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CAMPAGNE AGRICOLE EN ZONE OFFICE DU NIGER: DISPOSITIONS PRISES POUR L’APPROVISIONNEMENT DES PRODUCTEURS EN ENGRAIS SUBVENTIONNÉS

Les objectifs de production de la Campagne Agricole 2022/2023 de l’Office du Niger sont de 905 410 tonnes de riz de paddy sur une superficie à emblaver de 143 986 ha, 410 068 tonnes de produits maraîchers sur une superficie de 14 929 ha et 116 361 tonnes de produits de diversification sur une superficie de 5 127 ha.

L’atteinte des objectifs de riziculture nécessite la mobilisation de 8 038,57 tonnes de semences et de 42 735 tonnes d’engrais minéraux (dont 9 589 tonnes de DAP, 28 337 tonnes d’Urée et 4 809 tonnes de NPKS) et 16 601 tonnes d’engrais organiques industriels.

Dans le cadre de la subvention des intrants agricoles, l’État a accordé aux producteurs de la zone ON 2 421 tonnes d’urée, 304 tonnes de DAP, 1 017 tonnes de NPK, 36 933 tonnes d’engrais organiques industriels et 11 tonnes d’OVALIS pour un montant total subventionné de 4 025 845 000 FCFA.

Pour convenir des modalités de répartition de ces quantités, l’Office du Niger a tenu 2 rencontres de concertation avec les Responsables de la Chambre d’Agriculture à tous les niveaux et les Délégués des producteurs. Au cours des échanges, les leaders des producteurs ont souhaité que le montant total de la subvention accordée à l’Office du Niger soit dédié à l’acquisition de l’urée en vue d’améliorer le taux de couverture des casiers en engrais minéraux. Au vu de l’allure de la campagne et de l’état végétatif des cultures, les techniciens ont confirmé que cette option était la mieux à même de garantir l’atteinte des objectifs de production.

Le ministre du développement rural a donné suite à cette requête des producteurs. La reconversion a ainsi permis d’obtenir 9 472 tonnes d’urée, soit 189 452 sacs permettant de couvrir 94 726 ha à raison de 2 sacs/ha. Aussi, les producteurs sont convenus que seules les parcelles en casiers, mieux maitrisées et ayant les meilleurs taux de réponse aux engrais, soient servies en urée.

Pour la fourniture des engrais aux producteurs, les services techniques du Ministère du Développement Rural, notamment la Direction Nationale de l’Agriculture et la Direction des Finances et du Matériel, après plusieurs rencontres et échanges avec les fournisseurs traditionnels de la zone Office du Niger, ont sélectionné 6 fournisseurs qui ont accepté de faire l’approvisionnement dans les conditions définies par le Gouvernement, notamment en termes de prix repères des engrais. Aussi, les 9 472 tonnes d’urée ont été attribuées comme suit : 2 900 tonnes pour SOCIÉTÉ TOYA AGRO BUSINESS, 706 tonnes pour AGRI FOOD, 566 tonnes pour ARP MALI, 2 500 tonnes pour HELIUM INVESTMENTS Ltd, 1 500 tonnes pour NIANE et 1 300 tonnes pour ELY DIARRA dit KO2.

Depuis la remise des autorisations d’achat aux producteurs par les services techniques de l’Office du Niger en fin juillet, seul le fournisseur ELY DIARRA dit KO2 a pu procéder au placement effectif de sa quantité.

Face à cette situation, un collectif des Organisations Paysannes de la zone Office du Niger, après avoir tenu une rencontre à Niono le 13 août 2022 pour échanger sur la situation de l’approvisionnement en engrais dans la zone, a invité le ministre du développement rural à convoquer une réunion d’urgence de tous les acteurs sur la problématique des engrais.

Faisant suite à cette demande, le ministre du développement rural a convié en réunion le vendredi 19 août 2022 à Ségou dans la salle de conférence de l’Office du Niger, les principaux acteurs concernés, notamment les services techniques, les responsables des producteurs et les fournisseurs d’engrais, pour échanger sur les dispositions prises pour l’approvisionnement des exploitants agricoles en engrais subventionnés au titre de la campagne agricole 2022.

