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TRANSITION AU MALI : Jusqu’où mèneront les errements de la stratégie de communication à outrance de Choguel ?

Avec une parfaite maîtrise de la rhétorique, il ne rate aucune occasion pour haranguer les Maliens en tenant un discours flattant leur ego. Mais, à force de trop tirer sur son ennemi et d’ouvrir de nouveaux fronts, on finit par réduire le cercle de ses admirateurs.

«La démocratie ne peut pas primer sur la vie et la sécurité des citoyens et de leurs biens… On ne peut pas ramener la vie d’une nation à des élections… La priorité du gouvernement est de restaurer la sécurité…» ! Vous avez compris qu’il s’agit ici des flèches lancées par Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de la Transition, à ses adversaires politiques dans le pays et aux ennemis du Mali, notamment la Cédéao et la France qui se retrouvent à la même enseigne dans ses sorties médiatiques.

Ces déclarations ont été faites vendredi dernier (4 février 2022) à l’ouverture de la 18e édition du «Festival Ségou art» (Festival sur le Niger). Et comme on pouvait s’y attendre, il a rappelé pour la énième fois que «notre pays est frappé par des sanctions illégales dont le seul objectif est de renverser les institutions et le gouvernement». Mais, à ce rythme, ce ne sont pas la France et la Cédéao qui vont saboter la transition et renverser le gouvernement, mais l’inaction de l’exécutif face aux attentes des Maliens de plus en plus impatients de sentir le changement promis.

Depuis un mois le Mali subit les sanctions de la Cédéao et de l’Uémoa. Les comptes du pays sont bloqués à la banque centrale (BCEAO) et les frontières avec certains pays voisins sont fermées. Et malgré les déclarations mielleuses de patriotisme des opérateurs économiques, les consommateurs constatent chaque jour la hausse constante des prix. Et ce qui fait encore mal, c’est de constater aussi l’incapacité du gouvernement à tenir ses promesses sur le maintien des prix à un niveau raisonnable. Et comme si cela ne suffisait pas, presque tous les moyens de transfert monétaire sont aujourd’hui bloqués entre le Mali et la plupart de nos pays voisins.

Aujourd’hui, nous sommes fiers de nos dirigeants parce qu’ils se sont assumés en remettant la France à sa place et en imposant désormais le respect de notre souveraineté nationale comme une condition sine qua non du partenariat bilatéral et multilatéral avec le Mali.  Mais, à ce rythme, si le président Goïta ne reprend pas réellement les choses en main pour recadrer son PM, il y a fort à craindre que le réveil soit cauchemardesque pour tout le monde.

Profiter de la brèche ouverte par l’Union africaine pour parvenir à un consensus avec la Cédéao

S’affranchir d’une tutelle ne saurait être une fin en soi. Il faut travailler pour conforter ce nouveau statut pour ne plus s’exposer à une telle domination. Inaugurer des Centres de santé de référence (CsRef), lancer des festivals devenus des tribunes de règlements de comptes avec la France… Ce n’est pas ce que les Maliens attendent aujourd’hui du Premier ministre. Mais, qu’il agisse pour sortir le pays de la crise actuelle !

Et pourtant, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Mahamat Faki, nous avait judicieusement ouvert une brèche par laquelle nos autorités auraient dû s’engouffrer avec une proposition concrète par rapport au chronogramme. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a en effet plaidé pour une prolongation de la transition n’excédant pas 16 mois. Une proposition raisonnable même si nos autorités aspirent à au moins 2 ans. Nous sommes convaincus qu’il est possible d’avoir un accord avec la Cédéao sur un chronogramme n’excédant pas 16 à 20 mois. Encore fallait-il faire cette proposition.

Et visiblement ce n’est pas le cas parce que le sommet du jeudi dernier (3 février 2022) a justifié le maintien des sanctions prises le 9 janvier 2022 par l’absence de nouvelles propositions de la part du gouvernement malien. Comme beaucoup d’observateurs, nous sommes  convaincus que ce n’est pas par un bras de fer que nous allons obtenir la levée des sanctions. Autant alors arrêter de distraire la galerie et aller à l’essentiel en proposant un nouvel agenda assorti d’un calendrier électoral avec une durée raisonnable afin «d’atténuer les discordes avec la Cédéao».

