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Échos du Sommet extraordinaire de la CEDEAO de ce 4 juin 2022

– Un accord trouvé sur une transition de 18 mois et son chronogramme
– La levée immédiate de l’embargo sur  le Mali.
– La formation d’un Gouvernement de Mission (GMI) avec un Premier ministre Neutre s’accordant prioritairement aux activités de l’organisation des élections en République du Mali.
– Appui multiformes et budgétaire au Mali pour l’organisation des différentes élections.

A la pause : les chefs d’état ont convenu de tenir le sommet de l’UEMOA à 18h TU, en ligne de mire la levée immédiate des sanctions financières et des mesures d’accompagnement

Communiqué de presse : Le vol BA081 de la British Airways à destination d’Accra contraint de faire demi-tour, en plein vol, vers Londres en raison de la fermeture de l’espace aérien malien.

C’est en plein vol qu’un avion de la compagnie aérienne British Airways, parti de Londres le vendredi 8 avril et qui devait regagner la ville ghanéenne d’Accra, a été contraint de rebrousser chemin. Il aura fallu attendre ce samedi 9 avril 2022 pour que l’aviation civile ghanéenne apporte des précisions sur l’incident qui a affecté les quelque 200 passagers à bord de l’appareil.

« Le vol de British Airways BA081 n’a pas pu atterrir à Accra le 8 avril 2022 en raison de la restriction de l’espace aérien du Mali. Par conséquent, le vol BA a dû retourner à Londres », lit-on dans un communiqué publié, samedi, par l’aviation civile du Ghana. Les autorités ghanéennes ont par ailleurs indiqué que la compagnie devait opérer, ce même samedi, 2 vols, ajoutant que les vols supplémentaires seront toutefois communiqués aux passagers, précise Maliweb.

Parti de l’aéroport international d’Heathrow à Londres, le vol de la compagnie British Airways avait prévu d’atterrir à Accra vers 19h35. L’appareil, qui n’avait pas suffisamment de kérosène dans ses réservoirs lui permettant de contourner le large territoire malien afin de regagner le Ghana, aurait fait demi-tour au Sud de l’Algérie pour retourner à Londres. En cours de route, l’avion aurait fait une escale de ravitaillement en Espagne.

Refus d’Assimi Goïta de prendre part au sommet d’Accra : La Cedeao s’en offusque et maintient ses sanctions

Les chefs d’Etat de l’organisation régionale ne décolèrent pas contre les autorités de la Transition. A l’issue du sommet du vendredi 25 mars à Accra, ils ont regretté le refus du président Goïta de répondre à leur invitation et ont décidé du maintien des sanctions contre le Mali. Aussi, donnent-ils des ultimatums aux putschistes en Guinée et au Burkina.

Une transition de 12 à 16 mois maximum, c’est la principale exigence de la Cedeao aux autorités maliennes, selon le communiqué final du sommet. Il informe qu’au-delà du Mali, la Guinée et le Burkina Faso ont aussi eu leur dose. Ces deux pays sont sommés de présenter d’ici le 25 avril prochain, soit un mois, un délai « acceptable » pour un retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions. S’agissant du Burkina, la conférence des Chefs d’Etat a aussi menacé les autorités de transition de sanctions si l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré n’est pas élargi d’ici une semaine, c’est-à-dire le jeudi 31 mars prochain.

Cette session extraordinaire, convoquée dans le but d’examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso depuis le dernier sommet extraordinaire tenu le 3 février 2022, a pris des grandes résolutions.

Selon le communiqué final, les chefs d’État et de Gouvernement ont, d’abord, examiné le rapport présenté par Goodluck Ebele Jonathan sur la situation au Mali, ainsi que les rapports des missions ministérielles en Guinée et au Burkina Faso, présentés par Shirley Ayorkor Botchwey, ministre des Affaires étrangères du Ghana et Présidente du conseil des ministres de la Cedeao.

Ils ont également examiné les memoranda sur les situations politique et sécuritaire au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, présentés par Jean-Claude Kassi-Brou, Président de la Commission de la Cedeao.

Concernant la situation sociopolitique du Mali, le communiqué a indiqué que la Conférence note que la situation sécuritaire et humanitaire continue de se dégrader au Mali avec les attaques de groupes terroristes causant des victimes militaires et civiles.

Elle note que, lors de la dernière mission du Médiateur de la Cedeao du 18 au 20 mars 2022, les autorités de la Transition ont proposé un chronogramme de 24 mois, soit deux (2) ans en plus des 18 mois déjà écoulés.

Cependant, la Conférence note que, compte tenu de la conjoncture politique et sécuritaire mondiale, il est urgent de parvenir à un accord sur le chronogramme, afin d’éviter la dégradation de la situation du pays.

Le document rapporte que la Conférence regrette l’indisponibilité du président de la Transition à honorer en personne l’invitation qui lui a été faite de participer au sommet en vue de trouver une solution à la situation actuelle au Mali.

Ainsi, ils ont décidé d’engager les autorités de la Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la Cedeao/UA/NU pour l’extension de la Transition, tenant compte des activités nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire, dit le communiqué, court à partir du 15 mars 2022. Pour ce faire, la Conférence a décidé de l’envoi du Médiateur pour poursuivre et finaliser les discussions avec les autorités de la Transition sur le chronogramme. En outre, elle a décidé de maintenir les sanctions prises le 9 janvier 2022 ; de poursuivre le dialogue en vue d’arriver à un accord qui permettrait la levée progressive des sanctions ; d’inviter les partenaires à accroître le soutien humanitaire au Mali.