Le remplacement des fournisseurs défaillants…

Après les salutations d’usage, le ministre s’est tout d’abord étonné de la démarche des producteurs qui a consisté à saisir par lettre plus hautes autorités du pays alors que sa porte a toujours été ouverte aux responsables des producteurs et que le dialogue n’a jamais été rompu entre lui et ces derniers. Il a ensuite fourni de façon détaillée les péripéties de l’approvisionnement des exploitants agricoles en engrais subventionnés au titre de la campagne agricole 2022, notamment la série de rencontres et d’échanges que lui, le Directeur National de l’Agriculture et le Directeur des Finances et du Matériel ont eue avec tous les fournisseurs. Il a insisté sur les conditions posées par certains fournisseurs pour participer à l’opération, à savoir le paiement des arriérés des campagnes précédentes et la renégociation des prix repères des engrais pour les ramener à hauteur de 55 000 FCFA le sac. Il a aussi fait part des efforts qu’il a fournis auprès de son collègue de l’économie et des finances pour obtenir des engagements sur le paiement des arriérés, simplifier les procédures d’attribution des marchés et retenir tous les grands fournisseurs nonobstant le fait qu’ils avaient posés des conditions. Le ministre s’est dit disposé à poursuivre le dialogue pour réintégrer dans le dispositif tout fournisseur qui dispose de stocks d’autant plus que le mécanisme de gestion des intrants subventionnés et les conventions individuelles signées prévoient le remplacement des fournisseurs défaillants. Le ministre s’est dit enfin étonné de l’inquiétude du collectif par rapport à la réussite de la campagne en zone Office du Niger en lien avec le retard accusé dans la subvention des engrais qui ne constitue que le tiers de la dose à appliquer à l’hectare.

Le ministre a été appuyé dans ses déclarations par le Directeur National de l’Agriculture et le Directeur des Finances et du Matériel qui ont, à leur tour, rappelé tous les contacts et échanges qu’ils ont eus avec chaque fournisseur.

Les fournisseurs, dans leurs réactions, ont tous affirmé qu’ils ont déjà livré des engrais non subventionnés aux Organisations Paysannes financées par les banques à hauteur de 3 sacs à l’hectare. En ce qui concerne les engrais subventionnés, l’un d’entre eux a affirmé que les contacts et échanges qu’il a eus avec le département ne sont pas allés jusqu’au bout et qu’il est encore disposé à participer à l’opération. Un autre, par contre, est effectivement revenu sur les conditions qu’il avait posées pour participer à l’opération en précisant que ses arriérés avec le Gouvernement lui posent des problèmes avec ses banques et fournisseurs.

La réattribution des quantités d’urée…

Quant aux représentants des producteurs, ils ont reconnu que leur démarche de saisine des plus hautes autorités du pays pouvait être contreproductive et de nature à retarder les solutions à leurs problèmes. Ils ont mis cela sur le compte de leur désarroi face à la situation de l’approvisionnement qui est complètement bloquée. Ils ont ensuite insisté sur les préoccupations soulevées dans la lettre du collectif, à savoir trouver les voies et moyens pour confier la fourniture des engrais à leurs fournisseurs traditionnels qui disposent de stocks.

Les services techniques ont, quant à eux, exhorté le département à se maintenir dans l’esprit du dialogue avec les fournisseurs disposant de stocks qui souhaitent réintégrer le dispositif de l’approvisionnement dans les conditions du Gouvernement.

Deux jours après cette rencontre, les fournisseurs présents ayant fait part de leur volonté de revenir dans le dispositif de l’approvisionnement, le département a activé le mécanisme de remplacement des fournisseurs défaillants et a procédé à la réattribution des quantités d’urée comme suit : 3 742 tonnes pour GNOUMANI, 2 000 tonnes pour DPA, 2 000 tonnes pour PLANETE et 700 tonnes pour ELY DIARRA KO2.

Pour plus d’efficacité de l’approvisionnement, des zones de production spécifiques ont été attribuées à chaque fournisseur et un mécanisme de suivi des stocks d’engrais et de ravitaillement des producteurs a été mis en place avec transmission d’une situation journalière au département. À ce jour, le taux de ravitaillement des producteurs en urée subventionnée est d’environ 60% et les fournisseurs se sont engagés à fournir le reliquat dans les plus brefs délais.

