La transition fait face à des lourdes sanctions imposées par la Cedeao et l’Uemoa. Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, ces sanctions à la longue vont avoir un impact sur le système bancaire et financier du pays. Il explique que c’est le but recherché d’ailleurs.
La Cedeao et l’Uemoa bousculent le Mali et lui imposent des sanctions économiques et financières sans précédent. Le pays résiste tant bien que mal et cela depuis le début de crise en 2020. Mais jusqu’à quand l’économie malienne pourra résister, surtout que les banques privées commencent à donner de la voix. Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, à long terme, elles vont être durablement affectées par les effets de l’asphyxie économique et financière.
Pour l’économiste, les banques commerciales se refinancent auprès de la Bceao, mais aussi entre elles sur le marché interbancaire. Il affirme que depuis le début des sanctions le 9 janvier 2022, les banques commerciales maliennes ont obtenu entre 47% et 91% des montants sollicités lors des injections de liquidités de la Bceao.
Il pense que le refinancement des banques commerciales maliennes par la Bceao est indispensable pour ne pas mettre en difficulté le système financier et bancaire de l’Uemoa car elles doivent rembourser la Bceao et les banques commerciales des autres pays membres de l’Uemoa pour les prêts contractés sur le marché financier et monétaire régional de l’Uemoa.
Cependant, Modibo Makalou soutient que l’État étant le premier acheteur et le premier vendeur dans le pays, il est donc évident que « les sanctions économiques, financières et commerciales visent à paralyser le fonctionnement régulier de l’Etat et cela affectera négativement le système bancaire et financier ». Et surtout, dit-il, lorsqu’on sait que les dépenses ordinaires mensuelles de l’État et des collectivités locales sont d’environ 155 milliards FCFA, y compris 70 milliards F CFA pour la masse salariale, sans compter la dette intérieure de plus de 300 milliards de F CFA.
Jean JACQUES