Maintenant que tous nos partenaires savent ce que les Maliens veulent et qu’ils sont prêts à payer le prix fort pour y parvenir, il est aisé de pouvoir discuter, dialoguer avec eux au lieu de continuer à jeter  l’huile sur le feu par des déclarations incendiaires du Premier ministre Choguel comme stratégie de communication. Il ne faut pas se voiler la face, nous n’avons pas la capacité diplomatique (même si nous pouvons compter sur la Chine et la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU) ni le poids économique suffisant pour tenir tête à la France et la Cédeao. C’est pourquoi il n’est pas judicieux d’ouvrir autant de fronts d’hostilité.

Ce n’est pas en tournant le dos au reste du monde que nous réussirons à redonner au Mali ses lettres de noblesse ! Ce qui ne doit pas être négociable, c’est notre souveraineté et la dignité du peuple malien !

Moussa Bolly

SOUMEYLOU BOUBEYE MAÏGA : Le «Tigre» faiseur de rois a tiré sa révérence

Décédé le lundi 21 mars 2022 à 67 ans (il avait vu le jour le 8 juin 1954 à Gao) à la Polyclinique Pasteur, Soumeylou Boubèye Maïga a été accompagné à sa dernière demeure jeudi dernier (24 mars 2022 au cimetière de Niaréla) par sa famille, ses proches et une foule d’admirateurs. Ainsi prend fin l’un des plus brillants parcours au service de l’Etat. Et finalement, seule la mort a pu dompter le «Tigre» qui focalisait en même temps une forte admiration et une haine féroce dans l’arène politique malienne.

Soumeylou Boubèye Maïga est un homme d’État malien, né le 8 juin 1954 à Gao et mort le 21 mars 2022 à Bamako.

On ne peut pas mieux servir son pays en laissant son état d’âme prendre le dessus sur le devoir citoyen voire patriotique ! Telle était sans doute la conviction du regretté Soumeylou Boubèye Maïga qui a rejoint sa dernière demeure jeudi dernier (24 mars 2022) au cimetière de Niaréla. «Tu nous disais aussi qu’on ne peut pas avoir peur de Dieu et avoir peur des hommes», ont rappelé à la foule émue les enfants dans un témoignage très émouvant. Et comme ils nous l’ont également rappelé, Soumeylou s’est «battu pour le Mali toute sa vie et aujourd’hui tu nous quittes pour le Mali».

Vrai leader avec un fascinant pouvoir d’analyse et une surprenante capacité d’adaptation et d’anticipation, l’homme a marqué l’histoire contemporaine du Mali de son empreinte. Du cabinet du président Amadou Toumani Touré (conseiller spécial du président ATT entre avril 1991 et juin 1992) à celui de Premier ministre (du 20 décembre 2017 au 23 avril 2019), ce Grand commis de l’Etat a occupé certaines des plus hautes fonctions. Certes, il n’a pas été président de la République, mais le «Tigre» avait cette belle réputation de faiseur de rois dont l’influence a toujours été incontestable dans les allées du pouvoir.

Vrai leader doté d’une capacité d’analyse et d’anticipation hors du commun, il a toujours su mener à bien les missions qui lui ont été confiées pendant cette brillante carrière. On peut dire que l’ascension de ce basketteur (joueur, entraîneur du Club Olympique de Bamako/COB et Directeur national de la Fédération malienne de basket-ball-FMBB) a véritablement débuté quand le président Alpha Oumar Konaré lui a fait confiance pour diriger la Direction générale de la sécurité d’Etat (DGSE) en janvier 1993 après avoir été son chef de cabinet. Après un long règne sur les services de renseignements, il endosse des costumes de ministre.

Ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous ATT, il va occuper le portefeuille de la Défense sous feu IBK. Il démissionne après la tragédie liée à la visite controversée du Premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014. Quelques années plus tard, IBK lui renouvelle sa confiance comme Secrétaire général de la présidence du Mali. Un poste qu’il quitte pour la Primature dont il est le locataire du 30 décembre 2017 au 23 avril 2019. Entre temps, le «Tigre» avait été le principal artisan de la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita pour un second mandat écourté par le putsch  du 18 août 2020. De nombreux observateurs pensent d’ailleurs que la situation a échappé à IBK parce qu’il a cédé à la pression pour se séparer de Soumeylou qui était pourtant le meilleur bouclier qu’il pouvait avoir pour se protéger des événements qui ont précipité sa chute.

 

Journaliste et acteur engagé du Mouvement démocratique

Soumeylou Boubèye Maïga est un homme d’État malien, né le 8 juin 1954 à Gao et mort le 21 mars 2022 à Bamako.

Journaliste chevronné formé au Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD) au Sénégal Soumeylou Boubèye Maïga a également obtenu un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de diplomatie et d’administration des organisations internationales en 1987 à l’Université de Paris-sud. Il est aussi titulaire d’un diplôme de relations économiques internationales à l’Institut d’Administration de Paris. Il a été journaliste à l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) notamment à l’Essor, Podium et au Soundiata.

C’est au sein du Parti malien du Travail (PMT) qui a fait ses premiers pas de militant politique. Acteur du mouvement démocratique, il a été membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ). Exclu de la «Ruche»  lors de la conférence nationale des 24 et 25 février 2007 de l’Adéma, pour avoir fondé le mouvement «Convergence 2007» pour soutenir sa candidature à la présidentielle, il va finalement fonder l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP). Et il était incontestablement l’un des grands favoris de la prochaine présidentielle. Hélas !

Adulé, admiré, respecté ou craint  voire détesté, tout laissait de marbre ce grand leader qui savait si bien cacher ses sentiments en public. «Insulté, vilipendé, calomnié… Tu n’as jamais daigné répondre… Tout comme le loup de Vigny, tu es resté stoïque et fier. Toute une leçon de vie», a témoigné Fakoroba Coulibaly. La haine dont il a fait l’objet ces dernières années se nourrissait le plus souvent de rumeurs et de volonté délibérée de lui nuire. En tout cas, ceux qui ont su surmonter leur crainte et surtout leurs préjugés pour l’approcher retiennent de lui un homme très intelligent, affable, généreux, franc, sincère, fidèle dans ses relations et taquin.

 

Tigre dans l’arène politique, père aimant et attentionné, ami loyal et jovial

Le Tigre, cette bête politique, était un autre homme dans la famille, avec ses amis et ceux qu’il avait pris sous sa protection pour une raison ou une autre. «Le premier homme de la vie de tes filles, super-héros de tes garçons. Tu as été un homme avec un grand H. Un homme bon, généreux, humble, exemplaire, courageux. Ta tolérance, ta force de caractère, ta résilience, ta détermination, ta droiture et ton sens du partage nous ont toujours laissé admiratif. Plus qu’un pilier tu étais notre socle», a déclaré le porte-parole de la famille lors des obsèques.

Et d’ajouter, «tu as toujours été là pour nous et pour tout le monde d’ailleurs. C’est un privilège et un honneur de t’avoir eu comme père. Ce père aimant, attentionné, disponible, protecteur, respectueux et ouvert d’esprit. Tu étais un ami, un conseiller, un confident. Cela peut surprendre mais tu étais aussi ce papa drôle»… Une identité que beaucoup ne connaissent pas parce que n’ayant jamais su se départir de leurs préjugés à son égard.

En tout cas, l’histoire retiendra que ce leader que nous avons laissé mourir entre les mains de ses geôliers le 21 mars 2022 est immortalisé par son engagement pour l’avènement de la démocratie et les hautes responsabilités qu’il a exercées et qui en ont fait une figure nationale incontournable de la vie publique. Il nous revient maintenant de nous racheter en poursuivant son combat pour un Mali de justice, de prospérité et d’unité de tous ses enfants.

Dors en paix Béro

Qu’Allah te réserve le Firdaws pour toujours !

Moussa Bolly

Siby Gillette Bellegarde | PORTRAIT DE FEMMES CELEBRES AU MALI

Elle est une forte personnalité de l’intelligentsia malienne, ancienne ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique. Vice-recteur de l’université du Mali en 2002 et enfin recteur de l’université en 2004. Voici en quelques lignes son portrait.