Pour apporter plus d’apaisements sur le sujet de l’approvisionnement en engrais et d’autres préoccupations de la zone, notamment la question sécuritaire, le Président Directeur Général de l’Office du Niger a tenu 2 rencontres d’informations avec les représentants des producteurs. La première, tenue à Niono, le 25 août 2022, a concerné les Délégués des producteurs des 7 zones de l’Office du Niger. La seconde, tenue à Kokry, le 06 septembre 2022, a concerné les membres des Comités Paritaires des 7 zones de l’Office du Niger. Au cours des échanges, le Président Directeur Général est revenu sur le processus de l’approvisionnement des producteurs en engrais subventionnés ainsi que les difficultés qui l’ont émaillées, notamment les conditions posées par les fournisseurs traditionnels de l’Office du Niger, la défaillance de 5 des 6 fournisseurs retenus et leur remplacement suite à la rencontre du 19 août entre le ministre du développement rural et les principaux acteurs concernés. Il a exhorté les représentants des producteurs à redoubler de vigilance pour que les engrais subventionnés soient effectivement épandus dans les champs et à lui faire part de tous les manquements constatés, à quelques niveaux que ce soit, pour que des mesures correctives nécessaires puissent être prises à temps.

Ces deux rencontres furent également des cadres propices pour remercier les plus hautes autorités du pays pour le dispositif de sécurisation de la zone Office du Niger mis en place par les forces armées du Mali avec des patrouilles régulières et l’installation de bases permanentes dans certaines zones. Il a, en effet rappelé, qu’il a eu l’insigne honneur de porter ce problème à la haute attention du Président de la Transition, Chef de l’État, le colonel Assimi GOITA, à la faveur de l’audience qu’il a bien voulu accorder aux Présidents Directeurs Généraux de l’ON et de la CMDT, en présence des Ministres en charge de l’Économie et des Finances et du Développement Rural. Les efforts consentis ont permis aux producteurs de la plupart des casiers de vaquer sereinement à leurs activités, atteignant ainsi un taux de mise en valeur des casiers de 87,62% avec une réalisation de 104 276,14 ha sur une prévision de 119 009 ha. Il a également salué le courage et l’effort des producteurs qui continuent à travailler malgré la subsistance de poches d’insécurité. Il a prié pour le retour prochain des producteurs déplacés qui n’ont encore pas pu regagner leurs domiciles. Il a, enfin, appelé au dialogue et à la concertation entre communautés pour restaurer le vivre ensemble qui a toujours caractérisé ce pays.

En marge des discussions avec les producteurs, le Président Directeur Général a également eu des échanges francs et directs avec l’ensemble du personnel des 7 zones de production pour leur exposer la situation de l’entreprise et écouter leurs préoccupations. Au nombre des dispositions visant à améliorer les conditions de travail, il a rappelé les efforts d’assainissement de la situation financière de l’entreprise, la moralisation des dépenses de fonctionnement, l’adoption d’un cadre organique et d’un plan de carrières et celle prochaine d’un plan de formation permettant de favoriser les promotions internes.

Les travailleurs ont vivement félicité la Direction Générale pour tous les efforts fournis et ont ensuite fait part de leurs préoccupations qui ont porté essentiellement sur la poursuite de l’amélioration de leurs conditions de travail, surtout au niveau du terrain, et le renforcement des initiatives visant à apaiser le climat social au sein de l’entreprise.

Le Président Directeur Général s’est dit disposé à apporter toutes les améliorations possibles dans ces deux domaines et à poursuivre le dialogue fécond qui existe entre lui et le syndicat des travailleurs.

Signé : Cellule Communication et Relations Publiques ON

KADIOLO : Les récoltes de coton menacées par les infestations des champs

Depuis quelques semaines, ont indiqué des témoins, des insectes ont fait leur apparition dans les champs de cultures dans la région de Sikasso. Les champs de coton de la filiale sud de la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT), précisément la zone de Kadiolo dans le secteur de Sikasso, sont particulièrement menacés par la cicadelle jacobiella ou encore «Ta kèrèkan» en langue bamanankan.

Connue depuis 1912, la cicadelle est une cigale verdâtre qui vit dans la face inférieure des feuilles. Elle a une démarche en oblique caractéristique d’où son appellation «Ta kèrèkan». Par ses piqûres, l’insecte introduit une salive toxique qui produit un enroulement des feuilles vers le bas avec un jaunissement puis un rougissement des bordures des feuillages.

Il s’attaque non seulement aux champs de coton mais aussi aux cultures de tomate et d’aubergine. «La jacobiella est présente partout au Mali. Cette année, la prolifération de ces insectes a été précoce et très rapide», a révélé l’administrateur de la CMDT de Sikasso, Kabaou Dolo. Une situation, selon lui, favorisée par la pluviométrie.

