l’armée malienne, et qui plus est donne une lueur d’espoir aux populations victimes des terroristes, il serait difficile que le peuple continue d’applaudir les tenants du pouvoir, qui voient d’ailleurs leur popularité s’effriter à cause de la crise sociale alarmante. La menace d’une mauvaise récolte  est plausible maintenant, à cause de l’insuffisante fourniture en intrants agricoles surtout dans les zones rizicoles et cotonnières. Les acteurs de ces deux filières ont beau tiré la sonnette d’alarme la réponse du gouvernement a été décevante, un scandale serait même lié à l’attribution du marché d’engrains au sein du ministère de tutelle. Il n y a pas que les agriculteurs qui souffrent, il y a également les opérateurs économiques, qui subissent la récession économique et souffrent d’un manque de soutien de l’Etat. Beaucoup d’opérateurs privés ont mis la clef sous le paillasson faute de marchés et d’opportunités d’affaires. Comme un malheur n’arrive jamais seul la crise sociale a engendré la cherté de la vie et l’extrême pauvreté même des agents de l’Etat, appelés fonctionnaires. Les étudiants de l’école de Médecine, de pharmacie et d’Odonto stomatologie ont battu le pavé la semaine dernière pour réclamer 4 mois d’arriérés de bourses, ceux de l’Institut de Formation des Maîtres, IFM sont entrés dans leurs droits après quelques moments de grève. Quid des enseignants du secondaire général, technique et professionnel, comme ceux du fondamental et du préscolaire qui menacent de perturber l’année scolaire si on n’appliquait pas intégralement l’article 39. L’UNTM restera-t-elle en marge, de l’évolution de la crise qui frappe ses militants, elle qui est la principale centrale syndicale des travailleurs du Mali ?  La réponse est certainement non, étant entendu que les militants de cette centrale sont également les premiers à subir les affres de la vie chère.

Le risque d’une révolte n’est-il pas imminent ?

Gouverner étant prévenir, les autorités de la transition doivent non seulement parer au plus pressé en anticipant avec des mesures urgentes pour soulager la souffrance de la population, mais aussi et surtout  prendre langue avec les syndicats qui, il faut le reconnaitre, ont consenti d’énormes sacrifices en mettant sous boisseau leurs revendications en guise de soutien à la transition et sont aujourd’hui à bout de souffle. Donc il faut convenir avec eux d’un plan d’anticipation et d’amélioration. Dans le cas contraire le risque d’une révolte est plus que palpable.

Youssouf Sissoko

FINANCES : Le Mali bien côté sur le marché sous-régional malgré la crise

Le gouvernement du Mali (à travers le ministère de l’Economie et des Finances) a marqué les esprits d’emblée en réglant les intérêts pour plus de 60 milliards de  F Cfa dès la levée des sanctions imposées par la Cédéao et l’Uémoa.

Et notre pays vient de réussir la prouesse de lever 277 milliards F Cfa sur le marché de l’Uémoa avec une bonne participation des investisseurs des 8 pays de l’union. En effet, pour rembourser 220 milliards d’échéances tombées pendant l’embargo, le trésor malien avait sollicité les investisseurs pour 270 milliards. Et il a obtenu une réaction favorable à hauteur de 102 %, soit 277 milliards F Cfa. Ce qui dénote que le Mali bénéficie d’une bonne côte sur le marché sous-régional malgré la crise.

Par ailleurs, selon un communiqué publié vendredi dernier (12 août 2022) par le ministère de l’Economie et des Finances, le Mali a «réglé l’intégralité des impayés» de sa dette auprès des investisseurs et partenaires, soient plus de 216 milliards de francs Cfa.