Née le 25 janvier 1949 à la Martinique (Département français d’Outre-mer). Elle a suivi ses études primaires et secondaires à Fort-de-France. Après avoir passé un diplôme universitaire d’enseignement supérieur à Fort-de-France, elle poursuit des études supérieures à l’Université Paris XI-Orsay en France où elle a obtenu une maitrise en chimie et diplôme d’études approfondies (DEA) en métallurgie spéciale en 1975 puis doctorat.

Siby Ginette Bellegarde a exercé la carrière d’enseignement en qualité de professeur de chimie au lycée de Rosso (Mauritanie), de Marcory (Cote d’Ivoire) et à l’Ecole normale supérieure de Bamako (ENSUP). Elle a exercé les fonctions de directrice générale de l’école des hauts études pratiques, EHEP (devenu institut universitaire de gestion IUG en 1996), puis de vice-recteur de l’université du Mali en 2002 et enfin recteur de l’université en 2004.

Mme SIBY Ginette Bellegarde a conduit plusieurs grandes reformes au sein de l’enseignement supérieur :

Mise en place du programme de formation des formateurs.

Création de 4 universités à Bamako et de l’université de Ségou.

Digitalisation de la gestion des effectifs estudiantins. Cette réforme a mis fin aux fraudes liées aux multiples inscriptions dans différents établissements universitaires.

Lancement des locaux de l’université à Kabala.

Le 9 avril 2009 le président Amadou Toumani Touré la nomme ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique dans le gouvernement remanié de Modibo Sidibé. Le 6 avril 2011 elle a été nommée ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dans le gouvernement  de Cissé Mariam Kaidama Sidibé

En définitive, Siby Gillette Bellegarde est une femme courageuse, Battante, ambitieuse et motivée, travailleuse.

Oumou Sissoko

REUNION AU M5-RFP : Choguel savonné par les siens

Acculé, trimbalé et esseulé, le Premier ministre Choguel K. Maïga est plus que jamais fragilisé. D’où sa récente tentative de trouver une nouvelle rampe de lancement auprès de ses « anciens » camarades du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).

Se parler sans tabou, notamment autour de la lettre de protestation conte la démarche du PM, de certains membres du Comité stratégique du M5-RFP. Tel était l’objectif de la rencontre de 5 heures, jeudi, au siège du Mouvement.

Ils étaient tous présents, y compris les frondeurs et autres pourfendeurs du PM, à cette réunion de toutes les vérités. Selon certaines indiscrétions, Choguel aurait subi une véritable séance de sermon. Les diatribes et les joutes verbales ont fusé de partout. Ses camarades, qui étaient pour la plupart presque en rupture de banc avec lui, ne lui ont pas fait cadeau. Surtout que certains l’attendaient de pied ferme. Et pour cause. Depuis sa nomination, d’aucuns, à l’image de Mohamed Aly Bathily, Cheick Oumar Sissoko ou Sy Kadiatou Sow, n’ont pas caché tout le mal qu’ils pensent de Choguel Kokalla Maïga.

A sa sortie de la salle, l’ex-président du Comité stratégique du M5-RFP qui, visiblement, a passé un mauvais quart d’heure, s’est plaint à la presse de n’avoir pas eu droit à la parole que pendant 30 minutes sur les 5 heures de débats. Il a avoué qu’il y a eu de chaudes empoignades entre camarades qui se sont, souligne-t-il, dit certaines vérités. Selon le Premier ministre Maïga, il y aura des entrevues en tête-à-tête avec quelques-uns. On imagine déjà qu’il s’agit des dur-à-cuir cités ci-dessus.

Pour les observateurs de la scène politique, le PM est très fragilisé aujourd’hui, car il est attaqué de toutes parts. Donc, il lui faut trouver une nouvelle rampe de lancement ou, à défaut, un soutien de poids pour se maintenir dans le fauteuil à la station primatoriale. Il espère ainsi que le M5-RFP se dresse en rempart, car avec tous les scandales qui émaillent sa gestion des affaires publiques, ses chances de rester  à la tête de la Primature s’amenuisent de jour en jour.

