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PROCÈS ÉTIENNE FAKABA SISSOKO: Les coulisses racontées par Maître Mamadou Camara avocat à la cour

« Étienne Fakaba et nous. J’ai suivi de loin, avec déplaisir et à mon corps défendant, le procès instruit contre Étienne Fakaba Sissoko au tribunal de la Commune IV. Avec déplaisir, parce-que je crois profondément que les défis auxquels le Mali est aujourd’hui confronté imposent une toute autre priorité, un tout autre agenda que celui de l’Inquisition contre de paisibles citoyens.

A mon corps défendant, parce-que j’aurais souhaité faire partie du collectif de la défense de l’infortuné jeune homme. Hélas, mes activités professionnelles du mois m’en ont empêché. Il reste en moi une sorte d’amertume, un sentiment d’un immense gâchis au vu de tant d’efforts et d’énergie déployés pour réduire au silence toute voix discordante. Et ce, en un moment où, précisément, notre pays a un besoin vital de cohésion et de rassemblement.

Disons-le tout net et sans fard: Étienne Fakaba Sissoko a été poursuivi et emprisonné, non pas pour le délit prévu à l’article 58 de notre code pénal, mais bien pour avoir exprimé une opinion que d’aucuns  estiment dissidente, voire hérétique en ces temps d’intolérance.

En fait de stigmatisation ou de discrimination ethnique ou religieuse comme énoncé dans les actes de poursuite, l’on chercherait en vain dans l’affaire débattue au fond le 13 avril le moindre élément constitutif de ce délit. À la vérité, le seul crime qui est reproché au prévenu, c’est d’avoir exprimé son opinion, avec compétence et talent au demeurant,  sur les impacts prévisibles des sanctions sévères et manifestement disproportionnées prises par la CEDEAO et l’UEMOA contre notre pays. Mais le cas Étienne Fakaba Sissoko n’est pas anecdotique. Il est révélateur d’une volonté résolue au plus haut sommet du Mali d’aujourd’hui: celle d’imposer l’omerta sur toute question sensible relevant de la gestion des affaires publiques.

Embargo des chefs d’État de la CEDEAO : la Cour de justice de l’UEMOA suspend les sanctions contre le Mali

La Cour de justice de l’Union  Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) a rendu son verdict sur la décision de l’embargo économique de l’organisation contre le Mali. La Cour a décidé de suspendre ces sanctions.
 
Alors que le Mali a décidé de porter les sanctions de l’UEMOA à son encontre devant la justice, il vient d’avoir gain de cause. Selon les informations rapportées par Serges Daniel de RFI, citant un avocat de l’État malien, la Cour a décidé de suspendre les sanctions et d’accorder ainsi un sursis à l’État du Mali.
 
Par cette décision, la cour vient de débouter également les chefs d’Etat de la CEDEAO qui ont suscité les sanctions contre le Mali après un sommet conjoint en Janvier. Lors du sommet, les avoirs du Mali avaient été gelés et un embargo commercial a été institué. Des sanctions qui devaient presser les autorités de la transition à organiser rapidement des élections et à quitter le pouvoir.
 
Cette décision intervient à un moment où la CEDEAO tente également de convaincre le chef de la Transition, d’accepter de réduire la durée de la transition.
Dans le même temps, la CEDEAO a adressé une invitation ambigüe au Colonel Assimi Goita, à prendre par à un sommet extraordinaire sur le Mali qui doit avoir lieu ce vendredi.
Incohérence de la part  de  cette institution ? Comment comprendre que le président d’un pays suspendu soit invité ? Que cache cette invitation ?