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : les Etats-Unis vont offrir près de 21 milliards Cfa pour faire face à la crise alimentaire mondiale

Le Mali est parmi plus de 47 pays et organisations régionales qui vont recevoir des USA des fonds pour sauver des vies à travers des interventions d’urgence et pour atténuer une nouvelle augmentation de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition en raison de la hausse des prix des aliments, des engrais et du carburant. Ce qu’a indiqué un communiqué de presse publié le 2 août 2022 par l’ambassade des Etats-Unis au Mali.

«La hausse des prix des aliments, des engrais et du carburant au Mali et dans toute l’Afrique subsaharienne nuit aux Maliens et leur rend la vie plus difficile», a ainsi rappelé le communiqué pour justifier le choix de notre pays parmi les bénéficiaires. «Cette hausse des prix aggrave les problèmes de développement et les urgences humanitaires», a-t-on ajouté.

Ainsi, dans le cadre de la contribution de 2,76 milliards de dollars (1 766 milliards de F Cfa) récemment annoncé par le gouvernement américain pour faire face à la crise alimentaire mondiale, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) prévoit de fournir 32 millions de dollars (environ 20,5 milliards de F Cfa) de nouvelles ressources au Mali.

Il est ainsi prévu 15 millions de dollars (9,6 milliards de francs Cfa) au Programme alimentaire mondial (PAM), à l’UNICEF, à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et au Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour «répondre aux besoins immédiats des citoyens les plus vulnérables du Mali».

Ce financement humanitaire d’urgence doit contribuer à satisfaire les besoins alimentaires de base des populations touchées par la crise grâce à des transferts monétaires et des bons alimentaires couvrant près de 200 000 Maliens vulnérables, dont 40 000 déplacés internes. Un nouveau financement humanitaire des Américains au système des Nations unies au Mali assurera la détection et le traitement précoces des cas de malnutrition aiguë sévère grâce au dépistage de 100 000 enfants de moins de cinq ans et de 10 000 mères et gardiennes d’enfants, y compris des femmes enceintes.

Les fonds seront également utilisés pour acheter 350 tonnes d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) pour les enfants souffrant de malnutrition, leur donnant les nutriments vitaux dont ils ont besoin pour récupérer. «Ce nouveau financement vient s’ajouter à notre budget de l’année en cours pour l’aide humanitaire au Mali de 75 millions de dollars (48 milliards de F Cfa). Ces fonds renforceront le système d’alerte précoce du gouvernement pour la sécurité alimentaire tout en intensifiant notre soutien existant au système de santé du Mali et aux agents de santé communautaires alors qu’ils détectent et traitent la malnutrition», a précisé le communiqué.

En plus de la nouvelle aide humanitaire, l’USAID fournira 17 millions de dollars (10,9 milliards de FCFA), sous réserve de la disponibilité des fonds, pour aider les Maliens à répondre à leurs propres besoins de développement et à renforcer leur sécurité alimentaire en tant que nation. L’USAID soutient l’agriculture au Mali depuis 1961 et finance l’agriculture via «Feed the Future» depuis 2013. Cette année, les États-Unis avaient déjà prévu 20 millions de dollars (12,8 milliards de FCFA) pour soutenir la production et la commercialisation des produits agricoles…

«Les États-Unis sont le plus grand donateur bilatéral du Mali. Nous travaillons avec divers partenaires pour renforcer les capacités afin que les Maliens puissent assurer leur propre sécurité alimentaire», a rappelé Dennis B. Hankins, l’ambassadeur des États-Unis dans notre pays. «Les agriculteurs, les éleveurs et les consommateurs maliens sont parmi les victimes les moins visibles de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Cette nouvelle aide de 32 millions de dollars des États-Unis aidera les Maliens à faire face aux impacts considérables d’une situation qu’ils n’ont pas créée», a-t-il ajouté.

Les fonds promis porteront l’investissement total des États-Unis pour faire face à la crise mondiale de la sécurité alimentaire à 5,56 milliards de dollars (3 558 milliards de FCFA) depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022.