Pour sûr, les jours à venir promettent d’être très décisifs.

Dieu veille !

Harber MAIGA  

Retour d’Aliou Boubacar Diallo au bercail : Grandes retrouvailles à Nioro et hommage aux femmes

Absent du pays pour cause de tournée continentale, le porte étendard de l’ADP Maliba a finalement regagné le bercail et s’est aussitôt acquitté d’un passage symbolique chez le Cherif de Nioro, qui incarne à ses yeux plus qu’une figure paternelle.

La troisième force politique de la dernière présidentielle effectue un come-back et non des moindres, pour qui connait l’impact de ses activités ainsi que son apport à l’économie nationale à travers des réseaux internationaux qui lui auront permis de manœuvrer au profit du Mali lors des sanctions régionales et continentales.

Arrivé à Bamako le mardi 14 mars 2023, le célèbre homme d’affaires est accueilli en fanfare par sa famille politique et ses collaborateurs directs mais ne séjourne que moins de 48h dans la capitale. Jeudi matin très tôt, il se rend dans la ville lumière de Nioro du sahel où il tenu à revoir son père spirituel, à savoir le Cherif Bouillé Haidara. Une destination où ça se bouscule ces derniers temps pour séduire le maître des lieux afin qu’il accorde sa caution au projet de constitution à soumettre à l’appréciation du peuple.

L’ex député de Kayes s’y est rendu en compagnie de certains membres du Comité Exécutif du Parti de la Balance et s’est fait accueillir à sa descente d’avion par la famille chérifienne et nombre d’autres sympathisants. Il aura ensuite son instant de communion avec le patriarche religieux dont les images seront d’ailleurs ventilées en boucle sur les réseaux sociaux.

Une pluie de bénédictions du père au fils sera faite à celui qui s’exprimait le mois dernier sur les ondes de la télévision Ivoirienne au sujet de la reprise des coopérations entre Abidjan et Bamako, attestant du lien fraternel entre ces deux pays dans le feu de leurs brouilles.

Enfin, le fondateur du groupe Hydroma et figure historique de la mine Wassoul’Or a pris conseils auprès du Chérif Bouillé Haidara avant de regagner Bamako où les réunions qu’il aura avec son staff professionnel, politique et ses proches ces jours ci, situera sur sa posture dans un Mali où les divergences sont de plus en plus affichées.

Si on lui prête des ambitions présidentielles, reste que le président d’honneur de la fondation Maliba multiplie les sorties à chaque page de l’histoire du pays: le nouvel an, la fête de l’armée et la journée du 8 Mars où il a fait le bilan de son soutien aux femmes qui date de plus de 20 ans.

Les femmes exhortées à prôner le pacte de stabilité

Après sa sortie dédiée à l’armée nationale, l’ancien mythique patron de Wassoul’Or a pensé à la Malienne. Dans le message livré dans ce sens avant qu’il ne foule la terre de la mère-patrie, Aliou Boubacar Diallo a invité les Dames à la mobilisation en rappelant qu’elles demeurent les premières victimes du conflit que vit le Mali.

Il n’a pas manqué de rappeler que ” cette journée dédiée à nos mères, épouses, sœurs et filles, nous rappelle le rôle des femmes dans la lutte que mène le Mali contre le terrorisme depuis plus de 10 ans » et dont les femmes «sont les premières victimes”. Le Kayesien le plus en vue en a profité, au demeurant, pour présenter ses condoléances aux familles de toutes les victimes civiles et militaires de cette douloureuse crise sécuritaire.

L’ancien postulant au fauteuil présidentiel n’a pas omis d’y associer les veuves, orphelins, ainsi que les nombreux déplacés et réfugiés au nombre desquels figure une grande majorité de femmes et d’enfants. Allusion faite à adresse de nouvel an, l’honorable Aliou B. Diallo a réitéré son appel aux Femmes du Mali, ainsi qu’aux autres couches de société malienne pour sceller un Pacte de stabilité avec les l’objectif ci-après :

–  retrouver la paix et la stabilité indispensables pour que le Mali connaisse l’essor économique qu’il mérite ;

–  mettre en valeur les précieuses richesses et les énormes potentialités dont regorgent toutes les régions du Mali au profit de tous ses enfants ;

– permettre à notre pays de retrouver sa place dans le concert des nations.

