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PANAFRICANISME : Les marcheurs Dakar-Bamako élevés au rang de «Citoyens d’Honneur» du Mali

Après avoir parcouru la distance Dakar-Bamako, longue de 1360 km, pour manifester leur solidarité au peuple malien, les marcheurs panafricains sont arrivés dans notre capitale le 29 mars 2022 et un accueille digne de leur engagement leur a été réservé sur la Place de l’Indépendance. Et ils ont été reçus jeudi dernier (31 mars 2022) par le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta.

Le Grand Maître des Ordres Nationaux a élevé ces marcheurs au rang de «Citoyens d’Honneur» en République du Mali. Selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop, «ces marcheurs ont donné un signal fort à travers leur initiative. Ils ont témoigné des relations profondes qui lient le Mali au Sénégal».

Pour les autorités maliennes, cette marche constitue également un message fort aux Chefs d’Etat et de gouvernement africains ainsi qu’à la communauté internationale pour les exhorter à prendre en compte le peuple, dans leur prise de décision.

Le porte-parole des marcheurs, Alhousseini Badji, a rassuré les autorités maliennes que tous les panafricanistes sont résolument engagés afin que les Maliens et, par ricochet, tous les Africains puissent prendre leur destin en main. Et il s’est dit convaincu que la «victoire du Mali, c’est la victoire de l’Afrique» et que «le Mali ne sera jamais seul».

«Nos convictions sont adossées aux idées de Cheikh Anta Diop» (29 décembre 1923-7 février 1986), a rappelé Souleymane Jules Diallo la veille à la Primature. Les jeunes panafricanistes ont naturellement exhorté les autorités maliennes à intégrer les œuvres de l’anthropologue Sénégalais dans le programme d’enseignement fondamental.

IMBROGLIO : Quand le changement se heurte au formatage individuel des citoyens !

Délestage ! Le mot est plus que jamais ancré dans le vocabulaire des abonnés d’Energie du Mali (EDM SA). Il se définit comme l’arrêt temporaire de la fourniture d’électricité à une partie des clients finaux dans certaines parties du pays. Cette manœuvre permet de récupérer l’équilibre entre l’injection (offre) et la quantité prélevée (demande) d’électricité. Si elles sont normalement circonstancielles, ces coupures d’électricité font partie du quotidien des Maliens (pourtant privilégiés) qui les jugent «inhumaines, révoltantes et inacceptables». Comment sauver aujourd’hui EDM ? La question a inspiré notre écrivain en herbe qui lie la faillite de cette société à la perte de certaines valeurs. Et comme il le dit si bien, dans une société quand la majorité cesse de se reconnaître dans des valeurs, on se retrouve facilement dans des situations comme celle que nous vivons au Mali depuis des années. Nous vous livrons ici la première partie de sa nouvelle intitulée : «Imbroglio» !

Des cadres surdiplômés sont chèrement payés pour peu de résultats satisfaisants pour le pays. Il n’ y a visiblement pas une incohérence entre la formation académique et le besoin en ressources humaines de l’administration au Mali. Pourquoi les mêmes problèmes vont et reviennent alors que des départements entiers sont chargés de répondre aux besoins du pays et des citoyens ? Il n’y a pas de problème sans solution. Faudrait-il envisager la méthode Da Monzon Diarra Roi de Ségou ? C’est-à-dire donner un délai pour trouver une solution sans quoi les premiers responsables seront mis à mort ! Une solution radicale, n’est-ce pas ?

Et pourtant, vu le stade que le Mali atteint dans l’inconscience des élites et l’insouciance des masses laborieuses, il en faut pour tirer le pays vers le haut. Sinon comment espérer voir un pays, où la majorité s’accroche à leurs droits sans jamais exécuter leurs devoirs, emprunter un jour la voie de l’émergence ? Comment un pays, où un seul cadre adossé à de puissants marabouts ou d’intraitables féticheurs peut s’accaparer des ressources d’une entreprise, peut-il rêver du développement ?

Un pays où ceux qui ont réellement envie de mettre en pratique le «Kokadjè» (culture de la transparence) sont mis en minorité et neutralisés par tous les moyens. A l’image d’Aboubacar Sidiki qui a failli perdre la vie parce qu’il s’en est pris à un «intouchable» en voulant redresser la Malienne de l’Electricité Pour Tous (MEPT). Une société qui n’a réellement comblé les attentes des populations du pays que pendant les 8 premières années de l’indépendance durant lesquelles personne ne pouvait oser détourner un kopeck des deniers publics. Et depuis, elle est toujours déficitaire, croulant sous le poids des dettes de fonctionnement. Et pourtant, les Maliens sont parmi ceux qui payent le courant très cher dans la sous-région voire sur le continent.

Privatisée un moment, toutes les stratégies visant à la redresser ont tourné court. Soit celui qui a été chargé de cette mission n’avait pas la meilleure vision, soit il ne s’est pas montré assez téméraire pour secouer le cocotier afin de le débarrasser des fruits inutiles. En effet, malgré sa situation critique, cette société était devenue une boîte à caser des militants pour les différents régimes. Ce qui alourdissait sérieusement et inutilement ses charges salariales, donc sa dette.