Kader Toé

CRISE D’ENGRAIS : Clément déballe, des paysans doutent

L’engrais chimique qu’attendaient les paysans maliens n’est pas suffisamment présent sur le marché. Cela est un motif de colère pour Clément Dembélé qui multiplie les déclarations hostiles aux autorités. Mais l’amour soudain quele Pr Dembéléleur voue n’est pas du goût de tous les paysans maliens. L’homme politique qui tentent de soulever les paysans pour réclamer l’engrais n’arrive pas à faire adhérer les agriculteurs à sa façon de réclamer des choses que l’Etat doit au monde agricole.

Certains disent ne pas comprendre qu’au moment où le pays traverse une crise sécuritaire aiguë, Clément Dembélé demande aux paysans d’ouvrir un front contre les autorités. Les choses se passent comme s’il n’attendait que l’occasion de sortir de sa réserve pour reprendre la contestation politique. Il est vrai que Clément a parcouru le monde rural pour soutenir les paysans depuis quelques années. Mais les sorties de l’homme au sujet de la crise d’engrais semble être un plaidoyer qui dérange beaucoup de paysans.

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Clément Dembélé invite les paysans à la jacquerie parce que l’engrais est cher sur le marché international. Il invite clairement à la révolte tous les agriculteurs, prédisant l’apocalypse à cause du manque d’engrais chimique.

Les paysans qui savent que la cherté de l’engrais est due à des contingences internationales commencent à se plaindre des agitations du professeur. Ils ne veulent pas qu’il parle en leur nom ; ils n’apprécient surtout pas le fait qu’il prend la cause du monde rural pour en faire un escalier politique. Selon un paysan de la zone Office du Niger, il n’est un secret pour personne que les autorités veulent trouver une solution à la crise d’engrais. Et le paysan de dire que s’il y a un retard dans la livraison de l’engrais, cela doit être dû à des raisons indépendantes de la volonté du gouvernement.

Clément Dembélé est incapable d’aborder la crise avec le même discernement que les paysans. Le Mali ne disposant pas d’usine de production d’engrais est obligé d’importer l’engrais chimique. Or, l’embargo européen sur l’engrais qui vient de la Russie est difficile à contourner. Les ports européens qui ravitaillent les marchés ouest-africains sont interdits aux navires russes. Mais cela ne dit rien au Pr Clément Dembélé qui s’attaque à l’administration.

Aucun pays de la sous-région n’a su éviter le piège de l’embargo européen sur l’engrais chimique. Tout comme le Mali, le Ghana a fait appel à l’utilisation de l’engrais organique dans les champs. Ce que Clément Dembélé veut n’arrange pas les paysans maliens qui ne doutent pas de l’engagement des autorités pour le monde paysan. Si la Cmdt ou l’Office du Niger échoue, les autorités n’en tireront aucun bénéfice. Même si les paysans en sont les premières victimes.

En attendant, l’appel de Clément n’a trouvé aucun écho auprès du monde rural, préoccupé à travailler dans les champs. Selon quelques paysans qui ont visionné les vidéos où le professeur Dembélé appelle à la lutte, les intentions de l’auteur ne sont pas claires. Il s’agit d’une tentative de subversion qui n’arrange pas les paysans, encore moins les autres couches du pays.

Economie en berne

L’engrais chimique est difficile à trouver parce que c’est tout le secteur économique qui est bouleversé. Les hydrocarbures, qui sont le moteur de l’économie, sont en mauvaise passe. Ainsi, les entreprises qui bénéficiaient de gros profit sont menacées. C’est le cas d’Oryx Mali qui a presque tout perdu de ses privilèges. Les nouvelles autorités ont privilégié d’autres acteurs du secteur des hydrocarbures dont des sociétés locales qui se sont battues dans la difficulté pour ne pas disparaître.