Le député sortant du Khasso n’a pas manqué de situer les actions posées par la Fondation MALIBA qu’il pilote, en rappelant au passage que son équipe œuvre inlassablement depuis plus de 30 ans à soustraire les femmes de la précarité. À travers notamment des actions concrètes comme l’octroi de bourses d’études au Mali et à l’étranger à des filles et garçons; la construction, l’équipement de maternités et de salle de soins pour une meilleure prise en charge de la mère et de l’enfant, la fourniture de moulins aux femmes rurales pour les aider dans leurs multiples tâches, l’installation de forages pour soustraire nos sœurs de la corvée d’eau et aussi leur permettre de pratiquer le maraîchage, la formation en technique de fabrication du savon moderne, de l’eau de javel et du détergent au bénéfice de plus d’un millier de femmes qui ont toutes été également outillées en kits pour leur permettre d’acquérir une indépendance financière.

S’y ajoute le symbolique apport qui fut le soutien financier et en vivres aux familles des soldats tombés sur le champ de l’honneur et cela depuis la tuerie d’Agel Hoc en 2012 avec la remise d’une somme de 50 millions CFA aux veuves et orphelins victimes de cette barbarie. La dynamique sera poursuivie sans relâche a promis celui qui, depuis deux ans, fait des émules en matière d’hydrogène. Au demeurant, «la déesse du 8 mars» a concrétisé ses intentions à l’endroit des femmes : la nuit du vendredi 10 mars,  Mme Diallo Mariama Camara fut nommée lors de la cérémonie Prix Lobbo Traoré, meilleure Femme Malienne dans la Catégorie Femme humanitaire et Meilleure Femme Malienne dans la catégorie Femme Politique. Un doublé de la présidente des femmes de l’ADP Maliba qui en dit long !

À fond dans l’arène économique, beaucoup d’observateurs s’attendant à une descente fulgurante et irrésistible de la figure de proue de la scène politique malienne – dont cote n’a de cesse de grimper à travers le continent à travers divers forums d’affaires sur l’hydrogène.

A. KEÏTA

Le Témoin

Reine Elizabeth II avait des liens particulièrement forts avec Mandela

«Hamba kahle» ! Autrement, «allez en paix» la reine. C’est le message de condoléances publié par la Fondation Nelson Mandela suite au décès de la souveraine du Royaume-Uni, Elizabeth II. Cet hommage est à la hauteur des liens qui unissaient le Prince Madiba (Nelson Mandela décédé en 2013 à 95 ans) à la Reine d’Angleterre qui s’est éteinte jeudi dernier (8 septembre 2022) à 96 ans. Des relations particulières fortes axées sur le respect et l’estime réciproques.

«Grand-père nous disait qu’il était la seule personne à pouvoir appeler la reine par son prénom. Ça nous faisait beaucoup rire. Il disait qu’il se le permettait car elle aussi l’appelait par son prénom, car grand-père était un Prince», a confié au «Le Monde», Ndileka Mandela, première petite-fille du regretté Nelson Mandela.

Ces relations privilegieuses marquent le communiqué publié vendredi dernier (9 septembre 2022) par la fondation du héros de la lutte contre l’apartheid. Du vivant de Nelson Mandela, qui avait passé vingt-sept ans en prison avant de devenir le premier président de la jeune démocratie sud-africaine libérée de ses lois racistes, «les échanges entre ces deux grandes figures étaient chaleureux», retrace-t-elle.

Et le communiqué d’ajouter, «ils se parlaient fréquemment au téléphone, s’appelant par leurs prénoms respectifs en signe de respect mutuel et d’affection». Ainsi, de son propre aveu selon le document, «Nelson Mandela était un anglophile. Et dans les années qui ont suivi sa libération de prison, il a cultivé un lien proche avec la Reine». Ainsi, «il l’a reçue en Afrique du Sud et lui a rendu visite en Angleterre, ne boudant pas son plaisir à explorer le palais de Buckingham». Il avait aussi affublé la reine du surnom «Motlalepula», qui signifie «venue avec la pluie».

