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Désignation des 4 représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort : Le ministre Maiga fait volte-face, les partis majoritaires se désolidarisent !

L’ex majorité présidentielle l’Alliance « Ensemble pour le Mali » (EPM) se désolidarise de la décision du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, Col. Abdoulaye Maiga de désigner  les 4 représentants des partis politiques  qui doivent siéger  au collège de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022.

A noter que le collège est un organe délibérant de l’AIGE. Il  comprend quinze 15 membres dont quatre 04 sont désignés par les partis politiques suivant les modalités qui sont fixées par eux. C’est dans cet esprit que le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avait invité l’ensemble de la classe de faire parvenir avant des propositions relatives à leurs modalités de désignation qui devraient  parvenir au cabinet du ministre, au plus tard le vendredi 15 juillet 2022 à 16 heures. En réponse au courrier du ministre Maiga, les partis politiques ont déposé sur la table du ministre 141 propositions de modalités de désignation ressorties des 120 correspondances reçues et traitées par le cabinet du ministre.  Sur les 141 propositions cinq 5 options principales avaient été retenues.  Soit les cinq propositions principales à l’issue  de la réunion du Cadre de concertation National, qui s’est tenue le jeudi 21 juillet 2022, à 15 heures, au Centre de Formation des Collectivités Territoriales pour la validation des modalités de désignation.

Il s’agit de :

  1. La désignation suivant le poids et la représentativité des partis : 16 propositions,
  2. La désignation des représentants par les regroupements de parti politiques : 60 propositions,
  3. L’élection des représentants : 04 propositions,
  4. La désignation par tirage au sort : 05 propositions,
  5. La désignation par sélection après appel à candidature : 56 propositions.

Donc naturellement la proposition majoritaire faite par classe politique était la désignation des représentants par les regroupements de parti politiques pour siéger à l’AIGE. Mais contre toute attente après les travaux, le ministre Maiga fait volte-face et décide de façon unilatérale de maintenir l’option de  désignation par tirage au sort pourtant proposer par 5 partis seulement contre le choix de 60 partis politiques. Ou est la démocratie ou le fait majoritaire ?

Surpris par cette démarche solitaire, le Président de l’EPM, Dr Bokary Treta a saisi le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Col. Maiga par  une lettre en date du 5 août 2022,  pour attirer son attention et lui dire qu’il est dans l’erreur. « Monsieur le ministre, Compte tenu de ce qui précède, je voudrais vous exprimer notre avis défavorable à votre proposition de désignation des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE par tirage au sort. Cette position ne reflète ni les propositions majoritaires des partis politiques, ni la synthèse de la réunion du 21 juillet 2022. Aussi, viole-t-elle les dispositions de l’article 7 de la loi n°2022-019 du 24 juin 2022, portant loi électorale. En conséquence, l’alliance « EPM » voudrait vous inviter de bien vouloir privilégier des modalités politiques plus démocratiques et conformes aux dispositions de la loi électorale pour le choix des représentants des partis politiques au collège de l’AIGE. » a insisté Dr Bokary Treta.

A.B.D

HAC / AFFAIRE BASSIDIKI TOURE : Choguel charge Assimi Goïta sans convaincre

Après l’élection de de Bassidiki Touré parmi les trois représentants de la presse malienne à la Haute autorité de la communication (HAC), le monde des média a été sidéré de voir le nom de celui-ci écarté  par le décret présidentiel. Depuis lors, la presse cherche les motifs de cette décision injuste. Lors de la séance de questions d’actualité du Conseil national de transition, il a fallu l’interpellation du Premier ministre sur la question par l’un des représentants de la presse pour que ce dernier rejette la lourde responsabilité de cette affaire au Président de la transition, Assimi Goïta.

Injustice sous la transition, qui l’aurait cru ?

Au regard de l’injustice galopante qui s’érigeait en mode de gouvernance, l’avènement de la transition politique avait suscité  de l’espoir auprès de l’opinion nationale. Mais, le peuple a vite déchanté. Car, le sauveur est en train de devenir le bourreau.

En effet, l’affaire de désignation des membres à la Haute autorité de communication (HAC) a levé un pan de voile de la vraie nature des autorités de la transition.

Suite à la mise à l’écart de son représentant élu pour siéger à la HAC conformément aux textes en vigueur,  la presse a remué ciel et terre pour savoir les raisons d’une telle mésaventure. Ni la Primature s’était préalablement impliquée pour entériner cette forfaiture, si on s’en tient au témoignage du Président de la maison, ni la Présidence de la République n’a été en mesure de donner les raisons de l’absence de Bassidiki Touré sur le décret de nomination des membres de la HAC.

A en croire le président de la Maison de la presse, BandiougouDanté, il y a eu plusieurs entretiens entre lui,  le ministère de tutelle et la Primature voulant imposer  le remplacement de la 3ème personne élue par les faitières par la 4ème. Cela, sans aucun argument juridique. Acculé par les multiples demandes de motivation de cette décision de remplacement de Bassidiki Touré et la détermination de Danté d’aller jusqu’au bout,  le Premier ministre finira par annoncer au Président de la Maison de la presse : « Nous sommes d’accord sur notre désaccord ». Pour ainsi affirmer qu’il ne détient aucun argument pour justifier la décision envisagée par les autorités de transition.

Comme dans une jungle où le plus fort a toujours raison, elles ont fini par publier leur décret de nomination des membres de la HAC sans Bassidiki Touré. Depuis lors, la presse est sur le qui-vive. Vent débout, elle multiplie des actions afin que cette injustice soit corrigée.

Ainsi, après une première réunion d’information initiée par le Comité de veille des média,  une assemblée générale a eu lieu jeudi 14  avril à la Maison de la presse, où la non-reconnaissance de la HAC en l’état et d’autres actions sont envisagées, la représentante de la presse au CNT a enfoncé le clou le 21 avril. Suite à sa question relative au motif de l’absence de Bassidiki Touré parmi les membres de la HAC,  sur un ton hésitant, le Premier ministre prétexte dans un premier temps qu’il y a eu une enquête de moralité, sans dévoiler les conclusions. Ensuite, indique-t-il que le Président Goïta est  tenu par un devoir de réserve. Avant d’ajouter que seul le Président de la transition, Assimi Goïta, connait les motifs de la mise à l’écart de Bassidiki Touré, bien qu’il a été élu par ses confrères. Ces propos dubitatifs n’ont pas convaincu leur auteur, à fortiori son auditoire. Car, son implication personnelle dans ce dossier narré par le Président Danté ne permet pas de l’innocenter auprès des faitières de la presse.

Oumar KONATE