C’est du moins ce qu’annoncé Ousmane Coulibaly, chef du projet de construction de ladite Centrale électrique et le poste de Sirakoro, lors d’une visite du chantier avec les hommes de medias. La visite du site a été couplée à une conférence de presse animée par Oumar Diarra, directeur de l’Energie du Mali (EDM). C’était le 15 avril 2022.
Dans le but d’éclairer l’opinion publique sur l’énigme de l’électricité au Mali, les acteurs brisent le silence. Il s’agissait pour Ousmane Coulibaly, chef du projet, de persuader la population sur l’avancée du chantier, presque à terme. « Depuis octobre tout est en place, nous attendons seulement l’habillage de la centrale. Et puis, faire le raccordement des moteurs », a-t-il fait croire. Avant d’annoncer que les travaux sont exécutés à hauteur de 85% en fin mars 2022. Par conséquent, cette situation affiche un retard par rapport au délai du 22 avril prévu auparavant.
A en croire le chef de projet, ce retard est dû au blocage de certains matériels dont les câbles à Abidjan depuis fin janvier sous prétexte de l’embargo. D’après lui, il s’agit des câbles de puissance 150 kilovolts qui doivent rallier la centrale et le poste sur un kilomètre. « Tant que nous n’avons pas ces câbles, nous ne pouvons pas desservir le réseau ». Outre l’embargo, il a déploré l’impact de la crise sanitaire ayant entravé le système de transport maritime. Conscient de l’urgence du produit, l’entreprise a décidé de transférer les câbles à Dakar pour pouvoir les acheminer vers le Mali. Malgré tout, les travaux continuent sur les différents sites en espérant la fin de l’embargo.
Quant à Oumar Barou Diarra, Directeur général de l’EDM, il a exposé sur la problématique de l’électricité et les actions réalisées, et les perspectives. D’après lui, le système électrique du Mali est confronté à plusieurs difficultés d’ordre technique et financier. Il a ainsi déploré la vétusté des installations, la saturation du réseau de distribution, le déséquilibre entre l’offre et la demande d’énergie en période de forte consommation, les difficultés de transit de l’énergie et l’interruption de distribution du fait de la surcharge sur son réseau de distribution. « Même quand tu as de l’énergie, on a du mal à transiter l’énergie vers les clients. Cela, à cause de la surcharge », a-t-il dénoncé.
En suivant les propos du directeur général de l’EDM, le problème majeur demeure le manque d’investissement dans le secteur. « EDM n’a pas bénéficié de financement structurant depuis 3 décennies. La croissance et la demande s’affichent en 12 et 15%. Cet accroissement annuel nécessite une augmentation de la production de près de 40 mégawatts. Malheureusement, cela n’a pas suivi », ajoute-t-il. Avant de préciser que face à ces enjeux, la seule solution d’urgence demeure l’énergie thermique qui à son tour entrainé beaucoup de conséquences. » un coût de production largement supérieur au coût de vente ». En outre, Oumar Diarra a voilé que les résultats cumulés en pertes à la date de 2020, estimés à plus de 200 milliards. Le système électrique du Mali ne dispose pas de réserve froid.
Cependant, il a indiqué les solutions préconisées en 2021 face aux problèmes, notamment l’augmentation de la capacité de 40 mégawatts à Badalabougou et à Sotuba. En outre, il a signalé un retard sur la centrale de 100 MW de Sirakoro, dont les premiers 25 MW étaient prévus pour mi-avril 2022, et la mise en service totale en fin juin 2022. Cela a été compromis par la crise sanitaire. Toutefois, il a annoncé la mise en service prévisionnelle des 25 premiers MW avant septembre 2022. S’agissant des centrales de Kati, Kalaban, et Sikasso, il a notifié un retard pour le cas de Kati, dû à la recherche de garantie demandée par le partenaire. Qu’à cela ne tienne, il a rassuré que les conditions financières ont pu être accomplies.
En perspective, le directeur général de l’EDM a indiqué l’élaboration d’un plan de développement quinquennal du sous-secteur de l’électricité sur la période 2022-2026, pour un coût de 2300 milliards de nos FCFA.
Jiadata MAIGA