En effet, lors d’une visite d’Etat en 1995, «Elizabeth» était arrivée avec des pluies torrentielles «comme on n’en avait pas vu depuis longtemps» dans l’ancienne colonie britannique. C’est ce que Mandela avait raconté deux ans plus tard lors d’un banquet en l’honneur du prince Charles qui hérite aujourd’hui du trône royal.

Lors de sa visite en Angleterre en 2018, le président Cyril Ramaphosa avait consulté avec la défunte reine les lettres que l’ancien président envoyait à la souveraine pendant leur longue amitié. Profondément opposée à la politique ségrégationniste, Elizabeth II ne s’est pas rendue une seule fois en Afrique du Sud pendant les années d’apartheid. Elle n’est revenue qu’en 1995 au Cap (où son règne a commencé) où elle a été accueillie par Nelson Mandela !

M.B.

Premier Ministre par intérim : « Abdoulaye Maïga est un bon choix… » dixit Dr. Amadou B. Saye

Docteur Amadou Boubacar Saye, expert en stratégie général du management de l’université de George Town, diplômé d’état français en administration de l’Université de Versailles et Docteur en droit se prononce sur le choix de l’intérimaire du premier ministre.

Selon lui « le Docteur colonel Abdoulaye Maïga est un bon choix et un espoir pour le Mali. Ce rassembleur, dès sa prise de fonction comme ministre de l’Administration territoriale a vite compris que la norme stratégique réside à la concentration des forces. Un homme très humble, digne de confiance qui, nul doute, donnera un nouvel élan de cohésion sociale au Mali, gage de paix ! Nous lui souhaitons bon vent et tout en félicitant le Président Assimi Goïta pour sa vision éclairée ».

« J’ose espérer que cette nomination atteste la fin du Wokisme politique que vit notre pays.» dira-t-il. Enfin, il a souligné que la mise en œuvre des valeurs méritocratiques sont utiles et nécessaires dans un Mali uni et prospère ».

Contribution de A.B.S

Portrait de femmes célèbres au Mali : Sangaré Niamoto Ba

Niamoto Ba de par son parcours est une Femme courageuse et elle a milité en faveur du Mali et pour l’épanouissement de sa patrie. Elle a été conseillère technique chargée du suivi du portefeuille de l’Etat, et elle a aussi été ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce sous ATT. Voici en quelques lignes son portrait.

Née le 22 avril 1955 à Bamako. Après des études fondamentales et secondaires à Bamako, elle étudie à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar où elle obtient en 1981, une Maîtrise en sciences économiques. Mme Sangaré Niamoto Ba a effectué plusieurs stages et formation notamment en politique commerciale, en informatique et dans plusieurs institutions financières en Europe et au pays. Elle a intégré dans la Fonction publique (corps des Inspecteurs des services économiques), elle passe, de 1982 à 2004, l’essentiel de sa carrière à la Direction nationale des Affaires économiques (DNAE) devenue en 2000 DNCC : Direction nationale du commerce et de la concurrence. Mme Sangaré Niamoto Bâ débute son parcours en 1982, agent chargé du suivi de l’application des accords commerciaux entre le Mali et certains de ses partenaires, elle devient chef de Section des échanges extérieurs de 1982 à 1988, chargée du suivi de la Comptabilité de la Cellule de mobilisation des aides en marchandises de 1989 à 1990, chef de Division commerce intérieur et concurrence de 1991 à 1992. Formatrice, elle avait été membre de la commission nationale créée en 1993 pour préparer la dévaluation du Fcfa et membre de la commission chargée des réformes institutionnelles et fiscales du sous-secteur des produits pétroliers, membre de la commission nationale chargée de l’élaboration du rapport national du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Ensuite elle devient, Chef de Division commerce extérieur de 1992 à 2000, directrice nationale adjointe DNCC février à novembre 2000 et enfin directrice nationale du même service, de novembre 2000 à octobre 2004. Entre 2005 et 2007, elle devient chef de la Cellule technique de suivi des activités des Institutions d’intégration économique africaine, un service rattaché du ministère de l’Economie et des Finances. Dans ce département, Mme Sangaré Niamoto Bâ est promue conseillère technique chargée du suivi du portefeuille de l’Etat (2008-2009) puis secrétaire général du même ministère de juillet 2009 jusqu’à sa nomination.

