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FERMETURE DE L’ESPACE AÉRIEN: Un couteau à double tranchant.

La durée totale d’un vol direct Abidjan-Paris est d’environ 06:35 heures, en considérant une distance moyenne de 4.876,65 km. Ce trajet est privilégié par les compagnies aériennes car il permet le survol du Mali et donc un vol en quasi-ligne droite et plus court. Si les compagnies aériennes sont obligées de contourner l’espace aérien Malien, il faudrait alors un détour que j’ai matérialisé en rouge en survolant le Burkina, le Niger pour rejoindre l’espace aérien Algérien. J’évalue ce détour à +/- 650 km.
Quant au trajet en noir, n’en parlons même pas. Cette distance additionnelle de 650 km va immanquablement générer une durée de vol plus longue et donc un chamboulement de la programmation des vols et des correspondances aéroportuaires. Ce qui est déjà un gros problème du fait de l’encombrement des couloirs aériens.
Il y a aussi le surcoût de la consommation de kérosène que les compagnies aériennes, à la trésorerie déjà mise à mal par les restrictions de voyage du COVID-19, ne peuvent supporter. C’est précisément la combinaison de ces deux contraintes qui avait rendu inefficaces et inopérantes les sanctions européennes d’interdiction du survol de la Biélorussie l’été dernier car il a fallu à l’UE de verser des dédommagements importants à ces compagnies.
Je me demande si la CEDEAO a réfléchi à tous ces facteurs avant de prendre les décisions d’hier.
Kristiaan Kaz-immirh

Les mercenaires Russes confirment leurs présences au Mali

Selon des sources proches des autorités militaires françaises 450 mercenaires du groupe Wagner seraient déjà déployés au Mali, dont 200 à Ségou à 200 kilomètres au nord-est de Bamako sur le fleuve Niger.

Les autorités militaires françaises ne cachent pas leur inquiétude et craignent que la situation sur le terrain ne devienne intenable. À Paris, on scrute en effet avec la plus grande acuité l’arrivée au Mali des mercenaires russes de la Wagner. Actuellement, 450 hommes seraient déjà sur place, ils sont présents à Bamako, bien sûr, mais aussi à Tombouctou, Mopti, Sévaré et Ségou où seraient déployés 200 mercenaires.

Et cela, alors que l’instance sous-régionale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a mis le Mali sous sanctions et que les relations entre Bamako et la communauté internationale, notamment la France, sont particulièrement tendues. Les forces françaises pourront-elles se maintenir au Mali si les positions de la junte se durcissent et si le déploiement de mercenaires russes prend de l’ampleur ?

Le paquebot est lancé, disent les militaires français, si la junte donne un coup de barre et durcit ses positions, on va se retrouver dans une situation intenable. Les prochains jours seront décisifs, redoutent de hauts gradés proches de l’état-major.

Pour le moment, les Russes n’agissent pas dans la zone d’opération de Barkhane. Les missions s’enchaînent normalement, indique l’état-major, les unités légères de reconnaissances et d’interventions mêlant la force Takouba et les Maliens se poursuivent et il n’y a pas d’opérations de Barkhane sans les Fama.

Il n’y a pas non plus de problèmes logistiques, même si les frontières du Mali sont fermées, cela n’empêche pas des convois légers et discrets d’atteindre Gao, ni aux avions de s’y poser. « Et s’il faut louer des gros porteurs Antonov on le fera », dit-on à Paris.

Pour Barkhane, c’est pour l’instant un non-événement. « On fait le job », assurent les militaires. Mais cela ne tient qu’à un fil et côté français, si la situation tourne mal, si la junte décide de mettre un terme au partenariat, on se prépare alors à sécuriser les emprises avant une éventuelle évacuation. Sachant que quitter Gao, clé de voûte de Barkhane au Mali, prendrait plusieurs mois.

En ce début d’année 2022, 4 800 soldats français sont engagés au sein de l’opération Barkhane dans la bande Sahélo-Saharienne, dont 2 500 hommes déployés au Mali.

Aprnews avec Rfi