L’infestation serait due à la migration des insectes de la Côte d’Ivoire vers le cercle de Kadiolo qui fait frontière avec ce pays. Pour en savoir plus, les responsables de la CMDT et les entomologues (spécialistes qui étudient les insectes) de la région, après avoir visité les champs de coton de Kadiolo, ont prélevé des échantillons qui sont en train d’être analysés à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Cela permettra de connaître la raison de la propagation de ces insectes dans la zone.

En attendant, «on avait demandé aux producteurs de traiter les champs tous les 15 jours. A présent, avec cette fulgurante infestation on a réduit cette période, en conseillant un traitement chaque semaine… Nous avons déjà commencé à distribuer des produits aux producteurs», a précisé M. Dolo.

Mais, vu l’ampleur de l’infestation, les pires craintes des encadreurs pourraient se confirmer. Et cela d’autant plus que, selon les témoignages de nombreux paysans du Folona (Kadiolo), les produits conseillés par la CMDT n’ont pas encore produit les effets escomptés puisqu’ils continuent d’enregistrer des pertes de superficies malgré les traitements effectués.

 

Naby avec l’AMAP

Programme de Formation Agricole et Rurale (FAR) : diagnostiquer pour rénover

L’atelier de partage des rapports d’études, de diagnostique de la formation agricole rurale et de réflexion s’est tenu, mercredi 30 mars 2022 au Grand hôtel de Bamako. La cérémonie était présidée par le secrétaire général du ministère du Développement rural Daniel Siméon Kelema, s’était en présence des partenaires techniques et financiers du secteur de l’agriculture et des nombreux invités.

Il faut d’abord rappeler que le réseau international FAR est constitué de professionnels de la formation agricole issus de différents pays du continent africain. Il a été crée en 2006 à Ouagadougou au Burkina Faso à l’occasion de la conférence internationale. Le but ce réseau est de créer de l’emploi rural et de promouvoir une agriculture rémunératrice et durable. Il regroupe 16 pays membres et plus de 1.400 individus. Ils ont comme mission de mutualiser leurs expériences et leurs expertises afin de rénover la formation agricole et rurale.

Le secrétaire général a rappelé dans son discours que l’économie malienne repose essentiellement sur le secteur rural qui occupe plus de 80% de population active et contribue à hauteur de 40%         au Produit Intérieur Brut (PIB). Selon Daniel Siméon Kelema, compte tenu des énormes potentialités que recèle ce secteur, les plus hautes autorités du pays ont décidé de faire du secteur agricole le moteur de développement de l’économie nationale et garant de la souveraineté alimentaire dans une de développement durable. Pour ce faire, des politiques et lois ont été élaborées et mises en œuvre. Il a ajouté que différents textes dans le cadre de la coopération sous régionale, régionale et internationale ont été ratifiés.  Il s’agit d’après lui, du Cadre stratégique pour la Relance Economique et Développement Durable (CREDD 2019-2023) ; de la loi d’orientation agricole ; de la politique nationale de protection de l’environnement ; de la politique nationale de formation professionnelle et du Genre ; de la politique de développement agricole et afin de la loi foncière agricole. Il a souligné que malgré la poursuite de la mise en œuvre de ces documents stratégiques, le secteur du développement rural a plusieurs défis à relever parmi lesquels figure en bonne place le renforcement des capacités des acteurs de la profession agricole.

De son côté, le Pr Touré Hamadoun de l’Institut Polytechnique Rural (IPR) de Katibougou a indiqué lors d’une interview accordée à la presse que les autorités de la transition sont en train de voir comment appuyer les instituts de formation et voir comment faire en sorte que les producteurs puissent être renforcé sur le plan technique et sur l’ensemble des maillons des chaînes de valeurs pour augmenter la production du secteur agricole. « Il est bon signaler que le ministère de l’agriculture depuis un certain temps conforment à loi d’orientation agricole surtout l’article 114 et 115 de la loi d’orientation agricole demande de mettre en place un système national de conseil agricole », à-t-il déclaré. Il a saisi l’occasion pour informer qu’un site est disponible sur lequel toutes les informations concernant le réseau sont publiées avec modalités d’adhésion.

Alou Badra DOUMBIA