Hamadoun MAHAMANE

Note Confidentielle : le Président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi GOITA décline l’invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra et propose d’interagir par visioconférence

olonel Assimi GOITA décline l'invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra
Le Président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi GOITA décline l’invitation de la Commission de la CEDEAO à prendre part au Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra et propose d’interagir par visioconférence.

Mali: Le clash entre souveraineté nationale et régionale, «sous tutelle internationale»

La situation après les coups d’Etats au Mali a engendré un clash entre souveraineté nationale et régionale, « sous tutelle internationale ». C’est du moins ce qui ressort des observations de l’Analyste politique et géostratégique Tall Madina que la Rédaction de Mali Buzz TV vous invite  à lire:

Ces évènements se déroulent entre le 9 et le 10 janvier d’Accra à Bamako….

Toute la communauté, au grand désarroi des fins et purs panafricanistes assiste à un ping-pong de sanctions et de répliques entre la CEDEAO et le Mali.

Un véritable bras de fer qui met à nu une fois de plus, les discordances sur la construction des états africains et la vision globale d’une Afrique progressiste.

Tant de débats sur l’illégitimité, l’illégalité ou encore sur le caractère de ces sanctions qui balaient en réalité les dessous de cette guerre sans merci entre souverainisme nationaliste et souverainisme sous tutelle régionale ou « internationale ».

Si les Aigles assument aujourd’hui ce qu’on peut qualifier d’autarcie politique, c’est bien en rétrospective fâcheuse de l’histoire des grands « démoncrates » qui sont les porte-étendards de l’illégitimité démocratique avec comme corollaire les maintes violations de constitutions.

Seulement à partir de ce moment-là, la crise de légitimité qui prévaut sur le continent entre transitions militaires et régimes dictatoriaux ou autocrates revêt une interprétation distincte.

En effet, les 1ers seraient motivés par une rectification des dérapages démocratiques et donc prôneraient un nettoyage politique en raison de l’incompétence des politiciens à résoudre les tares sociaux-économiques et politiques d’une part. D’autre part, elles accompagnent le mouvement de ras-le-bol social contre quelques « politi-chiens » qui ont le brassard du népotisme, du despotisme et de l’enrichissement de masse au détriment du peuple presque mourant, en un mot, le brassard du désespoir.

Les 2nds sont contaminés par la fièvre du troisième mandat. Sous le prisme de la déferlante politicienne aux discours démagogiques, ils prônent l’anti-constitutionalité comme principe et font des coups d’États des exceptions à cette règle. Alors même que l’orthodoxie de leurs objectifs ne repose aucunement sur la volonté populaire dans certains cas. Leurs motivations sont pernicieuses et teintées souvent d’immoralités populaires.

C’est donc dans le paradoxe de l’essence même de la démocratie que se pose la question de la gestion de nos états africains et la portée des cycles transitionnels répétitifs sur le continent.

Il serait très facile de gonfler les biceps face aux coups d’états qui rompent avec l’ordre constitutionnel mais dont les motivations obéissent à une aspiration populaire quelques fois majoritaire.

Mais, ne pas baisser “les frocs“ lorsqu’on est en « syndicat de chefs d’États » quand il s’agit aussi de revenir à l’ordre constitutionnel en respectant la norme fondamentale relève là,  apparemment d’une certaine ingéniosité humaine.

Au vu de ce qui précède, il n’est donc pas étonnant que là où des intérêts inter-régionaux se mêlent à des politiques néocoloniales économiques et géostratégiques comme c’est le cas au Mali, le conformisme régional est guidé par la politique de la chicote pour montrer la voie règlementaire à suivre.

Au-delà de ces analyses très politico-centrées , le cours de l’histoire nous permet de rappeler que la CEDEAO n’est pas à sa première contradiction et subit une crise d’impopularité issue de ses propres dérapages diplomatiques, politiques et juridiques.

Pour le cas du Mali, elle a peut-être opté pour le choix du « meilleur mal » : celui de punir les coups d’états populaires et de « tolérer » les violations constitutionnelles impopulaires. Ainsi, les dictatures et régimes sous 3e mandats sont placés du bon côté de la balance de la gouvernance démocratique au contraire des coups d’états, considérés comme une forme de contre-démocratie!

Cette dernière hypothèse n’est pas à écarter d’autant plus que sur le dossier malien, la CEDEAO joue ce qui lui reste de crédibilité mais surtout, sa viabilité en tant qu’institution supranationale censée garantir les intérêts des peuples africains car elle ne se serait pas à l’abri d’une dislocation progressive si les résultats de ces sanctions  prennent la forme d’un boomerang.

Enfin, il convient de dire que les sorties de crise dans ce cas de figure nécessitent de tenir compte du paramétrage des relations de voisinages et des tendances géopolitiques qui s’offrent au peuple malien.

La complexité et la particularité de cette crise sont des facteurs aggravant l’improductivité de ces sanctions pour le Mali et l’ensemble de la sous-région.

En clair, les africains doivent avoir à l’esprit que le monde et encore plus l’Afrique est dominée par les rapports de forces. Et, le vrai combat pour sortir de la tutelle coloniale telle que scander par le Mali ne devra pas se confondre avec celui qui consolide l’idéal panafricain dans sa globalité.

Tall Madina