La plupart des services étatiques sont abonnés à des fournisseurs qui n’ont rien à voir avec Oryx, dont la propriété est restée un mystère pour beaucoup de Maliens. On se souvient des polémiques autour des vrais propriétaires de l’entreprise. L’entreprise Oryx-Mali a perdu plusieurs avantages et passe-droits avec la fin brusque du régime d’IBK. En moins de 5 ans, cette entreprise spécialisée dans l’importation et la vente d’hydrocarbures au Mali a réussi à acheter des bouts du territoire national pour implanter ses stations. Bénéficiant d’une protection au sommet de l’Etat, Oryx Mali avait tous les honneurs dus à une société écran. Mais la concurrence locale et les changements au sommet de l’Etat malien ont tout bouleversé.

Mine de rien, Oryx s’est installé à Bamako avec la bénédiction d’hommes hauts placés dans les cercles du pouvoir. Karim Keïta, le fils de l’ancien président IBK, était cité comme l’un des actionnaires ou propriétaires de la multinationale. Mais l’ancien député et président de la commission défense de l’Assemblée nationale sous IBK avait nié tout en bloc. Des communiqués avaient circulé contre espèce sonnante et trébuchante pour justifier l’innocence de Karim Keïta. A l’époque, Oryx avait bénéficié des marchés juteux pour ravitailler certains services.

Depuis la fin du pouvoir d’IBK, c’est la descente aux enfers pour Oryx Mali qui pourrait céder dans l’avenir ses stations d’essence. Pour ne rien arranger à la peine de l’entreprise, le secteur pétrolier vit une période de crise sans précédent. Les soubresauts du marché international pourraient coûter extrêmement cher à Oryx Mali. Déjà, les nombreuses augmentations du prix des hydrocarbures sont des signaux qui traduisent la fébrilité des importateurs. Dans ce contexte, les pertes de parts de marché au Mali constituent des facteurs de fragilité pour Oryx Mali.

La concurrence aussi est une menace pour Oryx Mali. Au moment où les Européens refusent le pétrole de certains marchés en raison des sanctions économiques, de nouveaux fournisseurs s’ouvrent aux autres opérateurs pétroliers. Les concurrents d’Oryx et de Total pourront dans l’avenir se ravitailler sur le marché russe. C’est dire que les petits importateurs maliens ont la chance d’avoir accès au pétrole moins cher que le géant Oryx, victime des sanctions commerciales décrétées par l’Union européenne.

Oumar KONATE

CRISE AU SEIN DU BASKETBALL MALIEN : Les basketteurs suspendent toutes les activités sportives

L’Association des basketteurs du Mali  (ABM) a tenu une assemblée générale ce mardi 12 juillet 2022 à l’Ecica. Cette rencontre a été couplée à un point presse pour annoncer la décision des basketteurs du Mali relativement à la crise avec la Fédération  malienne de basketball.

Les basketteurs du Mali, unis au sein de l’ABM, apportent leur solidarité à leurs collègues de l’équipe nationale sanctionnés  par la Fédération malienne de basketball. Cela, suite à leur refus de jouer à Kigali.

Selon  Alassane Sangaré, Président  de l’Association des basketteurs du Mali (ABM), la rencontre a regroupé les représentants de l’ensemble des équipes nationales, seniors, juniors garçons et filles. D’après lui, les basketteurs ont décidé à l’unanimité de suspendre toutes les activités sportives jusqu’à la levée totale des sanctions injustes contre leurs camarades radiés et le paiement total de leurs primes.

En effet, 7 sept joueurs de l’équipe nationale seniors masculins ont été radiés par la Fédération malienne de basketball (FMB), suite au refus de l’équipe nationale de jouer à Kigali, au Rwanda, deux matchs des éliminatoires du mondial 2023.

Aux dires des joueurs, le motif de leur grève s’explique par le non paiement de leurs primes, voire une manipulation et le manque de respect de la part de la Fédération à leur égard

Toutefois, le président de l’Association des basketteurs appelle  au dialogue afin de trouver une solution à cette crise entre les basketteurs du Mali et les responsables sportifs du Mali.