Mais, sous la pression de certains Partenaires techniques et financiers (PTF), les autorités en place venaient de faire appel à un jeune manager comme dernier espoir pour pouvoir réanimer la MEPT. Un jeune cadre dont la réputation l’a précédé dans le pays : Aboubacar Sidiki ! Issu d’une famille nantie, mais à cheval sur la bonne éducation des enfants afin de leur offrir une réelle chance de réussite dans la vie, il a fréquenté les meilleures écoles de management en Angleterre et aux Etats-Unis après son Bac technique dans le pays. Doué pour le management, il s’est vite fait une bonne réputation au sein de nombreuses organisations qui le sollicitaient pour redresser leurs représentations en difficulté dans certains pays.

Malgré cette grande sollicitation, le rêve d’Aboubacar était de retourner servir son pays. Et il ne s’en cachait pas. «J’ai une dette morale à l’égard de mon pays», disait-il à ceux qui tentaient de le dissuader de renoncer à une brillante carrière internationale pour le pays où les meilleurs sont toujours écrasés pour faire de la place aux médiocres. Sa famille en tête ! Ses frères et sœurs, travaillant tous à l’étranger (Ghana, Angleterre, Etats-Unis) à l’exception de l’aîné qui était resté aux côtés des vieux parents. Ils étaient farouchement opposés à ce retour parce qu’ils craignaient non seulement pour la carrière de leur benjamin, mais aussi pour sa vie. Ils connaissent son tempérament et son entêtement à aller au bout de ses missions, de sa vision.

Bolmouss

LA NON PRISE EN COMPTE DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE AU CONCOURS DE LA FONCTION PUBLIQUE : au Mali y-a-t-il des citoyens de seconde zone ?

Le concours de la fonction publique qui est organisée au Mali chaque année devrait permettre aux citoyens de tenter leur chance, selon leurs catégories, mais depuis l’année dernière les détenteurs du diplôme de licence professionnelle sont discriminés, car leur précieux sésame n’est pas reconnu par l’Etat. Donc ils sont privés du concours de la fonction publique. Le seul responsable de cette discrimination est l’Etat. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment dans un pays il peut y avoir d »e citoyens de première zone et ceux de seconde zone ?  Pour rappel c’est ce genre d’injustice qui forme le lit des futures révolutions, car au regard de la Constitution tous les citoyens d’un même pays sont égaux en droits et en devoirs. Donc il revient au gouvernement malien de corriger très rapidement ce dysfonctionnement et cette injustice en mettant tous les citoyens dans leurs droits. Il doit  adapter le système éducatif aux réalités et aux besoins d’emploi, mais il est inconcevable que des citoyens consacrent d’énormes efforts à avoir leurs diplômes et que l’Etat ne leur permette pas de jouir de leurs droits de participer aux concours.

Pour en savoir davantage et pouvoir mieux comprendre la situation nous nous sommes rapprochés au chef de département Russe de la faculté des lettres et des sciences du langage Ibrahim Maïga. Le premier responsable du département a commencé par nous poser la question de savoir si la licence est un diplôme permettant d’avoir accès au marché de l’emploi, en d’autres termes ce diplôme pourrait-il être utilisé comme produits sur le marché de la consommation ? Si tel est le cas l’Etat aurait dû prendre des mesures pour classer la licence parmi les diplômes généralistes n’ayant pas de valeur permettant d’avoir accès au marché de l’emploi. Sinon l’Etat étant le premier employeur a le devoir d’assister tous les citoyens et de pouvoir leur donner de l’emploi. Donc les détenteurs de licence LMD (Licence, Master et Doctorat) doivent être autorisés à se présenter au concours d’entrée à la fonction publique.    La question que l’on doit se poser est celle de savoir si nous n’avons pas commis l’erreur de nous engager dans le system LMD sans pour autant analyser tous les contours de ce system, a martelé le chef du département. M. Maïga de rappeler qu’en tant que professeur il n’était pas de leur devoir de dire aux étudiants qu’a la fin leur licence ne sera pas consommable sur le marché de l’emploi. Notre devoir se limiter seulement à leur  formation afin qu’ils puissent être des cadres et grands licenciers. Il revient  à l’Etat et aux entreprises privées de les employer. L’Etat a le devoir de garantir la fiabilité de ce diplôme, car souvent il nous revient que même les entreprises privées doutent de leur qualité et  constatent que le diplôme ne pas valable. Pour le chef de département  la balle est dans le camp des autorités en général et du    ministères de tutelle qui doit répondre du  pourquoi nous sommes rentrés dans un system dont nous savons pertinemment que nous ne maitrisions pas tous les contours ? Le système LMD pose des sérieux problèmes, alors qu’il a marché ailleurs.   le ministre de l’enseignement supérieur et l’Etat sont interpellés afin qu’ils donnent un contenu à ce système est qu’ils l’adoptent à la réalité du marché de l’emploi. Seule la volonté politique pourrait permettre de sortir de cette situation.

En conclusion :  Le Mali était-il prêt à aller au système LMD ? Les détenteurs de la licence ont d’énormes difficultés. Donc il revient à l’Etat de parer au plus pressé en résolvant cette équation. Elle est aujourd’hui un gros caillou dans les chaussures du gouvernement.

Bintou Napo