La Cité administrative a connu une semaine très houleuse, notamment dans le bâtiment du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire. Et pour cause, 5 millions de ristournes mal partagés ont opposé le ministre Bréhima Kaména et le personnel du département.
Incroyable mais vrai ! Les travailleurs du ministère de l’Urbanisme ont presque pris la Cité administrative en otage la semaine dernière. Ils protestaient contre ce qu’ils ont qualifié de » détournement » par le ministre et son cabinet. Et pour se faire entendre, ils ont organisé un sit-in devant le département. L’affaire a fait couler des sueurs froides au ministre qui a fini par les recevoir pour calmer le jeu. Comment en est-on arrivé là ?
En effet, cette histoire rocambolesque tourne autour d’une affaire de ristourne d’un montant de 5 millions de F CFA. Cette manne financière provient des primes sur les résultats réalisés par la Direction nationale des domaines et de l’urbanisme. En fait, la loi prévoit une prime de motivation prélevée sur les montants recouvrés pour tous les services de l’assiette. C’est ainsi qu’après chaque opération de recettes, des primes sont prélevées et partagées par l’ensemble du personnel. Du planton au ministre de tutelle, chacun se lèche les doigts. Donc, pour le cas d’espèce, la Direction a envoyé la part du cabinet et du personnel, estimée à quelque 5 millions F CFA. Ayant eu vent de l’arrivée des fonds, les agents ont patienté plus de deux semaines, avant de s’aviser que le ministre et son cabinet n’ont pas l’intention de leur donner leur part. D’où des mouvements d’humeur. Aussi honteuse que cela puisse paraître, l’opinion a été choquée que ce département, avec une réputation sulfureuse de magouille et de forfaiture, puisse se retrouver encore une fois au-devant de la scène pour une histoire de sous.
Face à la détermination du personnel et à l’ébruitement de l’information au sein de l’opinion, le ministre a été contraint de restituer les sous du personnel qui est passé à autre chose depuis.
Alors même que les résultats de l’enquête sur le tripatouillage dans la liste des bénéficiaires des logements sociaux se font désirés, Pr. Kaména et son cabinet se font une publicité outrageante.
Faut-il préciser que le nom du fils du ministre figure sur la liste des bénéficiaires des logements sociaux.
A cette allure, on peut sans doute affirmer que le Malikura est mort avant même de naitre.
Hamadoun MAHAMANE