M. COULOU

CRISE DE CONFIANCE ENTRE LA CEDEAO ET MALI : Un compromis dynamique est-il possible ?

De plus en plus, notre économie se trouve impactée par les affres des sanctions économiques « illégales et illégitimes » qui nous ont été infligées par la CEDEAO. Ces sanctions ont été amplifiées par la communauté internationale qui a suivi les organisations sous régionales pour asphyxier le Mali. La pomme de discorde entre le Mali et la CEDEAO se trouve dans le refus des deux parties à avoir un compromis autour du délai, raisonnable pour la CEDEAO et suffisant pour le gouvernement afin de mener les réformes idoines. Pour sortir de la crise le dialogue doit s’instaurer entre les deux parties afin qu’ une solution négociée puisse être trouvée . C’est cela qui permettra aux dirigeants de la Transition malienne et à ceux de la CEDEAO et de l’UEMOA de sauver la face. Au-delà des sanctions qui pénalisent toutes les parties, la CEDEAO et le Mali doivent aller, dans les meilleurs délais, vers un compromis dynamique où chaque partie va lâcher du lest.

Ces sanctions « injustes » semblent aujourd’hui intenables. Parce que les populations ressentent beaucoup l’impact de la fermeture des frontières et surtout du gel des avoirs financiers du Mali à la BCEAO. Cela, malgré le verdict de la Cour de justice de l’UEMOA, le sursis à exécution de ces sanctions illégales n’est pas effectif.

En effet, l’on se demande sur quelle base les chefs d’Etat ont pu refuser d’appliquer la décision de la juridiction de l’UEMOA. Ce refus ne serait-il pas préjudiciable au bon fonctionnement de l’organisation, car il engendra un antécédent fâcheux.  Il faut rappeler que ces sanctions ont créé un sentiment anti CEDEAO / UEMOA au Mali à telle enseigne que l’écrasante majorité ne veut même pas entendre parler de ces organisations. Les maliens sont déçus de cet acharnement qui nuit à leurs intérêts économiques et financiers. Pour eux les prétextes avancés sont fallacieux et injustes. On parle de rupture constitutionnelle, alors que pour le citoyen lambda la constitution n’a jamais existé ou du moins elle a été allègrement violée par ceux-là même qui devraient être ses garants.  Un compromis est d’autant plus nécessaire que même les dirigeants de la transition sont à bout de souffle aujourd’hui, idem pour la population qui broie du noir à cause de ces sanctions inhumaines. Les autorités maliennes tiennent à des réformes avant d’aller aux élections. Car pour elles des réformes politiques et institutionnelles sont indispensables pour mettre sur les rails le pays. Elles ont rappelé à la CEDEAO un engagement que l’organisation sous régionale avait prise en 2018 dans la foulée de la crise postélectorale, pour des réformes institutionnelles et constitutionnelles idoines. La question que l’on se pose est comment envisager un retour à la normalité constitutionnelle sans réformes au préalable ?

Il est donc clair que pour éviter de prolonger cette situation d’incompréhension passagère entre le Mali et la CEDEAO, à propos du chronogramme, les deux parties doivent faire des concessions souhaitables. N’est-il pas raisonnable qu’Abuja et Bamako coupent la pomme en deux en optant pour vingt mois ? Cette durée peut permettre de prioriser les réformes essentielles pour la transparence et la crédibilité des prochaines élections.

Il faut que les décideurs fassent un effort dans le sens de la recherche du compromis pour le dénouement de cette crise. Ils doivent absolument faire des sacrifices pour soulager les nombreuses difficultés économiques et financières des populations. Puisque, ces sanctions accentuent le mal-vivre des populations non seulement du Mali, mais aussi des pays voisins. Elles occasionnent également des pertes énormes chez les opérateurs économiques, sans oublier la tension de trésorerie pour l’Etat du Mali. Les dirigeants de la CEDEAO sont interpellés pour sauver le peuple du Mali.