Le 6 avril 2011, elle entre au gouvernement de Cissé Mariam Kaidama Sidibé en tant que ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce. Elle occupe cette fonction jusqu’au coup d’état militaire qui renverse le président ATT le 21 mars 2012.  Un peu plus d’une année après, elle devient chef de Cabinet du ministre Bocary Tréta au Développement rural de 2013 à 2015. Elle est appelée à faire valoir ses droits à la retraite le 1er janvier 2016.

Niamoto Ba est mariée et mère de quatre enfants.

En somme L’ancienne ministre Mme Sangaré Niamoto Bâ, est une femme d’action et une combattante.

Oumou SISSOKO

Portrait de femmes célèbres au Mali : Mme Gakou Salamata Fofana

Enseignante, elle a été la 1ère femme Ingénieur de Constructions civiles, Bâtiment au Mali. Elle fut ministre de Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme sous ATT. Voici en quelques lignes son portrait.

Née en 1956 à Kayes, Mme Gakou Salamata Fofana a été la 1ère femme Ingénieur de Constructions civiles Bâtiment au Mali, obtenant d’un diplôme d’ingénieur des sciences appliquées à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Bamako ENI en 1981. C’est en 1984 qu’elle débute sa carrière professionnelle en qualité de Professeur au Lycée technique de Bamako. Elle va servir dans plusieurs postes notamment : Fonctionnaire détachée auprès de l’Office national de la main d’œuvre et de l’emploi de 1992 à 2001 ; coordinatrice nationale et administrative du Fonds auto-renouvelable pour l’emploi de 1999 à 2001 et conseillère technique chargée des logements sociaux au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, de juin 2004 à sa nomination, le 3 octobre 2007, au poste de ministre de Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme. Elle fonde également en juillet 1990 l’Association des femmes ingénieures du Mali (AFIMA) qu’elle préside comme l’Agence pour la promotion des entreprises privées (APEP) et le Réseau africain des femmes ingénieurs et scientifiques de 2000 à 2003. Elle quitte le gouvernement le 30 mars 2011.

Mme Gakou Salimata fait partie de ces Maliens convaincus que le développement du Mali est lié à celui des sciences, des technologies et de l’innovation. Pour elle « Les pays comme la Chine, le Japon ou l’Inde se sont développés par les nouvelles technologies. Donc, notre système éducatif doit approfondir le développement des filières scientifiques pour le bonheur de notre pays ». Les sciences lui ont ouvert toutes les portes, même celles réputées infranchissables. Elle consacre chaque instant de sa vie à la vulgarisation des sciences et surtout à l’accès des filles aux filières scientifiques au Mali. Elle publie plusieurs ouvrages sur ces questions dont ‘’Femmes et Développement’’ et ‘’Accès et performance des filles dans les matières scientifiques au Mali’’« Un seul doigt ne peut prendre un caillou ». Gakou Salimata connait bien cet adage de chez nous.

Trois ans après sa première participation au 8e Congrès mondial des femmes-ingénieures à Abidjan, son Association des Femmes Ingénieures du Mali (AFIMA), compte aujourd’hui plus de 400 membres et, à son actif, plusieurs acquis. Salimata Fofana participe à l’organisation du premier camp scientifique des jeunes filles avec la fondation Pathfinder de Dr. Cheick Modibo Diarra. Rebaptisé Camp d’excellence, le camp, devenu mixte, dure deux semaines et s’achève par l’organisation de la Journée du bon élève, au Palais de Koulouba, retransmis en direct par la télévision nationale.  

En définitive Mme Gakou, est une femme courageuse. Elle participe au combat  pour l’émancipation des femmes, au développement des sciences et à la participation des jeunes filles.

Oumou Sissoko