Assitan DIAKITE

L’ŒIL DE LE MATIN : Il ne dépend que de nous pour que le Mali soit un paradis terrestre

Malgré de nombreux soutiens, le lanceur de poids Oumar Dembélé a finalement été expulsé vers le Mali le vendredi 11 mars 2022. Après deux mois passés dans un centre de rétention et malgré une intense mobilisation, ce sportif a été transféré vers notre pays via un charter affrété par l’Etat français. Âgé de 20 ans, il avait quitté le Mali en 2018 et avait réussi à s’intégrer à Nancy grâce à sa passion pour l’athlétisme.

Cela est un autre avertissement de la France de Macron à notre pays. Tous les moyens seront utilisés pour nous humilier, pour essayer de nous convaincre que nous ne sommes rien sans eux. Sinon, au même moment, le gouvernement français a annoncé le 14 mars avoir mobilisé différents acteurs en vue d’accueillir 100 mille réfugiés en provenance d’Ukraine, tout en assurant vouloir en «accueillir davantage». Et 4 600 personnes bénéficieraient déjà d’un logement en France.

Quelles que soient les vraies raisons d’une expulsion, le retour au pays ne doit pas être considéré comme une redescente aux enfers. Il faut voir cela comme un nouvelle opportunité de se refaire, de répartir avec une nouvelle résolution pour réaliser ses ambitions. Une nouvelle détermination à aller de l’avant ! L’engagement, c’est aussi être animé de cette ferme volonté de créer quelque chose d’exceptionnel, de retentissant à partir de rien. C’est en cela que nous méritons de notre pays. Si le Mali est un enfer pour les autres, il revient à chacun de nous de se battre pour en faire un paradis.

Nous envions aujourd’hui la France, l’Occident. Cette envie doit nous amener à comprendre qu’ils n’ont pas atteint ce niveau de développement du jour au lendemain. Ils sont passés par là où nous sommes aujourd’hui. A la différence qu’ils ont compris qu’il faut se battre et consentir des sacrifices pour réaliser des progrès pouvant améliorer leurs conditions de vie, rallonger leur espérance de vie, conquérir la terre et l’espace … Il est vrai qu’ils ont pillé (et continuent d’ailleurs à le faire parce que nous sommes incapables de nous y opposer) nos ressources et ont sacrifié beaucoup de valeurs pour y parvenir.

Mais, des femmes, des hommes, des jeunes et des adolescents… se sont battus au point souvent de tout sacrifier pour permettre à leurs communautés, à leur pays de faire allègrement des pas décisifs vers le progrès, vers le bien-être social, économique culturel, sportif…

Nous devons donc être animés de cette ferme conviction d’avoir la capacité de faire autant qu’eux sinon plus pour les dépasser. Je rêve ? Bien sûr ! Parce qu’on parvient toujours à se surprendre, à se surpasser quand on se bat pour réaliser ses rêves. Nous avons chacun en nous cette capacité de faire de notre patrie cet Eden, cet Eldorado tant rêvé par nos jeunes. Et cela par des actes, des comportements responsables et non par la parole. Nous devons nous battre contre nous nous-mêmes et contre toutes ses pratiques qui font que la jeunesse malienne croit que les sacrifices consentis ici pour son épanouissement ne lui bénéficieront jamais, ne peuvent pas lui permettre de s’épanouir et de réaliser ses ambitions. L’injustice, le culte de la médiocrité, l’impunité, la corruption, la délinquance financière… Voilà les ennemis à abattre pour que se dresse enfin ce pays de nos rêves qui accorde une égalité de chance à toutes ses filles, à tous ses fils…

En tout cas, Oumar Dembélé a pour le moment la meilleure réaction possible en se mettant en relation avec la Fédération malienne d’athlétisme (FMA) dès son arrivée. «Je suis entré en contact avec la fédération et j’ai commencé l’entraînement le lendemain de mon arrivée», a expliqué le sportif aguerri au site «lorraineactu.fr» (Nancy). Il revient aussi à la FMA, au ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi qu’au Comité National Olympique et sportif du Mali (CNOSM) de l’aider à réaliser ses ambitions sportives en mettant à sa disposition des conditions idoines de prise en charge et d’entraînement. Il est de notre devoir de l’accompagner pour que ce soit la France qui regrette son acte d’injustice !

Moussa Bolly

Crise sécuritaire : Le PM annonce une rébellion peulh en gestation

Après la rébellion cyclique touarègue, le Mali va-t-il sombrer dans une autre crise sécuritaire alimentée par les Peulhs ? Rien n’est moins sûr lorsque face aux représentants de cette communauté venus à sa rencontre après les évènements de Moura, dans le cercle de Djenné, le Premier ministre leur a déclaré que le gouvernement est au courant d’une rébellion peule en gestion. Et d’ajouter : « Ceux qui s’adonnent à un tel projet ne connaissent ni l’histoire du Mali et de la sous-région. ». Comme pour leur dire que le projet est mort-né. Alors question : qui sont ceux qui fomentent un tel complot, et pour quel dessein ?

Pour sûr, depuis un certain temps, des représentants de cette communauté se plaignent d’exactions présumées sur les populations dans le Centre du pays. C’est d’ailleurs la raison de leur rencontre avec le Premier ministre la semaine dernière. Au cours de cette entrevue, Choguel les a rassurés que l’Etat n’a aucun intérêt à s’en prendre à une ethnie au Mali. Mais, est-ce que ces supposées exactions sont suffisantes pour prendre des armes contre son pays ?

Dieu veille !

CRISE ALIMENTAIRE : Un plan d’urgence de 200 000 t de riz mis en place

En prélude à la période de soudure à venir, le gouvernement de transition se veut prévoyant quant à une crise alimentaire. C’est ainsi qu’il a initié un plan d’urgence de ravitaillement du pays à hauteur de 200 000 tonnes de riz. Ce dispositif, piloté par le Commissariat à la sécurité alimentaire, devrait renforcer les stocks de l’Etat dans les magasins de l’Office des produits agricoles du Mali. Selon des sources proches du dossier, le décaissement des fonds destinés à cette opération est déjà effectif. Ainsi, il procédera à l’achat de 120 000 tonnes de riz importé et 80 000 tonnes de riz local.

Ce riz sera distribué aux personnes indigentes sous forme de don alimentaire gratuit. Une autre partie du riz sera mise sur le marché pour tenter de stabiliser le prix en cas d’inflation.

A noter que le Mali, à l’instar des autres pays du reste du monde, fait face à une grave crise économique due à la pandémie de la Covid-19 et la crise russo-ukrainienne. Le Mali, pour sa part, en plus des affres de cette double crise, fait face à une crise politico-économique et sécuritaire qui fragilise tous les segments de son économie.

Dieu veille !

ATTEINTE AUX DROITS : Les enfants maliens victimes de plusieurs formes de violation

La crise politico-sécuritaire de 2012 a engendré une augmentation considérable des violations de droits de l’Homme au Mali, particulièrement chez les enfants qui constituent l’une des couches les plus vulnérables. Ceux-ci sont privés d’un grand nombre de droit comme ceux à l’éducation, à la santé et à l’enregistrement.

A cause de la crise sécuritaire, les enfants maliens sont enlevés, recrutés de force et exploités par les groupes armés. Ils sont également exploités pour des rôles de second plan comme rapporteurs, cuisiniers et porteurs soumis à l’endoctrinement, à la formation aux combats et à l’exploitation sexuelle. Très vulnérables et faciles à manipuler, ces enfants peuvent aussi être forcés à commettre ou être impliqués dans des infractions graves comme les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité.